PSY2253 - COURS 12.pptx PDF
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Jean-Simon Fortin, Pascale Dion
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This document is a presentation on evolutionary psychology and psychiatry. It explores the evolutionary origins of mental illnesses. It includes topics like anxiety, stress disorders and discusses small group activities.
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PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIONNISTE PSY-2253 JEAN-SIMON FORTIN PASCALE DION Anxiété Phobie Trouble de stress post-traumatique LA PSYCHIATRIE Dépression SOUS L'ANGLE Trouble bipolaire ÉVOLUTIONNISTE Schizophrénie...
PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIONNISTE PSY-2253 JEAN-SIMON FORTIN PASCALE DION Anxiété Phobie Trouble de stress post-traumatique LA PSYCHIATRIE Dépression SOUS L'ANGLE Trouble bipolaire ÉVOLUTIONNISTE Schizophrénie Trouble d'utilisation de substances Trouble de personnalité PETITE ACTIVITÉ EN ÉQUIPE Tentez de trouver une explication de type évolutionniste pour les troubles mentionnés. Vous avez 10 minutes Sénescence (vieillissement) Trouble de stress post-traumatique Dépression Trouble bipolaire Schizophrénie Trouble d'utilisation de substances Trouble de personnalité QU'EST-CE QUE LA MÉDECINE ÉVOLUTIONISTE? La médecine évolutionniste est une discipline qui applique les principes de la biologie évolutive pour comprendre les maladies humaines, leurs origines et les raisons pour lesquelles certaines vulnérabilités persistent dans nos organismes. Elle ne se concentre pas seulement sur les mécanismes immédiats des maladies (comme les infections ou les mutations génétiques), mais aussi sur les causes évolutives profondes. Pourquoi nos corps sont-ils sujets à certaines maladies? Exemple de l'anémie à hématies falciformes: l’allèle qui cause cette maladie confère une résistance au paludisme dans sa forme hétérozygote. LES DÉBUTS DE LA MÉDECINE ÉVOLUTIONISTE ET L'ÉVOLUTION DE LA SÉNESCENCE George Williams (1926-2010) Pourquoi le vieillissement a-t-il évolué? Pourquoi l'évolution n'a pas créé la vie éternelle? George Williams a proposé, dans un article pionnier publié en 1957, une théorie sur l'évolution de la sénescence. Il s'agit de l'article souvent considéré comme fondateur de la médecine évolutioniste. Il s'agit de la théorie des compromis pléiotropiques. Selon cette théorie, la sénescence résulte d'un compromis évolutif lié à la sélection naturelle. LES DÉBUTS DE LA MÉDECINE ÉVOLUTIONISTE ET L'ÉVOLUTION DE LA SÉNESCENCE George Williams (1926-2010) Williams souligné qu'un gène provoquant le vieillissement pourrait devenir universel s'il apporte des bénéfices tôt dans la vie, lorsque la sélection est plus forte parce que davantage d'individus sont encore en vie à ce moment-là. Un exemple souvent utilisé est celui du calcium et des os. ÉVOLUTION DE LA SÉNESCENCE On peut se demander pourquoi la sélection naturelle favorise les traits qui aident à la reproduction à un plus jeune âge. Voici deux raisons: 1. Dans les environnements ancestraux, les individus faisaient face à des taux élevés de mortalité dus à des accidents, des maladies, ou des prédateurs. Si un individu attend trop longtemps pour se reproduire, il risque de mourir avant d’avoir pu transmettre ses gènes. La sélection favorise donc des traits qui encouragent une reproduction précoce, car cela maximise la probabilité de transmettre ses gènes avant que des risques fatals n’interviennent. 2. Les mutations qui affectent la reproduction à un âge avancé sont moins fortement affectées par la sélection naturelle, car el les apparaissent souvent après que les individus ont déjà transmis leurs gènes. Ces mutations peuvent donc s’accumuler dans les populations. En revanche, les mutations qui nuisent à la reproduction ou à la survie à un jeune âge sont éliminées rapidement, car elles réduisent fortement la fitness des individus (exemple: Alzheimer). En conclusion, la sénescence n'est pas une adaptation directe, mais plutôt une conséquence inévitable des compromis évolutifs et de la diminution de la pression sélective avec l'âge. QU'EST-CE QUE LA PSYCHIATRIE ÉVOLUTIONISTE? La psychiatrie évolutionniste est une approche de la psychiatrie qui utilise les principes de la biologie évolutive pour mieux comprendre les troubles mentaux, leurs causes, et leur persistance au sein des populations humaines. En fait, la psychiatrie évolutionniste est la branche de la médecine évolutionniste qui s'interroge sur les raisons pour lesquelles la sélection naturelle nous a laissés vulnérables aux troubles mentaux. La psychiatrie évolutionniste ne cherche pas à remplacer les approches biomédicales ou psychologiques, mais à les compléter. Randolph Nesse George Williams PSYCHIATRIE ET MÉDECINE ÉVOLUTIONISTE Randolph Nesse et George Williams sont les pionniers dans l'utilisation des approches évolutives pour mieux comprendre les problèmes de santé humaine (physiques et mentaux) MODÈLE MÉDICAL EN PSYCHIATRIE Le modèle médical en psychiatrie : Associe des troubles spécifiques à des anomalies cérébrales spécifiques. Privilégie le traitement par médicaments et/ou thérapies. Le modèle médical général : Va au-delà de la recherche de causes spécifiques pour des maladies spécifiques. Analyse la pathologie dans le contexte du fonctionnement normal. La psychiatrie évolutive : Base le diagnostic sur une compréhension évolutive des fonctions normales du cerveau. S'aligne sur l'approche médicale générale en intégrant la pathologie dans le cadre de la physiologie normale. POURQUOI LES TROUBLES DE L'HUMEUR ET DE L'ANXIÉTÉ SONT-ILS SI COURANTS ? POURQUOI LES GÈNES RESPONSABLES DE LA SCHIZOPHRÉNIE PERSISTENT-ILS ? Chaque trait ou gène qui rend un organisme vulnérable à une maladie pose une énigme évolutive. La réponse traditionnelle était que la sélection naturelle a des limites—par exemple, elle ne peut pas éliminer toutes les mutations. Six raisons principales évolutives pour lesquelles nous sommes vulnérables aux maladies : 1. Mismatch: nos corps ne sont pas préparés à affronter les environnements modernes. 2. Infection: les bactéries et les virus évoluent plus rapidement que nous. 3. Contraintes: certaines choses ne peuvent tout simplement pas être accomplies par la sélection naturelle. 4. Compromis: tout dans le corps a des avantages et des inconvénients. 5. Reproduction: la sélection naturelle maximise la reproduction, pas la santé. 6. Réponses défensives des réponses telles que la douleur et l'anxiété sont utiles face aux menaces. 1. MISMATCH (DISCORDANCE ÉVOLUTIVE) Une partie importante des maladies chroniques qui nous affectent résultent du fait que nous vivons dans des environnements modernes. Pourquoi tant d'êtres humains tombent aujourd'hui malades de maladies auparavant rares? De nombreuses caractéristiques du corps étaient adaptatives dans les environnements pour lesquels nous avons évolué, mais sont devenues inadaptées dans les environnements modernes que nous avons maintenant créés. Exemples de problèmes de santé physique absents ou presque chez les chasseurs-cueilleurs (Lieberman., 2013): Maladies coronariennes (e.g., athérosclérose) et hypertension artérielle Diabète de type 2 et obésité Myopie (toujours vision proche donc on perd notre capacité à voir de loin. contrairement ou le chasseur cueilleur ont ne pas) Ostéoporose et cancer du sein Dents de sagesse incluses, malocclusion, caries et apnée du sommeil Pieds plats Allergies, eczéma, asthme (Herbet et al.., 2009) 1. MISMATCH Certaines applications simplistes de l'hypothèse du mismatch suggèrent que, puisque les humains ont évolué pour être des chasseurs-cueilleurs, nous sommes donc optimisés pour un mode de vie de chasseur-cueilleur. Il n'y a jamais eu un seul environnement pour lequel le corps humain a évolué, et donc auquel il est adapté. Ainsi, pour répondre à la question « À quoi sommes-nous adaptés ? », il est nécessaire de considérer non seulement les chasseurs-cueilleurs de manière réaliste, mais aussi de regarder la longue chaîne d'événements qui a conduit à l'évolution de la chasse et de la cueillette, ainsi que ce qui s'est passé depuis que nous avons commencé à cultiver notre nourriture. 2. INFECTIONS Une génération humaine dure environ vingt-cinq ans. Une génération pour les bactéries ne dure que quelques heures — environ 30 000 fois plus vite. De ce point de vue, il est étonnant que des organismes évoluant lentement comme les humains aient survécu. 3. CONTRAINTES ÉVOLUTIVES Il y a de nombreuses choses que la sélection naturelle ne peut tout simplement pas faire. Le phénomène de "path dependency" limite également la perfection des corps. Une fois qu'une voie est empruntée, il peut être impossible de repartir de zéro (e.g., l'œil des vertébrés, structure du dos humain). On ne peut donc PAS se baser uniquement sur Environment of Evolutionary Adaptedness (EEA) et sur la vie des chasseurs-cueilleurs pour comprendre à quel mode de vie l'humain est le mieux adapté. 4. TRADE-OFFS Rien dans le corps ne peut être parfait, car améliorer un trait en dégradera un autre. Le corps est un ensemble de compromis. Tout pourrait être amélioré, mais seulement à un certain coût. 5. REPRODUCTION Le corps n'est pas conçu pour une santé ou une longévité maximales; il est conçu pour maximiser la transmission de ses gènes. Les allèles qui augmentent le nombre de descendants deviennent plus fréquents au fil des générations, même si cela raccourcit la vie et augmente la souffrance. Ce n'est pas simplement théorique. La moitié de la population humaine a été façonnée par la sélection pour vivre vite et mourir jeune. Nos émotions profitent beaucoup plus à nos gènes qu'à nous-mêmes. 6. MÉCANISMES DE DÉFENSE Les gens cherchent principalement de l'aide pour des symptômes, pas pour des maladies. La douleur, la fièvre, le malaise, la toux, les nausées, les vomissements et la diarrhée sont des réponses protectrices. Il en va de même pour l'anxiété, la jalousie, la colère et la dépression. 6. MÉCANISMES DE DÉFENSE Ce mystère s'explique par le principe du détecteur de fumée. La plupart des réponses émises par les mécanismes de défenses sont inutiles dans le cas individuel, mais parfaitement normales car elles ont un faible coût mais protègent contre des pertes énormes possibles. Elles sont comme de fausses alarmes de détecteurs de fumée. L'alarme occasionnelle lorsque vous brûlez le pain grillé vaut la peine d'être déclenchée pour s'assurer que vous êtes averti tôt de tout véritable incendie. Une expérience occasionnelle de vomissements inutiles vaut la peine d'être vécue pour assurer une protection contre l'empoisonnement ou les dommages tissulaires. C'est pourquoi il est généralement sécuritaire d'utiliser des médicaments pour bloquer les vomissements et la douleur. 6. MÉCANISMES DE DÉFENSE Viewing Diseases As Adaptations (VDAA) est l'erreur la plus courante et la plus grave en médecine/psychiatire évolutionniste. Il est donc important de répéter plusieurs mises en garde. Les maladies elles-mêmes n'ont pas d'explications évolutives. Elles ne sont pas des adaptations façonnées par la sélection naturelle. ÉMOTIONS ET PSYCHIATRIE Il est ironique que ce que l’on appelle la psychiatrie biologique, avec son engagement envers « le modèle médical », utilise modèle très différent de celui du reste de la médecine. En médecine générale, des symptômes comme la douleur ou la toux sont reconnus comme des réponses utiles qui indiquent la présence d’un problème. Ils incitent à rechercher la cause. En psychiatrie, les symptômes comme l’anxiété et l’humeur dépressive sont souvent supposés être les problèmes eux-mêmes. Ainsi, au lieu de rechercher ce qui pourrait provoquer l’anxiété ou la dépression, de nombreux cliniciens supposent qu’ils sont des produits pathologiques d’un cerveau défectueux ou d’une pensée déformée. ÉMOTIONS ET PSYCHIATRIE Plusieurs obstacles rendent la compréhension des émotions diffi cile 1. Ne pas reconnaître que les émotions négatives sont utiles en est un majeur. 2. Un autre est de ne pas réaliser que les émotions ont été façonnées pour servir nos gènes, et non nous- mêmes. ÉMOTIONS ET PSYCHIATRIE L’idée même que les émotions négatives puissent être utiles peut sembler absurde à ceux qui les éprouvent. Voici quatre bonnes raisons de penser que les émotions négatives ont des origines et une utilité évolutives. 1. Premièrement, des symptômes comme l’anxiété et la tristesse sont, tout comme la transpiration et la toux, des changements non rares qui ne surviennent pas chez quelques personnes à des moments imprévisibles; ce sont des réponses constantes qui se produisent chez presque tout le monde dans certaines situations. 2. Deuxièmement, l’expression des émotions est régulée par des mécanismes qui les déclenchent dans des situations spécifiques; de tels systèmes de contrôle ne peuvent évoluer que pour des traits qui influencent l’aptitude à se reproduire. 3. Troisièmement, l’absence de réponse peut être nuisible; une toux insuffisante peut rendre une pneumonie mortelle, une peur insuffisante des hauteurs rend les chutes plus probables. (Hypophobie) 4. Enfin, certains symptômes profitent aux gènes d’un individu (e.g., toux, peur), malgré des coûts substantiels pour l’individu. La sélection naturelle ne se soucie pas du tout de notre bonheur. Dans le calcul de l'évolution, seul le succès reproductif compte. ÉMOTIONS ET PSYCHIATRIE La psychologie positive et la psychologie négative attirent toute l'attention. Les recherches sur les troubles émotionnels se sont concentrées sur les émotions négatives, principalement l'anxiété et l'humeur. Le nouveau domaine de la psychologie positive apporte une attention nécessaire aux déficits d'émotions positives. Mais cela néglige deux autres types importants de troubles émotionnels. Une perspective évolutionniste met en lumière la négligence de 1) excès d’émotions positives et 2) déficit d’émotions négatives. Les émotions positives peuvent être excessives. La version extrême est l'état anormal grave et parfois mortel de la manie. Les émotions négatives peuvent être déficientes. Peu de gens s'en plaignent, mais ce sont des maladies graves. L'hypophobie, une anxiété insuffisante, peut être fatale. L'absence de jalousie réduit le succès reproductif. L'absence de tristesse peut conduire à répéter les mêmes erreurs stupides encore et encore. ÉMOTIONS ET PSYCHIATRIE Les experts en émotions (e.g., psychologues, psychiatres) pensent comme des mécaniciens. Ils diagnostiquent ce qui ne va pas et recommandent un traitement. Ils ont tendance à attribuer la cause à un seul type de problème et à proposer un traitement pour cette cause, qu’il s’agisse d’une pensée déformée ou d’une pathologie cérébrale. Les experts en émotions ayant une perspective évolutionniste adoptent un point de vue d’ingénieur. Ils reconnaissent l’utilité des émotions ainsi que les contraintes évolutives qui nous rendent tous vulnérables aux problèmes émotionnels. Cela encourage à considérer plusieurs causes et traitements possibles. ANXIÉTÉ Définition : Émotion qui se manifeste en prévision d'une menace réelle ou imaginée. ANXIÉTÉ Pourquoi l’anxiété existe-t-elle ? La réponse générale est assez évidente : les individus capables d’anxiété sont plus susceptibles d’échapper à des situations dangereuses dans l’immédiat et de les éviter à l’avenir. Il devrait donc en théorie exister des troubles liés à un déficit, tout comme à un excès d’anxiété, comme c’est le cas pour toute autre mécanisme de défense. La peur des hauteurs ANXIÉTÉ Pourquoi l'anxiété est-elle si souvent excessive ? Le principe du détecteur de fumée explique une grande partie de l'anxiété inutile. ANXIÉTÉ Phobies Les phobies des serpents et des araignées sont courantes. Tout comme les peurs des ponts, des hauteurs, des ascenseurs et des avions. La peur de parler en public est encore plus fréquente. Cependant, rares sont les patients se plaignant d'une peur excessive des livres, des arbres, ou des papillons. Et rares sont ceux ayant peur de certains objets réellement dangereux, tels que les couteaux, les fils électriques, les bouteilles de médicaments, les produits chimiques ou les motos. Pourquoi ? C'est une question évolutionniste. Le cerveau est préparé évolutivement à apprendre à craindre certains stimuli bien plus rapidement que d’autres. Quelques peurs sont des réponses automatiques intégrées, mais la plupart des peurs courantes ne sont pas exactement innées. TROUBLE DE STRESS POST TRAUMATIQUE (TSPT) DSM Le TSPT selon le DSM-5 se caractérise par l’exposition à un traumatisme suivie de symptômes envahissants (reviviscence), d’évitement, d’altérations des cognitions et de l’humeur, et d’une hyperactivation physiologique. TROUBLE DE STRESS POST-TRAUMATIQUE (TSPT) Les changements durables après un traumatisme sont-ils utiles ou simplement une défaillance du système? Après avoir presque perdu la vie, une augmentation générale de l’anxiété est probablement bénéfique malgré ses coûts importants. Plutôt que de supposer que l’anxiété est toujours excessive, une perspective évolutionniste attire l’attention sur le principe du détecteur de fumée et la nécessité de recherches sur l’hypophobie. HUMEUR Pain or suffering of any kind, if long continued, causes depression and lessens the power of action. —Charles Darwin, On the Origin of Species, 1887 La douleur et la souffrance prolongées nuisent à l'énergie et à l'action. HUMEUR Le processus de révision du diagnostic de dépression dans le DSM a révélé de profonds désaccords sur une question fondamentale : comment distinguer la dépression pathologique d’une simple baisse de moral ordinaire ? La douleur est utile. La douleur physique protège contre les lésions tissulaires. Elle pousse les organismes à fuir des situations qui endommagent les tissus et à les éviter à l’avenir. La douleur mentale, quant à elle, arrête les comportements qui causent des dommages sociaux ou gaspillent de l’énergie. Mais les deux peuvent également être sujettes à des expressions excessives lorsqu’elles ne sont pas utiles, entraînant des douleurs chroniques et une dépression pathologique. Essayer de comprendre la dépression pathologique sans reconnaître les origines évolutionnistes et l’utilité de la baisse de l'humeur normale, c’est comme essayer de comprendre la douleur chronique sans reconnaître les causes et l’utilité de la douleur normale. HUMEUR La difficulté de déterminer si les symptômes de la dépression sont normaux ou anormaux est comparable à celle de déterminer si une douleur physique résulte d’une pathologie tissulaire ou d’une anomalie du système de gestion de la douleur. La douleur provenant d’une jambe cassée ou d’une tumeur comprimant la moelle épinière est évidemment normale. Cependant, lorsqu’aucune cause spécifique ne peut être trouvée, les médecins envisagent la possibilité que le système de gestion de la douleur soit anormal. Pour la douleur physique, de telles décisions peuvent être difficiles, mais la découverte d’une tumeur ou d’une source d’inflammation résout généralement le problème. Pour la douleur mentale, le défi est bien plus grand, car la cause réside dans la structure motivationnelle de la vie intérieure d’une personne. HUMEUR Quand une baisse de moral est-elle normale et quand est-elle anormale ? Une réponse nécessite de comprendre les origines et la signification adaptative de l’humeur. Il faut savoir comment la capacité à varier d’humeur de manière normale confère des avantages sélectifs, les situations dans lesquelles une humeur élevée ou basse peut être utile, et comment l’humeur est régulée. HUMEUR L'humeur élevée est un état agréable d'enthousiasme, d'énergie et d'activité optimiste généralement associé à des situations où l'activité est susceptible de rapporter beaucoup. Elle est étroitement liée à la joie, le plaisir à court terme de recevoir ce que l'on désire, et au bonheur, un état durable qui peut persister si la plupart des désirs peuvent être satisfaits. L'humeur basse est un état douloureux caractérisé par la démoralisation, une faible énergie, le pessimisme, l'évitement des risques et le retrait social, qui est déclenché par certaines situations, en particulier celles où les efforts pour atteindre un objectif échouent. Le deuil est une forme particulière de tristesse causée par la perte d'un être cher ou une autre perte majeure. HUMEUR Comment l'humeur basse peut-elle être utile ? Plusieurs fonctions ont été proposées pour expliquer l'évolution des variations normales de l'humeur. Une possibilité est que même les variations ordinaires de l'humeur ne soient pas utiles. Elles pourraient résulter de dysfonctionnements, ayant aussi peu d'utilité que des crises d'épilepsie ou des tremblements. Il existe cependant de bonnes raisons de penser que cela est incorrect. Les syndromes qui résultent de défauts du corps, comme l'épilepsie ou les tremblements, n'affectent que certaines personnes, mais presque tout le monde possède la capacité d'avoir une humeu qui change oscille entre bonne et mauvaise humeur. HUMEUR Le psychiatre John Price a reconnu une fonction importante des symptômes de dépression en se basant sur ses observations des poules. Les poules qui perdent un combat et descendent dans la hiérarchie sociale se retirent des interactions sociales et adoptent un comportement soumis, réduisant ainsi les attaques supplémentaires des poules plus haut placées dans la hiérarchie. Price a ensuite étudié le même phénomène chez les singes vervets. Ces derniers vivent en petits groupes contenant quelques mâles et quelques femelles. Le mâle alpha, qui obtient pratiquement tous les accouplements, a des testicules bleu vif. Cependant, lorsqu'il perd un combat contre un autre mâle, il se recroqueville en boule, se balance, se retire et adopte un comportement dépressif tandis que ses testicules deviennent gris terne. HUMEUR Lutter dans une compétition de statut impossible à gagner est un sous-type de la situation plus générale d'échec à progresser dans la poursuite de tout objectif. Après une perte de statut, signaler sa soumission arrête les attaques de ceux qui ont plus de pouvoir. Qu'en est-il de l'échec dans d'autres efforts ? La prévention des attaques après une perte de statut est-elle la fonction principale des symptômes de dépression ? Même dans le domaine du statut social, les symptômes de dépression accomplissent d'autres fonctions que celle de signaler la soumission, comme motiver la considération de stratégies alternatives et de nouvelles alliances. HUMEUR La plupart des comportements sont orientés vers un objectif. Certains efforts visent à obtenir quelque chose, d'autres à échapper ou à prévenir quelque chose. Dans tous les cas, un individu cherche généralement à progresser vers un objectif. Les humeurs élevées et basses sont déclenchées par des situations qui surviennent lors de la poursuite d'un objectif. Quelles situations ? Une réponse générique mais utile est la suivante : les humeurs élevées et basses ont été façonnées pour faire face à des situations propices et non propices. Une situation propice est une situation favorable dans laquelle un petit investissement donne un rendement important et fiable. HUMEUR Combien de temps devriez-vous rester à chaque buisson pour cueillir le maximum de baies par heure ? Le problème peut sembler abstrait, mais prendre de bonnes décisions dans ce contexte est crucial pour la survie de presque tous les animaux. L'écologue mathématicien Eric Charnov a trouvé une solution élégante qui éclaire de nombreux aspects de l’humeur dans la vie quotidienne. Pour simplifier, supposons qu’il faut toujours le même temps pour trouver un nouveau buisson. Lorsque vous trouvez un buisson, les baies sont faciles à cueillir au début, puis ça devient de plus en plus long avec le temps ; c’est pourquoi la courbe est à pique au début, puis s’aplatit progressivement. Vous pouvez arrêter de cueillir à tout moment le long de cette courbe. Plus vous restez longtemps, plus vous obtenez de baies de ce buisson, mais pour maximiser le nombre de baies par heure, vous devez arrêter et chercher le prochain buisson au moment idéal. Le meilleur moment pour s’arrêter est celui qui vous permet de cueillir le maximum de baies par heure. HUMEUR Ce mécanisme de prise de décision est intégré dans le cerveau de presque tous les organismes. Les coccinelles, les abeilles, les lézards, les chimpanzés et les humains prennent tous de telles décisions de recherche avec succès. Aucun calcul n'est nécessaire ; la motivation diminue au moment optimal pour changer. La décision de savoir quand il est préférable d'abandonner une activité pour en entreprendre une autre suit le même principe. Si les buissons et les baies sont si rares que vous dépensez plus de calories chaque heure à errer qu'à en récolter, la meilleure chose à faire est d'arrêter. Pour toutes les espèces, lorsque les coûts attendus dépassent les bénéfices pour toute activité possible, la meilleure chose à faire est… rien. Ne faites rien, restez sur place ! Trouvez un endroit sûr et attendez un moment plus favorable. Cette analyse nous rapproche des états de mauvaise humeur et de dépression. HUMEUR Lorsque les circonstances sont favorables et qu'elles devraient le rester, il n'est pas nécessaire de fournir un effort intense. Par exemple, si des mastodontes passent tous les jours, voir un troupeau n'a rien d'extraordinaire. De même, si vos récoltespeuvent être récoltées à tout moment, il n'y a pas d'urgence. Cependant, si les observations de mastodontes sont rares, un effort important à ce moment-là est justifié. Un état d'énergie élevée et d'euphorie est mieux adapté pour saisir des opportunités éphémères. En revanche, une humeur basse est plus utile dans des situations défavorables temporaires que dans des périodes prolongées de difficulté. Prendre trois bonnes décisions suffit pour maximiser la fitness d'unr organisme. Le défi de cueillir des framboises sauvagesillustre comment l’humeur aide à bien prendre ces décisions. o Premièrement, combien d’énergie faut-il consacrer à vos efforts sur le buisson actuel ? Devriez-vous cueillir les baies aussi vite que possible ou à un rythme tranquille ? o Deuxièmement, quand devriez-vous arrêter ? Est-il préférable de continuer à cueillir des baies de ce buisson ou de s’arrêter pour en chercher un autre ? o Enfin, lorsque vient le moment de faire autre chose, que devriez-vous faire ensuite ? Ramasser un autre type de nourriture, faire autre chose ou rentrer chez vous ? HUMEUR La méthode standard pour déterminer si un médicament sera un antidépresseur efficace est de voir s’il pousse un animal à persister dans des efforts inutiles. Il s'agit du test de Porsolt. Ce test mesure combien de temps un rat ou une souris nage lorsqu’il est plongé dans un bécher d’eau. Les rats sous Prozac ou un autre antidépresseur nagent plus longtemps. Comme ce test permet d’identifier les antidépresseurs, il est à la base de plus de quatre mille articles scientifiques. HUMEUR Mammifères (chats, chiens, moutons, rats, souris): Le concept de « l'impuissance apprise » (learned helplessness) est une méthode comparative commune pour étudier la dépression. Ces modèles se basent sur l'exposition répétée à des situations incontrôlables, entraînant des comportements similaires à ceux observés chez les humains souffrant de dépression. (Eisenstein & Carlson., 1997) Poulets: humeur dépressive suite à une perte de compétition sociale chez les poulets (Price & Sloman., 1987) Poissons zèbres: différentes méthodes ont été utilisées pour créer un état dépressif chez les poissons zèbres (Lachowicz et al., 2021). Grillons: Une expérience a étudié l'effet de la défaite sociale chronique sur le comportement et a montré que des comportements s'apparentant à la dépression peuvent être observés. Drosophila: L'étude menée par Hibicke et Nichols (2022) montre que l'administration chronique de citalopram réduit les mesures d'immobilité dans le test de nage forcée (FST), indiquant un effet antidépresseur chez les deux sexes de cette mouche. HUMEUR La capacité d’éprouver des humeurs a une fonction générale : l’humeur réalloue les investissements de temps, d’effort, de ressources et de prise de risque afin de maximiser l’adaptation darwinienne dans des situations de propension variable. Les humeurs élevées et basses ajustent la cognition et le comportement pour faire face à des situations propices ou non. HUMEUR Enfin, une mise en garde concernant une erreur de raisonnement courante. En apprenant que la mauvaise humeur peut être utile, certaines personnes concluent qu’elle ne devrait donc pas être traitée. Cette erreur est similaire à celle qui est survenue lorsque l’anesthésie a été inventée pour la première fois : certains médecins ont refusé de l’utiliser, même lors d’une intervention chirurgicale, sous prétexte que la douleur est normale. Nous ne devons pas laisser une nouvelle compréhension de l’utilité de la mauvaise humeur interférer avec nos efforts pour soulager la douleur mentale. Les gens viennent chercher un traitement parce qu’ils souffrent. Qu’il s’agisse de douleur physique ou mentale, trouver et éliminer la cause constitue la meilleure solution. Parfois, la mauvaise humeur doit être respectée comme étant normale et utile pour aider à ajuster la motivation et les orientations de vie d’une personne. Cependant, il arrive souvent que la situation ne puisse pas être changée. La perte d’un ami, des abus continus, l’incapacité de trouver un emploi, essayer chaque soir d’aider un enfant à arrêter de consommer des drogues, ne trouver aucun soulagement face à une douleur chronique—ce sont de bonnes raisons, mais les sentiments négatifs qui en résultent sont nuisibles, même s’ils sont normaux. SI LE TEMPS LE PERMET Habénula et aire tegmentaire ventrale comme substrats neuronaux permettant de réguler la motivation à exercer un effort TROUBLES DE L'HUMEUR Une mauvaise humeur ordinaire est comme la douleur causée par une jambe cassée. La dépression anormale est comme une douleur chronique causée par un mécanisme défectueux de régulation de la douleur. La manie est comme un moteur sans régulateur. Les troubles de l’humeur surviennent lorsque le "moodostat" (régulateur de l’humeur) échoue. Traiter les symptômes sans prêter attention à ce qui les provoque n'est pas propre à la psychiatrie. La confusion entre symptôme et maladie (VSAD, pour "Viewing Symptoms As Diseases") est également courante dans le reste de la médecine. Les médecins utilisent parfois des médicaments pour soulager la douleur, les vomissements, la toux et la fièvre sans connaîtr e la cause. Cependant, la plupart des médecins qui traitent une toux examinent attentivement des causes telles que l'asthme, l'insuffisance cardiaque, la pneum onie et d'autres problèmes qui déclenchent le réflexe normal de la toux. Les experts qui traitent les douleurs abdominales recherchent des affections comme le syndrome de l'intestin irritable, la maladie de Crohn, tout en considérant également la possibilité que le système de régulation de la douleur soit défaillant. Ils ne considèrent que comme une explication de dernier recours la possibilité que le système de régulation de la toux soit défaillant. TROUBLES DE L'HUMEUR SIX MANIÈRES DONT LES SYSTÈMES DE RÉGULATION PEUVENT ÉCHOUER : 1. Le niveau de base est trop bas. 2. Le niveau de base est trop élevé. 3. La réponse est insuffi sante. 4. La réponse est excessive. 5. La réponse est déclenchée par des signaux inappropriés. 6. La réponse est indépendante des signaux. TROUBLES DE L'HUMEUR Niveau de base trop bas ou trop élevé: les niveaux de base trop bas ou trop élevés sont des problèmes courants. Les personnes ayant une tension artérielle basse sont plus susceptibles de s'évanouir que de remporter une compétition sportive. Les personnes souffrant d'une humeur basse chronique sont des foyers de malheur qui accomplissent peu de choses et cherchent souvent de l'aide. Les personnes ayant une tension artérielle élevée sont susceptibles de faire un AVC ou une crise cardiaque. Les personnes ayant une humeur élevée chronique (hypomanie) accomplissent beaucoup de choses et ne cherchent pas d'aide; leur trouble est rarement reconnu, sauf par des membres de leur famille ou des collègues exaspérés. Réponse insuffisante: Même si les niveaux de base sont normaux, les réponses peuvent être insuffisantes. Si votre tension artérielle n'augmente pas lorsque vous vous levez, vous risquez de vous évanouir. Si votre humeur ne change jamais, c'est qu'il y a un p roblème. L'absence de basse humeur est rarement reconnue, sauf lorsque les gens restent insensibles à des événements qui bouleverseraient d'autres personnes. Un nombre remarquable de personnes rapporte ne ressentir aucun symptôme de chagrin après la mort de leur conjoint(e), mais aucun diagnostic ne leur est applicable. Les déficiences de l'humeur élevée reçoivent désormais davantage d 'attention grâce à la psychologie positive. TROUBLES DE L'HUMEUR Réponse excessive: Les réponses excessives sont plus évidentes. L'exercice peut faire grimper la tension artérielle à des niveaux très élevés chez certaines personnes ; elles sont susceptibles de développer une hypertension chronique et ses complications. Une réponse émotionnelle e xcessive à des événements mineurs est également fréquente. Les patients atteints de trouble de la personnalité borderline sont particulièrement sujets à des changements d'humeur extrêmes. Réponse déclenchée par des signaux inappropriés: TOC avec humeur affectée par des pensées intrusives : Une personne pourrait être envahie par un profond sentiment de culpabilité ou de honte, en réponse à des pensées intrusives qui n’ont aucune base dans la réalité. Réponse indépendante des signaux: Enfin, des mécanismes de régulation défaillants peuvent provoquer des changements apparemment spontanés. Des pics ou des chutes soudains de tension artérielle peuvent survenir sans raison identifiable. Des épisodes sévères de manie ou de dépression peuvent se produire d'eux-mêmes, sans lien avec des événements de vie. TROUBLE BIPOLAIRE TYPE 1 OU 2 Type 1 avec Manie Type 2 Sans manie avec hypomanie TROUBLE BIPOLAIRE TYPE 1 DSM Catégorie de troubles de l’humeur caractérisée par des fluctuations importantes de l'humeur, de l'énergie et des niveaux d'activité. Trouble bipolaire de type 1 Pour un diagnostic de trouble bipolaire de type 1, les critères suivants d'un épisode de manie doivent être rencontrés. Un tel épisode peut, ou non, avoir été précédé ou être suivi par un ou des épisode(s) de dépression majeure ou d'hypomanie. Critères d'un épisode de manie Une période nettement délimitée d'au moins 1 semaine (ou n'importe quelle durée si une hospitalisation est nécessaire) d'humeur anormalement élevée, expansive ou irritable et d'augmentation anormale de l'activité ou de l'énergie dirigée vers un but, de façon persistante, la plus grande partie de la journée, presque tous les jours. Au cours de cette période de perturbation de l'humeur et d'énergie ou d'activité accrue, 3 (ou plus) des symptômes suivants (4 si l'humeur est seulement irritable) sont présents à un niveau significatif et représentent un changement notable par rapport au comportement habituel : Estime de soi exagérée ou idées de grandeur. Besoin réduit de sommeil (p. ex., se sentir reposé après seulement 3 heures de sommeil). Plus grande loquacité que d'habitude ou désir de parler constamment. Fuite des idées ou expérience subjective que les pensées s'emballent. Distractibilité rapportée ou observée (p. ex., l'attention est trop facilement attirée par des stimuli extérieurs sans importance ou insignifiants). Augmentation de l'activité orientée vers un but (sociale, professionnelle, scolaire ou sexuelle) ou agitation psychomotrice (activité sans but). Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables (p. ex., s'engager dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables). La perturbation de l'humeur est suffisamment sévère pour entraîner une altération marquée du fonctionnement social ou professionnel ou pour nécessiter une hospitalisation (afin d'éviter de se nuire à soi-même ou aux autres), ou il y a présence de caractéristiques psychotiques (idées délirantes, hallucinations et trouble de la pensée formelle). BIPOLAIRE CritèresTYPE 2 d'hypomanie d'un épisode Une période nettement délimitée, d'au moins 4 jours consécutifs, d'humeur anormalement élevée, expansive ou irritable, et d'augmentation anormale de l'activité ou de l'énergie, de persistante, la plus grande partie de la journée, presque tous les jours. Au cours de cette période de perturbation de l'humeur et d'énergie ou d'activité accrue, 3 (ou plus) des symptômes suivants (4 si l'humeur est seulement irritable) ont persisté, ont représenté un changement notable par rapport au comportement habituel et ont été présents à un niveau significatif : Estime de soi exagérée ou idées de grandeur. Besoin réduit de sommeil (p. ex., se sentir reposé après seulement 3 heures de sommeil). Plus grande loquacité que d'habitude ou désir de parler constamment. Fuite des idées ou expérience subjective que les pensées s'emballent. Distractibilité rapportée ou observée (p. ex., l'attention est trop facilement attirée par des stimuli extérieurs sans importance ou insignifiants). Augmentation de l'activité orientée vers un but (sociale, professionnelle, scolaire ou sexuelle) ou agitation psychomotrice (activité sans but). Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables (p. ex., s'engager dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables). TROUBLE BIPOLAIRE La dépression bipolaire est différente de la dépression classique, et la manie est très différente du bonheur. Le trouble bipolaire résulte d’un échec fondamental du système de régulation de l’humeur. Le système normal ajuste l’humeur à la hausse ou à la baisse en fonction des situations, puis la ramène à un point d’équilibre propre à chaque individu. Nous faisons de grands efforts pour obtenir un nouvel emploi, une nouvelle maison ou un nouveau partenaire, en croyant que cela apportera enfin un bonheur durable. Cela fonctionne temporairement, puis l’humeur revient à son niveau précédent. Comme un thermostat, le « moodostat » maintient l’humeur proche d’un point d’équilibre. Les personnes atteintes de trouble bipolaire ont un « moodostat » défectueux. Lorsqu’elles rencontrent une nouvelle opportunité, leur humeur monte en flèche, mais ne redescend pas. C’est comme si le thermostat était absent, remplacé par un interrupteur avec seulement deux positions : une humeur extrêmement élevée ou une motivation totalement éteinte. SCHIZOPHRÉNIE Définition : Considéré comme étant un trouble mental grave, la schizophrénie est une pathologie qui affecte principalement la perception de l'individu face à la réalité caractérisée par des symptômes positifs et beaucoup de stigmatisation. SCHIZOPHRÉ NIE Définition psychiatrique de la schizophrénie Deux (ou plus) parmi les symptômes suivants, chacun devant être présent dans une proportion significative de temps au cours d’une période d’un mois (ou moins en cas de traitement efficace). Au moins l’un des symptômes (1), (2) ou (3) doit être présent : idées délirantes ; hallucinations ; discours désorganisé (p. ex., incohérences ou déraillements fréquents) ; comportement grossièrement désorganisé ou catatonique ; symptômes négatifs (aboulie ou diminution de l'expression émotionnelle). Durant une proportion significative de temps depuis le début du trouble, le niveau de fonctionnement dans un domaine majeur tel que le travail, les relations interpersonnelles ou l’hygiène personnelle est passé d’une façon marquée en dessous du niveau atteint avant le début du trouble (ou, quand le trouble apparaît pendant l’enfance ou l’adolescence, le niveau prévisible de fonctionnement interpersonnel, scolaire ou professionnel n’a pas été atteint). SCHIZOPHRÉNIE Des signes continus du trouble persistent depuis au moins 6 mois. Pendant cette période de 6 mois les symptômes répondant au critère A (c.-à- d. les symptômes de la phase active) doivent avoir été présents pendant au moins un mois (ou moins en cas de traitement efficace) ; dans le même laps de temps des symptômes prodromiques ou résiduels peuvent également se rencontrer. Pendant ces périodes prodromiques ou résiduelles, les signes du trouble peuvent se manifester que par des symptômes négatifs, ou par deux ou plus des symptômes listés dans le critère A présents sous une forme atténuée (p. ex. croyances étranges ou expériences de perceptions inhabituelles). Le trouble schizo-affectif, ou dépressif, ou un trouble bipolaire, avec manifestations psychotiques ont été exclus parce que 1) soit il n'y a pas eu d'épisode maniaque ou dépressif caractérisé concurremment avec la phase la phase active des symptômes, 2) soit, si des épisodes de trouble de l’humeur ont été présents pendant la phase active des symptômes, ils étaient présents seulement pendant une courte période de temps sur la durée totale des phases actives et résiduelles de la maladie. Le trouble n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. une drogue donnant lieu à abus, ou un médicament) ou à une autre pathologie médicale. S’il existe des antécédents de trouble du spectre de l’autisme ou de trouble de la communication débutant dans l’enfance, le diagnostic surajouté de schizophrénie est posé seulement si des symptômes hallucinatoires et délirants importants, en plus des autres sy mptômes de schizophrénie nécessaires au diagnostic, sont aussi présents pendant au moins un mois (ou moins en cas de traitement efficace). Spécifications SCHIZOPHRÉNIE PERSPECTIVE ÉVOLUTIVE La classification "originel" pris forme au 19e sciecle - Émile Krapelin a catégoriser 1000 histoires de cas qu'il a observé lui-même. On parlait de démence précoce, de paraphrénie et paranoïa. Le facteur de risque le plus saillant : L'historique familial a 30% et 60-80 % de la variance d'héritabilité ( pourcentage de contribution dans la population) 60-80% Une étude parue en 2006 expliquerait que la schizophrénie persiste et perdure par sélection-mutation polygénique Donc: maintien des troubles schizophréniques malgré un taux de fertilité plus bas et ce malgré que celui-ci soit inadapté à la société moderne. Cette théorie est soutenue par de multiples autres ( trauma, consanguinité, âge paternel) Environnement joue un rôle important Paradox darwinien Avantage évolutif indirect TROUBLE D'UTILISATION DE SUBSTANCE(S) Dépendance ou une utilisation problématique de substances psychoactives telles que l'alcool, les drogues illégales, ou certains médicaments. Ce trouble se caractérise par une incapacité à contrôler l'usage de la substance, malgré les conséquences négatives TROUBLE D'UTILISATION DE SUBSTANCE DÉFINITION DSM Incapacité à contrôler sa Altération sociale consommation La personne n’honore pas ses obligations au o La personne prend la substance dans des travail, à l’école ou chez elle. quantités plus importantes ou pendant La personne continue à consommer la plus longtemps que ce qui était prévu à substance même si elle entraîne (ou aggrave) l’origine. des problèmes sociaux ou interpersonnels. o La personne souhaite arrêter ou réduire sa consommation de la substance. La personne abandonne ou réduit ses activités o La personne passe beaucoup de temps à obtenir sociales, professionnelles et/ou récréatives la substance, à la consommer ou à se importantes en raison de l’usage de la remettre des effets de la substance. substance. o La personne a un besoin fort de prendre la substance. TROUBLE D'UTILISATION DE SUBSTANCE(S) Usage à risque Symptômes physiques La personne consomme la substance dans des Tolérance : la personne doit prendre des quantités situations physiquement dangereuses (p. ex., de substance de plus en plus importantes en conduisant ou dans des circonstances pour ressentir l’effet souhaité. sociales dangereuses). Sevrage : effets physiques désagréables survenant La personne continue à consommer la lorsque la personne arrête de prendre la substance ou lorsque cette dernière est substance même si elle sait que cela aggrave neutralisée par une autre substance. un problème médical ou psychologique. TROUBLE D'UTILISATION DE SUBSTANCE PERSPECTIVE ÉVOLUTIONNISTE D'ANCIENNE STRATÉGIE ADAPTATIVE SYSTÈME DE RÉCOMPENSE COÛT/BÉNÉFICE TROUBLE DE LA PERSONNALITÉ Critère A : interne Critère B: omniprésent Critère C: entraine une détresse Critère E- P : permanant et non imputable à un autre trouble TROUBLE DE LA PERSONNALITÉ DÉFINITION PSYCHIATRIQUE DU TROUBLE DE PERSONNALITÉ TROUBLE DE PERSONNALITÉ Il s’agit de perturbations sévères de la personnalité et des tendances comportementales de l’individu, non directement imputables à une maladie, une lésion ou Limite/borderline une autre atteinte cérébrale, ou à un autre trouble psychiatrique. Ces perturbations concernent Narcissique habituellement plusieurs secteurs de la personnalité; elles s’accompagnent en général d’un bouleversement personnel et social considérable, apparaissent habituellement durant l’enfance ou l’adolescence et persistent pendant tout l’âge adulte TROUBLE DE LA PERSONNALITÉ LIMITE DSM Effort éfréné pour éviter les abandons réels ou imaginés Relation interpersonnel instable et intense caractérisée par de l'idéalisation excessive et dévalorisation Perturbation de l'identité Impulsivité /Comportement à risques dans au moins 2 domaines potentiellement domageable Répétion de comportement/ menace suicidaire Instabilité affective dû à une réactivité marquée de l'humeur Sentiment chronique de vide Frustration, colère intense Épisodique/transitoire symptome dissociatif TROUBLE DE PERSONNALITÉ LIMITE ÉVOLUTIONNISTE McGuire et Troisi (1998) décrivent une personnalité qui cherche à agir de manière adaptée d'un point de vue évolutionniste, en sollicitant les autres et en les poussant à interagir avec elle. L'approche de Martin Brüne (2004) est similaire, mais se concentre davantage sur l'interaction avec les parents nourriciers ou les figures de substitution. Dans ce cadre, la personne borderline incite ces figures à l'aider ou la soutenir par des comportements autodestructeurs Hérétabilité :57 à 69% TROUBLE DE PERSONNALITÉ NARCISSIQUE Pour pouvoir diagnostiquer un trouble de la personnalité narcissique (1), Un schéma persistant de grandiosité, de besoin d'admiration et de manque d'empathie la présence de ≥ 5 des éléments suivants: Un sens exagéré et infondé de leur importance et de leurs talents (mégalomanie) Une obsession de fantasmes de succès, d'influence, de pouvoir, d'intelligence, de beauté, ou d'amour parfait illimités La conviction qu'ils sont spéciaux et uniques et qu'ils ne doivent s'associer qu'avec des personnes hors normes Un besoin d'être admirés de façon inconditionnelle La conviction de disposer d'un droit L'exploitation des autres pour atteindre leurs propres objectifs Un manque d'empathie La convoitise suscitée par les autres et le sentiment que les autres les envient L'arrogance et la fierté TROUBLE DE PERSONNALITÉ NARCISSIQUE ÉVOLUTIONNISTE Leadership naturel, dirigeant Défense du soi de la dominance des traits à travers des changements dans les préférences d'accouplement en faveur d'accouplements à court terme (Campbell et Miller, 2011) Pervers narcissique?