Autrefois, dit l'arbre, Mes Frères et Moi PDF
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This document appears to be a story about a tree. The tree reflects on its life and experiences, including the arrival of humans, their impact on the environment.
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Autrefois, dit l\'Arbre, mes frères et moi étions des milliers, serrés les uns contre les autres, et on nous appelait la Forêt. Nous vivions avec nos cousins les chênes, les hêtres et les pins. Notre travail, que nous prenions très au sérieux, consistait à produire de l\'oxygène que nous rejetions...
Autrefois, dit l\'Arbre, mes frères et moi étions des milliers, serrés les uns contre les autres, et on nous appelait la Forêt. Nous vivions avec nos cousins les chênes, les hêtres et les pins. Notre travail, que nous prenions très au sérieux, consistait à produire de l\'oxygène que nous rejetions dans l\'atmosphère pour faire vivre la Terre et tous ses habitants. Nous étions heureux : les chèvres venaient frotter leurs cornes contre notre écorce, des lapins avaient établi leur terrier(1)entre nos racines et les oiseaux, par dizaines, construisaient leurs nids sur nos branches. Parfois, les hommes aussi venaient nous rendre visite. Ils s\'arrêtaient et admiraient la grosseur de nos troncs, la beauté de nos branches et la belle couleur verte de nos feuilles. Puis ils partaient et nous laissaient tranquilles. Mais un jour, des bûcherons(2)sont arrivés. Ils sont venus avec des haches et des scies. En quelques jours, ils ont abattu toute ma famille et tous mes amis ! Combien de hurlements de douleur j\'ai entendus au cours de ces jours terribles ! Quand j\'y pense encore aujourd\'hui, j\'en ai les larmes aux yeux\... Pourquoi ne m\'ont-ils pas coupé moi aussi? Parce que j\'ai eu de la chance, beaucoup de chance: je me suis retrouvé un beau matin juste au milieu d\'un petit rond-point(3)! Aujourd\'hui, je suis seul. Des milliers d\'hommes tournent autour de moi toute la journée et même toute la nuit. Ils sont sur deux roues ou sur quatre roues, ils tournent à toute vitesse et puis s\'en vont. Aucun, jamais, ne s\'arrête plus pour me regarder\... Et puis, voyez dans quel état je suis : une épaisse couche de poussière me recouvre de la têteau pied ! Même les plus fortes pluies n\'arrivent plus à me nettoyer. Vous l\'avez compris : il ya bien longtemps que j\'ai perdu ma belle couleur verte : je suis devenu gris, gris et noir\... 4-Et, du matin au soir et du soir au matin, quel bruit ! Je n\'arrive plus à me reposer, je n\'arrive plus à dormir. Ah, j\'ai oublié de vous dire aussi que je suis malade, très malade : les gaz d\'échappement des voitures et des motos me remplissent tellement les poumons que je n\'arriveplus à respirer ! Vivrai-je encore longtemps ? Je ne pense pas. Je me demande parfois tristement si les hommes vont un jour comprendre qu\'il n\'y aura bientôt plus d\'arbres\...