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Les opérations françaises Période 4 : EDN SOMMAIRE 1. Les missions et operations de défense civile.................................................................................. 3 2. Les missions et les opérations de sécurité...

Les opérations françaises Période 4 : EDN SOMMAIRE 1. Les missions et operations de défense civile.................................................................................. 3 2. Les missions et les opérations de sécurité publique : focus sur Sentinelle.................................... 5 3. Les forces de souverainete.............................................................................................................. 7 4. Focus sur les Forces Armées de Guyane (FAG)............................................................................... 9 5. Les forces de presence, focus sur djibouti.................................................................................... 10 6. Les OPEX : une perspective historique.......................................................................................... 12 7. Focus sur l’operation Chammal..................................................................................................... 13 8. Focus sur Daman au Liban............................................................................................................. 15 9. Les operations militaires francaises en bss................................................................................... 17 10. L’opération Corymbe..................................................................................................................... 19 11. La France dans les missions de l’otan en europe de l’est............................................................. 20 1. LES MISSIONS ET OPERATIONS DE DEFENSE CIVILE Les engagements militaires sur le territoire national sont définis comme l’ensemble des actions pouvant être anticipées, planifiées et conduites par les armées en temps de paix. Ils appliquent la fonction stratégique « protection- résilience » pour l’Etat, la population et tous les acteurs civils. Pour cela, les armées interviennent selon des modalités précises, participe à la résilience de la nation comme lors des missions de sécurité civile. Lors d’une crise majeure, les armées interviennent selon des modalités précises Les armées interviennent dans le cadre des zones de défense et de sécurité (ZDS). Elles sont sous la responsabilité de préfets civils aux ordres du ministère de l’Intérieur. Les officiers généraux de zone de défense et de sécurité (OGZDS), qui sont la tutelle du ministère des Armées, secondent les préfets civils dans le domaine militaire. En cas de crise majeure et si les moyens civils sont indisponibles, inexistants, insuffisants ou inadaptés (règle des « 4i »), les forces armées peuvent être engagées en renfort des forces de sécurité intérieure et civiles. Les armées interviennent en dernier rideau, hormis les unités dédiées au secours : les UIISC, la BSSP, les marins pompiers de Marseille. Lors du déclenchement d’une crise, la coopération civilo-militaire se met en place au niveau départemental, zonal et national. L’armée définit ses missions en fonction des besoins de l’autorité civile. L’organisation interarmées de défense (OTIAD) assure la coordination des moyens sur le plan militaire parallèlement à la chaîne des moyens civils.  L’État-major de zone de défense (EMZD) et la préfecture civile de zone de défense, à Rennes ont opéré de manière conjointe lors de l’exercice NOROÎT. En 2022, la ZDS-O a entraîné la chaine civilo-militaire à des attaques terroristes simultanées dans quatre départements de la zone. Ceci, dans un contexte climatique dégradé, combiné à des réquisitions judiciaires nécessitant le recours à des moyens hors zone. Les armées contribuent à la résilience. La résilience est la volonté et la capacité d’un pays à résister aux conséquences d’une agression ou d’une catastrophe majeure puis à rétablir sa capacité à fonctionner normalement grâce à ses structures internes, notamment celle des pouvoirs publics. Trois fondements la régissent : - La cohésion nationale doit permettre à chaque citoyen de défendre les intérêts de la Nation avant ses intérêts particuliers. - La force du lien Armée-Nation : le citoyen doit accepter le fait que les armées puissent être un recours privilégié en cas de crise, ce qui implique une notion de confiance mutuelle - Des exercices garantissent une capacité à durer et à agir en situation dégradée de la part des acteurs, des structures et des moyens techniques.  Les exercices et les missions déjà réalisées y contribuent comme lors des incendies dans les Landes à l’été 2022, et lors des attentats islamistes à Paris en novembre 2015. Les missions et les opérations de sécurité civile En renfort des moyens de la sécurité intérieure et des moyens civils, les armées, contribuent à la sécurité civile en participant à des opérations d’assistance et de secours d’urgence aux populations en cas d’événements graves, liés aux risques. Ces opérations sont non permanentes ou semi permanentes. Les armées interviennent fréquemment, lors d’inondations de grande ampleur ou pour gérer les conséquences de tempêtes et participer à la résilience. L’opération HEPHAÏSTOS engage les armées dans la lutte contre les feux de forêt. Face à l’extension des feux, la zone de l’opération s’est élargie à l’ensemble du territoire métropolitain depuis l’été 2023. De juillet à septembre, chaque année, les militaires de l’armée de Terre, de la Marine et de l’armée de l’Air renforcent les primo intervenants. Les sapeurs-pompiers territoriaux et les unités d’intervention et d’instruction de la sécurité civile (UIISC) sont les primo intervenants sur les feux de forêt. Les militaires des UIISC sont mis à disposition du ministère de l’Intérieur par le ministère des Armées. La Brigade des sapeurs-pompiers (BSPP) de Paris a pour mission de protéger la population parisienne sur son secteur de responsabilité : Paris et les départements limitrophes soit 7 millions d’habitants auxquels viennent s’ajouter quotidiennement 2 millions de franciliens et chaque année 25 millions de touristes. Elle est une unité de l'armée de Terre, placée pour emploi sous l'autorité du préfet de police de Paris.  Dans la nuit du 15 avril 2019, après plus de 9 heures de combats acharnés, près de 400 pompiers de Paris sont venus à bout de l’incendie de Notre Dame de Paris, sauvant ainsi la structure de la cathédrale. https://www.youtube.com/watch?v=HuPUgTv2DCE&list=PLxFyVsaOZQ6-tENKOL301GjSE9WOpuANt&index=17 2. LES MISSIONS ET LES OPERATIONS DE SECURITE PUBLIQUE : FOCUS SUR SENTINELLE Les armées appuient, alors, les forces de sécurité intérieure, c’est-à-dire à la protection du territoire national et de ses acteurs contre les menaces comme les actes terroristes et les activités illicites. Les militaires s’adaptent et se coordonnent pour se déployer là où la menace est présente. En effet, la lutte contre les actes terroristes est devenue une mission majeure de sécurité intérieure qui s’inscrit dans le cadre du plan VIGIPIRATE et de sa mise en œuvre avec l’opération Sentinelle. Ceci, tout en assurant les autres missions de sécurité intérieure. La lutte contre les actes terroristes, une mission de sécurité majeure Les attentats survenus en 2015 sur le territoire national ont démontré la gravité inédite de la menace représentée par un terrorisme djihadiste militarisé. Ces attentats sont planifiés et organisés depuis l'étranger, se sont doublés d’une menace persistante d’attentats plus rudimentaires. Ces événements ont requis une réponse rapide de l'Etat, concrétisée par la mise en place du dispositif Sentinelle. Les mouvements terroristes islamistes ont désigné la France comme une cible prioritaire pour plusieurs raisons : Historiques Ressentiment entretenu lié aux croisades au Moyen-Age, colonisation La promotion de valeurs : droits de l’homme, des femmes, laïcité… Culturelles La prévention et la répression pénale renforcée et systématique. Juridiques Ceci est instrumentalisé par les islamistes comme une oppression des musulmans. Militaires Interventions de la France en Afghanistan, dans la BSS, Irak…  JURIDIQUE. Pour s’adapter aux nouvelles formes de terrorisme, la France a, depuis 1986, multiplié les lois – les lois PERBEN. Ces lois visent, entre autres, le tarissement du financement de terrorisme, les perquisitions sans autorisation administrative, le délit d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste afin de démanteler un réseau avant le passage à l’acte. Du plan Vigipirate à sa mise en œuvre par l’opération Face à la menace terroriste, la France s’est dotée d’un dispositif national complet dont fait partie VIGIPIRATE.  VIGIPIRATE est un plan gouvernemental permanent de vigilance, de prévention et de protection de l’ensemble des acteurs du pays - entreprises, institutions, population, ressortissants, intérêts français à l’étranger et cyberespace.  Il facilite la centralisation du renseignement et permet d’intervenir contre le terrorisme. Ce plan doit aussi permettre de prévenir ou déceler, le plus en amont possible, toute menace ou action terroriste.  Le gouvernement choisit le niveau d’alerte en fonction du niveau de la menace terroriste. Soit sécurité renforcée- risque attentat, soit urgence attentat pour une menace d’attaque terroriste imminente ou à la suite d’un attentat.  Il est mis en œuvre sous l’autorité du Premier ministre. La réaction et la mise en place des mesures en cas d’attaque terroriste concernent tous les niveaux ministériels, préfectoraux et départementaux. SENTINELLE est la mise en œuvre du plan Vigipirate. Depuis le 07 janvier 2015, dans le cadre de l’opération Sentinelle, 10 000 militaires réquisitionnés (dont 3000 en réserve) surveillent en permanence ces points d’intérêts en complément des forces de police et de gendarmerie (forces de sécurité intérieures FSI).  Immédiatement après les attentats du 13 novembre 2015, 1 500 militaires ont été engagés – en appui des FSI – pour sécuriser les sites susceptibles d’être frappés par les terroristes. Les autres missions de sécurité publique Les forces armées appuient les forces de sécurité intérieure lors la protection de grands évènements. Les forces armées participent à la lutte contre la criminalité transnationale. Les forces armées peuvent effectuer une mission de relève de l’autorité civile. https://www.youtube.com/watch?v=I1zq5QE67CI&list=PLxFyVsaOZQ6-tENKOL301GjSE9WOpuANt&index=5 3. LES FORCES DE SOUVERAINETE 7300 militaires issus des trois Armées arment cinq forces de souveraineté. Ce sont des forces militaires françaises pré-positionnées, déployées dans les DROM-COM des Antilles, de Guyane, de l’Océan indien (Mayotte et Réunion), de Nouvelle Calédonie et de Polynésie française. Les forces de souveraineté contribuent à 5 des 6 fonctions stratégiques confiées aux armées pour préserver les intérêts stratégiques, vitaux et de puissance de la France. Des structures spécifiques organisées en zone d’opération  Ainsi les Forces Armées des Antilles (FAA) et les Forces Armées de Guyane (FAG) constituent les deux points d’appui des forces françaises dans la zone d’opération « Caraïbes ». Elles sont indispensables pour protéger le centre spatial de Kourou, lutter contre les différents trafics de la région et intervenir en cas de catastrophe naturelle. La préservation des intérêts stratégiques : la protection de la 2e zone économique exclusive mondiale Les forces de souveraineté ont pour mission de garantir la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction. La France respecte : la préservation des ressources halieutiques, celles des fonds marins, la lutte contre les activités maritimes illicites et la liberté de circulation en surveillant les routes maritimes.  En décembre 2023, la Frégate de surveillance Ventôse, informée par la direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières est intervenue sur un voilier suspecté de trafics illicites à destination de l’Europe. Cette intervention a permis la saisie d’1,2 tonne de cocaïne. Le canal du Mozambique constitue un enjeu stratégique. En effet, la France dispose de la moitié de la zone économique exclusive du canal du Mozambique du fait de possession d’iles habitées comme Mayotte et d’ilots non habités comme les Glorieuses. La France y surveille l’une de ses principales routes d’approvisionnement en hydrocarbure. 30% de la production mondiale de pétrole transite vers les Amériques et l’Europe par le canal du Mozambique. Pour affirmer sa présence dans le canal du Mozambique, alors que la possession française de ces îles est contestée par Madagascar, la France y conduit des entraînements militaires.  En août 2022, le BSAOM Champlain a fait escale à Madagascar. Durant cette mission de surveillance du sud de l’océan Indien, le Champlain a conduit un exercice avec un patrouilleur militaire côtier malgache. Les forces de souveraineté ont pour mission la protection des intérêts vitaux Les forces de souveraineté mènent des opérations de sécurité publique en appui des FSI. Les Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien FAZSOI garantissent la protection du territoire en luttant continuellement contre l’immigration clandestine en provenance surtout des Comores, de Madagascar et du continent africain : les clandestins représentent 40% de la population de Mayotte. Les forces armées aux Antilles (FAA) en coordination avec les forces armées en Guyane (FAG) luttent également contre le narcotrafic « opération NARCOPS ». Un défi de taille en matière de sécurité et de santé publique pour ce département français. Les forces pré positionnées mènent également des missions de sécurité civile et de soutien aux populations.  Après le passage de l’Ouragan Irma sur les Antilles en septembre 2017, les armées, pré-positionnées et en alerte depuis plusieurs jours à partir des bases antillaises et guyanaises, débutaient alors une opération de secours et d’assistance et ont assuré la reprise des activités. Les forces de souveraineté ont pour mission la consolidation et le dévelopement des intérêts de puissance Les forces de souveraineté mènent des coopérations internationales dans tous les domaines, pour faire face aux risques et à l’augmentation des menaces étatiques notamment de la prolifération nucléaire, mais aussi pour faire face à des menaces non étatiques comme les attaques terroristes.  Les FAA se coopèrent avec les armées britanniques et néerlandaises, afin de mieux coordonner leurs moyens logistiques lors des opérations civilo-militaires en cas de catastrophe. C’est l’opération « Albatros »  Principal point d’appui principal du théâtre « Pacifique » avec les forces armées en Polynésie française (FAPF), le COMSUP FANC participe au dialogue sur la sécurité dans le Pacifique et l’organisation de la zone économique exclusive (ZEE). Ce forum régional réunit l’Australie, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande et la France.  Durant trois semaines à l’automne 2022, un Falcon F200 Gardian, les FAPF ont participé à une mission de surveillance sous mandat des Nations unies, visant à faire respecter l’embargo contre le nucléaire imposé à la Corée du Nord. L’avion de surveillance maritime opérait depuis le Japon, dans le cadre de la mission AETO, contribution française à la sécurité internationale.  En octobre 2023, un exercice de lutte contre une attaque terroriste s’est déroulé à bord d’une frégate de surveillance française à quai à Papeete avec comme objectif d’éprouver leurs capacités d’intervention face à une menace asymétrique. 4. FOCUS SUR LES FORCES ARMEES DE GUYANE (FAG) Les Forces Armées de Guyane (FAG) sont des forces militaires françaises pré positionnées dans un territoire français d’outre-mer, la Guyane. Ce sont donc des forces de souveraineté. A ce titre, elles contribuent à l’exercice de la souveraineté française puisqu’elles représentent les autorités françaises, et à la préservation des intérêts de la France au sein de la zone à responsabilité permanente (ZRP) Amérique latine – Caraïbes. Ce dispositif interarmées, commandé par un COMSUP, a pour mission de protéger les intérêts vitaux, stratégiques et de puissance en mettant œuvre des opérations de nature différente. Mission : la protection des intérêts vitaux de la France Les FAG ont pour mission de préserver l’intégrité du territoire national en Guyane et de protéger la population de ce département. Des opérations non permanentes, de renfort en cas de crise majeure sont alors mises en place.  Ainsi, les FAG assurent le renfort et la continuité du service lors de crise sanitaire comme la COVID 19 lors de l’opération Résilience. Il en est de même pour pallier aux conséquences des catastrophes naturelles comme les ouragans comme lors d’IRMA.  Les FAG luttent aussi contre l’immigration clandestine notamment celle liée à l’orpaillage illégal. Il s’agit d’une mission de sécurité publique. Mission : la protection des intérêts stratégiques de la France Les FAG ont pour mission de préserver l’exploitation des ressources naturelles et d’éviter les trafics illégaux comme pour l’or. L’opération Harpie, lancée officiellement en 2008, vise à éradiquer l’orpaillage illégal. C’est une opération interministérielle permanente menée conjointement par les forces de l’ordre et les FAG - 500 militaires du 9e RIMa et du 3e REI. Elle est placée sous l'autorité du préfet et du procureur de la République pour la partie judiciaire.  A l’automne 2022, les FAG ont été engagées dans une opération majeure de lutte contre l’orpaillage illégal, en appui des forces de la Gendarmerie nationale. L’opération CANOPÉE a combiné les effets des composantes terrestre, aérienne et maritime, mobilisant plus de 500 militaires français. Toujours dans un cadre interministériel (affaires maritimes, douanes et gendarmerie), les FAG assurent une mission de police des pêches à travers l’opération Polpêche.  Le 31 janvier 2024 les Affaires Maritimes appuyés par les FAG ont mener une opération de surveillance et de contrôle ciblées sur la pêche illégale et la protection de l’environnement. 5 individus ont étaient interpellés pour une pratique illégale Mission : la protection des intérêts de puissance de la France La mission de sécurisation du centre spatial guyanais (CSG) au profit de l’Union européenne est assurée l’opération TITAN. Depuis 1979, 50 militaires du 3e REI, du 9e RIMa et de l’armée de l’Air surveillent en permanence les abords et l’espace aérien du Centre Spatial Guyanais (CSG). Un dispositif renforcé interarmées terrestre, aérien et maritime est mis en place sur plusieurs jours, lors des phases de transfert ou de lancement.  En septembre 2022, le lanceur Ariane 5 a placé avec succès en orbite le plus puissant satellite de télécommunication fabriqué en Europe, Eutelsat. Les missions de formation et coopération internationale. Les FAG assurent l’aguerrissement en climat chaud et humide. Le Centre d’entraînement en forêt équatoriale (CEFE), mis œuvre par le 3eREI, participe à la préparation opérationnelle des forces, mais également à la mission de coopération régionale et internationale.  Les FAG ont ainsi organisé la première édition de l’exercice FER DE LANCE en 2022. Cet exercice interarmées de poste de commandement combiné à un exercice avec troupe prévoyait une intervention, d’une durée limitée, dans un pays fictif de la région en voie rapide de déstabilisation. 5. LES FORCES DE PRESENCE, FOCUS SUR DJIBOUTI La présence permanente des forces militaires françaises ou forces de présence sur le territoire djiboutien est encadrée par le Traité de coopération en matière de défense signé en 2011 entre la République de Djibouti et la France. La région de Djibouti est une priorité stratégique de la France car l’Etat de Djibouti constitue un enjeu international et notamment diplomatique que la France doit conserver. De fait, la France maintient des forces de présence dans une base opérationnelle avancée (BOA) qui constitue un outil de puissance de la France. Djibouti, une priorité stratégique La France est acteur de la sécurité dans la région puisque la France dispose de la capacité pour maintenir la liberté de navigation entre le Golfe persique et l’Océan indien, notamment face à une menace iranienne.  Djibouti commande l’accès sud à la mer Rouge par le détroit de Bab el-Mandeb, détroit stratégique qui voit passer 15% des échanges de marchandises, notamment les hydrocarbures. De plus, elle lutte contre la criminalité internationale, contre et le trafic d’êtres humains et contre la piraterie maritime avec les opérations multinationales comme EUNAVFOR Atalante. La France est donc une puissance souveraine car les Forces Françaises de Djibouti (FFDJ) permettent à la France et à l’Europe de participer au maintien de sa liberté de mouvement pour d’éventuelles projections en Asie et dans le Golfe Persique.  Dans le cadre de l’opération CHAMMAL Les flottes militaires européennes, comme le groupe aéronaval du porte-avions Charles de Gaulle (GAN), prennent la direction du nord de l’océan Indien. C’est pourquoi ils ont la possibilité de faire escale au port de Djibouti, port d’accueil du GAN, situé non loin de détroit de Bab el-Mandeb. Les FFDJ sont un outil d’influence pour la France. - Elles mettent en œuvre la coopération militaire bilatérale avec la République de Djibouti en contribuant à la défense du territoire djiboutien, de son espace aérien et de ses eaux territoriales. - Elles accompagnent les Etats africains dans l’appropriation de leur sécurité nationale collective. Pour cela, les FFDj délivrent des formations en contribuant à la préparation opérationnelle des contingents africains avant leur engagement au sein de missions multinationales ou d’opérations de maintien de la paix.  Depuis 2006, les FFDj envoient un détachement d’instruction opérationnelle (DIO) pour la formation des bataillons ougandais aux missions de maintien de la paix et destinés à être déployés en Somalie dans le cadre de l’opération AMISOM. - Elles réalisent des actions civilo-militaires au profit de la population régionale.  En septembre 2020, elles ont créé une bibliothèque au profit d’un collège de la banlieue de Djibouti. Le maintien des forces militaires françaises à Djibouti Une situation géographique, une opportunité pour les pays qui veulent maintenir leur influence dans la région. Dans une région marquée par l’agitation, le petit Etat d’Afrique de l’Est affiche une stabilité qui séduit. Sa situation géographique est également une opportunité pour les pays qui veulent maintenir leurs influences dans la région. L’importance de ce pivot géographique s’étend également en mer. Le détroit de Bab-El-Mandeb voit passer près de 5 millions de barils de pétrole par jour. L’influence française à Djibouti est aujourd’hui contestée par de nouveaux acteurs. Pendant longtemps la France est restée dans une relation exclusive avec Djibouti. Cependant cette dernière, mettant à profit la mondialisation, a diversifié ses relations en créant de nouveaux partenariats avec des pays à développement égal mais aussi avec les Etats-Unis. La politique française vise à éviter une trop grande perte d’influence dans cette région face à des puissances qui ont massivement investi militairement et économiquement à Djibouti.  La Chine a ouvert sa base militaire en août 2017 et participe au financement d’infrastructures à Djibouti. D’autres Etats se sont implantés comme les Etats-Unis, l’Italie, le Japon. La perte d’influence de la France à Djibouti est toutefois relative, car la France dispose d’atouts qu’elle fait valoir : une présence historique, la demande de protection de la part de Djibouti car la France demeure la seule à disposer de tout le spectre des capacités militaires.  Ce sont ces moyens d’entraînement que les autres Etats convoitent, comme les champs de tir, les espaces de manœuvre, un accès permanent au port. Les Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ) constituent le contingent le plus important de forces de présence françaises en Afrique.  1500 militaires y sont déployés en interarmées sous le commandement d’un officier général relevant directement du chef d’état-major des armées. La BOA : une plateforme stratégique, opérationnelle et logistique Les FFDJI assurent plusieurs missions indispensables à la protection des intérêts français : - Soutenir les opérations dans la zone en facilitant notamment les mouvements des forces. - Fournir un point d’appui logistique aéroportuaire aux forces françaises mais aussi aux forces djiboutiennes et aux contingents alliés engagées dans la région. - Assurer la protection des ressortissants dans leur zone de responsabilité permanente (ZRP). - Constituer un réservoir de forces aguerries pour être projetées rapidement sur un théâtre d’opération comme Barkhane dans la BSS ou Chammal en Syrie et en Irak.  Lors de l’Opération Sagittaire qui s’est déroulée du 22 au 28 avril 2023 au Soudan les Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) ont fourni l’accueil à nos ressortissants et aux personnes évacuées. L’ensemble de l'opération SAGITTAIRE s’est effectuée en étroite coordination avec nos alliés et les forces armées djiboutiennes. Les FFDj opèrent sur l'espace comprenant le territoire de la République de Djibouti, les eaux territoriales et l'espace aérien djiboutiens, les territoires des Etats de l'IGAD, le territoire de l'Erythrée. Les FFDj participent à la sécurité internationale. La mission ANTARES assure la coopération au profit de la sécurité collective de Djibouti aux Emirats arabes unis.  Pour assurer la préparation des conflits de demain, en février 2023, un entraînement opérationnel de haut niveau a intégré des unités françaises présentes dans la zone (de Djibouti aux Émirats Arabes Unis) ainsi que les partenaires américain, espagnol, italien et omanais. 6. LES OPEX : UNE PERSPECTIVE HISTORIQUE La fin de la guerre froide a fait croire à certains que c’est la guerre elle-même qui allait s’arrêter. Or depuis 1991, la France a fait plus d’opérations extérieures qu’entre 1945 et 1991. Mais le cycle ouvert est en train de se refermer pour aller vers d’autres types d’interventions. Tout commence avec DAGUET Historiquement le nombre des OPEX croît significativement à partir des années 1980. Jusqu’alors la plupart d’entre elles ont pour cadre des accords de défense passés avec des Etats « alliés », notamment en Afrique. Si certaines d’entre elles sont spectaculaires, leur périmètre demeure relativement limité.  Le grand saut de la Légion étrangère à Kolwezi au Zaïre en 1978. C’est avec l’opération Daguet, lors de la guerre du Golfe de 1991, que ces opérations prennent une dimension internationale. Toutefois depuis lors l’armée française n’a plus participé à une guerre conventionnelle, l’opposant à une autre armée régulière.  Daguet du nom de la division engagée a été l’occasion pour 12.000 soldats de l’armée de Terre d’avancer de 150km en territoire irakien. Le goût des OPEX : des missions de maintien de la paix à la contre insurrection Les missions d’interposition ou de maintien de la paix (OMP). A l’été 1992, la France est le premier pays à déployer ses forces à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine dans le cadre de la Force de protection des Nations-Unies, dont Paris a été l’un des premiers contributeurs.  En septembre 1995 l’armée française compte pour 7100 des 15.000hommes déployés. Au total 85 soldats français ont été tués en un peu moins de 4 ans. En Afghanistan (2001-2014) les soldats français vivent la rudesse de la guerre contre – insurrectionnelle, face à un ennemi qui se cache et se terre, attendant le bon moment pour surprendre. Faute d’un ancrage solide sur le terrain, les patrouilles effectuées à l’aveugle fatiguent notre contingent. Quoiqu’ayant un rôle mineur dans l’ombre des Etats- Unis, la France s’est engagée dans une entreprise de nation building.  Cette opération, sous mandat de l’ONU et sous commandement de l’OTAN, a connu un bilan plus lourd qu’en Bosnie avec 89 tués, dont 10 tombés lors de l’embuscade d’Uzbin (2008). Par la suite les OPEX se sont multipliées. En 2011 la campagne de frappes menées par la France avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis amène au renversement du régime de Kadhafi en Libye ébranlé par une rébellion. Dans la foulée de la LIBYE la France lance l’opération SERVAL au Mali (2013-2014) contre les colonnes de djihadistes qui menaçaient Bamako. Puis vient le tour de SANGARIS (2013-14) en Centrafrique et l’opération BARKHANE en BSS. Au front africain, s’ajoute un front moyen-oriental puisque la France s’engage dès 2014 en Irak puis en Syrie dans la lutte contre Daech avec l’opération CHAMMAL. Vers des conflits de haute intensité Depuis des années les forces françaises interviennent de façon relativement autonome comme au Sahel, ses forces armées sont engagées dans des conflits de très basse intensité face à des combattants modestement armés et ayant une pleine maîtrise du ciel. La contre-insurrection qu’elles mènent n’est pas comparable avec des conflits contemporains comme la guerre de Syrie, du Haut-Karabagh ou d’Ukraine où les combats se déroulent dans des environnements beaucoup plus denses. Les forces en présence doivent déployer leurs matériels les plus récents qu’ils doivent mettre en œuvre avec précaution. L’environnement est par ailleurs saturé par divers systèmes de brouillage électronique, ou encore par la généralisation du drone de différentes catégories.  Dans le conflit opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan dans la région du Haut-Karabagh arménien à l’été 2020, la destruction de chars a représenté à elle seule la moitié du parc théorique français. 7. FOCUS SUR L’OPERATION CHAMMAL Lancée le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale INHERENT RESOLVE (OIR) en Syrie et en Irak. L’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. Depuis la naissance de Daech, la France soutient militairement les forces locales afin de se prémunir de la résurgence du GATD aujourd’hui contraint à agir dans la clandestinité. De la naissance de Daech à la perte de son emprise territoriale En 2003, les Etats-Unis interviennent en Irak suite aux fausses accusations de possession d’armes de destruction massive. Cette intervention a fait naître un sentiment anti- américain, notamment chez les anciens cadres de l’armée irakienne qui fournissent la structure de base de l’armée de l’Etat Islamique (EI). Progressivement une communauté d’intérêt voit le jour avec la création de l’EI en 2006. A partir de cette date, l’EI opère en Irak puis en Syrie à partir de 2012. En effet Daech s’étend dans une Syrie en crise, où de nombreux territoires ne sont plus sous le contrôle de l’Etat. Il s’étend rapidement et s’empare de la ville syrienne de Raqqa, qui devient son refuge, mais aussi Mossoul deuxième ville irakienne. Suite à la proclamation d’un Etat islamique en 2014, la communauté internationale intervient à travers la mise en place de l’operation Inherent Resolve (OIR). Cette opération militaire américaine conduite dans le cadre de la coalition internationale arabo-occidentale, est constituée de 78 Etats et 5 organisations internationales en Irak et en Syrie. La France s’engage en Irak à partir de septembre 2014 puis en Syrie l’année suivante dans le cadre de « CHAMMAL » nom de la contribution française à la coalition.  Il aura fallu trois ans à la coalition, dont neuf mois de combats acharnés, pour reprendre Mossoul à Daech. Cette dernière étant elle-même conquise en quelques jours en 2014 par le GATD. Cet exemple montre le caractère laborieux de cette reconquête. Soutenir militairement les forces locales engagées contre Daech La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant, elle se concentre désormais sur l’accompagnement et le conseil aux forces irakiennes pour qu’elles puissent assurer à terme, seules, la sécurité du pays. Un prérequis indispensable pour que le gouvernement irakien et les organisations internationales puissent agir en faveur de la stabilité du pays. L’opération compte 600 soldats insérés au sein des états-majors de l’OIR, représentant les forces terrestres, marines et aériennes. Depuis le 1er janvier 2022, les forces de la Coalition internationale en Irak en conduisent plus d’opérations militaires au sol. Le pilier conseil en soutien de l’armée irakienne. Auparavant le pilier formation était organisé pour former le niveau tactique des unités irakiennes. Grâce au travail réalisé par la Task Forces NARVIK et MONSABERT les forces irakiennes ont atteint un niveau d’autonomie suffisant. Désormais le conseil se porte sur les états-majors et sur leur manière d’employer leurs unités. Par cet engagement la France contribue à la montée en puissance et au renforcement des forces de sécurité irakiennes dans des domaines tels que la planification des opérations, le soutien, l’emploi de l’arme aérienne, l’artillerie ou encore le renseignement. Le pilier appui. Englobant des composantes aériennes et terrestres au plus fort de la lutte contre Daech, le pilier appui est, depuis avril 2019 et la dissolution de la Task Force Wagram, uniquement représenté par les composantes aérienne et maritime. L’armée de l’Air et de l’Espace met actuellement en œuvre 10 Rafales sur des bases aériennes situées au Levant. Ces chasseurs contribuent directement à l’appui des troupes au sol et conduisent également des missions de renseignement, de reconnaissance armée et de frappes planifiées. Depuis 2014, Chammal se concrétise par un total de 13 500 sorties aériennes et la destruction de 2 400 objectifs  Les Rafales frappent régulièrement les capacités de Daech en détruisant par exemple les complexes de fabrication d’engins explosifs ou les centres de trafics illicites qui participent au financement de l’organisation terroriste. Indépendamment de la coalition et de CHAMMAL, la Task Force Hydra participe également au contre-terrorisme dans la région. Depuis 2014 un détachement des Forces Spéciales françaises est présent à Erbil, localisé dans le Kurdistan irakien. En définitif elle a pour objectif de soutenir les autorités kurdes dans la lutte contre le terrorisme, et de conserver notre capacité à entrer en premier. Cette force nous permet une appréciation autonome de la situation. De plus elle participe à la formation et à l’appui des forces locales, notamment en matière de frappe aérienne, tout en menant des actions directes sur le terrain. La défaite de Daech et l’évolution des missions Les efforts de la coalition ont conduit à la défaite territoriale de Daech. Depuis la fin 2017, et notamment la bataille de Deir-Ez-Zor, l’organisation terroriste ne détient plus le moindre territoire au Levant. Ainsi en mars 2019 la communauté internationale a salué la chute du califat reconnu par aucun pays. Cette défaite a permis le déclenchement d’une nouvelle phase de l’OIR, concentrée dorénavant sur la stabilisation et la normalisation de la zone. La priorité réside désormais dans l’atteinte d’une capacité suffisante des forces irakiennes pour combattre Daech afin de mettre en œuvre une stabilité durable dans le pays et dans la région. Cependant la menace demeure et la lutte contre les GAT doit continuer. En effet, tout affaiblissement du dispositif de sécuritaire irakien qui pourrait être lié au retrait de la coalition est susceptible de favoriser un remonter des activités de Daech. Malgré la chute de son califat en Irak et en Syrie, l’EI poursuit sa lutte idéologique mais de manière différente. Outre le maintien de son influence dans certaines zones en Irak et en Syrie, l’organisation continue de s’étendre via des filiales et des réseaux dans des pays limitrophes (Afghanistan, Pakistan) ou sur d’autres continents. Néanmoins ses réserves de liquidités sont estimées en 25 et 50 millions de dollars en 2023 (rapport de l’ONU), soit « nettement inférieures et en diminution ». Daech agit dans la clandestinité et emploie des modes opératoires asymétriques.  Le 26 décembre 2022 les forces de sécurité kurdes ont annoncé avoir déjoué une attaque de Daech visant leur quartier général et une prison abritant des jihadistes dans la ville de Raqqa. La multiplication des attaques sur ces prisons démontre la capacité de l’organisation à organiser une attaque d’ampleur, mais aussi sa volonté de se reconstruire en délivrant ses cadres emprisonnés. 8. FOCUS SUR DAMAN AU LIBAN Les militaires français sont présents dans le Sud-Liban au sein d’une OMP de l’ONU nommée FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban). La participation française à la FINUL II est nommée « Daman » et participe à la préservation de l’influence politico-militaire de la France dans cette région stratégique. D’abord OMP d’interposition, la FINUL a ensuite réadapté son dispositif et fait évoluer ses missions pour tenter de pallier les difficultés d’un Etat libanais en crise. Indépendant depuis 1943, le Liban subit les conséquences des conflits israélo-arabes et accueille de nombreux réfugiés palestiniens dès 1947. L’organisation de libération de la Palestine (OLP) mobilise une partie d’entre eux (les feyadins : nom donné aux combattants palestiniens) et poursuit la lutte contre Israël en attaquant depuis le Liban, entrainant des représailles sur le territoire libanais. La situation divise les Libanais autour de l’accueil et du soutien aux feyadins. En 1975, le pays bascule dans la guerre civile mais les attaques contre Israël se poursuivent. La FINUL, une OMP d’interposition entre Israël et le groupe du Hezbollah En mars 1978, suite à une attaque-commando perpétrée par des palestiniens armés, les forces israéliennes envahissent le territoire libanais. Le Liban adresse une protestation contre l'invasion israélienne au Conseil de sécurité des Nations Unies qui décide de la création de la FINUL. Son efficacité est mitigée. Elle n’empêche ni les tirs de roquettes l’OLP, ni l’offensive israélienne en 1982. De plus, les forces internationales subissent de lourdes pertes lors de l’attentat du Drakkar en 1983 à Beyrouth (53 parachutistes français et 241 soldats américains). Suite à cela, les effectifs français de la FINUL se réduisent. Si les combattants de l’OLP finissent par quitter le Liban, un autre mouvement émerge : le Hezbollah. La guerre civile au Liban s’achève en 1990. En 2006, la FINUL est redéployée en raison de l’affrontement entre Israël et le Hezbollah, groupe politico-militaire libanais chiite. En raison de ce conflit appelé « deuxième guerre du Liban » ou « sixième guerre israélo-arabe », le mandat de la mission des Nations Unies au Liban est renouvelé et adapté à l'évolution de la conflictualité dans la zone. La FINUL II est créée. La FINUL II a pour objectif principal de garantir un cessez-le-feu durable. Son aire d'opération se situe entre le fleuve du Litani et la « ligne bleue », une délimitation tracée par l'ONU, au Sud du Liban. Cette aire comporte deux secteurs, Ouest et Est, eux même divisés en 5 bataillons qui sont placés sous la responsabilité d'un pays. La FINUL comprend également une TASK FORCE MARITIME dont la mission est de protéger les abords maritimes du Liban et empêcher l’introduction d’armes. La FINUL comprend 10500 casques bleus provenant de plus de 40 nations.  La France est l’un des principaux pays contributeurs de la FINUL. Actuellement près de 700 soldats français sont déployés dans le cadre de l’opération DAMAN. Des missions qui s’adaptent à la situation afin de faire respecter le cessez-le-feu En 1978, la FINUL avait pour objectifs initiaux de confirmer le retrait des troupes israéliennes, rétablir la paix et aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité dans la région. Après la crise de 2006, le mandat de la FINUL a été élargi. Elle se voit alors confier les missions suivantes : Contrôler le cessez le feu et assurer la surveillance de l’espace aérien Appuyer les forces armées libanaises (FAL) Assurer les missions de sécurisation et de protection Le contingent français arme la Force Commander Reserve (FCR) de la FINUL II, basée à Der Kifa. Cette réserve aux ordres directs du commandement de la Force est constituée d’un bataillon franco-finlandais doté de capacités de reconnaissance, d’infanterie et de surveillance de l’espace aérien. Contrairement aux 4 autres bataillons, la FCR doit pouvoir agir dans toute la zone d’engagement de la FINUL. Idéalement positionnée au centre de la zone (Dayr Kifa), elle mène à cet effet des reconnaissances quotidiennes et participe directement au respect des mesures de cessez-le- feu. La FCR mène chaque jour des missions conjointes avec les FAL, afin de favoriser la montée en puissance des Forces armées libanaises.  Les patrouilles mixtes FCR-FAL, essentiellement réalisées en véhicule léger afin de normaliser la présence des soldats pour la population locale, sont conduites sur l’ensemble de la zone d’engagement. En 2022, ce sont près de 1400 patrouilles qui ont été menées.  De nombreuses actions de coopération opérationnelles, instructions techniques et tactiques, entraînements physiques…, sont aussi réalisées. La FCR conduit également des actions de coopération civilo-militaires (ACM), dans les domaines de la santé, de l’éducation et du développement, au profit des populations du Sud-Liban avec laquelle elle est en contact permanent.  En 2020, son action a également porté sur la lutte contre la COVID-19 avec des campagnes de distribution de masques et gel hydro alcoolique. Un conflit complexe qui dépasse le cadre libanais Les résultats positifs de la FINUL II sont rendus possibles grâce à une présence militaire très importante dans la zone (10 500 casques bleus en 2023), et à la dimension opérationnelle multinationale de l’OMP. De plus, la présence d’officiers de liaison a contribué à améliorer la coordination de la FINUL II dans le temps. Cependant, ces résultats sont limités par plusieurs facteurs. Maintien de la présence armée du Hezbollah au Liban. Cessez le feu durable toujours soutenu par l’Iran et la Syrie de retrait israélien de la manière importante, notamment sur le plan zone tampon financier. La partielle démilitarisation de la région. La FINUL II découvre encore des caches d’armes. Le Liban reste fragile. La crise politique perdure et les difficultés s’accumulent (explosion du port en 2020, faillite économique, inflation exponentielle…). Par ailleurs, la crise libanaise subit les conséquences des conflits israélo- palestiniens et syrien non réglés. La guerre civile en Syrie crée un afflux de réfugiés au Liban (1.5 million, pour 7,7 millions d’habitants) et accentue la menace d’implantation de groupes djihadistes au Liban 9. LES OPERATIONS MILITAIRES FRANCAISES EN BSS Malgré l’arrêt de l’opération Barkhane en août 2022, la France reste présente dans la BSS notamment par la poursuite d’un PMO (Partenariat militaire opérationnel) avec l’Armée nationale tchadienne (ANT) mis en place en 2018. En effet, la BSS est marquée par une instabilité et une insécurité qui constitue toujours un enjeu sécuritaire pour la France, l’obligeant à revoir régulièrement son dispositif militaire dans cette zone stratégique afin de protéger ses intérêts fondamentaux. Pour cela, les opérations SERVAL, BARKHANE se sont succédées avant de laisser place à des partenariats bilatéraux. La France a mené 3 OPEX différentes de gestion de crise en BSS de 2013 à 2023 De 2013 à 2023, la France a mis en place 3 dispositifs d’intervention différents gestion de crise pour soutenir des Etats faillis dans la neutralisation de la menace djihadiste et préserver les intérêts français menacés dans la BSS. En effet, la France a lancé une opération militaire au Mali (opération SERVAL en 2013) puis l’a généralisée sur le territoire de 5 Etats de la BSS (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad = G5 Sahel) avant de réduire le dispositif au Niger et au Tchad sous une forme plus légère et mobile (Eléments Français de Partenariat composant la Force Française au Sahel) jusqu’en décembre 2023. SERVAL 2013-2014 En 2013, les armées françaises se sont déployées en urgence au Mali à la demande des autorités maliennes afin de stopper l’offensive des groupes armés terroristes vers Bamako. L'intervention de la France a permis d'éviter l’effondrement de l’État malien ainsi que la prise du pouvoir par des groupes djihadistes. BARKHANE 2014-2022 L’opération Barkhane avait comme principal objectif de neutraliser les GAT et de limiter la pression djihadiste dans la région. Il s’agissait de coopérer avec les armées locales afin de développer leurs capacités à sécuriser seules les zones fragilisées. Cette opération a pris fin en décembre 2022 suite aux pressions exercées par les juntes militaires arrivées au pouvoir au Mali et au Burkina Faso par un coup d’Etat (qui ont exigé le départ des forces spéciales françaises). Par ailleurs, la préférence affichée à la SMP Wagner au Mali et au Burkina Faso pour la sécurisation et la formation des armées nationales a rendu impossible la coopération politique et militaire française avec ces deux Etats. FORCE FRANCAISE AU SAHEL 2022-2023 la coopération avec le G5 Sahel a été remplacée par une coopération plus étroite avec le Niger et le Tchad. La force militaire française dans le sahel a constitué les Eléments Français de Partenariat (2500 militaires : 1500 au Niger, principalement au sud-ouest / 1000 au Tchad jusqu'en décembre 2023). Le Niger était le dernier pays africain où la France entretenait un partenariat dit de combat, contre les djihadistes. Le coup d'Etat de juillet 2023 par une junte militaire n'a pas permis la poursuite de ce partenariat. L’adaptation du dispositif militaire français en BSS Face à une contestation toujours plus grande de la politique française en Afrique et de la présence militaire qui en découle, la France a dû adapter à nouveau son dispositif militaire en 2024 pour conserver une possibilité de préserver ses intérêts dans la région. En effet, malgré des réussites militaires dans la BSS (avec l’opération Serval en 2013, le Mali avait recouvré son intégrité territoriale par exemple), la France est fortement critiquée dans la région et par contagion en Afrique de l’Ouest (Sénégal). Elle fait figure de cible privilégiée dans les discours des tenants du panafricanisme1 et dans ceux tenus par les GAT. Des groupes d’opposition, influencés aussi par d’autres Etats (comme la Russie) rejettent maintenant les élites africaines en place supposées corrompues et pilotées par la France. Le président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara est par exemple ciblé pour sa proximité supposée avec la France. À l’opposé, la junte malienne jouit d’une certaine popularité car elle tient tête à la France. La France adapte sa présence militaire et privilégie les coopérations bilatérales. L’objectif étant d’échanger des savoir-faire et des compétences à travers des activités de coopération avec les armées nationales de la région. Après le retrait des troupes françaises du Niger, il ne reste désormais que 1000 militaires au Tchad pour maintenir un Partenariat militaire opérationnel (PMO) avec l’Armée nationale tchadienne (ANT) mis en place en 2018. Ce PMO a deux objectifs principaux : - renforcer l’interopérabilité et la résilience collective, - rappeler que la France est un partenaire fiable et solidaire du Tchad. Pour résumer : PARTENARIAT FORCE FRANCAISE SERVAL BARKHANE MILITAIRE AU SAHEL 2014-2022 OPERATIONNEL 2013-2014 2022-2023 G5 SAHEL 2018- aujourd'hui MALI NIGER-TCHAD TCHAD 1 Panafricanisme : mouvement et idéologie qui promeut l’indépendance totale du continent africain et encourage la pratique de la solidarité entre les Africains et les personnes d’ascendance africaine. 10. L’OPERATION CORYMBE A la croisée de grandes routes maritimes et riche en ressources halieutiques, d’hydrocarbures et de minerais précieux, le golfe de Guinée est une zone stratégique, mais dont l’équilibre est menacée. Ainsi, la France au travers de l’opération CORYMBE soutient ses partenaires africains dans leurs activités de sécurisation maritime et de lutte contre les activités illicites. Pour ce faire, la France déploie ses moyens dans le cadre d’opération de lutte contre les activités illicites, elle soutien nos forces en Afrique occidentale et mène des actions de formation, de coopérations. Les missions opérationnelles de l’opération CORYMBE La France déploie de manière quasi-permanente des bâtiments, mais également des avions de patrouille maritime de la Marine nationale en soutien et en étroite collaboration avec les marines du golfe de Guinée. Elle mène des opérations de lutte contre le narcotrafic, la pêche INN et de secours en mer.  En 2022, le Patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant ducuing a intercepté avec la marine guinéenne un bâtiment de pêche chinois en activité de pêche INN. Des patrouilles conjointes Sagne sont menées dans le cadre de la lutte les activités illicites. Les bâtiments de surface français engagés dans l’opération Corymbe prennent part à près de 30 patrouilles Sagne par an. L’avion de surveillance maritime Falcon 50M, déployé à Dakar et soutenu par les EFS, participe à environ 50 patrouilles Sagne par an  Début 2023, ce Falcon 50 M français a appuyé un patrouilleur sénégalais permettant la saisie de 805kg de cocaïne L’opération CORYMBE : soutien aux forces prépositionnées en Afrique occidentale La présence française dans le golfe de Guinée contribue à la protection de 70 000 ressortissants français dans la région  A titre d’exemple, 535 ressortissants français et étrangers ont été évacués pendant la guerre civile de 2003 au Libéria Les bâtiments engagés dans Corymbe constituent une base mobile, déployée à l’avant, en mer, là où l’on peut rester longtemps sans complication diplomatique ou sécuritaire Il garantit ainsi une liberté de mouvement et d’action et peut permettre à tout moment d’engager des moyens de façon réactive depuis la mer.  En 2013, le PHA Dixmude a débarqué au Cameroun du matériel au profit de l’opération SANGARIS en République centrafricaine. De plus, la Marine nationale contribue au maintien des capacités opérationnelles des forces prépositionnées dans différents domaines comme l’appontage ou les manœuvres amphibies.  Fin 2022, le PHA Tonnerre a pris part à 3 exercices amphibies organisés par les EFS, les FFCI, et les EFG impliquant les forces armées locales. L’opération CORYMBE : formation et coopération Les bâtiments engagés dans Corymbe participent à la formation des marines africaines. En effet, l’École nationale à vocation régionale (ENVR) de Tica, en Guinée-équatoriale, a été créée en 2009 à l’initiative de la France. Elle forme des élèves de 13 pays du golfe de Guinée dans les domaines de surveillance et de la sécurité des espaces maritimes  Depuis 2013, avec l’opération CORYMBE, 3 à 4 exercices « NEMO (Navy’s Exercise for Maritime Operations) sont organisés. Ils visent à renforcer l’interopérabilité des marines des États riverains et des centres de coordination à terre au profit de la sécurité régionale.  En 2022, ce sont 3700 militaires qui ont bénéficié de formations dans le cadre de Partenariats. 11. LA FRANCE DANS LES MISSIONS DE L’OTAN EN EUROPE DE L’EST Depuis une dizaine d’années, les membres de l’OTAN en Europe de l’Est ont vu resurgir des tensions oubliées depuis la fin de la guerre froide qui se sont traduites par une dégradation de la stabilité régionale. Le point culminant de ces tensions est l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Membre de l’OTAN et dans le cadre de l’article 5 de défense mutuelle, la France s’engage dans une posture défensive et dissuasive de l’OTAN en Europe de l’Est. En effet, face à ce contexte, le dispositif militaire de l’OTAN s’est renforcé, impliquant la France à travers deux opérations : LYNX et AIGLE. Les tensions OTAN/ Russie et la menace de déstabilisation du continent européen  Après un espoir de rapprochement entre l’Occident et Russie à la suite de l’éclatement de l’URSS, les années 2000 ont été marquées par l’élargissement à l’Est de l’UE et de l’OTAN. Crispant ainsi la Russie, désireuse de conserver la mainmise sur son aire d’influence : à savoir les territoires de l’ancienne URSS.  L’espace baltique est la plus grande zone de contact direct entre la Russie et l’OTAN. La Russie a développé une politique d’affirmation de sa puissance en faisant usage de la force militaire contre ses voisins, en Europe centrale, et en renforçant ses capacités militaires, notamment à proximité des frontières de l’OTAN.  Après la Géorgie en 2008 et l’occupation de la Crimée depuis 2014, la Russie a débuté une campagne militaire d’invasion de l’Ukraine à compter du 24 février 2022 Les pays d’Europe de l’Est, membre de l’OTAN, perçoivent la remilitarisation de la Russie comme une menace. Leurs capacités militaires étant faibles, ils se tournent vers l’Alliance afin de protéger leurs intérêts vitaux. A l’inverse, la Russie y voit une menace contre ses intérêts. Elle perçoit chaque exercice de l’OTAN dans le nord de l’Europe comme une provocation :  Contrairement aux intensions russes de bloquer l’avancée de l’OTAN en Europe de l’Est, « L’opération spéciale » russe a poussé la Finlande et la Suède à entamer des discussions pour intégrer l’Alliance Atlantique. La Finlande a intégré l’OTAN en avril 2023. L’OTAN a renforcé le dispositif de protection du flanc oriental de l’Europe En 2016, deux ans après l’invasion de la Crimée par la Russie, les chefs d’Etat de l’Alliance ont décidé de renforcer la posture dissuasive et défensive de l’Alliance face au nouvel environnement géopolitique. Elle a réaffirmé l’engagement d’établir une présence avancée renforcée (eFP-enhanced Forward Presence) dans les 3 pays baltes et en Pologne. Ce dispositif atteste : De la détermination des forces militaires alliées De la crédibilité politique et militaire de l'OTAN Du haut niveau d'interopérabilité Le dispositif général de l’opération Lynx, nom de la participation française au dispositif, s’articule autour des 4 nations hôtes qui accueillent 4 nations cadres (Royaume-Uni, Canada, Allemagne et Etats-Unis). Chaque nation cadre est à la tête d’un bataillon En 2023, les multinational inséré forces françaises ontau sein des participé à forces desinterallié l’exercice nations hôtes. Cette WINTER HAWKmission estdévelopper afin de avant tout le défensive, savoir- faire et l’interopérabilité dans les domaines du combat embarqué et débarqué, du tir d’artillerie, de détection de mines et IED aux côtés des britanniques et des danois.  les activités opérationnelles sont de l’entraînement interalliés. Elle est composée pour la première fois d’un SGTIA à dominante blindés et d’un élément de soutien national (ESN). Les participations multiples françaises à la protection de l’Europe Engagée dans l’approfondissement de l’Europe de la Défense, dans une logique de complémentarité avec l’OTAN, la France demeure un membre actif et solidaire de l’Alliance. Convaincue de l’intérêt de maintenir une Alliance réactive avec des forces rapidement projetables et hautement interopérables, la France participe aux activités opérationnelles de l’OTAN en renforçant ses dispositifs. Mission AIGLE- Mission enhanced Air Roumanie MBG– Policing (eAP) - 4 RAFALES. commandement français Missions de surveillance et Renforcement de la de défense aérienne aux posture dissuasive et frontières des pays Baltes et défensive de l’OTAN au-dessus de la Pologne. Mission du groupe aéronaval rassurer nos Mission LYNX au sein de partenaires assurer des l’eFP BG en Estonie sous missions de surveillance et commandement de défense aérienne au- britannique. 300 français dessus de la Roumanie, de Renforcement de la la Bulgarie et de la Croatie. posture dissuasive et défensive de l’OTAN Participation aux grands exercices internationaux. Ex : Brilliant Jump 24 en Europe de l’est. FOCUS sur Aigle en Roumanie : une réponse à l’attaque de l’Ukraine par la Russie Suite à la violation de l’ordre sécuritaire en Europe avec l’agression de l’Ukraine par la Russie, la France participe au renforcement de la posture défensive et dissuasive de l’OTAN. L’objectif de cet engagement est d’éviter que le conflit entre la Russie et l’Ukraine ne s’étende au-delà des frontières de l’Ukraine, jusqu’aux pays membres de l’OTAN à commencer par la Roumanie. Nation cadre, la France déploie plus de 700 soldats français au sein de l’ESN et du Multinational Battlegroup, ce dernier succède à la force de réaction rapide de l’OTAN (NRF) qui avait été déployée en mars-avril 2022. Un détachement de défense sol-air MAMBA complète le dispositif initial.  En janvier 20241, les militaires du bataillon multinational ont accueilli leurs alliés roumains, portugais, polonais et de Macédoine du Nord lors de l’exercice EAGLE THUNDER, sur le camp de Cincu. Cet exercice a visé à entretenir l’interopérabilité entre les unités du bataillon multinational et de la Brigade multinationale Sud-Est engagées dans le renforcement de la posture défensive et dissuasive de l’OTAN en Roumanie. https://www.youtube.com/watch?v=oPUXSvhx-G8&list=PLxFyVsaOZQ6-tENKOL301GjSE9WOpuANt&index=3

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