Jurisprudence Administrative Principales PDF
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This document details key cases in French administrative law, providing insights into topics such as the responsibility of administrations, the nature of public services, and the limits of administrative power. It explores significant judgments in case law that established important principles in French administrative law.
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**1. Blanco (CE, 1873)** - **Contexte** : Une personne a été blessée par une maltraitance due à une administration, et la question portait sur la responsabilité de l'administration pour les dommages causés. - **Principe** : L\'arrêt a posé les bases de la responsabilité de l\'admin...
**1. Blanco (CE, 1873)** - **Contexte** : Une personne a été blessée par une maltraitance due à une administration, et la question portait sur la responsabilité de l'administration pour les dommages causés. - **Principe** : L\'arrêt a posé les bases de la responsabilité de l\'administration, distincte de celle du droit civil. L\'État a **une responsabilité particulière** en raison de son rôle dans l\'organisation de la société et de l\'intérêt général. - **Portée** : Il a introduit la **notion d'une responsabilité spécifique de l\'administration**, différente du droit civil, et qui repose sur des règles propres. C'est un arrêt fondamental en matière de **responsabilité administrative**. **2. APREI (CE, 2007)** - **Contexte** : La question était de savoir si une personne privée, gérant un service public sans contrat explicite, devait être soumise aux règles du droit administratif. - **Principe** : Le Conseil d\'État a confirmé que même une **personne privée** peut gérer un service public et être soumise au droit administratif, **même sans contrat de gestion** explicite, dès lors que la mission confiée est d'intérêt général. - **Portée** : Cet arrêt clarifie que **l'intérêt général** justifie l'application des règles du droit administratif, même pour des entités privées, si elles exercent une mission de service public. **3. Société des granits porphyroïdes des Vosges (CE, 1912)** - **Contexte** : Une entreprise privée avait un contrat de gestion d'un service public (exploitation d'une carrière publique). La question était de savoir si ce contrat relevait du droit administratif ou du droit privé. - **Principe** : Le Conseil d\'État a distingué entre **services publics administratifs (SPA)** et **services publics industriels et commerciaux (SPIC)**. Les SPIC sont soumis en grande partie au **droit privé** (par exemple, dans la gestion des contrats commerciaux), mais restent sous certaines règles du droit administratif. - **Portée** : Il a montré que même un service public de nature commerciale (SPIC) **reste soumis au droit administratif** lorsqu'il est lié à l'intérêt général, mais il est régi par des **règles proches du droit privé** pour les questions commerciales. **4. Morsang-sur-Orge (CE, 1995)** - **Contexte** : L\'administration a interdit un spectacle de **\"lancer de nain\"** pour des raisons liées à l\'ordre public, en invoquant la **dignité humaine**. - **Principe** : Le Conseil d\'État a affirmé que la **dignité humaine** faisait désormais partie des **éléments de l'ordre public**, justifiant une **interdiction administrative**. Il a donc élargi la définition de l'ordre public pour inclure des préoccupations éthiques et morales. - **Portée** : Cet arrêt est fondamental car il a étendu les pouvoirs de la **police administrative** à la protection de valeurs comme **la dignité humaine**, qui n'était pas explicitement incluse dans les notions traditionnelles d'ordre public (sécurité, tranquillité, salubrité). **5. Meyet (CE, 1992)** - **Contexte** : Un décret pris en Conseil des ministres, sans la signature du président de la République, a été contesté. - **Principe** : Le Conseil d\'État a précisé que, **lorsque le décret est pris en Conseil des ministres**, il doit obligatoirement être signé par le **Président de la République**, même en période de cohabitation (lorsque les pouvoirs exécutifs sont partagés). - **Portée** : Cette jurisprudence a permis de clarifier les **règles de compétence** dans la **prise de décrets**, en distinguant les actes pris **seul par le Premier ministre** et ceux pris en **Conseil des ministres** (qui nécessitent la signature du président). **6. Jamart (CE, 1936)** - **Contexte** : La question portait sur le pouvoir d'un ministre pour organiser son service. - **Principe** : Le Conseil d\'État a affirmé qu'un **ministre** dispose d'un pouvoir réglementaire interne pour **organiser son administration** et assurer le bon fonctionnement des services sous sa direction. Ce pouvoir est fondé sur **l\'autorité hiérarchique**. - **Portée** : Cette décision a clarifié que les **chefs de service**, y compris les ministres, ont la possibilité de **prendre des mesures internes** pour l\'organisation de leur ministère, indépendamment d'un décret ou d'une loi. **7. Commune de Néris-les-Bains (CE, 1902)** - **Contexte** : Un maire voulait renforcer une interdiction prise par le préfet concernant un rassemblement public. - **Principe** : Le Conseil d\'État a jugé que le **maire** pouvait **renforcer** une interdiction prise par le préfet, mais **ne pouvait pas la contredire**. Il a ainsi défini les **limites du pouvoir de police** du maire et du préfet en matière de sécurité publique. - **Portée** : Cette décision précise la **répartition des compétences** en matière de police administrative entre les différents acteurs de l\'État : le maire (niveau local) et le préfet (représentant de l\'État). **8. Société Tropic Travaux Signalisation (CE, 2007)** - **Contexte** : La société contestait la validité d\'un marché public auquel elle n\'avait pas été invitée à participer. - **Principe** : Le Conseil d\'État a permis à une **société évincée d'un marché public** de **contester la décision** d\'attribution dudit marché devant le juge administratif. - **Portée** : Cet arrêt a étendu les **droits de recours** en matière de **marchés publics** et a permis une meilleure **protection des candidats évincés**, affirmant qu'ils peuvent contester la procédure. **9. Fairvesta (CE, 2016)** - **Contexte** : Une société contestait des actes de **droit souple** (comme des recommandations et avis produits par une autorité administrative). - **Principe** : Le Conseil d\'État a élargi le **contrôle juridictionnel** en admettant que certains actes de **droit souple** (actes qui ne sont pas contraignants en théorie) peuvent faire l\'objet d\'un **recours en excès de pouvoir** si ces actes ont des **effets substantiels** sur les administrés. - **Portée** : Cet arrêt a **révisé la possibilité de recours** contre des actes non contraignants, en reconnaissant que certains actes peuvent affecter directement les administrés et doivent donc être contrôlés par le juge administratif. **10. Bac d'Eloka (CE, 1921)** - **Contexte** : L'affaire portait sur une **gestion d'un service public** de transport par une personne privée. - **Principe** : Le Conseil d\'État a jugé que même un service public de nature **commerciale** (SPIC) devait être soumis à certaines règles **du droit administratif**, notamment en ce qui concerne la gestion des biens publics ou la réglementation du service public. - **Portée** : L'arrêt a confirmé que, même dans le cadre des **services publics commerciaux**, l'**administration publique** garde un **contrôle** pour garantir que le service public respecte l'intérêt général. **11. Prince Napoléon (CE, 1875)** - **Contexte** : Un **fonctionnaire** conteste son licenciement par l'administration, qui l'a fait pour des motifs politiques. - **Principe** : Le Conseil d\'État a jugé que les actes administratifs pris pour des **raisons politiques** ne peuvent pas être contrôlés par le juge administratif. - **Portée** : Cet arrêt a posé une **limite importante** au contrôle judiciaire des actes administratifs, en excluant les actes ayant des motifs purement politiques du **contrôle judiciaire**.