Histoire du Corps, Hygiène et Santé en France (19e-20e siècles) PDF

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Mme Lespinet-Moret

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Ce document traite de l'histoire du corps, de l'hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle . Il examine les représentations du corps à travers le temps et à travers différents aspects, comme le travail et le sport, et l'impact des évolutions sociales et politiques sur ces perceptions.

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Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre Introduction Le cours abordera des notions qui peuvent apparaitre comme des donnée intangibles « co...

Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre Introduction Le cours abordera des notions qui peuvent apparaitre comme des donnée intangibles « corps » et « santé » qui sont en réalité des constructions sociales ancrées dans une époque, dans une histoire complexe et évolutive. Le corps comme organisme, le corps au travail, les médecines, les maladie, l’hygiène publique, la santé, l’hôpital et autres lieux de soin, le genre, seront examiné en les replaçant dans l’histoire de la société français en 2 siècle nous étudierons les pratiques sociales, les représentations socio-culturelles, les politique publiques liées à ces notions dans la France du 19e et 20e siècle. L’objective face à ces domaines d’étude très vaste est de sensibilisé des étudiant qui exerceront comme cadres de santé ou hygiène à l’histoire et la relative de ces nitons ainsi que ces enjeux idéologie qui les entoure ◼ Le corps a une histoire, des représentations. Le corps a une histoire et des représentations qui évoluent au fil du temps. Les termes utilisés pour désigner et concevoir les concepts centraux relatifs au corps sont en constante évolution, reflétant des constructions sociales ancrées dans des époques. Le corps sera abordé sous différents aspects et dans divers lieux tels que le travail et le sport. Ces contextes influencent les représentations et les perceptions du corps. Par exemple, dans le milieu sportif, le corps est souvent perçu comme un instrument de performance, tandis que dans le monde du travail, il peut être considéré comme un outil au service de la productivité. La santé, quant à elle, est également fluctuante. Elle se définit par le bon fonctionnement du corps et, plus récemment, par le bien-être mental. Cette conception holistique de la santé a conduit à une recherche continue de soins, illustrée par les évolutions de la médecine et de l'hygiène. Nous examinerons comment ces disciplines ont évolué au fil du temps Les hôpitaux et le personnel soignant (aides-soignantes, infirmières, médecins) jouent un rôle dans la définition et la mise en œuvre des politiques de santé. Leurs pratiques et leurs interactions avec les patients sont influencées par les représentations sociales du corps et de la santé. Les politiques publiques, en particulier en période de crise, dépendent fortement de l’engagement de l’État et des idéologies qui sous-tendent les pratiques et les politiques de santé. Le corps n’est pas une entité identique entre les individus ; il varie en fonction des expériences personnelles, des contextes sociaux et culturels. Les représentations du corps diffèrent d’une société à une autre et d’un groupe social à un autre. Par exemple, alors qu’au 19e siècle, la représentation de l’intérieur du corps était principalement basée sur des dissections et des observations de cadavres, aujourd’hui, elle est facilitée par des technologies avancées comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Dans l’art, les représentations du corps sont lie aux mœurs selon les époques. Par, au 19e siècle, la planche anatomique utilisée pour l'enseignement de la médecine illustre une vision scientifique du corps, tandis que dans l’Antiquité, le corps des athlètes était célébré comme symbole de la puissance d’Athènes. D'autre part, les représentations du corps féminin ont également évolué. Par exemple, dans le tableau "Nu féminin assis sur un divan" d’Amedeo Modigliani (1917), le corps féminin est présenté de manière bien doté. En revanche, une photo publicitaire d'une femme sportive pour vendre un produit Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre 1- Le corps pensé et représenté 1. : le corps pensé o Préserve la vie Le corps est considéré comme le véhicule de la vie, et sa préservation est un objectif central des pratiques médicales et politiques de santé. La santé c’est décliné par ses pratiques médicales est de préserver la vie. L’effort s’est donc successivement porté sur, par exemple : ◼ La Naissance : Historiquement, la naissance est une cause de décès pour mère et l’enfant. La mortalité maternelle et infantile était élevée avant des pratiques médicales modernes. Les avancées médicales ont réduit ces risques et à sauver des vies. ◼ Les Conditions de Travail : À partir du 19e siècle, avec l'essor de l'industrialisation, les conditions de travail dans les usines se sont détériorées. La brutalisation du corps, due à des horaires de travail longs, à des environnements dangereux et à l'utilisation de machines non sécurisées, a entraîné une augmentation du taux d'accidents et de décès. Les réformes de santé et de sécurité au travail ont progressivement vu le jour pour lutter contre ces problèmes o L’environnement, espace, l’air, l’eau L’ESPACE Le corps est pensé dans son environnement, et cela est vrai au 18e siècle. Avant cette époque, deux médecins influents, Hippocrate et Galien, avaient déjà posé les bases d'une réflexion sur le lien entre le corps et son milieu. Ils ont mis en place des topologies médicales, cherchant à identifier les caractéristiques des lieux susceptibles de déclencher des pathologies chez les personnes qui y vivent et travaillent. Par exemple, dans les Dombes en France, l'humidité ambiante était reconnue comme un facteur des maladies spécifiques à cette région. L’AIR L'air et sa circulation ont fait l'objet de nombreuses études, au 19e siècle, par des hygiénistes convaincus que les maladies se propageaient par des miasmes, l'air contaminé. Cette réflexion a conduit à des considérations sur l'urbanisme et conception des habitats, des écoles et des hôpitaux. Bien que les recommandations de ces études n'aient été mises en œuvre que plus tard, les inspecteurs de l'époque ont établi un lien entre l'agencement des espaces de vie et de travail. Par exemple, Villermé a observé que les « courrées », les petites maisons à Lille, manquaient d'aération, avec de nombreuses pièces situées en grenier ou en cave, et sans accès à une eau de qualité. Ces conditions de vie étaient préoccupantes. Les socialistes utopiques, comme Proudhon, ont commencé à imaginer des villes idéales, où l'aération et l'hygiène étaient des priorités. L’EAU L'accès à de l'eau potable, non stagnante et non souillée, est devenu un enjeu pour les villes. À l'époque, l'eau était souvent à ciel ouvert, provenant de fleuves et de rivières, ce qui posait de problèmes de contamination. L'égout était essentiel pour garantir que les humains et les animaux puissent boire en toute sécurité. Par exemple, la Bièvre à Paris a été recouverte suite à une épidémie de choléra, dont elle avait été en partie responsable en diffusant les agents pathogènes. La protection de ceux qui travaillent en contact avec l'eau, ainsi que celle des populations vivant à proximité, est devenue une priorité des politiques de santé publique. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre o La fonctionnalité Le corps humain est pensé à travers ses fonctions, telles que la capacité motrice, respiratoire ou les fonctions vitales. Cette approche s'accentue avec la découverte de l'oxygène par Lavoisier en 1778. Cette découverte a révolutionné la compréhension du fonctionnement corporel, en établissant le rôle de l'oxygène dans les processus biologiques. Ce lien avec l'oxygène fait donc du corps une entité fonctionnelle, dépendante de facteurs externes tels que la respiration et l'effort physique. Il s'agit d'une réflexion qui s'inscrit dans l'expérience pratique : bien que l'oxygène soit invisible, inodore et intangible, il devient fondamental pour expliquer le bon fonctionnement du corps. o La force de travail Le corps est pensé comme une force de travail, exploité pour produire de la richesse et soutenir l'économie. Cela remonte aux sociétés antiques, grecques et romaines, où le travail physique était réservé aux esclaves. Les citoyens libres, en particulier les hommes, étaient dispensés de ce travail manuel, car la société reposait sur une économie esclavagiste. Les inégalités profondes qui en résultaient étaient ancrées dans cette séparation entre ceux qui travaillent et ceux qui sont dispensés de l'effort physique. Cette force de travail est source d’inégalité dans l’organisation sociétale, Avec l'industrialisation, cette division du travail a persisté et s'est transformée. Le travail physique est devenu l'apanage des ouvriers et des ouvrières, tandis que les propriétaires d'usines et les patrons payaient pour cette force physique. La rémunération et l'exploitation de cette force de travail, avant l'avènement de la mécanisation, où, selon Karl Marx, la force de travail était monnayée ou exploitée au profit des capitalistes. La Virilité au Travail : Représentation du Corps Masculin : Une image forte de cette conception est celle du travailleur à la forge, où le corps masculin est magnifié par sa force et sa virilité. Par exemple, l'œuvre de Constantin Meunier, Foundry Worker (1920), montre un homme de dos, exposant sa musculature tout en manipulant des outils de forge. L'accent est mis sur la force physique et la virilité, le travail physique est une forme d'expression corporelle masculine. Le corps est ici montré comme un symbole de puissance, en lien direct avec les outils et le travail manuel. Le corps des femmes au travail Les femmes, bien que vêtues, sont en pleine action dans leur travail, poussant des wagonets de charbon. Les employeurs n'ont plus le droit de les faire descendre au fond des mines, une interdiction mise en place vers 1840 en France, Allemagne et Angleterre, essentiellement pour des raisons morales et religieuses. Le fond de la mine était perçu comme un lieu de dépravation et considéré trop pénible et dangereux, notamment à cause des nombreux avortements involontaires qui y survenaient. Cependant, les femmes continuaient de travailler en surface, accomplissant des tâches physiques extrêmement exigeantes, telles que pousser des wagonets de charbon pesant jusqu'à 300 kilos et trier le charbon. Leur corps était mis à l’épreuve, et la seule limite imposée à leur travail était celle de la maternité. Les discours de l'époque qui limitaient l'accès des femmes à certaines tâches se basaient souvent sur l'argument que leur corps, supposément plus fragile, devait être préservé. Cela justifiait une répartition genrée des tâches, où les femmes étaient assignées à des travaux considérés moins pénibles, et par conséquent, moins rémunérés. Ces justifications reposaient également sur l'idée que les femmes étaient moins qualifiées, bien que leur corps subisse autant d'efforts physiques que celui des hommes. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre Dans d'autres secteurs, comme celui des dactylographes, le corps des femmes était également nié et encadré. Leur individualité disparaissait sous l'uniforme imposé, souvent une blouse, et leurs mouvements corporels étaient strictement contrôlés. Les contremaîtres rappelaient constamment à l'ordre en cas de déviation. Ainsi, le corps des femmes au travail était dompté, canalisé et dicté, leur visibilité réduite et leur liberté de mouvement restreinte 2. : Le corps représenté o L’art, les modes Le corps est représenté dans l’art à travers divers médias comme la peinture, la sculpture, et aujourd'hui, la photographie. Au-delà des formes artistiques classiques, la mode vestimentaire, les bijoux, les tatouages et d'autres accessoires ou modifications corporelles transforment l'apparence du corps et sont autant de moyens d’exprimer des identités sociales et culturelles. o Le sport Le sport met le corps sous l’angle de la performance et de la concurrence, avec une valorisation de la puissance physique, de la vitesse, et de l’endurance. Les apports techniques et les méthodes récentes, comme le coaching mental, viennent renforcer ces capacités. Le corps est ainsi pensé comme un instrument à optimiser. Le sport, autrefois réservé aux hommes, est aujourd’hui un espace mixte où la performance physique féminine est reconnue, même si des inégalités subsistent. Un exemple jeux paralympiques, qui mettent en scène des corps blessés ou modifiés, montrant leur capacité à réaliser des performances exceptionnelles, souvent au même titre que les corps valides. o Féminité et virilité La féminité et la virilité sont des concepts qui ont longtemps été modelés par le travail. Historiquement, le corps masculin était associé à des tâches physiques lourdes, symbolisant la virilité, tandis que les femmes étaient reléguées à des travaux considérés comme moins exigeants. Cependant, au 19 siècle, les femmes travaillaient dans des conditions très dures, dans les mines où elles poussaient des wagonnets de charbon de 300 kg et triaient le charbon. Bien que leur travail physique soit intense, l’argument de la fragilité féminine servait à justifier une répartition genrée des tâches, limitant leur accès aux emplois plus rémunérés et souvent liés à une reconnaissance moindre de leur contribution. La maternité a longtemps été vue comme une limite au travail des femmes, renforçant la croyance en leur fragilité. En Europe, vers la fin du 20 siècle, des lois ont interdit aux femmes de travailler dans les mines, motivées par des préoccupations morales et religieuses (ces lieux étaient considérés comme des espaces de dépravation) et des questions de natalité (nombreux avortements non souhaités). Néanmoins, même après ces interdictions, les femmes ont continué à exécuter des travaux physiques exigeants, et ce fossé entre les genres a généré des inégalités salariales, en raison de la perception que leur travail était moins difficile ou moins qualifié que celui des hommes. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre 2 -Corps médecin et société 1. Le corps chez les fondateurs de la médecine : Ils ont apporté comme connaissance du corps Galien (129-201 ap. J.-C.) – Médecin grec Galien, médecin grec, a exercé à Pergame avant de se rendre à Rome, à une époque où l’Empire romain dominait la Méditerranée. Ses principales contributions à la médecine résident dans sa méthodologie basée sur la théorie, l'observation, et l'expérimentation. Selon lui, la pratique médicale repose sur deux piliers : ◼ La théorie et l'observation : prône l'importance de l'observation anatomique avant de formuler des hypothèses et de construire des discours explicatifs. Cette démarche permet de trouver des solutions thérapeutiques, que ce soit par le biais de médicaments, de mécanismes physiologiques, ou de techniques chirurgicales. ◼ L'expérimentation : Avant d'appliquer des traitements sur les humains, Galien insiste sur la nécessité d'expérimenter d'abord sur les animaux. Hippocrate (460-377 av. J.-C.) – Médecin grec Hippocrate, considéré comme le père de la médecine moderne, a exercé dans plusieurs lieux de la Grèce antique, notamment à Kos, Thassos, et Athènes. Il est l'un des premiers à avoir fait de la médecine une science basée sur l'observation et l'analyse rationnelle. ◼ La définition de la maladie : Hippocrate considère que la maladie survient lorsque le corps dévie de son état naturel de santé. Il définit la maladie par opposition à la santé, la maladie est un déséquilibre par rapport à la norme. Cette approche est fondée sur l'observation des symptômes corporels, mais aussi sur des facteurs externes comme l'environnement, l'alimentation et les habitudes de vie. ◼ La médecine comme un art technique : Pour Hippocrate, la médecine ne se limite pas à la théorie, mais elle repose sur des techniques spécifiques pour soigner. Il est d'avis qu'il faut arrêter de traiter un patient lorsque les soins causent plus de mal que de bien, mettant ainsi l'accent sur la limitation des interventions médicales pour éviter les dommages inutiles. ◼ La relation entre médecin et patient : L'une des contributions essentielles d'Hippocrate est sa conception de la relation médecin-patient. Il établit que tout être humain mérite d'être soigné, quelle que soit sa race, son statut social ou son genre, un principe révolutionnaire dans le contexte de la société esclavagiste de l'époque. Cet idéal est inscrit dans le célèbre serment d'Hippocrate, qui impose aux médecins un devoir de soin égalitaire et éthique. ◼ La relation thérapeutique : Pour Hippocrate, chaque action médicale soit orientée vers la guérison, en cherchant à réduire la souffrance et à prolonger la vie autant que possible. Cependant, il prône également la modération en médecine, soulignant que le médecin doit savoir quand arrêter les traitements si ceux-ci deviennent nuisibles. Les figures fondatrices de la médecine moderne, comme Galien et Hippocrate, ont vu leurs connaissances redécouvertes et réintroduites dans la culture occidentale à partir du 19e siècle, notamment grâce aux traducteurs de l'empire arabo-islamique. Ce processus de transmission a été centralisé entre le 10e et le 13e siècle, lorsque l’empire arabo-islamique était à son apogée, en termes de puissance militaire, scientifique et médical. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre L’Empire Arabo-Islamique et la Médecine ; apogée entre le 10e et le 13e siècle Développé dès le 6e siècle dans la péninsule arabique, a étendu son influence autour du bassin méditerranéen, devenant un centre d'innovation culturelle, scientifique, et médicale. Sous différents régimes politiques, la base de cette civilisation était musulmane, mais elle s’est enrichie de culture grecques, perses et latines. Durant son apogée, cet empire à préserver et la transmission des savoirs anciens, ceux d’Hippocrate et de Galien, en traduisant leurs écrits du grec vers l’arabe, puis en latin, ce qui a permis leur réintroduction en Europe plus tard. Par exemple, en 1340, la première faculté de médecine de France, à Montpellier, intégrait des œuvres de Galien, Hippocrate, mais aussi des médecins arabo- musulmans dans ses programmes d’étude. ◼ Avicenne (Ibn Sina) (980-1037) : Philosophe et médecin persan, il a écrit le Canon de la médecine, Encyclopédie médicale en 5 volumes, qui est restée une référence en Europe jusqu'au 17e siècle. a catalogué près de 760 médicaments et produit des planches anatomiques basées sur des observations directes du corps humain ◼ Ḥunayn ibn Isḥāq (Ioannitius) (809-873) : grand traducteur de l’époque, il a traduit des textes médicaux grecs, dont ceux de Galien et d’Hippocrate, en arabe. Il a également produit des œuvres originales sur l'anatomie et la médecine. ◼ Isaac Israeli (855-955) : Médecin et philosophe juif d’origine tunisienne, il a écrit un traité sur le lien entre fièvre et alimentation, contribuant ainsi à une meilleure compréhension des maladies. ◼ Rhazes (Abu Bakr Muhammad ibn Zakariyya al-Razi) (865-925) : Médecin persan, il a développé des techniques pour la cicatrisation des plaies et est l'un des premiers à avoir pratiqué des opérations pour traiter la cataracte. Son œuvre a influencé la chirurgie moderne. ◼ Abu al-Qasim al-Zahrawi (Abulcasis) (936-1013) : Chirurgien andalou, il est souvent considéré comme le père de la chirurgie moderne. Il a inventé de nombreux instruments chirurgicaux et élaboré des procédés pour traiter des blessures et réaliser des interventions complexes. Apports Majeurs de la Médecine Arabo-Islamique Pharmacopée : Les médecins de cette époque ont réuni un vaste savoir sur les plantes médicinales et les minéraux, créant ainsi une pharmacopée efficace, utilisée pour traiter diverses maladies. Chirurgie : La pratique médicale incluait des techniques mécaniques (comme le réalignement des membres) et des interventions chirurgicales sophistiquées, largement supérieures à ce qui existait alors en Europe. Création des hôpitaux : L'un des apports majeurs de l'empire arabo-islamique a été la fondation des premiers hôpitaux en Occident, entre le 6e et le 10e siècle. Contrairement aux maisons-dieu européennes, qui se limitaient à l’hébergement des malades avec peu de soins réels (principalement assurés par des religieuses), les hôpitaux islamiques étaient de véritables institutions de santé. Ils étaient financés par des waqfs (fonds pieux) et permettaient d’accueillir et de soigner les patients Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre 2. Le corps exploré Des époques capitales : XII, XIVe, XVIe, XVIII et XIXe siècles Avant le 19e siècle, la compréhension du corps humain reposait sur une double approche : Médecine savante : Pratiquée par des médecins formés, issus de l'aristocratie ou de l'intelligentsia, cette médecine était fondée sur des textes anciens, des observations théoriques et des pratiques médicales reconnues. Médecine populaire : Pratiquée par des individus issus des classes paysannes, elle était basée sur des traditions, des observations de la nature, et des remèdes approuvés par l'expérience. Des femmes, appelées matrones, qui n’avaient pas reçu de formation médicale, partageaient également leur expertise en matière d'accouchement et de soins. Ces deux formes de médecine se complétaient, créant un système de soins diversifié avant l'émergence d'une médecine plus généralisée et centralisée. Interdictions Religieuses et Avancées de la Dissection16e siècle Durant la période médiévale, des interdictions religieuses ont freiné la pratique de la dissection du corps humain, considérée comme un acte sacrilège. Cependant, à partir du 16e siècle, la dissection a été redécouverte comme un mode d'exploration pédagogique et a commencé à être acceptée en France. Évolution dans la connaissance du corps humain, ouvrant la voie à une approche plus empirique de la médecine Avant le 19e contenu des savoirs – croyances Avant le 19e siècle, la médecine reposait souvent sur des croyances et des théories dépassées. Par exemple, la notion des quatre humeurs (sang, bile, atrabile et flegme) dominait la compréhension médicale du corps. Cette théorie a pris fin au 19e siècle, mais elle avait déjà été remise en question par des critiques contemporains, comme Molière, qui dénonçait l’inefficacité de ces pratiques médicales, notamment les saignées et les purges. Aux 17/18e siècles se mettent en place Au 17e et 18e siècles, la nosologie (classification des maladies) a commencé à émerger, inspirée par les modèles de classification botaniques. ◼ Nosologie : La classification des maladies émerge au 17e siècle, inspirée par les modèles de classification botanique. Cela conduit à une approche anatomo-clinique qui décline la médecine en spécialités, chacune ayant ses propres spécificités. ◼ Découvertes anatomiques : La période est marquée par des avancées dans la compréhension des mécanismes physiologiques, notamment la respiration. Antoine Lavoisier, par exemple, découvre les mécanismes de la respiration, apportant un éclairage nouveau sur les fonctions corporelles. Entre l’Antiquité et le 17e siècle, les médecins accumulent des informations sur les maladies et le fonctionnement du corps, tant en santé qu’en maladie. Les dissections et autopsies, qui deviennent acceptables après la chute de l'interdiction religieuse, facilitent une étude approfondie des lésions et des maladies. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre La colonisation et la découverte du Nouveau Monde apportent également de nouvelles connaissances en matière de plantes et d'animaux, influençant les pratiques médicales. Les explorateurs, militaires et scientifiques rapportent des remèdes exotiques qui enrichissent le répertoire médical européen. Avancées au 19e et 20e Siècles Guerres et progrès chirurgical : Les conflits armés, en particulier les guerres, représentent des occasions uniques pour tester et améliorer les techniques chirurgicales, en raison des blessures subies par les soldats. La chirurgie avance rapidement grâce à l'accumulation d'expériences pratiques sur le terrain. Étude des maladies tropicales : Des médecins comme Louis Pasteur commencent à s'intéresser aux maladies tropicales, permettant des avancées significatives dans le domaine de l’épidémiologie. Les connaissances accumulées durant ces périodes de guerre et de colonisation permettent d’améliorer la compréhension et le traitement de diverses maladies. 3. Le corps interroge, anamnèse L'anamnèse, ou histoire médicale du patient, est cruciale pour explorer le corps. Elle consiste à interroger le patient sur ses habitudes et antécédents pour comprendre les manifestations et l'origine de sa maladie. Importance de l'Interrogation Au 18e siècle, cette pratique devient systématique, bien que des dialogues similaires aient existé avec Hippocrate. L'interrogation établit un lien de confiance entre le médecin et le patient, facilitant ainsi le diagnostic. Exploration par la Parole et Outils Médicaux La parole est essentielle pour recueillir des informations et créer une bonne communication. En complément, des outils comme le spéculum sont introduits pour examiner certaines parties du corps, renforçant ainsi la méthode d'observation en médecine. 3- vers la conquête de la santé 1. Les instrument et inventions Stéthoscope Créé par René Laennec en 1819, cet instrument permet d'écouter les sons internes du corps. Avant son invention, les médecins posaient leur oreille sur le patient. Thermomètre Développé par le Dr. Louis en 1820 avec l'utilisation de mercure, il devient courant 20 ans plus tard. Ce dispositif est une avancée dans la compréhension des symptômes, remplaçant l'idée que la maladie est une entité en soi Tensiomètre Mis au point par phen Hales en 1860, cet appareil est utilisé dans les hôpitaux parisiens pour évaluer systématiquement la pression artérielle. La notion d'hypertension émerge à la fin du 19e siècle, influençant les pratiques d'assurance santé. Microscope Bien que son développement remonte à la fin du 18e siècle, sa diffusion est lente au 19e, ouvrant la voie à de nouvelles découvertes en microbiologie. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre Rayons X Découverts par Wilhelm Roentgen et développés par Marie Curie, ils sont utilisés pour le dépistage de maladies comme la tuberculose, permettant une identification plus précoce. L'absence d'antibiotiques à l'époque amène à améliorer l'hygiène des patients. Développement de Nouveaux Traitements et Spécialisations Maladies vénériennes (IST) : des infections sexuellement transmissibles. Surmortalité à l’accouchement : Des efforts sont faits pour réduire les décès maternels. Bactériologie : La révolution pasteurienne, initiée par Louis Pasteur et Robert Koch, établit le lien entre microorganismes et maladies. Ils proposent des solutions comme la vaccination. La méthode d'asepsie (absence de microbes) et d'antisepsie (nettoyage) devient essentielle. Préventions, permet de traite les infestions à grand échelle Virologie : l’étude des virus visible au microscope, repose sur d'asepsie et d'antisepsie. La chirurgie devient moins risquée, la chirurgie devient une des science médicale, fin de la séparation dans les médecins. ◼ Généralisation des gants en caoutchoucs Pourtant à la fin 19e, n’empêche pas la prolifération des épidémies (ex : cholera, tuberculose) Ces épidémies fait interroger l’accès aux soins que dispose la population Il a d’autre paramètre d’autres être pris en compte Médecine expérimentale : Claude Bernard contribue à l'expansion de la médecine basée sur des preuves et l'expérimentation. Après ces inventions et mise en points technique et scientifique, il a des modifications dans les structures de soins 10/10/2024/: Idéologie l’hygiéniste À la fin du 19 siècle, l'idéologie hygiéniste prend une nouvelle dimension. Ce courant est qualifié de « nouvel hygiénisme », il fait suite à un premier mouvement apparu vers les années 1860 qui voulait comprendre les maladies et les soigné et à dénoncer les conditions de travail qui contribuaient à la propagation des épidémies. Le nouvel hygiénisme s'ancre dans le mouvement pasteurien, qui marque un tournant dans la lutte contre les maladies infectieuses grâce à la découverte des micro-organismes et au développement des vaccins. À cette époque, la traque des virus devient plus efficace : on sait désormais comment les repérer et les répertorier. Cette avancée dans la compréhension scientifique des maladies permet d’introduire de nouvelles méthodes pour les combattre et les prévenir. L’hygiénisme ne se limite pas au domaine médical, il s’étend à de nombreux autres secteurs de la société. Dans le domaine scolaire, les écoles deviennent des lieux où sont enseignées les règles d’hygiène de base. Les élèves sont formés aux gestes pour préserver leur santé, faisant de l’école un vecteur de diffusion des bonnes pratiques sanitaires. Dans le domaine urbain, l’hygiénisme impose une réorganisation des villes pour les rendre plus salubres. Cela passe par la rénovation des infrastructures, notamment les réseaux d'égouts et l’accès à l’eau potable. Les villes doivent aussi disposer de nouveaux hôpitaux, de dispensaires, et de lieux publics. L’idée est de faire l’espace urbain un environnement sain et propice à une bonne santé collective. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre Un exemple de cette application de l’hygiénisme est la ville de Suresnes. Cette ville ouvrière, qui disposait de terrains encore disponibles, devient un modèle d’urbanisme hygiéniste. Le maire construire des HBM (Habitations Bon Marché) pour les classes populaires, des logements qui respectent les normes d’hygiène. En plus des équipements collectifs sont mis en place, comme des centres de santé et des maternités, permettant de contrôler la santé des habitants, en veillant à ce qu’ils aient accès aux soins et en assurant un suivi régulier de leur état de santé. Une autre branche de l'hygiénisme est l'eugénisme, une dérive de l'hygiénisme social. L'eugénisme repose sur la peur de la "dégénérescence raciale". Selon cette idée, certains comportements problématique et maladies seraient liés aux gènes hérités, En parallèle, la diffusion des règles d'hygiène dans les hôpitaux, les écoles et les dispensaires au début du XXe siècle facilite l'accès aux soins et inspire les premières idées de santé publique 2. La professionnalisation des médecins/aides soignante/infirmière La professionnalisation des médecins, infirmières et aides-soignants est nécessaire faire face aux exigences croissantes de la santé publique. Ce processus s'inscrit dans un cadre de transformation des systèmes de soins, avec l'apparition d'écoles de médecine et d'hôpitaux où les professionnels suivent des cours théoriques et des stages pratiques. La nécessité de former un personnel médical compétent est reconnue à la fois par la population française et responsables politiques, dans le contexte de l'hygiénisme et de l'élargissement de l'accès aux soins. La professionnalisation est rendue nécessaire et est motivée par plusieurs facteurs ◼. D'abord, l'élargissement du marché des services médicaux crée une demande croissante, tandis que les médecins eux-mêmes revendiquent ce marché ◼ Ensuite, le développement de la formation scientifique dans les pays européens standardise les pratiques médicales, avec des formations scientifiques. ◼ Enfin, l'autonomie professionnelle : l'apparition de spécialités médicales qui se distinguent de la médecine générale, permettant une prise en charge plus spécialisée des patients. Acquisitions d’une formation plus scientifique : Aux 19s, L'unification de la formation médicale progresse dans certains pays européens, comme en Grande-Bretagne où des réformes sont introduites dès 1815. À Édimbourg, font d’Édimbourg un modèle de formation en Europe, avec stages et formations en écoles privées et hôpitaux. Cependant, le pays prend du retard à la fin du siècle. En France, Uniformisation de l’enseignement et des formations est plus dure. Avant la Révolution, seules quelques facultés (Paris, Lyon, Bordeaux, Montpellier) avait l’exclusivité de délivrent des diplômes. La Révolution de 1791 supprime ces privilèges, permettant à tous de pratiquer la médecine à condition de payer une patente (taxe pour exercer une profession) et qui met fin à la domination des anciennes facultés, mais crée un manque de contrôle sur la qualité des soins. Pour y remédier, des écoles de santé sont créées, avec pour objectif de former des officiers de santé en 3 ans, destinés à soigner les civils et les militaires. Cette réforme vise à démocratiser l’accès aux soins en permettant à un plus grand nombre de soignants d’intervenir, notamment dans les campagnes. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre Sous Napoléon 1, en 1803, une loi rétablit les examens en facultés de médecine et impose des diplômes officiels pour exercer. Les écoles de santé redeviennent des facultés, avec un cursus de 4 ans pour les médecins et un apprentissage de 5 ans pour les officiers de santé. Ce dernier parcours permet d’envoyer des soignants dans les campagnes, souvent sous-médicalisées mais surtout augmenté le nombre de médecins qualifier Loi de 1892 abolit la distinction entre médecins et officiers de santé, mettant fin à une "médecine à deux vitesses". Désormais, tous les médecins sont formés en faculté, avec une durée d'études allongée et davantage axée sur les spécialisations dans les facultés qui devient des lieux de formations en psychiatrie, ophtalmologie, etc., marquant le début de la professionnalisation complète médecins. Développement des spécialités : Avec la fin du titre d’officier de santé en 1892 les praticiens doivent passer des examens pour continuer à exercer. La formation s’allonge pour les spécialistes, avec une plus de stages en hôpitaux, bien que beaucoup de médecins continuent d'exercer en libéral. les hôpitaux ou leurs cabinets privés, dispensaire) Dans les usines, en revanche, les ouvriers sont soignés par des médecins salariés, avec des tarifs fixés par l’employeur. Accès des femmes à la médecine : Bien qu'aucune loi n’interdise explicitement l’accès des femmes aux études médicales, les mœurs freinent leur intégration. Madeleine Brès devient, en 1866, la première femme à suivre des cours de médecine, mais elle rencontre des obstacles constants, comme le refus des hôpitaux de l’accueillir en stage, bien qu’elle obtienne son diplôme en 1875. Les premières femmes à devenir médecins en France affrontent de nombreux obstacles et, pour certaines, suivent des parcours détournés pour accéder aux études médicales. Dans des cas extrêmes, elles se déguisent même en hommes pour contourner les interdits sociaux. Beaucoup s'orientent d’abord vers des formations spécialisées, comme la puériculture, avant de réussir les examens de médecine. Au début du 20ᵉ siècle, on observe une augmentation du nombre de femmes médecins généralistes et de spécialistes, souvent dans des domaines associés aux soins maternels et infantiles. Émergence des Infirmières Laïques et Professionnalisation, à mesure que la médecine évoluée, il a un recule des mœurs et pratique religieuse. Le poste d’infirmières, commence à être reconnu par les politiques et les médecins et ont veux augmenter le nombre de personnelle soignant Avec le recul du personnel religieux, la formation des soignants prend un tournant laïque sous l’impulsion de Désiré-Magloire Bourneville, médecin et réformateur. Dès 1878, Bourneville milite pour des infirmières formées dans des hôpitaux républicains et non plus religieusement encadrées. Selon lui, une infirmière doit savoir lire, écrire, et compter, être formée aux bases de l'hygiène et des soins, et être une seconde efficace du médecin et formée au sein d’hôpitaux, qui sont alors perçus comme des institutions républicaines. L'idée est de remplaçant le personnel religieux qui mettait davantage l'accent sur la fatalité et la foi que sur les avancées scientifiques. En 1868, des écoles sont établie dans les hôpitaux français pour tout le personnel hospitalier, offrant des cours gratuits du soir après journée de travail et délivrant un certificat d’études primaires. Ce programme comporte un 2 niveau d’enseignement, où les infirmières suivent des cours théoriques et pratiques sur les soins, l’hygiène, la médecine de base, ainsi que des notions d’anatomie et de psychologie. Ces formations, destinées à des femmes peu éduquées qui prodiguent déjà des soins aux malades. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre En parallèle, à Bordeaux, la médecin protestante Anna Hamilton fonde une école privée d’infirmières Son initiative est de former corps de femmes médecin tout en prônant des valeurs républicaines et laïques dans le domaine de la santé. Toutefois, les religieuses continuent d'exercer dans les hôpitaux, qui étaient autrefois des asiles et des hôtel-Dieu, et leur présence reste essentielle dans un pays sans système d'assurances sociales. La loi de séparation de l'Église et de l'État, adoptée en 1905 impose l'obligation de créer des écoles d'infirmières dans chaque préfecture. Cette initiative vise à préparer les infirmières à une carrière professionnelle, transformant ainsi les hôpitaux en lieux de formation et d'exercice pour ce corps de métier. En revanche, les aides-soignants, souvent des hommes, se voient attribuer des tâches de force, similaires à celles des brancardiers et garçons de salle, dont les fonctions se rapprochent de celles des aides féminines. Jusqu'à l'époque de Jules Ferry, ces aides-soignants sont généralement peu scolarisés, apprenant leur métier sur le tas sans formation formelle, Mais en 1910, une infirmière qualifiée est rémunérée moins qu’un garçon de salle, Ce n’est qu’en 1949 que le grade d’aide-soignant est officiellement reconnu, avec un statut situé entre celui de serviteur et celui d’infirmière, définissant leurs responsabilités et précisant qu’ils sont subordonnés aux médecins et aux infirmiers. 3. Les hôpitaux La transition des hôpitaux d'une fonction asilaire, qui accueillait toutes les personnes en détresse, à une fonction thérapeutique est un processus marquant dans l'histoire de la santé publique en France. Auparavant, des institutions comme les hôpitaux-dieux et les hospices étaient principalement dédiés à l'accueil des indigents et des invalides. Centralisation et Gestion Sous le Directoire, vers 1797, la gestion des hôpitaux est déléguée aux communes, marquant un premier pas vers une administration plus localisée et structurée. En 1801, la création du Conseil général de l'hospice public de Paris unifie la gestion des secours sanitaires, facilitant ainsi la prise en charge des populations indigentes. Deux réformes majeures ont profondément influencé l'accès à la santé en France : Les lois de 1928 et 1930 : Ces lois introduisent les assurances sociales, financées par les cotisations des salariés, permettant aux travailleurs d'accéder à des droits et à une couverture sociale et médicale. La création de la Sécurité sociale en 1945 : Cet organisme vise à garantir un accès universel aux soins de santé pour tous les citoyens, consolidant ainsi les acquis en matière de protection sociale. 4/ Santé au travail/santé et travail La question de la santé au travail englobe des aspects de prévention, de protection, de conditions de travail et de droit du travail. Elle concerne l’ensemble des travailleurs, qu’ils effectuent un travail physique ou non Au-delà des travailleurs eux-mêmes, cette question implique plusieurs acteurs qui organisent le travail, l’employeur, le chef de bureau, et l’État dans son rôle d’employeur. À ces acteurs s’ajoutent des professionnels de santé extérieurs à la relation professionnelle directe, tels que les médecins et le personnel de santé, avec le rôle spécifique de la médecine du travail. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre D’autres intervenants extérieurs, comme les psychologues et les conseillers en orientation professionnelle, contribuent à l’amélioration de l’organisation du travail et au bien-être des employés. Ainsi, tous ces acteurs convergent vers un objectif commun : la question de la santé au travail. Reference en la matière, Bernardino Ramazzini est l'auteur d'un traité intitulé Des maladies des ouvriers, paru en 1700, dans lequel il étudie les conditions de travail et les pathologies professionnelles. Par exemple, il observe que les travailleurs des marais salants sont exposés à des agressions de l'eau et du sel, tandis que les marins subissent les effets du vent et du sel. Ramazzini établit ainsi un lien entre les conditions de travail et les maladies professionnelles. Ce livre n'est traduit en français qu'en 1808, mais connaît de nombreuses traductions dans d'autres langues dès le XVIIIe siècle. Au cours du 19 siècle, cette question devient de plus en plus sociale. L’hygiène industrielle commence à s’y intéresser, et l’on se dirige vers une médecine du travail encadrée par l’administration. Avec l'industrialisation, de nombreuses pathologies sont identifiées, parfois décrites de manière empirique, sans une compréhension médicale complète des symptômes, mais elles soulèvent des enjeux sociaux. L’hygiène industrielle prend donc en charge cette problématique, ouvrant la voie à une véritable médecine du travail. 1/ de l’hygiène industrielle a la médecin du travail : 1880 à 1919 A : L’inquiétude démographiques accompagne l’industrialisation Dans les années 1830/40, L’industrialisation entraîne la création de grandes usines et de quartiers ouvriers, où convergent de nombreux ouvriers, souvent déracinés de leurs campagnes et de leurs réseaux familiaux. Des médecins, tels que René Guépin à Nantes ou Louis-René Villermé à Lille, commencent à dénoncer publiquement les mauvaises conditions de travail qui nuisent à la santé des ouvriers. Cette prise de position est partagée dans d'autres pays industrialisés comme l'Allemagne, la Belgique et l'Angleterre, où les conditions de travail dégradées sont pointées du doigt. Les politiques s'inquiètent de l'impact du travail industriel sur la démographie. Par exemple, Louis-René Villermé, mandaté par l'Académie des Sciences, observe dans les usines et ateliers que femmes et enfants travaillent pour des salaires inférieurs à ceux des hommes adultes. L'essor industriel repose ainsi sur l’exploitation de cette main-d'œuvre sous-payée. Ange Guépin, médecin socialiste, s’installe dans un quartier ouvrier, où il soigne les ouvriers et dénonce leurs mauvaises conditions de travail. - Dénoncent : Les médecins et hygiénistes dénoncent plusieurs aspects préoccupants liés au travail industriel : L’exposition précoce des enfants au travail, souvent au détriment de leur santé. Déficiences physiques chez les jeunes hommes : plus de la moitié des recrues issues de quartiers ouvriers sont exemptées du service militaire, car les médecins militaires constatent qu’ils ne répondent pas aux normes de poids et présentent des déformations. Travail de nuit, jugé problématique sur les plans médical et moral, la moralité étant une préoccupation majeure des hygiénistes. Conditions de vie insalubres : Les médecins constatent des logements insalubres, un manque d’hygiène, ainsi qu’un fort d’alcoolisme et prostitution dans les quartiers ouvriers, perçus comme des signes de "dégénérescence de la race." Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre En réponse, des protections sont mises en place : Annales d'hygiène publique et de médecine légale (1829-1922) : Cette publication diffuse les écrits des médecins engagés pour l’amélioration des conditions de travail. Loi du 22 mars 1841 : Cette loi interdit le travail des enfants de moins de 8 ans dans les ateliers de plus de 20 ouvriers et le travail de nuit pour les enfants de moins de 12 ans. Lois protectrices pour les travailleuses : Les femmes bénéficient de lois protectrices avant les hommes, en raison de la maternité et de la croyance, soutenue par les religieux conservateurs, qu'elles devraient être gardiennes du foyer plutôt que travailleuses en usine. 2 : Le développement de l’hygiène durant la seconde moitié du XIXe siècle La santé des travailleurs devient un enjeu politique au sein de la "question sociale." Cette période voit émerger des préoccupations pour l’environnement de travail, transformant la santé des ouvriers et ouvrières en un enjeu social crucial, surtout à la fin du 19 siècle. Une nouvelle génération de médecins, formée dans les années 1880, prend le relais. Ayant vécu la révolution pastorienne, ils sont formés dans des hôpitaux modernes et spécialisés, accueillant en majorité des ouvriers. Ces médecins installés dans des régions industrielles, s'intéressent particulièrement aux conditions de vie des travailleurs et à leur santé. Ces médecins soignent des maladies liées au travail et mènent des études statistiques : par exemple, ils établissent un lien entre les peintres utilisant des peintures au plomb et les cas de saturnisme (une intoxication au plomb, entraînant des troubles intestinaux, puis neurologiques et mortels). À la fin du 19 siècle, les syndicats ouvriers prennent aussi conscience des risques professionnels et se mobilisent pour faire reconnaître ces maladies. Dans une société sans protection sociale universelle, seuls les mieux payés peuvent se soigner. Les syndicats et associations de travailleurs réclament l’interdiction de certains produits dangereux. Pendant longtemps, les historiens ont cru à tort que ces revendications n'étaient pas politiques (comme le conflit entre le communisme et le capitalisme), alors qu'elles avaient une grande importance dans la lutte ouvrière. Grève des ouvrières des manufactures d’allumettes à Londres (1888) Phosphorisme : Cette maladie résulte de l’exposition au phosphore, provoquant des nécroses de la mâchoire chez les ouvrières qui plongeaient les allumettes dans ce produit. Cela entraînait des pertes de dents et des fausses couches. En 1897, les allumetières se soulèvent et obtiennent un produit de remplacement peu coûteux et efficace. Ce phénomène est courant dans les maladies professionnelles ; par exemple, l'amiante n'a été interdit qu'après la découverte d'alternatives. Concernant le blanc de céruse (plomb), les employeurs résistent à son interdiction tant qu'aucun substitut n'est disponible, soutenus par des intérêts politiques. Les ouvriers peuvent freiner les changements par crainte de perdre leur emploi. Maladies repérées par les médecins et les ouvriers : Saturnisme : maladie des peintres due à l'exposition au plomb. Phosphorisme : maladie des ouvrières d’allumettes causée par le phosphore. Intoxication au mercure : observée chez certains travailleurs. Maladies articulaires : affectent les couteliers. Maladies pulmonaires : bien qu'observées chez les mineurs, la silicose se développe principalement avec la mécanisation. L’institutionnalisation d’administrations favorise l’adoption de législations visant à améliorer les conditions de travail. Millerand, premier socialiste à entrer dans un gouvernement, devient ministre du Commerce (et donc du Travail) en 1899. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre Il crée des institutions et circulaires liées au travail. il établit une direction du Travail en 1899 et une commission d’hygiène industrielle en 1900. L’hygiène industrielle se développe grâce aux syndicats et aux associations. Ces nouvelles institutions produisent des rapports qui incitent à légiférer en faveur de meilleures conditions de travail. 3/la laborieuse reconnaissance des maladies professionnelles Les peintres luttent contre le saturnisme et les ouvrières d’allumettes contre le phosphore, déclenchant une prise de conscience. Face à ces alertes, la résistance patronale est forte et organisée. Des syndicats patronaux apparaissent, et certains médecins soutiennent que les maladies résultent d'une mauvaise utilisation des produits par les ouvriers. Les employeurs s'opposent aux revendications sur la santé au travail en : Demande à des médecins de contredire les accusations. Blâmant les épidémies pour expliquer les maladies. Évoquant des prédispositions familiales. Élargissant les causes aux conditions de vie, et pas seulement au travail. Le 8 juin 1888, Camille Raspail dépose un amendement à la Chambre pour inscrire dans le projet de loi sur les accidents du travail l’interdiction des matières toxiques pouvant causer des maladies graves et incurables. D'autres députés, comme Jaurès, Breton et Millerand, soutiennent des lois pour reconnaître les maladies professionnelles et interdire des produits dangereux comme le plomb, le phosphore blanc et le mercure. Cependant, les résistances au sein de l’Assemblée nationale et du Sénat, dues au lobbys, bloquent ces initiatives. La France et l’Italie sont les seuls pays où l'industrie réussit à freiner la législation sur les maladies professionnelles, contrairement à leurs voisins qui avancent ensemble sur ce sujet. - 1893 : Première loi obligatoire pour tous les ouvriers, imposant d’aérer les locaux, de sécuriser les machines, et d’installer des vestiaires et des points d’eau. - 1897 : Interdiction du phosphore blanc. - 1909 : Loi interdisant la céruse, mise en œuvre en 1915 en raison de la guerre. - 1898 : Les socialistes, Vailland et Jaurès, tentent d’étendre la loi sur les accidents du travail (AT) aux maladies professionnelles (MP). Après 18 ans de débats, la loi introduit la notion de « risque », établissant une responsabilité sans faute et réparations pour les accidents. - 1909 : Obligation pour le personnel médical de visiter les personnes intoxiquées au plomb. - 1919 : Adoption de la loi sur les MP, critiquée par Jouhaux (patron CGT) comme étant insuffisante, offrant de faibles réparations. Albert Thomas crée un service médical pour les poudreries et arsenaux afin de protéger la main- d'œuvre féminine. En 1916, il met en place une inspection médicale dans les usines d'armement, dirigée par Étienne Martin. 2/ la mise en place progressif de la médecin du travail A ; physiologie du travail Des médecins s'intéressent au corps humain en tant que potentiel par rapport au travail. Parmi eux, Jules Amar adopte une approche scientifique, basée sur des observations et des statistiques. Ces spécialistes se concentrent sur la sélection de la main-d'œuvre, observant l'attitude des candidats lors des visites d'embauche, dans les grandes entreprises (transport, énergie, mines) de Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre plus de 1000 salariés, Ces usines disposent de services médicaux pour effectuer des visites d’embauche et des soins en cas d’accidents du travail. Un service médical dans les grandes entreprises effectue les visites d'embauche, prodigue des soins en cas d'accidents du travail, et, lorsque possible, prend en charge la famille des salariés. La visite d'embauche est une tâche complexe pour le médecin, qui, grâce à une consultation, tente de déterminer si le candidat est susceptible de souffrir d'une maladie (, en effectuant des radiographies pour détecter la silicose chez les mineurs). L'objectif est d'adapter le corps humain aux exigences du travail afin de prévenir les arrêts de travail. La sélection des mineurs en fonction de leur aptitude pose également des problèmes de conscience aux médecins. B : un après-guerre difficile La France fait face à une dette sociale envers les anciens combattants et les ouvriers, dans un climat politique agité. Les tensions politiques autour de la santé au travail sont fortes. La loi de 1919 sur les maladies professionnelles ne reconnaît que 2 maladies, liées au plomb et mercure. La droite nationale est au pouvoir à l'Assemblée nationale, s'opposant à l'activité des syndicats et mouvements sociaux, comment les réinsérer dans le monde du travail ? Les médecins s'engagent dans la psychotechnique du facteur humain, notamment en ce qui concerne la rééducation des invalides de guerre pour les réinsérer sur le marché du travail. La même loi de 1919 prévoit des réparations pour les dommages physiques ou immobiliers, avec un engagement de l'État à indemniser. Pour les invalides, des pensions d'invalidité sont accordées, mais leur évaluation est soumise à des médecins qui appliquent des consignes strictes pour déterminer qui peut reprendre le travail. L'État impose aux entreprises d'employer un certain nombre d'invalides. Avancées : La loi de 1919 sur les maladies professionnelles est la première à reconnaître uniquement les maladies liées au plomb et au mercure. Un décret de 1927 établit une liste de maladies professionnelles non indemnisables mais déclarables. Avec le développement du métro et des trains, des tests psychotechniques sont mis en place pour assurer la sécurité des voyageurs. En 1931, il existe 1800 centres médicaux dans les usines à travers la France, tandis que l'inspection du travail, chargée de la prévention en hygiène et sécurité, ne compte que 30 comités. Petit à petit, les comités d'hygiène et de sécurité au travail (CHST) se multiplient, notamment avec la CGT en 1936. En 1937, le Front Populaire crée des médecins-conseils dans l'inspection du travail. 3. Officialisation de la médecine du travail L’officialisation de la médecine du travail débute pendant la 2 Guerre mondiale sous le régime de Vichy. Avec l’augmentation des semaines de travail (de 48 à 60 heures), le taux de maladies s'accroît. Face à la pression de l'occupation, le gouvernement de Vichy s'engage à améliorer les services de santé au travail, malgré l'arrêt des initiatives progressistes. Histoire : Mme Lespinet-Moret Cours histoire du corps, de l’hygiène et de la santé en France au 19e et 20e siècle. Évaluation : une synthèse, synthèse sur 1 des 4 cours, 2 sujets au choix : 7 novembre ◼ Le dirigeant de la CGT, Guy Hauzer est déporté, remplacé par un eugéniste qui prône des politiques natalistes. Le n°2 de la CGT, Belin, devient ministre du Travail sous Vichy et crée en 1941 l'Inspection générale du travail (IGT), rendant obligatoire le service médical en usine en 1942. Cette inspection sélectionne la main-d'œuvre pour le Service du travail obligatoire (STO) et lutte contre la tuberculose. Après la Libération, ◼ L’IGT est réformée, avec une représentation ouvrière, paritaire comme la sécurité sociale, visant à préserver la santé des travailleurs La médecine du travail est officiellement établie par la loi de 1946, devenant obligatoire pour toutes les entreprises privées, soit par un service médical propre, soit mutualisé par secteur. Son rôle est exclusivement préventif, sans sélection des aptitudes, et dépend du ministère du Travail. Bien que des décrets d'application soient essentiels, les moyens alloués demeurent insuffisants. ◼ Aujourd'hui, la médecine du travail est confrontée à un dilemme entre les réalités des salariés et les objectifs financiers des employeurs. Elle joue un rôle crucial dans la détection de maladies (comme les troubles musculosquelettiques et les effets de l'amiante), mais son efficacité est en déclin, et de nombreux salariés n'y ont presque jamais accès au cours de leur carrière.

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