Histoire des théâtres et des lieux de théâtre PDF

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This document discusses the history of theatres and their locations, tracing the evolution of theatrical representation from ancient Greece to the present day. It includes details on ancient Greek theatres and their relation to religious rituals and political life, as well as later developments.

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[Histoire des théâtres et des lieux de théâtre ] 27 Nov. a 9H : QCM en ligne Objectif du cours : découvrir à travers l'histoire du théâtre, une possible histoire des théâtres, des lieux de théâtre et des modes de représentation théâtrale. Imaginer une typologie des lieux qui nous amène aux inventi...

[Histoire des théâtres et des lieux de théâtre ] 27 Nov. a 9H : QCM en ligne Objectif du cours : découvrir à travers l'histoire du théâtre, une possible histoire des théâtres, des lieux de théâtre et des modes de représentation théâtrale. Imaginer une typologie des lieux qui nous amène aux inventions du XXe siècle et à l'utilisation récente, depuis 50 ans, de la friche comme lieu artistique de création pour le spectacle vivant. En quoi le théâtre a-t-il engendré des modes de représentation qui interagissent encore à nos modes de communication et de réflexion en société ? 1. [Le théâtre grec antique ] Si dans notre héritage patrimonial, le théâtre grec tient une place primordiale, on considère tout de même qu'il existe des preuves de représentation de l'ordre du langage chorégraphique musical et poétique, qui place ces rituels religieux dans l'élaboration d'un langage propre. C'est, au sein d'un rituel religieux, un langage qui va de plus en plus intégrer la notion d'invention, de création. Cela souligne l'ancrage proprement religieux de l'origine du spectacle, la notion de création spectaculaire à partir de corps et d'instruments nait par la nécessité de produire des cérémonies religieuses. Les premières traces que nous avons de texte ayant donné lieu à une représentation physique sont les textes de l'épopée de Gilgamesh, le plus vieux texte dramatique du monde., Gilgamesh était un roi d'Urtuk, civilisation Assyro-babylonienne. De quelle manière le théâtre grec va-t-il évoluer du huitième siècle avjc à la fin de l'antiquité ? les premières représentations de spectacle grec ancien, sont l'épopée des aèdes (poètes) et des rhapsodes (conteurs). La matérialité de ce texte passe par le fait qu'il est dit, et non simplement écrit. L'Illiade et l'Odyssée d'Homère sont deux textes sont comme des totems de la culture occidentale, et représentent les premiers textes de théâtre marquants, racontant l'histoire d'Ulysse, et de la guerre de Troie, censée se passer au treizième siècle. Quand bien même ceci ne se serait pas réellement passé, ce qui est marquant est surtout le fait de créer un texte dédié à un jeu théâtral et une représentation physique, chantée, dansée, jouée. Ces textes sont la matrice du théâtre grec en ce qu'elles racontent l'histoire de héros légendaires, mortels aux destins si particuliers qu'ils abordent une réputation si particulière, et importante dans le monde grec ancien. Le théâtre nait de cette narration épique, qui va progressivement se transformer en scène. C'est parce qu'on ressent le besoin de représenter physiquement la scène de la guerre de Troie que le théâtre apparait. On passe ici du Rhapsode, le conteur, à Thespis, à qui on attribue les toutes premières scènes théâtrales. a. Le choros et le théâtre des origines Le choros est au centre de l'agora, s'y trouvent les choreutes et le choryphée. L'agora est le centre névralgique politique social et religieux des villes grecques. Lors des cérémonies religieuses dans l'agora, on va de plus en plus utiliser l'agora pour créer un cercle au centre, dont au centre se trouve un ensemble représentant la population, ce cercle est le choros. C'est là que se déroules les premières scènes théâtrales grecques. Ceux qui le pratiquent sont les choreutes, héritiers des danseurs et chanteurs. Ils chantent des textes versifiés qui content l'histoire des héros. Le rôle de l'aède ici est tenu par celui qui dirige le chœur, que l'on appelle choryphée. Le théâtre des origines n'est pas encore un lieu à proprement parler, c'est une façon d'occuper l'agora, le lieu est déterminé par le public qui en entourant les acteurs, les choreutes, forment le cercle, le choros. Apparait ensuite la nécessité de développer un lieu nouveau, à proximité de la cité pour accueillir l'ensemble des citoyens : le théatron, lieu d'où l'on regarde. Participer à la représentation et s'en rendre le public devient un devoir citoyen. Ainsi le lieu du théâtre nait d'une nécessité de rassembler la population. Le mot théâtre provient du grec « lieu ou l'on réunit ». L'un des premiers découverts est celui de Thorikos, qui fut l'un des premiers aménagés et construits en Grèce antique, ayant une capacité d'accueil estimée à deux mille à trois ille deux cents places, en vingt et un rangs de sièges, occupant seize mètres par trente. Pour les Grecs la représentation désigne un moment ou l'homme s'accorde avec la nature sauvage puissante, que chaque humain doit mesurer avec humilité. b. L'orchestra et la skene Les theatron vont ainsi devenir de plus en plus élaborés, donc soumis à des règles architecturales de plus en plus strictes, qui amènent l'apparition de deux éléments centraux, qu'on ne retrouve pas par exemple à Thorikos, qui ne forme pas un cercle, un vrai choros. L'orchestra représente la scène, qui remplacent le choros, formant un cercle à l'intérieur des gradins. Ainsi on cherche maintenant à entourer donc l'orchestra, un espace circulaire qui reprend la forme du choros sur l'agora, sur lequel vont venir parler les choreutes, et sur lequel on retrouve une place pour un autel religieux. L'orchestra est donc un espace en quelque sorte sacré en ce qu'il porte une signification religieuse. Le theatron est entouré d'un grand mur, l'analemna, destiné à agrandir le theatron de l'extérieur, renforçant son importance dans la cité. La skene elle représente les coulisses, situés derrière un mur de fond de scène derrière l'orchestra. c. Fonctions du lieu théâtral. Pourquoi un tel développement du théâtre ? Quels sont les cultes religieux et les dynamiques politiques de celui-ci ? Le théâtre représente l'arrivée d'une dynamique politique de continuité, après une longue époque de guerres. Il est notamment dû au culte de Dionysos, dieu de la vigne et du vin, de la force de la nature, fête, fils de zébus et de la princesse Sémélé, fille de Cadmos, roi de Thèbes. Dionysos est alors le demi-dieu du vin et du théâtre. Ici la notion du vin, et donc de l'ivresse, est associé au théâtre en ce qu'il apporte une transe, une façon d'échapper à sa triste condition mortelle pour imaginer l'histoire des forces qui nous dépassent. Au début de sa vie, Dionysos est banni du monde des dieux car il est né d'un amour interdit. Il cherchera alors constamment à être reconnu. Dans les Bacchantes, Euripide raconte l'histoire de Dionysos, l'histoire de la naissance dub théâtre. Dionysos a d'ailleurs pour attribut le satyre, être hybride, représentatif de l'hybridité de Dionysos, satyre qui donnera d'ailleurs lieu au mot satyrique. Ainsi dans les Bacchantes on nous raconte l'histoire du retour de Dionysos à Thèbes, qui vient chercher sa reconnaissance. Afin d'y parvenir, Dionysos dit à Penthée, nouveau roi de Thèbes, qu'il veut son trône. Après le refus de ce dernier, Dionysos rend fou toute la cité grâce à du vin. On retrouve ici une forme de catharsis, le théâtre sert à expier ses pêcher en les voyant représentés. En voyant se spectacle, la mère de Penthée, se dit « ça a l'air sympa », et se rend ivre, elle croit alors voir un lion et lui tranche la tête, alors que le lion était en fait son fils. Ainsi Dionysos récupère son trône grâce à la picole, se venge des hommes et leur affirme sa divinité, leur fait réaliser le risque de l'ivresse : l'orgueil. Le théâtre est le culte de Dionysos, un culte qui rappelle aux hommes qu'ils ne sont que des mortels qui doivent se soumettre à la puissance des dieux. Ici la politique est intimement liée à l'histoire du théâtre, si l'on y voit la métaphore entre la religion, les dieux, et le pouvoir politique, l'État. Le théâtre devient alors en quelque sorte une « école de la soumission », ou l'on apprend les choses à ne pas faire à travers les scènes, pour se soumettre à la politique et la religion. Le mot « tragédie » signifie fête en l'honneur de Dionysos, la catharsis, propre à la tragédie, vient des mots grecs signifiant terreur et pitié, désigne la purgation des passions. On vit des expériences pour vivre des émotions inhabituelles à la vie commune. Le théâtre entre dans ce registre d'expériences en ce qu'il expose à une situation inhabituelle. La catharsis ici désigne le fait d'aller voir ses passions sous forme de représentations afin d'en percevoir les risques et ne pas y succomber, c'est la terreur face à la puissance des dieux, et la pitié face au sort réservé aux héros orgueilleux qui ont défié la puissance divine. La catharsis contribue ainsi à la stabilité politique fondée sur l'esclavage et les divisions sociales, grâce à la prudence qu'impose aux citoyens leur soumission aux dieux. d. Financement et évolution Il apparait alors une nécessité d'une politique pour organiser ces fêtes, ainsi qu'un financement et une programmation. Le financement est public, il se fait par les citoyens les plus riches, lors d'assemblées comme l'Ecclésia, générales, et le Sénat, assemblée législative de riches. Parmi les sénateurs se trouvent 9 archontes, ou chorèges, qui financent les représentations théâtrales, devenues nécessaires à la vie de la cité. Thespis, gagnant des premières Dionysies en 534 AVJC, reste ainsi dans les annales comme le premier aède a avoir écrit des pièces et a les avoir fait jouer. Ainsi la caractéristique des premières représentations théâtrales est d'être un dialogue entre le chœur, et l'hypocritès, sorte de narrateur, de poète qui apporte des réponses au chœur, qui au nom des citoyens se rassemblent dans l'orchestra pour demander « qu'est-il arrivé à... ? » « Pourquoi a-t-il fait cela ? » etc. En ce qui concerne l'évolution du théâtre, Eschyle introduit la notion d'un deuxième acteur, un deuxième hypocritès, en 471 AVJC. Sophocle lui en introduit un troisième e, 468 AVJC. Ainsi apparaissent des pièces non seulement racontées à la troisième personne, mais jouées à la première personne, en prenant la parole à la place des morts. Avec l'apparition de plus en plus d'acteurs, on passe alors 'un dialogue chœur-acteur à un dialogue acteur-acteur. Des 90 pièces d'Eschyle, seulement 7 nous sont restées en intégralité, comme *Les Perses, L'Orestie,* etc. Pour Sophocle, il nous en reste également 7, comme *Ajax, Œdipe roi, Antigone,* etc. En ce qui concerne Euripide, il nous en reste beaucoup plus, environ 19, par exemple *Les Bacchantes, Alceste, Médée...* Quelques repères chronologiques : - Période archaïque : 6^e^ -- mi 5^e^ - Période classique : mi 5^e^ -- 4^e^ - Période hellénistique : 4^e^ -- 3^e^ Le passage de la tragédie classique à la tragédie hellénistique correspond à la chute d'Athènes devant Sparte et la faillite de la démocratie. L'art théâtral perd progressivement sa fonction politique de médiation entre les dieux et les hommes à travers la parole des héros orgueilleux et punis. Le théâtre se détourne alors peu à peu de la puissance des dieux, pour adorer celle des hommes. Ainsi le théâtre perd-il sa fonction politique. Il est toujours intégré à des rituels religieux, mais le sens même de la représentation n'est plus le même. Ce n'est plus la vision de la faiblesse potentielle des hommes, de leur lubris, mais la vision des rapports sociaux, de domination, de trahison, entre les hommes. Le théâtre évoluant dans sa fonction même et dans sa dramaturgie, la structure du lieu théâtral évolue parallèlement vers une amplification de l'importance du spectaculaire. On retrouve alors le développement de l'appareillage scénique, la mécanique scénique, et une architecture intégrant la ségrégation sociale. Les riches ne s'asseyent plus près du peuple dans les gradins, il apparait au premier rang des sièges avec les noms des personnes les plus puissantes sont gravés. Ainsi le théâtre n'a plus de fonction publique d'« école de la soumission », il prend alors une unique fonction spectaculaire de divertissement. Dramaturgiquement, le passage de la tragédie classique à la tragédie hellénistique repose sur une importance croissante apportée à la place des personnages, protagonistes, par rapport au chœur., ainsi qu'une diversification des genres qui marque un intérêt nouveau pour le rire et l'incarnation illusionniste (fait de jouer un rôle). Il faut maintenant non seulement raconter ce qui s'est passé, mais y faire croire, en incarnant complètement les protagonistes de l'histoire, on montre la scène telle qu'elle aurait pu se passer, c'est le passage du récit à l'action. Apparaissent alors les genres satyriques et comiques. Dorénavant, dans les dionysies, il ne faut plus seulement écrire une trilogie pour le concours, il faut aussi y joindre un drame satyrique. Attention, ici on entend par satyrique comme un drame en l'honneur de Dionysos, qui se moque non seulement des hommes mais aussi des dieux. La comédie elle est un genre tout à fait nouveau qui vient accélérer ce passage entre le récit mythologique, et le récit de la vie des hommes. Les comédies, du grec « cômos », viennent des chants pratiqués au cours des fêtes célébrant les vendanges, la nature, donc Dionysos. Les comédies sont donc des chants joyeux, festifs, la première comédie datant de la fin du 5^e^ siècle, lors de Dionysies, elle visait à détendre et divertir les citoyens qui ont œuvré en venant assister aux tragédies. Cette tradition de la comédie provient de compétitions entre deux équipes qui se livraient à des joutes verbales, l'agôn. La meilleure équipe l'emportait et imposait aux perdants d'aller mendier aux alentours pour rassembler un tribut qui était livré aux vainqueurs. Ici se trouvent les origines de carnaval. Un des plus grands auteurs de comédie est Aristophane, à qui l'on doit *Lysistrata, L'assemblée des femmes, La Paix,* etc. Parmi les grands auteurs comiques on retrouve aussi Ménandre, à qui l'on doit la transition vers la comédie nouvelle. Avec le théâtre hellénistique et la comédie apparaissent les farces, montrant les grands vices libidinaux des êtres humains. Pour décrire les théâtres hellénistiques on utilisera une typologie reposant sur trois critères de description : - Ouvert / Fermé - Édifice / Abri - Séparant (avec une frontière scène/salle) / Intégrant 2. [Théâtre romain antique] Le théâtre romain est caractérisé par la mimèsis, fait que le théâtre commence à mimiquer la réalité pour donner l'impression de vivre les récits. Dans *la République*, Platon émet une réserve quant au théâtre de la mimèsis, pour lui l'homme ne doit pas être matérialiste, et la poésie doit être exclue. Une représentation spectaculaire du monde des idées doit être prohibée en ce qu'elle peut être trompeuse, et détourner l'homme de la vérité. Pour Aristote au contraire, l'art et la poésie mimétique permettent d'apprendre, offrent un degré supérieur de la connaissance. La décadence du monde grec est en partie liée au fait que ce monde s'est laissé séduire par des arts mimétiques, qui l'ont dérivé de l'idéal grec démocratique. Ainsi il a fallu du temps aux romains pour adapter le théâtre, en ce qu'il est le symbole pour eux de la chute du monde grec. Le monde romain va donc tenter de métamorphoser, de transformer le théâtre grec pour en faire un théâtre romain. On va par exemple passer d'un théâtre du spectacle, à un théâtre de séparation, qui sépare bien ce qui est donné à voir de ceux qui regardent. Les comédies sont introduites à Rome à la fin du 4^e^, à travers les Atellanes, venant du monde Étrusque. 0 l'époque dominé par Rome, dont les pratiques populaires vont donc se répandre dans le monde romain. La première caractéristique du théâtre latin est de ne pas être littéraire, ainsi les pièces sont écrites uniquement pour être jouées, afin de marquer l'évènement, la mémoire du public. Le texte est ainsi rarement conservé. L'essentiel à Rome est la célébration dans l'instant, s'opposant au théâtre « monument » des grecs. Le théâtre romain s'appuie sur les « Ludi », les jeux hérités des étrusques, qui prennent de plus en plus d'importance dans les cités romaines. Ces jeux se composent de plusieurs catégories comme aux JO par exemple, comme la course, la lutte, le lancer, les courses de chevaux, les Ludi Circenses, le public est rassemblé autour d'une aire de jeux. Un autre groupement de jeux sont les Ludi scaenici, ou l'on va construire des équipements provisoires lors de festivités perdurant pendant 55 jours par an. La scène autrefois circulaire, est maintenant semi-circulaire. Le théâtre romain s'inscrit dans les Ludi. Ces Ludi sont toujours organisés dans le cadre de célébrations religieuses, les Ludi Appolinares sont par exemple dédiées à Appolon, les Saturnales pour Saturne, etc. Ici on accordera plus d'importance aux Ludi scaenici, qui sont les jeux « scéniques », qui remplacent les concours théâtraux. Les romains allaient très souvent au théâtre, mais uniquement lors des jeux en été. Le nombre de jours consacré au théâtre augmente d'année en année. On passe en effet de deux jours dédiés au théâtre à l'aube de la république contre 77 au premier siècle AVJC. On voit alors ici apparaitre un changement de l'équilibre entre le negotium, les affaires publiques, le travail, la guerre, et l'otium, les loisirs, le ludique. Depuis le monde Étrusque, différents genres de théâtre romain se développent. Les fabula sont des comédies, on retrouve également des mimes, représentations dramatiques à partir d'un texte rudimentaire, sans masque, et des pantomimes, qui succèdent au mime, qui sont des représentations comiques avec un seul acteur/danseur qui joue tous les rôles. Ces pantomimes étaient surtout prétextes à danser, et voient apparaitre à nouveau les masques, plus d'expressivité, comme au théâtre grec. L'architecture romaine traduit l'attrait pour de nouvelles formes de spectacles. On retrouve dans les cités romaines différents lieux dédiés aux Ludi que chez les Grecs, chez qui on avait des théâtres et des stades, on en retrouve plus à Rome, à savoir le cirque, l'hippodrome, l'odéon, et l'amphithéâtre. Ces différentes architectures romaines nous permettront ainsi de comprendre comment le théâtre romain se détourne du théâtre grec pour aller vers un théâtre de plus en plus spectaculaire. La première avancée de la sorte apparait avec le Circus Maximus, dédié aux courses de chars. Il apparait comme le tout premier lieu apparaissant comme dédié aux premiers jeux, accueillant de 100 000 à 150 000 spectateurs, que l'on date du 6^e^ siècle AVJC. En 354 APJC, on compte 109 jours par an consacrés aux compétitions sportives à Rome. Des lois interdisaient la construction de théâtres permanents à Rome, jusqu'à ce que la consul Pompée contourne cette loi en 61 AVJC, le theatrum marmoreum. Ce théâtre est un grand complexe en arc de cercle, très loin des théâtres grecs construits simplement sur le flan d'une colline. Ici on retrouve des galeries sous les gradins permettant de circuler. Ce théâtre accueille 18 000 spectateurs, et est achevé entre 55 et 52 AVJC. D'autres théâtres seront construits, comme celui de Marcellus, d'une hauteur de 33 mètres, avec une capacité de 15 000 spectateurs, toujours construit sur un seul aplat. Le troisième théâtre construit à Rome fut celui de Balbus, avec une capacité de 13 000 spectateurs. On compte aussi l'Odéon, ne déclinaison du théâtre en pierre, mais celui-ci est dédié aux spectacles musicaux uniquement, dont l'architecture possède de meilleures caractéristiques acoustiques. L'Odéon de Domitien par exemple, peut contenir jusqu'à 10 000 spectateurs. Ces odéons sont conçus de la même façon que les théâtres, en arc de cercle, mais sont semi couverts, de sorte à conserver une meilleure résonnance du son. Domitien fera aussi construire un stade, dédié aux jeux, au cirque, et aux sports, contenant jusqu'à 30 000 spectateurs. Certaines arènes romaines subsistent encore aujourd'hui en France, comme à Nîmes, ou Arles. Ces lieux que l'on appelle Arènes, à l'enceinte circulaire, sont en réalité des amphithéâtres, dans lesquels se déroulaient des combats de gladiateurs. Ces gladiateurs étaient en grande majorité des esclaves forcés, ou qui voulaient être affranchis. Or ils finissaient souvent par mourir. Le Colisée, à Rome, était un des plus significatifs. Les dessous des amphithéâtres sont réservés à des cellules de prison, dans lesquelles se trouvent des légionnaires, ou encore des bêtes sauvages qu'on libèrera dans l'arène ou des chasseurs viendront tenter de les tuer. Ici on assiste à un développement d'un spectacle, d'une mise en scène de la mise à mort. Les Amphithéâtres, Odéons et Stades apparaissent entre le premier et le second siècle APJC. A partir du sixième siècle APJC, les chrétiens aboliront toute utilisation des théâtres. Des principes de représentation au théâtre apparaissent : - Le confort des spectateurs - L'affirmation de la séparation Ces évolutions que nous avons vues apparaître chez les Grecs seront de plus en plus présentes chez les romains. A présent, on ne vient plus au théâtre pour apprendre à ne pas s'enorgueillir, mais pour voir un réel spectacle, pour être émerveillé. On observe une séparation de plus en plus claire entre la scène et la salle, on voit e moins en moins de spectacle mettant en scène des personnages parlant au public, ce qui entrainera de plus en plus de normes pour le confort du public. Apparait alors le velum, mécanisme qui permet d'abaisser des rideaux au-dessus du public temporairement, pour protéger les spectateurs du public, et assurer une température acceptable dans le théâtre. La représentation théâtrale est devenue un spectacle, au sens moderne du mot. Il est important que ce lieu soit sain, on choisit alors expressément l'endroit ou bâtir un théâtre pour le confort même des spectateurs. Là ou chez les Grecs on se soucie de pouvoir admirer la nature, chez les romains il est bien plus important que les spectateurs ne soient pas éblouis par le soleil. On oriente donc les théâtres vers le nord et plus vers le sud. L'enceinte sacrée du temple de Dionysos est remplacée par une enceinte d'agrément ou l'on se balade dans une forêt de colonnes. La Cavea, les gradins, sont bien plus séparés de la scène qu'avant. L'orchestra grecque circulaire se modifie pour laisser place à une orchestra semi circulaire, où se trouvent les sièges des personnalités importantes de la ville, et non plus des musiciens. L'espace théâtral est de plus en plus élaboré, de plus en plus de machineries apparaissent, alimentant le spectaculaire. On voit par exemple apparaitre, un rideau de scène, ainsi qu'un pulpitum, un espace dans lequel va s'avancer un acteur pour jouer devant les spectateurs. C'est un espace réservé à la prise de parole, qui va devenir l'avant-scène dans le théâtre du XVIIIe siècle. C'est Vitruve, architecte romain, qui va révolutionner le théâtre en théorisant les codes des constructions d'un édifice théâtral. Il écrit un traité d'architecture, dont le livre 5 est dédié à 'architecture des théâtres et représente la base, les principes mêmes de construction des théâtres qui vont guider leur construction non seulement dans le monde romain, mais de la renaissance jusqu'au 18^ème^ siècle. Il imagine le théâtre qui superpose la vue aérienne avec une vue frontale, avec plusieurs portes d'entrée, et u mur de fond de scène avec deux autres portes permettant de faire apparaitre différentes classes sociales de personnages. Dans le théâtre romain, la frontière sépare linéairement le public de la scène. Le proscenium, ancêtre de la scène, est plus imposant, plus profond, plus large que le proskenion grec, en raison du fait que l'orchestra n'est plus dédiée aux musiciens, ceux-ci doivent donc se déplacer sur la scène. L'orchestra sert maintenant comme lieu de représentation des classes sociales supérieurs en ce qu'elle crée une séparation géographique entre les sénateurs et les autres. L'espace des acteurs, est non seulement séparé du public, il est aussi couvert et inaccessible par le public. Le théâtre, autrefois sacré chez les Grecs, est maintenant profane. Même sur scène, il y a différentes portes représentant différentes classes sociales. On n'est plus dans la représentation de la magnificence de la nature et des divinités, mais pour regarder des spectacles magnifiant la gloire des hommes et observer les inégalités entre classes sociales. Le texte théâtral prend une autre place. On assiste dorénavant à des représentations évènement, ou l'on montre beaucoup plus de choses, comme la mort, le suicide, etc. Les grands auteurs comiques sont Plaute et Térence, et le grand auteur tragique est Sénèque. Tous les rites cérémoniaux grecs ont disparu. Là ou le théâtre était basé sur des conventions, on essaie chez les romains de rendre le tout vraisemblable. On veut faire croire à une potentielle réalité du spectacle. Les monologues disparaissent complètement. 3. [Théâtres médiévaux] L'histoire du théâtre médiéval représente le cinquième jusqu'au quinzième siècle, et constitue une époque peu considérée du théâtre. Or il a existé de multiples façons pendant ces temps. Si l'on considère le moyen âge comme des temps obscurs, cette ère représente pour théâtre une phase d'éveil, d'extension, de croissance. Dans ce qui est la structure même du theatre médiéval, on retrouve, si ce n'est extrapole, la notion du mur de fond de scène, qui devient même un décor. En 395, l'empereur Théodose meurt, causant la séparation du peuple romain en deux, l'empire d'Occident et l'empire d'Orient, puis l'empire d'Occident chutera en 476, et sera donc fragmenté en plusieurs royaumes. Ce siècle sera donc marqué comme le passage de l'antiquité et le moyen âge. Cette transition sera marquée par la disparition quasi-totale des polythéismes, et la montée en flèche du christianisme. EN 800, Charlemagne se fait sacrer empereur, représentant une monté en puissance de l'église. C'est à partir de ces temps-là, au 10^e^ siècle, que nous avons le plus de traces de théâtre, nous appelons cette période le moyen âge « central » ou « classique ». En effet, à la chute de l'empire romain, le christianisme dénonce le théâtre en ce qu'il a détourné le peuple de l'admiration des puissances divines, et ceux-ci seront fermés. On retrouve tout de même durant le haut moyen âge, du 5^e^ au 10^e^, des traces de performances spectaculaires sous d'autres formes, comme les jongleurs, et les clercs transmettent également un certain héritage littéraire de par les études en latin, ce qui fait subsister la connaissance du théâtre, ce qui entraine la conservation de textes anciens, dont des drames romains. Or le théâtre renait par une monte du gout de spectacle, qui dépasse le danger que le theatre représente pour le pouvoir politique. Même si le théâtre n'existe plus des formes de représentations spectaculaires subsistent, des spectacles populaires rudimentaires. Et c'est à partir de celles-ci que le théâtre renaitra de ses cendres. Grâce à tout cela, le monde médiéval tentera du comprendre l'intérêt du théâtre antique, ses buts sociaux politiques et philosophiques, et cherchera a savoir comment il était pratiqué. Dans des enluminures d'environ 1400, on retrouve déjà la présence d'une enceinte circulaire, du moins c'est l'idée qu'ils en avaient. a. Le théâtre profane Le théâtre du moyen âge, dit profane, nait des fêtes princières ou l'on invite des clercs réciter voire faire jouer des œuvres littéraires. On appelle cela des dramatisations, qui prennent des « romans de geste », et les mettent en acte, en chants et en danses. Ce sont des épisodes bibliques. On retrouve ici un théâtre religieux comme ça se faisait chez les Grecs. Le théâtre renait également grâce aux fêtes populaires, qui certes, prennent d'abord une forme très rudimentaire, vont devenir de plus en plus importante. Il existe dans les villages et campagnes des fêtes des fous, des carnavals, dans lesquels on retrouve nombre de représentations théâtrales. Ces fêtes populaires sont étroitement liées aux célébrations soit agraires soit religieuses, qui mettent en scène des épisodes bibliques. Or on parle tout de même de théâtre profane en ce qu'il intervient la notion de carnavalesque : le peuple a le droit de rire, de se moquer d'une figure qu'il respecte habituellement. Les représentations théâtrales prennent majoritairement la forme de farces, avec une scène surélevée, sur laquelle des danseurs, chanteurs et acteurs se donnent en spectacle. La tradition voulait que l'on mange et boive en regardant les festivités. On catégorise les représentations en différentes formes, en effet on retrouve non seulement la farce, mais aussi la sotie, forme comique, dont le nom est directement lié au sot, le fou du roi ; le sermon joyeux, et la moralité, qui servent à apprendre des leçons à travers la comédie. b. Le théâtre religieux. Face à la montée des représentations dites profanes, l'église va réhabiliter le théâtre, à proprement parler. En effet, les clercs, qui ont étudié en latin et énormément conservé des textes théâtraux romains, commencent à encourager le récit des textes bibliques dans les représentations spectaculaires. De la même manière que Homère racontait l'Odyssée, on commence à raconter l'évangile, et non seulement en la lisant à travers les messes et autres cérémonies, mais d'en donner une véritable représentation, une transposition dans l'instant présent. Les représentations se doivent de marquer les esprits, on introduit cela dans le rituel théâtral, alors se créent des codes du théâtre. Les épisodes rapportés sous forme de jeux liturgiques sont les épisodes les plus spectaculaires de la bible et de l'évangile, qui contiennent quelque chose à voir qu'on n'a jamais vu. Ces représentations servent à donner à voir les miracles et autres évènements incroyables de la bible, et les faire voir y fait croire et impressionne. Le but des représentations est donc de renforcer la foi des spectateurs. Le théâtre passe d'une pratique Païenne et profane à un outil pour l'église dans le but de fortifier la foi et rendre crédible et en quelque sorte sacré la religion. Or ces textes restent en latin. En 1165 on voit apparaitre le premier jeu liturgique en langue vulgaire puis de plus en plus de textes vont apparaitre dans cette langue, afin de populariser en quelque sorte ces représentations. En 1200 environ, on voit apparaitre le tout premier jeu non liturgique. A partir de la on retrouve de plus en plus de textes non liturgiques et profanes, qui alternent entre parties chantées et parties parlées, tout comme le théâtre grec. Ces jeux profanes sont montés par des « Puys ». Après cela apparaissent les Miracles, des jeux souvent assez violents et glauques, mais qui font intervenir un évènement miraculeux qui sauve la situation. Apparaissent également les mystères, qui ont dérivé en art gothique, tandis que les drames liturgiques ont eux succédé à l'art roman. Les Mystères, à l'image du style gothique, multiplie les détails, les représentations, et sont incroyablement chargés, nécessitant plusieurs jours de représentations. Le théâtre médiéval et sa structure est marquée par l'absence de séparations entre la réalité et la fiction, non seulement entre la scène et le public, mais aussi entre la scène et les loges. Le déchainement des passions lors des scènes de théâtre médiéval entraine parfois un surplus qui entraine une véritable violence des représentations. L'église, qui avait ainsi institutionnalisé la représentation théâtrale, considère à partir de ce moment-là qu'elle se révèle plus dangereuse que bénéfique. Le théâtre du moyen âge s'accompagne comme à l'antiquité de machineries évoluant de plus en plus. Au moyen âge on appelle cela les secrets, effets mécaniques de machinerie permettant de représenter les mystères et miracles de façon plus vraisemblable, et visant aussi à provoquer la stupeur, la surprise et l'étonnement. Ces effets constituent des mécaniques d'apparition ou de disparition, et étaient complétés par des « trucs » de magie. En France, les représentations de formes théâtrales du moyen âge, qu'il soit profane ou religieux, s'interrompt en 1548, lorsque la confrérie de la Passion, fondée en 1398 obtient le monopole du théâtre, et émet un décret interdisant toute représentation de mystères par une autre troupe. On considèrera alors le théâtre comme définitivement trop dangereux. 4. [Théâtre de la renaissance : Italie, Angleterre, Espagne ] Du XVe au XVIe : On assiste en Italie lors du 15^e^ au 16^e^ à l'essor du théâtre italien. Cette époque représente une grande renaissance et un grand renouvellement pour le théâtre. En effet, si pendant le moyen âge le théâtre ne s'exerçait que lorsque d'évènements et ne donnait jamais lieu a aucune construction à long terme. On assiste en ces temps à l'essor d'un renouvellement de la pensée politique et religieuse, avec l'apparition de l'humanisme. On assiste en Italie à cette époque à un essor économique, qui s'explique par un « cataclysme » démographique. Cet essor donne ensuite lieu à un même essor du commerce grâce à de nouvelles routes maritimes, qui s'expliquent également par de nombreuses découvertes scientifiques, comme l'héliocentrisme, la terre ronde, ainsi qu'un essor de la colonisation et du développement du commerce avec l'Asie. On voit alors apparaitre une importance de plus en plus significative apportée à l'individualité là ou au moyen âge, on raisonnait en termes de masse, de groupe. La science « ouvre les yeux » du peuple en quelque sorte. En plus de cela, avec la chute de l'empire byzantin, on assiste à une fuite des cerveaux de l'orient vers l'occident, accélérant le développement scientifique et technologique de l'occident, notamment à travers l'architecture. Ainsi arrivent les premiers édifices directement liés à de la représentation spectaculaire, en commençant par exemple par l'étude de bâtiments antiques, qui imprègneront l'esprit de recherches des architectes de la renaissance. On ne se contente plus de simples croyances, de principes dictés qu'il suffirait d'accepter. A la renaissance on ne fait plus confiance à ce que l'on nous dicte bêtement, on commence à développer l'esprit critique, on remet en question, on expérimente. Dans l'art, que ce soit en sculpture, peinture ou littérature, on assiste à un essor de l'amour du détail du réalisme, qui s'oppose à l'art du moyen âge. Avec l'apparition de l'imprimerie mécanique en 1455 Par Gutenberg, On assiste alors à un essor considérable de la littérature, et donc du théâtre et autres arts du spectacle. Se développe alors dans les cités-états italiennes un intérêt tout particulier pour le théâtre. En 1429, on découvre un manuscrit de douze comédies de Plaute, un auteur antique. Ainsi de savants tentent de reconstituer ces pièces théâtrales. De nombreux auteurs de théâtre apparaissent alors, comme Machiavel, qui imitent dans leurs façons d'écrire, les grands auteurs romains tels que Plaute et Térence. Se distinguent alors les grands auteurs de la renaissance, comme L'Arioste, Mantovano, Ruzzante, et bien sûr Machiavel. Vers le seizième siècle, ces auteurs ne se contentent plus de simplement imiter les auteurs antiques en les traduisant et en les reprenant, mais ils commencent à écrire leurs propres pièces. C'est à cette même époque qu'on retrouve, essentiellement dans le nord e l'Italie, un certain développement d'une architecture théâtrale qui fondera toutes les bases pour la construction de théâtre jusqu'à nos jours. Le premier qui a l'idée de bâtir un théâtre est le cardinal Hercule Gonzague à Mantoue. Jusqu'ici le théâtre s'était fait en plein air pu dans des châteaux. Or cette redécouverte des auteurs antique justifie la construction de lieux entièrement dévolus à la représentation théâtrale. Ces édifices vont permettre de démontrer la hauteur intellectuelle non seulement des auteurs mais aussi des spectateurs, et affirme spatialement le mérite accordé à la culture littéraire des érudits et savants. Ces constructions s'expliquent aussi par la redécouverte des plans architecturaux des romains antiques, et plus particulièrement le traité de Vitruve, qui présentait le théâtre en cercle séparé en deux demi-cercles, l'un pour le public et l'autre pour la scène et les coulisses. C'est au seizième siècle qu'on retrouve ces manuscrits et que l'on tente de comprendre comment les romains bâtissaient ces théâtres. Or dans la reconstitution de ces théâtres, des erreurs seront commises. En 1540 des architectes imaginent comment étaient construits les théâtres antiques, laissant paraitre des dessins et hypothèses. Or là ou ces architectes se sont trompés, c'est en ce qu'ils vont reconstituer les gradins d'une forme circulaire, mais vont imaginer une scène constituée d'un mur de fond de scène horizontal, avec des angles. L'erreur ici est de considérer une scène d'une grande profondeur, et pas très large. Des groupes d'architectes que l'on appelle alors « vitruviens » vont alors se faire connaitre, en imaginant que le théâtre romain utilisait la perspective pour accroitre le phénomène d'illusion sur la scène antique. Ils vont alors s'acharner à utiliser la perspective comme mécanique primordiale de la scène, ce qui est leur grande erreur, car en effet le théâtre antique ne l'utilisait pas. 5. [Théâtres en France du théâtre classique au théâtre bourgeois] 6. [Les inventions du XXe siècle ]

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