Guide de correction - Cas clinique EDC + RS-1 PDF
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Aix-Marseille Université
2024
IFSI U
DUCHADEAU Marvin
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Summary
This document is a case study guide of a patient presenting with symptoms of depression and suicidal ideation. The guide provides important clinical insights for evaluating the patient's conditions and subsequent treatment plan. The document covers a list of important mental health and psychiatric analysis concepts to understand for a good understanding.
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©DUCHADEAU Marvin – IFSI U L2 2024/2025 UE Clinique (volet psychiatrie et santé mentale) IFSI U Semestre 3 Cas clinique – EDC + risque suicidaire...
©DUCHADEAU Marvin – IFSI U L2 2024/2025 UE Clinique (volet psychiatrie et santé mentale) IFSI U Semestre 3 Cas clinique – EDC + risque suicidaire Guide de correction Mme B., 18 ans, se présente aux urgences, accompagnée de sa mère car elle « n’arrive plus à aller au lycée ». Il n’y a pas d’antécédents psychiatriques ni familiaux connus. Elle ne prend aucun traitement. Son visage est peu expressif, elle met plusieurs secondes à répondre à vos questions. Voici un extrait des propos qu’elle tient : « Je suis très fatiguée, ça dure depuis un mois, je ne sais pas... je n’arrive plus à aller en cours, je suis nulle. [...] A cause de moi, toute ma famille est triste, je leur fais vivre un calvaire. J’en ai marre, j’aimerais que tout cela se finisse [...] plus rien ne me fait plaisir, je ne dors plus, je ne mange plus ». Sa mère est très inquiète : « Certes, elle était un peu moins dynamique et sortait moins depuis un mois. Mais depuis 2 semaines, elle s’est effondrée ! ». Vous recherchez des idées suicidaires : la patiente vous confie avoir le projet de mourir demain par pendaison « si ça ne s’arrête pas ». La patiente est consciente des troubles, en demande de soins et de protection, et prête à suivre la prise en charge que vous proposez. A la sortie des urgences, la prescription médicale est la suivante : Sertraline® 25mg : 1 par jour pendant 7 jours puis augmentation par palier de 25mg durant 4 semaines jusqu’à stabilisation symptomatique. Avec accord de la patiente et sur décision médicale, la patiente est transférée dans une unité ouverte d’un centre hospitalier spécialisé. 1 ©DUCHADEAU Marvin – IFSI U L2 2024/2025 Analyse de la situation : Mme B présente une panoplie de symptômes de la sphère névrotique. La névrose étant définie comme une variété de troubles mentaux, très répandus qui n’altèrent pas les fonctions essentielles de la personnalité et dont le sujet est généralement conscient. Elle est « consciente des troubles » ce qui veut donc dire qu’elle toujours ancrée dans la réalité et qu’elle peut adhérer au soin et faire preuve de jugement dans sa prise en soins. Ensuite nous relevons les extraits de verbatim afin de définir des symptômes que la patiente nous délivre autant par la parole que dans le para-verbal et le non-verbal : « n’arrive plus à aller au lycée » « je n’arrive plus à aller en cours » → aboulie : difficultés ou impossibilité de l'exercice de la volonté, notamment dans le passage à l'action, avec tendance à différer celle-ci (procrastination). La patiente présente certainement des difficultés à se lever le matin ou à prendre son bus par exemple du fait d’un manque de volonté secondaire à sa pathologie. « visage est peu expressif » → hypomimie : diminution et ralentissement des mouvements expressifs et des jeux de physionomie qui accompagnent les émotions. « elle met plusieurs secondes à répondre à vos questions » → bradypsychie : ralentissement du fonctionnement cognitif se manifestant par une baisse globale des fonctions intellectuelles lorsque la durée de réalisation est limitée, contrastant théoriquement avec des résultats corrects, ou notablement améliorés, lorsque la tâche est exécutée sans limitation de temps. On peut évoquer ici un ralentissement psychomoteur qui est une diminution globale en intensité et rapidité, surtout gestuelle (bradykinésie), verbale (bradyphémie), mentale (flux idéique, association des idées, évocation mnésique : bradypsychie) et de l'expression faciale (hypomimie, amimie). « Je suis très fatiguée » → asthénie : affaiblissement généralisé et durable d'une personne dans l'exercice de ses activités habituelles, tel qu'elle s'en plaint et que l'on peut le constater dans son comportement. « je suis nulle » « A cause de moi, toute ma famille est triste, je leur fais vivre un calvaire » → dévalorisation, culpabilisation « J’en ai marre, j’aimerais que tout cela se finisse » → idées de mort ? On pourrait poser des questions supplémentaires à la patiente afin d’apprécier le niveau de morbidité des propos qu’elle tient. En tout cas, le caractère négatif et le thème de mort est à retenir et à retrouver dans les propos d’un patient atteint de cette pathologie. « plus rien ne me fait plaisir » → anhédonie : déficit dans la capacité à éprouver du plaisir « je ne dors plus » → troubles du sommeil à type d’insomnie. 2 ©DUCHADEAU Marvin – IFSI U L2 2024/2025 « je ne mange plus » → trouble de l’appétit ? Perte totale (anorexie) ou partielle (hyporexie) de l’appétit. Il faudrait demander à la patiente s’il y a eu une perte significative de poids et la quantifier par rapport à son poids d’origine pour apprécier la sévérité de la perte d’appétit. idées suicidaires : « projet de mourir demain par pendaison « si ça ne s’arrête pas » → scénario suicidaire, idéation suicidaire Ces symptômes sont le reflet d’un épisode dépressif caractérisé dont les critères diagnostiques sont en ressources complémentaires au sein du DSM-V. Plusieurs échelles existent afin d’orienter le diagnostic d’épisode dépressif caractérisé en ressources complémentaires (PHQ-9, inventaire de Beck, etc.). Ces échelles peuvent être réaliser avec le médecin psychiatre et donc faire partir du rôle infirmier de contribution au diagnostic médicale. En pratique, les infirmiers font passer ces échelles après une formation. Nous pourrions proposer à cette patiente de rentrer dans le dispositif Vigilans® déployé sur le territoire français afin de prévenir la tentative de suicide voire la récidive. Et lui donner le numéro national d’écoute concernant le suicide 3114 ainsi qu’à sa mère présente lors de son arrivée aux urgences. Les thérapeutiques médicamenteuses : DCI : Sertraline® Princeps : Zoloft® Classe : antidépresseur Famille : inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) Effets secondaires : !!!! Syndrome sérotoninergique : ⇧T°, spasmes musculaires, agitation Somnolence/insomnie, sécheresse buccale, céphalées !!!! levée d’inhibition (action psychotonique) Les antidépresseurs sont des médicaments capables de corriger les dérèglements dépressifs de l’humeur. Ce sont des stimulants psychiques (psychoanaleptiques) mais leur action sélective sur la régulation de l’humeur les distingue des autres stimulants de la vigilance (ex : amphétamines). Schématiquement les antidépresseurs agissent : o sur l’humeur triste : action thymoanaleptique. o sur l’anxiété : action sédative et/ou anxiolytique. o sur l’inhibition : action psychotonique ou désinhibitrice, diminution de l’inhibition et de l’asthénie pouvant alors favoriser un passage à l’acte autoagressif en début de traitement (levée d’inhibition : c’est le risque de passage à l’acte suicidaire après environ une semaine de traitement, entre le 6ème et le 12ème jour, suite à une brusque inversion de l’humeur. 3 ©DUCHADEAU Marvin – IFSI U L2 2024/2025 Les symptômes dépressifs sont toujours là mais le patient a retrouvé une force physique suffisante pour passer à l’acte. Les antidépresseurs agissent en premier sur la fatigue et le ralentissement psychomoteur avant d’agir d’un point de vue thymique). La sérotonine, la noradrénaline, la dopamine sont des neurotransmetteurs impliqués dans les processus de la dépression, de l’humeur, de l’éveil ou encore de l’activité motrice. Lors d’un épisode dépressif, ces neurotransmetteurs sont en quantité insuffisante. Les antidépresseurs permettent une augmentation du taux de neurotransmetteurs dans les synapses. Cette augmentation résulte soit d’une inhibition de la recapture des neurotransmetteurs soit d’une augmentation de leur libération ou encore d’une diminution de la dégradation des neurotransmetteurs. Un tableau de classification des médicaments de la famille des antidépresseurs est disponible en ressources complémentaires. Surveillance infirmières : Levée d'inhibition → risque suicidaire !!!! Virage maniaque Prise du traitement, efficacité Apparition d'effets indésirables, intolérance, allergie Surveillance du comportement, du sommeil, de l'alimentation (+/- mesures correctives) Amélioration thymique, baisse de l'anxiété → échelle PHQ-9 par exemple Surveillance de la tolérance au traitement +/- prise de constantes, ECG, pesée Surveillance résultats du dosage plasmatique de la molécule lors des bilans sanguins. 4 ©DUCHADEAU Marvin – IFSI U L2 2024/2025 Bibliographie : American Psychiatric Association, Crocq, M.-A., Guelfi, J.-D., Boyer, P., Pull, C.-B., & Pull, M.- C. (2015). DSM 5 Manuel Diagnostique Et Statistique Des Troubles Mentaux. Elsevier Masson. http://archive.org/details/dsm-5-fr-en Bartoli, F., Riboldi, I., Crocamo, C., Di Brita, C., Clerici, M., & Carrà, G. (2017). Ketamine as a rapid-acting agent for suicidal ideation : A meta-analysis. Neuroscience and Biobehavioral Reviews, 77, 232-236. https://doi.org/10.1016/j.neubiorev.2017.03.010 Beck, A. T., Ward, C. 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