Semiology Of The Locomotor Apparatus (Paediatric) PDF
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P. Prades
Hugo Laurent,Colin Guillermin
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This document describes the semiology of the locomotor apparatus, focusing on paediatric examinations including gait, back, knees, and feet. It includes details on examination techniques and potential pathologies.
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28/10/2023 Pr. BELKACEMI UE2 Appareil Locomoteur Hugo LAURENT Colin GUILLERMIN SEMIOLOGIE DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR L’appareil locomoteur permet de se mouvoir dans l’espace. Le corps consiste en un système de colonne vertébrale et de ceintures scapulaire et pelvienne pour relier le tronc aux membr...
28/10/2023 Pr. BELKACEMI UE2 Appareil Locomoteur Hugo LAURENT Colin GUILLERMIN SEMIOLOGIE DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR L’appareil locomoteur permet de se mouvoir dans l’espace. Le corps consiste en un système de colonne vertébrale et de ceintures scapulaire et pelvienne pour relier le tronc aux membres. Ainsi, la clavicule relie le rachis via le sternum aux bras, tout comme le bassin le relie aux membres inférieurs. I. Examen clinique chez l’enfant et l’adolescent • • • Rassurer les parents Anamnèse : - ATCD - Activités physique/sportives - Niveau scolaire - Douleur/gêne (inflammatoire ou mécanique) Examiner l’enfant déshabillé (sous-vêtements) - Faire sortir la famille mais garder un parent - Garder un œil simultané sur la statique des membres inférieurs en même temps que la statique de la colonne vertébrale 1. Examen de la marche Évaluer les 4 phases du cycle de la marche : 1) Attaque du talon 2) Appui palmaire 3) Propulsion avant pied 4) Phase oscillante 2. Examen du dos a. Examen clinique • • Examen visuel - Asymétrie des épaules - Relief scapulaire asymétrique - Asymétrie de plie de la taille Examen penché en avant - Jambes tendues - Examinateur derrière le patient b. La scoliose La scoliose est une déformation tridimensionnelle de la colonne vertébrale/rachis irréductible. À la radiographie on peut observer que le rachis est en S que ce soit de profil ou de face. Cette déformation est non réductible et est caractérise par une gibbosité. Elle entraine ainsi : • Une rotation vertébrale • Une rotation des côtes • Une gibbosité pathognomonique Page 1/13 Par exemple sur cette radio on observe une déformation en S de la colonne. Pour voir la déformation dans l’autre plan on observe les pédicules des vertèbres. Dans certains cas ils apparaissent très bien et sont symétriques ce qui montre que la vertèbre est droite (cercles), alors que sur d’autres vertèbres ils sont asymétriques voir absents ce qui montre que la vertèbre est tournée (rectangle). Un angle est à connaitre c’est l’angle de de Cobb qui se calcule en traçant une droite qui suit le plateau de la vertèbre la plus incliné du dessous et une autre pour la plus incliné du dessous. On calcul l’angle à l’intersection des deux droites, c’est l’angle de Cobb. Cliniquement la scoliose se voit par une gibbosité. Il s’agit du fait d’avoir une omoplate ou une partie des côtes qui forment une bosse dans le dos. Celle-ci est normalement non-visible c’est pourquoi il faut faire pencher le patient en avant pour que le dos soit courbé et se placer derrière lui. C’est un signe pathognomonique de scoliose. Elle est liée aux côtes qui se décalent en arrière puisqu’elles sont fixées aux vertèbres qui ont elles-mêmes tourné. Il faut la différencier de l’attitude scoliotique dans laquelle la déviation est seulement bidimensionnelle et réductible. En effet, en demandant à la patiente de mettre son bassin droit, le dos se réaligne ce qui est impossible en cas de scoliose. 3. La boiterie Il faut examiner le cycle de la marche avec ses 4 phases. La boiterie est un symptôme constituant un motif fréquent de consultation. Les causes sont multiples (étiologies variées), avec une gravité potentiellement importante. Les boiteries chez l’enfant se divisent en deux parties : • Les boiteries traumatiques. • Les boiteries non traumatiques : fébriles ou non fébriles (Infections, tumeurs) - Démarche diagnostique : → 1er signe à éliminer : la fièvre +++ (déterminant le caractère fébrile ou non fébrile de la boiterie). Une boiterie fébrile est une infection ostéoarticulaire jusqu’à preuve du contraire ! → Puis : l’âge de l’enfant. Page 2/13 Il existe différents types de boiterie : • Boiterie d’esquive : elle a pour objectif d’éviter un appui douloureux (ex : une épine dans le panard) - Diminution de la durée de l’appui du côté pathologique - Diminution de la force de l’appui du côté pathologique • Boiterie équilibration : adaptation à une perturbation de l’activité musculaire généralement d’origine neuromusculaire - Accélération du pas sur le côté malade - La jambe malade fait un arque de cercle 4. Examen du genou • • Examen visuel : on regarde si les reliefs de la rotule et de la tubérosité tibiale antérieur sont toujours présents Examen clinique et palpation : Le choc rotulien (= Test du glaçon) On recherche un épanchement intra-articulaire qui diffuserai dans la bourse supra-rotulienne en appuyant sur la rotule. Cet épanchement peut être d’origine traumatique, infectieuse ou inflammatoire. Le test est positif quand on a une sensation de choc de la rotule contre le fémur après avoir exercer une pression sur la rotule (comme un glaçon remontant à la surface). Genu Valgum Les 2 genoux se rapprochent Genu Varum Les 2 genoux s’écartent Dans les 2 cas, il faut regarder s’il y a une asymétrie et/ou une évolution car cela représenterai un signe d’alerte 5. Examen du pied • Examen visuel : on observe la statique du pied (examen debout et examinateur derrière le patient) Les signes Le test Caractéristiques Les signes Caractéristiques Le pied plat • Effondrement de l’arche • Valgus de l’arrière pied • Calcanéum part vers l’extérieur On demande au patient de se mettre sur la pointe des pieds ➢ Si le pied reste plat : non réductible • Jusqu’à l’âge de 6 ans, le pied plat de l’enfant est une déformation physiologique et est réductible • 80% des pieds plats sont d’origine idiopathique et ne sont pas pathologiques • • Le pied creux L’arche du pied est trop creusée 90% des pieds creux sont la conséquence de maladie neurologique comme par exemple la maladie de Charcot qui peut atrophier certains muscles du pied Page 3/13 II. Chez le nourrisson Nouveau-né: De la naissance jusqu’au premier mois de vie Nourisson : Du 1er mois de vie jusqu’à 1-2 ans • • • Rassurer les parents Anamnèse : - Circonstance de grossesse - Terme de la grossesse - Poids à la naissance - Présentation à la naissance (orientation du bébé a l’accouchement) - ATCD familiaux et maladie congénitale Examiner le bébé nu 1. Examen de la hanche On cherche à repérer une instabilité de hanche. • • En condition : il y a une congruence (=emboitement) entre la tête du fémur et le cotyle (=cavité articulaire coxo-fémorale) Luxation congénitale de la hanche (LCH) : Problème de congruence : la tête du fémur glisse vers le haut et sur le côté Une luxation congénitale résulte d’une hyperflexion de la hanche (articulation coxo-fémorale). Cette maladie intéresse les bébés qu’il faut examiner pour la détecter. Pour se faire, le nourrisson est placé en décubitus dorsal afin de mesurer le volant d’abduction. Si sa hanche arrive à s’abducter il n’y a alors pas de luxation, dans le cas contraire, on va voir un déficit d’abduction. Concrètement il faut que l’angle entre le plan sagittal et la cuisse en abduction soit compris entre 70 et 90°. Si l’angle est inferieur a ces limites, on pense à une LCH. La LCH est finalement caractérisée par : - Une instabilité au testing de la hanche - Une asymétrie de l’abduction - Une limitation de l’abduction Page 4/13 La manœuvre d’Ortolani permet aussi de détecter directement la luxation congénitale de hanche. On prend les deux genoux entre les pouces et l’index, le nourrisson étant sur le dos, genoux et hanches fléchis. (Voir la photo). En imprimant un mouvement d’abduction on sent un ressaut de rentrée (hanche luxée) et en adduction on sent un ressaut de sortie indiquant que la tête fémorale est dans sa loge mais est luxable. Une dernière manœuvre existe c’est la manœuvre de Barlow, l’enfant est en décubitus dorsal, l'examinateur tient le bassin d'une main et l'autre main saisit la cuisse en abduction. Pendant que la cuisse est maintenue en abduction, l'examinateur effectue des mouvements antéro-postérieurs à la cuisse du nourrisson. La perception du signe du piston indique l'instabilité et est à chercher si la manœuvre d’Ortolani est négative. 2. Examen des genoux • • Flessum (=flexum) genou : genou trop plié souvent dû à une inflammation du muscle le bébé plie alors le genou par attitude antalgique Recuvertum genou : genou est trop extension Un nouveau-né a les jambes arquées en raison de la position fœtale. Durant la première année de vie, il existe donc un varus physiologique des membres inférieurs. Puis avec la croissance, il y a une inversion de la déviation frontale qui permet aux enfants de se ré-axer en genu valgum cette fois-ci. À l’adolescence, aucun genuvarum ou valgum ne doit subsister : les jambes sont placées dans un axe normal. 3. Examen des genoux a. Malposition (réductible) : À la naissance, le pied de l’enfant peut subir une déformation physiologique due à sa position anténatale, compressé dans l’utérus maternel : c’est le varus équin. Le pied se remet progressivement en place jusqu’à une position anatomique normale : il est donc réductible. b. Malformations (non réductibles) : ▪ Pied Bot = varus équin irréductible ▪ Pied convexe ⇨ La notion de réductibilité permet de différencier une malposition (déformation réductible) d’une malformation (déformation irréductible). c. Marche sur la pointe des pieds : Cette pathologie est tolérable jusqu’aux trois ans de l’enfant. Passé cet âge, il faut évoquer une infirmité motrice cérébral e (IMC). Il est important de se référer aux antécédents familiaux. Page 5/13 III. La croissance de l’appareil locomoteur chez l’enfant 1. Le processus de croissance de l’appareil musculosquelettique selon sa localisation Il existe deux modalités de croissance osseuse : • Ossification membraneuse qui s’effectue à partir du périoste, dans les os plats (crâne et sternum). Le périoste est une membrane souple entourant l’os qui permet une croissance de l’os en épaisseur et donc à la corticale de se développer. Il est épais chez l’enfant et s’affine chez l’adulte. Il n’existe pas de physe au niveau des os plats. • Ossification enchondrale qui s’effectue à partir d’une plaque de croissance. (Plaque de croissance= physe=cartilage de croissance). Il y a deux physes pour la plupart des os : une à chaque extrémité. Elles permettent une croissance en longueur. Les os longs grandissent à la fois par leur périoste et par leur physe (ossification mixte) tandis que les os plats croissent seulement grâce à leur périoste (ossification membraneuse) ⇨ Plaques de croissance : situées au niveau des épiphyses (extrémités des os longs), permettent la croissance en longueur des os longs. ⇨ Croissance apophysaire : une apophyse est une zone d’insertion tendineuse d’un muscle sur l’os, possédant son propre cartilage de croissance. Elle grandit en parallèle avec l’os. La croissance de l’os commence par la mise en place d’un cartilage non-calcifié (donc non-visible à la radio). Des cellules souches migrent par la suite au niveau des épiphyses pour constituer les cartilages de croissance pour croître en longueur. Cette étape nécessitant beaucoup d’énergie, des ainsi que des collatérales se mettent en place pour vasculariser les points d’ossification. Les cartilages étant donc plus vascularisés, des infections hématogènes ou des cellules cancéreuses auront un certain tropisme pour ces derniers. Enfin ces mêmes vaisseaux permettent la libération dans la circulation sanguine des cellules matures issues de l’hématopoïèse. Page 6/13 2. Le processus de croissance de l’appareil musculosquelettique selon sa localisation La plaque de croissance est composée au niveau histologique de plusieurs couches : • La couche germinative (=réserve) • La couche proliférative (=série) • La couche hypertrophique (=vacuolisation) • La couche de mort cellulaire (apoptose = dégénérative) : la cellule avant de mourir se charge en hydroxyapatite tricalcique qui permet la calcification de l’os • Le front d’ossification avec des ostéoblastes et ostéoclastes. La plaque de croissance a une fonction continue mais est influencée par : • Les contraintes mécaniques : Elles sont nombreuses et vont impacter le fonctionnement. Les facteurs mécaniques chez un enfant capable de marcher stimulent le cartilage de croissance et participe à la croissance des os. Ce ne sera pas le cas chez un enfant en fauteuil qui grandira donc différemment. • Les facteurs endogènes hormonaux : notamment la GH et des hormones du métabolisme comme les hormones thyroïdiennes qui favorisent la croissance. Au contraire, les hormones sexuelles (œstrogènes) à la puberté vont ralentir puis arrêter le travail de la physe, c’est ce qu’on appelle la stérilisation des cartilages. • Les facteurs exogènes généraux : Les pathologies (tumorales), infections, inflammations, ou traitements (ex corticothérapie) peuvent être responsables d’un ralentissement de la croissance. Les cartilages de croissance étant plus fragiles que l’os, les fractures chez l’enfant se font volontiers à ce niveau. 3. Croissance des apophyses (le prof est passé rapidement dessus mais on le laisse pour les gros malades qui se flagellent au travail) L’apophyse est un relief osseux permettant des insertions musculaires et tendineuses (trochanter pour le fémur et épicondyle pour l’humérus). On y retrouve : • Des noyaux d’ossification secondaires • Une ossification enchondrale (grâce à un cartilage de croissance) excentrique • L’insertion de tendons et de muscles. Elle correspond à une plaque de croissance. C’est donc une zone de faiblesse qui risque de subir des ruptures lorsqu’elle est trop sollicitée notamment chez les enfants sportifs où la contrainte musculaire est très importante au niveau des apophyses. Page 7/13 Exemple de pathologie apophysaire : Les ostéochondroses sont des pathologies des physes. Un exemple d’ostéochondrose donné est l’apophysite tibiale antérieure qui touche la tubérosité tibiale antérieur (TTA) ou s’insère le tendon rotulien. Les symptômes so nt le gonflement, la rougeur (parfois), douleur (+++) à la palpation et après les activités qui cède au repos (horaire mécanique) ainsi que des rétractations tendineuses. On peut réaliser des examens complémentaires : radiologique et biologique. 4. Cinétique de croissance La vitesse de croissance des os suit l’évolution de l’enfant mais reste différente de la croissance elle-même. Elle varie en fonction de l’âge et n’est pas homogène (la vitesse de croissance est moindre vers 2-3 ans, mais devient beaucoup plus importante chez un enfant de 5-10 ans). Cette vitesse est conditionnée par les changements hormonaux puisque le pic de la vitesse de croissance se déroule à la puberté. La cinétique de croissance commence dès la première année de vie, mais la vitesse de croissance diminue avec le temps. Avant la puberté (Chiffres à ne pas apprendre) : 1ère Année : Taille multipliée par 1,5 (soit +25 cm) et poids multiplié par 3. Pic de croissance homogène De 1 à 5 ans : Vitesse de croissance ralentie et passe de 1cm/mois à 0,5. À 5 ans la taille est multipliée par 2. Pic de croissance homogène De 5 à 10 ans : Vitesse de croissance lente et hétérogène/ asymétrique de 0,5 cm/mois (2cm/an sur le tronc et 4cm/an sur les membres). Identique pour filles et garçons À la puberté : Pendant 12 à 18 mois, c’est la croissance des membres inférieurs qui domine. Puis inversion du rapport de croissance au profit du tronc qui grandira alors plus vite. La croissance se fait d’abord en longueur (colonne vertébrale) puis en largeur (cage thoracique) Ensuite, de 11 à 13 ans chez la fille et de 13 à 14 ans chez le garçon, on peut noter une accélération brutale de la croissance ainsi que le développement des caractères sexuels secondaires. En résumé : La croissance est dite « asynchrone » en privilégiant en premier lieu celle des membres inférieurs puis celle du tronc (en longueur puis en largeur). IV. La croissance de l’appareil locomoteur chez l’enfant 1. Évaluation de l’âge osseux L’âge osseux est un reflet de la croissance osseuse. Ainsi, situer l’enfant sur une courbe de croissance est un outil permanent. Si l’âge osseux est décalé par rapport à l’âge civil il s’agit d’un. Par exemple, un enfant de 11 ans peut avoir un âge osseux 10 ans et demi. En pratique, l’évaluation de l’âge osseux est effectuée par le radiologue. En fonction de l’apparition des noyaux d’ossification dans les os, on peut donner un âge osseux. Connaitre l’âge civil ET l’â ge osseux (maturité osseuse) permet d’orienter le traitement. Page 8/13 ❖ Méthode de Greulich et Pile : Sur une radio de la main et du poignet : On évalue l’âge osseux en fonction du nombre de noyaux ossifiés (opacités à la radio) au niveau des os du carpe. Plus il y a de noyaux distaux ossifiés, plus l’âge osseux est avancé. Lorsque le sésamoïde du pouce gauche apparait, l’enfant a au moins 13 ans. ❖ Méthode de Sauvegrain et Nahum Sur une radio du coude : On évalue l’âge osseux : en fonction de la présence de chacun des 6 noyaux d’ossification (devenus opaques à la radio) : condyle latéral, tête radiale, épitrochlée, trochlée, olécrâne, épicondyle latéral. Il y a ensuite la cotation des différents paramètres morphologiques puis report sur la courbe pour déterminer l’âge osseux. 2. Maturité du rachis : test de Rissser(+++) Sur le pourtour de la crête iliaque se trouve un cartilage de croissance qui n’est cependant pas visible à la radio n’étant pas calcifié. Avec le temps, ce cartilage va s’ossifier de l’extérieur vers l’intérieur. Ainsi le test de Risser consiste à apprécier l’apparition de noyaux d’ossifications au niveau iliaque afin de pouvoir déterminer l’âge osseux de l’enfant. Avec ce score on peut déterminer la croissance résiduelle (celle qui reste avant d’atteindre la taille définitive). Pour R0 il restera 5cm, pour R4 1cm et pour R5 = 0 cm soit la fin de la croissance. Ainsi lors de pathologies ou de traitements lourds (chimiothérapie), si la taille résiduelle est importante, il faudra prévoi r un moyen de pallier le retard de croissance causé. Il est utilisé dans la scoliose et permet aussi de voir si la croissance est terminée ou non Page 9/13 Risser 0 : Noyau d’ossification existant mais cartilagineux : donc rien de visible au-dessus des crêtes iliaques. Il reste encore 5 cm de croissance. Risser 1 : Apparition du 1er tiers du noyau d’ossification. Il reste encore 4cm de croissance et c’est le début de la puberté. Risser 2 (adolescence) : Apparition du 2ème tiers. Il reste 3 cm de croissance. Signal des premières règles (ménarches) et donc ralentissement de la croissance. Risser 3 : Apparition du 3ème tiers. Il reste 2 cm de croissance. Risser 4 : Croissant osseux bien visible. Présence d’un espace vide entre noyaux d’ossification et crêtes iliaques (structures séparées, distinctes). Il reste 1 cm de croissance. Maturité osseuse avancée à partir de ce stade. Risser 5 : Fusion des noyaux d’ossification aux crêtes iliaques (plus d’espace vide entre les deux structures) : tout est ossifié. 3. Puberté : repères et classification (de Tanner) On peut noter une accélération de la croissance jusqu’à 1cm/mois. Le début de la puberté se manifeste par : • L’apparition des premiers poils pubiens et le gonflement du mamelon chez la fille • Augmentation et changement de l’aspect de la verge et des testicules chez le garçon. Une fille réglée commence sa puberté 2 ans avant les premières règles (ménarches). Elles apparaissent aux alentours de Risser 2 et caractérisent la phase descendante du pic de croissance. Ces repères (pilosité pubienne et axillaire, développement des seins et testicules) permettent d’établir les différents stades de puberté selon la classification de Tanner. La puberté (= passage au stade Risser 1) se fait : ▪ à 13-14 ans chez les garçons. ▪ à 11-13 ans chez les filles. La proportion tronc / membres inférieurs est quasiment la même pour un Risser 0. Ainsi, la croissance des membres est favorisée pendant cette période. Au passage Risser 1 au début de la puberté, il y a une reprise différen tielle de la croissance en faveur du tronc (inversion du rapport de croissance). En effet, on prend 4 cm en taille assise (tronc) et seulement 1,5 cm pour les membres inférieurs. Ainsi, les garçons gagnent 20 cm après le début de la puberté contre 18 cm pour les filles. La classification de Tanner est utilisée en orthopédie pour comparer l’évolution des caractères sexuels par rapport à celle du système osseux afin de notifier toute discordance. V. Traumatologie du cartilage 1. Décollements épiphysaires Page 10/13 Les décollements épiphysaires sont des fractures survenant au niveau du cartilage de croissance (situé entre la métaphyse et l’épiphyse, c’est une zone de faiblesse). Elles se localisent plus précisément au niveau de la couche hypertrophique, zone la plus fragile de la plaque de croissance, qui subit de nombreuses contraintes mécaniques. Les décollements épiphysaires sont les fractures les plus fréquentes chez l’enfant. 2. Ostéochondroses L’ostéochondrose est une maladie des apophyses diagnostiquée surtout chez les enfants très sportifs. Ce sont les muscles qui exercent des contraintes excessives et répétées au niveau des apophyse qui seront à l’origine de cette maladie. En cas d’ostéochondrose le patient ressent des douleurs. Les douleurs sont plutôt mécanique chronique. 3. Ostéochondrites Les ostéochondrites sont des pathologies articulaires et épiphysaires propres à l’enfant. La répétition de microtraumatismes au niveau de l’épiphyse entraine une altération de la vascularisation sanguine de l’os. Il s’agit donc d’un trouble ischémique provoquant la nécrose de l’épiphyse de l’os. Les douleurs sont plutôt inflammatoire aiguë. La symptomatologie est mécanique et parfois bruyante avec une articulation gonflée et inflammatoire. On peut avoir des ostéochondrites parfois fluxionnaires et invalidantes. Cette maladie nécessite souvent la réalisation d’imagerie complémentaire comme une IRM ou une TDM. Le pronostic articulaire peut être mis en jeu (le cartilage articulaire, situé au-dessus de l’os nécrosé, s’affaisse), nécessitant parfois un traitement chirurgical. On voit bien que l’articulation sur l’image est grignotée. 4. Physiopathologie des infections ostéoarticulaires de l’enfant Chez l’enfant, la plupart des infections ostéoarticulaires résultent de la dissémination hématogène de bactéries circulantes qui se fixent sur la métaphyse de l’os. Les étapes de la diffusion sont : - Lacs veineux métaphysaires, thrombophlébites - Zone d’immunotolérance - Abcès et nécrose - Diffusion sous périostée et veineuse vers l’articulation Les bactéries venant de la sphère ORL (staphylocoques, streptocoques...) peuvent en cas d’immunosuppression voyager dans le sang et vont se fixer dans les zones riches en vascularisation comme les cartilages de croissance. Le cartilage de de croissance a plus de chance de s’infecter due à sa riche vascularisation • a. Formes cliniques et signes associés : Arthrite = infection de la synoviale (cavité articulaire). Page 11/13 • • • • • • Ostéomyélite = infection osseuse au niveau des plaques de croissance (hypervascularisée). Signes cliniques : douleur à la palpation ostéomédullaire + boiterie + fièvre Les bactéries se développent dans les lacs veineux métaphysaires. Elles peuvent ensuite migrer vers l’épiphyse et pénétrer dans l’articulation : c’est l’ostéo-arthrite. Certaines ostéomyélites sont aussi des ostéoarthrite car l’infection s’est propagée dans la capsule articulaire Ostéoarthrite = infection métaphysaire et articulaire b. Diagnostic : Syndrome infectieux généralisé : Parfois frustre (= qui donne peu de signes cliniques, peu d’immunité) Température à 38,5 °C sauf si septicémie Altération de l’état général chez le nourrisson Syndrome biologique inflammatoire (NFS, VS, CRP, PCT), orosomucoïdes Signes locaux inflammatoires : Gonflement - Rougeur - Augmentation de la température locale Syndrome physique : douleur à la palpation circonférentielle de la métaphyse et à la mobilisation articulaire Syndrome fonctionnel : boiterie, impotence totale (ne pas utiliser le membre) c. Imagerie Les techniques d’imagerie utilisées pour diagnostiquer les infections sont : • La scintigraphie osseuse : l’enfant fixe forcément avec les cartilages de croissance mais il faut bien regarder si cette fixation est bien symétrique, sinon il faut évoquer une infection • Radiographie • Scanner • IRM d. Complications • • • Abcès : intra-osseux, sous-périostés, musculaires. Il s’agit déjà d’une complication. Ostéite chronique (à bas bruit) : équilibre entre développement de la bactérie et défense immunitaire Troubles de croissance VI. QCM d’entraînement QCM1 : À propos de la cinétique de croissance, cochez la (ou les) proposition(s) exacte(s) A : Le pic de la vitesse de croissance se déroule durant la première année de vie. B : La puberté commence à Risser 1. C : Les ménarches ont lieu à Risser 1. D : La fonction de croissance est continue mais diminue avec le temps. E : La croissance privilégie d’abord le tronc puis les membres. QCM2 : À propos des troubles des membres inférieurs pendant l’enfance, cochez la (ou les) proposition(s) exacte(s) A : Durant la première année de vie, les jambes sont en genu valgum avant de se positionner en genu varum. B : Avant l’âge de trois ans, la cause la plus probable de boiterie non traumatique est la synovite aigüe transitoire. C : Selon la classification de Harris et Salter, le décollement épiphysaire III correspond à une fracture métaphysaire. D : La scoliose est une déformation tridimensionnelle non-réductible du rachis tandis que l’attitude scoliotique correspond à une déviation bidimensionnelle réductible. E : La présence de graisse à la face interne des cuisses peut mimer un genu varum chez les enfants qui n’existe pas dans la réalité. Page 12/13 QCM3 : A propos de la croissance de l’appareil locomoteur : A : L’ossification membraneuse s’effectue a partir du périoste qui est une plaque de croissance B : La plaque de croissance a une fonction continue influencé par des contraintes mécaniques, des facteurs endogènes comme mes hormones et des facteurs exogènes C : A la puberté la croissance se fait d’abord en largeur (cage thoracique) D : Si sur une radio on voit l’os sésamoïde, alors la personne à au moins 13 ans E : lorsqu’il y a un signal des premières règles au stade Risser 2, il reste 2 cm de croissance QCM4 : A propos de la scoliose : A : L’attitude scoliotique est une déformation tridimensionnelle du rachis et est irréductible B : La scoliose est caractérisée par une unique rotation des vertèbres C : La gibbosité n’est pas un signe spécifique de la scoliose D : Le test de Risser peut être utilisé dans le cadre d’une scoliose E : Toutes les réponses sont fausses Correction QCM1 : A : FAUX Le pic de vitesse de croissance se déroule lors de la puberté. B : VRAI C : FAUX : Les ménarches ont lieu à Risser 2 D : VRAI E : FAUX : La croissance privilégie d’abord les membres puis le tronc. QCM2 : A : FAUX D’abord genu varum puis genu valgum puis disparait avant l’adolescence. B : FAUX La cause la plus probable est l’arthrite. C : FAUX Il s’agit d’un décollement épiphysaire avec fracture épiphysaire. D : VRAI E : FAUX la présence de graisse à la face interne des cuisses peut mimer un genu valgum. QCM3 : A : FAUX Périoste = membrane B : VRAI C : FAUX D’abord en longueur D : VRAI E : FAUX Il reste 3 cm QCM4 : A : FAUX : Attitude scoliotique = déformation 2D + réductible Scoliose = déformation 3D + irréductible B : FAUX : Rotation vertébrale, rotation costale et gibbosité C : FAUX : Gibbosité est spécifique d’une scoliose D : VRAI E : FAUX Page 13/13