Histoire des Idées Politiques Anciennes - Cours PDF

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Université de Rennes 1

Solen Dollet

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histoire des idées politiques philosophie grecque politique antique histoire

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Ce document présente un cours sur l'histoire des idées politiques anciennes, se concentrant sur la Grèce antique et les contributions de philosophes clés comme Platon et Socrate. Il explore les concepts fondamentaux de la politique, de la démocratie et de la philosophie dans cette période historique. Le cours souligne le lien entre la philosophie et la politique dans la Grèce antique.

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Histoire des idées politiques anciennes PARTIE I. Les fondations helléniques Entre le 8^ème^ siècle et le 4^ème^ siècle avant JC  Grèce dite archaïque. Deux actes fondateurs presque simultané : **1. L'invention de la cité** (polis) comme **communauté politique régie par la loi** (Nomos)  **Inve...

Histoire des idées politiques anciennes PARTIE I. Les fondations helléniques Entre le 8^ème^ siècle et le 4^ème^ siècle avant JC  Grèce dite archaïque. Deux actes fondateurs presque simultané : **1. L'invention de la cité** (polis) comme **communauté politique régie par la loi** (Nomos)  **Invention de la politique mais surtout de la démocratie**. Epoque avec **politique extrêmement agitée**  régimes se succèdent : bcp de réformes, de coups d'état. Époque où la Grèce est morcelée, elle n'arrive pas à s'unifier = « le pan hellénisme » Expérimentation de nouvelles formes d'organisation politique  en Grèce et surtout à Athènes, c'est le citoyen qui est mis au centre. Grandes réformes de **Salon**, de **Clisthène**. Affaires communes qui se dvlpent : *domaine qui engage les citoyens aussi bien dans l'ecclésia que dans l'Héliée (tribunaux). Domaine où les affaires doivent être réglées ensemble*. Les affaires privées (= oikos) relèvent quant à elles de chaque maisonnée. La cité repose sur l'égalité tandis que l'oikos (= les affaires privées) repose sur l'inégalité. **2.** **L'avènement de la philosophie** : relève de la **raison** (logos qui veut aussi dire discours)  raison qui se libère des mythes, des croyances.... Emancipation des traditions.  La philosophie est une activité critique à Athènes = **faculté de juger la raison.** La raison trace la voie vers la science, vers la connaissance. Mais elle définit aussi des règles de la vie sociale, des lois. Elle permet des **rationnaliser les normes**  Rôle important à jouer dans la politique = la cité a besoin de stabilité, de lois stables. **La philosophie s'intéresse, à cette époque, à la politique, à la forme de gouvernement, mais aussi à la justice** (égalité ou justification des inégalités). Lorsqu'une cité devient une démocratie, elle repose sur des **citoyens égaux sur le plan politique mais aussi sur la discussion** (débats, défense de son PDV, argumentation)  c'est l'argumentation raisonnée qui emporte l'adhésion  **Peitho** (déesse de la persuasion) représente la discussion, opposée à la violence. Les sophistes (philosophes, maitres théoriques) vont exercer une influence considérable car l'art de la rhétorique est essentiel au sein de la démocratie athénienne. L'élaboration d'une réflexion rationnelle sur la politique est nécessaire  c'est la façon de gérer la politique. Important car elle ne concerne pas simplement la gestion mais comprend aussi ce que les Grecs appellent le bien vivant =\> Bien vivre ce n'est pas vivre bien. Cette notion a une **connotation morale très forte** = la politique, à cette époque, ne peut pas être déconnectée de cet ensemble de valeur qui touche aux Biens, au Juste, au Vrai. **Faire de la politique ce n'est pas simplement délibérer mais plutôt BIEN délibérer.** - Le bonheur est pour les Grecs une affaire publique (et non privée comme pour nous). **Jean pierre Vernant** décrit le régime politique de la pensée : *« les grecs sont pour nous en même temps familiers et étrangement lointains »*  les grecs sont si loin de nous mais aussi si proches (notamment sur le plan politique). Toutes nos questions actuelles ont été posées par les philosophes grecs (ex : quel est le rôle de l'éducation) La notion d'individus conçue lors du siècle des Lumières mais aussi dans l'époque révolutionnaire, dans sa singularité, porteur de droits, de liberté, d'égalité, n'existe pas en Grèce. **B. Constant**, *De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes*  2 modèles différents : l'un porté vers la **morale, la cité, la politique, le bien commun** et l'autre tourné vers les **jouissances privées**. Il y a donc d'un côté la politique et de l'autre la société civile où nous essayons de nous épanouir par nos activités. **CHAPITRE 1 Platon : pouvoir et vérité** **Platon** (- 427 à -- 347) est décédé vers 80 ans. **Arendt** considérait **Platon** comme le père de la philosophie politique, le père de la métaphysique. Pareil pour **Levi Strauss**  Tout ce qui suit l'œuvre de **Platon** sur la politique n'est qu'un commentaire de son œuvre selon **Alfred White Head** Platon parle de la **théorie des Idées ou des Formes** : première grande construction idéaliste de l'histoire de la philosophie  *Théorie selon laquelle la connaissance ne peut se fonder sur la réalité, sur les objets du monde sensible. Ces objets sont changeants, instables, trompeurs et sont relatifs à nos sens et nos perceptions.* **Platon** imagine une essence qui est à l'inverse éternelle, immuable, qui subsiste en soi. Il existe le Beau en soit, un Vrai en soi....  C'est une anthologie : réflexion de la nature au sens de l'essence. L'être est ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est =\> c'est sa nature. *« Ce sans quoi une chose ne serait pas ce qu'elle »* est selon **Spinoza**. **Platon** a transformé la philosophie en un système métatiste (métaphysique = au-delà de la nature)  il existe des vérités premières que notre raison (logo) peut découvrir. Il peut retranscrire la nature en lois, en ordres. Il s'agit donc d'une dualité entre le monde supra lunaire et le monde sensible qui repose sur une coupure. Distinction entre l'âme et le corps. Il faut envoyer promener le corps selon **Socrate**  quand l'âme resonne le plus parfaitement c'est lorsque ne viennent pas la perturber toute sorte de plaisirs (la vision, l'ouïe...) A partir de la théorie des formes, **Platon** définit sa notion de philosophie : pour lui, c'est la recherche de la vérité. Il faut découvrir, saisir, l'essence des choses. C'est à la fois d'opinions et de tout discours d'autorité qu'il faut non pas s'émanciper totalement mais qu'il faut soumettre à l'examen de la pensée.  **La raison philosophique** : *se déploie dans le dialogue, dans un espace qui est celui du débat. C'est une raison critique.* Une telle démarche a été pensée par bcp comme un **radicalisme philosophique**. **Platon** a prétendu faire un discours universel, à la validité générale. Un discours qui est reçu dans le vrai, qui va s'imposer comme vrai. **Ce discours distingue ce qui est rationnel de ce qui ne l'est pas.**  **François Chatelet** exprimait que cette pensée était une *« ambition démesurée »* mais aussi *« une responsabilité exorbitante ».* Pour **Popper**, cette démarche est l'une des origines du totalitarisme. **Socrate** n'est pas l'homme d'un système dogmatique, absolu  il n'a pas fait de la raison un nv dogme. *« Connais-toi toi-même* « = Gnoti seauton : émancipation des déterminismes extérieures. **Socrate** apprend la mesure. **Alain** (philosophe radical) insistait sur le contraste entre le disciple et le maitre  parlait d'un choc des contraires pour parler de **Socrate** et de **Platon**.  *« Ce n'est rien de toi »* megen agan Il est convenu de dire que **Platon** est le porte-parole de **Socrate** (**Socrate** qui n'a laissé aucun écrit et n'a fondé aucune école)  les textes de **Platon** représente une voie d'accès privilégiée à sa pensée. Ce ne sont pas les seuls mais ils sont importants.  Il y a donc un **Socrate** historique (qui se tourne vers les affaires humaines selon **Xénophon**) et un **Socrate** selon **Platon** Si on considère que la pensée de **Socrate** correspond aux premiers dialogues (écrit par **Platon**), on pourrait penser que le **Socrate** de **Platon** a pu être construit comme une appropriation, une instrumentalisation. Il devient alors le porte-parole de **Platon**. L'apport de **Platon** est un nouveau projet politique qu'il porte. Il veut découvrir la cité où règne la justice.  Quelle cité peut accomplir le bonheur à la fois de l'homme et de la cité ? **Platon** met ses idées à l'épreuve de la réalité politique. A noter qu'il meurt en écrivant son ouvrage *Les Lois* Question de l'unité de l'œuvre  28 dialogues, une dizaine de lettres : ici pensée fluctuante qui s'est frottée à la réalité. **Platon** a une aversion envers la démocratie athénienne. Il **propose une nouvelle société**. I. Le procès de l'Athènes démocratique L'adolescence de Platon se déroule pendant la guerre Péloponnèse qui oppose Athènes et les Perses. Opposition d'Athènes et de Sparte (vertueuse). Guerre de 27 ans 431 à 404 av JC  Athènes est vaincue et perd son hégémonie, la maitrise des mers. La haine envers Athènes était immense à l'époque notamment celle émanant des peuples qu'elle a persécuté. **Thucydide** parle du caractère tyrannique du Gouv athénien à l'égard de ses alliées.  **Le pouvoir d'Athènes et fondé non par sur le droit mais sur la force.** *Dialogue de Mélos* : dénonce la brutalité avec laquelle Athènes a réglé une question politique : Les habitants de Mélos veulent rester neutre.  Tous les hommes capables de se battre ont été exécutés et les enfants et femmes, réduits en esclavage. Les diplomates répondent qu'une loi de la nature fait que toujours, *« si on est le plus fort, on commande ».* Pour les athéniens, à l'extérieur, la justice s'applique entre forces égales et le plus fort l'emporte sur le plus faible. Guerre civile (oligarques vs démocrates) qui déchire Athènes sur la redistribution des terres. Polemos = guerre externe  Platon justifie cette guerre en ce qu'Athènes lutte contre des barbares Stasis = guerre interne  Platon veut une unification de la Grèce et non pas des oppositions entre les Grecs. Equilibre social vole en éclats  nouveau régime imposé par Sparte pour démanteler l'Athènes démocratique : oligarchie (= Gouv d'un petit nombre)  la tyrannie des 30 qui durera un an. De cette défaite amère subie par Athènes et de cette tentative d'abattre la démocratie, Athènes en sort ébranlée. Son régime est aux abois. A. Désordre politique et crise morale 1. La mort de Socrate 399 avant JC : mort de **Socrate**. C'est un traumatisme pour **Platon** qui le connaissait depuis 8 ans  se détourne de la politique  Il veut **dénoncer les responsables cad les hommes politiques**. Trois chefs d'accusation formulés contre Socrate : A. - Accuser de corrompre les jeunes gens - De ne pas croire les dieux auquel croit la cité - De leur substituer des divinités nouvelles - Procès en impiété (bcp basé sur la question religieuse) **Socrate** est jugé par l'Héliée (dont les 500 membres sont tirés au sort)  la peine aurait pu être l'exil. Mais **Socrate** provoque les juges. Il faut savoir que l'accusé peut proposer une peine. Et **Socrate** propose d'être nourrit au prytanée qui est un honneur réservé aux vainqueurs des jeux olympiques. Il se considère comme *« le bienfaiteur de la cité ».* *« Aucun mal ne peut toucher un homme de bien, ni pendant sa vie ni pendant sa mort » « les dieux ne se désintéressent pas de son sort »* affirme **Socrate**. Après ce discours, il est condamné à s'empoisonner. Alors qu'il aurait pu s'évader, il refuse car l'évasion revient à commettre une injustice et *« il vaut mieux subir une injustice que de commettre une injustice ».* - L'obscurantisme, la jalousie, le ressentiment sont pour **Platon** les véritables raisons de la condamnation à mort de **Socrate**. Réaction conservatrice à la suite de la défaite d'Athènes  il faut des coupables à la situation puérile d'Athènes. Et cette réaction frappe à tort ceux qui sont considérés comme ayant fragilisés et minés les fondements du régime. Fragilisés notamment par les critiques. **Socrate** est accusé de remettre en cause les lois ancestrales. Il estime que la justice surpasse la loi, affirmation inaudible pour les athéniens. **Socrate** va même jusqu'à dire qu'on peut se passer des lois lorsque les philosophes sont au pouvoir. - Socrate meurt de l'échec de la démocratie. **Bloom** disait que l'exécution de **Socrate** signifie que **la condition de la cité athénienne est d'être hostile à la philosophie car c'est une activité très dangereuse**. Les athéniens ne sont pas prêt à écouter un philosophe qui n'est pas venu pour détruire ni saper mais pour sauver ! Pour **Platon**, tous les régimes sont conduits à dépérir. 1. Un régime politique vicié, une cité décadente **Iségorie** = *liberté de parole des citoyens*  veut dire parler en public donc dans l'agora. **Isonomie** = *égalité devant la loi mais aussi égalité politique*. La démocratie athénienne est basée sur : - **Le tirage au sort** notamment des membres de la Boulée et de l'Héliée. (35 000 à 40 000 citoyens sur 400 000 hbts). - **La rotation des charges** : Durée des mandats très courte (d'un à deux ans). - **La Reddition des comptes** : tout titulaire d'une charge publique peut être mis en accusation et doit rendre des comptes devant les tribuns. - Et le fait que **seuls les stratèges sont élus**. Pour **Platon**, confier le pouvoir à une foule ignorante, à des citoyens interchangeables (tirage au sort des premiers venus), c'est livrer la démocratie au hasard. Dans le dialogue de **Protagoras**, **Platon** réfute l'idée d'une compétence politique universelle  selon **Socrate**, la vertu politique peut être enseignée et être transmise. Pour **Platon**, il n'existe pas de compétence politique universelle mais il existe un art de gouvernement (qui ne s'enseigne pas comme le font les sophistes). Pour **Platon**, **la démocratie est viciée dès qu'elle confie le pouvoir à des citoyens ignorants**. Liberté pour **Platon** c'est *« l'absence de contraintes, du commencement à la fin ».* Athènes confond deux formes d'égalité : l'égalité arithmétique (au fondement de la cité athénienne : on distribue aux égaux et aux inégaux, une sorte d'égalité) et l'égalité géométrique (l'égalité que défend **Platon** : système qui introduit une hiérarchie et qui donne plus à ceux qui ont plus).  **Platon** rejette la loi de la majorité. **Il est partisan de l'inégalité politique**. **L'inégalité politique trouve sa source dans une sorte d'inégalité naturelle.** Démocratie est un régime non naturel issu de la guerre ou de conflits. La démocratie nait de l'oligarchie car le peuple ne supporte pas que les riches aient le pouvoir. Mais cette démocratie laisse place à l'anarchie où la violence peut l'emporter. Et de cette anarchie peut naitre la tyrannie. **Platon** estime que ce type de régime est **un régime qui libère la violence**. Démocratie instaure une sorte de **relativisme des valeurs**  on inverse le bien, le mal / le vrai, le faux  l'homme de la république chez **Platon** est un **homme perverti par la démesure, l'hubris**. La chute de la démocratie athénienne tient à très peu de choses et n'est en fin de compte qu'un cas de justice. A. La responsabilité des sophistes 1. Art rhétorique et art politique Influence que **Platon** considère comme délétère.  L'influence des sophistes repose sur le discours, sur la liberté de parole. Les sophistes ont joué un rôle dans la démocratie athénienne car ils ont enseigné la politique. **Gorgias** parle d'*« un lieu où la parole est le plus libre ».*  Techniques particulières pour protéger la parole dont la rhétorique (il va falloir bien parler). **Platon** considère que les sophistes ne sont pas des vrais philosophes. Il oppose le sophiste (= celui qui enseigne un savoir pratique, utile) et le philosophe. Pls sophistes célèbres : **Protagoras, Gorgias et Thrasymaque** (*« ma profession est le savoir. »*). Ce sont les premiers profs de métier qui vont enseigner les connaissances. **Platon** dit que le philosophe est amoureux de la sagesse et de la liberté. Les sophistes manient l'art de bien dire tandis que les philosophes manient le dire vrai. Par la maitrise de la rhétorique, les sophistes vont gagner les passions du peuple, gagner ses faveurs. Ils usent des discours pour **promouvoir l'injustice et non la justice comme le philosophe**. Les sophistes changent de discours fréquemment  tout s'inverse en son contraire. **Les sophistes enseignent à soutenir n'importe quelle thèse** (même les plus immorales). Les sophistes sont des négociants en science. Il n'y a pas d'éducation comme de nos jours. Il faut alors faire appel aux sophistes. Si le terme de sophiste a revêtu une connotation péjorative on le doit à **Socrate** mais aussi à **Aristophane**. Pensée sophistique semble devoir être connue dans un prisme déformatant partiel. **Certes les sophistes ont écrit mais ils n'ont presque rien laissé.** Il y pls générations de sophistes : - D'un côté les vieux maitres, 5^ème^ avant JC - De l'autre, les modernes. **Grammatis, le sitariste et le pédotribe**  idéal de l'éducation athénienne (savoir livre et écrire, savoir-faire de la musique et du sport). A part cela, rien n'est enseigné. **Les sophistes vont donc venir former et partager leur enseignement en matière de débat et d'argumentation qu'il faut maitriser à Athènes**. **Protagoras** écrit l*'Antilogie *qui est la pratique des discours opposés ou les discours doubles = les sophistes enseignent à la fois la thèse et l'antithèse. Ils enseignent la défense, l'accusation, le blâme, l'éloge. Confrontation dialectique qui est capable de retourner tous les arguments. **Protagoras** travaille avec **Périclès** sur des arguments. Le sophisme permet de penser non pas de manière morale mais de façon logique. *« Rendre le plus faible des deux arguments le plus fort ».* =\> Forme de pratique de méthode dialectique qui considère même que certes **la maladie est mauvaise pour le malade mais elle est bonne pour le médecin**.  Cette pensée échappe à **Platon** tout comme à **Aristote**. Zeus, inquiet pour notre espèce envoie Hermès pour apporter aux hommes, deux sentiments : **la pudeur et la justice** (Le mythe de prométhée) afin qu'il y ait de **l'amitié et des liens créateurs d'harmonie**. Dans ce cas-là, Zeus a envoyé aux hommes la politique pour que les hommes puissent s'unir et vivre ensemble. Et cet art politique est offert à tout le monde (ce sur quoi **Socrate** était contre). Les sophistes vont être ceux qui vont enseigner l'art politique pour la première fois.  Etablissement d'une constitution par les sophistes. **Protagoras** était favorable à une démocratie. *« Tous se doit de participer à cette vertu sans quoi il n'y aurait pas de citoyens ».* 1. Une nouvelle morale Les sophistes sont accusés par leurs détracteurs d'opérer ce renversement des valeurs. **Protagoras** dit que *« l'homme est la mesure de toute chose ».* Il ajoute *« pour celles qui sont, mesure de leur être, pour celles qui ne le sont pas, mesure de leur non être ».* **Protagoras** aura écrit un traité sur la vérité  la connaissance a pour principe l'opinion, la sensation, la subjectivité humaine. Cette connaissance est toute relative puisque c'est l'homme qui est à l'origine. S'opposent **l'Empirisme** (= l'expérience révèle la vérité) **et le relativisme** (= chacun a sa vérité)  thèse discutée par **Platon** dans le Cratyle et dans le Théétète : deux conceptions qui s'opposent : **Protagoras** qui dit que l'homme est la mesure de toute chose et **Platon** dit que les objets relèvent du paraitre. La connaissance se transfère à nos sens par la voie du paraître, dualité entre le monde du paraitre qui est un monde d'erreurs et le monde des idées qui est celui de la vérité. Le monde le + stable = monde des idées Pour **Protagoras**, il n'y a pas de vérité mais il y a des jugements, opinions. **L'idée d'utilité se substitue à celle de vérité**. Cette idée de Protagoras va permettre à **Platon** de préciser sa métaphysique. **Protagoras** dit que *« pour ce qui est des dieux, je ne peux savoir ni qui ils sont, ni qui ils ne sont pas ni quel est leur aspect »*  tiré d'un traité sur les Dieux. C'est l'**augustinisme** (= doute de l'existence des dieux) Or ce discours est pour les athéniens, un discours impie. La place de la religion est indissociable de la vie de la cité (polis). **Les dieux protègent la cité et sont au fondement des croyances, de la morale athénienne.** **Protagoras** fait presque un crime d'état et il sera forcé à l'exil. **Cicéron** dit que son ouvrage a d'ailleurs été brulé. **Prodicos** considère tout bonnement que *« les divinités sont des inventions humaines »* car les hommes craignent ce qu'ils n'arrivent pas à expliquer et ils adorent ce qu'il leur permet de vivre. **Platon** dit que *« dieu est pour nous la juste mesure de toute chose »* en réponse à **Protagoras**. Deux pôles radicalement opposés dans la philo : l'humanisme et idéalisme. Un des pères du sophisme c'est **Gorgias** défend l'anti ontologisme : *« il n'est rien. D'ailleurs, si c'est, c'est inconnaissable et ce n'est pas montrable aux autres ».* **Gorgias** a écrit *le Non être*. C'est possible qu'il n'y ait rien. Il est vain de prouver scientifiquement quelque chose (opposé à la théorie des formes = intelligible car on peut voir la vérité). **Les conceptions des sophistes ont des incidences sur les définitions de la justice**. *Ex :* **Protagoras** : si la mesure des choses est l'homme, alors la vérité est subjective à l'homme qui est le centre de pensée (relativisme)  impact sur la justice. Distinction entre le **Nomos** et **phusis :** - **Phusis :** « nature » : *la nature est ce qui est, ce qui advient, c'est aussi le processus de croissance  nature profonde/essence d'une chose = substance par-delà les variations. Idée de stabilité, de permanence. Sorte de phénomène au sens de ce qui se manifeste  pas tjs intelligible. C'est aussi ce qui est conforme au droit naturel.* - **Nomos** : *l'ensemble des lois écrites et des lois non écrites (coutumes, usages...)  sont l'œuvre de l'homme.* * Soumis à des variations d'une époque à une autre, d'un espace à un autre.* Les sophistes considèrent le caractère non naturel du Nomos. Justice = ce qu'une société a décrété. Le droit se rattache à l'idée d'un accord au sein des sociétés, un accord qui repose sur l'intérêt. **Le Nomos met l'accent sur le fait que la justice est une fabrication humaine**. = la loi est un **artefact** (artificiel). Si les dialogues entre **Socrate** et **Protagoras** sont polis et structurés, ceux entre **Socrate** et **Thrasymaque** se font dans la violence (personnage grossier)  dialogues écrits par **Platon** qui représente les sophistes différemment. Pour **Thrasymaque**, le Juste (le Nomos) correspond à l'intérêt du plus fort = chaque société établit les lois qui lui sont avantageuses. Les **lois servent l'autorité et la domination des plus forts**. La justice consiste à obéir aux lois. L'injustice vaut mieux que la justice qui ne paye pas  *« la justice est une très noble naïveté. Mais la justice témoigne d'un esprit avisé, intelligent. C'est une bonne politique d'injustice ».* La justice est un mauvais calcul dès l'instant où il faut lui préférer ce qui est utile. La justice fait du tort à ceux qui la pratiquent. Dans d'autres textes, **Thrasymaque** considère que **la justice est le plus grand bien qui défend l'intérêt commun**. Il fait l'éloge de **l'homonoia** (= la concorde, le consensus). On dit même qu'il aurait écrit un livre qui s'appellerait *la constitution*. **Calliclès** (personne de fiction) : considère que la justice est l'invention des plus faibles pour se protéger des plus forts. Tjs idée que justice est une invention humaine. La loi de la nature = le plus fort qui l'emporte (pensée darwinienne). Pour **Calliclès**, en vertu de la loi de la nature, les plus faibles doivent l'emporter  justice est une **supercherie**. **Calliclès** déteste démocratie athénienne car contre nature car égalité politique. Pour **Platon**, **Calliclès** incarne l'immoralité. **Antiphon** (sophiste) : pour lui, **obéir à la justice c'est aller contre son propre intérêt**. Pas avantageux d'obéir à la loi à moins qu'un témoin ne soit là. La loi est une convention. *« Ce qui est de la loi est établit par convention et ne se produit pas de soi-même »*  c'est un précurseur du contractualisme. **+ Hippias** : pour lui aussi la loi est une convention. - « Véritable révolution » selon **Romilly**  révolution intellectuelle et morale (premières thèses du relativisme et de l'humanisme par les sophistes)  les sophistes ne font pas que détruire et ébranler les piliers d'Athènes. Ils font apparaitre une **nouvelle morale en pensant non plus à l'échelle de Dieux mais à l'échelle des hommes.** *Ex :* l'homme n'est pas fait pour la société mais la société est faite pour l'homme. - **Protagoras** est l'un des précurseurs de cette science politique qui repose sur la pratique, sur l'expérience. Politique utilise. *« Il s'agit de former des bons citoyens »*. **Périclès** lui demande d'écrire la constitution d'une nouvelle colonie. - Les sophistes sont les premiers à se livrer au nom de la raison, à une pensée radicale et dénuée de toutes limites. *« Penser un monde à la mesure de l'homme c'est l'invité à exercer sa raison (critique) ».* Sophistes sont dans le doute (**scepticisme**). - **Socrate** a été considéré comme un **sophiste** car il fait reposer son enseignement sur la parole, manie la dialectique. Sa pensée s'est constituée dans la confrontation avec les sophistes. La **dialectique** *n'entend pas enseigner une vérité. Ce n'est pas dire le bien, c'est se mettre en situation de réfléchir, de savoir. La dialectique est « un art à se vendre » (Socrate). La dialectique c'est l'art de réfuter*. II. L'idéal de la Kallipolis dans *la République* **Platon** redoute dans la démocratie athénienne que les citoyens soient soumis à la volonté d'un gouvernement des sophistes  Avènement **d'un gouv despotique**. Pour lui, il faut confier le pouvoir aux philosophes. A. La Cité parfaite *La République* est considérée comme l'œuvre de la maturité de **Platon**. Cœur de l'ouvrage est la **justice** (qu'est ce qui est Juste ?)  C'est une **question de morale individuelle plus qu'un problème politique**. Permet de définir la place et les limites de la politique. *Pls acteurs :* - **Polémarque** : estime que **la justice c'est faire du bien à ses amis et du mal à ses ennemis**  **Platon** réfute cette pensée en ce que la justice ne doit nuire à personne. - **Thrasymaque** : **la justice c'est l'intérêt du plus fort** - **Glaucon** : la **justice c'est le milieu entre le plus grand bien et le plus grand mal**. - **Platon**, au travers de **Socrate** dit qu'il faut considérer la justice dans la cité et la cité comme l'âme. Trois parties dans l'âme et trois parties dans la cité 1. La genèse de la cité : la cité saine A l'état de nature, l'homme était-il sociable/sociale ? Au départ, l'homme est fait pour vivre avec autrui dans l'objectif de satisfaire ses besoins. ***Origine de la société :*** *« l'impuissance où l'individu se trouve à se suffire à lui-même »* = pas d'autarcie  les hommes doivent vivre en communauté pour combler leur besoin matériel. Au départ, il n'y a que **quatre besoins** : la nourriture, le logement, les chaussures et les vêtements. Chaque citoyen se voit assigner une tache pour combler un besoin.  Dvlpt et évolution de la communauté avec les charpentiers pour les logements, les laboureurs pour la nourriture.... =\> **société repose sur la division du travail et la spécialisation des taches**  permet d'améliorer l'efficacité de production. Au départ, **chaque citoyen n'exerce qu'une activité, celle pour laquelle il est doué**. - **Société d'abondance naturelle**. L'intelligence de l'homme, sa raison font que les techniques se dvlpent et la productivité augmente. - **Platon** considère cette société naturelle comme étant saine = pas de pauvreté, pas de violence  **la perfection de cette cité n'est pas de nature morale ni même politique** (pas de gouv ni de justice). **Glaucon** : pour lui, c'est une cité de pourceaux (bébés porcs). Il est de l'histoire de l'homme de perdre son innocence selon **Platon**. **Cette société ne peut pas durer car ce n'est pas humain pour l'homme de se contenter de satisfaire ses besoins.**  Dynamique des besoins qui se dvlpe : les plaisirs, les instincts qui rongent l'homme. L'augmentation des besoins font naitre les conflits. Guerre = guerriers = professionnels de la violence. **Platon** les appelle les **gardiens**  La sphère politique nait à partir de la professionnalisation des guerriers/gardiens qui vont petit à petit détenir l'autorité politique. La cité évolue et le guerrier devient magistrat. 1. La sophocratie : le sacre du Philosophe-roi Evolution de la cité « saine » puis la cité des guerriers  la cité idéale pour **Platon** : cité juste avec l'union de la philosophie et du pouvoir politique = constance. Le philosophe est le seul doué pour **Platon** de certaines qualités intrinsèques : Mémoire (facilité à apprendre), grandeur de vivre, ami de la vérité, virilité (courage), tempérance (mener une vie rudimentaire, simple).  *« C'est de l'essence tout entière qu'ils sont amoureux »* (car ils ont vu la vérité). Le philosophe est le mieux placé pour gouverner car il connait le Juste, le Bien, le Vrai. Or, ces idées qu'il a vues fondent la politique, la société, l'Etat. L'idée de la forme se montre au philosophe, à la partie divine de son âme. *« Je sais toujours »* dit **Platon**. **Même l'esclave sait mais c'est au philosophe de faire ressurgir ses idées enfouies**. *Allégorie de la caverne :* Métaphore de l'homme sur terre. **L'homme est prisonnier de la caverne** = évolue dans un monde obscur, prisonnier de ses croyances. L'homme vit en réalité dans l'ignorance en s'illusionnant. *« Les hommes n'attribuent de la vérité qu'aux ombres des objets fabriqués ».* Caverne est l'espace où on confond la vérité avec des artifices. = l'homme doit donc **rompre ses chaines en s'élevant**. (Ascension de l'âme vers le lieu de la vérité)  L'homme doit s'élever vers le soleil car le soleil est la lumière de la vérité. Cette ascension vers le monde des idées nous rend aveugle. Le plus dur pour **Platon** n'est pas de monter mais de redescendre. Or, c'est un devoir de redescendre dans la caverne pour libérer ses semblables de leurs chaines. Chez **Platon**, le **gouvernement est exercé par ceux qui ne veulent pas et qui n'aiment pas gouverner**. Le Vrai politique est un homme désintéressé qui va gouverner contre son gré. Il est même contraint de gouverner  ces sont les philosophes. **Socrate** dit *« Je crois que je suis un des rares athéniens, pour ne pas dire le seul qui s'attache aux véritables arts politiques. Il n'y a que moi à Athènes qui le pratique aujourd'hui. Ce n'est pas pour plaire que je parle, c'est pour convertir au Bien »* ** idée selon laquelle Socrate est le seul véritable politique car il ne cherche que la vérité.** « Vivre et mourir en pratiquant la justice »  tiré du *Gorgias.* - La politique et la philosophie. **Socrate** dit qu'il faut *« Faire de nous, des citoyens aussi parfaits que possible »*. Espace ici du dire Vrai. *Contre-exemple :* **Périclès** (un des dix stratèges d'Athènes  réélu une quinzaine de fois).  Pour lui, *« c'est le premier des citoyens* » qui gouverne. **Périclès** était un aristocrate qui poursuivait la grandeur de la cité au détriment de la justice. Pour **Socrate**, Athènes avait besoin de vertu alors que l'Athènes de **Périclès** était une débauche de dépenses et un impérialisme brutal contre ses amis. Etat est devenu une véritable enflure pour **Socrate**.  **Périclès** ne fait pas de politique mais **fait tout pour plaire et satisfaire les désirs des grands d'Athènes**. **Platon** penche plus pour Sparte que pour Athènes en termes de cité idéale. Surprenant car **Socrate** décrit comme le seul politique d'Athènes n'a fait que remplir son devoir de citoyen et n'a jamais bridée un quelconque poste politique à laquelle il ne s'intéressait que très peu. **Politique** = *art qui s'occupe de l'âme*. 1. Une cité une et juste Organisation de la cité en **trois parties avec une hiérarchie**  commandement de la partie qui dispose du savoir : le philosophe. La cité est considérée comme une âme. Les trois parties de l'âme sont : ------------------------ ---------------------- ------------------------- ------------------------------- ---------------- ---------------------------- Partie de l'âme (grec) Signification Equivalent dans la cité Vices des différentes parties Aspect positif Métaphores Nous La raison, le savoir Le philosophe Rien La sagesse Or, cerveau, berger Thumos La partie agressive Le guerrier La colère Le courage Argent, cœur, chiens Epithumia La partie désirante Les producteurs Intempérance Tempérance Bronze, bas-ventre moutons ------------------------ ---------------------- ------------------------- ------------------------------- ---------------- ---------------------------- **** *Définition de la justice pour Platon :* **Seul le philosophe peut s'éloigner du désir pour s'élever et chacun est à sa place.** (Mythe de l'attelage élevé)  L'exigence de cette tripartition est qu'elle doit maintenir l'unité de la cité et que chacun doit remplir sa fonction avec la perception qui lui est propre**.** - **La justice c'est donner à chacun ce qui lui convient.** =\> Harmonie**.** *« Il n'y a cité que s'il y a une cité une ».* *« Il n'est pas de plus grand mal pour une cité que ce qui l'a divisé »* selon **Socrate**. A. Un idéal irréalisable ? **Platon** semble **douter de son projet en reconnaissant son caractère ardu**.  Il reconnait que son projet est *« le meilleur s'il est possible à réaliser »* il est *« difficile mais non pas impossible à réaliser ».* Raisons : A. - Exige de lourds sacrifices - Révolution qui ébranle les fondements d'Athènes - **Risque de détruire la cité à l'échelle humaine** 1. Une société close **Popper** : (critère de réfutabilité)  *Société ouverte et ses ennemis* : ouvrage dans lequel il fustige les théories des penseurs qui sont les précurseurs du totalitarisme  Société close = représentation de la cité idéale pour **Popper**. La concentration du pouvoir entre les mains d'une élite qui détient le savoir absolu, le monopole de l'autorité. Cette élite doit conduire la cité vers sa prétendue perfection. L'existence même du pouvoir absolu conduit mécaniquement en politique, à la souveraineté absolue de celui qui détient le savoir. Certains pensent que **Platon** instaure une sorte de « **communisme** » sous la forme de pls communautés : communauté des enfants, communautés des guerriers, abolition de la famille... communisme qui repose sur la suppression de la frontière entre vie privée et vie publique (livre 5). Le maitre mot est ici l'égalité : *« les gardiens feront tout en commun »*. Les femmes sont destinées aux mêmes fonctions que les hommes, à recevoir les mêmes enseignements  pas de différence de sexe. *Communauté des biens* : guerriers et magistrats = pas de droit de propriété. Sont nourris pas les producteurs (dévalorisés chez **Platon**. Ne servent qu'à nourrir les deux autres parties). Abolition du sentiment du mien : personne ne dispose de rien. Tout appartient à tous. *Communauté des femmes et des enfants* : les femmes seront communes à tous les gardiens car tout est commun entre amis.  **Platon** pense à un système de mariage entre les meilleurs sujets pour produire la meilleure descendance. A Athènes, tirage au sort pour le mariage. **Platon** pense à truquer le mariage. *(« les nobles mensonges »*  sa cité idéale est construite sur un mensonge alors qu'il prône la vérité). =\> *« pour que la race d'or ou la race d'argent conserve sa pureté ».* La durée de la procréation est limitée (femmes enfanteront de 20 à 40 ans et les hommes jusqu'à 55 ans) *Communauté de la famille :* **inexistante**  enfants vivront dans des nurseries et les termes familiaux (mon père, ma sœur) n'auront aucun sens. Critiques : \- **Adimante** : il a compris que la cité idéale reposait sur **la suppression de l'espace privé** (sauf pour les producteurs car ils sont les plus faibles). \- **Popper** : critique l'expression de race qui tend à faire un peuple pur sans aucune imperfection. - La cité reflète les inégalités naturelles. Seuls les magistrats et les guerriers ont le droit d'avoir des privilèges. - La cité pratiquera **l'infanticide et l'eugénisme**. Pour **Cornfold**, **Socrate** incarne le champ de l'autonomie morale et promeut la responsabilité. Même s'il obéit aux lois, il est d'une certain façon le centre de la désobéissance civile. 1. Une cité contre-nature Des obstacles quasiment insurmontables se dressent devant la cité. **Platon** reconnait lui-même dans son *livre six* que l'avènement d'un vrai philosophe roi tient au miracle improbable. Il pointe **le divorce entre la philo et le peuple**. *Ex*** **: **Aristophane** se moque dans pls comédies (les nués) de **Socrate**  le représente comme un gueux qui marche pieds nus dans la saleté, lézard dans la bouche, vêtements infestés d'insectes. Il est un **dépravé**. **Aristophane** incite à mettre le feu au pensoir (lieu de travail de **Socrate**). Le peuple est responsable  **la doxa** *est l'opinion publique qui se caractérise par les emportements de la foule et ses opinions très maniables*. A Athènes, on peut **corrompre les philosophes**. **Platon** parle *« des emportements d'un grand et fort animal »* pour décrire le peuple en démocratie. C'est à la fois le plus hargneux et le plus grand mais aussi le plus doux. ***Allégorie du bateau ivre*** : bateau qui n'est pas piloté ni gouverné et qui va s'échouer sur un rocher comme la démocratie athénienne qui va inévitablement s'effondrer. Le philosophe authentique est balancé hors du navire (= hors de la cité) car son savoir fait peur. **C'est pour ça qu'il doit être courageux et se sacrifier pour la sauvegarde de l'Etat.** ***Allégorie de la caverne :*** les hommes ne peuvent pas se libérer seuls  besoin d'un maitre qui nous force à nous tourner vers la lumière pour devenir justes selon **Socrate** (= i**mportance de l'éducation**). S'il existe des philosophes prêts à se jeter dans la mêlée, cela sera difficile. ***Comment vont-ils faire la Kallipolis ?*** dans une cité existante, **les individus sont marqués par leur existence** (lois, coutumes, traditions, croyances...) **Platon** est obligé de revoir sa position initiale : est-ce que le règne du philosophe est suffisant ? Ce dernier repose non seulement sur des philosophes mais aussi sur des guerriers. Platon propose une solution : Si on part d'une cité existante, il faut **expulser de la cité tous ceux qui ont plus de dix ans**  ils iront travailler aux champs. Il restera dans la cité, le philosophe et les enfants qui peuvent encore être éduqués. **Il faut couper radicalement la racine de toute sociabilité antérieure ou traditionnelle** =\> Platon veut construire un homme nouveau. La seule mesure concrète que **Platon** propose pour réaliser sa cité idéale quasiment impossible à accomplir. La méthode socratique ne suffira pas seule à mettre en place cette cité. Il faudrait notamment une sorte de servitude volontaire. Une cité juste ne peut exister dans un monde injuste **Théétète** : *« le mal fatalement fait sa ronde parmi la nature mortelle »*  jamais le mal ne pourra disparaitre. = on peut se rapprocher du bien mais on n'y arrivera jamais entièrement. - Théorie de la cité idéale permet de **mesurer l'écart qui nous reste à franchir par rapport à la cité dans laquelle nous vivons.** *La république* = **première grande utopie de l'histoire** (philosophe-roi)  Kallipolis. **Thomas Moore** s'en est inspiré. Caricaturale de parler de la pensée de **Platon** que sous cet angle. Pensée de **Platon** parle aussi du réalisme avec des intentions notables qui marquent l'abandon de toute citée parfaite  Deuil de la cité idéale dvlpée dans *la République.*  *Politicos* = politique, se fait plus présente  intérêt pour la politique s'accroit à mesure du désenchantement qui gagne **Platon**. I. L'évolution « réaliste » : du Politique aux Lois A. La Lettre VII : la philosophie à l'épreuve de la réalité politique 354 avant JC  écriture de cette lettre qui fait partie de pls lettres et qui s'intitule *la philosophie à l'épreuve de la réalité politique*  **doute sur l'authenticité de ces lettres** (pas sûr que **Platon** ait écrit ces lettres. Peut-être un de ses disciples  ce n'est pas parce que c'est signé **Platon** que c'est forcément de **Platon**). De ses expériences (trois voyages en Sicile), il en ressort un pessimisme de pouvoir instaurer tout régime politique  Il renonce définitivement à toute carrière politique. Il fondera d'ailleurs l'académie où ira **Aristote**. La lettre VII parle de l'engagement du philosophe en politique. 1. Les échecs répétés de l'expérience sicilienne **Trois voyages en Sicile** échelonnés sur 30 ans. **Platon** se rend sur l'ile pour persuader les peuples d'adopter ses thèses (Philosophe roi ou Roi-philosophe). Tyrannie De **Denys de Syracuse**  père et fils  veut convaincre le tyran d'appliquer ses thèses 388, 367 et 361 av JC  trois voyages tournent mal et font comprendre à Platon qu'il a peu de chance de trouver un peuple ou un roi qui serait roi-philosophe ou philosophe-roi. *Première voyage :* 388 av JC *« à la fin je compris, qu'absolument toute ont un mauvais système politique ». « Tous les régimes sont dans un état incurable »* Après la mort de **Socrate**, **Platon** dévasté, parcourt pendant une dizaine d'années toute la Grèce. (Egypte avant Sicile). Expose devant la cour de **Denys** sa thèse selon laquelle le roi devrait être philosophe pour faire triompher le bien, le vrai et la justice. Selon la légende, exaspéré par l'arrogance de **Platon**, le tyran ordonne que celui-ci soit vendu comme esclave. Un de ses admirateurs l'achète et lui rend sa liberté.  Il lui offre même un terrain à Athènes sur lequel il forme l'Académie.  Première école de philosophie (bibliothèques, salles de cours...) *2*^*ème*^ *expérience* : Après ce 1^er^ échec, **Platon** retourne en Sicile  était ami avec **Dion** (beau Fère de **Denys**) qui selon **Platon**, a les capacités pour devenir philosophe. Le fils de **Denys** qui succède au trône à la mort de ce dernier est attiré par la philosophie. **Dion** veut que **Platon** devienne le tuteur de **Denys le jeune**. (A l'époque, enseignement des mathématiques fait partie de la philosophie). A la cour de **Denys le jeune**, tout le monde s'était mis à la géométrie. **Platon** ne voulait pas apparaitre comme un homme qui parle toujours et n'agit jamais  défi à relever pour **Platon** pour **prouver qu'il n'était pas qu'un beau parleur**. **Denys le jeune** n'est pas très doué pour la philosophie et se désintéresse vite de la philosophie + Jaloux de l'influence de **Dion** auprès de **Platon**  **Dion** est exilé et **Platon** est emprisonné puis expulsé. *3*^*ème*^ *expérience* : 361 av JC  revient à Syracuse.  **Denys** **II** regrette de l'avoir chassé. L'avertit que s'il ne revient pas à Syracuse, **Dion** sera chassé. C'est par amitié que **Platon** revient en Sicile à 67 ans. **Denys** ne tient pas ses promesses. De nouveau un échec et **Platon** doit inventer un stratagème pour s'échapper. 1. L'amer désenchantement du conseiller du Prince **Platon** reconnait une grave erreur d'appréciation. Il pensait qu'il fallait convaincre un seul homme = le tyran. Le convaincre pour *« s'assurer de l'avènement du bien »*  **il suffirait donc de changer le comportement du tyran pour que soit transformer la façon de gouverner de l'Etat.** Obsession de **Platon** pour la toute-puissance du chef. = Si la tête est convaincue, le corps (reste de la société) suivra  utilise aussi la métaphore du médecin et du capitaine du navire. **Platon** croyait à un remède miracle en essayant de convaincre le tyran. **Denys** écrit un traité *De la nature* pour suivre les pas de **Platon**  pour **Platon**, ce traité n'a aucune valeur. Passage dans *La République* dans lequel il décrit la philosophie, les conditions de l'application de celle-ci ainsi que des qualités des philosophes. **Denys** n'a pour **Platon**, pas les qualités d'un philosophe. En reconnaissant qu'il s'est trompé, **Platon** doit affronter le véritable politique composé de plusieurs puissances, de rapports de force : Les courtisans de la cour de **Denys** sont partie intégrante de la politique et auront vraisemblablement le dernier mot. Il y aussi dans le politique **le peuple, les mercenaires**  le politique est une association complexe qui fait qu'il ne suffit pas de convaincre qu'un seul homme. **Platon** lance une diatribe contre la tyrannie qui est un régime totalement voué *« au désastre ».*  La cité doit alors être régit par des lois si elle ne peut être régit par un philosophe. **Le refus de la violence et l'importance de la persuasion** restent les convictions de **Platon** même après ses échecs. N'a pas effectué de 4^ème^ voyage à cause de ses convictions = **Dion** lui avait demandé de revenir en Sicile car il a pris le pouvoir (coup d'Etat grâce à 800 hommes).  **Platon** refuse de la suivre car **Dion** va se montrer aussi tyrannique que **Denys** et il sera lui-même renversé à la suite d'un complot. (Histoire qui dit que le complot est organisé par un autre disciple de **Platon** qui libèrera Syracuse de la tyrannie) - **Quand il est n'est pas possible l'avènement d'un meilleur régime sans bannir et égorger des hommes, il vaut mieux rester tranquille et prier pour son bien personnel et celui de la cité**.  Reprend la formule de **Socrate** : *« il vaut mieux subir une injustice que de commettre une injustice »* ce qui donne chez **Platon*** : « le fait d'être la victime de crimes est un moindre mal que de commettre ces crimes ».*  - Echec douloureux reflète l'opposition entre la philosophie et la politique  ces deux disciplines doivent être intimement liées mais pas pareil. La réalisation d'un projet platonicien est renvoyée à **la divine chance, au hasard, aux Dieux**, *« à condition que les dieux prêtassent leur courroux ».*  Échec cinglant de la première utopie. A. Le Politique : l'acceptation du mixte Evolution qui s'amorce chez **Platon**  il demeure **convaincu que la science défini le politique et que la seule et véritable politique (régime politique) est celle où le pouvoir est exercé par les savants en matière politique** (épistomenes)  Perspective de réflexion sur ce que doit être la science politique qui étudie le pouvoir. Si le pouvoir est entre les mains des savants, **nul besoin de lois car ils agissent pour le bien de la cité**. En revanche, très rarement le cas car il faut envisager un autre type de régime qui ne se définit ni par la science ni par la philosophie dès l'instant où le savoir est considéré comme étant inaccessible à l'homme  il y a quelque chose qui se situe au-delà de la réalité (essence) mais aussi ce qui se situe au-delà de l'essence (le Bien) qui ne peut être vu par personne = *Agathon*  bien absolu qui peut à peine être vu et s'il est vu, c'est de façon soudaine, tel un jaillissement dans l'âme. **Platon** envisage non pas à un modèle absolu mais des **approximations**  Il se résout à accepter le mélange, l'entre deux car *« il ne peut avoir connaissance parfaite des esprits »*. Age d'or = règne animal  lorsque les hommes sortent de cet âge d'or, pour créer la société dans laquelle ils ont besoin du politique. Et ce politique est certes imparfait mais nécessaire. 1. La figure du tisserand royal **Métaphore** = modèle de gouvernant qui succède au philosophe roi. **Platon** est convaincu maintenant que le seul qui est digne de gouverner est cet **homme royal**. Les Grecs ont tjs considérés que **la monarchie pouvait se transformer en tyrannie**. Le grand Roi est l'ennemi absolu (les perses). Ce dialogue donne la définition de ce qu'est **la fonction royale**  prend exemple du tissage. Il parle de l'étoffe pour parler de l'activité politique et il définit la **science royale** comme cette *disposition à unir les caractères humains en particulier l'énergie de la foule, la tempérance, l'amitié, la concorde, pour présenter le plus magnifique de tous les tissus.* Tous les éléments de la cité sont rassemblés au sein de ce tissu. *« Ils sont serrés dans sa trame »* = le peuple, les hommes libres, les esclaves  condition du bonheur de la cité = le roi est alors un tisserand qui fabrique du tissu social (= la société) qui est disparate. Pour tisser, le Roi doit tenir compte de tous les critères et c'est une tâche très difficile compte tenu de l'hétérogénéité des mœurs (différents statuts sociaux, traditions.)  **Il faut l'unité de la cité sous peine de conflits internes.** Le roi a alors besoin de conseillers qui peut être le philosophe. **Ce dernier ne joue plus un rôle de gouverneur mais simplement de conseiller** (et encore pas obligé). **** Le roi doit être *« au chevet de chacun »* pour lui assurer son rôle, veiller à sa conduite. - **Platon** prend conscience la complexité du social. 1. Une réhabilitation mesurée de la loi et de la démocratie A défaut de trouver cet homme royal (perle rare), on peut disposer selon **Platon**, de lois.  Première fois que **Platon** **reconnait l'importance des lois écrites** (grammata). Pour lui, une loi reste imparfaite  lois déficientes, faute de mieux. Elles restent des **artefacts**. Mais, **même si elles ne seront jamais le fondement de la vérité, elles n'en restent pas moins très utiles.** **Platon** a tjs critiqué la loi car elle est abstraite et générale. La loi porte vers l'universel. **Mais la réalité se décline au singulier.** Elle n'est pas stable comme le voudrait la loi. La loi est un homme arrogant, un homme présomptueux car la loi ne connait pas la réalité si elle considère qu'elle est générale et doit s'imposer à tous. **La loi ne peut rien imposer ni rien concevoir d'absolu.**  Énoncer en termes d'absolu, il vaudrait pour les temps et pour tous les cas, ce qui n'a pas de sens.  Il faut compléter la loi par la JP (selon **Cicéron**), par **l'importance du juge.** = si la loi est générale et universelle, le juge va l'appliquer au cas présent, à l'affaire qu'il doit juger et trancher. **Platon** envisage des Etats regis par la loi et la loi devient la typologie des régimes  **les régimes privés de lois sont anomos et les autres sont les régimes rois. ** La démocratie est tjs un mauvais régime selon **Platon** mais c'est le moins mauvais des régimes anomiques (sans loi). Le pire est la tyrannie. L'oligarchie est l'entre deux. **Platon** a compris que la démocratie *« ne peut rien faire de grand mais ne peut rien faire de très mauvais non plus ».*  La démocratie vaut mieux que la tyrannie (elle est plus malléable). **A l'image d'un tisserand qui garde sa laine, le Roi élimine ce qui est impure et sélectionne ce qui fonctionne**. *Ex :* contrôle du mariage, de l'éducation  le but est de fabriquer de bons mariages, de bons citoyens  une bonne société est constituée de bons caractères humains. Les mauvais citoyens devront être tués, exilés ou mis en esclavage. **Platon** considère qu'il faudra aussi apporter des bons citoyens d'autres nations pour former le meilleur tissage possible  Survie de la conception absolutiste du politique dans la pensée de Platon. A. Les Lois : une cité de « second rang » *Les lois* est inachevé (348, 347) écrit 20 ans après la République.  **Socrate** disparait pour la première fois du dialogue = **Platon** n'est plus le porte-parole de **Socrate**.  Expose ses propres théories. *Les lois* est le seul ouvrage politique car la réflexion philosophique est moins présente. **Platon** confesse que la Kallipolis (*La République*) est faite pour les Dieux ou les enfants des Dieux et certainement pas la cité des hommes. Il reconnait que tout gouvernement peut s'altérer, que *« nul ne peut régler en maitre, toutes les affaires humaines sans se gonfler d'injustice ou de démesure »*  **le mal est inscrit dans l'exercice du pouvoir même celui qui apparaît comme légitime (philosophe).** Il envisage alors une cité seconde dans laquelle la loi a toute sa place. **Platon** écrit qu'il faut envisager le PDV humain. *« C'est à des hommes que nous parlons et non pas à des Dieux ».* **Platon** comprend ici que la nature humaine *« pousse tjs à vouloir plus, pousse tjs à l'égoïsme. La nature humaine fuit la douleur et poursuit le plaisir ».*  Fait qu'au sein de l'âme il y a une partie raisonnée, une partie désirante et une partie agressive.  Dvlpt d'une conception anthropologique bcp plus pessimiste et rationnelle que ce qu'il a pu décrire dans *La République.* Dans *La République*, **Platon** s'adresse à des philosophes (théorie de la caverne). Philosophe de bien heureux  hommes qui ne veulent pas être courageux ni prendre de risque. *La république* s'adresse donc à ceux qui sont susceptibles de transformer la cité. Dans *Les Lois*, **Platon** s'adresse au **commun des mortels** qui doivent être tirés vers le haut (ascension et non descente). Même si **Platon** ne renie pas le modèle de *la république*, il veut **envisager la cité au plus proche de la cité de la république**  dans cette cité, il a des éléments indispensables : **la loi comme moindre mal, une constitution et la théocratie** 1. La nécessité de la loi comme moindre mal **Gage de la stabilité dans un monde où la philosophie et sa vérité est inadmissible**. Il faut que ce soient les lois qui gouvernent et non les hommes. **Platon** s'intéresse à l'origine des lois. Celles-ci naissent de l'emprise de la nécessité. Si les lois n'existaient pas *« les hommes se confondraient avec les bêtes les plus sauvages ».* **Le désir de gouverner des hommes est si puissant que les lois apparaissent comme un moindre mal.**  Si les hommes se confortaient aux simples normes de la raison et de la sagesse, il n'y aurait pas de lois. **Elles sont donc nécessaires. ** Les lois doivent servir le bien collectif, l'intérêt général. Elles doivent promouvoir la vérité. **Rapport entre les lois et les gouverneurs ?** les gouverneurs doivent être les serviteurs de la loi. La loi règne en maitre sur la cité et les gouvernants. **Platon** envisage l'importance du préambule de *Les lois* car il va justifier la raison d'être de la loi + aura vocation à éduquer les citoyens sur l'importance de la loi.  Idée selon laquelle l'obéissance aux lois repose sur l'éducation des citoyens  Pour obéir aux lois, il faut être convaincu de la nécessité et de l'utilité des lois = idée de persuasion. 1. Une constitution médiane entre monarchie et démocratie **Platon** considère que le meilleur régime est l'association de la monarchie et la démocratie  c'est dans *Les lois* que **Platon** pousse au maximum sa réflexion sur les différents régimes. 4 formes d'Etat imparfaits selon **Platon** : **oligarchie, démocratie, tyrannie et la timocratie**. La timocratie est le régime qui s'inspire de Sparte = régime qui repose sur l'honneur et le courage des guerriers (peut dégénérer vers la violence et l'abus de la force). Dans *les Lois*, il distingue les régimes qui possèdent des bonnes lois des régimes qui possèdent des mauvaises lois ou aucune loi. **Point d'équilibre entre liberté et ordre pour la démocratie repose sur deux modèles** : l'Athènes de **Clisthène** et l'Athènes d'avant lui (fin du 6^ème^ siècle) + La Perse de **Cyrus**.  Il s'agit à la fois de se prémunir contre un **gouvernement despotique** (Perse de l'époque) et un **régime excessivement démocratique** (Athènes de l'époque) = sorte de compromis + retour aux traditions  le régime peut être considéré comme viable dès lors qu'il se soumet à la seule autorité légitime = la loi. *Note :* **La démocratie repose sur le gouvernement de la majorité du peuple.** **Platon** détaille l'agencement du pouvoir, détaille les institutions nécessaires. *3 instances présentées dans les lois* : - **Les gardiens des lois** = 37 gardiens qui devront être élus - **Le conseil** = 360 membres désignés selon un classement censitaire. - **Et l'assemblée** = ouverte à tous les citoyens  savant calcul qui permet de donner le nombre idéal de citoyens = 5040 **Platon** distingue de nouveau **l'égalité arithmétique** = un homme vaut une voix qui donne lieu à un suffrage universel de **l'égalité géométrique** = se base sur la valeur du citoyen (niveau d'éducation, rang social...) qui donne lieu au suffrage restreint. A. - **Il y a donc l'élection mais aussi un tirage au sort des membres du conseil** - **Platon** souhaite donner plus à celui qui le mérite.  **Égalité qui mécontente le peuple** = **Platon** dit qu'il faut en user le moins possible en invoquant la bonne fortune s'il le faut. Le conseil est désigné selon une représentation hiérarchique + tirage au sort. Pour **Aristote**, on a affaire à un régime oligarchique. **Platon** appelle à la **modération** = c'est une cité qui doit se méfier de tout excès : l'excès du trop mais aussi l'excès du peu.  *« Ni démesure, ni injustice »*. 1. Le spectre de la théocratie Idée selon laquelle la société proposée par **Platon** demeure une société « polis »  même si cette société apparait comme idéaliste et se présente pour le spectre de la démocratie, **elle fait demeurer la subordination de l'individu à la communauté politique mais aussi l'importance de la morale, l'absence d'affaires privées**  **Platon** continue de promouvoir une conception absolutiste du pouvoir. *« Nul homme, ni femme ne reste sans chaine » il faut au contraire vivre, en guerre comme en paix, les yeux constamment fixés sur le chef et soumis à ses ordres »*.  **Platon** pense qu'il faut enlever toute indépendance aux hommes. *« Chacun a sa place : rien ne se fait pour toi mais pour l'ensemble »*  définition de la justice pour **Platon**. - Idée chez **Platon** d'une purification sociale. - Cité de **Platon** est une cité fortement inégalitaire  **Platon** veut éviter la guerre civile. - Les sentiments de fraternité sont limités aux seuls....  Les esclaves et les métèques travaillent pour le bonheur d'un petit groupe. **Platon** envisage la création du « conseil nocturne »  3 instances = définit comme l'âme ou la tête de la cité  il doit *« assurer, conformément à la loi, la garde et à terme, le salut de la cité et participer au processus éducatif ».*  Organe de surveillance d'une centaine de membres. Nocturne car il siège entre l'aube et le lever du soleil. 40aine de pages consacrées à ce « conseil nocturne ». *3 fonctions du conseil* : - **Œuvre à la bonne compréhension de la législation**.  Plus que de la loi, c'est de la cité dont il est question - **Éducation**  autorité morale et spirituel importante - **Lutte contre l'impiété**  *« l'impiété est une peste infestant les jeunes hommes (la jeunesse), infestant la vie commune des cités »*. - **Les lois se terminent par cet éloge du pouvoir spirituel qui a pour but de lutter contre l'athéisme et contre la nvlle génération des sophistes** qui renient les Dieux et font circuler un discours d'impiété.  C'est une sorte de religion civique dont il est fait éloge ici = communauté de Foi nécessaire au bien-être de la cité. - Pour **Platon**, les hommes ne sont que *« les marionnettes des Dieux »* et il appartient aux hommes d'adhérer à cette traction. Il affirme qu'il y a un cordon d'or (raison) et un cordon de fer (désirs impurs)  **Véritable champ de force qui subit une double action** : celle de la sagesse, de la raison et celle de l'intempérance : *« il faut s'assimiler aux Dieux autant qu'il est possible »*. - Dans cette cité, on croit au châtiment futur des méchants, à une sorte de Paradis, à l'antériorité de l'âme, à l'existence de la providence.  La société civile n'a pas d'autre fondement que la morale. (**Robespierre**). Les Grecs associent bonheur public et bonheur privé contrairement à ce que **Kant** a pu affirmer par la suite. *Conclusion sur la pensée de **Platon** :* L'insistance de **Platon** sur l'existence du pouvoir spirituel participe de la dévalorisation de la politique qui est alors nécessaire mais imparfaite en ce qu'elle a **besoin d'une morale et d'une spiritualité pour fonctionner** (idée **d'Arendt** qui dit que la **philosophie n'est plus suffisante et doit prendre en compte la morale comme religion civique**). La pensée de **Platon** fait partie des pensées des Anciens. **Le politique trouve sa légitimité à l'extérieur d'elle-même**. Il ne peut s'auto fonder (hétéronomie = appel à l'autre vs autonomie) La chose la plus essentielle est la vie heureuse fondée sur la vie spirituelle et le bien commun. Malgré son caractère absolutiste, la politique de Platon n'a pas pour fin la toute-puissance de l'Etat mais celle de la vérité et de la justice. Le bonheur de l'Etat est la même chose que le bonheur des citoyens = pensée unitaire qui ne fait pas de doute sur sa sincérité. C'est d'un PDV autoritaire et aux yeux des contemporains que la pensée de **Platon** semble inacceptable (**Aristote** s'insurge sur *La République*) **Platon** rejette la démocratie comme régime idéal car **le peuple ne peut exercer, pour lui, le pouvoir de manière raisonnable, avec sagesse.** Le politique n'est pas accessible à tous, car les meilleurs doivent gouverner. Mais pq l'homme politique doit-il posséder ces vertus ? car il a pour mission de rendre les hommes meilleures (morale).  Tentative de convaincre, persuader par la loi et le dialogue pour convertir les hommes. **La démocratie est un régime instable où la faculté de faire ce que l'on veut l'emporte**. Métaphore du manteau bariolé, aux tissus hétérogènes : attire pour sa beauté mais son hétérogénéité de couleur fait basculer la démocratie vers un bazar.  Bazar qui mélange pleins de régimes. **Lefort** définit la démocratie comme un destin d'incertitude. La pensée de **Platon** peut être aussi considérée comme une pensée voulant arrêter, figer l'histoire  différence avec les Modernes qui croient au progrès. Théorie fixiste = on peut arrêter l'histoire. **Platon** veut trouver un régime qui permettrait de mettre fin au mal politique ce qui mettrait fin au changement incessant de régimes. La réforme politique suppose la transformation radicale de la nature humaine afin de se prémunir des effets délétères de l'individualité. CHAPITRE 2 Aristote : éthique et politique Né à stagi  **Aristote** est un métèque (n'est pas un citoyen athénien)  dès 17 ans séjourne pendant 20 ans à l'académie de **Platon**. Pensait succéder à l'académie à la mort de **Platon** mais pas le cas. Va faire bcp de voyages avant de venir enseigner à Athènes dans le lycée grecque. Devient ensuite le précepteur du fils de **Philippe de Macédoine**, **Alexandre** (qui a alors 13 ans). A la mort **d'Alexandre**, une révolte éclate à Athènes et **Aristote** fuit. L'œuvre **d'Aristote,** *Les Politiques* a longtemps été éclipsé (pendant 15 siècles presque). Son héritage s'est effectué par le biais de la langue grecque et langue arabe. Œuvre redécouverte à partir du 12^ème^ siècle. Dans l'AR, quand on parle du *« Philosophe »* on parle **d'Aristote** et non pas de **Platon**  textes légués traitent de l'histoire des plantes (**Aristote** est un scientifique). **Aristote** emploie le terme de philosophie politique (en grec, philosophia politiké) = étudie la nature, la genèse, la transformation de la cité, de la polis... cette philosophie s'efforce de **délivrer des connaissances aux législateurs** = à ceux qui doivent donner les meilleures lois possibles. - Le savoir politique a un but pratique  il est pratique. D'autre part, **Aristote** considère que la politique est la science suprême  la théorie théorétique : la science po a primauté car c'est une science architectonique cad *qu'elle surplombe toutes les autres sciences*.  *« Seule la science politique vise le bien général de la cité ! »*. Il est logique qu'elle commande les autres sciences. Pour **Aristote**, l'homme est un animal politique. (Zôon politikon)  l'homme peut exercer sa nature que dans la cité + la politique est un horizon indépassable. **Aristote**, critique et commente **Platon** (livre II de *Les Politiques*)  tableau de Raphaël au Vatican où **Aristote** et **Platon** sont représentés comme opposés. **Platon** s'intéresse au spiritualisme et à la cité idéale tandis **qu'Aristote** tient à l'éthique et à la réalité de notre monde  Pas de théorie des idées chez **Aristote**. **Aristote** parle des réalités humaines = la région des choses humaines : changeante, instable et doit être expliquée. L'éthique c'est partir du réel, se laisser séduire par les expériences physiques.  **Aristote** donne plus de force au hasard, à la contingence, à l'imperfection.  Il s'interroge sur les conditions de la liberté humaine  **l'imperfection est une sorte de cadre pour une perfection propre à l'action de l'homme**. La science politique s'évalue aussi par les sciences pratiques.  C'est réfléchir mais de façon productive (produire de bonnes lois et non pas un savoir abstrait et obscur) *« La connaissance n'est pas la fin du politique, la fin du politique c'est l'action »* pour **Aristote**. **La science politique ne se résume pas à la connaissance, elle s'établit pour et dans l'action.** **Aristote** a collecté 158 constitutions dont il n'a gardé que celle des athéniens.  il envisage la possibilité de proposer des réformes constitutionnelles qui seraient applicables dans les régimes existants - Veut offrir un guide aux dirigeants. **Aristote** est celui qui normative et qui dégage les principes et les idées qui mèneront au bonheur de la cité et des citoyens qui coïncident, à un idéal moral. Il reste un Ancien malgré son opposition avec **Platon**  **c'est à l'Etat de faire le bonheur des citoyens.** - Il est en quête d'une constitution parfaite, la meilleure possible. **Aristote** s'attaque au **Platon** de *La République* qui livre une constitution utopique. **Aristote** est plus pragmatique et pense à toutes les questions concernant la ville : répartition des classes d'âge, l'âge du mariage, les propriétés du sol, l'accès à la mer (prise en compte de toutes ses dimensions). **Aristote** envisage la politique d'un pdv normatif (meilleure constitution) mais aussi d'un pdv relatif (meilleure constitution relative à...) et d'un pdv descriptif. Il appartient aux dirigeants de connaitre quels sont les principes d'une meilleure constitution et de tenter de les appliquer. Différence par rapport à **Platon** : question de l'unité  ***comment peut-on construire un citoyen vivant d'une cité à partir d'un homme. Comment les citoyens peuvent-ils vivre sous la même loi, selon les mêmes principes ?*** Sur cette question, **Aristote** citrique **Platon** car son principe d'unité supprime toute pluralité ou diversité. Pour **Aristote**, l'unité doit reposer sur un ensemble de différences qui s'équilibrent  défi à relever. C'est ce qu'il appelle *Sumphonia* (qui donnera symphonie = ensemble et qui s'oppose à *homophonia* = même son). Cette idée rappellera l'un des principes au cœur de l'UE = le principe de subsidiarité. (**Aristote** sera considéré comme le précurseur de ce principe = la diversité dans l'unité). **Principe de subsidiarité** : *les communautés inférieures doivent s'intégrer dans l'unité tout en gardant leur propre personnalité.*  Contraire à l'unité de **Platon** qui prône l'uniformité. **Le lien le plus important est le lien social au sein de la communauté** = *« lien décidé »*  ce n'est pas un lien de sang qui permet d'accéder à l'harmonie politique mais l'amitié. C'est bien plus important que la justice (= donner à chacun selon son dû). **Entre amis, on renonce à son dû pour ceux qu'on aime = l'amitié représente le sacrifice**. **Platon** dans son système, détruit toute notion de collectivisme (que des relations anonymes). I. La naturalité et la primauté de la Polis **Aristote** définie dans *La rhétorique*, le bonheur comme : *« une bonne origine, des amitiés nombreuses et honorable, la richesse, une bonne descendance, les qualités du corps (santé, intelligence, renommée), la vertu... »*  L'idéal est la kalos kagathos (= le beau et le bien/le bon). Quand **Aristote** parle de bonheur, il parle d'être animé par un bon esprit (= *Eudaimonia*)  **Aristote** s'attache à déterminer les moyens qui permettent d'atteindre ce bonheur car la survie de la cité en dépend. A. Le Zôon politikon, l'homme animal politique par nature L'homme est naturellement *« fait pour vivre en société »* selon **Aristote**. Le fait que l'homme soit un animal politique a au moins deux sens : - 1 : **l'homme est fait pour vivre en société**  animal social (mais comme les loups, les fourmis, les abeilles...) - 2 : **les hommes sont appelés à se réaliser, s'accomplir dans la politique** 1. La Cité comme seule et authentique communauté politique En quoi la cité (polis) est naturelle ? car elle sort de pls autres formes de communauté : le couple, la famille, réunion de famille au sein de village par exemple, les communautés de village ou plus importante. Pour lui, **ces communautés sont naturelles mais ne sont pas politiques.** Le **couple** : **Aristote** met l'accent sur l'union d'un homme et d'une femme au regard du facteur biologique (=reproduction) La **famille** : est la production sociale de cette union biologique **Assemblage de famille** : village qui est une sorte d'espace commun et au-dessus, sorte de fédération **La Cité** (*polis*) *est le dernier point de cette chaine de communauté.* A chaque niveau, il y a un sentiment d'appartenance, de solidarité entre les membres. MAIS, ces groupes, en dehors de la Cité ne sont pas politiques. La « polis » est le *telos* (*= la finalité, la fin*) cad que c'est la cité dans son accomplissement.  Procédure analytique = *la cité est à la fin du processus mais elle est aussi à l'origine* (en embryon, en germe). La dynamique c'est l'actualisation en puissance de ce qui est au début.  **Aristote** fait une analogie biologique : le rapport du corps avec la main, le pieds (les membres) = il dit que les organes du corps humain sont logiquement postérieurs à l'organisme entier cad au corps.  Une main ne peut être sans corps mais le corps peut être sans main = aucune des parties ne nait elle-même et ne substitue dans le tout. - **Même si chaque organe a un rôle à jouer, c'est le corps qui compte**  Conception holistique. **En fondant les communautés, en se regroupant, les hommes réalisent ce que la nature les pousse à faire.** La nature les pousse à vivre ensemble mais d'abord de manière à satisfaire ses besoins et ensuite à satisfaire son bonheur (aspect moral. C'est là ou l'homme se réalise dans la cité.  permet d'atteindre le bon vivant.  L'homme est un homme politique et pas seulement social. 1. La Cité du Logos = le bien vivre **Logos** = *faculté de langage, la raison au sens large qui s'exerce par cette faculté de langage. Le logos permet de déterminer, le vrai du faux, le juste de l'injuste*. L'homme seul a la perception du bien et du mal = **distinction de l'homme de l'animal**  se fait via le langage (qui dépend de valeurs).  **Le langage rationnel (logos) vs la phone (la voix)** : l'animal émet des phones (des sons) et ces sons peuvent exprimer le contentement, la douleur, la sensation de l'agréable. Mais différence avec l'homme c'est que **si un animal peut dire j'ai mal, seul l'homme peut dire c'est mal.** - Seul l'homme peut déterminer ce qu'est le bien et le mal. Dans le premier chapitre des politiques, **Aristote** continue en se posant des questions : **est-ce que tous les hommes sont destinés à vivre dans une cité ?** Pour lui, tous les hommes ne vivent pas dans une cité. Bcp vivent dans des groupes pré politiques (des ethnies, des tribus). Or pour **Aristote**, en ce que l'essence de l'homme est de vivre dans la cité, ne réalise pas leur finalité.  **Aristote** considère que tous les hommes sont destinés à vivre dans la cité mais que ce n'est pas le cas de tout le monde et c'est normal. *Nuance :* cette conception se fait pour les Grecs  **le barbare (homme qui ne parle pas grec) est alors un homme inachevé car il ne vit pas dans la cité, il n'a pas atteint son essence.**  Théorie des climats = *tout ce qui est à l'Ouest d'Athènes, là où il fait froid, les hommes sont courageux, intrépides, sauvages MAIS imbéciles, peu civilisés. A l'est d'Athènes, là où il fait chaud, les hommes sont paresseux, ne travaillent pas bcp MAIS sont plus intelligents*. Et **la Grèce a un climat tempéré : les hommes sont alors à la fois cultivés, intelligents et forts.** - Ce qui distingue les hommes selon **Aristote** c'est leur environnement (et non pas la race) qui coïncidence avec le tempérament naturel des hommes. Pour lui, certains hommes ne sont pas aptes à vivre en cité, sont sans-gouvernement tandis que d'autres s'accomplissent dans celle-ci. - L'homogénéité ethnique est une condition favorable mais ce n'est pas la seule (Athènes donnera la nationalité d'Athènes à des étrangers et à des esclaves). **Rodolphe** dira que ce qui définit un même peuple ce sont *« un même langage, des sanctuaires et des sacrifices communs et des mœurs qui sont semblables »*. La cité n'est pas un artefact (contrairement au droit/le Nomos)  la cité n'est pas le fruit d'un contrat pour **Aristote** (en opposition avec les contractualistes comme **Hobbes** ou **Rousseau**) - Lorsque **Aristote** envisage **un homme qui ne vit pas dans une cité soit c'est un Dieu soit c'est un monstre**. *« Un homme sans lignage, sans loi, sans foyer »*. Vs idée de **Platon** = **les hommes vivent ensemble par nécessité** (et non pas par nature).  Dans la Kallipolis, où les désirs sont réprimés, il ne peut y avoir de bonheur selon **Aristote**. A. La finalité morale du politique : le « bien vivre » \[Eu Zên\] Pour Aristote, la vraie finalité de l'homme ce n'est pas son bonheur personnel mais le bonheur de tous. 1. Vertu, « juste mesure » et prudence \[Phronesis\] *« La cité se forme en vue du vivre mais elle subsiste en vue du bien vivre ».*  **Aristote** distingue le vivre (subsistance) du bien vivre (moral, vertu, au-delà du matériel) = bien vivre ce n'est pas la vie matérielle (physique) mais bien vivre moralement, éthiquement... Le bonheur c'est donc l'idéal à atteindre  *« le bonheur est impossible sans la vertu »*  la finalité conçue par **Aristote** a une **finalité pratique**. *Hexis* = *habitus* = les dispositions acquises *= Il s'agit d'habitudes perfectionnées, enracinées qui vont permettre à chacun d'accomplir sa fonction*  Idée est que la vertu n'est pas innée ni enracinées par nature chez les hommes. **Elle est le fruit d'une pratique, d'un apprentissage** (pas d'un enseignement) = il faut avoir une disposition à la vertu = la nature nous donne à chacun des possibilités (terrains favorables ou défavorables pour dvlper des compétences ou des qualités). (Cf. Bourdieu) **Aristote** définie la **vertu** *comme une disposition du juste milieu  la vertu est le contraire de deux extrémités : l'une excessive et l'autre insuffisante*. La vertu est un sommet *Ex :* le courage est une vertu qui est une disposition du juste milieu entre deux extrémités = **la lâcheté et la témérité**. *Ex :* la générosité qui est le juste milieu entre **l'avarice et la prodigalité** Le juste milieu se trouve selon **Aristote** sur une échelle avec les extrêmes pour trouver un compromis, en équilibre = une réponse adéquate. Est associé à la vertu, le concept de **prudence** qui est à la fois dans la **mesure** (rien de trop) et défini par la raison. La prudence traduit et est en harmonie/consonnance avec le logos.  S'inscrit dans la pratique défendue par **Aristote**. Pour atteindre la finalité de prudence, il faut rechercher les moyens rationnels (qui respectent la vertu et la morale) et la raison joue un rôle dans cette recherche.  Selon **Aristote**, la prudence signifie qu'à chaque situation, il existe une réponse. La prudence est de l'ordre du jugement rationnel et pratique et ne cherche pas à établir une vérité universelle. Ce qui est considéré comme une vertu peut mener à la démesure selon **Aristote** (hubris)  la démesure peut atteindre tout le monde, même les sains, le plus vertueux des citoyens. - Les obstacles sont trop importants pour considérer que la polis pourrait se réaliser sur cette pensée pour tous les peuples. Pour **Aristote**, la société et l'homme doivent composer avec les passions, les désirs, les instincts.  les désirs sont infinis, illimités et dressent l'obstacle le plus difficile à franchir = *« la méchanceté humaine est quelque chose d'insatiable »* pour **Aristote**. - **Aristote** parle du tyran : *« on ne devient pas tyran pour se préserver du mal »* (mais par passion).  Le tyran veut imposer ses idées. Et la domination pousse à la guerre en dehors de tout droit. **Aristote** dénonce, tout comme **Platon**, les guerres qui ne sont pas justes ou contre des peuples proches. Pour lui, *« nous faisons la guerre pour vivre en paix »* / *« on ne choisit pas la guerre pour la guerre »* (du moins ce n'est pas éthique ni naturel) **Si l'homme n'est pas vertueux, cela est dû à son propre tempérament**.  L'éducation a un rôle évident à jouer, trouve des lois qui poussent s'adapter à l'état des mœurs. 1. La quête du bonheur \[Eudaimonia\] et du Bien commun **L'Eudaimonia** (expliqué dans le chapitre 1, paragraphe 13 dans *l'Ethique* de **Nicomaque**) doit constituer une préoccupation de l'homme po.\ L'éthique **dépend dans son exercice de la politique** car les plus hautes vertus morales ne peuvent s'accomplir qu'au sein de la cité  suppose une éducation et si l'éducation est un problème politique, les formes de l'éducation peuvent changer. (Car les institutions, les constitutions et les régimes peuvent changer) On retrouve les lois dans l'éducation  **elles sont là pour enseigner ce qui doit normativement être suivi**. Elles peuvent agir dès l'instant où la vertu fait défaut = il faut de bonnes lois pour former des citoyens vertueux. Mais il faut, pour former de bonnes lois, des législateurs vertueux. *Idée :* la quête du bonheur dépend de la politique et la politique n'est pas un champ autonome.  *« Il n'existe aucune action bonne sans justice et prudence »*  mêmes vertus entre les bonnes vertus de l'homme et les bonnes vertus de la cité. La plus haute des vertus échappe toutefois à la politique (philosophie, quête de l'essence) - Il n'existe pas de distinction entre les individus et la société civile  subordination des individus à la communauté politique et morale  lorsque **Aristote** fixe les promenades de la future maman, la période de reproduction, le nombre des enfants, il intègre la vie privée dans la cité (pas de droits de l'homme à cet époque). - Le bonheur concrétise l'harmonie avec soi-même et avec les autres dans la cité. Le bonheur a une dimension collective car il est associé à la vie civique. **Hegel** considérera que la pensée grecque associe bien le lien entre l'individu privé et la cité publique  les anciens ne peuvent penser la liberté individuelle dans son entièreté (pensée des Modernes uniquement  il faudra attendre les temps modernes). **Hegel** parlait de la philosophie grecque comme *« la belle totalité »* (universalité). *Conclusion :* La cité est une communauté politique lorsqu'elle devient une communauté morale !!!! Sinon la communauté politique est inachevée. I. La Politeia comme meilleure forme de gouvernement La **cité** est *une communauté de citoyens basée sur l'amitié, la concorde ainsi que la capacité de délibérer entre amis.* Définition plus juridique de la **citoyenneté** = *défini par le biais de l'intervention dans le processus législatif et judiciaire* *« on est citoyens que si on est au moins investi dans des pouvoirs délibératifs et judicaires ».*  *Critère :* l'avantage commun = **Aristote** définit une typologie des régimes politiques autour de l'intérêt général. Le meilleure régime politique est un régime mixte = **démocratie et oligarchie**. Le meilleur régime possible est appelé la **politeia** (pls sens chez les Grecs) : **l'objectif vise à instruire des responsables politiques sur les moyens d'atteindre la justice, des éclairés quel que soit leur situation**  aspect pratique. Certains critiquent **Aristote** en disant qu'avec lui on envisage toutes les possibilités. Dans les politiques, on peut même trouver des hypothèses permettant de maintenir la tyrannie pour que le tyran continue de servir. *Critique :* **Aristote** se lasse prendre au jeu car **il prodigue des conseils pour maintenir la tyrannie comme parfois un moindre mal** (alors qu'il ne le souhaite pas) A. Un régime politique mixte **Aristote** considère que le politique est naturel = **l'absence de gouvernement est donc antinature**. L'agencement constit, l'organisation des pouvoirs va traduire cette préoccupation éthique. Trouver un gouv juste, vertueux (cad fondé sur un juste milieu)  la constit est essentielle pour un gouv même si elle souffre de fragilité. L'idée est de savoir comment **la rendre stable, la fonder sur des bases solides et sûres**. 1. Une classification des constitutions ordonnée autour de l'avantage commun Si **Platon** a essayé de classifier les régimes, **Aristote** met en lumière un double critère de catégorisation : **le nombre des gouvernants + l'intérêt général**  la démocratie change de teneur en fonction de l'avantage commun ou la présence de lois.  La démocratie est déréglée si elle ne correspond pas à l'avantage commun. Chaque régime est hanté par une autre configuration dans lequel gouvernent les intérêts particuliers (tyrannie, démocratie, oligarchie). Les constitutions les plus droites selon le juste : **Aristote** envisage un cycle naturel de régimes qui vont se répéter (absence d'historicité). **La nature se croit et est soumise à un phénomène de corruption comme la politique**. A la différence de **Platon**, pour **Aristote** tout régime peut se transformer en n'importe quel régime mauvais. Pour **Aristote**, dépend de la conjoncture. Il définit les **conséquences de l'égalitarisme démocratique**. Les gens s'estiment *« qu'ils sont égaux absolument dans tous les domaines »*  égalité politique, sociale. On en vient à un régime anarchique, un régime immoral. Les jeunes jouent aussi un rôle dans ce type de régimes, ils se montrent tous plus rebelles à l'éducation, ne respecte pas autorité des anciens, adoptent un mode de vie nouveau. Ces régimes rencontrent des difficultés à intégrer la nouveauté. *Ex :* sophistes dvlpe de nouvelles morales et certains sont exécutés et bannis de la cité. L'excès de démocratie, tue la démocratie Pour **l'oligarchie**, pas un bon régime car il favorise la révolte des pauvres de la multitude comme la démocratie peut favoriser la révolte des plus riches. L'excès d'oligarchie tue l'oligarchie. Révolution au sens de révolte politique ou de réforme politique pratique : **Aristote** a une position conservatrice et écarte toute subvention violente même si elle vise à créer un meilleur régime **les changements doivent s'effectuer en laissant les institutions et les lois agir un certain temps et atteindre une certaine mentalité pour décider si elles sont bonnes ou non**. Si changement il y a, il doit s'opérer lentement après réflexion. Il faut changer de constitution le moins souvent possible.  Rejoint l'idée de prudence de sagesse : il faut déterminer quel est le bon moment pour changer les institutions. Il faut évaluer les forces en présence. La **monarchie** semble être dans un premier temps le meilleur régime. **Aristote** a un avis ambivalent. On considère que la monarchie est un régime juste si c'est un roi juste qui gouverne *« un homme royal »*  donc pas besoin de lois dans la cité. **Aristote** *« le roi serait lui-même la loi »*  **ce n'est pas tyrannie mais une monarchie juste si cet homme gouverne en fonction de l'avantage commun**. On pourrait même considérer la monarchie comme un très bon régime car le Roi adapte lui-même ses décisions en fonction des circonstances. Le roi est à la fois législateur et juge. La monarchie à l'avantage d'un **pv unitaire**. Si on divise le pouvoir, pluralité de gouvernants qui risque de se diviser. Pour **Aristote**, il ne pas s'agit du meilleur régime qui soit, car **le roi juste est introuvable**. On préfère alors dans la réalité, un régime tourné non pas vers l'unité mais la pluralité avec des compétences partielles mais tourner vers l'intérêt commun. *Ex :* l'assemblée du peuple. **Aristote** estime qu'il est plus difficile de corrompre pls groupes de personnes que de corrompre un homme seul voire un petit nombre (aristocratie). 1. La combinaison de deux régimes déviés : démocratie et oligarchie Solution du meilleur régime : Juste milieu **d'Aristote** = il faut combiner des éléments de la démocratie avec d'autres éléments tirés de l'oligarchie  **Aristote** pense que ces 2 excès vont se neutraliser. **La combinaison des 2 est supérieure à l'unité des régimes même qui apparait comme le plus parfait.** Il ne parlait pas de moyenne arithmétique mais de sommet. Le meilleur régime est le sommet atteint en cumulant les avantages de la démocratie et de l'oligarchie. Pour **Aristote**, le régime démocratique peut être considéré comme le plus stable, le plus socialement équilibré car en démocratie, le peuple se tient tranquille car c'est son régime + la démocratie repose sur l'alternance au pouvoir (important pour **Aristote**). Mais où est la vertu ? ces avantages ne sont pas ici évalués par rapport à la vertu. Ce sont des avantages que donne la loi du nombre. **Aristote** ne parle pas de la qualité vertueuse des citoyens en démocratie. C'est **un critère d'ordre matériel**. Comme tous les régimes, la démocratie a deux visages : peut atteindre **une certaine forme de justice + le despotisme de la majorité.** En démocratie, il faut donner du pouvoir sous certaines conditions seulement.  La démocratie pour **Aristote** est le régime qui épouse au mieux la nature humaine. **Aristote** dvlpe une certaine théorie de séparation des pouvoirs et alarme ses lecteurs du phénomène de concentration des pouvoirs. Pour lui, la tyrannie est le pire des régimes, bien pire que la démocratie qui apparait alors comme le meilleur des mauvais régimes en ce qu'il s'agit du plus modéré d'entre eux. 1. L'importance des classes moyennes **Aristote** est l'un des premiers philosophes qui accorde de l'importance à la classe moyenne car c'est un facteur de stabilité. **La classe moyenne est entre ceux qui ont trop et ceux qui n'ont pas assez**  or, ces deux extrêmes ne doivent pas monopoliser le pouvoir  il faut (comme pour **Rousseau**) se prémunir contre les excès du trop et du trop peu. Classe moyenne témoigne aussi du fait **qu'Aristote** porte un regard à la chose sociale *« sans l'existence d'une classe moyenne (...) Les choses vont mal »*  **la classe moyenne** *se définit comme des semblables et des égaux qui délibèrent tous et sont liés d'amitié  la classe moyenne incarne le logos cad la raison.* **Solon** qui est le fondateur de la démocratie athénienne est issu de la classe moyenne. (**Epicure** aussi). Classe moyenne défini comme des petits agriculteurs, à l'abri de toute démesure. Et cette classe moyenne n'a pas intérêt à changer la constitution ou à faire la révolution car sa fortune en dépend. Cette théorie de classe moyenne correspond à sa théorie du juste milieu tout en luttant contre la montée des extrêmes.  *La classe moyenne neutralise certains conflits* : Il existe chez **Aristote** une pensée d'un *« certain centrisme politique »* (fait confiance à la classe moyenne et souhaite préserver la constitution de trop grandes révisions). A. Une conception élitaire de la société Malgré la théorie du juste milieu, **Aristote** insiste aussi sur la permanence de préjudices antidémocratiques + inégalités politiques  il défend selon **Leo Strauss** un régime aristocrate = aristocratie vertueuse qui peut gouverner. Le gouv doit revenir à une élite lorsqu'on voit comment **Aristote** décrit le peuple. Certaines démocraties vont peut-être dans le sens de l'histoire  Le poids des sophistes influence le peuples, perversion par les démagogues sont alors présentes. Bcp de passages dans lesquels **Aristote** écrit que les hommes qui travaillent de leurs mains ne doivent pas gouverner. Il distingue **ceux qui travaillent de ceux qui devraient exercer la politique et gouverner en fonction de leur qualité et de leur excellence**  Hommes politiques ne peuvent pas être paysans ni commerçants = les citoyens doivent être débarrassés des travaux nécessaires et serviles pour jouer leur rôle politique. Le philosophe peut former le législateur  rôle de conseiller du prince - **Démocratie est une piste possible de régime mais avec contradictions**  chaque citoyen exerce un pouvoir politique mais il existe des inégalités naturelles. 1. Justice et équité **Différence entre égalité proportionnelle/géométrique** (= donner ce dont ont besoin les citoyens, même si pas égal) et **égalité arithmétique** (= égalité entre tous les citoyens) Différence entre justice qui répartit en fonction des besoins et justice commutative (donne plus à ceux qui ont moins dans certains cas, qui souffrent d'oppression, en matière d'impôts notamment). **Aristote** préfère égalité géométrique mais démocratie reste égalité arithmétique donc s'adapte au contexte. La loi et le juge peuvent se voir décerner un pouvoir correctif car la justice c'est aussi l'importance de l'équité  l'équité est alors un correctif de la loi car la loi est trop absolue et n'envisage pas les situations variables (= pas de juste milieu) La loi est mise à l'écart si on fait confiance au juge. L'équité est le pouvoir du juge qui intervient à côté de la loi = « para » et pas « contra legem »  il faut corriger, aller plus loin que la loi et l'adapter. **C'est grâce à ce jugement de l'autre que peut être rendu une justice équitable, sociale.** 1. Esclavage et inégalités naturelles Dans la justice **d'Aristote**  Il y a des inégalités fortes entre les hommes  inégalités naturelles comme les esclaves. La première source de l'esclavage c'est d'abord la guerre. *« La guerre est un moyen légitime d'acquérir des esclaves ».* **Thucydide** a rapporté dans le *dialogue de Mélos*, que c'est la violence qui l'emporte en temps de guerre. Même en temps de paix, en Grèce (sauf à Athènes depuis réformes de **Solon**) le père de famille a le droit de vendre ses enfants. (À l'image des barbares). A **Athènes**, le père de famille peut tout de même, en cas d'incapacité à vendre ses enfants, s'il peut les exposer à leur naissance, cad les exposer dans la rue.  Cela fait partie de la tradition. **Platon** estimait lui-même que l'esclavage était un fait social  pour lui, un athénien aisé a une cinquantaine d'esclaves à sa disposition. L'esclavage est conforme pour les philosophes à une certaine idée de la justice dès lors qu'il est instauré indépendamment de la loi ou du droit  comme le dvlpe **Aristote** dans *Les Politiques*, on est esclave par nature  certaines personnes sont destinées, par nature, à l'esclavage. **Aristote** définit l'esclave comme *« un outil animé »* en vue de satisfaire des besoins quotidiens, du foyer  il est *« le prolongement du corps du maitre »* l'esclave est une partie du corps du maitre. L'esclave ne s'appartient pas  esclavage traduit inégalité naturelle entre les hommes. Certaines personnes sont destinées au labeur/travail. Il y a pour **Aristote**, amitié et avantage entre maitre et esclave quand ils se considèrent tous les deux naturellement être  certains êtres sont trop stupides pour être indépendants. L'esclave est au sein du foyer un instrument qui produit des biens, des richesses et qui remplit des besoins. **L'esclave est une arme servile** = faite pour servir  **Aristote** considère l'esclave comme trop stupides et trop faibles pour prendre des décisions et vivre par eux-mêmes  ils dépendant d'autrui. Il y a amitié car **l'esclave bénéficie de la prospérité de son maitre car il sera mieux traité**. Certaines esclaves pouvaient même être considéré comme des membres de la famille (bien qu'avec un statut inférieur) L'esclave est un bien précieux à Athènes et il faut le préserver  la législation athénienne punit d'ailleurs quiconque qui punit ou maltraite un esclave. Pour s'assurer qu'il dit la vérité, il est torturé. L'esclavage est l'une des conditions de la démocratie dans la cité  les esclaves permettent aux citoyens de gagner du temps afin de pouvoir délibérer et mener les affaires politiques de la cité.  L'esclave joue un rôle dans la prospérité et la destinée de la démocratie en ce qu'il fournit les moyens d'atteindre ce but. La justification **d'Aristote** est critiquée car sa démocratie **ne préserve pas les droits de l'homme**  Distinction entre les anciens et les modernes  Mais certains pointaient que la première déclaration des droits de l'homme moderne, la déclaration d'intendance de juin 1776, fut proclamée en Virginie qui était un Etat esclavagiste  **La défense des droits humaines les plus élémentaires n'a pas tjs été le fort de certaines démocraties.** 1. Economie et dépolitisation Pour **Aristote**, l'économie est et doit être au service du politique car l'éco au sens générique du terme (= le fait de satisfaire ses besoins, d'acquérir des richesses, au service d'une finalité visant la complétude des intérêts privés) menace la cité. **Socrate** disait que les intérêts privés menaçaient la démocratie  idée reprise par **Aristote**. **Aristote** envisage **un dvlpt des richesses qui serait excessif et qui déstabiliserait la cité**. Raison pour laquelle **Aristote** et **Platon** s'interroge pour la cité idéale sur tous les aspects politique, stratégique qui ont nécessairement un impact sur l'économie. Il a même un chapitre dédié à la spéculation économique. (Véritable encyclopédie) La chrématistique (avec *kreia* qui veut dire besoin=  s'intéresse à la monnaie = le trop fort enrichissement d'une partie de la cité entrainera l'appauvrissement excessif d'une autre partie de la cité  tjs idée du juste milieu = prohibition de tout excès. Idée **d'Aristote** de trouver le meilleur régime possible en confortant à la fois les plus riches (oligarchie) et les plus pauvres (démocratie)  il veut concilier les classes qui sont en principe inconciliables. *Note* : **Aristote** ne remet pas en cause la propriété privée qui définit selon lui l'amour des biens de l'homme. Conclusion : On retrouve dans l'œuvre **d'Aristote** des principes considérés comme universels  il **condense dans son ouvrage toute l'histoire de la Grèce sur laquelle s'appuiera les régimes postérieurs**  nécessités de gouverner selon la loi, d'obéir à la loi (légicentrisme), nécessité de pas donner trop de pouvoir aux dirigeants (idée de modération)  principe repris par les révolutionnaires, par la philosophie des Lumières. **Aristote** veut maintenir la cité dans un juste milieu d'où l'éloge des classes moyennes. Il veut aussi inciter la pratique la vertu morale, politique, morale individuelle mais aussi et surtout morale collective.  **Il place l'intérêt général devant les intérêts particuliers.*

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