Cours de Recif pour L2 2021-2022 PDF
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Institut Halieutique et des Sciences Marines
2021
JARISOA Tsarahevitra
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This document discusses the general oceanography course, focusing on coral reefs. It examines the ecological and economic significance of coral reefs, highlighting their role in biodiversity, coastal protection, food provision, and tourism. It covers topics such as coral reef diversity, roles in employment and feeding, as well as tourism implications.
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OCEANOGRAPHIE GENERALE (RECIF CORALLIEN) NIVEAU: L2 Année Universitaire 2021-2022 par JARISOA Tsarahevitra 1. IMPORTANCE ECOLOGIQUE ET ECONOMIQUE DES RECIFS CORALLIENS 1.1. Introduction Les récifs coralliens sont des écosystèmes sous- marins constitués de milli...
OCEANOGRAPHIE GENERALE (RECIF CORALLIEN) NIVEAU: L2 Année Universitaire 2021-2022 par JARISOA Tsarahevitra 1. IMPORTANCE ECOLOGIQUE ET ECONOMIQUE DES RECIFS CORALLIENS 1.1. Introduction Les récifs coralliens sont des écosystèmes sous- marins constitués de milliers d‘espèces animales et végétales. Ils représentent avec les forêts tropicales les habitats les plus riches en termes de biodiversité, et offrent des paysages d'une beauté incomparable Au même titre que les mangroves, les récifs coralliens ont un rôle de protection naturelle des côtes. Ils atténuent les catastrophes naturelles, tempêtes, cyclones ou tsunamis qui arrivent sur le littoral. Ils fournissent également des ressources alimentaires aux habitants côtiers et des îles qu'ils bordent, Ils représentent une manne économique considérable en matière de tourisme. 1.2. Diversité biologique De nombreux êtres vivants dépendent de la bonne santé et de la pérennité des récifs coralliens. Ils représentent avant tout un extraordinaire foyer de La biodiversité. En effet, ils abritent des milliers d'espèces dont majoritairement : Les coraux, Les mollusques, Les poissons, Mais l'on y trouve également des Echinodermes (oursins, holothuries, étoiles de mer…), des Crustacés (crevettes, langoustes, crabes…), des Vertébrés (Reptiles, Mammifères et Oiseaux de mer), des Eponges, des Vers marins, des Ascidies et bien d'autres habitants. Il est même possible d'y rencontrer des espèces rares (comme certains coquillages et poissons) ou inoubliables (Raies manta et Tortues) 1.3. Source d’emploi C'est aussi une source d'emplois car 100 millions d'individus ont une activité en étroite relation avec les récifs coralliens (pêche vivrière et commerciale, perliculture, tourisme, artisanat…). Le potentiel halieutique des récifs coralliens est estimé à 15 tonnes par km² et par an. La superficie totale des récifs atteignant quelques 600 000 km², la production mondiale serait de 9 millions de tonnes par an. Bien que cela ne représente que 12% des ressources halieutiques mondiales, la dépendance des populations insulaires aux espèces associées à leurs récifs est vitale. Le rapport du PNUE rappelle aussi que la pêche dans les récifs et les mangroves est une source de subsistance très importante pour des millions de petits pêcheurs vivant dans des pays en développement. En Asie du Sud-Est cette pêche rapporte 2,5 milliards de dollars (2 milliards d’euros) par an 1.4. Source de nourriture Il s'agit d'une source de nourriture importante. Les récifs en bonne santé fournissent une abondante variété d’aliments dont la plupart sont des sources de protéines animales bon marché et de bonne qualité. Dans certains endroits—en particulier dans les petites îles isolées disposant de ressources et d’activités commerciales limitées—les récifs sont sans doute la seule source de protéines. Les habitants des nations et territoires récifaux consomment en moyenne 29 kg de poisson et de produits de la mer par an et par tête, tandis que la moyenne globale est de 18 kg 1.5. Le tourisme Le tourisme, première industrie mondiale, repose sur la luxuriance et la bonne santé des récifs coralliens. Depuis la seconde moitié du 20ème siècle, le tourisme lié aux récifs a connu une expansion énorme: Ex. la Grande Barrière de Corail (Australie) a vu son nombre de visiteurs multiplié par un facteur 40 entre 1946 et 1980. En Polynésie, le nombre de touristes est passé de 4 000 en 1960 à plus de 122 000 en 1985 et plus de 90 000 en 2005, pour devenir la première activité économique de ce territoire Source de revenus très importante, le tourisme est actuellement un enjeu majeur du développement économique de nombreuses îles. En effet, plus de 100 pays vivent des bénéfices tirés des diverses possibilités touristiques qu'offrent les environnements récifaux (plongée sous-marine, pêche de loisir, plaisance...). Dans certains pays des Caraïbes, où les visiteurs se comptent en millions, l'industrie du tourisme représente en moyenne la moitié du Produit National Brut (jusqu'à 18 milliards de dollars en 1990). 1.6. Protection des côtes Un grand nombre d’îles ne doivent leur existence qu’aux récifs coralliens, comme les 84 atolls de Polynésie française ou les îles coralliennes éparses de l’océan Indien. Les récifs frangeants et les récifs- barrières ont en effet une fonction importante de réduction des effets des tempêtes sur les côtes et l’apport en sédiments sur les plages. Ainsi, selon le PNUE, un récif corallien caractéristique pourrait-il absorber 90 % de la force d'impact d'une vague, protégeant ainsi le littoral et les infrastructures contre l'érosion et les dégâts, tandis qu’un kilomètre carré de récifs coralliens préviendrait annuellement contre l’érosion de 2 000 m3 de littoral. La valeur économique totale des récifs coralliens est ainsi estimée entre 100.000 et 600.000 dollars par km2 par an (entre 82.000 et 490.000 euros). « La valeur des mangroves s’élève à plus de 900.000 dollars/km2/an (735.400 euros) ». La plupart des bénéfices viennent de la pêche, du tourisme et de la protection du littoral. Dans un pays comme l’Indonésie, la valeur économique des coraux atteint 1 million de dollars par km2, souligne le rapport du PNUE. 1.7. Matériaux de construction On peut déplorer aussi l’utilisation des RC en tant que matériaux de construction dans de nombreuses îles. Ces matériaux meubles extraits du lagon par dragage fournissent des granulats pour le béton, le revêtement de chaussées ou la réalisation d'aménagements maritimes. Mais cette utilisation reste très limitée à certaines îles (heureusement...). 1.8. Domaine médical Les écosystèmes coralliens abritent une très grande variété d’espèces vivantes, à partir desquelles il est possible d’extraire des ressources génétiques valorisées par l’industrie pharmaceutique. Environ 6000 produits chimiques proviendraient d’organismes vivants sur les récifs coralliens. Parmi les composés les plus emblématiques peuvent être cités l’azidothymidine, plus connue sous le nom d’AZT et secrétée par une variété d’éponges, des produits participant à la lutte contre les infections bactériologiques, la leucémie et certains cancers ou encore des matériaux permettant la fabrication de prothèses osseuses, ou d’yeux artificiels. 2. ETAT DE SANTÉ DE RÉCIF AU NIVEAU MONDIAL Sur une surface totale (récifs et lagons) de 600 000 km2 (280 000 km2 de récifs), on estime que 20% des récifs coralliens ont été irrémédiablement détruits ou présentent peu de chances de récupération, que 25% sont dans un état critique, que 25% sont menacés et que seulement 30% demeurent dans un état satisfaisant. C’est dans le sud-est asiatique et dans l’océan Indien, où les récifs sont au maximum de leur diversité, que la situation est la plus préoccupante : il y a peu de signes positifs de récupération des récifs. Dans les Caraïbes, les communautés coralliennes ont été décimées (detruites) à plus de 80% dans de nombreuses aires récifales, elles ont été fortement touchées par le phénomène de blanchissement dû aux températures estivales anormalement élevées et provoquant une rupture de l’association entre le corail et ses algues symbiotiques en 2005 mais des signes de récupération se manifestent dans certains récifs. En Australie dans l’océan Pacifique, les récifs demeurent en relative bonne santé. 2.1. Causes de degradation de récifs coralliens Les causes de cette dégradation accélérée depuis 40-50 ans (taux d’extinction 1 000 à 10 000 fois supérieur qu’à celui mesuré en l’absence d’interventions humaines) tiennent à la convergence d’actions anthropiques directes ou indirectes et à des événements naturels catastrophiques dont la fréquence et l’étendue augmenteraient avec le changement climatique global. En effet, un récif corallien ne peut plus se maintenir lorsque se cumulent en même temps pollutions, dégradations humaines et surexploitation des ressources avec une plus grande fréquence des catastrophes naturelles. 2.1.1. Les causes d'origine naturelle Les phénomènes naturels peuvent être plus destructeurs, à une échelle géographique bien plus considérable ainsi qu’en intensité : cyclones (destruction due à la houle, forte sédimentation de matériel terrigène en zone lagonaire), tsunamis, inondations côtières par des eaux douces, maladies. Certains événements sont très probablement en relation avec les changements climatiques globaux, comme l’augmentation des épisodes météorologiques extrêmes, l’élévation de la température des océans, à l’origine de phénomènes de blanchissement des coraux suivis de mortalités plus fréquentes, d’explosions démographiques de prédateurs ou d’espèces invasives, ou encore l’augmentation de la concentration en CO2 dans l’eau de mer entraînant une diminution du potentiel de calcification des coraux. 2.1.1.1. Les cyclones et autres phénomènes atmosphériques Ils sont courants en zone intertropicale, sont à l'origine de vents violents provoquant une houle et des vagues d'une ampleur impressionnante. Ils ont donc une action de destruction mécanique, surtout au niveau des platiers coralliens internes et externes et des pentes externes. En effet, les pluies torrentielles associées le plus souvent aux cyclones ou aux dépressions tropicales diminuent fortement la salinité de l'eau et accentuent le ruissellement arrivant dans la mer d'où une turbidité plus importante. L'augmentation de ces matières en suspension dans l'eau de mer peut alors provoquer l'asphyxie des herbiers et des coraux. Les hautes pressions barométriques ont aussi un impact sur les récifs. Il s'agit d'une forte augmentation de la pression atmosphérique. Celle ci a pour conséquence d'abaisser le niveau de la mer de façon prolongée. Cette exondation des coraux peut être létale d'autant qu'elle est souvent associée à un fort ensoleillement et une faible agitation. Il est important de noter que ce sont des phénomènes naturels auxquels les coraux sont habitués à faire face depuis le début. En effet, chaque récif corallien peut supporter de 1 à 3 fois par siècle le passage d'un cyclone ou d'un tsunami et ce depuis des millénaires. 2.1.1.2. Le réchauffement de l'eau de mer Nous savons que les coraux ne peuvent pas tolérer une exposition longue à une température proche de 30°C. En effet, les polypes expulsent alors les zooxanthelles et perdent ainsi leur pigmentation. C'est ce que l'on appelle le blanchissement des coraux. En Nouvelle-Calédonie, en 1995, un phénomène de blanchissement inédit a été observé faisant suite à une augmentation anormale de la température de l'eau. 2.1.1.3. L'invasion de prédateurs des coraux Le prédateur le plus connu des coraux est une étoile de mer : Acanthaster planci. Souvent présentée comme le diable en personne pour le corail, c'est une étoile de mer qui se nourrit de polypes vivants dont elle digère les tissus, ne laissant que des squelettes blanchis. Une seule étoile détruit 6 m² de récif par an. Les attaques sont collectives. On a trouvé dans le Pacifique jusqu’à 20 000 Acanthaster sur une bande de 2 Km. Elle se montre particulièrement active vis à vis des coraux branchus. La prolifération de ces étoiles de mer est souvent considérée comme un fléau faisant des dégâts très étendus. De nombreuses campagnes de destruction de cette étoile de mer ont été lancées dans les pays atteints mais cela s'avère souvent inefficace. De plus la destruction d'une de ces étoiles stimulerait la prolifération des autres. Notons que Les Mollusques du g Charonia tritonis sont prédateurs de l’Acanthaster planci. La conservation de cette espèce constitue une lutte biologique efficace pour réduire, même anéantir ce fléau. Malheureusement cette espèce de Mollusque est très recherché par les pêcheurs et vendu au marchant de coquillage (pour l’objet d’ornementation). A noter qu'il y a bien d'autres corallivores comme les poissons-papillons Chaetodontidae attaquent les tentacules des coraux dès qu’ils se déploient. Le poisson-perroquet Scaridés est le pire ennemi des coraux. Sa puissante mâchoire racle le squelette du corail en quête d’algues vertes. Les gros poissons-coffres arrachent également des fragments de squelette avec leurs dents. De nombreux gastéropodes nichent sur les coraux, broutant les polypes dès qu’ils sortent. D’autres animaux, Vers et Crustacés, perforent le squelette des coraux, affaiblissant la structure toute entière 2.1.2. Les causes d'origine humaine (anthropique) Les facteurs humains de dégradation sont liées à la pression démographique et au développement non maîtrisé des zones côtières : apports sédimentaires liés à de mauvaises pratiques culturales ou forestières sur les bassins versants, eaux usées non- traitées et riches en nutriments, polluants chimiques (pesticides, hydrocarbures, sur-pêche et mauvaises techniques de pêche), remblaiement des zones récifales frangeantes, prélèvements des matériaux coralliens.. Ces facteurs humains sont particulièrement destructeurs dans les régions côtières très peuplées dont les zones urbaines. 2.1.2.1. La pêche En effet, de nombreuses méthodes de pêche destructrices ont été mises au point pour optimiser la prise de poissons coralliens. En particulier, la méthode du dynamitage. Celle- ci s'est généralisée dans l'océan Pacifique après le passage des armées au cours de la Seconde Guerre Mondiale. De nombreux lagons ont ainsi été dévastés. Cet usage n’est pas utilisé à Madagascar, par contre il détruit le plus beau récif du Kenya, Tanzanie et en Asie du Sud Est. La pêche au poison est observée très souvent pratiquée à Madagascar. Ce sont surtout les habitants de l’intérieur de la terre qui pratiquent cette méthode de pêche en utilisant le latex d’un végétal Euphorbiacée appelé « Laro ». Dans d’autre pays, elle est plus dangereuse. D’autres pays utilisent tout le produit chimique même toxique. On trouve l'utilisation de cyanure pour capturer les poissons récifaux destinés à des aquariums. Le pêcheur plonge à l'aide d'une bouteille de cyanure qu'il disperse. Ce produit endort les poissons qui remontent à la surface. Il ne reste plus qu'à les ramasser. Ce genre de technique est très risquée puisque cela est très toxique à la fois pour les coraux et pour les autres organismes récifaux. D’autre méthode hautement destructrice c’est l’utilisation de la senne de plage, on tire le filet, la partie basse lourde joue un rôle de herse qui dégrade les herbiers et arrache les coraux au passage. 2.1.2.2. Activités d’extractions Les activités extractives agressent de façon importante les récifs coralliens. Comme nous l'avons vu, le corail peut être utilisé comme matériau de construction (fosses sceptiques, routes, bâtiment…) et il représente parfois la seule source (dans le cas des atolls) de matériau. Avec les moyens techniques actuels, les volumes prélevés dépassent largement ceux créés par la croissance des récifs. De plus, l'extraction est exactement le même effet que l’hyper sédimentation car quand on extrait les matériaux coralliens, on met en suspension les particules fines qui vont entraîner une augmentation de la turbidité de l'eau qui va par la suite étouffer les coraux. 2.1.2.3. L’agriculture et exploitation minière L'agriculture et l'exploitation minière agissent aussi sur la vie corallienne. L'agriculture intensive tend à augmenter, via les eaux de ruissellement, la quantité de différents produits nocifs : De l'engrais : qui va favoriser le développement d'algues au détriment des coraux. Des herbicides et autres produits toxiques pour les zooxanthelles, algues nécessaires aux coraux, et au zooplancton. De plus, le défrichement à des fins agricoles (feux de brousse) ou pour l'extraction de minerais (comme le nickel en Nouvelle- Calédonie, le saphir à Ilakaka) accentuent le phénomène d'érosion et augmentent les apports terrigènes dans le lagon. 2.1.2.4. L’urbanisation L'urbanisation apporte aussi son lot de dégradations. Avec le développement des populations, de nombreux aménagements sont effectués à savoir la construction de routes, d'immeubles, de parking, port de plaisance, agrandissement de piste d’atterrissage d’avion (cas de Seychelles) etc… Autant d'avantages pour les populations qui sont fatals aux coraux. C'est au niveau du littoral de Nouméa que l'urbanisation pèse le plus sur le récif corallien de Nouvelle-Calédonie. De très importantes portions de mangroves et de récifs frangeants ont, en effet, été détruites depuis 1960. L'eutrophisation, due aux rejets des eaux usées domestiques, accentue également les méfaits de l'urbanisation. Les rejets des eaux usées riche en MO, sels nutritifs, des P, des détergents, pesticides, toutes les bactéries ont des conséquences écologiques sur le RC. Il se produit des déséquilibres et instabilités de l’écosystème récifal et lagonnaire. Mais cet effet est différent selon les espèces de corail. Les algues à croissance rapide sont favorisées et prennent la place des coraux. 2.1.2.5. Le tourisme La beauté des récifs coralliens est indispensable au développement du tourisme dans certaines îles. Mais le tourisme est une arme à double tranchant. En effet, depuis les installations pour l'accueil, le transport et jusqu'aux activités récréatives, l'afflux de quantités de touristes mal contrôlés dégrade les récifs coralliens. Les promeneurs écrasent sous leurs pieds les coraux fragiles, les plongeurs les abîment avec leurs palmes, les ancres labourent les récifs tandis que les plus romantiques ou artistes prélèvent des organismes encore vivants pour le souvenir… Une colonie de corail fracassée, par une ancre ou par un baigneur maladroit, 2.1.2.6. Le trafic maritime Le trafic maritime est important dans un pays insulaire (comme Madagascar, en Nouvelle- Calédonie) en raison de l’utilisation de la mer sur le transport des marchandises. Au niveau de l’OI Ouest il y a plus de 250 bateaux qui se déplacent chaque jour le long de côte africaine et malgache. Des bateaux passants autour de Madagascar vus par satellite Il s’agit des tankers américains (20-200 000 t) qui viennent ravitailler du pétrole brut de Golfe Persique et passent le canal de Mozambique et à coté de Le Cap pour aller soit en Europe soit en Amérique. La possibilité d’accident d’un de ces gros tankers constitue un danger qui menace la vie dans le milieu marin. Aussi, des petits pétroliers Mauriciens, Comoriens, Seychellois et Malgaches apportent des pétroles raffinés de Moyen Orien. En effet, les opérations de chargement et de déchargement du pétrole et du minerai au niveau du port qui est souvent situé dans le lagon constituent des risques de pollution avec le déversement accidentel d'hydrocarbures et de produits chimiques. En plus lors que ces bateaux viennent de décharger, ils retournent à vide vers le MO et profitent le retour pour nettoyer sa calle en plaine mer. En effet on trouve quelquefois sur la plage à Madagascar, au Comores des pétroles provenant de lessivage et ballastage de calle des pétroliers en forme d’énorme boule de goudron. Ces boulettes constituent un signe de pollution de l’HC de l’OI. 2.1.2.6. L’aquaculture L’aquaculture constitue aussi une menace pour les coraux. Dans les pays ou la production de crevettes est importante, très souvent, les eaux usées des fermes chargées en éléments nutritifs sont rejetées dans le lagon sans passer à travers la station d’epuration. Ainsi, elles pourraient affecter les récifs. 2.1.2.7. Autres Enfin, une dernière raison de la dégradation accélérée des récifs tient à une gouvernance insuffisante ou inadaptée et à une faible volonté politique d’intervention dans certains pays et agences internationales. Toutefois, les Etats et les institutions régionales et internationales ont à présent conscience que la sauvegarde des récifs coralliens ne passera que par des plans de gestion durable des espaces et des ressources que se seront appropriés les populations riveraines. En particulier, les relations existant entre les habitants et le milieu corallien côtier exigent la mise en place de politiques de conservation et de gestion durable et des pratiques adaptées à chaque territoire. 3. SAUVEGARDE ET GESTION DE RECIFS CORALLIENS 3.1. L’Aires Marines Protégées (AMP) Les terminologies concernant les aires marines protégées sont assez diverses, et traduisent des statuts et des modes de gouvernance différents. Le terme d’AMP recouvre tout espace marin ou intertidal clairement délimité (physiquement ou non), reconnu par des moyens juridiques ou tout autre moyen efficace, y compris les moyens traditionnels et coutumiers, pour atteindre la protection de la biodiversité et de l’environnement, le maintien des ressources halieutiques, le maintien des services apportés par les écosystèmes et les valeurs culturelles. Il englobe donc toutes les catégories généralement reconnues, depuis les aires marines protégées et gérées réglementairement (AMP stricto sensu) jusqu’aux petites aires communautaires protégées/gérées localement (MM As/LMM As, termes anglais pour aires marines gérées et aires marines gérées localement). 3.2 Aire de Gestion Locale (LMMA) Aires de gestion locale (Locally-Managed Marine Areas ou LMMAs): aires en grande partie ou entièrement gérées au niveau local par les communautés côtières, les propriétaires, les organisations partenaires et/ou le gouvernement local apportant leur collaboration résident ou sont basés à proximité immédiate de la zone; les approches de gestion, souvent basées sur des pratiques coutumière déjà en place, sont diverses depuis les réserves d'espèces, les réserves temporaires ou tournante et/ou les limitations de l'effort de pêche (via des restrictions sur les engins ou les saisons) et n'impliquent pas nécessairement une interdiction totale de l'exploitation des ressources. 3.3. Principe général de l’AMP Le principe de protection consiste à diviser l’aire à protéger en zones (généralement au nombre de 3) : 1. Zone périphérique: libre de toute exploitation, On peut tout faire à condition qu’on ne détruise pas l’écosystème corallien. 2. Zone tampon: C’est une zone à exploitation règlementée. On peut mener de l’éducation pour l’information, des activités de loisir. Toutes celles-là sont autorisées sous une haute surveillance. 3. Noyau dur: C’est la zone à exploitation interdite. Zone qui a été mise en protection totale, personne ne peut y aller même les scientifiques. Le principe de la réserve sous marine est constitué d’un sanctuaire pour les espèces marines présentes. On trouve la densité de peuplement naturel en équilibre avec le milieu protégé sans aucune contrainte humaine (pêche) ce qui favorise leur reproduction. Schema de subdivision des aires à protéger Z péripherique Z Tampon Noyau Dur 3.4. Processus de création des Aires Marines Protégées (AMP) Les populations sont volontaires: Elles sont appuyées (technique, scientifique …) dans leur processus le plus souvent par des ONG, avec la collaboration des autorités locales ; Une première phase consiste à informer et sensibiliser la population sur la protection; Puis un travail, participatif est engagé, destiné à développer un diagnostic participatif (identification des éléments du patrimoine naturel des ressources et des usages , identification des menaces et proposition des sollutions avec cartographies participatives, à identifier le périmètre de l’aire et le matérialiser avec des bouées, avec le cas échéant, un zonage (zones de niveau de protection et plus ou moins importantes), à définir les orientations de gestion c’est à dire gestion d’espèce, biodiversité, …de façon temporaire, tournante ou permanente ; par quel règlement (dina)? à produire un plan de gestion (quand est-ce qu’on commence (fermeture)? Comment surveillez la zone (Programme)? Quand est-ce qu’on arrête (ouverture)?; le comité de gestion est également à constituer (élection du bureau exécutif). La gestion adaptative, adoptée la plus souvent, permet de réviser régulièrement le plan de gestion à la lumière des résultats de suivis du milieu et des ressources, en comparaison des données du suivi de base (état zéro), et des attente de la population. L’élément essentiel étant l’appropriation par les communautés. Le cas échéant, des activités alternatives sont choisies et mise en œuvre.. 4. DIFFÉRENTES TECHNIQUES DE RESTAURATION DU RÉCIF Il y a 3 techniques de restauration : Restauration physique, biologique et mixte. 4.1. Restauration physique La restauration physique a lieu lorsque le récif a subi une modification qui nécessite une stabilisation. Cela s'effectue grâce à la réparation, la création d'un substrat ou encore l'augmentation de la surface disponible pour le récif. Cette technique est particulièrement utile lorsque le récif a été endommagé, lorsque la recolonisation semble difficile ou lorsque le récif ne joue plus son rôle protecteur. La restauration physique consiste à mettre en place des structures naturelles (blocs ou pâtés coralliens morts) ou artificielles (pneus, épaves, structures métalliques ou béton…). Au fil du temps, le corail va se développer au dessus, et c'est tout un écosystème qui va coloniser ce nouveau fond rempli de recoins. Il faut toutefois noter que lorsque les dégâts ne sont pas trop importants la restauration physique peut se limiter à un simple nettoyage du site comme par exemple lors d'échouages de navire. Structure métallique Les restaurations physiques sont des opérations d’ingénierie très couteuses (de l’ordre de cent mille à plusieurs millions de $ US/ha) et qui nécessite des conseils d’expert. Bulgarie : l’avion d’un ex-dirigeant communiste transformé en récif artificiel 4.2. Restauration biologique La restauration biologique aide au rétablissement de l’écosystème récifal dégradé, endommagé, détruit. L’aide peut se faire sous forme de mesures de gestion indirecte ou passive (Oter les obstacles au rétablissement naturel) ou des mesures actives directes (la transplantation des coraux et autres organismes). 4.2.1. Restauration Passive Elle peut être réalisée a travers une gamme d’actions de gestion côtière qui réduisent les pressions anthropiques sur les systèmes coralliens (pression de pêche, apport de sédiments ou l’écoulement des eaux usées…) 4.2.2. Restauration Active Le plus souvent la restauration active consiste à transplanter des coraux (et autres biotes) sur un site dégradé. Ce type de restauration est plus délicat que le précédent. En effet, elle fait intervenir la manipulation d'espèces vivantes du milieu récifal (coraux, poissons, algues, oursins…). Dans la plupart des cas, elle se déroule en plusieurs étapes : la refixation de fragments ou de colonies coralliennes cassées. la transplantation d'espèces issues du milieu naturel des sites non dégradés ou de la culture corallienne. l'ensemencement d'un substrat à l'aide des fragments de coraux. Pour que cette technique soit efficace, une bonne connaissance du milieu ainsi que de son fonctionnement et du réseau d'interactions entre les différentes espèces qui le constituent soient nécessaires. Cela permet de favoriser le retour à l'équilibre du site dégradé. Mais rappelons que la meilleure façon est d'arrêter les nuisances. La nature saura rebâtir mieux que quiconque... Voici un exemple de fermage d'élevage de corail par des pécheurs réalisé aux Philippines avec les populations locales en 2003 et supervisé par des biologistes: Le prélèvement des souches mères se fait en milieu naturel Ces fragments, manipulés avec soin, peuvent rester sans souffrir pendant quelques minutes hors de l'eau (à l'ombre et sous une température modérée de 20 à 28 °C), ce qui laisse le temps de préparer leur support : Les boutures sont fixées à l’aide de fil de fer sur leur support en béton par les femmes des pêcheurs : Voici ici un fragment d'Acropora sp. fixé à une roche grâce à une boule de résine bi- composants spéciale (la Super Glue et les pistolets à colle sont aussi utilisés, de même que le fil de nylon, des câbles plastiques pour électriciens) Les boutures ainsi préparées sont réparties dans divers enclos en fonction de leur stade de développement et/ou de leurs besoins (profondeur, courant,…) : Un plongeur-éleveur en train de disposer des boutures dans un enclos une vision des enclos vus de la surface En quelques semaines , les boutures encroutent leur support et commencent à pousser et à former des branches: Cette technique de bouturage est utilisée à grandes échelles par des fermes d'élevage de coraux, comme aux Iles Salomon: avec une croissance d'un centimètre par mois en moyenne pour les espèces du type Acropora, le développement est rapide : En Indonésie, on jardine les récifs coralliens RESTAURATION DE RECIF: Les stagiaires visitant la grande pépinière de coraux de Nature Seychelles. (Nature Seychelles) 4.3. Restauration mixte Cela regroupe des techniques faisant intervenir une restauration physique et une restauration biologique. Elle est employée lorsque le récif a été endommagé de façon importante par une action humaine ponctuelle qui nécessite une réhabilitation physique. Celle-ci est accompagnée d'une transplantation de coraux sur le nouveau substrat. Ainsi, on retrouve un substrat artificiel avec des coraux transplantés. Un récif artificiel à Permuteran Bay sur l'île de Bali en Indonésie Mais ce type de restauration n'est qu'à l'état expérimental (Mayotte et Moorea en Polynésie Française). Cela donne souvent des paysages très transformés et le coût est exorbitant. 5. LES RECIFS CORALLIENS DE MADAGASCAR Les récifs coralliens constituent des écosystèmes d’importance variable sur les plans économiques, sociaux et culturels, en rapport avec divers facteurs comme leur extension et la densité des populations riveraines. Les rapports de plusieurs réunions scientifiques (ICRI 1996, WIOMSA 1997, ateliers PRE-COI, 1998 ; IFRECOR,1999 …) montrent que les récifs de la région sont actuellement soumis à de fortes pressions dues à leur utilisation intensive et que des mesures de gestion doivent être entreprises de manière effective. Mais, en plus des impacts de l’utilisation intensive des récifs, un autre phénomène d’envergure planétaire vient s’ajouter au problème. Il s’agit de l’impact du changement climatique auquel fait face l’humanité actuellement. Madagascar, situé dans le sud-ouest de l’Océan Indien, fait partie du domaine indopacifique tropical où les récifs coralliens constituent l’écosystème marin littoral type. Ces derniers sont surtout très développés le long de la côte ouest depuis Androka (au sud) limité par le fleuve Linta et s’étend vers le nord jusqu’à Antsiranana. Au niveau de la côte Est, on a les récifs coralliens depuis le cap d’Ambre (Antsiranana) jusqu’au niveau de Toamasina (Cf. Figure 1). Au total, les récifs coralliens malgaches s’étendent le long de la côte sur environ 1400km, à cela s’ajoutent les bancs coralliens et hauts fonds du large. Ils couvrent en totalité une superficie estimée à 2400km2 (Cook & al. 2000). Comme dans plusieurs région du globe, les récifs de Madagascar subissent actuellement plusieurs types de dégradation d’origine anthropique et naturelle. Au niveau des zones les plus peuplées, on note les impacts de la pêche intensive, les problèmes de sédimentation liés à une déforestation intense, le problème d’extraction de coraux, les pollutions diverses. Les dégradations dues aux catastrophes naturelles, notamment au niveau des zones de passage de cyclones sont aussi très importantes, à cela s’ajoute le problème lié au changement climatique notamment le réchauffement de la température qui entraîne le phénomène de blanchissement corallien. Pour les récifs déjà sous stress, le phénomène devient irréversible et provoque des dégâts considérables. Ainsi, la majeure partie des platiers récifaux les plus accessibles est quasiment dégradée. Cependant, il faut noter qu’il existe encore des endroits bien préservés qui présentent des couvertures coralliennes maximales et des richesses en biodiversité très importantes. Ces endroits sont localisés au niveau des pentes externes des zones isolées et surtout les bancs coralliens du large qui sont aux environs de vingt mètres de profondeur. Mais, la raréfaction des ressources au niveau des zones les plus accessibles amènent les exploitants à chercher de plus en plus ces endroits encore préservés riches en ressources halieutiques. Ainsi, l’avenir des récifs coralliens semble être compromis et on se demande qu’est ce qui va se passer d’ici quelques décennies. 5.1. ETAT ACTUELS DES RECIFS L’analyse des situations au niveau des différentes régions côtières de Madagascar permet d’avoir une idée sur l’état actuel des récifs coralliens et les facteurs de dégradation les plus importants qu’on peut noter. 5.1.1. Les récifs de la région sud- ouest La côte sud- ouest est une des zones de développement des récifs les plus importantes à Madagascar. Schématiquement, les formations récifales, le long de la côte Sud- Ouest se divisent en plusieurs secteurs qui appartiennent à des types physiographiques extrêmement variés (Battistini, 1958, 1964 a; Pichon, 1972 a, 1973; Salomon, 1987). La portion de côte qui se trouve entre Morombe et Toliara constitue une zone corallienne importante. On y rencontre trois types principaux de récif dont les récifs barrières, des récifs frangeants et des bancs coralliens du large. Les explorations réalisées en 2006-2007, ont permis de signaler que les bancs coralliens sont encore très bien préservés tandis que les récifs frangeants notamment les platiers sont tous en état de dégradation maximale. Le grand récif barrière de Toliara, long de 23km et large de 3km, est en état de dégradation avancée actuellement. On y trouve un phénomène de sédimentation important et un envahissement du platier par des algues vertes. Environ 60% du platier sont complètement morts. C’est au niveau de la pente externe qu’on rencontre encore 55% de couverture corallienne. Ce cas de dégradation est aussi le constat qu’on note pour la partie plus au sud entre Anakao et Beheloka avec seulement quelques exceptions comme le récif de Tariboly (au sud d’Ambola) et certains bancs coralliens au large. Le phénomène de blanchissement corallien notamment celui de 1998 a marqué les récifs de la côte sud ouest de Madagascar. En effet, comme la zone constitue l’une des zones récifales les plus exploitées, donc subit de très intense activité humaine, l’effet du changement climatique y a été dévastateur. Il y existe des larges espaces où les colonies sont encore en place mais elles sont mortes et couvertes de gazons algaux. C’est le signe d’une dégradation qui n’est pas mécanique mais due au changement de la température de l’eau. Les poissons et les populations des autres espèces marines sont exploités de façon irrationnelle. A cette surexploitation des ressources s’ajoutent des problèmes de dégradation liés à l’hyper sédimentation et à l’utilisation de méthode destructrices des coraux pour la pêche. La sédimentation est due à l’érosion des sols par la destruction du couvert végétal et à la pollution de certaines zones littorales. Ces effets nuisibles ont un impact sur l’équilibre biologique des récifs et des lagons. Les rendements de la pêche diminuent alors d’année en année et les pêcheurs migrent de plus en plus vers les zones encore productives et cela entraîne une extension de la dégradation. 5.1.2. Les récifs de la région Nord- ouest La partie nord-ouest de Madagascar bénéficie d’un climat exceptionnel grâce à sa position géographique sous le vent, protégée par le plus haut sommet malgache (le Tsaratanana qui culmine à 2886m d’altitude). Contrairement à la côte Est qui reçoit de plein fouet les alizés soufflant à 20-25 nœuds (1,853km/h) durant huit mois sur douze, il y prévaut un régime de vent ne dépassant pas une dizaine de nœuds. On rencontre des vents violents, seulement pendant les périodes cycloniques. Pendant la période des pluies, il tombe un peu plus de deux mètres d’eau/an. La région de Nosy-Be est de formation volcanique (basaltique). Les nombreuses plages de sables alternent avec les plages de galets ou de falaise de basalte gris noir. Dans le nord-ouest de Madagascar, il faut distinguer deux types de récifs coralliens : -les véritables récifs coralliens côtiers, au sens géomorphologique du terme, qui se développent sur un socle continental (ou insulaire) et qui peuvent être qualifiés de récifs frangeants -les bancs coralliens immergés généralement entre six et trente mètres de profondeur, isolés sur des fonds sédimentaires et assez éloignés des côtes. Comme il n’y a pas de fort hydrodynamisme, les récifs frangeants se terminent vers le large par des formations coralliennes plus denses en un tombant très incliné; il n’y a pas de formation de zone d’éperon-sillon. Les marées, du type semi-diurnes présentent une amplitude maximale de quatre mètres en grandes vives eaux. Elle se réduit à 0,8 m en grandes mortes eaux. Dans l’ensemble, les bancs coralliens du large sont plus ou moins préservés tandis que les récifs frangeants connaissent des cas de dégradation et des menaces dues notamment aux activités anthropiques. La dégradation est très importante autour de Nosy-Be. Pendant la période de crues, on assiste à un important phénomène de sédimentation dans les eaux marines de Nosy- Bé. Ces apports terrigènes sont surtout occasionnés par la déforestation et la culture sur brûlis. 5.1.3. La région nord-Est La côte nord-Est, depuis la baie de Diégo jusqu’à Masoala est couverte de récifs coralliens de superficie assez importante. Les récifs de la côte nord-est reste en générale en bon état. Cette préservation résulte d’une accessibilité très limitée à cause de condition hydrodynamique intense qui rend la navigation très difficile pour les piroguiers. C’est par exemple le cas du récif d’Ambodivahibe où la couverture corallienne du substrat est maximale. Dans la baie de Diégo, on note la présence des certaines endroit présentant des couvertures corallienne satisfaisante. C’est le cas des récifs autour de l’île aux Aigrettes. Les dégradations de platiers récifaux sont seulement localisées au niveau des endroits fortement peuplés notamment comme à Ambodirafia, Ratsianarana et Vinanivao (dans le district d’Antalaha). Les platiers récifaux de la région de Masoala sont dégradés. Les dégradations sont à la fois d’origine anthropique due à la pêche intensive mais aussi naturelle liées aux activités cycloniques. Il faut signaler que cette zone est la zone de passage par excellence des cyclones et cela occasionne la dégradation mécanique des coraux par les vagues fortes mais aussi l’effet de la dessalure par les inondations et les pluies continues. Il faut cependant noter que certaine pentes externes restent en excellent état. 5.1.4. Les récifs de la région Est (Mananara- Nord , Foulpointe) La cote Est malgache est caractérisée par un régime pluviométrique élevé. Elle est directement soumise à l'influence de l’Alizé et de ce fait on observe un fort hydrodynamisme. La dégradation de platier est surtout liée aux activités anthropiques intenses notamment la pêche traditionnelle utilisant des méthodes destructrices. C’est le cas à Ambitsika et Antanambe (Mananara-Nord). On a ensuite l’île Sainte Marie où les platiers récifaux sont actuellement dégradés à cause notamment de la collecte de poulpes qui s’est accentuée grâce à la présence d’une société exportatrice. En moyenne, le taux de vitalité pour l’ensemble platier récifaux et pente externe est estimé à 40% lors d’une étude réalisée en 2007. Les pentes externes généralement inclinées présentent une forme en "dent de scie" moins accentuée et peuplée par des espèces robustes. Les platiers sont peuplés par des espèces branchues notamment des Acropores, des Seriatopores et des Porites branchus. Le marnage est faible (environ 1m) En outre, la côte Est de Madagascar est le foyer de plusieurs cyclones qui passent chaque année dans l’Océan Indien et qui occasionnent des pluies abondantes, des phénomènes d’érosion côtières constituant une source de sédimentation importante. Au niveau du récif de Foulpointe, par exemple, il n’y a plus que 13% de vitalité corallienne (Maharavo, 2004). Le récif d’Antanambe, dans la région de Mananara Nord a été atteint du phénomène de blanchissement corallien massif en 1998. Cela a entraîné la mort définitive de plusieurs colonies coralliennes qui sont couvertes de gazons algaux actuellement. 5.1.5. La région sud-Est La côte sud-est reste actuellement inexplorée. Il s’agit d’une zone pas très riche en récif corallien à cause de la présence des grands fleuves permanents donc des embouchures à salinité faibles qui ne sont pas très favorables au développement des coraux. Cependant, cette partie sud-est de Madagascar est très intéressante du point de vu des différents changement écologique notés actuellement comme l’érosion côtière qui s’accentue d’année en année et qui pourrait avoir une relation avec le changement du niveau de la mer. Cette zone est aussi la zone intéressante pour le phénomène de Tsunami si on se réfère aux évènements qui se sont passés, récemment. Les récifs de la côte sud est sont par endroit des arécifs c'est-à-dire des coraux qui poussent sur des substrat rocheux notamment des roches éruptives. Il existe une petite baie qui abrite un fond corallien en très bon état à Lokaro (district de Taolagnaro, pointe sud Est de Madagascar.