Le Cognitivisme - Piaget - PDF

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UCLouvain

Anna Sonnenschein

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psychologie développementale cognitivisme Piaget développement de l'enfant

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Ce document présente les concepts clés du cognitivisme selon Piaget. Il explique les notions d'assimilation et d'accommodation, ainsi que les stades de développement cognitif de l'enfant. Il détaille également les fonctions et les structures variables du développement.

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Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein 2. Le cognitivisme | Piaget Voir : Piaget, Jean : Six études de Psychologie, Paris, Denoël, 1964 Objet du cognitivisme : la pensée et le langage Méthode du cognitivisme : l’observation n...

Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein 2. Le cognitivisme | Piaget Voir : Piaget, Jean : Six études de Psychologie, Paris, Denoël, 1964 Objet du cognitivisme : la pensée et le langage Méthode du cognitivisme : l’observation naturaliste qui va être le développement spontané de l’enfant Le cognitivisme est une sorte de chantier sur lequel la recherche se mène pour comprendre de manière générale le comportement humain → On va étudier le mental comme tel (mémoire, langage, perception, raisonnement, perception, attention, émotions) pour comprendre le reste de l’être humain et de son comportement → Le cognitivisme fait donc un pas de plus que le comportementalisme Expérience : Un enfant en Afrique regarde par une fenêtre au moment où quelque chose passe devant la fenêtre, il demande ce que c’est et sa maman lui dit qu’il s’agit d’une girafe → Quelques temps plus tard, l’enfant regarde de nouveau par la fenêtre et, la girafe ayant disparue, laissant place à un train, il s’exclame en disant : « Oh une girafe ! » → L’enfant se trompe → Selon l’hypothèse de Piaget, l’enfant fait une généralisation : il assimile la fenêtre à une girafe qui passe o L’enfant a construit une structure mentale → il s’agit d’une erreur révélatrice du fonctionnement cognitif de l’enfant et Piaget se demande : qu’est-ce qu’il n’a pas encore acquis pour se tromper ? Le développement psychique débute dès la naissance et prend fin à l’âge adulte. Celui-ci consiste dans une marche vers l’équilibre ; un processus d’équilibration successive, des passages d’un état de moindre équilibre à un état d’équilibre supérieur → Piaget par d’un constat simple : l'enfant présente une certaine instabilité des idées contrairement à l’adulte qui a une certaine capacités de systématisation → Les sentiments et les rapports sociaux vont ainsi obéir à la même loi de « stabilisation graduelle » Deux concepts clés dans le modèle de Piaget : → Fonctions constantes (a) : résulte de l’équilibre des assimilations et accommodations → Structure variables (b) : différents stades du développement cognitif. Lorsque je décris un stade, en réalité, je dresse une forme de radiographie du fonctionnement de la pensée du langage au cours de cette forme d’organisation a) Fonctions constantes Assimilation : Consiste à traiter l’hétérogénéité des choses auxquelles je suis confronté avec la même stratégie cognitive, sans tenir compte de la variabilité. On traite les situations comme si elles étaient les mêmes → Correspond à la généralisation de l’action → Piaget définit cela de manière plus conceptuelle : Incorporer les choses et personnes à l’activité propre du sujet ou encore incorporer le monde extérieur aux structures déjà construites Ex : quand le bébé se rend compte qu’il faut tirer la ficelle pour faire tourner les jeux avec la musique dans le parc du bébé ; c’est de l’intelligence pratique que même un singe est capable d’acquérir → Nous ne sommes pas obligés de penser ou de se faire des représentations pour décrire ce type d’intelligence 10 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Mais quelle est la différence entre un bebe et un singe à ce point ? → Le bébé ne doit pas se contenter de tirer la ficelle mais il doit également le faire quand la musique s’arrête, comme s’il tentait de faire redémarrer la musique quand il tire la ficelle. → Mais ce n’est pas tout puisque, mettons si le téléphone sonne et que sa maman n’est pas dans la même pièce que le bébé, celui-ci va tirer également la ficelle. → On comprend donc que le bébé tire la ficelle pour faire redémarrer plein de chose : il va généraliser l’action. → Cette généralisation de l’action lui est PROPRE : il construit des schémas d’action Accommodation : consiste à réajuster la structure acquise en fonction des transformations subies → Elle tient compte de l’hétérogénéité des situations En gros : Quand nous sommes à l’intérieur d’un stade il y a une certaine stabilité car il y a l’assimilation → L’humain a donc besoin d’ignorer certaines différences (hétérogénéités) présentes dans l’environnement pour pouvoir éprouver certaines stabilités. A l’inverse, nous voulons parfois aussi rendre notre cognition capable de s’adapter à l’environnement et pour ce faire, nous aurons besoin de la transformer grâce à l’accommodation b) Structures variables Les structures variables correspondent à 6 stades : 1. Stade des réflexes (ou montages héréditaires), et des premières tendances instinctives (nutrition) et des premières émotions 2. Stade des premières habitudes, et des premières perceptions organisées, et des sentiments différenciés 3. Stade de l’intelligence sensori-motrice (ou pratique), antérieure au langage 4. Stade de l’intelligence intuitive 5. Stade des opérations concrètes (début de la logique) et des sentiments moraux et sociaux de coopération 6. Stade des opérations intellectuelles abstraites, de la formation de la personnalité et de l’insertion affective et intellectuelle dans la société des adultes [1 Stade des réflexes (bébé humain) Tels que l’appréhension des premières tendances instinctives. Le bébé, habitué à sucer son pouce/biberon/sein généralise la succion → le bébé ne met pas que son biberon/sein en bouche mais tous les objets à sa portée → Le bébé devra donc apprendre à faire la distinction entre les objets que l’on peut mettre en bouche et ceux qu’on ne peut pas mettre en bouche → Le réflexe devient une manière d’organiser son rapport au monde : ils font un découpage pratique ud monde entre ce qui peut être mis en bouche et ce qui ne le peut pas [2 Stade des premières habitudes (bébé humain) Habitude =quelque chose que l’on fait toujours de la même manière L’habitude se construit comme une forme de généralisation pratique → Les enfants sont capables de s’habituer à des régimes alimentaires (+ horaires de repas) → Le bébé va de nouveau généraliser ces habitudes sur le plan pratique 11 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein [3 Stade de l’intelligence sensori-motrice (0-2 ans) L’enfant va mettre ensemble des perceptions variables qu’il a en une action : sa motricité et sa perception s’articulent pour construire une forme de généralisation de l’action que l’on appelle « schéma d’action ». → C’est l’émergence d’une aptitude à produire des actes à travers lesquels l’enfant traite le monde o Ex : L’enfant tire le tapis pour approcher une balle, et il fera pareil quand on va placer des objets plus lourds (télévision) et même si ça ne fonctionne pas, la stratégie utilisée dans le schéma d’action est identique Piaget définit alors quelque chose qui ressemble à un concept → Concept = suppose une forme d’assimilation à la différence que le concept est strictement parlant. → Quelque part, le schéma d’action est l’ancêtre du concept → Concept = intériorisation de l’action 4 catégories se construisent alors : L’objet : C’est la question de la présence – existence → Un objet peut exister mais s’il est non-perçu, ce qui implique donc l’absence o L’enfant comprend qu’en pleurant ou criant, il peut faire revenir sa maman → Le monde matériel s’extériorise → Passage de l’égocentrisme primitif vers l’élaboration d’un univers extérieur. L’espace : au départ il y a autant d’espaces non cordonnés entre eux que de domaines sensoriels (espace buccal, visuel, tactile, etc.) → À la fin de la 2éme année se construit un espace où les objets se trouvent en rapport entre eux, y compris le corps propre. → Mais l’espace se construit à partir de la coordination des mouvements Le temps La causalité : elle est au départ liée à l’activité propre (égocentrisme) : l’enfant tire sur la ficelle pour faire revenir la musique mais également tout faire revenir/durer → C’est une sorte de causalité magique → L’essentiel c’est que l’enfant généralise l’action : c’est dans ce sens qu’un « schéma d’action » est analogue à ce que plus tard sera un « concept » [4 Stade de l’intelligence intuitive (2-7 ans) Le langage : L’apparition du langage modifie l’aspect intellectuel, affectif et social des conduites. Avec le langage, l’enfant peut reconstituer ses actions passées et anticiper les actions futures par la représentation verbale. 3 conséquences essentielles : → Socialisation de l’action : L’échange devient possible avec autrui o Il peut prolonger l’action en la racontant ou deja s’y mettre en l’anticipant → Intériorisation de la parole : apparition de la pensée qui a pour support le langage intérieur et le système des signes → Intériorisation de l’action : alors que l’action était purement perceptive et motrice, elle peut maintenant se reconstituer sur le plan intuitif des images et des expériences mentales Affectivement les sentiments interindividuels (sympathies, antipathies, respect, etc.) apparaissent et l’affectivité s’organise de manière plus stable MAIS l’action est au toujours au cœur et la parole ne vient agir que comme une sorte d’adjuvant → L’enfant parle comme une manière d’accompagner l’action et de redoubler cette action 12 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Communication chez les enfants Même si l’enfant parle, il ne communique, ni ne coopère pas : « monologue collectif » → en maternelle, les enfants ne parlent pas pour communiquer : chacun parle mais d’un sujet différent → ils jouent ensemble à deux jeux, mais tout le monde a ses propres règles L’apprentissage de la socialisation sera nécessaires pour parvenir à la coopération réelle Un trait majeur du rapport au langage dans ce stade : l’enfant ne parle pas seulement aux autres, il se parle aussi à lui-même en monologues variés qui accompagnent l’action. → Il s’agit des soliloques prononcés à haute voix, qui opèrent comme des adjuvants de l’action immédiate → Ces soliloques et monologues collectifs constituent plus de 2/3 du langage spontané vers 3 – 4 ans et diminuent graduellement jusqu’à 7 an Egocentrisme cognitif Les enfants paraissent ne pas pouvoir se mettre dans le point de vue de l’autre, il y a une indifférenciation entre le point de vue propre et celui des autres → Il entend les propos des adultes, mais plutôt qu’en tenir compte et les intégrer, l’enfant produit un compromis entre le point de vue d’autrui et le sien, sans les coordonner → Il est donc à mi-chemin de la véritable sociabilisation Les premières années de ce stade paraissent fonctionner autour des mouvements d’assimilation, comme les jeux symboliques, tel que la poupée, qui sont une activité réelle de la pensée, mais essentiellement égocentrique → Les jeux vont lui permettre à le satisfaire par une transformation du réel en fonction de ses désirs → Donc l’enfant ne va pas atteindre le pdv de la maman, mais refaire sa propre vie en la corrigeant à son idée → il revit tous les plaisirs ou tous ses conflits, mais en les résolvant, et surtout il compense et complète la réalité grâce à la fiction → Le symbole sera un symbole individuel se référant à ses souvenirs, à ses désirs et aux états vécus personnels Pensée intuitive De plus, il y a également une pensée intuitive qui révèle une tentative de s’adapter au réel → Ex : pourquoi la bille tombe ? Parce qu’il y a une pente, mais l’enfant rajoutera également qu’elle tombe parce qu’elle sait qu’on est la → Ex : en promenade le soir, l’enfant dit « la lune nous accompagne », mais il ne saisit pas que les marcheurs en sens inverse font la même expérience de voir la lune toujours à la même distance, et que dès lors on pourrait dire qu’elle les accompagne aussi. o Il faudra qu’il soit capable de se mettre dans le point de vue des autres pour saisir que la lune ne peut pas accompagner tout le monde, en même temps et dans des sens différent Animise : le fait de donner vie à un objet matériel (la bille tombe parce qu’elle sait qu’on est là) Pensée magique : c’est la croyance d’une personne de pouvoir modifier l’environnement extérieur à travers ses propres pensées et également au moyen de forces considérées comme surnaturelles Pas de hasard : pour l’enfant, chaque chose tourne autour de lui et arrive pour une raison L’intuition L’enfant affirme mais ne démontre rien → Ce n’est que lorsque l’on prend en compte le pdv des autres que l’on ressent le besoin d’apporter des preuves à nos affirmations 13 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein → Ainsi jusqu’à ses 7 ans, l’enfant demeure prélogique, et il remplace la logique par le mécanisme de l’intuition Intuition : Intériorisation des perceptions et des mouvements sous forme d’images représentatives et d’expériences mentales qui prolonges les schéma d’action (sensori-moteurs sans coordination rationnelle) = forme de représentation du réel qui fonctionne comme une photo → RIGIDE (pas mobiles, non combinables) : construction d’une image interne que l’on ne peut pas altérer quand on veut → IRRÉVERSIBLES Expérience 1 : 8 jetons bleus alignés à intervalle régulier et l’enfant doit trouver autant de jetons rouges dans un bac → Il fait une ligne de jetons rouges de la même longueurs que celle des bleus sans se soucier du nombre de jeton → Pas de correspondance terme à terme : il y a équivalence tant qu’il y a correspondance visuelle, mais l’égalité ne se conserve pas par correspondance logique → Intuition et non opération rationnelle Expérience 2 : Deux ficelles de même longueur, dont une droite et une pliée → L’enfant répond que c’est la droit qui est la plus longue, car c’est celle qui prend le plus de place → Il évalue de manière intuitive Expérience 3 : 3 billes de couleurs différentes dans un tube → Mets dans un ordre devant l’enfant (bleu - rouge - blanc) et l’enfant sait dire dans quelle ordre elles ressortiront → on remet les billes dans le même ordre, on le renverse devant lui et on le penche : L’enfant dira que les billes sortent dans le même ordre ou il les a vus entrer mais il se trompe → intuition et non modèle mental réversible Expérience 4 : 2 voitures fixées à un point par une ficelle → Faire tourner les 2 voitures et demander laquelle va + vite → Toutes deux démarrent et s’arrêtent en même temps, donc l’enfant dit que c’est la même vitesse → Mais l’une de voiture va plus vite, puisqu’elle a une plus grande distance à parcourir → Pour y répondre, il faut pouvoir combiner deux critères : distance et temps [5 Stade des opérations concrètes (7-12 ans) Capacité de collaboration Après 7 ans, l’enfant devient capable de coopération et de concentration. → Il est concentré lorsqu’il travaille individuellement et collabore lorsqu’il travaille avec les autres. Il peut coopérer car il ne confond plus son point de vue avec celui des autres, mais il les dissocie pour les coordonner → La discussion devient possible, ainsi que la recherche des preuves et des justifications à l’égard de l’affirmation propre. Le langage égocentrique disparaît et les propos de l’enfant témoignent par leur structure grammaticale du besoin de connexion entre les idées et de justification logique Le jeu devient réglé et même s’il ne connaît pas toutes les règles d’un jeu, l’enfant s’assure que tout le monde suive les mêmes règles → Du coup, la question de gagner ou perdre dans les jeux devient importante 14 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Causalité difficile à définir : L’enfant arrive à coordonner ses actions avec celles des autres … → Parce qu’il est devenu capable d’une certaine réflexion ? → Parce qu’il y a progrès de la socialisation que la pensée est renforcée par intériorisation ? Capacité de réflexion Maintenant que l’enfant est capable de réflexion, il peut délibérer intérieurement : il discute avec soi-même comme il discuterait avec d’autres → La réflexion est donc une conduite sociale de discussion mais intériorisée (comme la pensée elle-même suppose un langage intérieur). De nouveau la causalité est difficile à établir, comme la question de l’œuf ou la poule. → Toute conduite humaine est à la fois sociale et individuelle La causalité (manière dont l’enfant tente de comprendre) Elle n’est plus anthropocentrique ou egocentrique mais elle se conçoit par transformation → Le soleil ne nait plus parce que je suis ne, mais il nait des nuages → Il y a un principe d’identité et de transformation qui régit bon nombre des affirmations causales. → Il y a une sorte d’assimilation rationnelle : tout doit avoir une raison logique → « L’âge du pourquoi » La pensée atomiste Permettra l’acquisition de la notion de « conservation » Ex : l’expérience de la conservation du poids et du volume : → 2 verres identiques avec la même quantité d’eau. → Quelques morceaux de sucre son mis dans un des verres : l’enfant comprend que dans celui-ci il y a plus de volume. → Ensuite ont dissous les morceaux de sucre (On ne les voit plus) : À l’âge de l’intelligence intuitive, l’enfant estime que de nouveau il n’y a pas de différence de volume → MAIS quand l’enfant comprend que le poids et le volume augmentent lorsque le sucre se dissout, ils mettent en évidence que la pensée a acquis la notion d’invariance L’invariance émerge successivement pour la substance, le poids et le volume : → 7-8 ans : constance de matière + longueurs + surfaces → vers 9 ans : conservation du poids → 11-12 ans : conservation du volume Ces notions d’invariance sont l’équivalent, sur le plan de la pensée, de la construction sensori-motrice du schéma d’objet, invariant pratique de l’action → Ces deux acquisitions de la pensée se forment grâce à la réversibilité : la boule et la galette pèsent la même chose, car vous pouvez refaire une boule avec la galette. On peut revenir au point de départ. Il y a donc des opérations mentales coordonnées en système Les opérations rationnelles Les opérations ne sont plus des intuitions : elles se transforment en opérations dès qu’elles constituent des systèmes d’ensemble à la fois composables et réversibles → Les opérations se forment en système et non pas de manière isolée → Ex : les relations de famille (frère, oncle, etc.) sont comprises en fonction de l’ensemble de la structure de parenté. → Ex : Les nombres n’apparaissent pas indépendamment les uns des autres, mais ils sont saisis comme les éléments d’une série (1,2,3…). 15 Q2 - psychologie | Anna Sonnenschein Expérience : → On montre A

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