Chapitre I - ACARIENS PHYTOPHAGES PDF

Summary

The document explores the diversity and characteristics of mites (acariens), emphasizing their role as phytophagous organisms. It describes their presence in various environments, their importance in agriculture and their morphological features. The document also details the developmental cycle of these organisms.

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Chapitre I-Les Acariens phytophages - Diversité des acariens Les acariens sont présents dans tous les milieux, y compris les mers, les eaux douces, les déserts, les pôles et les sources thermales. De nombreuses espèces ont abandonné le mode de vie prédateur caractéristique de la plupart des arachn...

Chapitre I-Les Acariens phytophages - Diversité des acariens Les acariens sont présents dans tous les milieux, y compris les mers, les eaux douces, les déserts, les pôles et les sources thermales. De nombreuses espèces ont abandonné le mode de vie prédateur caractéristique de la plupart des arachnides. Les acariens représentent les arachnides les plus importants sur le plan économique, car de nombreuses espèces parasitent l'Homme et les animaux domestiques, affaiblissent les végétaux, dévorent les plantes ou les produits stockés. Sur notre planète les acariens ont colonisé tous les milieux bien qu’ils ne soient ni pourvus d’ailes ni organisés en sociétés complexes. Les acariens sont présents dans l'eau douce, saumâtre et salée jusqu’à 6000 m de profondeur, dans le sol sous toutes les latitudes, des régions polaires (avec 30 espèces endémiques en Antarctique) aux déserts et aux jungles tropicales et équatoriales, jusque dans les nappes phréatiques et sur les sommets des montagnes. Ils vivent sur et dans les plantes, les animaux et l’homme. Chaque année de nouvelles espèces sont décrites et les aires de répartition des espèces connues s’étendent au fur et à mesure des recherches et des échanges commerciaux. Acariens des végétaux Les acariens ont pris de l’importance en agriculture depuis que de nombreux insectes prédateurs d’acariens ont été exterminés par les insecticides. Plusieurs groupes aux couleurs vives parasitent les plantes et sucent la sève à l’aide de leur stylet. Les acariens forment un groupe polyphylétique d’arthropodes chélicérates, de petite taille, à larve hexapode, caractérisés par un gnathosome et une segmentation restreinte, voire absente du « corps ». Ces critères peuvent être détaillés comme suit. Arthropodes Comme les insectes et les crustacés, les acariens sont des animaux à structure bilatérale, articulés, dont le corps est protégé et soutenu par un squelette externe, l’exosquelette. Arachnides 1 Le corps se divise en deux tagmes, le prosome et l’opisthosome, alors qu’on en compte trois chez les insectes, la tête (prosome), le thorax (mésosome) et l’abdomen (métasome). Chélicérates Les acariens possèdent fondamentalement six paires d’appendices uniramés (non ramifiés), à savoir une paire de chélicères, une paire de palpes et quatre paires de pattes. Ils n’ont ni mandibules, ni antennes comme chez les insectes avec lesquels ils sont parfois confondus. Petite taille Les acariens sont souvent minuscules. Après les insectes, les acariens forment un groupe dominant avec près de 55 000 espèces décrites. - Caractéristiques morphologiques des acariens Les acariens sont des arachnides de taille petite à microscopique, de forme extrêmement variée, entre autres chez les espèces parasites. Néanmoins, tous présentent des points communs: le prosome et l'opisthosome indivis sont fusionnés et le corps est protégé par une carapace simple et continue. Les acariens possèdent deux, trois ou quatre paires de pattes articulées, le plus souvent quatre paires au stade adulte et trois paires à l'état larvaire: on parle dans ce cas de larves hexapodes. 2 3.1. Acariens phytophages Introduction Les acariens sont plus étroitement apparentés aux araignées qu'aux insectes. Il s'agit d'organismes à huit pattes de petite taille (habituellement moins de 1 mm de long). Leur éventail de plantes hôtes est large et ils ont la capacité de causer de lourds dégâts dans de nombreuses cultures de serre. Plusieurs espèces d'acariens sont préoccupantes, le tétranyque à deux points (Tetranychus urticae, ci-après « TDP ») arrivant en tête de liste. Les autres espèces potentiellement nuisibles comprennent deux espèces de tétranyque, soit le tétranyque de Lewis (Eotetranychus lewisi) et Tetranychus cinnabarinus, ainsi que le tarsonème des serres (Polyphagotarsonemus latus), le tarsonème du cyclamen (Tarsonemus pallidus), l'acarien de la tomate (Aculops lycopersici) et le ciron des bulbes (Rhizoglyphus spp). 3 Les acariens sont des ravageurs importants de nombreuses cultures. Leur forte capacité de reproduction occasionne de graves dégâts en peu de temps. Dans bon nombre de cultures sous serre, l’acarien rouge Tetranychus urticae est le ravageur le plus souvent rencontré. En cultures de plein champ, d’autres espèces d’acariens peuvent aussi causer des dégâts. 1/ Biologie – cycle de développement Le développement des acariens comprend cinq stades : l’œuf, la larve, la première nymphe (protonymphe), la seconde nymphe (deutonymphe) et l’adulte. Tous les stades peuvent être observés dans la culture. Cycle de développement d’un acarien Les acariens évoluent à travers plusieurs stades, de l'œuf à l'adulte. Les œufs des ennemis des cultures susmentionnés sont pondus isolément sur le feuillage ou aux points de croissance des plantes (dans le cas du ciron des bulbes, sous la terre). Après avoir éclos, les acariens passent par un stade larvaire à six pattes, puis deux stades nymphaux à huit pattes respectivement appelés « protonymphe » et « deutonymphe ». Le stade de la deutonymphe en est un de repos immobile, d'où émerge l'adulte. 4 Le TDP a un éventail d'hôtes comptant des centaines d'espèces végétales, y compris des légumes amplement cultivés et de nombreuses plantes ornementales. La femelle adulte à huit pattes mesure environ 0,5 mm de long, et son abdomen est arrondi. Le mâle se distingue d'elle par son corps plus petit et plus étroit et son abdomen en pointe. La couleur des adultes va du jaune pâle à l'orange et du brun au noir. Les jours d'une durée inférieure ou égale à 12 heures, les températures en baisse et le tarissement des sources de nourriture font entrer le TDP en diapause (stade d'hivernage similaire à l'hibernation). Un examen rapproché des surfaces foliaires inférieures de plantes infestées permet de distinguer les acariens, minuscules points mouvants. Leur corps présente habituellement deux points sombres, caractéristique susceptible de varier légèrement. Après l'accouplement, chaque femelle pond approximativement six œufs blancs d'aspect perlé par jour. Sur une durée de vie moyenne, elle peut pondre 100 œufs, voire davantage, sur l'envers de feuilles. Le cycle de vie, de l'œuf à l'adulte, dure de 23 jours à 15 °C à seulement 4 jours à 32 °C. Le développement est accéléré dans des conditions chaudes et Dommages et dégâts Les acariens se nourrissent en perçant l'épiderme des plantes avec leurs pièces buccales de type suceur et en aspirant le contenu des cellules. Les acariens nuisibles s'attaquent à différentes cultures et peuvent se trouver sur diverses parties de la plante. L'alimentation de Tetranychus cinnabarinus peut causer des dégâts tels que le jaunissement foliaire sur une grande surface ou la chute de feuilles. *Le phytopte de l'érinose : Colomerus vitis L’érinose est une maladie de la vigne provoquée par un acarien microscopique. Eriophyes vitis, aussi nommée Colomerus vitis, est une espèce d'arachnides de la famille des Eriophyidae, qui provoquent l'érinose de la vigne (déformation des feuilles). 5 Classification Règne Animalia Embranchement Arthropoda Sous-embr. Chelicerata Sous-classe Arachnida Famille Eriophyidae Genre Eriophyes Eriophyes vitis (Pagenstecher, 1857) Les symptômes de l'érinose Au printemps, on peut observer à la face supérieure des jeunes feuilles, la formation de galles boursouflées verdâtres puis rougeâtres de 0,5 à 5 cm2, auxquelles correspond, sur la face inférieure, un feutrage dense blanc ou rosé, provoqué par une hypertrophie locale des poils épidermiques de la feuille. Lorsque les galles vieillissent, ce feutrage vire au brun rouge. Le phytopte attaque les nouvelles feuilles au fur et à mesure de la croissance des rameaux. Les dégâts sont en général limités et ne provoquent pas de diminution de récolte. Lors d'attaques violentes au printemps, l'érinose peut géner le développement des jeunes pousses et provoquer un avortement des fleurs avec perte sensible de récolte. Morphologie : - L'adulte est invisible à l'oeil nu (160 microns x 30 microns), d'aspect vermiforme et de forme allongée. De couleur blanc crème, avec 2 paires de patte à l'avant, il est orné transversalement d'environ 80 crêtes granuleuses. - Le mâle est plus petit que la femelle. - La larve ne se distingue de l'adulte que par sa taille plus petite. - Les oeufs sont sphériques, lisses et translucides. Biologie du phytopte de l'érinose :  Plante-hôte : la Vigne  en hiver : les femelles sont rassemblées soit sous la première enveloppe d'écailles des bourgeons, soit sous les écorces, à la base des sarments.  au printemps : les femelles quittent leurs abris dès le stade C et se répartissent sur les jeunes feuilles où leurs piqûres provoquent la formation de galles. Les oeufs sont déposés dans le feutrage tapissant la galle. Le développement de l'oeuf à l'adulte dure 6 15 jours. Les adultes des premières générations quittent les feuilles attaquées et migrent vers le bourgeon terminal et les jeunes feuilles. Cette migration se prolonge durant toute la période de croissance et se poursuit l'été. 5 à 7 générations peuvent ainsi se succéder  à l'automne : les adultes quittent le feuillage et redescendent vers la base des sarments. *Les acariens des denrées stockées Ils se nourrissent des moisissures et consomment les germes humides. Leur cycle est de 10 à 12 jours entre 23 et 25 °C dans des grains à 17 % d'humidité. Leur mauvaise tolérance au sec les empêche de coloniser les grains stockés dans de bonnes conditions. Exemple : Acarus siro ou le ciron de la farine. Acarus siro = Ciron de la farine 2/Dégâts - Dommages Les larves, les nymphes et les adultes se tiennent sur la face inférieure des feuilles et leurs piqûres provoquent l’apparition de taches jaunes, voire le jaunissement total des feuilles. Il en résulte une diminution de la croissance et de la production pouvant entraîner la mort de la plante. 7 Les nymphes et les adultes produisent une toile caractéristique qui affecte l’aspect de la plante. En cas d’infestation importante, les plantes peuvent même être complètement recouvertes de toiles dans lesquelles pullulent les acariens. Les acariens se nourrissent en perçant l'épiderme des plantes avec leurs pièces buccales de type suceur et en aspirant le contenu des cellules. Les acariens nuisibles s'attaquent à différentes cultures et peuvent se trouver sur diverses parties de la plante. Quand le nombre d'acariens augmente, la feuille entière semble décolorée sur sa surface supérieure et présente une apparence de bronze sous la pression de populations nombreuses. Les feuilles gravement infestées deviennent jaunes et cassantes. Certaines plantes (p. ex., l'hibiscus) expriment une réponse toxique à l'alimentation des tétranyques; leurs feuilles jaunissent et tombent, même à des densités de population relativement faibles. Les acariens produisent des toiles qui leur servent à se disperser en se laissant porter par les courants d'air. Les populations nombreuses peuvent produire de grandes quantités de toile qui peuvent être inesthétiques, particulièrement dans les cultures ornementales. Ces toiles leur servent également de protection, augmentant la difficulté d'éradication au moyen de prédateurs ou de pesticides. 3.2. Les acariens prédateurs De par leur régime alimentaire très varié selon les espèces, on trouve des acariens qui sont carnivores et donc sont des prédateurs des ravageurs des cultures. Leur proie peut être prédigérée avant ingestion par inoculation de salive ou bien déchiquetée grâce aux chélicères en forme de pinces puis digérée par les enzymes salivaires avant ingestion. Parmi ces acariens prédateurs, on trouve les familles suivantes : Phytoseiidae, Thydeidae, Erythraeidae, Stigmaeidae, Anystidae, Trombidiidae. 8

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