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Summary

This document details the cognitive approach to psychopathy, including the work of Cleckley and the Hare Psychopathy Checklist Revised (PCL-R). It describes key characteristics of psychopathy and explores the differences between psychopathy and other similar concepts, like sociopathy. Further, it discusses various factors related to the concept including emotional and interpersonal deficits as well as adjustment and deviations in one's behavior.

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Chapitre 1 lundi 13 février 2023 14:05 1. Approche cognitive de la psychopathie - Psychopathie : pathologie difficile à définir car nombreux écrits divergents - Terme courant mais disparu des manuels diagnostics - Proche de sociopathie et personnalité antisociale 2. Les travaux pionniers • Cleckl...

Chapitre 1 lundi 13 février 2023 14:05 1. Approche cognitive de la psychopathie - Psychopathie : pathologie difficile à définir car nombreux écrits divergents - Terme courant mais disparu des manuels diagnostics - Proche de sociopathie et personnalité antisociale 2. Les travaux pionniers • Cleckley (1941) - Le masque de normalité ○ Description du profil de plusieurs psychopathes examinés et synthèse de leurs caractéristiques communes ○ Psychopathes : individus d'apparence saine, ni psychotique, ni névrotique mais personnalité gravement inadaptée ○ Masque de bonne santé mentale mais monde interne superficiel et pathologique Description basée sur sphère de la personnalité, 16 caractéristiques essentielles regroupées en 3 domaines : 1. Ajustement positif : façade de bonne santé mentale ➢ Charme superficiel et bonne "intelligence" ➢ Absence de délire et de tout signe de pensée irrationnelle ➢ Absence de "nervosité" ou de manifestations psychonévrotiques ➢ Rarement porté au suicide 2. Déviation chronique du comportement ➢ Fausseté et hypocrisie ➢ Absence de remords et de honte ➢ Egocentrisme pathologique et incapacité d'aimer ➢ Réactions affectives pauvres ➢ Incapacité d'introspection 3. Déficits émotionnels et interpersonnels ➢ Sujet sur qui on ne peut compter, pas fiable ➢ Comportement antisocial non motivé ➢ Pauvreté du jugement et incapacité d'apprendre de ses expériences ➢ Incapacité de répondre adéquatement dans les relations interpersonnelles ➢ Comportement fantaisiste et peu attirant sous l'emprise de l'alcool, voire sans ➢ Vie sexuelle impersonnelle, banale et peu intégrée ➢ Incapacité de suivre un plan de vie Échelle de Hare - Psychopathy CheckList Revised (PCL-R) • Inspiré des travaux de Cleckley, s'appuie sur un entretien semi-structuré + des données biographiques (dossiers judiciaires) de l'individu. ○ 20 items cotés de 0 à 2 / score supérieur à 30 = pathologique Opt Cognitive (L2S4) Page 1 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. Loquacité et charme superficiel Surestimation de soi Nécessité de stimulation et tendance à l’ennui Tendance au mensonge pathologique Duperie et manipulation Absence de remords et culpabilité Affect superficiel Insensibilité et manque d’empathie Tendance au parasitisme Faible maitrise de soi Promiscuité sexuelle Apparition précoce de problèmes de comportement Incapacité de planifier à long terme de façon réaliste Impulsivité Irresponsabilité Incapacité d’assumer responsabilité de ses faits et gestes Nombreuses cohabitations de courte durée Délinquance juvénile Violation des conditions de mise en liberté conditionnelle Diversité des types de délits commis • Mesure 2 composantes de la personnalité : ○ Composante narcissique : charme superficiel, surestimation de soi, mensonge pathologique, manipulateur, affects superficiels, faible attachement à autrui, manque de remords ○ Composante antisociale / sociopathique : impulsivité, délinquance juvénile, violation des règles, indifférence vis-à-vis des normes sociales ou des droits d'autrui • Ces 2 composantes se scindent en 4 facteurs (facettes) 1. 2. 3. 4. Relations interpersonnelles (narcissique) Froideur émotionnelle (narcissique) Style de vie impulsif (antisociale / sociopathique) Comportement antisocial (antisociale / sociopathique) 3. Psychopathie dans les manuels diagnostics - DSM 5 : notion de sociopathie dans le cadre de la personnalité antisociale ➢ Considérée comme synonyme de la notion de psychopathie ➢ Mode général de mépris et de transgression des droits d'autrui qui apparait dans l'enfance ou au début de l'adolescence et qui se poursuit à l'âge adulte. - CIM 11 : personnalité dyssociale (similaire à antisociale) ➢ Équivalent de sociopathie ➢ Pas de mention du terme psychopathie ➢ Caractéristique principale de ce trouble est non-respect des droits et sentiments des Opt Cognitive (L2S4) Page 2 ➢ Caractéristique principale de ce trouble est non-respect des droits et sentiments des autres, englobant à la fois égocentrisme et manque d'empathie Critères DSM 5 trouble de la personnalité antisociale A. Mode général de mépris et de transgression des droits d'autrui qui survient depuis l'âge de 15 ans, comme en témoignent au moins 3 manifestations : 1. Incapacité à se conformer aux normes sociales qui déterminent les comportements légaux 2. Tendance à tromper pour un profit personnel ou par plaisir, indiqué par mensonges répétés, utilisation de pseudonymes ou escroqueries 3. Impulsivité ou incapacité à planifier en avance 4. Irritabilité et agressivité 5. Mépris inconsidéré pour sa sécurité ou celle d’autrui 6. Irresponsabilité persistante, indiquée par incapacité répétée d’assumer emploi stable ou d’honorer des obligations financières 7. Absence de remords B. Âge au moins égal à 18 ans C. Manifestation d'un trouble de conduites débutant avant l'âge de 15 ans D. Comportements anti-sociaux ne surviennent pas exclusivement pendant l'évolution d'une schizophrénie ou d'un trouble bipolaire Limites des critères DSM-5 ➢ Evaluation diagnostique basée essentiellement sur des actes délictueux plutôt que sur des expériences émotionnelles ou des traits de personnalité. • Critères catégoriels sous et sur-inclusifs ○ Il est difficile d'identifier les psychopathes non criminels ○ On risque d'inclure des criminels qui ne sont pas des psychopathes (anxiété, influence cercle social, autres conditions psychiatriques sous-jacentes) 4. Psychopathie vs sociopathie • 2 deux manifestations du Trouble de la Personnalité Anti Sociale ○ DSM / CIM : diagnostics basés sur des aspects comportementaux antisociaux (TPAS) ○ Psychopathie / sociopathie : traits de personnalité (PCL-R) • Diagnostic asymétrique : ○ Trouble de la personnalité anti-sociale ○ Psychopathie La démarche d'un diagnostic c'est de faire rentrer un patient dans une case que l'on a établi dans la clinique et la littérature scientifique, on appelle ça l'Approche catégorielle. Opt Cognitive (L2S4) Page 3 ➢ L'approche dimensionnelle est plus adaptée que dans l'approche catégorielle. La psychopathie est une personnalité sociopathe associée à une personnalité narcissique. Y-a-t-il une différence de l'entrée des troubles ? On va parler de psychopathie développementale (la psychopatie est génétiquement donnée, on est porteur de cette maladie) tandis que la sociopathie est acquise par une lésion cérébrale. Approche neurocognitive de la psychopathie ➢ La sociopathie acquise comme modèle lésionnel de la psychopathie ➢ Apparition des comportements antisociaux et amoraux avec l'acquisition de la lésion cérébrale Le cas Phinéas Gage : - Lésions de la région orbitofrontale : troubles du caractère et de la personnalité teintés de désinhibition, d'emportement, d'euphorie, et d'une inadaptation sociale Est-ce que ça ne serait pas le premier cas de sociopathie acquise ? - Car on retrouve une inadéquation des conduites sociales, une modification notable de la personnalité puis une incapacité à l'empathie. Hypothèse des marqueurs somatiques émotionnels Cette hypothèse nous viens de Damasio qui a était proposé en 1995 (L'erreur de Descartes, la raison des émotions). • C'est un modèle qui permet de comprendre le fonctionnement des patients psychopathes, plus précisément cette hypothèse permet d'expliquer l'absence d'empathie émotionnel (les patients psychopathe n'éprouvent pas d'émotions) -> déficit émotionnel • L'impulsivité / prise de risque anormal chez les patients atteint de psychopathie si on se réfère au DSM V. ○ Cette hypothèse trouve son origine en s'appuyant sur des patients qui présentait une sociopathie développé (avec une lésion cérébrale). Le cas de EVR (Elliot), qui est un cadre brillant de 30 ans, qui va développer un méningiome au niveau frontal (avant du cerveau), plus précisément dans la région orbitaux frontal. C'est un méningiome bénin qui nécessite quand même une opération dans l'ablation du cortex préfrontal. Opt Cognitive (L2S4) Page 4 ○ Avant l'opération c'est quelqu'un de très intelligent avec un QI élevé, de socialement très adapté et qui est professionnellement très adapté. ○ Après l'opération, il reste quelqu'un avec un QI élevé, sauf qu'il y a une perte d'emploi, il a des problèmes financiers / sociaux, il n'arrive plus à planifier et faire des choix plus ou moins basique et il va développer des comportements à risque. La sociopathie acquise : comportement normal avant la lésion (pathologique non développementale), on pourra établir une similitudes entre les patients avec lésion CPF-VM et psychopathes : ➢ Sur le plan comportemental : désinhibition et impulsivité ➢ Sur le plan affectif : émoussement affectif, manque d'empathie émotionnelle, absence de culpabilité et de remord Mais les patients avec lésion du cortex préfrontal ventromédian (CPF-VM) ne sont pas destructeurs et dangereux pour les autres : limite du modèle de l'usage de la sociopathie acquise pour compréhension de la psychopathie. ○ C'est éléments renvoie à un déficit du contrôle de l'action qui entraine de la désinhibition, d'impulsivité et de difficultés de planification. ○ Il y a 2 régions cérébrales qui sont essentielles pour le contrôle de l'action : □ Cortex préfrontal dorsolatéral (CPF-DL) □ Cortex préfrontal ventromédian (CPF-VM) Que se passe-t-il quand on a une lésion du CPF dorsolatéral ? : Cela nous traduira à un déficit des FE ○ ○ ○ ○ ○ Des difficultés d'adaptation à la nouveauté Déficit dans la planification et la mise en œuvre de stratégies, Difficultés dans le contrôle et la régulation de l'action, Incapacités à ajuster la réponse (feed-back) Difficultés à inhiber les informations non pertinentes Que se passe-t-il quand on a une lésion du CPF ventromédian ? : ○ Capacités intellectuelles et exécutives préservées ○ Mais sévères déficits dans les prises de décisions personnelles et sociales ○ Comportement de prise de risque anormalement important • Della Sala - Double dissociation anatomo-fonctionnelle : 2 catégories de taches ○ Exécutives : Wisconsin Card Sorting Test et SPOT pour MdT ○ Prise de décision (Iowa Gambling Task et cohérence émotionnelle (faux-pas) CPF DL est le siège des FE alors que CPF VM intervient dans processus de prise de décision qui soustendent activation des marqueurs émotionnels Opt Cognitive (L2S4) Page 5 tendent activation des marqueurs émotionnels - Patients CPF VM conservent FE normal mais présentent défaut dans prise de risque et reconnaissance des règles sociales ➢ Ces 2 caractéristiques se retrouvent dans la psychopathie - Postulat : nos jugements, actions ou décisions prises intellectuellement sont modulées par des sensations/sentiments émotionnels de peur ou de bien-être - Sensations émotionnelles = marqueurs somatiques qui nous aident à agir de façon adaptée ➢ Permet de reculer, renoncer face à une prise de risque trop importante - Psychopathie/sociopathie : régulation somatique ou émotionnelle de l’action, de la décision ou du jugement est dysfonctionnelle ➢ Origine : dysfonctionnement du CPF-VM ➢ Conséquences : manque d’empathie émotionnelle, défaut de ressenti émotionnel, manque de remords, prise de risque importante non régulée par le ressenti émotionnel - Proposition de Damasio : patients atteints de sociopathie acquise avec lésion au CPF-VM et comportement proche de la psychopathie développementale pourrait être un bon modèle de la psychopathie pour étudier facteurs qui expliquent déficit émotionnel, d’empathie, de prise de risque • Hypothèse 1 : défaut d’activation émotionnelle (des marqueurs somatiques) chez patients CPFVM ON A STOP ICI ASKIP - Comparaison groupe contrôle, lésion sans trouble des conduites sociales et lésion CPF-VM ➢ Stimuli visuels neutres vs émotionnels ➢ Mesure de la réponse électrodermale (RED) ➢ Résultats : sujets lésion CPF-VM ont faible sensibilité à la charge émotionnelle des images - Dans psychopathie : sujets n’ont qu’une faible augmentation de la RED après présentation d’un stimulus anxieux/douloureux - Réflexe de sursaut acoustique moins élevé chez psychopathes ➢ ➢ ➢ ➢ - Réseau de l’empathie émotionnelle : cortex somatosensoriel primaire et secondaire, cortex singulaire antérieur et insula - Etude sur participants répartis en 3 groupes selon la PCL-R Présentation d’images de souffrance physique Dysfonctionnement du réseau dans la psychopathie, mais fonctionnement normal si perspective personnelle (demande d’imaginer que la main dans la porte est la sienne) Dysfonctionnement si souffrance d’autrui - Par défaut, une personne normale a de l’empathie émotionnelle - Par défaut, patients psychopathes ont un manque d’empathie émotionnelle Doit faire un effort particulier pour devenir empathique - Cohérent avec l’idée que psychopathie est un trait de personnalité commun Conclusion - En l’absence de marqueurs somatiques (sujets CPF-VM) : ➢ Réponses faibles aux stimuli émotionnels o Remords faibles, absence d’empathie o Difficultés à déceler les invraisemblances sociales ➢ Réponses à risques dans une situation de prise de décision o Difficultés à tirer profit de l’expérience - Les mêmes dysfonctionnements liés au défaut d’activation du CPF-VM semblent être présents dans la psychopathie développementale Opt Cognitive (L2S4) Page 6 - Limite du modèle : les sociopathes lésionnels (patients CPF-VM) ne sont pas destructeurs et dangereux pour autrui Opt Cognitive (L2S4) Page 7

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