Chapitre 1: L'expression orale PDF

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06/09/2020 Chapitre 1: l'expression orale Chapitre 1: l'expression orale livre Site: Université Virtuelle du Sénégal Cours: Principes de l’expression écrite et orale Livre: Chapitre 1: l'expression orale Imprimé par: Ibrahima DIA Date: dimanche 6 septembre 2020, 15:45 https://i0800yd9r1mf.uvs.sn/mod/book/tool/print/index.php?id=376 1/10 06/09/2020 Chapitre 1: l'expression orale Table des matières 1. INTRODUCTION GENERALE A L’EXPRESSION ORALE ET ECRITE 2. Le discours 3. Le message et sa ‘’ livraison’’ 4. L’auditoire (le public) 5. La réputation de l’orateur 6. Le plan du discours 7. CONCLUSION https://i0800yd9r1mf.uvs.sn/mod/book/tool/print/index.php?id=376 2/10 06/09/2020 Chapitre 1: l'expression orale 1. INTRODUCTION GENERALE A L’EXPRESSION ORALE ET ECRITE Bonjour chers étudiantes, chers étudiants, je suis Dr Nafissatou Diouf. Je suis titulaire d’une thèse de doctorat en Lettres modernes et j’ai capitalisé une dizaine d’années d’expérience dans le domaine de la communication et des médias au Sénégal, et en France. Je vais vous dispenser le cours sur les Principes de l’expression orale et écrite. Quelles que soient vos compétences dans le domaine de la technologie, vous aurez, toutes et tous, pendant votre cursus académique et, plus tard, votre carrière professionnelle, besoin de vous exprimer, donc, de vous adresser, à l’oral comme à l’écrit à vos collègues ou supérieures hiérarchiques. De l’invention de l’écriture à celle de l’imprimerie, la parole a connu bien des évolutions : de simple phonétique, elle est devenue un puissant outil puisque reliant, à travers le langage, les Hommes. Sous cet angle, le langage écrit peut être considéré comme étant la synthèse entre la parole et l’image. L’écriture et l’image permettent ainsi une communication entre les groupes sociaux, ces derniers s’informant via les canaux que nous venons de citer. En complément de ce cours que je vais vous dispenser pendant ce semestre, je vous recommande d’accroître vos compétences orales et rédactionnelles en lisant, en vous documentant afin de relever, d’avantage, votre niveau de culture générale. Pour revenir précisément à ce cours, relevez et retenez bien qu’une bonne communication suscite une action rapide. Le cours Principes de l’expression écrite et orale s’articule autour de quatre chapitres que voici : https://i0800yd9r1mf.uvs.sn/mod/book/tool/print/index.php?id=376 3/10 06/09/2020 Chapitre 1: l'expression orale 2. Le discours Selon le Larousse, le discours est « une allocution prononcée en public » (cf, Larousse 2005, Paris, France) ; dans la même dynamique, le Larousse le définit comme « une parole que l’on dit en public » (Le Robert junior, avril 2016, p. 320). Il est donc, de fait, supérieur à la phrase qui ne sort pas de son champ privé. Le discours est indissociable de la rhétorique dont les porte-étendards furent les sophistes. Il est aussi, et surtout, la synthèse parfaite de l’information et de la communication. Aristote le définissait comme une démarche consistant à « chercher pour chaque sujet ce qui est propre à persuader » (Aristote, 384-322 av. J.-C.). Le discours est ainsi un processus démocratique visant à convaincre et persuader son vis-à-vis en utilisant une technique. Il s’inscrit au cœur d’un processus tripartite : Le contenu du message L’auditoire La réputation ou la personnalité de l’orateur https://i0800yd9r1mf.uvs.sn/mod/book/tool/print/index.php?id=376 4/10 06/09/2020 Chapitre 1: l'expression orale 3. Le message et sa ‘’ livraison’’ Depuis l’Antiquité, on sait que les hommes sont incapables de suivre plus de trois idées à la fois ; réussir son discours, c’est donc savoir l’organiser en fonction de la cible visée : il faut aller à l’essentiel tout en évitant de l’escamoter. Pour cela, quelques règles de base sont à intégrer. -I- Une fois son sujet maîtrisé, sa cible connue (en tout cas en partie) l’orateur doit être actif, affectif et concret dans son libellé : on parle alors d’un discours chaud puisque captivant l’auditoire. A contrario, il faut éviter les discours froids, se basant sur des notions abstraites, théoriques et mentales (au-delà des idées il faut donner des exemples). On peut « réchauffer » son discours avec principalement trois pronoms inclusifs : i) Vous et Nous suggérant l’appartenance puisqu’ils sont collectifs et associatifs. En les employant le public se sent associé dans ce que vous dites. ii) On, pronom personnel indéfini, beaucoup plus « général », est aussi, à bien des égards, associatif. Ex : « On a tous eu à le vivre un jour. ». N.B : A éviter les discours agressifs renfermant des expressions telles que : « Ce qu’il faut retenir…Détrompez-vous…Vous n’êtes pas sans savoir…etc. ». D’autres méthodes, comme l’usage des procédés stylistiques, permettent d’enrichir le discours en lui donnant du relief : La métaphore (procédé stylistique tendant à donner à un mot la valeur d’un autre présentant avec le précédent une analogie. Ex : Une pluie de billets de banque, la lumière d’un sourire…) ; La métaphore permet de parler d’un sujet en le rapprochant d’un autre sujet présentant des analogies. A la différence de la comparaison, elle n’explicite pas le lien de ressemblance. De fait, les métaphores sont implicites, en général, et n’indiquent pas clairement les rapprochements effectués. Elles éclairent les notions abstraites. Ex : « Parfois aussi la montagne est lointaine et grise, entourée d’eau, et l’on ne voit rien d’autres que la ligne douce de ses hanches, de ses reins, de ses seins et de son épaule, la ligne onduleuse de sa chevelure longue qui tombe ». (Extrait L’INCONNU SUR TERRE de JMG LE CLEZIO) ; La parabole (Allégorie développée dans un récit écrit ou oral. Ex : Les Paraboles du Christ). L’allégorie est l’expression d’une idée par une image, un tableau ou encore un être vivant (Ex : un tableau d’art peut être une allégorie) ; L’analogie : procédé stylistique qui oblige l’esprit à décrire les choses en langage analogique, c’est-à-dire en images. Il est une force persuasive servant à illustrer le discours. Créer une analogie c’est trouver des points communs entre deux choses éloignées tout en exploitant leurs ressemblances. C’est, par exemple, créer un rapport de similitude, de ressemblance (une image juste l’emporte sur le meilleur des raisonnements) ; N.B : dans un discours, les rapprochements doivent être évidents. Exemple : « Plante très robuste, le tabac se prête facilement aux manipulations génétiques, c’est la souris de laboratoire des botanistes ». L’analogie est le matériau de base de toute comparaison. Elle peut être surprenante, par exemple lorsque l’on utilise les mots saignée et/ la transfusion pour comparer deux cultures ou des valeurs opposées par exemple. La comparaison : L’homme a besoin d’images pour voir mentalement l’histoire qui lui est contée. La comparaison est donc un rapprochement fondé sur une analogie explicite entre le sujet dont on parle et quelque chose d’analogique. Ex 1: « Le succès, c’est comme la loterie : ça ne s’explique pas ». (Daniel Kehlman). Ex 2 : « La démarche du maître avait, de ce fait, pris la curieuse allure dandinée des palmipèdes anatidés ». La force de l’image est tout aussi bien pour celui qui parle que pour celui qui essaie de comprendre. N.B : Seulement, il faut se méfier des modèles qui peuvent atténuer la crédibilité de l’orateur. Ex : Le père au fils : « A ton âge Napoléon était premier en classe » et le fils qui rétorque : « A ton âge il était empereur » ; § La parabole : nécessite peu d’explications puisque parlant d’elle-même. La parabole s’adresse autant à l’affectif qu’à l’intellect. Elle peut arriver à permettre une extraordinaire mémorisation du public. « L’homme naît, souffre et meurt ». L’humour (tournure d’esprit portée à l’ironie ; ne l’oublions pas « l’exemple parle aux oreilles) ; c’est l’un des procédés stylistiques les plus sociables. Il rapproche. Quand l’auditoire rit, vous l’avez presque dans votre poche ! N.B : ne jamais confondre l’humour avec l’ironie qui est cruelle et, par conséquent, irrite. Enfin, on peut faire usage, dans son discours, du crochet à question. Il consiste à interroger le public, notamment lorsque notre texte manque de relief. L’interrogation rompt la monotonie du discours. https://i0800yd9r1mf.uvs.sn/mod/book/tool/print/index.php?id=376 5/10 06/09/2020 Chapitre 1: l'expression orale A retenir : - Informer est un processus sec. Ex : « Attachez votre ceinture et éteignez votre cigarette ». - Communiquer est une démarche visant l’adhésion du public. Ex : « Ayez la délicatesse de ne pas oublier d’attacher votre ceinture de sécurité ». EXERCICES PRATIQUES - PREPARER UN DISCOURS D’UNE DIZAINE DE LIGNES AVEC LES PROCEDES STYLISTIQUES CITES PLUS HAUT. - CONSTRUISEZ DES PHRASES INFORMATIVES PUIS STRUCTUREZ-LES EN MESSAGES DE COMMUNICATION EN VOUS APPUYANT SUR LES CONSIDERATIONS DU COURS. ( https://i0800yd9r1mf.uvs.sn/mod/book/tool/print/index.php?id=376 ) 6/10 06/09/2020 Chapitre 1: l'expression orale 4. L’auditoire (le public) "Il doit simultanément apprendre, s’émouvoir et se distraire". Selon Gustave Le Bon (sociologue), « l’individu en foule est un grain de sable au milieu d’autres grains que le vent soulève à son gré….isolé, il est plus cultivé…en foule, c’est un instinctif…un barbare…». (Gustave le Bon, Psychologie des foules). Un auditoire est toujours composite et referme trois catégories : les sympathisants, les hostiles et les indifférents. Si l’on ajoute à ce paramètre le fait que le public n’a pas toujours le confort requis pour recevoir le message à 100%, on se rend compte de l’immensité de la tâche. Des études démontrent en effet qu’entre le ouïr et le dire l’auditoire ne perçoit que 10% d’un discours et n’en retient, au mieux, qu’1% ; autant dire que les facteurs de déperdition sont à cerner et éviter pour bien faire passer son message. Dans le processus de communication, le locuteur et son auditoire doivent lever quelques équivoques qui, souvent, «grippent » le message : A- Ce que souhaite dire le locuteur et ce qu’entend l’auditoire. B- Ce que croit dire le locuteur et ce que croit entendre l’auditoire. C- Ce que laisse échapper le locuteur et ce que devine l’auditoire. D- Ce que dit le locuteur sans conviction et ce en quoi l’auditoire ne croit pas, etc. Par ailleurs, des astuces comme l’exploitation des ressources kinésiques (études des gestes et des mimiques utilisés comme signe de communication soit en eux-mêmes, soit en accompagnement du langage parlé) sont à prendre en compte dans le processus de communication. Ainsi, le sourire est un ‘’passeport indispensable’’ à toute communication. Il doit être engageant, mais surtout bienveillant ; la voix, l’instrument de musique le plus naturel, révèle aussi notre personnalité, notre humeur et notre état d’esprit. Dans le discours il faut « donner de la voix » en livrant son message (évitez les voix monocordes). https://i0800yd9r1mf.uvs.sn/mod/book/tool/print/index.php?id=376 7/10 06/09/2020 Chapitre 1: l'expression orale 5. La réputation de l’orateur Même s’il peut sembler à l’écoute et silencieuse, le public se pose toujours des questions sur l’orateur : qui est-il ? D’où il vient ? Son background, ses ambitions ?, etc. Dès lors, il revient à ce dernier d’établir, dès le début de son discours, un lien de confiance. Si ce passage est réussi, il marque un point important pour la suite : de face à face au départ, son exercice va vite se muer en échanges. En effet, la communication est un processus horizontal qui doit induire un échange entre l’orateur et son public. Pour réussir ce passage, quelques règles de base : · Présentez-vous à votre public de manière brève : sobrement vous direz qui vous êtes par une phrase simple : ‘’Mon nom est…’’ ou ‘’Je m’appelle…’’ ; · Le but de votre présence : libellez le sujet sur lequel porte votre discours simplement ; · Relevez la pertinence du sujet ; cette étape vous permettra de conforter et rassurer votre public sur votre présence ; · Précisez la durée de votre speech ; Si d’après les spécialistes les femmes ont l’ouïe plus fine et entendent deux fois plus fort tout en étant plus sensible sur la manière dont le discours a été formulé, il convient de souligner que le reste du public peut être acquis à notre cause s’il passe du doute au partage en passant par la confiance et l’échange. Les paramètres suivants sont à prendre en compte : 1- Le doute : le public est dubitatif sur l’objet de votre présence, votre personne et la teneur ainsi que la durée de votre discours. 2- On obtient sa confiance une fois les doutes levés, en l’intéressant avec les éléments cités plus haut (contenu du discours, la personnalité de l’orateur, etc.). 3- Ensuite on peut instaurer l’échange, c’est-à-dire l’interactivité. 4- Enfin le partage en communiant avec son public. EXERCICES PRATIQUES AUTOUR DU THEME SUIVANT : CONSTRUISEZ UN DISCOURS EN VOUS APPUYANT SUR LES POINTS CLES DECLINES DANS LE COURS POUR CONVAINCRE VOTRE AUDITOIRE. THEME : L’EDUCATION DE LA JEUNESSE EST UN PUISSANT LEVIER DE DEVELOPPEMENT. https://i0800yd9r1mf.uvs.sn/mod/book/tool/print/index.php?id=376 8/10 06/09/2020 Chapitre 1: l'expression orale 6. Le plan du discours Comme tout travail structuré, la rédaction d’un discours, doit suivre un cheminement. S’il n’y a pas un plan à priori meilleur que l’autre, il faut toujours se dire que la finalité est l’efficacité dans la communication. Nous retiendrons trois plans : I-5-1 Le plan journalistique Il a l’avantage d’être direct dans le libellé : vous attaquez fort en donnant l’essentiel dès le départ. Dans le jargon journalistique on parle d’ailleurs de l’attaque pour parler du début d’un reportage. Vous développez ensuite les informations par ordre de priorité. I-5-2 Le plan comparatif Le discours axe son libellé sur au moins deux concepts opposés. L’opposition des deux postulats constituera ainsi la charpente du travail. Chaque partie sera détaillée jusqu’à la conclusion qui permettra de confronter les deux antagonismes. I-5-3 Le plan par aspect Vous choisissez de traiter un aspect de la question et vous ne dérogez pas à votre décision. De préférence votre discours sera succinct. https://i0800yd9r1mf.uvs.sn/mod/book/tool/print/index.php?id=376 9/10 06/09/2020 Chapitre 1: l'expression orale 7. CONCLUSION Organiser sa pensée, maîtriser son message, communier avec son public, bref, le chemin qui mène à l’excellence à l’oral (Titre du livre de Lionnel Bellenger : L’excellence à l’oral, édition ESF, 2003) est une jonction entre la parole et le corps (Cf la partie sur les ressources kinésiques- du grec kinesis, mouvement du corps et de l’âme). L’expression orale nous permet de mettre en valeurs nos réalisations, notre expertise, nos projets et nos ambitions, autant dire que c’est un exercice incontournable dans nos vies. Que l’on soit étudiant ou professionnel, nos connaissances devront, un jour ou l’autre, subir un examen : cela peut être dans le cadre d’une évaluation, exposé, d’une réunion, d’une conférence ou encore d’une présentation. Paul Morand affirmait qu’ « un auditoire est une source d’énergie qu’il faut savoir capter ». Parler ne s’improvise donc pas, comme du reste, écrire. C’est pourquoi, dans le prochain chapitre, nous aborderons les techniques de l’expression écrite. https://i0800yd9r1mf.uvs.sn/mod/book/tool/print/index.php?id=376 10/10