Plan du Cours Agroforesterie - Master UAM PDF

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agroforestry master's course agricultural practices sustainable agriculture

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This document appears to be a course outline for a Master's-level course in agroforestry. The document covers basic definitions, historical context, and various agroforestry systems, including aspects of soil conservation and interactions between trees and crops.

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**[nn]** **[AGROFORESTERIE] : MASTER - UAM** **INTRODUCTION** - **Qu'est-ce que l'Agroforesterie** - **Quel est le rôle de l'Agroforesterie** **I. DEFINITIONS UTILES** - **Science** - **Biodiversité** - **Changement Climatique** - **Gaz à effets de serre** - **Conservation in...

**[nn]** **[AGROFORESTERIE] : MASTER - UAM** **INTRODUCTION** - **Qu'est-ce que l'Agroforesterie** - **Quel est le rôle de l'Agroforesterie** **I. DEFINITIONS UTILES** - **Science** - **Biodiversité** - **Changement Climatique** - **Gaz à effets de serre** - **Conservation in - situ** - **Conservation ex - situ** - **Dégradation des terres** - **Désertification** - **Désertisation** - **Sécheresse** - **Atténuation des effets de la sécheresse** - **Adaptation aux changements climatiques** **II. CONCEPT DE L'AGROFORESTERIE** - **Pratique** - **Science** **III. HISTORIQUE DE L'AGROFORESTERIE** **IV. SYSTEMES AGROFORESTIERS** - **Agrisylviculture** - **Sylvopastoralisme** - **Agrosylvopastoralisme** - **Autres systèmes** - **Agroforets** - **Apisylviculture** - **Aquasylviculture** - **Rizisylviculture** **V. METHODE DIAGNOSTIQUE ET CONCEPTION (D&D)** **- Principe** **- Caractéristiques** **- Utilisateurs** **- procédure de base** **VI. ATOUTS ET CONTRAINTES DE L'AGROFORESTERIE** **6.3. Critères d'une bonne stratégie Agroforestière** **VII. L'AGROFORESTERIE ET LA FERTILITE DES SOL** **VIII. CONCEPT DE LA FERTILITE DES SOLS EN AGROFORESTERIE** **IX. ATOUTS ET INCONVENIENTS DES INTERACTIONS ARBRES --CULTURES EN AGROFORESTERIE** **X. AUTRES ASPECTS DE l'AGROFORESTERIE** **10.1. Aspects physiques des arbres agroforestiers** - **Quelques caractéristiques des arbres à considérer en agroforesterie** - **Facteurs biologiques affectant l'interaction arbres-cultures** - **Distribution des systèmes racinaires des arbres et des cultures en interaction** - **Problèmes de compétitions dans l'interaction arbres- cultures** **10. 2. Mécanismes de la fertilisation des sols en Agroforesterie** - **Effets des arbres sur le sol** - **Matière organique des sols** - **Eléments nutritifs des plantes (arbres)** - **Arbres et arbustes pour l'amélioration des sols** - **Pratiques Agroforestières pour la fertilisation des sols** - **Quelques espèces ligneuses locales ou exotiques qui fertilisent les sols** **XI. AGROFORESTERIE ET LA CONSERVATION DES SOLS** **11.1. Agroforesterie pour le contrôle des érosions** - **Effets des arbres sur l'érosion hydrique** - **Effets des arbres sur l'érosion éolienne** **11.2. Rôle des racines des arbres dans la conservation des sols** **11.3. Pratiques Agroforestières pour la conservation des sols** - **Protection et maintenance des sols sous couvert arboré** - **Protection biologique des sols dégradés ou des dunes en mouvement** - **Brise-vent** - **Haies-vives défensives.** **XII. AGROFORESTERIE VS BIODIVERSITE, CHANGEMENT CLIMATIQUE, et LUTTE CONTRE LA DESERTIFCATION** **11.1 Agroforesterie et Biodiversité** **11.2 Agroforesterie et Changement climatique** **11.3 Agroforesterie et lutte contre la désertification** **INTRODUCTION** **Le cours sur l'agroforesterie est indispensable dans un programme de formation sur l'environnement pour le niveau MASTER. En effet, l'agroforesterie étant un système qui regroupe plusieurs disciplines à la fois, son contenu va permettre aux étudiants de cerner plus particulièrement le rôle de l'arbre dans les différents systèmes du milieu paysan. La pratique agroforestière est vieille de plusieurs années, mais son caractère scientifique est récent en tant que science.** **Les atouts sont multiples en milieu paysan. L'élément centrale dans cette discipline est l'[arbre] qui joue un rôle très complexe et vital dans la vie de l'humanité et assure la fertilité du sol qui est son support nourricier.** **La maitrise de ce cours par les étudiants, est un atout pour eux pour comprendre les différentes interactions entre les trois principaux secteurs du développement rural à savoir : l'agriculture, l'élevage et la foresterie. Le concept agroforestier permet aux agents de développement des secteurs [Agronomiques] ci-dessus indiqués, d'aborder les problématiques du monde rural de façon groupée et non dispersée comme par le passé.** **Le contenu du cours permet aux étudiants :** - **de connaitre les différents systèmes d'Agroforesterie ;** - **de saisir ses atouts et inconvénients ;** - **de comprendre les mécanismes par lesquels les ligneux fertilisent les sols et augmentent la productivité agricole et ;** - **de voir surtout les interactions entre les différents secteurs en milieu agricole, forestier et ou pastorale sur le terrain.** - **Qu'est-ce que l'Agroforesterie** Selon Raintree (1989), l\'Agroforesterie est un terme collectif qui recouvre l\'ensemble des technologies et systèmes d\'utilisation des terres dans lesquels des ligneux pérennes (arbres, arbustes, arbrisseaux, palmiers, bambous, etc.) sont délibérément combinés sur la même unité de gestion des terres avec des cultures herbacées et ou des animaux, sous forme d\'un arrangement dans l\'espace ou en succession dans le temps. L'agroforesterie est un concept populaire pour les spécialistes du développement de l'agriculture et de l'environnement et est souvent considéré par les scientifiques et les planificateurs comme une solution aux besoins du développement rural en Afrique. L'agroforesterie peut combiner plusieurs pratiques sur le même terrain et à la même période. Ces différentes pratiques assurent l'amélioration de la fertilité des sols par la matière organique et l'azote atmosphérique provenant des arbres, l'augmentation du rendement des cultures installées sous les arbres, la protection des sols contre les érosions hydriques et éoliennes par le feuillage et le système racinaire des arbres, la production de fourrage aérien pour les animaux par les feuilles et fruits des arbres. Les systèmes agroforestiers sont caractérisés par des interactions écologiques et économiques entre les différentes composantes. - **Quel est le rôle de l'Agroforesterie** L'agroforesterie est fréquemment évoquée comme une solution aux problèmes de dégradation des terres et des eaux tout comme une réponse à l'insuffisance des aliments, du bois de chauffe, des revenus financiers, du fourrage des animaux, et des matériaux de construction en Afrique subsaharien. L'agroforesterie est également une des multiples approches pour l'amélioration de l'utilisation des terres dans n'importe quelle situation donnée. La fixation de l'azote atmosphérique par les arbres pour l'amélioration de la fertilité des sols agricoles et la production de fourrage aérien sont largement connus. Aussi, la résistance de certains arbres à la sécheresse, le rôle de brise vent dans la protection des cultures agricoles et pastorales, la contribution de certains arbres fourragers à haute teneur en protéine pour la production animale et le potentiel commercial de plusieurs espèces forestières. Lutte contre les érosions, séquestration du co2, maintien de la biodiversité et enfin lutte contre la désertification. **I - QUELQUES DEFINITIONS UTILES** - **AGROFORESTERIE** Selon Raintree (1989), l\'Agroforesterie est un terme collectif qui recouvre l\'ensemble des technologies et systèmes d\'utilisation des terres dans lesquels des ligneux pérennes (arbres, arbustes, arbrisseaux, palmiers, bambous, etc.) sont délibérément combinés sur la même unité de gestion des terres avec des cultures herbacées et ou des animaux, sous forme d\'un arrangement dans l\'espace ou en succession dans le temps ; - **DEGRADATION DES TERRES ** Selon la convention sur la lutte contre la désertification (CCD) la dégradation des terres désigne la diminution ou la disparition, dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches, de la productivité biologique ou économique et de la complexité des terres cultivées non irriguées, des terres cultivées irriguées, des parcours, des pâturages, des forets ou des surfaces boisées du fait de l'utilisation des terres ou d'un ou de plusieurs phénomènes dus à l'activité de l'homme et à ses modes de peuplement, tels que (1) l'érosion des sols causée par le vent et ou l'eau, (2) la détérioration des propriétés physiques, chimiques, et biologique ou économiques des sols et (3) la disparition à long terme de la végétation naturelle (CCD, 1999). - **DESERTIFICATION ** Trois définitions sont données, mais celle de la CCD est la plus acceptée au plan mondial. Il s'agit notamment de : ° Le terme désertification désigne le processus de dégradation des terres qui conduit en fin de compte à la transformation des terres fertiles en désert écologique (Dregne, 1978). ° On appelle désertification le phénomène de réduction ou de destruction du potentiel biologique de la terre, en entraînant l'apparition des conditions analogues à celles des déserts et qui est souvent le résultat des activités humaines ne tenant pas compte des impératifs de l'environnement (PNUE, 1987). ° Le terme désertification désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines (CCD, 1999). **DESERTISATION** Le terme désertisation désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite des variations climatiques. - ### SECHERESSE ° Sécheresse désigne le phénomène naturel qui se produit lorsque les précipitations ont été sensiblement inférieures aux niveaux normalement enregistrés et qui entraîne de graves déséquilibres hydrologiques préjudiciables aux systèmes de production des ressources en terres (CCD, 1999). - **ATTENUATION DES EFFETS DE LA SECHERESSE ** Selon la convention sur la lutte contre la désertification (CCD) désigne les activités liées à la prévision de la sécheresse et visant à réduire la vulnérabilité de la société et des systèmes naturels face a la sécheresse dans le cadre de la lutte contre la désertification (CCD, 1999). - ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES L'Adaptation est définie comme: l'ajustement des systèmes naturels ou humains a un environnement nouveau ou changeant. L'Adaptation aux changements climatiques réfère à l'ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à un stimulus actuel ou potentiel du climat ou ses effets, en vue de minimiser les effets destructifs du changement climatique, ou d'exploiter les opportunités bénéfiques qu'il présente. - **SCIENCE ** Branche d'étude concernant l'observation, l'enregistrement, l'organisation et la classification des faits, et l'établissement de lois véritables, surtout par le biais de l'induction et des hypothèses (Gilles Ayotte, 1994) - **DIVERSITE BIOLOGIQUE** - **CONSERVATION IN SITU** - **CONSERVATION EX SITU** - **CHANGEMENTS CLIMATIQUES (CC)** - **GAZ A EFFET DE SERRE** - **EFFET DE SERRE** **II. CONCEPTE DE L'AGROFORESTERIE** L\'agroforesterie en tant que pratique agricole traditionnelle, qui consiste à maintenir ou à planter des arbres dans un champ pour le bénéfice de l\'exploitant agricole, est vieille d\'au moins 1300 ans (Brookfield et Padoch,1994). Mais en ce qui a trait à l\'évaluation des effets de l\'interaction arbre/culture, les toutes premières études sont celles de McCullooch et al. (1965) sur l\'effet d\'ombrage des arbres sur la culture du thé au Kenya (Huxley, 1985). L\'Agroforesterie combine les meilleurs attributs forestiers et agricoles (Sanchez, 1995; Steppler et Nair, 1987). En effet, depuis des millénaires, les populations sahéliennes ont associé intimement les arbres et arbustes à l\'agriculture dans leur système intégré de production agrosylvopastorale (Bonkoungou, 1990). Exemples:. Parcs à *Faidherbia albida* (gao). Parcs à *Vitellaria paradoxum* (Karité).. Parcs à *Parkia biglobosa* (néré). Parcs à *Hyphaene thebaica* (palmier doum). Parcs à Borassus flabellifer (Ronier). Parcs à Acacia raddiana (Kandili, Bissaw ). Parc à Sclerocarya birrea **HISTORIQUE ET QUALITES DE L'AGROFORESTERIE** **HISTORIQUE :** L'agroforesterie date de plusieurs dizaines d'années en pratique par les populations à travers le monde. En Europe comme sur le continent Africain, l'agroforesterie constitue une pratique généralisée dans les systèmes de production Agricole. Comme science, l'agroforesterie est récente et plusieurs publications sont disponibles dans les revues scientifiques. **QUALITES** - Elle fertilise les sols, les enrichit en matière organique et les structure, - Elle enrichit la biodiversité des zones cultivées et stabilise donc les milieux, - Elle tempère le microclimat du sol et aide à l'adaptation au changement climatique; l'évapotranspiration des cultures est diminuée, - Elle améliore la porosité des sols et leurs capacités de stockage de l'eau et d'éléments nutritifs, - Elle diversifie les sources de revenus par la production de bois de chauffe et d'œuvre, et de fourrage, - Elle augmente les revenus par économie d'achat d'engrais et de traitement, - Elle contribue simultanément à lutter contre l'érosion, la déforestation, la désertification, et à stocker du carbone dans le bois des arbres et dans les sols enrichis, par suite, en matières organiques; et ainsi, à réduire le volume de « gaz carbonique », un gaz à effet de serre responsable des changements climatiques, - Et enfin, selon le GIEC (groupe d'expert intergouvernemental sur l'évolution du climat), plus d'un milliard d'hectares sont disponibles pour une conversion dans des systèmes agro-forestiers à haute productivité qui ont la capacité de réduire la pauvreté et la déforestation de manière significative, et de séquestrer du carbone à grande échelle. **III. SYSTEMES D'AGROFORESTERIE** En tant que système d\'utilisation des terres c\'est-à-dire qui combine deux ou trois facteurs à la fois, Nair (1985) a retenu essentiellement 3 systèmes principaux pour l\'agroforesterie: ☼► **AGRISYLVICULTURE** L\'agri-sylviculture est le système qui associe arbres et cultures sur une même unité d'exploitation des terres. La disposition spatiale de l'arbre dans le champ est très variable. En effet, on peut avoir : - les arbres dispersés dans les champs ou l'exploitation ; - les arbres alignés sur la périphérie des champs ; - les arbres en bandes d'une à plusieurs lignes espacées de 10 à 100 m dans le champ ; - les arbres plantés sur des courbes de niveaux dans le champ, - Les cultures en couloirs Ce système comporte également : - \(1) les cultures en couloirs qui consistent à cultiver entre des bandes d'arbres plantés pour en récolter la biomasse qui est ensuite éparpillée sur les allées des cultures pour fertiliser le sol et améliorer le rendement des cultures. A ce niveau la biomasse incorporée au sol donne les meilleurs résultats comparé à la biomasse dispersée sur le sol tout simplement (Ong, 1996) ; - \(2) le système taungya qui est également une vieille pratique paysanne. En effet, il permet aux forestiers de planter des arbres dans les champs des paysans moyennant le travail mécanique du sol et la clôture du champ par le service forestier ou le projet. ☼► **SYLVO-PASTORALISME** Le sylvo­pastoralisme qui associe arbres et élevage des animaux sur la même unité d'exploitation. Il s'agit de faire paitre des animaux dans une exploitation ou dominent des arbres fourragers. Les animaux se nourrissent des feuilles et fruits des arbres et en retour ils laissent sous ces arbres leurs déjections et urines qui fertilisent le sol. ☼► **AGRI-SYLVO-PASTORALISME** L\'agrisylvopastoralisme qui associe à la fois arbres, cultures et animaux sur la même unité d'exploitation. En général, après les récoltes les animaux sont laissés dans les champs pour le pâturage et se nourrissent à la fois des sous-produits agricoles et des feuilles et fruits des arbres qui se trouvent dans les champs. ☼► **AUTRES SYSTEMES** A ces trois systèmes principaux s\'ajoutent d\'autres qui sont moins utilisés. Il s'agit des systèmes suivants : ☼►☼► **APISYLVICULTURE** L'apisylviculture qui est l'association des arbres mellifères à la production de miel à base des fleurs de ces arbres. Il suffit d'installer les ruches aux alentours ou même sur les arbres pour que les abeilles utilisent le nectar des fleurs des arbres. Les abeilles à leur tour facilitent la pollinisation des fleurs. ☼►☼► **RIZISYLVICULTURE** La rizisylviculture est l'association des arbres sur les rizières. Il consiste à planter des arbres sur la périphérie des parcelles, et ces arbres fertilisent les casiers par leurs feuilles qui y tombent. ☼►☼► **SYLVIPISCICULTURE** La sylvipisciculture ou aquasylviculture qui est la production de poisson avec les feuilles ou fleurs d\'arbres. Les agroforêts sont des boisements dans l\'exploitation agricole et qui sont destinés à la production de bois de service ou d\'énergie. **On remarque facilement la présence de l\'arbre dans chacun de ces systèmes.** **IV. LA METHODOLOGIE: DIAGNOSTIC ET CONCEPTION (« D&D ») DE SYSTEMES D'AGROFORESTERIE** **Principe** La D&D est une méthodologie de diagnostic des problèmes d'aménagement des terres et de conception de solutions agroforestières appropriées. Elle a été mise au point à l'ICRAF, pour aider les spécialistes de l'agroforesterie et les agents de développement à planifier et à mettre en œuvre des recherches et des projets de développements efficaces (Raintree, 1989). Il est bien connu qu'en médecin, le diagnostic doit précéder le traitement. Ce principe s'applique à d'autres domaines. En effet, le mécanicien, l'électricien, le forestier, l'agriculteur, pour pouvoir résoudre un problème doivent d'abord cerner le problème. Une bonne définition du problème constitue souvent l'ébauche d'une solution. **Caractéristiques** La méthodologie D&D est l'application systématique de ce principe à l'agroforesterie. Cette méthode est caractérisée par : La **souplesse**, car c'est une méthode d'exploration souple qui peut être adaptée aux besoins et aux ressources de différents utilisateurs ; La **rapidité**, car elle a été conçue dans l'optique d'une évaluation rapide au stade de la planification d'un projet, suivie d'une évaluation en profondeur pendant la phase de mise en œuvre du projet ; La **répétition**, puisse qu'elle constitue un cheminement continu. Comme toutes les conceptions initiales peuvent presque toujours être améliorées, le processus de D&D peut être répété jusqu'à ce que les solutions obtenues soient jugées satisfaisantes. **Utilisateurs du D&D** Selon Raintree, (1989), la plupart de ceux qui ont des problèmes à résoudre s'appuient sur la logique de base de la D&D d'une certaine manière. Cette logique est fondamentale pour la résolution des problèmes humains. Cette approche vise trois principales catégories d'utilisateurs qui sont : - Les chercheurs La méthodologie D&D a été élaborée en collaboration avec les chercheurs de programmes nationaux. Elle devrait être essentiellement utilisée par des équipes scientifiques pluridisciplinaires associant souvent plusieurs institutions. En tant que procédure d'investigation des contraintes et potentiels des systèmes d'utilisation des terres, la D&D permet d'identifier les priorités d'une recherche axée sur le développement. Elle propose ainsi une procédure logique, articulée en étapes successives, qui facilite la collaboration entre spécialistes de formation et de démarches différentes. - Les vulgarisateurs Il est de plus en plus admis que les vulgarisateurs doivent être associés aux travaux de recherches pour pouvoir proposer des technologies aisément transférables en milieu paysan. Les vulgarisateurs peuvent contribuer significativement aux recherches agroforestières en collaborant d'abord aux enquêtes de D&D, et ensuite aux essais en milieu réel. - Les agents de terrain Les agents de terrain des programmes nationaux, les ONG, travaillants avec les collectivités locales, remplissent une fonction importante en aidant les populations à participer plus activement à leur propre développement. Le D&D trouve des applications dans les actions de développement à la base, non seulement comme outils de développement autonome, mais aussi comme moyens de faire connaitre aux structures de recherche et de vulgarisation les besoins et les initiatives des communautés rurales. Les procédures de base Selon Raintree, 1989, la logique de base de la procédure d'investigation « D&D » est présentée dans le tableau ci-dessous. Le processus peut être subdivisé en étapes utilisables sélectivement à des fins diverses, mais la structure hiérarchique de la D&D est applicable à tout problème de conception technologique. Les suggestions de procédures plus détaillées doivent être considérées comme des étapes facultatives pour la collecte et le traitement de l'information nécessaire pour répondre aux questions clés spécifiées ci-dessous. Tableau détaillé des procédures de base de la D&D en Agroforesterie +-----------------+-----------------+-----------------+-----------------+ | Etapes de la | Questions de | Facteurs clés à | Méthodes | | D&D | base | considérer | d'enquête | +=================+=================+=================+=================+ | Pré diagnostic | \- Définition | -Combinaison | -Observation et | | | du système | des ressources, | comparaison des | | | d'utilisation | technologies et | systèmes | | | des terres et | objectifs | d'utilisation | | | choix du site : | d'utilisation | des terres ; | | | quel système | des terres ; | | | | utiliser ? | | -Analyse et | | | | -Objectifs et | description du | | | -Comment | stratégies de | système | | | fonctionne le | production, | | | | système ?: | disposition des | | | | comment est-il | composantes | | | | organisé, | | | | | comment --il | | | | | ses objectifs ? | | | +-----------------+-----------------+-----------------+-----------------+ | Diagnostic | -Le système | -Obstacles | -Enquête de | | | fonctionne t -- | rencontrés pour | diagnostic et | | | il bien ? | atteindre les | observation | | | (quels sont ses | objectifs ; | directes | | | problèmes, ses | | | | | contraintes, et | -Facteurs | | | | les points | déterminants, | | | | d'intervention | contraintes et | | | | | points | | | | | d'intervention | | +-----------------+-----------------+-----------------+-----------------+ | Conception et | -Comment | -Spécification | -Conception | | évaluation | améliorer le | des | itérative et | | | système ? (que | interventions | évaluation des | | Planification | faut -- il pour | visant à | alternatives | | | améliorer le | résoudre les | | | | système ?) | problèmes ou | -Conception de | | | | accroitre les | la recherche, | | | -Que faire pour | potentialites | planification | | | développer et | | des projets mis | | | diffuser le | -Besoins : | en œuvre | | | système | Recherche, | | | | amélioré ? | développement | -Nouveau | | | | et | diagnostic et | | | -Comment tenir | vulgarisation | conception | | | compte | | révisée tenant | | | d'informations | -Feedback des | compte des | | | nouvelles | recherches en | interventions | | | | stations, des | nouvelles | | | | essais en | | | | | milieu réel et | | | | | des études | | | | | spéciales | | +-----------------+-----------------+-----------------+-----------------+ Les systèmes agroforestiers sont caractérisés par des interactions écologiques et économiques entre les différentes composantes (Raintree, 1989). Le but et le fondement des technologies et systèmes agroforestiers sont d\'abord de prendre avantage des interactions des composantes et de l\'environnement naturel afin d\'obtenir les meilleurs profits de l\'ensemble du système. En plus, le système permet de diversifier les cultures, la production animale et surtout de maintenir la production des ressources disponibles (Nair, 1983; Zulberti, 1987; Huxley, 1988; Singh, 1988). En général, c\'est tout cela qui confère à l\'agroforesterie une approche qui présente des atouts clés pour la mise en valeur des terres par ses rôles de production de biens (bois, fourrage, nourriture et médicaments) et de services (conservation des sols, maintien de la fertilité des sols, création de microclimat, abris et les multiples rôles socioculturels). **Les arguments en faveur de l\'agroforesterie sont :** - Le potentiel des ligneux de procurer nourriture, fourrage et bois de chauffe ou de service; - La protection des sols contre les érosions hydriques et éoliennes; - Le maintien et l\'amélioration de la fertilité des Sols ; - L'augmentation des rendements des cultures ; - L'amélioration de la biodiversité ; - La lutte contre la désertification ; - L'amélioration du microclimat ; - La promotion de la pharmacopée traditionnelle ; - Les sous - systèmes par lesquels les ligneux améliorent la fertilité du sol se résument à travers les points ci-après: - La Jachère améliorée dans les cultures itinérantes ; - Le système taungya qui associe les plantations aux cultures; - Les jardins de case avec les arbres fruitiers en association avec d\'autres cultures; - Les cultures en couloir avec des espèces exotiques (*Leuceana leucocephala; Gliricidia sepium; albizzia lebbeck*) qui fournissent de l\'engrais vert aux cultures; - Les espèces (arbres et arbustes) à buts multiples dans les champs; - La création d'ombre pour les cultures en C3 ; - Les espèces utilisées comme brise - vent et les haies de conservation des sols ; - La lutte contre la désertification par l'existence des arbres dans le système ; - La lutte contre le changement climatique par l'utilisation du CO2 atmosphérique par les arbres et cultures du système. - La création d'ombre pour les cultures en C4 ; - Les arbres constituent souvent des perchoirs pour les oiseaux granivores dans les champs ; - La limite dans la mécanisation des cultures dans les champs surtout traditionnels ; - La prolifération de nématodes en milieu humide ; - la concurrence entre les cultures et les arbres pour l'eau, l'espace, les éléments minéraux du sol ; - les systèmes racinaires des arbres et ceux des cultures peuvent entrer en concurrence pour l'espace, les éléments minéraux ; - l'effet d'allelophatie dans l'interaction arbres cultures ; - ect......... **5.3. CRITERES D'UNE BONNE STRATEGIE AGROFORESTIERE** Un système agroforestier bien conçu doit répondre aux critères suivants : **1 -- PRODUCTIVITE** L'Agroforesterie peut améliorer la productivité agricole par différents biais, tels que l'accroissement des productions de produits ligneux, l'amélioration du rendement des cultures associées, la réduction des intrants, la satisfaction des besoins fondamentaux, l'efficacité accrue de la main d'œuvre, ou la diversification des productions. **2 - DURABILITE** Pour améliorer la durabilité des systèmes de production, l'Agroforesterie doit assurer la conservation de l'environnement tout en motivant les agriculteurs par des considérations d'ordre purement écologique. **3 -- ADOPTABILITE** Quelle que soit l'élégance technique d'une stratégie agroforestière ou sa validité du point de vue écologique, elle ne sert à rien tant qu'elle n'est pas mise en pratique. Les technologies proposées doivent donc être adaptées aux caractéristiques sociales, environnementales et techniques des systèmes d'utilisation des terres pour lesquels elles ont été conçues. **VI. L'AGROFORESTERIE ET LA FERTILISATION DES SOLS** **Plusieurs méthodes expliquent la fertilisation des sols par les arbres**. **Il** s\'agit de: **1) Les éléments ci-après expliquent le mécanisme par lequel les arbres fertilisent le sol.** - Un accroissement en matière organique du sol à travers les feuilles et autres parties de l\'arbre qui y tombent; - Le rôle important que joue l\'arbre dans le recyclage des éléments minéraux du sol; - La fixation biologique de l\'azote de l\'air par certaines légumineuses et la solubilisation de certains éléments minéraux non disponibles comme le phosphore à travers l\'activité des mycorhizes et bactéries solubilisant le phosphore; - L\'accroissement des éléments minéraux du sol par le recyclage de ces éléments lessivés (éléments minéraux localisés au delà de la zone d\'absorption); - Une économie élevée en éléments minéraux dans le sol due aux différents niveaux des zones d\'absorption des systèmes racinaires des espèces; - Un modérateur de l\'effet additionnel de la matière organique du sol sur les réactions extrêmes du sol et par conséquent une meilleure libération et disponibilité des éléments minéraux. **2) L\'augmentation du niveau de la matière organique du sol peut être due à une augmentation de l\'activité des micro-organismes dans la zone racinaire;** **3) L\'introduction des ligneux dans les champs peut, à long terme, entraîner des améliorations remarquables sur les conditions physiques du sol** (perméabilité, capacité de. rétention en eau, stabilité des agrégats, et les régimes de température); 4\) **Le rôle des arbres dans la conservation et le contrôle de l\'érosion est une des plus importantes raisons de cette association** (Le houppier des arbres réduit la force des gouttes de pluies qui arrivent au sol, la vitesse des vents sur les surfaces des champs et autres étendues de terres). Il est généralement connu que le sol possède la propriété d'échanger des ions avec la solution qui l'imbibe. Ce phénomène d'échange ionique (en chimie analytique) est à la base de la nutrition des végétaux. En effet, ces derniers absorbent des ions dissous dans la solution du sol à l'aide de leur système racinaire. Trois constituants du sol interviennent dans l'échange ionique : les ions (cations et anions), les colloïdes et la solution du sol. L'interaction de ces constituants permet aux plantes ou arbres de puiser les éléments nutritifs à même le sol. Ces éléments minéraux sont classés en éléments majeurs, secondaires et en oligo-éléments. - **Eléments majeurs et secondaires de la fertilisation des sols** Leur classification se fonde d'une part sur la concentration de l'élément dans la matière sèche du végétal et, d'autre part, sur la quantité de l'élément requise par les plantes. Ex - les éléments majeurs ont une teneur supérieure à 1 mg/g du végétal. Pour satisfaire ses besoins, la plante exige une grande quantité de ces éléments. Il s'agit de l'Azote, du phosphore, et du potassium ; - les éléments secondaires ont aussi une teneur supérieure à 1mg/g de matière sèche du végétal. Cependant, la plante en prélève une quantité plus faible. Il s'agit du Calcium, du Magnésium, et du Soufre ; - les éléments mineurs ou oligo- éléments ont une teneur inferieur à 1mg/g de matière sèche végétale. Ce sont le fer, le cuivre, le zinc, le manganèse, le bore, le molybdène, et le chlore. - **Sources et rôles des éléments nutritifs dans le sol** Un certain nombre de constituants des plantes proviennent de l'air et de l'eau du sol. Il s'agit du Carbone, de l'Hydrogène, de l'Oxygène, et l'Azote. L'air est un gaz compose d'environ 21 % d'oxygène, 79% d'azote et 0,03% d'anhydride carbonique (CO2) qui joue un rôle important dans la croissance des plantes. Il est prélevé dans l'air par les pores des feuilles vertes et s'associe avec l'hydrogène de l'eau puisée dans le sol pour former, grâce à l'énergie solaire, des hydrates de carbone (sucres), et d'autres matières végétales comme l'amidon, la cellulose. Ce processus est connu sous le nom de photosynthèse. Les autres éléments proviennent de l'altération physique et chimique des roches et des minéraux, de la minéralisation de la matière organique, du lessivage des cimes des plantes, du drainage interne oblique, de la fixation libres et symbiotique, des polluants atmosphérique et de la fertilisation des sols. 1- L'azote peut être considéré comme le pivot de la croissance végétale. En effet, il fait partie de toutes les réactions enzymatiques des végétaux. Les enzymes des végétaux sont des protéines qui requièrent de l'azote pour assurer leur développement. C'est pourquoi une carence en azote se traduit nécessairement par une limitation importante de la croissance et du développement de la plante. L'azote contenu dans la matière organique de la plus part des sols constitue plus 95% des réserves en azote. L'azote entre dans la constitution de plusieurs composantes dont les principaux sont les acides amines, les protéines et la chlorophylle. Une carence en azote se remarque généralement par les couleurs jaunâtres du feuillage, et par une croissance lente et limitée de la tige et des fruits de la plante. L'azote se trouve sous trois formes différentes dans la nature à savoir : - L'azote gazeux moléculaire de l'atmosphère (N2) ; - L'azote minéral ou inorganique dans le sol ; - L'azote organique formé dans les tissus des plantes et animaux. Des trois formes de l'azote, la plus importante pour le sol est l'azote organique qui représente 97 à 98% de l'azote total du sol et 2 à 3% sont constitués par l'azote inorganique ou minéral. (Richard Lafond et al, 1992). L'azote est utilisé sous différentes formes par les plantes : l'azote ammoniacal, (NH4 +)  et les nitrates (NO3-) ou les nitrites (NO2-) formant des composés très instables. 2- Le phosphore P, deuxième élément majeur, est un constituant important dans toutes les plantes. Avant le début de la division cellulaire, les cellules vivantes ont de grands besoins en phosphore. - **Rôle du phosphore dans la plante** : Le phosphore joue un grand rôle dans la respiration de la plante, dans la photosynthèse et dans d'autres processus vitaux comme le changement de l'amidon en sucre. Le phosphore participe au processus de la floraison, de la fructification et développement du système racinaire des plantes. C'est un élément d'une grande mobilité dans la plante. Il se déplace des vieux tissus vers les parties juvéniles. Les plantes souffrant de carence en phosphore ont un système racinaire mal développé qui les rend particulièrement sensible à la sècheresse et vulnérable aux maladies et aux insectes. Les symptômes de carence se manifestent par la présence de petite vert fonce (sur le dessus) et pourpre (en dessous). - **Sources de phosphore** Le phosphore organique représente 20 à 60 % de la totalité du phosphore contenu dans les sols et provient de composés organiques comme les nucléotides, phytines et les phospholipides. La végétation absorbe essentiellement les ions ortho phosphatés H2PO4- et HPO4 2-. Le phosphore est peu mobile dans le sol mais très mobile dans la plante. 3- Le Potassium, tout comme l'azote et le phosphore, ne peuvent être substitués ou remplacés par un autre élément pour satisfaire les besoins nutritifs de la plante. Le potassium joue un rôle de catalyseur dans diverses réactions enzymatiques. Il est essentiel dans la formation, le mouvement et l'entreposage des sucres de même que dans la transformation de l'azote et la synthèse des protéines. Le potassium est un des éléments les plus mobiles dans la plante. 4- Les autres éléments minéraux à savoir les oligo-éléments qui sont : - le soufre (SO42-) ; se trouve dans tous les sols en quantité variable. Il est indispensable à la croissance des plantes. Dans certains cas, les plantes prélevé autant de souffre que de phosphore et quelque fois même plus. Comme l'azote, le souffre est soumis à un cycle de dégradation et d'organisation. - Rôle du souffre dans la plante - le chlore (cl-) ; - le sodium (Na+) ; - le Manganèse (Mn2+ ou Mn3+) ; - le calcium (Ca2+) ; - aluminium (Al3+) ; - le fer (Fe2+ ou Fe3+) ; - le Magnésium (Mg2+) ; VIII\. **ATOUTS ET INCONVENIENTS DES INTERACTIONS ARBRES -- CULTURES EN AGROFORESTERIE** Selon Raintree (1989), une technologie agroforestière bien conçue peut améliorer la productivité agricole, assurer la durabilité des systèmes de production et s\'adapter aux caractéristiques sociales, environnementales et techniques des systèmes d\'utilisation des terres. C\'est dans cette optique que se situent, en général, les études d\'évaluation des interactions arbre/culture en matière de recherches agroforestières. - **L\'association arbre/culture est une pratique qui permet de mieux comprendre les interactions biologiques et environnementales dans les systèmes agroforestiers (Huxley, 1985).** - **Selon Ong et al., (1991), les interactions écologiques entre les arbres et les cultures sont bénéfiques parce que les ligneux ont un effet sur la fertilité des sols à travers la fixation de l\'azote atmosphérique (N2) pour les légumineuses, la production de matière organique, le recyclage des éléments nutritifs du sol par les feuilles des arbres (Young, 1986), la protection des sols contre les érosions (Wiersum, 1991) et l\'amélioration des rendements (Huxley, 1983).** - **Pour Huxley (1985), l\'interface arbre/culture présente à la fois des effets de compétition (l\'arbre et la culture croissent mal ou l\'un croît bien, l\'autre, mal) et des effets de complémentarité (l\'arbre et la culture croissent \"bien).** **Des études d\'évaluation des effets de l\'interaction arbre/culture en agrisylviculture ont permis d\'observer ces avantages et inconvénients de cette approche agroforestière. Mais dans la plupart des cas, les effets positifs directs ou indirects sont plus nombreux que les aspects négatifs directs ou indirects.** - Les effets positifs de l\'interaction concernent essentiellement l\'augmentation de la fertilité (Kang et al., 1990; Szott et al., 1991), la conservation du sol (Lal, 1989; Wiersum, 1991), l\'amélioration du microclimat (Monteith et al., 1991) et le contrôle des mauvaises herbes (Rizvi, 1991). - Quant aux effets négatifs, il s\'agit surtout de la compétition entre les deux cultures pour les ressources de croissance limitées (eau, lumière et éléments minéraux) (Monteith et al., 1991; Ong, et al., 1991). L\'allélopathie et la prolifération d\'insectes et maladies sont également souvent considérés comme des effets négatifs de l\'association arbre/culture (Zhao, 1991; Tian et Kang, 1994). **D\'autres études sur l\'interface arbre/culture ont plutôt observé les effets négatifs de cette interaction; là aussi, on peut retenir les travaux suivants:** Les études sur la compétition pour l\'eau et la lumière dans l\'association de certaines espèces d\'arbres et les cultures (Daniel et al., 1991; Ong et al., 1991; Kater et al., 1992;. Kessler, 1992; Ong et al., 1992) - Ces études ont conclu que l\'ombre des arbres a un effet négatif sur le rendement des cultures, cependant, les arbres assurent une certaine fertilité au sol. Les études sur l\'effet dépressif de *Dalbergia sissoo* (Roxburg) sur la production du blé au Pakistan (Khan, 1975) - Les conclusions de ses travaux ont montré que la production du blé est faible jusqu\'à 6 m du tronc et qu\'elle augmente entre 6 et 13 m du tronc du *Dalbergia sissoo.* Les travaux de Puri et Bangarwa (1992) sur l\'interaction *blé/Acacia nilotica* (L.) A Chev. en Inde - il ressort de cette étude que *l\'Acacia nilotica* (L.) A Chev. a un effet dépressif sur le rendement de la culture du blé. Les études sur l\'effet négatif du néré et du karité sur le rendement des cultures de coton, du sorgho et du mil au Mali et au Burkina Faso (Kater, et al.. 1992; Kessler, 1992) - Les résultats.de ces travaux ont montré que l\'intensité de la lumière augmente de 22% sous les arbres à 92% à la limite du houppier. La fertilité des sols sous les deux espèces est significativement plus élevée que sur sol nu. Cependant, le rendement du sorgho, du mil et coton diminue de 35 à 65% sous ces arbres comparé au terrain nu. Les travaux sur les effets phytotoxiques de la décomposition des feuilles et branches de certaines espèces comme le *Gliricidia sepium*(Jacq.) Steud.. (Tian and Rang, 1994) ont également montré des effets négatifs. A partir de la revue de littérature ci-dessus, on constate que ces travaux de recherche ont conclu que les effets de l\'interaction arbre/culture permettent surtout d\'améliorer la fertilité des sols et dans certains cas *(Faidherbia albida* (DeI.) Chev ou *Acacia albida.*) d\'augmenter également les rendements des cultures sous-jacentes. Par contre, certaines études ont plutôt prouvé que l\'interaction arbre/culture permet d\'améliorer la fertilité des sols mais contribue également à la baisse du rendement des cultures (néré et karité). Enfin, d\'autres études ont montré au contraire, que la présence des arbres n\'améliore ni la fertilité des sols ni le rendement des cultures *(Dalbergia sissoo* (Roxburg), *Acacia nilotica*(L.) A. Chev.). Ces effets négatifs sont attribués dans la plupart des cas à l\'effet ombrage (néré), aux compétitions racinaires dans les cultures en couloir *(Leuceana leucocephala*Lam. DE Wit, *Gliricidia sepium*(Jacq.) Steud., et aux effets allélopathiques de certains arbres *(Azadirechta indica.*A. De Jussieu) qui ont un effet dépressif sur le rendement des cultures. Cependant, Kessler, (1992) a observé une augmentation de rendement à l\'emplacement d\'un arbre nouvellement coupé ou mort, par rapport au rendement en terrain nu. Cette étude a montré que la baisse de rendement est surtout liée à l\'effet d\'ombrage. Donc, il y a nécessité de procéder à des élagages dans certaines études d\'interface (Tilander et al., 1995). **XI. AUTRES ASPECTS A CONSIDERER EN AGROFORESTERIE** **9.1. Quelques caractéristiques des arbres à considérer en agroforesterie.** **Les arbres destinés à l'interaction avec les cultures doivent avoir les propriétés ci-après :** - Production de biomasse élevée ; - Fixation de l'azote ; - Fort développement du système racinaire ; - Fortes concentration d'éléments nutritifs dans les feuilles et les racines ; - Décomposition rapide de sa litière ; - Absence de substance toxique dans les feuilles ou les racines. **9.2. Facteurs biologiques affectant l'interaction arbres-cultures.** Les facteurs biologiques intervenant dans l'interaction arbres -- cultures se résument comme suit : - la photosynthèse (processus par lequel le CO2 et l'eau sont combinés en présence de la lumière et de la chlorophylle pour former des hydrates de carbones) intervient dans le développement des cultures sous houppier (cultures en C4 vs C3) ; - la physiologie (vie de la plante c a d de la germination a la mort) ; - l'humidité atmosphérique ; - la disponibilité de l'eau ; - la disponibilité et l'absorption des éléments nutritifs du sol - ect\... **9.3. Distribution des systèmes racinaires des arbres et des cultures en interaction** L'interface arbres cultures fait intervenir une concurrence entre les systèmes racinaires des deux végétaux qui partagent le même profil de sol avec ses éléments nutritifs. Pour que la symbiose puisse perdurer, il faut que les systèmes racinaires des deux végétaux exploitent des horizons différents du sol pour minimiser la concurrence pour l'eau et les éléments minéraux. Dans une association arbres -- culture, le système racinaire de la culture doit être de type traçant ou légèrement pivotant pour des arbres de grande taille à système racinaire très pivotant. En plus, le système racinaire des arbres consiste en : - des racines structurées, allant de diamètre moyen à large et relativement permanentes ; - des racines fines ou nourricières de 1 à 2 mm de diamètre ; - des racines très fines comme les cheveux ; et - des racines mycorrhizées. Les trois figures de système racinaire sont très significatives : source de biomasse, d'éléments nutritifs et de recyclage. La biomasse racinaire des arbres représente 20 à 30 % de la biomasse totale de la plante (équivalent de 25 à 43% de la biomasse aérienne de la plante). **9.4. Effets des arbres sur le sol** - Dépôts de matière organique ; - Recyclage des éléments minéraux du sol ; - Amélioration de la structure du sol ; - Réduction de l'effet splash sur les sols ; - Amélioration du rendement des cultures. **9.5. Matière organique des sols** La matière organique revêt une importance capitale, car elle est la source d'énergie nécessaire à la pédogénèse. Elle provient essentiellement des différentes composantes de la végétation. - **Accumulation et décomposition de la matière organique** La formation de la litière est un processus fondamental du fonctionnement des écosystèmes et un canal majeur du flux nutritionnel. Il y a deux types de litière : la litière aérienne et souterraine (racines). Les organismes du sol, soit la faune, la flore, et les mycorhizes, jouent un rôle dans la dégradation de la matière organique. Cette décomposition de la matière organique a pour finalité la fourniture des éléments minéraux aux plantes après minéralisation. - **Processus de l'évolution de la matière organique du sol.** Quatre processus règlent l'évolution de la matière organique : l'humification, la minéralisation primaire et secondaire, et la réorganisation. (voir Figure ci- dessous). Les étapes de l'évolution de la matière organique Elle suit 5 étapes qui sont : - Les débris végétaux tombés au sol subissent une perte de chlorophylle, brunissent et se dégradent avant ou peu après avoir atteint le sol ; - La pedophaune déchiquette et enfouit une partie de la litière ; - La microflore dégrade les composantes des tissus en molécules organiques fractionnées ; - La microfaune et la microflore utilisent ces molécules organiques fractionnées pour leurs besoins vitaux et les transforment en substance simples ; - Les microorganismes utilisent aussi ces molécules fractionnées de façon différentes en leur faisant subir des réactions chimiques et enzymatiques et en les transformant en substance complexe résistantes à la décomposition appelée Humus. Ces transformations font partie de l'humification qui fournit des colloïdes constituant une réserve d'éléments nutritifs utilisables lorsqu'a lieu l'échange ionique. **Les facteurs influant sur l'évolution de la matière organique** Plusieurs facteurs influent sur la décomposition de la matière organique. Parmi ceux-ci on retrouve, le microclimat, l'humidité du sol, la texture et la nature de la litière. **CYCLE DE LA MINERALISATION DE LA MATIERE ORGANIQUE DU SOL** **9.6. Eléments nutritifs des plantes (arbres)** Les plantes requièrent pour leur développement et leur croissance un régime nutritionnel équilibré et diversifié. En effet, un régime nutritionnel mal équilibré entraine des problèmes de carence et des pertes de vigueur qui se reflètent sur la productivité de la plante. L'analyse chimique des tissus végétaux montre que les 103 éléments identifiés dans l'univers peuvent à peu près se retrouver dans ces tissus. Des cent trois éléments, au moins 16 éléments sont considérés comme essentiels au développement des végétaux : le carbone, l'hydrogène et l'oxygène constituent environ 90% de la matière sèche d'un végétal, bien que ne faisant pas partie de la nutrition minérale des plantes. Les éléments nutritionnels ou essentiels constituent environ 10% de la matière sèche du végétal. Ces éléments sont divisés en trois catégories : éléments majeurs (azote, phosphore et potassium), éléments secondaires (calcium, magnésium, et soufre), éléments mineurs ou oligo-éléments (fer, cuivre, zinc, manganèse, bore, molybdène, et chlore). - **Origine des éléments** Les plantes se nourrissent en général d'éléments minéraux provenant de la décomposition de la matière organique et de l'altération des roches mères du sol. Un certain nombre de constituants des plantes proviennent de l'air et de l'eau : il s'agit du carbone, de l'hydrogène, de l'oxygène, et de l'azote. L'air est un gaz formé d'environ 21% d'oxygène, de 79% d'azote et de 0,03% d'anhydride carbonique (Richard L. et al, 1992). **9.7. Mécanisme de l'absorption des ions par les arbres** L'absorption des ions par les plantes est le transfert ou le passage d'une substance du milieu extérieur à l'intérieur des cellules d'un végétal. La plante prélève du sol les ions-minéraux. Le processus se réalise dans la solution nutritive du sol. L'absorption se fait par les racines pour les plantes supérieures. Le pouvoir d'absorption et d'accumulation est fortement influencé par la croissance et la multiplication cellulaire de la plante, par le sol, et par certains facteurs écologiques tels le climat, la végétation et la microfaune (Richard L. et al, 1992). **9.8. Arbres et arbustes pour l'amélioration de la fertilité des sols** Qu'est ce qui fait d'un arbre une bonne source d'amélioration de la fertilité d'un sol ? Ce sont les caractéristiques physiques et physiologiques qui confèrent à l'arbre sa bonne capacité d'amélioration de la fertilité des sols. Les propriétés qu'un tel arbre sont les suivantes : - une haute production de biomasse aérienne ; - une forte capacité de fixation de l'azote atmosphérique ; - un système racinaire pivotant, dense, avec beaucoup de radicelles et une aptitude à la symbiose avec les mycorhizes ; - un contenu important et équilibré d'éléments nutritifs dans le feuillage ; - un contenu appréciable d'éléments nutritifs dans le système racinaire ; - une décomposition rapide de la MO pour libérer les éléments nutritifs quand c'est nécessaire ou une décomposition modérée de la MO si elle est nécessaire pour la protection du sol contre les érosions ; - une absence de substance toxique dans les feuilles ou au niveau du système racinaire ; - une bonne capacité de croissance pour la restauration ou la réhabilitation des sols pauvres. **9.9. Caractéristiques physiques** Les caractéristiques physiques concernent surtout la taille, le houppier, la biomasse potentielle, le système racinaire, et la résistance au vent. - **Caractéristiques physiologiques** Les caractéristiques physiologiques sont liées aux capacités de développement, de croissance de la plante dans un environnement donné. **9.10. Problèmes de compétitions dans l'interaction arbres- cultures** - **Compétition pour l'espace et la lumière** Dans l'interaction, la culture comme l'arbre utilisent le même espace et la même source de lumière. C'est pourquoi, il y a toujours cette compétition entre les deux cultures pour l'espace et la lumière. **9.11. Compétition pour l'absorption des éléments minéraux du sol** L'arbre comme la culture se nourrissent des mêmes éléments minéraux du sol mais a des horizons différents, ce qui réduit un peu la concurrence entre l'arbre et la culture pour l'absorption des éléments minéraux du sol. Il faut souvent tenir compte de cet aspect dans l'implantation d'un système agroforestier. **9.12. Phénomène de l'Allelopatie** Il s'agit là d'un phénomène chimique caractérisé par la libération d'une substance chimique qui inhibe la croissance et le développement des autres plantes environnantes. C'est l'exemple de la cohabitation entre le genre Eucalyptus et les arbres fruitiers (manguiers, citronnier,\...\...) dans une même concession. **9.13. Pratiques Agroforestières pour la fertilisation des sols** - Système taungya - Cultures en couloirs - Arbres dispersés dans les champs - Brise vent et haie vive défensive - **Quelques espèces ligneuses locales ou exotiques qui fertilisent les sols ** **Dans la littérature scientifique sur l'Agroforesterie, plusieurs études sont conduites sur l'interface arbres culture.** **Pour résumer, on peut citer les espèces suivantes :** - **Quelques espèces locales : *Acacia albida, Acacia senegal, Acacia raddiana, Acacia nilotica, Balanites agyptiaca, Hyphaene thebaica, Tamarindus indica, Borassus flabellifer, Bauhinia rufescens, Adansonia digitata, Ziziphus mauritiana*,.....toutes les espèces locales fertilisent les sols.** - **Quelques espèces exotiques: *Cassia siamea, Gliricidia sepum, Leucaena leucocephala, Eucalyptus camaldulensis*, *moringa oleifera, Dalbergia sisso, ,*** **X. Agroforesterie et la conservation des sols** - **Agroforesterie pour le contrôle des érosions** **Les fonctions des arbres sur la lutte contre les érosions sont indiquées comme suit :** - **augmenter la couverture végétale du sol ;** - **Installer des barrières semi-perméables sur courbe de niveau ;** - **Développer des ouvrages antiérosif avec plantation d'arbres ;** - **Augmenter la résistance du sol aux érosions par l'augmentation de la matière organique du sol.** - **Effets des arbres sur l'érosion hydrique** **Les houppiers des arbres réduisent la force des gouttes d'eau de pluie sur le sol, évitant ainsi le départ des éléments fins et grossiers du sol. La présence d'arbres dans les ouvrages antiérosifs constitue une méthode de conservation et de protection de l'ouvrage. La fertilité du sol due à la présence de l'arbre est aussi une source d'amélioration de la structure du sol qui influence l'effet de l'eau sur le sol.** - **Effets des arbres sur l'érosion éolienne** **Le houppier des arbres réduit la force des vents qui emportent tous les éléments fin ou grossiers du sol. Le système racinaire de l'arbre fixe le sol en place.** - **Rôle des racines des arbres dans la conservation des sols** **Au plan scientifique, il est bien compris que les racines des végétaux jouent un rôle primordial dans la production (fertilité des sols). Le système racinaire fixe l'arbre au sol pour son maintien permanent. Le système racinaire de l'arbre explore toute la profondeur du profil du sol si nécessaire en vue de mobiliser les éléments nutritifs indispensables au développement de la plante.** - **Pratiques Agroforestières pour la conservation des sols** - **Protection et maintenance des sols sous couvert arboré ;** - **Jachère améliorée ou simple ;** - **Système taungya ;** - **Terrassement avec plantation d'arbres ;** - **Ouvrages antiérosifs plus plantation ;** - **Protection biologique des sols dégradés ou des dunes en mouvement ;** - **Brise-vent pour réduire la vitesse des vents sur les cultures et sur le sol nu ;** - **Haies-vives défensives protègent et conservent le sol en place. Elles peuvent jouer le rôle de brise-vent et protection des cultures contre les animaux.** **XI. AGROFORESTERIE ET BIODIVERSITE, CHANGEMENT CLIMATIQUE, LUTTE CONTRE LA DESERTIFCATION** **11.1 Agroforesterie et Biodiversité** La pratique agroforestière contribue significativement à l'amélioration de la diversité biologique. En effet, les multiples espèces ligneuses utilisées en agroforesterie modifient l'écologie en faveur de la faune, de la flore et du microclimat. **11.2 Agroforesterie et Changement climatique** Les arbres sont des stocks de conservation du carbone, ce qui explique le faible taux du CO2 dans l'atmosphère. En effet, le carbone se trouve dans toutes les paries des végétaux (feuilles, fruits, troncs, branches, racines, fleurs,...ect). Donc tout arbre planté en agroforesterie diminue le taux de CO2 dans l'atmosphère. **11.3 Agroforesterie et lutte contre la désertification** La pratique d'agroforesterie, selon sa définition, est très appropriée pour lutter contre la désertification. En effet, la gestion durable des ressources naturelles, l'introduction de l'arbre dans le système d'exploitation, le respect des techniques d'application des trois systèmes principaux d'agroforesterie, la fertilisation des sols, la protection des sols par les arbres contre les érosions hydrique et éolienne, sont autant d'atouts qui concourent à la prévention et la lutte contre la désertification. En plus, il faut aussi tenir compte de l'accumulation importante du carbone dans les arbres et cultures en association et dans le sol. **Moussa Hassane, Ph. D.,** chercheur forestier et Agroforestier, ancien DG de l'INRAN, vacataire a FAST de UAM de Niamey Cel : 96 98 04 57 ou 90 24 59 56 E-mail : agrofhassane\@gmail.com

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