2. Sartre (Philosophie morale) PDF
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Université catholique de Louvain
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This document explores Sartre's concept of freedom and its relation to existence. It analyzes how freedom is understood within the context of Sartre's philosophy and existentialist thought, emphasizing the role of experience and engagement in shaping one's existence.
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2. Sartre S2 2.1. L’abime de la liberté Qu’est-ce donc la liberté pour toi ? Chez Sartre, il y a un rapport essentiel entre l’épreuve que le sujet fait de l’abîme de sa liberté, du caractère immaîtrisable de sa liberté, et l’épreuve qu’il fait de cette impuissance inaugurale de son corps. La liberté...
2. Sartre S2 2.1. L’abime de la liberté Qu’est-ce donc la liberté pour toi ? Chez Sartre, il y a un rapport essentiel entre l’épreuve que le sujet fait de l’abîme de sa liberté, du caractère immaîtrisable de sa liberté, et l’épreuve qu’il fait de cette impuissance inaugurale de son corps. La liberté chez Merleau - Ponty, pour Sartre, ne fait pas suffisamment droit à l’effroyable pouvoir du non o il faut l’interroger par rapport à ce pouvoir du non, mettre fin à mes jours La liberté comme pouvoir d’interrompre, de dire non, mais plus profondément encore comme pouvoir de n’en avoir plus rien à faire de tout ce qui dans le monde arrive, de ne plus en avoir rien à faire de soi, des autres. Non à l’existence, non au réel qui est là, non à moi-même : o Il faut éprouver le vertige du non Je me promène au bord des falaises, nous nous promenons, nous nous sommes précipité, ce pouvoir inouïe du non, ne veut pas dire que je ne suis pas maitre de ma liberté : o je ne peux la dompter ma liberté. La liberté chez Sartre fait peur : je suis libre mais je suis traversé par une liberté que je ne maitrise pas. o tu ne seras pas dire que je ne pourrais faire autrement : il y a toujours des chemins en abordant ce pouvoir du non. o Dire non à tout à soi même Ton oui sera le tien qu’à la mesure que ce non qui est en toi surgit: nous sommes capable de joie de nous engager C’est à partir du vertige du non que l’ont fait ouvrir au vertige que nous contemplons Être libre c’est être engagée vers un chemin : o tu es toujours en train de faire ceci cela, nous sommes des libertés en tant que pris par un pouvoir de dire non, qui ne cesse de se transformer en engagement Tu tiens un chemin en fonction de ce oui comme quelqu’un qui ne pourrais dire non : dis non à ce qui te bloque pour dire oui à ton chemin Ce pouvoir de dire non se déploie comme engagement o Car ce qui fait de nous des êtres libres le fait que pour nous vivre ne va pas naturellement de soi o il ne s’agit pas de dire pour Sartre que tu vis ou que tu te décides de vivre, tu vis ce que tu vis, chacune de nos situations est une remise en jeu de notre existence 12 | Lorsque monte en moi l’angoisse devant l’abime de mon existence je fais en même temps l’épreuve o Quand tu accueilles en toi la liberté, comme engagement dans l’existence, tu fais l’épreuve qu’il y a le réelle o Être libre c’est pouvoir faire l’épreuve d’un réel qui est ultimement là pour rien : o quand ta liberté s’éveille, il faut faire ultimement épreuve du réelle je fais la distinction entre le réel et la réalité Tu peux dire oui il y a réel : Dieu est là mais ne sert à rien quand bien même tu serais athée à tous les couts tu ne pourras faire qu’il n’y a pas ce réelle o Ultimement il n’ y a pas de sens au fait que le réel soit là On est toujours engagée dans des activités : o dans la réalité mais ce qui fait la réalité des choses : o nous sommes mis en jeu nous butons sur ce qu’il y a : l’être et le néant o on n’ a pas besoin de vivre cette expérience elle se déploie sur tout ce que nous vivons Être libre : ultimement il faut assumer qu’il n’y a pas de sens Dans l’épreuve de ce réel qui ne t’accueille pas tu vas quand même dire que tu souhaites exister, il y a le sens que tu veux construire dans ta vie. Le sens est la façon dont tu viens t’affronter au réel, à toi-même, dans la situation qui est la tienne tu te redécides à vivre o Dans ce réel qui n’est en rien je décide d’exister. o Celui qui cherche à se raconter des histoires c’est comme celle qui se raconte de mauvaise foi Je vis ma vie jusqu’au moment où il y a la mort : o je ne dois pas attendre la mort je dois vivre chaque moment comme réengagement dans mon corps. o Je m’affronte au réel S’il y a un monde c’est que nous cessons de dire oui et de nous rengager de la vie Ce qui fais que nous sommes des êtres joyeux est que vivre n’a pas de joie, c’est un sans cesse réengagement. Au cœur des épreuves abominables, elle accueille la mort par exemple comme ce en quoi tu te redécides à vivre : je désire m’affronter à vivre que pour tracer un chemin Pourquoi donc est ce que cela m’arrive comme s’il fallait absolument de sens, il faut tracer un chemin sur ce qui m’arrive ? o S’il y a une morale chez Sartre : elle consiste à dire qu’il faut assumer l’être libre que tu es en consentant à ce qui t’arrives ➔ trace un chemin de liberté 13 | 2.2. La valeur comme chemin d’incarnation Qu’est-ce donc une valeur ? La valeur est une façon pour une liberté en situation, et dont le désir de s’affronter à elle- même et au réel ne va pas naturellement de soi, de s’incarner, de s’engager dans l’existence. La valeur comme chemin d’incarnation. Non pas chercher à être la valeur, à devenir comme une image, mais bien au contraire générer dans son action l’image d’une liberté se risquant sans garantie dans l’existence, de cette façon-ci ou de cette façon-là, selon telle ou telle valeur. Ce qui te tient, ce qui importe pour toi. o C’est ton chemin d’existence, ce n’est pas ce qui vient s’imposer à toi, pas pour éviter de s’entretuer, il y a des valeurs car nous sommes des êtres libres qui s’engagent dans l’existence. o C’est un chemin d’incarnation, la façon dont tu t’affrontes au réel. ▪ Pour Pierre et Leila l’amitié est une valeur c’est la façon dont ils désirent ouvrir un sens, donne un sens à ton existence, je veux que ma vie se déploie là, dans la justice, dans mon chemin de foi par la prière…à la façon d’une croyante, avocat… Elle doit toujours pouvoir dire non, jusqu’à dire non à soi – même, de risquer la vie : o Ce qui compte c’est comment tu vas te déployer dans le monde et surtout t’affrontes tu à ce qui t’arrive aux épreuves comme ce en quoi tu arrives, te rehausser à ton adhésion à la vie o Il y a des valeurs, du sens : ce que nous construisons ensemble o Non la valeur n’est pas grâce à quoi tu rentres en existence mais la façon dont tu rentres en existence Vis ta situation comme le premier moment de ton existence Si tu aménages le récit comme s’il n’y avait pas le réel qui était là : tu dois affronter le réel comme s’il est là pour être libre Je suis ce que j’ai fait et dit, j’affronte ce qui a eu lieu et fais en le départ de ton existence On peut en ce sens on peut distinguer deux types de morale : la morale de mauvaise foi et de bonne foi o Il y a une façon authentique de vivre la morale et une, inauthentique Morale inauthentique/mauvaise foi : Au fonds les valeurs ne sont pas là comme autant de chemins de risque de soi dans l’existence mais d’occulter l’énigme que tu es pour toi-même Cela irait de sens et à partir de sens qui déduirait une série de normes : l’humain cherche ce que serait l’être humain déduirait les normes à l’égard de l’humain sans que l’humain ne serait possible de s’inventer. Notre chemin est celui de ton engagement dans le réel. 14 | Ne te raconte pas d’histoire il faut que tu t’inventes mais en t’affrontant face à ce qui est et t’ouvre un chemin Les valeurs sont autant de façon pour ces libertés abyssales (sans socle) de nous engager dans l’exister, de nous exposer au réelle : o « nous sommes condamnées dans la liberté » tu n’as pas le choix tu es engagé A quoi bon des valeurs si ultimement la liberté n’a pas de sens ? A quoi bon la morale si le réel n’est pas là ? A quoi bon le sens s’il n’ y a pas de sens ? o Mais le sens pour Sartre est la façon dont tu vas t’affronter à l’énigme, à ce qui vient te tracer un chemin ouvrir un monde Dans son ouvrage « l’être et le néant », il décrit la façon dont les êtres humains fuient l’être que nous sommes. o Il décrit un garçon de café parisien qui est tellement garçon de café : C’est Pierre, il veut être garçon de café o il veut disparaitre de son rôle, il colle à son rôle de garçon de café, Pierre c’est le meilleur ami il est tout le temps là. o Il colle tellement son rôle comme s’il voulait posséder le sens de sa vie comme s’il voulait être sans énigme Si tout à coup quelqu’un arrive et fait quelque chose de travers, cela le surprend et cela trouble son monde qu’il a façonné. Il ne vit pas son rôle comme un risque de soi, une mise en jeu : o il désire être un garçon de café. Vis cette situation comme une mise en jeu, une rencontre. Il va éprouver de ne pas être à la hauteur et désespérer et rentrer dans une culpabilité qui l’amoindrie qui le rend triste, il veut tellement être parfait qu’il va crouler dans l’exigence de la perfection « à quoi bon je n’y arriverai jamais ». Je sais ce qui est bon pour moi vs il n’ y a plus rien qui tienne pour moi : o tu perds tes valeurs car tu as voulus des valeurs parfaites les valeurs c’est pour affronter le réel et non pour fuir. o Pierre veut être le meilleur ami au monde, mais cette valeur est pour fuir ce qu’il peut y avoir d’absurde en lui, il veut être et non pas exister (se mettre en jeu). o Il sait qu’il est le meilleur ami et va entrer dans le désespoir mais va devenir haineux. o Après tout ce dévouement aux autres, quel ingratitude de leur part ou soir va s’en vouloir à lui même Sartre ne dit pas qu’il faut pas être exigeant avec soi-même : tu places mal ton exigence, être le meilleur ami c’est réinventer l’amitié là où tu l’es, on réinvente le chemin, je continue le chemin, on va faire quelque chose de cela. o C’est le chemin de chacune d’entre nous. La véritable valeur est celle qui nous conduit à s’affronter au réel au lieu de choisir d’être le meilleur ami possible. Le sens c’est la façon dont tu vas construire un chemin 15 | 2.3. La partageablilité intrinsèque de la valeur Chacun d’entre nous est unique, on doit la vivre nous pas quelqu’un d’autre La liberté à la hauteur de ce qu’elle a d’unique : o il y a l’humain car nous partageons une même aventure celle de la liberté ce que nous définit, et ce qui réinvente l’humain Sartre insiste sur ce qui fait chacune de nos vie une vie irremplaçable, elle est toujours avec les autres, en situation avec les autres. Je suis unique mais avec les autres, les autres existent : o nous sommes toujours avec les autres mais chacun est unique et qui ultimement est sans sens, être libre est pouvoir s’affronter à ce sens o tu inventes en t’affrontant à ce qui est. Ce qui fait une existence unique ne perturbe pas la dimension de la relation : les valeurs se partagent La thèse fondamentale va consister à dire : je m’éprouve d’autant plus solidaire, liée aux autres que je ne suis pas en train de fuir l’énigme de mon existence. Nous partageons l’un avec l’autre une même énigme aventure et c’est cela qui fait que cela me concerne. Je suis émue, ils ont peint et c’est incroyable mais j’éprouve la puissance de vie de ses humains et humaines : o ils ont dit oui malgré la précarité. o Ce qui nous relie les uns des autres : vivre est une invention, la vie ne va pas de soi (fondamentalement le désir de vivre est une énigme) Si nous pouvons nous résister à ce point dans les conditions abominables des uns des autres c’est car ils ont trouvé une énigme dans l’existence, nous sommes liées les uns aux autres car on remet en jeu l’énigme de vivre. o Nos vies sont liées aux unes aux autres à la mesure même de la liberté qui nous habite. La condition d’un être libre qui là où il est à tracer un chemin. Ce voyage commun qui dans la mesure en chacun d’entre nous est singulière mais pour ce faire il faut bien comprendre chez Sartre que la véritable question n’est pas d’abord la mort, mais la vraie question est celle de savoir si tu as le courage de vivre si tu ne fuis pas l’énigme de ton existence et c’est quand tu acceptes que vivre c’est risqué que la mort est ta vie. o Les grands résistants risquent leur vie : ce sont des Hommes pour qui le désir de vivre est un incessant engagement. o C’est à tout moment qu’on a vivre ce courage de la liberté 16 | Je cherche dans le regard de l’autre de quoi justifier mon existence : o le regard de l’autre me nourrit, soutient mais au bout du compte ce regard qui m’apaise est aussi un regard qui m’enferme mais je désire ce regard C’est seulement ici qu’on entend la thèse de l’enfer c’est les autres : o c’est quelqu’un qui est en enfer qui est en train de se fuir, quand tu es en enfer les autres devient un enfer pour toi, lorsque que tu te fuis tu cherches le salut chez les autres et tu es en enfer L’autre est-il nécessairement l’enfer pour moi ? il peut être celui que je chemine dans l’aventure de la liberté. L’enfer de l’emprisonnement des uns par rapport aux autres et dans l’épreuve de l’amour lorsque je vais pouvoir dans le regard de l’autre m’accueillir dans ce qui a de plus plat de plus triste et pesant d’accueillir l’âme n’est pas pour t’enfermer pour accueillir ton chemin de liberté. o Lorsque nous nous cheminons dans une même aventure de la liberté pour construire un chemin qui ne cesse de se réinventer o tu n’inventeras ce chemin que lorsque tu le remettras en jeu à chaque moment de ta vie Il faut bien comprendre que ce qui fait l’absolu singularité de chaque vie et ce que fait la partageabilité de nos vie : o elles sont solidaires et font un chemin de liberté Je suis en partage avec les autre qu’autant que je suis risque de moi : o Pierre lorsqu’il dit je suis le meilleur ami il ne va pas supporter qu’il y a d’autres façon d’aimer alors qu’il faut consentir à être remis en question par les autres Il y a un partage qui vit car chacun trace son chemin o Tout ce qui relève des identités, des rôles n’avaient rien avoir avec la liberté. o Mais pour Sartre tu n’existes pas qu’ailleurs que dans ces rôles Tu n’es toi que quand tu acceptes les identités que tu prends Dans les rôles que tu tiens tu prends Dans la philosophie antique d’Aristote : o La poiesis : action de produire, action instrumentale quand je fais du pain le but c’est le pain , c’est toujours en vue de quelque chose o La praxis : action de faire mais en tant que cette action à son but en elle-même : ▪ aimer ça sert à quoi sinon à aimer ▪ avoir du courage pour Aristote c’est pas être lâche : ça sert à rien sinon à être un Homme excellent 17 | Il faut transformer la praxis en poiesis : o les grecs ils font de la politique car c’est merveilleux d’en faire et pas pour faire de la politique Sartre met en évidence que même les activités instrumentales sont de la praxis : o en allant en cours tu es ici en vue d’exister Nos activités les plus instrumentales doivent être vécus comme des chemins de soi, de risque de soi, ce sont des règles de liberté Le besoin de manger ne relève pas de la liberté, cette liberté n’est pas naturellement de soi. Manger est un acte de liberté. Pour nous humains, vivre ne va pas de soi et en ce sens manger ne va pas de soi, c’est bel et un bien un acte de liberté. Si nous pouvons avoir des problèmes de nourriture, on ne fait plus l’acte de manger comme une énigme o Et c’est là qu’intervient la culture : il y a tant et tant de façon de préparer à manger c’est parce que pour Sartre c’est une aventure d’humanité. o Mais le faisons-nous toujours comme un acte de présence. o Les interdits les façon de faire sont simplement là pour domestiquer l’être qui est en moi, non pour Sartre la culture n’est pas seulement là pour domestiquer mais pour nourrir le désir de manger, de nous associer à notre corps, consentir à notre corps La culture nous permet d’inventer des chemins d’incarnations, de nourrir le désir pour nous laisser affecter par le réel 2.4. Morale et histoire S3 Pour Sartre la liberté n’est jamais un acquis, elle se remet en jeu à chaque moment de nos vies. Là où je suis avec le personnes que je rencontre je me décide de m’engager dans le chemin de l’existence. Dans la situation qui est la tienne il va s’agir d’accueillir cette situation. La liberté est un désir de s’affronter au réel : à la fois oui et à la fois non. Si tu es quelqu’un d’incomparable c’est parce que tu es quelqu’une de libre car tu t’affrontes au réel que tu rencontres. o Comprenons alors que je suis toujours en ce sens au contact des autres : je rencontre tellement de gens. o Si je cherche à éliminer l’autre alors je fuis le réel mais jamais en me racontant des histoires je vais chercher des interpellations. o Mon chemin de liberté passe toujours par les autres et se fait par les autres Être libre c’est pouvoir s’affronter au réel et s’y tracer un chemin. 18 | A Chaque fois que j’ai peur d’être influencé et instrumentalisé par les autres : être libre c’est accepté d’être contraint pour pouvoir tracer un chemin. o Si j’ai peur d’agir sur l’autre je ne peux pas honorer sa liberté car devenir libre c’est pouvoir face à une contrainte. Il n’y a pas de liberté sans pouvoir partager avec les autres l’adversité, le conflit. o Et combien avons-nous peur de l’adversité dans nos vies mais à force de ne rien dire on ne se permet pas aux uns aux autre de tracer des chemins. Être humain c’est une histoire une énigme pour Sartre. La culture nous permet de nourrir notre désir de vivre : manger nous permet d’être habité par une liberté qui dit oui. L’être humain est toujours en chemin et pour Sartre on ne pourrait prendre la morale sans occulter les autres. o Chacune de nos vies sont toujours en chemin. o Il est nécessaire que ces valeurs soient toujours en mouvement : on est pas ami de la même façon au temps des grecs qu’aujourd’hui… o On réinvente à chaque fois nos valeurs : mais comment faire sans savoir si c’est la bonne ? Mais la valeur c’est celle que tu réinventes comme un chemin d’engagement de liberté. o Si les valeurs sont autant de façons de s’exposer à l’Etre et en celui-ci aux autres libertés, ces valeurs ne peuvent manquer de se réinventer encore et encore, d’être en incessant devenir : cesser de dévaluer le devenir, cesser de mettre en doute nos croyances profondes en invoquant leur historicité Ce qui fait que tu dures dans ton engagement : est l’accueille que tu fais d’en devenir à celle – ci Il est très important de savoir comparer corps et liberté chez Sartre et Merleau-Ponty Pour Sartre aussi mais pas pour les mêmes raisons : o il n’y a pas de liberté sans que l’épreuve d’un corps qui pèse, qui résiste non le corps de l’être libre ce n’est pas un Terminator. Un corps qui est lourd et sans sens. Être libre est le fait de s’affronter à ce qui du réel est là pour rien, à ce qui du réel n’est pas en mouvement, le réel est là. o Et si tu es libre c’est parce que là où tu es tu t’affrontes à cette apesanteur, à ce réel qui est là pour rien. C’est au cœur du corps que cette pesanteur est déployée. Si je suis capable d’ouvrir des projets et d’être en mouvement c’est parce que je m’affronte à cette part de pesanteur est là pour rien. o Elle serait pas toi qui t’engage dans l’existence. 19 | Lorsque je ne parviens plus à accueillir ce qui de cette pesanteur n’est là pour rien et bien là je suis dans la dépression en mélancolie. o Le problème pour Sartre, c’est parce que tu n’accueilles pas ce qui a de mal, ce qui est obscure, de lourdeur en toi. Le Pianiste Merleau Pontien Il ne parvient pas à s’unifier, il doit accueillir le conflit : présent à l’œuvre Le Pianiste Sartrien Ma main va toucher les premières notes du piano mais pas comme un robot : o il y a quelque chose dans ma main qui pèse et donc car elle pèse, on consent à ce qui est en lui pèse. o C’est un corps perpétuellement en train de rentrer en existence Ce qui est émouvant lorsque tu vois cette danseuse, tu éprouves un corps qui est en mouvement. Quand ce corps s’élance à partir d’une lourdeur, pour une part indépassable : c’est en même ce qui est inscrit le réel qui en toi. Regarde comment on traite nos personnes âgée dans nos sociétés. Pas de liberté sans l’épreuve d’un corps qui est lourd. Ce qui fascine Sartre dans les premiers pas de Leila, dans les premiers pas c’est un être humain qui se risque dans son existence. Marcher ne va pas de soi. o Ce qui est difficile dans la marche c’est ton désir de vivre ton émerveillement o tu vois les personnes âgées continuer à marcher, à prier…ils désirent de s’engager dans leur existence o marcher, respirer va de soi, il faut que tu vois cela comme une voie dans la liberté. Ne peut marcher comme un humain qu’un vivant qui a consenti, dans l’impuissance native de son corps, à agir immobilement (à agir par sa façon même d’apparaître) et à faire se déplacer les autres en son nom. Ce qui du corps échappe à l’opposition entre être en puissance et être en acte, ce qui du corps est impuissant radicalement, dépourvu de tout pouvoir Attention tu ne dois pas dire tout le temps que tu rentres dans l’existence L’être humain n’est pas soit mobile ou immobile, il accueille perpétuellement cette mobilisations : le corps est toujours en train de se rayonner de cette liberté dans l’existence à la façon d’un marcheur L’homme qui marche de Giacometti Dans ce bronze de Giacometti, un marcheur imaginaire se donne à éprouver, comme si un mouvement s’emparait de ce qui est en même temps immobile. Nous avons un marcheur qui se meut sur place. Nous avons un bronze qui, sur place, immobilement, rayonne d’un mouvement. o il a l’air fragile mais il marche toujours. 20 | Dans ce corps immobile tu rayonnes, tu éprouves des libertés en train de naitre. C’est bien parce qu’elle consent à pâtir de ce qui de son corps se soustrait du monde que la liberté peut faire de son corps, non pas seulement ce qui lui permet de se mouvoir, mais ce qui lui permet de rayonner, d’apparaître, dirons-nous encore, au sens le plus fort du terme. Nous-mêmes nous avons à laisser la liberté rayonné en une fois, il ne s’agit pas d’agir comme des êtres libres mais laisser cette liberté rayonné dans ton corps en accueillant ce corps comme quelque chose de fragile et renaissant Le corps est d’autant plus rayonnant d’une liberté que son impuissance originaire n’est pas occultée. Les libertés se rendent d’autant plus visibles les unes aux autres, s’affectent d’autant plus les unes les autres, qu’elles ne font pas de l’impuissance du corps quelque chose de seulement négatif. o Ce qui fait de nous des êtres créatifs d’une part et ce qui fait de nous des êtres passifs. L’impuissance est elle aussi active. Il n’y a de puissance qu’habitée par une irréductible impuissance : refuser donc de faire de l’impuissance ce qui est opposé à la puissance. L’homme est un sorcier pour l’homme (Sartre) Nous nous interpellons par la façon dont nous nous tenons dans l’existence par la façon dont nous nous agrippons dans notre corps , de s’incarner, de le faire rayonner d’un désir de vivre o Devient un espace de conflit qui s’accueille. Je rencontre telle ou telle personne qui fait tel service et j’éprouve dans ses gestes qu’il vit ce moment comme un engagement. o Il n’y a pas de présence chez Sartre comme des situations qui sont là pour rien. Ce qui est extraordinaire dans le geste du pianiste : le silence o ça a commencé mais pas encore Le petit enfant lorsqu’il te regarde tout impuissant il te fait bouger vers lui : il te met en mouvement. Retrouver dans nos situations le geste inaugurale dans nos vies. 21 |