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ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS Hormones hypothalamiques et hypophysaires I. Présentation 1. Généralités Le complexe hypothalamo-hypophysaire correspond au chef d’orchestre du système endocrinien. Il est en relation avec de nombreux tissus et organes cibles. Ce complexe contrôle plusieurs glande...

ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS Hormones hypothalamiques et hypophysaires I. Présentation 1. Généralités Le complexe hypothalamo-hypophysaire correspond au chef d’orchestre du système endocrinien. Il est en relation avec de nombreux tissus et organes cibles. Ce complexe contrôle plusieurs glandes endocrines : thyroïde, corticosurrénales, ovaires et testicules. L’hypothalamus est assimilé à un amas de corps cellulaires de neurones. Il synthétise des neurohormones. Son rôle est d’intégrer les signaux qui proviennent du thalamus, de la substance réticulée et du système limbique pour moduler la fonction de l’hypophyse. L’hypophyse est une glande impaire et médiane ayant 2 origines embryologiques. Elle se divise en 2 parties : l’adénohypophyse et la neurohypophyse. L’hypophyse antérieure (adénohypophyse) est une véritable glande endocrine qui communique avec l’hypothalamus via un système porte. L’hypophyse postérieure (neurohypophyse) est composée des axones longs des neurones hypothalamiques. 2. Anatomie – Histologie i. Hypothalamus L’hypothalamus se situe dans la région ventrale du diencéphale. C’est un amas de corps cellulaires de neurones qui va synthétiser des neurohormones. Il existe 2 types de noyaux hypothalamiques : - Noyaux magnocellulaires : constitués d’axones longs (représentant l’essentiel de la tige hypophysaire) qui se terminent dans le lobe postérieur de la neurohypophyse - • Noyaux supra-optiques : sécrétion vasopressine/ADH • Noyaux paraventriculaires : sécrétion ocytocine Noyaux parvicellulaires : axones courts • Déversement de leurs hormones dans le réseau capillaire primaire de l’éminence médiane de l’hypophyse • Ce réseau capillaire donne des veines portes dans le lobe tubéral de l’adénohypophyse • Les veines portes convergent en réseau capillaire secondaire au niveau du lobe antérieur de l’adénohypophyse ii. Hypophyse Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS L’hypophyse est une glande impaire et médiane de 1,2cm, à la base du cerveau sous V3 et plus précisément dans la selle turcique de l’os sphénoïde. Elle est composée de : - Adénohypophyse • Lobe antérieur (70%) : glande endocrine regroupant 5 types de cellules glandulaires ▪ Cellules somatotropes (50%) : sécrétion GH (hormone de croissance) • ▪ Cellules lactotropes (20%) : sécrétion prolactine (PRL) ▪ Cellules corticotropes (10%) : sécrétion ACTH ▪ Cellules thyréotropes (5%) : sécrétion TSH ▪ Cellules gonadotropes (15%) : sécrétion LH et FSH Lobe intermédiaire ▪ • Sécrétion hormone mélanotrope (α-MSH) : synthèse mélanine par les mélanocytes Lobe tubéral où passent les veines portes Remarque : L’ACTH, la TSH et LH/FSH modulent l’activité sécrétoire d’autres glandes endocrines. - Neurohypophyse • Lobe postérieur composé de beaucoup d’axones longs des noyaux magnocellulaires (avec grains de sécrétions d’ocytocine et d’ADH) • Eminence médiane contenant le réseau capillaire primaire dans lequel les noyaux parvicellulaires déversent leurs hormones • Tige hypophysaire formé des axones longs des noyaux magnocellulaires L’ocytocine et l’ADH correspondent à des hormones hypothalamiques comme elles sont fabriquées par les noyaux magnocellulaires. Par contre, elles sont stockées et sécrétées au niveau des grains de sécrétion présents au niveau des terminaisons nerveuses des axones (dans le lobe postérieur de la neurohypophyse). Remarque : La tige pituitaire est composée du lobe tubéral, de l’éminence médiane et de la tige hypophysaire. Elle est à l’origine de la communication entre l’hypothalamus et l’hypophyse. 3. Organisation i. Neurohypophyse Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS L’ADH et l’ocytocine sont synthétisées par l’hypothalamus via les noyaux magnocellulaires. Ces hormones seront stockées et sécrétées par la neurohypophyse. Les corps cellulaires de neurones correspondent aux noyaux magnocellulaires présents dans l’hypothalamus. Puis les axones longs traversent la tige hypophysaire et les terminaisons nerveuses constituent la principale partie du lobe postérieur de la neurohypophyse avec des grains de sécrétion d’ADH et d’ocytocine. Ces hormones sont libérées dans le sang au niveau de la neurohypophyse par un réseau capillaire classique. ii. Système hypothalamo-adénohypophysaire Les noyaux parvicellulaires présents dans l’hypothalamus déversent leurs hormones dans le réseau capillaire primaire de l’éminence médiane au niveau de la neurohypophyse. Parmi ces hormones, on cite : - 4 libérines (releasing hormone) : TRH, GnRH, CRH et GHRH - 2 statines (releasing inhibiting hormone) : somatostatine, dopamine Ces hormones hypothalamiques rejoignent la veine porte dans le lobe tubéral puis le réseau capillaire secondaire dans le lobe antérieur de l’adénohypophyse où elles seront déversées pour stimuler ou inhiber les hormones hypophysaires. Les hormones de l’adénohypophyses sont ensuite libérées dans les veines hypophysaires pour rejoindre la circulation générale. On regroupe : - GH : actions sur la croissance, développement et métabolisme - Prolactine : action sur le développement des seins, lactation et reproduction - ACTH : action sur les corticosurrénales - TSH : action sur la thyroïde - LH et FSH : action sur les gonades Principe général de régulation Les noyaux parvicellulaires de l’hypothalamus vont intégrer des messages provenant du thalamus, de la substance réticulée et du système limbique. En réponse à ces stimulations, l’hypothalamus libère des libérines (RH) qui vont gagner l’adénohypophyse par la veine porte. Cela engendre la sécrétion de stimulines (SH) qui vont ensuite gagner des glandes endocrines périphériques pour stimuler la sécrétion d’hormones périphériques. Les libérines hypothalamiques sont présentes au niveau de la tige pituitaire et sont dosables dans le sang. Les stimulines et hormones périphériques passent dans la circulation sanguine et sont donc dosables dans le sang. Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS L’hormone périphérique va souvent exercer un rétrocontrôle inhibiteur au niveau de l’adénohypophyse et de l’hypothalamus. On parle de boucle longue de rétrocontrôle inhibiteur. Il existe également une boucle courte de rétrocontrôle inhibiteur où cette fois-ci la stimuline adénohypophysaire va inhiber uniquement l’hypothalamus. 4. Pathologies (adénohypophyse ++) i. Hypersécrétion Devant une hypersécrétion d’une hormone périphérique, on aura 2 possibilités : - - Atteinte de la glande périphérique (cause primaire) • Augmentation hormones périphériques • Diminution hormones hypophysaires (due à un rétrocontrôle des hormones périphériques) Atteinte centrale (cause secondaire) de l’hypothalamus ou de l’hypophyse • Augmentation hormones périphériques et hypophysaires La cause la plus fréquente d’hypersécrétion centrale n’est autre que les adénomes hypophysaires. Ce sont des tumeurs (micro ou macro) plutôt bénignes qui sont à l’origine d’une triade de signes cliniques : - Syndrome tumoral : céphalées (micro ou macro) et réductions du champ visuel (macro ++) - Syndrome d’hypersécrétion variable selon la nature de l’adénome (prolactine, GH, ACTH, …) - Syndrome d’hyposécrétion en cas d’atteinte d’autres lignées cellulaires L’hypersécrétion est explorée à l’aide de dosages hormonaux statiques ou des tests dynamiques. ii. Hyposécrétion Devant une hyposécrétion d’une hormone périphérique, on a 2 possibilités : - Atteinte de la glande périphérique (cause primaire) • Diminution hormones périphériques • Augmentation hormones hypophysaires (due à une diminution du rétrocontrôle) Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 - BIOCHIMIE L2.AS Atteinte centrale (cause secondaire) • Diminution des hormones périphériques et hypophysaires Les causes centrales sont souvent dues à des tumeurs, des pathologies auto-immunes ou à des irradiations, des traumatismes, … L’hyposécrétion est explorée à l’aide de dosages hormonaux statiques ou de tests dynamiques. II. Les hormones neurohypophysaires 1. Vasopressine ou ADH L’ADH est un peptide de 9 acides aminés. Il contient notamment 2 cystéines à l’origine d’un pont disulfure et une glycine en C-term amidifiée (glycinamide). Cette hormone provient du clivage de la pré-pro-ADH qui libère de l’ADH, de neurophysine II et de la copeptine. Cette copeptine est plus facile à doser en biochimie. La vasopressine permet : - Vasoconstriction, via les récepteurs V1a des myocytes des vaisseaux - Costimulation, avec CRH, de la sécrétion d’ACTH, via les récepteurs V1b dans l’adénohypophyse - Réabsorption d’eau au niveau du tube contourné distal et du tube collecteur du rein via V2 La sécrétion d’ADH est stimulée par : - - Osmolarité plasmatique • Osmoles plasmatiques [ions (Na+) et glucose] = molécules qui « attirent » l’eau • Si elle augmente alors on a libération d’ADH grâce aux osmorécepteurs de l’hypophyse Volémie plasmatique → stimulus prioritaire à l’osmolarité • Si variation > 5-10%, l’ADH réabsorbe de l’eau au niveau du rein pour rééquilibre la volémie Une hyposécrétion d’ADH est à l’origine du diabète insipide central qui se manifeste par : - Polyurie (urines importantes) – polydipsie (apport d’eau important) - Urines « insipides » (goût d’eau) Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS Dans ce cas, l’organisme ne réabsorbe pas suffisamment d’eau et une hypernatrémie apparaît accompagnée d’une déshydratation intracellulaire. Cette pathologie peut être due à un traumatisme, une chirurgie, une ischémie, une tumeur hypophysaire ou à des infections, … Une hypersécrétion d’ADH engendre un syndrome de SIADH (sécrétion inappropriée d’ADH). On a une réabsorption inappropriée d’eau au niveau rénal à l’origine d’une hyponatrémie couplée à une hyperhydratation intracellulaire. Cette pathologie est due à des atteintes neurologiques, des médicaments ou à des sécrétions de tumeurs neuroendocrines. 2. Ocytocine L’ocytocine est un peptide de 9 acides aminés dont 2 cystéines à l’origine d’un pont disulfure. Cette hormone permet de : - Stimuler les contractions utérines au moment de l’accouchement - Stimuler la contraction des muscles lisses des glandes mammaires lors de l’allaitement - Important dans le lien social, le plaisir, … Sa sécrétion est régulée par la distension du col utérin en fin de grossesse et par la succion du mamelon. III. Le système hypothalamo-adénohypophysaire 1. L’axe somatotrope i. Présentation L’axe somatotrope est indispensable à la croissance. L’hypothalamus reçoit des signaux afférents provenant des centres nerveux supérieurs et sécrète en conséquence de la GHRH. Cette hormone stimule spécifiquement au l’adénohypophyse niveau des cellules somatotropes qui synthétisent la GH (hormone de croissance). L’hormone directement stimuler de des croissance tissus cibles va ou indirectement via la synthèse d’IGF-1 par le foie. La GH et l’IF-1 ont un rôle inhibiteur sur respectivement l’hypothalamus et l’hypothalamus + hypophyse. L’hypothalamus intègre différentes notions externes comme le sommeil, le froid, l’hypoglycémie, l’AA, le jeûne et la puberté qui vont stimuler l’axe somatotrope. Contrairement aux acides gras libres et à l’hyperglycémie qui ont tendance à l’inhiber. Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS ii. Hormones hypothalamiques La GHRH (somatolibérine) correspond à un peptide de 44 AA. Cette hormone stimule la sécrétion de GH (augmente sa synthèse) via une sécrétion pulsatile. La somatostatine (SRIF) est un peptide de 14 ou 28 AA (clivage alternatif d’un même précurseur). Elle est sécrétée également par les cellules du tube digestif (estomac, intestin, pancréas). Cette hormone inhibe la sécrétion de GH et de TSH et possède aussi un rôle dans la nutrition. iii. Hormone de croissance (Growth Hormone = GH) L’hormone de croissance GH correspond à une protéine de 191AA (22kDa) avec 2 ponts disulfures (gène ancestral commun avec PRL et hPL). Elle existe aussi sous une forme de 20kDa (176AA) qui a tendance à se dimériser et n’a pas d’activité sur le métabolisme glucidique. Elle a une ½ vie de 20min. on retrouve une forme libre active et une forme liée à GHBP pour la moitié. Sa sécrétion est pulsatile, sous forme de 6 à 12 pulses par jour. L’amplitude des pulses est réduite pendant la vie post-natale puis augmente progressivement pendant la première enfance. Elle explose au moment de la puberté puis baisse progressivement jusqu’à être faible après 60ans. La GH est stimulée par la GHRH, le sommeil, le jeûne, les protéines, l’hypoglycémie, le stress, l’exercice musculaire et la puberté. De plus, la ghréline (hormone gastrique) stimule la production de GH directement et indirectement via la GHRH ou en inhibant le SRIF. Elle est par contre inhibée par la somatostatine, l’hyperglycémie, l’obésité et les acides gras libres plasmatiques. Enfin, GH et IGF-1 sont à l’origine d’un rétrocontrôle négatif sur l’axe somatotrope. Globalement, la GH a un rôle dans la croissance post-natale mais elle est également hyperglycémiante et anabolisante. Elle possède des actions directes : - Augmentation anabolisme protéique (os, muscles) - Effet anti-insuline : hyperglycémiante et augmentation lipolyse → libération d’énergie - Augmentation de l’absorption intestinale de calcium et de phosphore → croissance des os - Diminution de l’excrétion urinaire de phosphore - Effet anti-natriurétique (moins de perte de sodium et rétention d’eau) Elle a des actions indirectes via l’IGF-1 (somatomédine C), un peptide de 70AA (7,5kDa) sécrété par le foie essentiellement. Sa forme plasmatique est liée aux IGF-BP (IGF-BP3 majoritairement). L’IGF-1 permet : - Augmentation anabolisme protéique (os, muscles) Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS - Effet pro-insuline (limité par IGF-BP) : hypoglycémiante et augmentation lipogenèse - Action mitogène, croissance osseuse, différenciation cellulaire, actions sur reins - Os : prolifération et différenciation des ostéoblastes, incorporation sulfate de cartilage, synthèse glycosaminoglycanes, accélère la croissance des os longs (au niveau épiphyse avant soudure à la diaphyse) iv. Pathologies L’hyposécrétion de GH s’appelle « déficit en GH » chez l’enfant. Elle peut être due à des causes congénitales, acquises (tumeurs, traumatismes crâniens, irradiation, hydrocéphalie) ou idiopathique. Cliniquement, on observe un retard de croissance et une petite taille. Cette pathologie se traite par apport de GH de synthèse. Pour l’exploration biologique de l’axe somatotrope, en plus de l’IRM hypophysaire, de la détermination de l’âge osseux et de l’exploration d’autres hormones, on réalise : - Dosage GH (non recommandé car sécrétion pulsatile) - Dosages IGF-A et IGF-BP3 : - • Si IGF-1 est diminué on doit réaliser un test de stimulation pour confirmer le diagnostic • Si IGF-1 normal on peut exclure le déficit en GH Tests de stimulation pour confirmer le diagnostic • Utilisation d’agents pharmacologiques qui vont stimuler la GH : L-DOPA, arginine, ornithine, clonidine, insuline • 2 tests avec taux GH < 10mUI/L → déficit sévère en GH • 2 tests avec taux GH entre 10-20mUI/L → déficit partiel en GH • Pic > 20mUI/L sur 1 seule épreuve → absence de déficit La résistance périphérique à la GH est une anomalie génétique du récepteur à la GH. Cela s’appelle le nanisme de Laron. IGF-1 est bas même après stimulation par GH comme le récepteur ne fonctionne pas. L’adénome somatotrope à GH est une pathologie d’hypersécrétion de GH. Cet adénome sécrète de la GH seule (60% des cas) ou bien de manière concomitante de la GH avec de la prolactine ou rarement de la GH Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS avec de la TSH. Cliniquement, on a un tableau d’acromégalie (adulte) ou de gigantisme (enfant) qui se manifeste par : - Croissance osseuse en longueur (enfant) ou en épaisseur (adulte) - Augmentation synthèse de collagène → syndrome dysmorphique (visage, main, pied, langue), cardiopathies par infiltration du cœur - Hyperglycémie L’exploration biologique, en plus de l’IRM hypophysaire et l’exploration d’autres hormones, se fait par : - Dosage GH et IGF-1 : augmentation - Tests d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) : pas de freinage de la GH et IGF-1 normal 2. L’axe lactotrope i. Présentation L’axe lactotrope correspond à l’axe de la lactation. L’hypothalamus peut stimuler les cellules lactotropes de l’adénohypophyse via la TRH ou l’inhiber via la dopamine. L’adénohypophyse sécrète la prolactine (PRL) qui agit ensuite sur les tissus cibles. La prolactine s’auto-régule puisqu’elle va stimuler la production de dopamine par l’hypothalamus. ii. Hormones hypothalamiques La TRH (thyréolibérine) est un tripeptide (pyroglutamyl-histidinyl-prolinamide) de sécrétion pulsatile nycthéméral (sur 24h). Elle stimule la sécrétion de TSH et de prolactine. La dopamine (PIF) appartient au groupe des catécholamines. Elles sont synthétisées à partir de la tyrosine circulante (via la tyrosine hydroxylase et la DOPA-décarboxylase). La dopamine inhibe de manière forte et permanente la prolactine. C’est également un neurotransmetteur car elle est également sécrétée par la substance noire du SNC. iii. Prolactine (PRL) La prolactine est une protéine de 199AA (23kDa) avec 3 ponts disulfures. Elle possède 3 formes circulantes : - Native (little prolactine) majoritaire active (70%) - Polymère de 50-70kDa (big prolactine) inactive - Couplée à des auto-anticorps type IgG (big-big prolactine) inactive (10%) Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS La prolactine a une ½ vie de 30-50minutes. Elle a une sécrétion pulsatile sur des variations circadiennes avec un maximum nocturne de manière indépendante du sommeil. Cette sécrétion augmente chez la femme non ménopausée en période péri-ovulatoire, pendant le 3ième trimestre de la grossesse (effet inhibé par la progestérone pendant le reste de la grossesse) et en post-partum immédiat (active grâce à la chute de progestérone). Elle peut également augmenter en cas de stress. Son site d’action principal n’est autre que la glande mammaire. Elle initie et maintien la lactation, qui est entretenue par le phénomène de succion. Elle participe au développement de la glande mammaire pendant la grossesse de manière coordonnée aux estrogènes et l’hPL (hormone lactogène placentaire). A concentrations élevées, la prolactine inhibe la pulsatilité de GnRH (initiation axe gonadotrope) et inhibe in fine l’ovulation et la spermatogenèse. iv. Pathologies L’adénome à PRL engendre une hypersécrétion de PRL. En clinique, chez la femme, on observe une galactorrhée (écoulement de lait) et une aménorrhée (absence de menstruation) et chez l’homme, des troubles sexuels (baisse libido, problèmes d’érection), une raréfaction de la pilosité faciale voire une gynécomastie (développement de la glande mammaire). L’exploration biologique, en plus de l’IRM hypophysaire et de l’exploration d’autres hormones, se fait par dosage de la PRL, qui sera élevée. Il faut faire attention au fait que PRL augmente en cas de stress (instauré un climat calme). Il existe d’autres causes d’hyperprolactémine : grossesse (dosage HCG), traitements (neuroleptiques : inhibition récepteurs à la dopamine) et l’hypothyroïdie périphérique (absence du rétrocontrôle inhibiteur des hormones thyroïdiennes sur l’axe hypothalamo-hypophysaire à l’origine de l’augmentation de TRH qui stimule la synthèse de prolactine). 3. L’axe thyréotrope i. Présentation L’axe thyréotrope est un axe indispensable au fonctionnement de la thyroïde, qui a un rôle dans la croissance, le développement et le métabolisme. L’hypothalamus peut stimuler les cellules thyréotropes de l’adénohypophyse via la TRH ou les inhiber par la somatostatine. L’adénohypophyse synthétise la TSH qui va stimuler la tyroïde. Celle-ci sécrète les hormones thyroïdiennes T3 et T4 qui agissent sur des tissus cibles. Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS La TSH joue un rôle inhibiteur sur l’hypothalamus (boucle courte de rétrocontrôle). T3 et T4 peuvent inhiber l’adénohypophyse et l’hypothalamus. ii. Thyréostimuline (TSH = thyrotropine) La TSH (thyrotropine) est une glycoprotéine hétérodimérique composée de 2 sous-unités : - Sous-unité α de 96AA (commune à LH, FSH et HCG) - Sous-unité β de 110AA spécifiques Elle est sécrétée via un rythme nycthéméral de faible amplitude. La TSH stimule la synthèse des hormones thyroïdiennes T3 et T4, qui exercer un rétrocontrôle négatif sur la TSH. La TSH a aussi un effet trophique sur les follicules thyroïdiens. Donc en cas d’atteinte primaire de la thyroïde, on assiste à une augmentation de TSH et à l’apparition d‘un goitre. 4. L’axe gonadotrope i. Présentation L’axe gonadotrope est un axe indispensable à la reproduction. Chez l’homme, l’hypothalamus sécrète la GnRH qui stimule les cellules gonadotropes de l’adénohypophyse. Celles-ci synthétisent la FSH et la LH qui agissent sur les testicules. La FSH stimule les cellules de Sertoli à l’origine d’inhibine B, d’AMH et de la spermatogenèse. La LH stimule les cellules de Leydig à l’origine de la testostérone qui joue un rôle dans la spermatogenèse. La testostérone a un double effet de rétrocontrôle inhibiteur (hypothalamus et hypophyse) alors que l’inhibine B agit uniquement sur l’hypophyse. Chez la femme, l’hypothalamus sécrète la GnRH qui stimule les cellules gonadotropes de l’adénohypophyse. Celles-ci synthétisent FSH et LH qui agissent sur les ovaires. La FSH stimule la granulosa à l’origine de l’estradiol, d’AMH et d’inhibine B. La LH stimule la thèque interne à l’origine des androgènes (DHEA, Delta 4 androsténédione, testostérone). La testostérone va ensuite passer dans la granulosa en subissant une aromatisation (via une aromatase) pour former l’estradiol. L’estradiol et l’inhibine B ont un effet de rétrocontrôle inhibiteur sur l’hypophyse uniquement. Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS ii. Gonadotrophin releasing hormone (GnRH) = LHRH = gonadolibérine La GnRH (gonadolibérine) est un décapeptide (10AA) ayant pour précurseur le GAP-GnRH qui est clivé en GnRH et en GAP (GnRH associated peptide). Elle a une ½ vie de 2 à 4 minutes. Sa sécrétion est pulsatile et est indispensable pour le fonctionnement de l’axe gonadotrope. L’axe gonadotrope est fortement actif en milieu de développement fœtal puis fortement inhibé à la naissance. Il est réactivé pendant plusieurs mois (J15-M6) : on parle de mini-puberté. Il est inhibé pendant l’enfance puis réactivé définitivement pendant la puberté. Les facteurs génétiques et autres (nutrition, environnement, hormones, …) vont déclencher la puberté et donc la stimulation des neurones à kisspeptine et à terme les neurones à GnRH. La GnRH stimule la LH via un rythme pulsatile rapide et la FSH via un rythme pulsatile lent. iii. Hormones hypophysaires : gonadotrophines La LH (hormone lutéinisante) est une glycoprotéine hétérodimérique α (commune à TSH, FSH et HCG) et β. Chez l’homme, elle stimule la production de testostérone par les cellules de Leydig. Chez la femme, elle possède plusieurs rôles : - Déclenchement de l’ovulation (pic de LH) après rétrocontrôle positif d’estradiol - Synthèse d’androgènes par les cellules de la thèque interne du follicule - Formation du corps jaune La FSH (hormone folliculostimulante) est une glycoprotéine hétérodimérique α (commune à LH, TSH, HCG) et β. Chez l’homme, elle stimule les cellules de Sertoli à l’origine de l’inhibine B. Chez la femme, elle permet : - Synthèse d’estradiol par les cellules de la granulosa et d’inhibine B - Croissance des follicules et maturation du follicule dominant 5. L’axe corticotrope Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS i. Présentation L’axe corticotrope correspond à un axe activé dans les situations de stress. L’hypothalamus peut stimuler les cellules corticotropes de l’adénohypophyse via la CRH ou l’inhiber via l’ADH. L’adénohypophyse synthétise l’ACTH qui stimule la corticosurrénale. Celle-ci est à l’origine du cortisol qui va agir sur des tissus cibles et réaliser un rétrocontrôle négatif sur l’hypophyse et l’hypothalamus. ii. Corticolibérine (CRH = corticotropin releasing hormone) La CRH (corticolibérine) est un peptide de 41AA dont la sécrétion est pulsatile. Son activité est contrôlée par les centres nerveux supérieurs : - Stimulée par : stress (physique et psychique), hypoglycémie, cytokines inflammatoires, sérotonine, acétylcholine, ADH, angiotensine II, régulation circadienne - Inhibée par : adrénaline, GABA et opioïdes La CRH stimule la synthèse de POMC par les cellules corticotropes formant à terme l’ACTH. iii. Corticotropine (ACTH = adenocorticotropin hormone) L’ACTH (corticotropine) est un peptide de 39AA (4,5kDa). Elle possède un précurseur : POMC (proopiomélanocortine). Celui-ci est clivé en : - ACTH - α-MSH (lobe intermédiaire adénohypophyse), β-MSH, γ-MSH qui stimulent la synthèse de mélanine - Lipotropines (β-LPH et γ-LPH) mobilisation des AG du tissu adipeux - Endorphines (β-endo clivable en α et γ) → activation récepteurs aux opiacés (bien-être, anti-douleur) Cette physiologie explique la mélanodermie de l’insuffisance surrénale (maladie d’Addisson). Cette maladie s’explique par une atteinte primaire de la corticosurrénale (auto-immunité ou tuberculose) à l’origine d’une diminution de cortisol et d’une augmentation d’ACTH et MSH. La MSH augmente la synthèse de mélanine et engendre une mélanodermie (apparition sur des zones photo exposées, plis de flexion, cicatrices). Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES ACTES 2021-2022 BIOCHIMIE L2.AS L’ACTH est sécrétée selon un rythme nycthéméral (décalage d’1h par rapport au cortisol) avec un pic vers 6-7h et un nadir (moment où le taux est le plus bas) vers 23h. L’ACTH stimule la synthèse du cortisol et un peu de l’aldostérone. Elle a aussi un effet trophique sur la taille et le nombre de cellules corticosurrénaliennes. Petit message : Accrochez vous les loustiques, on rentre dans le dur … Ne prenez pas peur avec ce chapitre plutôt long il se répète beaucoup et vous avez déjà abordés certaines notions en PR. N’hésitez pas si vous avez des questions à les poser sur le forum de la plateforme ou sur celle du prof directement ! Je vous souhaite bon courage, Camille <3 Rédigé par Camille PHERE, ne substitue pas aux cours Usage réservé à l’ACTES

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