Les Affaires Indiennes PDF
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Ce document décrit l'histoire des affaires indiennes au Canada avec un accent sur les réserves, les missions, les pensionnats et les préjugés à leur encontre. Il examine les politiques gouvernementales et l'impact des colonisations sur les communautés autochtones.
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Les affaires indiennes - Créations des réserves au Bas-Canada - La loi sur les indiens - Les missions catholiques et protestantes - Les pensionnats Préjugés sur les autochtones Les préjugés négatifs à l'encontre des personnes autochtones existent et sont ancrés depuis longte...
Les affaires indiennes - Créations des réserves au Bas-Canada - La loi sur les indiens - Les missions catholiques et protestantes - Les pensionnats Préjugés sur les autochtones Les préjugés négatifs à l'encontre des personnes autochtones existent et sont ancrés depuis longtemps dans la mémoire collective. Consciemment ou non, beaucoup croient encore que les Autochtones sont trop revendicateurs, dépendants, profiteurs ou vivant de l’aide sociale par exemple. C'est en Saskatchewan, au Manitoba et en Alberta que les stéréotypes négatifs sont les plus forts : plus de la moitié des résidents de ces provinces décrivent la relation entre les peuples autochtones et non autochtones comme « plutôt négative » ou « très négative » selon un recensement de 2016. Retour sur le régime français À l’époque du Régime français, les missionnaires et de nombreux colons français qui s’ étaient installés au Canada avaient décidé que les Autochtones devaient être évangélisés et assimilés. Ils voulaient « changer » les Autochtones pour qu’ils deviennent comme eux (ex. mêmes cultures, religion, langues) et laissent tomber leur propre culture. Par contre, à force d’être en contact avec les Autochtones, l’effet contraire s’était aussi manifesté, c’est-à-dire l’amérindianisation de nombreux coureurs des bois. Les Français avaient noué de fortes alliances avec plusieurs tribus pour des raisons économiques et militaires. Retour sur le régime Anglais Durant le Régime britannique, les Britanniques les traitaient comme un peuple conquis à qui on imposait des ententes économiques désavantageuses. Les Anglais étaient désormais, les seuls acheteurs de fourrures. Malgré quelques vaines tentatives de révoltes autochtones (Pontiac), des années de maladies, de famines et de détérioration culturelle s’en suivront. Les autochtones n’ont plus d’utilité économique. L’industrie forestière détruira leur habitat naturel. Création des réserves indiennes Avec l’avancée de la colonisation au cours du 19e siècle, les colons empiètent de plus en plus sur le territoire habité par des Autochtones. Ceux-ci ont de la difficulté à subvenir à leurs besoins, car leurs terres de chasse diminuent au fur et à mesure que les colons s’y installent. Création des réserves indiennes En 1851, le gouvernement adopte une loi qui lui permet de prendre possession de 230 000 acres de territoires pour l’usage exclusif des nations autochtones. Il a donc fait des traités avec certaines Premières Nations, mais pas toutes. Parfois, ils ont simplement décidé où seraient les réserves sans demander l'avis des principaux concernés. Qu’est-ce qu’une réserve ? Imaginez un morceau de terre réservé uniquement pour les membres des Premières Nations. C'est ça, une réserve indienne. Le gouvernement les a créées pour que les peuples autochtones aient un endroit où vivre, chasser et pêcher. Création des réserves indiennes Le gouvernement avait deux idées en tête : 1. Permettre la colonisation tout en protégeant les terres des Premières Nations. 2. Essayer d’éradiquer la culture des Premières Nations et promouvoir leur intégration à la société canadienne. La loi sur les indiens En 1876, le gouvernement a créé la Loi sur les Indiens. Cette loi donnait beaucoup de pouvoir au gouvernement sur la vie des peuples autochtones, y compris sur les réserves. C'était comme si le gouvernement devenait le "patron" des réserves. La loi visait principalement à assimiler les peuples autochtones à la société canadienne, considérant leurs cultures et traditions comme inférieures. La loi sur les Indiens En conséquences : Certains peuples autochtones n'étaient pas d'accord avec les terres qu'on leur donnait; Les réserves ont souvent isolé les peuples autochtones du reste du Canada; Beaucoup pensent que c'était une façon de contrôler les Premières Nations plutôt que de les aider. *** À noter que depuis les années 1970, on utilise le terme «Premières nations» plutôt qu’«Indien», car les Autochtones estiment que le terme «Indien» est offensant. Les Premières nations englobent tous les autochtones du Canada qui ne sont ni Inuits ni Métis. Le rapport de domination sur les autochtones -Pierre-Yves Roy-Desmarais Les missions catholiques et protestantes Les missions religieuses, tant catholiques que protestantes, jouaient un rôle crucial dans l'effort d'assimilation et d'évangélisation des peuples autochtones. Les réserves offraient un cadre propice à ces activités missionnaires. Le gouvernement canadien voyait les missions religieuses comme un outil pour "civiliser" les peuples autochtones, ce qui allait de pair avec la politique des réserves. Il est important de noter que bien que les intentions des missionnaires aient souvent été perçues comme bienveillantes, leurs actions ont contribué à la perte de cultures et de traditions autochtones, s'inscrivant dans le cadre plus large des politiques d'assimilation de l'époque. Le rôle des missions catholiques et protestantes 1. Éducation : Les missionnaires étaient souvent chargés de l'éducation dans les réserves. Ils établissaient des écoles locales où l'éducation morale et religieuse était une préoccupation principale. 2. Rôle social : Les missions religieuses assumaient souvent des responsabilités sociales dans les réserves, comme l'éducation et les soins de santé, en l'absence d'autres services gouvernementaux. 3. Expansion territoriale : Les missionnaires, comme les Oblats de Marie-Immaculée, ont souvent été des pionniers dans l'exploration de nouvelles régions, contribuant ainsi à l'expansion des réserves et à la colonisation. 4. Changement culturel : Les missions visaient à transformer les modes de vie traditionnels des autochtones, ce qui correspondait aux objectifs du système des réserves. Pensionnats autochtones « […] la civilisation de nos races “Pour pouvoir éduquer les enfants autochtones […] amenant les jeunes à correctement, nous devons les séparer de devenir des citoyens utiles, ces jeunes leurs familles. Certains peuvent penser issus d'une génération qui n'était qu’il s’agit d’une mesure radicale, mais pratiquement constituée autrefois que de nous n’avons pas d’autre choix si nous sauvages en liberté. » voulons les civiliser.” -Hector Langevin, ministre des Travaux publics du Canada, 1883 - Rapport de la session parlementaire de 1897, publié par le commissaire des Indiens Imaginez... Que votre enfant disparaisse et ne revienne jamais à la maison. Les années passent jusqu’à ce qu’un jour, après avoir été identifiée, la personne responsable de la mort de votre enfant échappe à l’arrestation comme à l’emprisonnement en s’excusant tout simplement auprès de vous pour votre perte et en allant même jusqu’ à vous proposer de se réconcilier avec vous. Que ressentiriez-vous? Sans vous départir de ce sentiment, multipliez maintenant votre perte par des milliers d’enfants et faites-vous à l’idée que les coupables sont le gouvernement et les églises du Canada. C’est en procédant de la sorte que vous arriverez à saisir l’atrocité de l’histoire des pensionnats autochtones au Canada. Kent Monkman, «Le cri», 2017 Collection du Denver Art Museum, fonds d’acquisition, Arts autochtones / Musée McCord Photos bien connues de Thomas Moore Kusick, jeune Saulteux de la Première Nation de Muscowpetung, à son entrée au pensionnat, à 8 ans, et quelque temps après. Étant le 22e élève à y être inscrit, Thomas portait le numéro 22. Quatre ans plus tard, il était renvoyé chez lui, souffrant de tuberculose. Thomas avait auparavant fréquenté l’école Lakes End (Muscowpetung). Photo prise vers 1891, Archives provinciales de la Saskatchewan, R-A8223-1 et Bibliothèque et Archives Canada, NL-022474. Des conditions de vie difficiles 1907: Le Dr P. H. Bryce, médecin inspecteur du ministère des Affaires indiennes, rapporte que les conditions sanitaires dans les pensionnats autochtones sont un « crime national ». Des dizaines de survivants ont décrit sous serment ces tortures infligées entre 1922 et 1984 serrant la ficelle et fil de fer autour du pénis des garçons; collage des aiguilles dans les mains, les joues, la langue, les oreilles et le pénis; les détenir devant des tombes ouvertes et menacer de les enterrer vivants; les forcer à manger des mouches et de régurgiter des aliments; en leur disant que leurs parents étaient morts ou qu'ils étaient sur le point d'être tués; nus devant une assemblée d’école en étant verbalement et sexuellement dégradants à leur égard; les forcer à se tenir debout pendant plus de 12 heures à la fois jusqu'à ce qu'ils s'effondrent; les plonger dans de l'eau glacée; Des dizaines de survivants ont décrit sous serment ces tortures infligées entre 1922 et 1984 leur arracher les cheveux de la tête; les forcer à dormir dehors en hiver; leur fracasser la tête à plusieurs reprises contre les surfaces en béton ou en bois; être battu quotidiennement sans avertissement, à l'aide de fouets, de bâtons, de harnais pour chevaux, de sangles métalliques cloutées, de queues de billard et de tuyaux en fer; extraction de dents de la bouche sans analgésiques; les confiner dans des placards non ventilés, sans nourriture ni eau pendant des jours; l'application de décharges électriques sur leur tête et les membres ainsi que et les parties génitales. Autres préjudices fait envers les peuples autochtones 1928 Alberta / 1933 Colombie-Britannique-la loi de stérilisation: loi qui permet de stériliser des enfants de pensionnats à leur insu sur décision d’un curé. Au moins 2800 enfants ont ainsi été mutilés. 1939: les enfants du pensionnat de Kupper Island sur l’île de Vancouver ont servi de cobayes à des médecins allemands. 1946-1952: Projet Paperclip - des centaines de médecins nazis obtiennent la nationalité canadienne (ou américaine) et ont mené leurs expériences de manipulation mentale sur des enfants autochtones (usage de certaines drogues, électrochocs, privation de sommeil, les chocs traumatiques.) Ceci était sanctionné par la CIA. Le nombre de pensionnats Une liste de 139 établissements a été dressée par le gouvernement canadien. Par contre, certains pensionnats fermaient ses portes pour rouvrir sous une autre communauté religieuse. Ce nombre ne représente donc pas l’ensemble des pensionnats qui ont pu exister. Ils ont existé dans toutes les provinces à l’exception de Terre Neuve, l’île du Prince Édouard et du Nouveau-Brunswick. Les pensionnats autochtones au Québec Alors que plusieurs établissements voient le jour dans les autres provinces canadiennes, Amos le Québec semble faire cavalier seul. Hormis les deux pensionnats de Fort George ouverts dans les années 1930, ce n’est qu’à compter du milieu des années 1940 que des pressions s’exercent pour demander l’ouverture de nouveaux Val d’Or pensionnats autochtones. Les pensionnats autochtones au Québec Le Québec aurait longtemps ignoré la loi fédérale obligeant les provinces à faire dispenser une éducation aux jeunes autochtones. Facteurs: peu d’intérêts envers les jeunes autochtones refus du Québec d’assumer la charge de la mise en place des pensionnats. répercussions de la crise économique de 1929 Loi de la scolarisation obligatoire de 1943 (cette loi existe dans les autres provinces depuis la fin du 19e siècle) Rapidement, les communautés autochtones ont commencé à éprouver le plein effet de la dysfonction. Des générations de survivants ont été ‘élevés’ dans une ‘famille’ composée de représentants du gouvernement et de l’Église et le personnel de l’école. Loin des modèles parentaux, les enseignants et les administrateurs ont utilisé des méthodes disciplinaires sévères, sans montrer une trace d’affection. Les enfants, ainsi privés de leurs traditions, ont produit des générations de gens qui n’avaient pas de compétences interpersonnelles. Lorsque ces survivants sont devenus conjoints ou parents, ils n’ont pas toujours interagi de manière appropriée. L’abus, la violence et la négligence subis dans les pensionnats se sont répétés dans leurs propres vies. Ce cycle perpétuel de violence a produit des générations d’enfants brisés. Certains ont développé des dépendances pour oublier leur douleur. D’autres ont enfreint la loi. La Presse: Parents sans repères La Rafle des années soixante Connue en anglais sous le nom de « Sixties Scoop », cette politique gouvernementale a arraché des milliers d'enfants autochtones à leur famille pour les faire adopter par des familles blanches au Canada, aux États-Unis et en Europe. Des pensionnats ferment leurs portes. Des documents liés à l'adoption d'enfants autochtones dans le cadre du programme fédéral révèlent que ceux-ci ont fait l'objet d'une campagne de commercialisation agressive à l'endroit d'églises et d'agences d'adoption américaines. Les enfants étaient notamment répertoriés dans des catalogues, où on leur accordait une valeur monétaire. reportage Chronologie 1955: le gouvernement canadien étend le système des pensionnats aux Inuits du Grand Nord. 1961: Les Autochtones reçoivent le droit de vote sans avoir à renoncer à leur statut d’Indien. 1969: C’est la fin du partenariat Gouvernement-Églises. Le gouvernement canadien se charge seul de la gestion des pensionnats. Chronologie 1979: 12 pensionnats demeurent encore ouverts avec un total de 1200 élèves autochtones. 1996: Le dernier pensionnat ferme ses portes; celui de Gordon à Punnichy en Saskatchewan. Chronologie 2007-2012: La Convention de règlement relative aux pensionnats indiens verse des compensations aux survivants des pensionnats indiens. Tous les survivants reçoivent le Paiement d’expérience commune, basé sur le nombre d’années pendant lesquelles ils ont fréquenté les pensionnats indiens. Les plaintes d’abus sexuel et physique sont traitées cas par cas. Chronologie 2015: La Commission de Vérité et Réconciliation publie son rapport, qui documente les expériences tragiques d’approximativement 150000 élèves des pensionnats autochtones. Ce rapport comprend aussi 94 appels à l’action. Le Grand chef autochtone Phil Fontaine (lui-même victime des pensionnats) et le premier-ministre canadien de l’époque, Stephen Harper, lors des excuses officielles du gouvernement canadien. Chronologie 2021: découverte de nombreuses sépultures d’enfants autochtones non identifiées L’Église catholique et la culture La présence de l'Église et les manifestations socioculturelles Mise en contexte Au lendemain des Patriotes La défaite des Patriotes aux mains des Britanniques laissera des marques profondes chez les Canadiens, et ce pour plusieurs raisons. 1. Les dirigeants politiques patriotes sont pendus ou en exils. 2. L’élite bourgeoise est anéantie. 3. Le nationalisme demeure, mais sans repère. Ce sera donc à un nouveau groupe de prendre le relai de ces idées et de “protéger” les Canadiens de l’influence britannique : l’Église. Rappel Le mot église fait référence à un bâtiment, alors que le mot Église fait référence à l’institution dans son ensemble. La présence de l’Église catholique au Québec Le pouvoir croissant de l’Église dans les années 1840 Durant la décennie 1840, l'Église connaît une expansion significative de son influence au sein de la société. Le gouvernement britannique lui accorde officiellement la gestion de plusieurs secteurs clés. ➔ L'éducation ➔ Les hôpitaux ➔ Les asiles ➔ Les organismes caritatifs Cette délégation de responsabilités confère à l'Église une position de pouvoir considérable. En effet, elle se retrouve désormais impliquée dans de nombreux aspects essentiels de la vie quotidienne des citoyens. Sa présence s'étend ainsi à travers diverses sphères sociales, renforçant son emprise sur la population et son rôle central dans la communauté. Cette nouvelle configuration permet à l'Église d'exercer une influence profonde sur la société, modelant les mentalités et les structures sociales de l'époque. La présence de l’Église catholique au Québec L’Ultramontanisme Alors que partout dans le monde, les sociétés se modernisent avec des idéologies comme la laïcité et le libéralisme, le Québec ira à contre-courant en offrant une place prépondérante à l’Église. Ce mouvement se nommera l’Ultramontanisme. Libéralisme Laïcité Ultramontanisme Le libéralisme social vise à La laïcité, c'est la séparation L'ultramontanisme est une promouvoir la liberté de l'État et de la religion. Ça idée qui donne beaucoup de individuelle et l'égalité des signifie que le gouvernement pouvoir à l'Église catholique chances. Il soutient ne favorise aucune religion et au pape. Il veut que l'intervention de l'État pour et que chacun est libre de VS l'Église contrôle la société et garantir des droits croire ou non. À l'école et s'oppose aux idées fondamentaux, l'éducation dans les services publics, on modernes. C'était important pour tous, et une protection reste neutre sur les au Québec jusqu'aux années sociale, tout en respectant questions religieuses. 1960. les libertés personnelles. La présence de l’Église catholique au Québec L’Ultramontanisme Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, s'efforce d'accroître la présence religieuse au Canada-Uni. Il fonde de nouvelles communautés locales et attire des congrégations françaises. Sous son mandat, le nombre d'institutions religieuses et de membres du clergé augmente considérablement. Deux systèmes parallèles se développent : un réseau d'institutions pour les protestants anglophones et un autre pour les catholiques francophones. L'Église catholique gagne en influence grâce à sa collaboration avec les autorités britanniques. Son pouvoir sur la population canadienne-française s'accroît dès 1840, donnant naissance à deux courants opposés : l'ultramontanisme et l'anticléricalisme. Mgr Bourget Le terme “Ultramontanisme” prend ses origines en France et fait référence à au-delà des montagnes, dans ce cas des Alpes, pour désigner l’emplacement du Vatican et donc du Pape. La présence de l’Église catholique au Québec L’Ultramontanisme L’idée étant de montrer la grandeur de l’ Église catholique au Canada et sa puissance, les membres du Clergé se lancent dans de grands projets de construction. L’Ultramontanisme défend la prépondérance du pouvoir spirituel sur le pouvoir de l’État. Le Clergé prêche la soumission à l’autorité du pape et encourage une pratique religieuse rigoureuse. Les membres du Clergé entendent être présents dans toutes les sphères de la société, particulièrement en éducation. Désirant construire une nouvelle cathédrale à Montréal, l’évêque Ignace Bourget rêve d’un bâtiment à l’image de Saint-Pierre-de-Rome. Le 28 août 1870, la première pierre de l’édifice est posée. La présence de l’Église catholique au Québec L’anticléricalisme Les libéraux, qui s'opposent aux ultramontains, dénoncent la grande influence de l'Église dans les sphères de la vie des Canadiens, surtout en ce qui concerne l'éducation. Ils souhaitent que l'État et la religion soient séparés. Cela se nomme la laïcisation et permet aux institutions d'être neutres. L'anticléricalisme est un courant de pensée qui souhaite que l'Église s'occupe uniquement de la religion et non de la politique ou de l'éducation. Les Canadiens les plus instruits sont influencés par les courants politiques et philosophiques européens et ils ne comprennent pas pourquoi le Québec préfère aller à contre-courant. La présence de l’Église catholique au Québec L’anticléricalisme L'Institut canadien de Montréal est fondé en 1844 par un groupe de 200 jeunes libéraux canadiens-français. L'institut est à la fois une bibliothèque, un lieu de débat et de conférence pour les sociétés littéraires et scientifiques de Montréal. L'Institut est en désaccord avec l'influence grandissante de l'Église sur la société. Il défend des idées de liberté qui sont contre les valeurs de l'Église. Les manifestations socioculturelles Mise en contexte Les Canadiens français Le rapport Durham avait été très sévère envers la sont un peuple sans histoire ni littérature. culture, ou l’absence de culture, des Canadiens français. En réaction à cette affirmation, un fort sentiment national se développera au Canada et plusieurs manifestations culturelles seront visibles dans les années qui suivront. ➔ Une littérature patriotique ➔ Une littérature féminine ➔ Le développement des universités ➔ Le développement des sports Lord Durham Les manifestations socioculturelles Les oeuvres patriotiques J’ai entrepris ce travail dans le but de rétablir la vérité si souvent défigurée et de repousser les attaques et les insultes dont mes compatriotes ont été et sont encore journellement l’objet de la part d’hommes qui voudraient les opprimer et les exploiter tout à la fois. J’ai pensé que le meilleur moyen d’y parvenir était d’exposer tout simplement leur histoire. En réaction aux propos de Durham, plusieurs auteurs canadien-français souhaitent utiliser leur art au service du nationalisme de survivance. Des auteurs comme François-Xavier Garneau dans son livre L’histoire du Canada depuis sa découverte jusqu’à nos jours tentent donc de raconter l’histoire des Canadiens en valorisant cette dernière dans un récit patriotique. Cette volonté vient donc s’opposer à la visée assimilatrice de Londres. François-Xavier Garneau Les manifestations socioculturelles Les oeuvres patriotiques Cette littérature fera l’éloge de la religion catholique, de l’agriculture et des traditions canadiennes. Durant la seconde moitié du XIXème siècle, de nombreux auteurs produiront nombre de textes, poèmes, articles et livres faisant l’apologie de la culture canadienne. Ces textes seront donc au service du nationalisme canadien. Les manifestations socioculturelles La littérature féminine La société patriarcale et conservatrice d’avant le XIXème siècle restreignait les femmes qui souhaitaient écrire. Cependant, dès le début du siècle, des femmes commencent à écrire et publier leurs textes dans les journaux et les revues, dans des sections dites féminines. Ces écrits reflètent souvent les valeurs canadiennes et catholiques de l’époque. De plus, ils proviennent majoritairement des femmes issues de la bourgeoisie. Cela dit, cette nouvelle littérature marque un tournant dans la place des femmes au Canada. Laure Conan Fadette Les noms de Laure Conan (pseudonyme de Félicité Angers), Fadette (pseudonyme d’Henriette Dessaulles), Madeleine (pseudonyme d’Anne-Marie Gleason), Gaëtane de Montreuil (pseudonyme de Georgina Bélanger), Josette (pseudonyme de Joséphine Marchand-Dandurand), Éléda Gonneville (pseudonyme d’Adèle Bibaud) et Françoise (pseudonyme de Robertine Barry) résument à eux seuls la contribution connue et reconnue des femmes de la fin du XIXe siècle à l’édification de la littérature du Québec Les manifestations socioculturelles L’enseignement supérieur Le développement industriel du pays provoquera une demande de la population pour l’éducation supérieure. Deux universités anglophones seront donc fondées pour répondre à ces besoins : McGill à Montréal et Bishop dans les Cantons-de-l’est. L’Université McGill sera fondée par James McGill, un riche marchand écossais. L’université accueillera les premières femmes comme étudiantes dès 1884 et contribuera au développement de Université McGill - fondée en 1821 nombreux sports comme le hockey, le football et le basketball. Les manifestations socioculturelles L’enseignement supérieur Le Clergé catholique réagira à la création de ces universités en créant la première université francophone au Canada : l’Université Laval. L’intention derrière cette fondation sera de pouvoir contrôler les valeurs véhiculées dans l’université, alors qu’on reproche les valeurs apportées par l’industrialisation et l’urbanisation. Les universités francophones n’offraient que quatre programme aux étudiants : 1. Médecine 2. Théologie 3. Droit Université Bishop - fondée en 1843 4. Arts Les manifestations socioculturelles L’enseignement supérieur En 1878, l’Université ouvrira un campus à Montréal, campus qui sera rebaptisé Université de Montréal en 1919. L’université était réservé aux bourgeois, avant tout masculins. Rares étaient les jeunes garçons issus d’autres classes sociales à fréquenter ces établissements. Les universités anglophones étant financées par la bourgeoisie anglaise, elles disposaient de davantage de capitaux que les universités francophones, financées par l’Église. Université Laval - fondée en 1852 Les manifestations socioculturelles L’essor des sports universitaires L’Université McGill contribuera, tout comme la ville de Montréal, à développer le sport amateur et professionnel. Les premiers sports qui seront pratiqués seront la crosse, le baseball (inventé par un Canadien aux États-Unis) et le football (soccer). Rapidement, les Canadiens introduiront aux Américains le rugby qui évoluera à travers sa rivalité entre McGill et Harvard vers le football américain que nous connaissons. Finalement, ce sera en mélangeant plusieurs Pour les amateurs de hockey, ceci est la plus ancienne sports comme le soccer, le patinage et la crosse photographie connue du sport. On voit bien les édifices de que sera créé le hockey, pratiqué pour la McGill et le Mont Royal en arrière plan. première fois à McGill en 1875. L’Acte d’Union et le gouvernement responsable Les conséquences de la Rébellion des Patriotes Remise en contexte Après l’Acte constitutionnel de 1791, les Canadiens français ont, pour la première fois, accès à la vie politique de leur colonie. La nouvelle structure administrative mise en place par les autorités britanniques prévoit l’instauration d’une Chambre d’assemblée élue par la population. Cette expérience ne se fera pas sans peine : des tensions et des conflits s’ensuivront. En 1837-1838, des affrontements armés opposent les Patriotes à l’armée britannique. Après avoir remporté une seule victoire à Saint-Denis en novembre 1837, les Patriotes essuient plusieurs défaites consécutives. Des centaines d’arrestations sont effectuées par les autorités britanniques alors que de nombreux Patriotes prennent la fuite vers les États-Unis. Remise en contexte En résumé, l’Acte constitutionnel se veut un échec pour la couronne britannique pour trois raisons principales. 1. Le gouvernement est représentatif, mais non responsable, ce qui a conduit à des tensions entre le gouverneur et l’Assemblée. 2. La division du territoire de la Vallée du Saint-Laurent en deux Canadas a nui au développement économique du Haut-Canada. 3. La division du territoire a renforcé le nationalisme canadien au Bas-Canada, menant ultimement à des affrontements armés. Durham, dans son rapport, prendra acte de ces problèmes et proposera des solutions. Retour sur le rapport Durham Le rapport Durham proposait les modifications suivantes ❖ Augmentation du pouvoir de l’Assemblée élue * ❖ Union des deux Canadas et des deux Chambre d’Assemblée On constate donc rapidement les intentions de Durham dans ce rapport, alors que la fusion des deux Canadas viendra rendre minoritaire les Canadiens au sein de l’assemblée, et donc de diminuer leur pouvoir politique. * L’augmentation des pouvoirs passeraient par l’établissement d’un gouvernement responsable. Acte d’Union (1840) Malgré tout, les recommandations de Durham sont entendus à Londres et en juillet 1840 l’Acte d’union sera adoptée par le Parlement britannique, ce sera la quatrième constitution canadienne. Plusieurs éléments sont modifiés à ce moment, mais le plus important est l’unification des deux Canadas et la création du Canada-Uni. Le gouverneur refusera toutefois d’accorder plus de pouvoir à la population, de peur de voir d’autres colonies quitter l’empire coloniale britannique. Gouvernement responsable Acte d’Union (1840) - Changements territoriaux Alors que la couronne britanniques avaient séparé les territoires canadiens lors de la constitution précédente, ils les réunissent pour l’Acte d’Union. Acte d’Union (1840) - La structure politique Comme lors de l’Acte constitutionnel, les pouvoirs du gouverneurs demeurent très importants. Il conserve donc son droit de véto et le droit de nommer les membres des deux conseils. Cela dit, contrairement à avant, les députés du Haut-Canada et du Bas-Canada siègeront à la même Chambre d’assemblée. Acte d’Union (1840) - La structure politique 696 000 Chambre Bas-Canada d’assemblée Quelle intention se 42 députés cache derrière cette nouvelle répartition des députés? 42 députés 457 000 Haut-Canada Acte d’Union (1840) - Conséquences culturelles et sociales Pour Lord Durham, la solution est claire : pour assurer une paix à long terme dans le bas-canada, la seule solution est l’assimilation des Canadiens-français. Il propose aussi de favoriser une immigration britanniques et américaines. L’assimilation des Canadiens-français favoriserait aussi la croissance économique de la colonie puisque Durham considère ces derniers comme un frein pour mettre en valeur les ressources de la colonie. Acte d’Union (1840) - Conséquences culturelles et sociales Toujours dans une visée assimilatrice, Lord Durham propose aussi de faire de l’anglais la seule langue officielle dans le Canada-Uni. Le français ne sera donc pas reconnu à la chambre d’assemblée. Cette disposition est désavantageuse pour les Canadiens-français puisque Londres va appliquer le principe de représentant égale à la chambre d’assemblée. Les francophones se retrouveront donc en minorité et leur pouvoir au sein du gouvernement sera donc limité. Acte d’Union (1840) - Conséquences économiques Le Bas-Canada présentait une dette nettement plus faible que le Haut-Canada. Le partage de la dette avantageait donc la province la plus pauvre. Les deux provinces disposent de la même représentation politique, sans tenir compte des différences démographiques. Le Bas-Canada, maintenant Canada-Est, présente une population plus grande que le Haut-Canada. Acte d’Union (1840) - Réactions Naturellement, les oppositions seront fortes dans les deux provinces, mais plus particulièrement au Canada-Est (Québec) où hommes politiques. En effet, non seulement elle diminue le pouvoir politique des habitants de cette province, mais elle vient aussi augmenter leur dette. Acte d’Union (1840) - Réactions Malgré la colère des hommes politiques, aucune contestation populaire n’est observée au Canada-Est (Québec). L’Église jouera un grand rôle dans ce retour au calme de par son influence. Rappel L’Église catholique s’était rangé du côté des Britanniques durant la Révolte des Patriotes. Résultat L’Église obtient donc le contrôle de L’Église obtient des avantages l’Éducation assurant ainsi son fiscaux importants lui permettant influence sur la population d'accroître sa richesse. canadienne. Conclusion La population, influencée par l’Église, accepte les conclusions de l’Acte d’Union. L’alliance Baldwin-LaFontaine Malgré leur mécontentement évidemment, les Réformistes du Canada-Est (Québec) choisissent de poursuivre leur lutte en jouant dans les règles de la constitution. Louis-Hyppolite LaFontaine incarnera ces Réformistes dans la province. En effet, ce dernier jugeait énorméments les conclusions de Lord Durham, mais préférera lutter contre la couronne britannique par des moyens légaux et constitutionnels. D’ailleurs, nombreux britanniques du Canada-Ouest (Ontario) partagent plusieurs positions politiques avec LaFontaine, une coalition est donc envisageable. Louis Hyppolite LaFontaine L’alliance Baldwin-LaFontaine Louis Hyppolite LaFontaine présente donc sa candidature dans la circonscription de Terrebonne. Suite à des violences dans le bureau de scrutin, il retira finalement son nom du scrutin. Plusieurs mois plus tard, il recevra l’appui de Robert Baldwin, Réformiste du Canada-Ouest, et sera élu dans la circonscription de York, aujourd’hui situé dans la ville de Toronto. Les deux hommes pourront débuter un long partenariat qui devrait les mener vers leur objectif commun : le gouvernement responsable. Rapidement après la création de l’Acte d’Union, deux partis politiques émergent, tant au Canada-Est qu’au Canada-Ouest. Les Réformistes : Il exigent de nombreux changements, dont le gouvernement responsable. Les Conservateurs (Torries) : Ils souhaitent le moins de changements possibles et défendent les intérêts des bourgeois. L’alliance Baldwin-Lafontaine Les deux hommes obtiendront rapidement une grande popularité autant chez les Britanniques que chez les Canadiens. Suite à un départ forcé de sa circonscription dans Kingston, Baldwin recevra un traitement comme celui de LaFontaine et sera immédiatement élu dans Rimouski. Devant leur popularité évidente, dès 1842, le gouverneur Charles Bagot, décide de lui-même, de choisir ses membres du conseil exécutif parmi les députés élus de la Chambre d'Assemblée. Lafontaine et Baldwin en feront parti. Les deux hommes assureront donc informellement le poste de co-premier ministre. Sans être officiellement un gouvernement responsable, les hommes ont pratiquement atteint leur objectif. L’alliance Baldwin-Lafontaine L'alliance durable des Réformistes de Dès les débuts de la Baldwin-Lafontaine, basée sur des constitution, concessions mutuelles, permet de LaFontaine réalise démontrer que les Canadiens français et que l’objectif est d’assimiler les anglais peuvent travailler ensemble dans Canadiens. Selon lui, un même but. la seule manière de prévenir cette assimilation est Concessions l’obtention du Les députés francophones acceptent gouvernement désormais certains aspects du responsable afin d’avoir un pouvoir programme économique britannique réel pour préserver (comme la construction de canaux la culture vers le Canada Ouest). canadienne. Il devra donc se trouver des La présence de députés canadiens alliés anglophones! français est reconnue à la Chambre d’Assemblée. Le gouvernement responsable En 1848, le gouverneur Lord Elgin rendra officiel l’application du gouvernement responsable après 6 ans de travail de Baldwin et LaFontaine. Il s’agit d’un moment important dans l’histoire politique du Canada (et une belle question pour l’examen du MELS). De plus, le français est réintroduit comme langue d’usage à la chambre d’Assemblée. Cette victoire vient en quelque sorte de donner raison aux Patriotes et à leur combat pour la liberté et la démocratie dix ans plus tôt. Une capitale canadienne … ou plusieurs! Après sa fondation en 1608, Québec fut longtemps la capitale d'une partie du territoire actuel du Québec. En 1841, avec l'union du Haut et du Bas-Canada, Kingston devient brièvement capitale, suivie de Montréal en 1843. De 1850 à 1867, Toronto et Québec alternent comme capitale, tandis que plusieurs villes se disputent ce titre convoité. En 1857, la reine Victoria choisit Ottawa comme capitale permanente. En 1867, Québec redevient capitale, mais de la nouvelle province du Québec L'incendie du parlement à Montréal en 1849 a été déclenché par des émeutiers tories opposés à l'indemnisation des victimes des rébellions de 1837-1838. Le 25 avril, ils ont mis le feu au marché Sainte-Anne, qui abritait le parlement, détruisant l'édifice et sa précieuse bibliothèque. Cet événement a entraîné le déplacement de la capitale du Canada-Uni L’instabilité ministérielle - La double majorité L’Acte d’Union sera aussi marquée par l’instauration officieuse du principe de double majorité. Ce principe visait à garantir que les intérêts des deux régions soient toujours considérés. Ainsi, pour faire avancer un projet de loi, une majorité est nécessaire tant parmi les députés du Canada-Est que parmi ceux du Canada-Ouest. Ce principe de "double majorité" ne devrait pas fonctionner et, en temps normal, serait voué à l’échec. Par contre, ces chefs de partis réformistes ont réussi à le faire fonctionner durant leur carrière politique. L’instabilité ministérielle Baldwin et LaFontaine pourront donc prendre leur retraite politique en 1851 avec le sentiment du devoir accompli, ils ont obtenu le gouvernement responsable. Cela dit, ils laissent à leurs successeurs une situation difficile à contrôler. Si le gouvernement perd la majorité dans l’un La double majorité ou l’autre de ces deux territoires, tous les ministres doivent remettre leur démission et le Succession d’élections et gouverneur déclenche des élections pour de gouvernements devant former un nouveau gouvernement. aucun consensus Visiblement, la situation politique créée par l’Acte d’Union ne pourra pas être permanente et une solution devra être trouvée à moyen terme. La Politique nationale La situation économique et la colonisation de l’Ouest Mise en contexte Des débuts difficiles pour le Canada et MacDonald Le Canada aura été créé autour d’une promesse : la création d’un chemin de fer d’un océan à l’autre. Déjà cette promesse pouvait sembler ambitieuse considérant l’immensité du territoire, elle frôlera l’impossibilité dans les années qui suivront l’AANB en raison de plusieurs facteurs externes, notamment deux importants. ➔ Le Scandale du Pacifique ➔ La crise économique de 1873 Ces crises viendront s’ajouter aux tensions déjà existantes dans l’union en raison notamment de la crise avec les Métis et des relations difficiles avec les peuples autochtones. Le scandale du Pacifique Le premier grand scandale de politique canadienne Deux groupes étaient en compétition pour le contrat du chemin de fer; la cie du Grand Tronc et la cie du Canadien Pacifique. En 1873, on découvrit que le propriétaire du Canadien Pacifique (Hugh Allan) avait été un généreux contributeur à la campagne de la réélection de Macdonald de 1872. Le parti libéral dans l’opposition s’empara de l’affaire et accusa Rappel les conservateurs d’avoir promis le contrat à Allan en En échange de l’adhésion de la échange de son appui financier. Colombie-Britannique (20 juillet 1871) à la Confédération, le gouvernement de Macdonald avait accepté d’y mener le chemin de fer en dix ans. Le scandale du Pacifique MacDonald se retire En dépit des dénégations de Macdonald, les preuves s’accumulent (reçus de transferts d’argent). Comble de malheur, les libéraux s’emparent d’un télégramme de Macdonald à Allan 6 jours avant les élections: “Il me faut un autre montant de 10 000$. Ce sera ma dernière demande. Ne me décevez pas. Répondez aujourd’hui.” Macdonald quitte son poste de premier ministre et offre sa démission au parti conservateur en tant que chef. Celle-ci fut refusée. Cette caricature politique sur le Scandale du Pacifique faite par John Wilson Bengough présente le premier ministre, John A. Macdonald qui dit: ‘Mes mains sont nettes!’ près de Madame Canada avec une bouteille d’alcool dans sa poche. Dans sa main droite, on voit un journal où l’on peut lire: ‘Prorogation et suppression de l’enquête’. Dans sa main gauche, on voit une inscription: ‘Envoyez-moi un autre montant de 10000 dollars’. Le scandale du Pacifique Les élections de 1874 À travers le scandale et la démission de MacDonald, le gouverneur du Canada, Lord Dufferin, procédera à la dissolution de la chambre et des élections seront lancées. Sans surprise, le gouvernement de MacDonald sera remplacé par les Libéraux dirigés par Alexander MacKenzie. Malheureusement pour ce dernier, la conjoncture économique mondiale sera très difficile, alors qu’au même moment où éclatait le Scandale du Pacifique, une crise économique frappait déjà l’Europe et ses effets allaient bientôt rejoindre le Dominion du Canada. G-É Cartier est aussi trouvé coupable d’avoir accepté des pots-de-vins Sa réponse à la crise sera difficile et MacDonald et il ira vivre déshonoré à Londres avant de parviendra à être réélu et retournera au pouvoir pour lui mourir quelques mois plus tard. succéder. Alexander MacKenzie Deuxième premier ministre du Canada La crise économique de 1873 Une première crise économique mondiale La Révolution industrielle Les progrès technologiques Des investisseurs augmente considérablement aux États-Unis augmentent américains contractent des le rendement des considérablement la prêts importants pour entreprises, les pays production de grains, financer la construction de connaissent une grande notamment de blé, tout en chemins de fer aux prospérité, surtout en réduisant les coûts. États-Unis. Europe et aux États-Unis. 1850 1860 1870 1880 Des investisseurs contractent des prêts importants en La Grande-Bretagne, plus La France et l’Allemagne Europe pour financer le grand importateur de blé mènent une guerre très développement immobilier. mondial, décide de laisser coûteuse qui sera perdu par Ces derniers estiment pouvoir tomber le blé européen pour la France. La dette nationale revendre des propriétés à s’approvisionner uniquement gonfle rapidement. profit et se surendettent. aux États-Unis. La crise économique de 1873 Une première crise économique mondiale La décision britannique de changer de partenaire pour l’importation du blé serait l’étincelle qui fera tomber un système qui n’attendait qu’une occasion pour tomber. Chute du prix du blé suite à l’émergence des États-Unis Incertitude et ralentissement économique Incapacité des entreprises à rembourser les prêts contractées auprès des banques Fermeture des banques européennes qui n’ont plus de liquidité Effondrement des marchés boursiers. La crise économique de 1873 Les répercussions au Canada Après le krach boursier de mai 1873, la récession majeure qui Crise financière en touche l’Europe arrive au Québec en 1874. Au cours de l’année, Europe « 310 industries québécoises fermaient leurs portes et en 1875 le nombre d’industries fermées est passé à 675. Pour le Crise financière dans commerce, les importations en 1875 étaient en baisse de 25 % le Dominion du dans le port de Montréal ». Canada Entreprises canadiennes en difficulté Fermeture Perte d’emplois chez Réduction des d’entreprises les Canadiens salaires canadiennes Situation économique critique et appauvrissement généralisé La politique nationale Le retour de John A. MacDonald et la politique nationale Le Canada est en élection en 1878 et Sir John A. Macdonald entend se représenter. Sa campagne électorale est basée sur LA solution qu’il croit avoir pour résoudre les problèmes dus à la crise économique. C’est une politique globale et se voulant “unifiante” qui assurerait la survie de la nation. La politique nationale La hausse des tarifs douaniers Problème: La crise avait fermé les marchés extérieurs et le «dumping» nuisait au marché intérieur. Solution: Établir des tarifs protectionnistes (hausse des douanes de 30%). Effets: Protéger l'industrie canadienne, les tarifs imposés aux produits américains augmentent et, ainsi, les désavantagent face au prix des produits canadiens, et les revenus des douanes permettent de terminer le chemin de fer. Limites: Au lieu de leurs produits, les États-Unis font entrer leurs capitaux (usines). La politique nationale La hausse des tarifs douaniers Protectionnisme Libre-échange Politique économique dans laquelle on met Politique économique qui se caractérise par en pratique un ensemble de mesures la suppression des barrières tarifaires qui gouvernementales d’ordre tarifaire, dans le VS peuvent entraver les échanges commerciaux but de mettre les activités industrielles et entre pays. Cela s’oppose au protectionnisme commerciales d’un pays à l’abri de la en préconisant la libre circulation des concurrence étrangère. marchandises entre les États. La politique nationale sera un excellent exemple de protectionnisme canadien. Ce genre de mesure nuit habituellement aux relations économiques avec ses partenaires, mais en temps de crise, elle est souvent préconisée. La politique nationale Terminer le chemin de fer Problème: L'expansion territoriale ne pouvait se faire sans un chemin de fer, mais ce dernier était très coûteux. Solution: Terminer le chemin de fer grâce aux fonds obtenus par la hausse des tarifs douaniers Effets: ➔ Mise en valeur de l'Ouest canadien ➔ Permet la distribution des produits ➔ Encourage la venue d'immigrants La politique nationale Immigration importante Problème: Les américains menacent de s'emparer de l'Ouest canadien, le Canada doit donc prendre le territoire avant ces derniers, mais aussi l’occuper. Solution: Favoriser l'immigration dans les territoires de l’Ouest canadien. Effets: ➔ Accroissement du marché intérieur, ce qui augmente les bénéfices des tarifs douaniers. ➔ Rentabiliser le chemin de fer ➔ «Canadianiser» l'Ouest Limites: Le développement de l'Ouest se fait au détriment des autres régions comme le Québec et les Maritimes (Émigration vers les États-Unis). La colonisation de l’Ouest La construction du chemin de fer Et pourtant, cela fut accompli : plus de On ne pourrait construire en une décennie un lien entre le 4000 km d’acier furent installés sur le port de Montréal et la côte du territoire en 5 ans, soit la moitié du temps Pacifique avec toute la prévu au contrat. La ligne traverse des puissance humaine et tout territoires comme le Bouclier canadien et les l’argent de l’empire! plus anciens rochers du monde, parcourt les vastes plaines et gravit, contourne et perce les montagnes Rocheuses. L’ingéniosité était une exigence de chaque jour - pour drainer des lacs et des marais, créer des sentiers à travers forêts et broussailles, construire des ponts au-dessus des rivières et des gorges, creuser des tunnels dans des montagnes. Alexander MacKenzie Deuxième premier ministre du Canada La colonisation de l’Ouest La construction du chemin de fer On pourrait rapidement et facilement qualifier John A. MacDonald de grand chef d’état pour l’accomplissement d’un tel exploit. Cela dit, cet exploit cache un côté plutôt sombre. En effet, puisque le recrutement de travailleurs étaient difficiles au Canada, cela donnera place à une immigration massive en provenance d’Asie, particulièrement de Chine (environ 17 000). Conditions de travail ➔ 1$/jour mais devaient payer nourriture, ustensiles et campement. Les travailleurs blancs étaient payés 1.50$ à 2.00$/jour sans avoir à payer ces choses. ➔ Ils étaient renvoyés s’ils se blessaient au travail ➔ Ils étaient non-payés si les conditions météorologiques étaient mauvaises ➔ Les Chinois devaient accomplir les tâches les plus difficiles et dangereuses ➔ On évalue jusqu’à 600 morts en accidents de travail. ➔ Un nombre considérable est mort du scorbut. La colonisation de l’Ouest La construction du chemin de fer Témoignage “On utilisa de la dynamite pour faire sauter une grotte. Des 20 charges posées et allumées, seules 18 explosèrent. Cependant, le contremaître blanc, pensant que toute la dynamite avait explosé, commanda aux travailleurs chinois d’entrer dans la grotte afin de poursuivre le travail. C’est à ce moment précis que, tout à coup, les deux charges restantes explosèrent. Des corps de Chinois furent projetés comme s’ils avaient été tirés d’un canon. Le sang et la chair se mêlaient dans une horrible bouillie. À cette occasion, 10 ou 20 ouvriers ont été tués.” - Wong Hau-hon, travailleur du Canadien Pacifique La colonisation de l’Ouest La construction du chemin de fer L’embauche des travailleurs asiatiques est controversée, surtout en Colombie-Britannique, où les politiciens s’inquiètent des répercussions économiques et culturelles de cet afflux de travailleurs chinois. L’année de l’achèvement du chemin de fer, le gouvernement adopte la Loi de l’immigration chinoise, qui stipule que tous les sujets d’origine chinoise doivent payer une « taxe d’entrée » (head tax- 500$) en arrivant au Canada, ainsi que l’Acte du cens électoral, qui exclut les personnes de race mongole ou chinoise du droit de vote. La colonisation de l’Ouest La construction du chemin de fer Le pâté chinois aurait vu le jour à la fin du XIXème siècle, lors de la construction de la voie de chemin de fer pancanadienne par le Canadien Pacifique. Les ouvriers, surtout d'origine asiatique, y étaient nourris, dit-on, uniquement de boeuf haché, de pommes de terre et de maïs, denrées facilement disponibles et peu coûteuses à cette époque. Ils venaient ainsi de créer, par la force des choses, un assemblage désormais unique, nommé en leur honneur. Les travailleurs canadiens-français des chemins de fer adoptèrent ce nouveau plat. Mais … C’est faux! La colonisation de l’Ouest La construction du chemin de fer En 1880, la compagnie Canadian Pacific Railway (CPR) est créée pour construire une ligne entre Montréal et la Colombie-Britannique, achevée de 1881 à 1885 malgré des défis financiers et techniques, notamment le passage des montagnes Rocheuses. Le gouvernement de Macdonald intervient à plusieurs reprises pour éviter la faillite du projet en le subventionnant. En plus de financer le projet (63.5M$ + 34.5M$ de prêts), l'État accorde à la compagnie des terres dans l'ouest et une exemption d'impôts. Parallèlement, le CPR construit la première ligne télégraphique transcontinentale. Donald Smith, président de la Banque de Montréal enfonce le dernier crampon à Craigellachie C-B, le 7 novembre 1885 La colonisation de l’Ouest L’immigration et le développement Afin de stimuler l’immigration, le gouvernement fédéral ouvrira par le biais de la Loi des terres fédérales la colonisation de quelque 198 millions d’acres de terres fertiles gratuites. La mise en place, en 1873, de la Police montée du Nord-Ouest garantissait la sécurité des habitants des Prairies; et la création du ministère de l'intérieur a attiré des immigrants travaillants dans la région. La colonisation de l’Ouest L’immigration et le développement Les autorités canadiennes mèneront des campagnes de publicité dans plusieurs pays européens afin de stimuler l’immigration. Des milliers d’immigrants d’origines diverses arriveront donc au Canada entre 1867 et 1914. Le gouvernement favorisera la venue d’immigrants en provenance de Russie, d’Ukraine, de Roumanie, de Hongrie et d’Islande, les qualifiant de désirables. La colonisation de l’Ouest L’immigration et le développement Les terres étaient gratuites, mais le travail qui attendait ces migrants était considérable, puisque les terres n’étaient pas défrichées. En conclusion Entre 1870 et 1885, le Canada connaîtra son lot de difficultés, mais il atteindra les objectifs qu’il s’était donnés. MacDonald marquera à jamais l’histoire du Canada en étant premier ministre pour une période de 18 ans. Son passage sera marqué par le raccordement des deux océans par un chemin de fer national. En 1885, il était dorénavant possible pour quelqu’un de partir du port de Québec ou Montréal et se rendre dans les régions de Ces exploits auront toutefois l’Ouest canadien. Ce chemin de fer allait donc être la colonne un prix éthique considérable! vertébrale du Canada. En conclusion La politique nationale quant à elle saura répondre aux enjeux de son époque et l’économie canadienne tiendra le coup lors de cette première crise économique mondiale. L’approche protectionnisme aura donc fonctionnée dans la mesure du possible, mais elle comportait plusieurs failles. Le Canada saura-t-il apprendre de ses erreurs lors de la prochaine grande La force de cette politique reposait probablement crise économique? sur sa simplicité et en raison du fait que le chemin de fer était déjà dans les plans. Économie coloniale 1800-1866 Protectionnisme colonial Libre-échange Abandon des tarifs préférentiels Traité de réciprocité avec les États-Unis Définitions Protectionnisme Libre-échange Politique qui vise à protéger l’économie Idéologie qui prône la liberté d’entreprise nationale contre la concurrence et de commerce, ainsi que la non étrangère, entre autre, par l’imposition intervention de l’État, ou du de tarifs douaniers. La métropole gouvernement, dans l’économie. favorise ses colonies lorsque vient le temps d’acheter du bois ou des céréales par exemple. Protectionnisme coloniale La Grande-Bretagne veut favoriser l’économie de ses colonies en les protégeant de la concurrence étrangère sur le marché anglais. Comment ? La Grande-Bretagne impose un tarif douanier faible, voire nul, entre ses colonies et elle-même afin d’avantager le marché canadien. Deux exemples: Les Corn Laws et les Timber Duties Le Canada Ouest fournit des céréales à la Grande-Bretagne (CORN LAWS) Le Canada Est fournit du bois à la Grande-Bretagne (TIMBER DUTIES) Les Corn laws (aucun tarif douanier en provenance du Canada Ouest) Le gouvernement britannique vote la loi sur les céréales ou, mieux connue sous Corn Law. Cette loi fait une liste des céréales qui ne peuvent être importées en Grande-Bretagne. Elle vise à maintenir le prix élevé sur les produits céréaliers provenant d’Europe. Il s’agit de protéger la production de céréales provenant de la métropole et du reste de l’empire britannique. Les Timber Duties La Grande-Bretagne exige des tarifs douaniers inférieurs au bois canadien (sa colonie) que pour le bois européen et américain. Conséquences: ○ Avantage économique considérable pour la vente de produits canadiens sur le marché britannique. ○ Le Canada-Uni n’a pas besoin de se trouver d’autres marchés pour vendre puisque celui-ci est assuré. ○ Accentue la dépendance économique du Canada-Uni auprès de sa métropole. Adoption du libre-échange par le Royaume-Uni Depuis les années 1820, le Royaume-Uni est en plein essor économique et cherche à augmenter ses ventes de produits à l’étranger. Entre 1846 et 1849, le Royaume-Uni abandonne ses mesures protectionnistes et adopte une politique de libre échange. Cette nouvelle politique met sur un pied d’égalité la province du Canada et les autres pays avec lesquels le Royaume-Uni souhaite faire des échanges commerciaux, notamment, les États-Unis. Adoption du libre-échange par le Royaume-Uni Le Canada va donc perdre les tarifs préférentiels sur ses exportations, le blé et le bois vont donc moins bien se vendre au Royaume-Uni. Les exportations du Canada-Uni diminuent. Certaines industries seront plus touchées, entre autre, la constructions navale. Depuis la signature du Traité de Versailles en 1783, confirmant l’indépendance des États-Unis envers la Grande-Bretagne, les relations entre ces deux pays ont été inexistantes. Par contre, vers les années 1830, on recommence à établir des relations timides sur le plan économique. Chacun a compris que l’autre présentait des débouchés économiques intéressants… Alors, les États-Unis, qui ont aussi du bois à vendre, trouvent injuste que le Canada-Uni bénéficie de tarifs préférentiels envers sa métropole. Afin de ne pas mettre en péril les relations déjà fragilisées, la Grande-Bretagne décide d’opter pour la politique du libre-échange. Conséquence pour le Canada-Uni.... ○ Pour la première fois, les producteurs canadiens n’ont plus de marché assuré et doivent faire face à la concurrence ○ Le Canada-Uni (depuis 1840) se cherche donc de nouveaux marchés économiques. Traité de réciprocité avec les États-Unis (1854) Le changement de politique économique du Royaume-Uni force le Canada-Uni à trouver de nouveaux partenaires commerciaux. Elle se tourne donc vers son voisin, les États-Unis en raison de sa proximité géographique et de l’importance de son marché économique. Par cette entente commerciale, le Canada-Uni et les États-Unis pourront échanger des matières premières et des produits agricole sans payer de droits de douanes. Traité de réciprocité avec les États-Unis (1854) Pendant plus d’une décennie, le traité de réciprocité permet aux canadiens d’exporter beaucoup de marchandises et par le fait même, de développer leur économie. D’un autre côté, les États-Unis, importent beaucoup de ressources naturelles. Guerre de Sécession De 1860 à 1864, les États-Unis sont en pleine Guerre civile (Guerre de Sécession). Cette guerre oppose les États du nord, industrialisé et anti-esclavagistes, aux États du sud, dont l’économie repose sur l’agriculture et une main d’oeuvre d’esclaves noirs. Cet évènement fait en sorte que les américains augmentent leurs achats de produits canadiens. En conséquences, le Canada profite du fait qu’ils ont le dos tournés pour imposer des tarifs douaniers sur des produits non inclus dans l’entente du Traité de Réciprocité et ce, à l’insu des Américains. Conséquence pour le Canada-Uni.... ○ L’agriculture et l’industrie laitière se diversifie pour répondre aux besoin des villes canadienne et américaines en plein essor. ○ L’industrie forestière est stimulée par la forte demande américaine de bois de construction. Fin du traité de réciprocité avec les États-Unis (1866) Malgré la hausse des échanges commerciaux avec la province du Canada depuis 1854, les États-Unis ne renouvellent pas le traité de réciprocité. Celui-ci prend fin en 1866. La province du Canada n’a d’autres choix que d’augmenter ses échanges commerciaux avec les colonies voisines. Dans ce contexte, l’option d’une union de toutes les colonies britanniques d’Amérique du nord visant à créer une vaste marché économique compte de plus en plus d'adhérent. Révision… politiques économiques Abandon progressif Signature du Protectionnisme du protectionnisme Traité de au profit de la colonial Réciprocité politique du Libre- échange avec les États-Unis 1800-1820 1820-1846 1854-1864 1 2 3 Révision: Qui suis-je? Protectionnisme colonial (PC) / Libre échange (LE) / Traité de réciprocité (TR) ❏ Je suis adopté afin que la Grande Bretagne puisse avoir accès au marché américain: ❏ Je suis cette mesure économique qui vise à avantager le bois canadien sur le marché britannique: ❏ Je suis cette conséquence qui fait que, pour la première fois, le Canada fait face à la concurrence sur un pied d’égalité: ❏ Je suis cette entente qui compense l’abandon du protectionnisme colonial: ❏ Les Corn laws et les Timber duties font partie de mon entente: Révision: Qui suis-je? Protectionnisme colonial (PC) / Libre échange (LE) / Traité de réciprocité (TR) ❏ Je suis cette entente entre le Canada-Uni et les États-Unis qui propos d’éliminer les barrières douanières sur certains produits: ❏ Je suis cette mesure économique qui fait que le Canada puisse vendre ses produits sur le marché britannique sans trop de concurrence pendant près de 25 ans: ❏ Je suis une entente économique avantageuse pour le Canada-Uni puisque les États-Unis sont en guerre et ont un grand besoin de produits canadiens: ❏ Je suis cette mesure économique qui est mise de l’avant graduellement afin de donner le temps au Canada de s’adapter à la nouvelle réalité économique: Les relations fédérales-provinciales Les crises politiques canadiennes Mise en contexte La nouvelle constitution canadienne annonçait avant même sa signature quelques intentions pour le nouveau gouvernement fédéral. ➔ Le gouvernement fédéral a des visées centralisatrices ➔ La colonisation de l’Ouest sera une priorité Ces deux intentions en provenance d’Ottawa auront des répercussions importantes sur la politiques canadiennes dans les années qui suivront le 1er juillet 1867. Elles donneront lieu à des crises politiques majeures dans le nouveau dominion du Canada. Les tensions avec les provinces Le droit de désaveu et le gouvernement fédéral Étant une fédération, le Canada veu fonctionne avec deux paliers Droit de désa gouvernementaux, chacun ayant des compétences desquelles il est complètement autonome. Cela dit, un pouvoir particulier du gouvernement fédéral vient un peu contredire cette répartition des compétences : le droit de désaveu. Le droit de désaveu permettait au gouvernement fédéral d'annuler une loi provinciale dans l'année suivant son adoption. John A. MacDonald Les tensions avec les provinces Le droit de désaveu et le gouvernement fédéral Dans les premières années, l’utilisation de cette clause sera abondante et rapidement les gouvernements provinciaux réclameront davantage d’autonomie. Cette utilisation représente selon de l’ingérence du gouvernement fédéral. Honoré Mercier, premier ministre du Québec, deviendra rapidement un meneur dans la quête de l’autonomie des provinces. Honoré Mercier Oliver Mowat Premier ministre Québec Premier ministre Ontario Les tensions avec les provinces La conférence interprovinciale de Québec Conférence interprovinciale de Québec, 1887 Le 24 septembre 1887, Honoré Mercier envoie aux premiers ministres des provinces des lettres pour inviter les provinces à une première conférence Honoré Mercier Premier ministre Québec Oliver Mowat Premier ministre Ontario interprovinciale. Les premiers ministres se rencontrent en l’absence de représentants du gouvernement fédéral. Ils discutent entre eux de l’avenir de la Confédération, de l’AANB, des pouvoirs de l’État central et des provinces. Ils discutent de moyens à prendre pour limiter les ingérences fédérales dans les compétences provinciales. Ils envoient leur demande à Londres, qui seule peut interpréter la constitution. Celle-ci donnera raison aux provinces en 1896. Les tensions avec les provinces La conférence interprovinciale de Québec Bien que la métropole donne raison aux provinces, cette situation démontre les ambitions du gouvernement fédéral. Ce sera donc aux premiers ministres des provinces à se battre afin de préserver leur autonomie. Un peu comme Baldwin et LaFontaine avaient fait dans les années 1840, Mercier et Mowat uniront leur force pour obtenir de l’autonomie politique. Robert Baldwin Louis-Hyppolite LaFontaine Co premier ministre Canada-Uni Co premier ministre Canada-Uni Honoré Mercier Oliver Mowat Premier ministre Québec Premier ministre Ontario Les écoles francophones hors Québec Les tentatives des gouvernements provinciaux Comme mentionné dans l’encadré plus bas, la constitution confiait aux provinces les pouvoirs en matière d’éducation, mais stipulait que les gouvernements devraient respecter les privilèges des minorités religieuses et linguistiques. Cela dit, les provinces canadiennes ne respecteront pas toujours cet article de la constitution. Article 93 - AANB Les provinces ont le pouvoir exclusif de faire des lois en matière d’enseignement pourvu qu’elles respectent les droits et les privilèges des minorités religieuses (et linguistiques) Les écoles francophones hors Québec Les tentatives des gouvernements provinciaux Thomas Greenway, premier ministre du Manitoba, édicte en 1890 que seules les écoles publiques neutres et anglophones seront subventionnées par l’État. Cette mesure équivaut à abolir le réseau scolaire francophone. (En 1891, les franco-catholiques ne forment plus que 15% de la population manitobaine). Le Nouveau-Brunswick adopte une loi rapidement après la confédération interdisant les écoles confessionnelles, mettant en péril l’existence des écoles catholiques, et donc francophones, dans la provinces. Les écoles francophones hors Québec La réaction du Québec Le Québec tentera à plusieurs reprises de forcer la main au gouvernement fédéral afin d’intervenir et de protéger les minorités francophones hors Québec, mais ce sera pour la plupart du temps des échecs. Cette situation viendra galvauder le mouvement nationaliste au Québec, notamment avec l’émergence de figures importantes comme Henri Bourassa. La crise ne sera jamais réglée, mais elle met la table pour des tensions importantes dans l’union. Les tensions avec les Métis Les Métis et leurs origines Les Métis forment un peuple autochtone d’après-contact. Ils sont issus de l’union d’Européens, principalement des Français, et de mère autochtones. Ces derniers vivaient aux abords de la Rivière Rouge, au Manitoba. Suite à l’achat des territoires du Nord-Ouest par le Canada en 1869, le désir exprimé lors de l’AANB de prendre possession de l’Ouest devient possible pour le pays. Évidemment, cet achat, puis la création de la province du Manitoba, se feront sans consultation populaire et sans tenir compte des peuples qui vivaient déjà cette région, les Métis. Les tensions avec les Métis Les Métis et leurs origines Les Métis formaient donc une société unique en Amérique du Nord, mélangeant des éléments du mode de vie autochtone et européen. En effet, ces derniers vivront notamment de la chasse aux bisons et de la trappe des fourrures, mais parleront français et seront catholiques. Les tensions avec les Métis Un premier soulèvement Aux abords de la Rivière Rouge, 10 000 Métis occupaient et cultivaient le territoire. Cela dit, le gouvernement fédéral procédera à la séparation Rapidement, le des terres en cantons sans tenir gouvernement fédéral compte des populations locales, le procédera à l’envoi d’arpenteurs au tout pour permettre la venue de Manitoba pour préparer colons britanniques en et calculer l’arrivée du chemin de fer. provenance de l’Ontario. Les Métis ne seront pas Le tout sera permis par un chemin consultés et ne pourront que constater la venue de fer qui sera construit au milieu des arpenteurs sur leurs de leurs terres. terres. Les tensions avec les Métis Un premier soulèvement Devant la menace de colonisation des Canadiens et la peur de perdre leur culture et leurs terres, les Métis s’organisent et décident de mener un soulèvement contre le gouvernement canadien. Ces derniers s’emparent de Fort Garry (aujourd’hui Winnipeg), forment un gouvernement provisoire et formulent un liste de Louis Riel, Métis, sera droits des Métis. rapidement désigné comme chef de la résistance chez ces Le gouvernement MacDonald derniers. acceptera finalement de négocier Il était un élève doué, ayant avec eux. étudié le Droit à Montréal. Les tensions avec les Métis Un premier soulèvement Entre le début 1869 et mars 1870, la situation de la Rivière Rouge sera particulière. Les Métis considèrent le territoire comme étant le leur, puisque les Terres de Rupert n’avaient pas officiellement été cédées au Canada. Cependant, plusieurs colons britanniques arrivent au même moment pour prendre le territoire. Cette situation mène à de Thomas Scott, Individu violent et nombreuses tensions à Rivière Rouge. tumultueux, protestant et orangiste, il immigre au Canada en 1863 et aboutit à Rivière Rouge en 1869. Thomas Scott sera un de ces colons qui aura plusieurs confrontations Capturé et emprisonné plusieurs avec les Métis, ne souhaitant pas attendre une résolution claire du fois par les Métis, il est traduit en conseil de guerre et exécuté, (4 mars gouvernement fédéral. Suite à de nombreuses arrestations, il sera 1870). finalement exécuté par le conseil de guerre présidé par Louis Riel. Les tensions avec les Métis Un premier soulèvement “Ces impulsifs Métis Lorsque le gouvernement canadien doivent être tenus en apprendra l’exécution de Thomas Scott, respect jusqu’à ce que il cessera ses négociations avec les l’arrivée massive des nouveaux colons les Métis. engloutisse.” Le 12 mai 1870, le Parlement canadien, sans reconnaître le gouvernement métis, accepte plusieurs revendications et adopte la Loi du Manitoba, créant s… la 5e province sur les terres métisses. ai Cette loi garantit aux Métis le M droit de propriété, le bilinguisme au Parlement provincial, ainsi que le respect de leur langue et L'exécution de Thomas Scott qui sera jugé religion dans les écoles. illégale par le gouvernement du Canada. John A. MacDonald Les tensions avec les Métis Une nouvelle vie en Saskatchewan La rébellion de la rivière Rouge a montré l'unité des Métis pour défendre leurs droits. Bien qu'ils aient obtenu certaines concessions, le gouvernement n'a pas respecté toutes ses promesses. L'arrivée de l'armée canadienne a forcé Louis Riel à fuir, et les Métis ont perdu des terres fertiles, poussant beaucoup à s'installer en Saskatchewan. Ils auront quelques années années de paix, jusqu’à l’arrivée des arpenteurs qui poursuivaient le chemin de fer vers l’Ouest. Les tensions avec les Métis Une nouvelle vie en Saskatchewan L’arrivée des colons britanniques ne menacera plus seulement que les Métis, puisque nombreuses nations autochtones sont maintenant menacées par ces derniers. Les Métis et les Autochtones unissent donc leurs forces afin de bien se préparer à leur venue. Les constructeurs de chemin de fer et le gouvernement fédéral encouragent donc la surchasse des bisons, principale source d’alimentation des Métis. L’espère aura pratiquement complètement disparu dès 1880. Les tensions avec les Métis Une nouvelle vie en Saskatchewan Les Métis n’auront d’autre choix, tout comme les nations autochtones du territoire des Prairies, de signer des ententes avec le gouvernement fédéral afin de survivre. Un traité sera signé en 1876 et rendra le gouvernement canadien responsable des conditions des Métis et des Autochtones. Dès l'élection des Conservateurs en 1878, John A. Macdonald utilisa la famine comme arme, rationnant les Autochtones pour les forcer dans des réserves, facilitant ainsi le chemin de fer et la colonisation blanche. Les rations étaient souvent insuffisantes et de mauvaise qualité. Si les Autochtones se plaignaient de la qualité de la nourriture, on coupait les vivres. Les Autochtones, privés de liberté, ne pouvaient quitter les réserves sans autorisation. Les tensions avec les Métis Une nouvelle vie en Saskatchewan Devant une telle situation, les Métis et quelques nations autochtones demanderont le retour de Louis Riel, en exil depuis 15 ans aux États-Unis. Ce dernier, accompagné de Gabriel Dumont, tentera donc de chasser les troupes canadiennes de la région de Batoche. Malgré quelques succès, les troupes métisses et autochtones devront se rendre devant les forces fédérales. Riel sera arrêté et Dumont s’enfuira aux États-Unis. Cela fait presque 15 ans que Riel a quitté le Manitoba. Il en a passé une bonne partie au Montana, mais sa santé mentale devient fragile et il passe du temps dans plusieurs institutions psychiatriques du Québec. Il écrit beaucoup, mêlant des propos religieux et politiques. Les tensions avec les Métis L’exécution de Louis Riel et ses conséquences Le procès de Louis Riel commence le 28 juillet 1885 et ne dure que 5 jours. L’accusé est inculpé pour 6 actes de trahison le 20 juillet. Riel plaide non-coupable à toutes les accusations, et ses avocats demandent un délai supplémentaire pour acheminer des témoins. Cela leur est accordé et le procès commence le 28 juillet. Riel donne deux longs discours devant la cour, défendant ses actes et affirmant les droits des Métis. Il rejette d’ailleurs la tentative de ses avocats de le présenter mentalement irresponsable. Le jury (composé uniquement d’anglos-protestants) le reconnaît coupable le 31 juillet après seulement 30 minutes de délibération, mais demande la clémence. Le juge décide de condamner Louis Riel à mort. Les tensions avec les Métis L’exécution de Louis Riel et ses conséquences La condamnation à mort de Louis Riel sera la première crise majeure au Canada, alors que ce procès divise le pays entre francophones et anglophones. Les francophones du Québec, sensibles à la cause des Métis, avaient réclamé son acquittement. Les Ontariens, qui voulaient venger la mort de Scott considéraient les Métis commes des rebelles. Le gouvernement canadien est inondé de lettres de Canadiens-français catholiques du Québec voyant en Riel l’exemple de la minorité francophone opprimée par les anglophones protestants, mais le premier-ministre Sir John A. Macdonald déclare “Louis Riel sera pendu, même si tous les chiens du Québec aboient en sa faveur”. En conclusion État de l’union suite aux tensions Les différentes crises politiques qui suivront la création du Canada ébranleront la solidarité du pays et mettront la table pour plusieurs problèmes qui suivront dans les années à venir. Le fédéral et le provincial ne s’entendent pas sur l’autonomie des provinces Les Autochtones et les Métis posent un problème pour la conquête de l’Ouest L’unité des acteurs politiques durant l’AANB ne pouvait pas durer La dualité linguistique et culturelle amène son lot de tensions L’Acte d’Amérique du Nord britannique (1867) En route vers la cinquième constitution canadienne Mise en contexte Politiquement, nous avons vu cette année que l’Acte d’Union n’aura pas été une constitution marquée de succès. L’obtention du gouvernement responsable par l’alliance Baldwin-Lafontaine étant l’exception qui fait la règle. Leur départ de la scène politique laissera un grand vide et amènera une période d’instabilité ministérielle. Économiquement, nous avons vu que le Canada cherche à trouver un point d'équilibre suite à l’approche de libre-échange préconisée par Londres. Après avoir fondé beaucoup d’espoir sur le Traité de réciprocité (1854-1864), le Canada se retrouve les mains vides au terme de ce dernier. Le Canada se trouve donc dans une situation où son économique et son système politique font défaut. Pour ajouter à cela, Londres semble tranquillement se désengager de sa colonie. Les choses pourraient-elles aller plus mal? Existe-t-il une solution parfaite? Une situation insoutenable Les problèmes semblent s’accumuler sur les Canadiens et la situation devient tranquillement insoutenable. Lorsque nous analysons la situation, trois grands axes de problèmes semblent se présenter. ➔ Les problèmes politiques ➔ Les problèmes de défense ➔ Les problèmes économiques Ce sont en réponse à ces trois axes de problèmes que ceux qui s’appelleront les Pères de la confédération chercheront à répondre. Une situation insoutenable : Les problèmes politiques La situation politique est difficile au Canada-Uni depuis le départ de Robert Baldwin et Louis-Hyppolite LaFontaine. Deux éléments semblent particulièrement problématiques, soit l’instabilité ministérielle et l’absence de représentation proportionnelle. Les tensions sont donc nombreuses et plusieurs Ces deux hommes avaient demandent une séparation des deux colonies obtenus le gouvernement responsable en acceptant nouvellement unies. plusieurs concessions. Ils avaient réussi à faire fonctionner un système qui n’auraient