Enseigner la Lecture au Cycle 2 - PDF

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Ce document est un guide pour les enseignants sur l'enseignement de la lecture au Cycle 2. Il comprend des objectifs, des enjeux, des attendus de fin de cycle, un exemple de progression, ainsi que les outils et les principes pour une approche efficace de l'enseignement de la lecture.

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Enseigner la lecture au Cycle 2 Séance n°1 UEP 31_M2_Didactique et pédagogie du français : enjeux et enseignement de la lecture et étude de la langue Année scolaire 2023-2024 OBJECTIFS   Comprendre l’acte de lire qui repose sur deux processus fondamentaux et transversaux : ❑ L’identification...

Enseigner la lecture au Cycle 2 Séance n°1 UEP 31_M2_Didactique et pédagogie du français : enjeux et enseignement de la lecture et étude de la langue Année scolaire 2023-2024 OBJECTIFS   Comprendre l’acte de lire qui repose sur deux processus fondamentaux et transversaux : ❑ L’identification de mots écrits (= maitrise du code alphabétique) ❑ Et la compréhension Savoir que la lecture compréhension est une enseignement explicite. 1 – Contexte et enjeux ❑ Garantir pour chaque élève l’acquisition des savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter, respecter autrui. ❑ Combattre la difficulté scolaire partout, dès les premières années d’apprentissage des fondamentaux, en soutenant les élèves les plus fragiles. Attendus de fin de cycle : - Identifier des mots rapidement : décoder aisément des mots inconnus réguliers, reconnaître des mots fréquents et des mots irréguliers mémorisés. - Lire et comprendre des textes variés, adaptés à la maturité et à la culture scolaire des élèves. - Lire à voix haute avec fluidité, après préparation, un texte d'une demi-page (1 400 à 1 500 signes) ; participer à une lecture dialoguée après préparation. - Lire au moins cinq à dix œuvres en classe par an. Qui sont les chercheurs de référence ? ➢ Roland GOIGOUX a été instituteur et militant de la lecture avant de devenir enseignant à l'IUFM d'Auvergne, chercheur à l'université Blaise Pascal de Clermont Ferrand, au laboratoire ACTé (Activité Connaissance Transmission Education). ➢ Sylvie CEBE, docteur en psychologie de l'enfant et de l'adolescent, est professeure adjointe à la Faculté de Psychologie et de Sciences de l'Education (FPSE) de Genève. Elle collabore avec Roland Goigoux depuis plusieurs années. 2 – Ce que nous dit la recherche  L’enseignement systématique des correspondances graphèmes-phonèmes est la méthode la plus efficace ;  Les activités d’écriture doivent être menées conjointement aux activités de lecture ;  La lecture fluide, qui doit être acquise au CP, est la condition indispensable à la bonne compréhension d’un texte ;  Un manuel de lecture choisi en toute connaissance de cause est un levier de progrès ;  Une fois la lecture fluidifiée, la compréhension des mots, des constructions, des phrases et des textes doit continuer à faire l’objet d’exercices spécifiques de grammaire, de vocabulaire et de conjugaison. 3 – Les outils incontournables ! ❑ Les guides pour enseigner la lecture et l'écriture ❑ Les repères annuels de progression et les attendus de fin d'année ❑ Dans les guides, vous trouverez…  Comment devient-on lecteur et scripteur ?  Une définition du savoir lire et du savoir écrire.  Quelles stratégies retenir pour apprendre à lire et écrire ?  Un ensemble de principes directeurs, progression et programmation, correspondance graphèmes phonèmes, leçon type en lecture, écriture, évaluations au CP et au CE1.  Quels enseignements conduire en parallèle pour soutenir ces apprentissages et permettre leur développement ?  Etude de la langue, orthographe, morphologie, vocabulaire, compréhension.  Comment analyser et choisir un manuel de lecture pour le CP ?  Comment repérer les difficultés en lecture et y répondre ? 4 – Savoir lire L’acte de lire repose sur deux grandes composantes : Identification des mots Compréhension A - Identifier des mots L’identification des mots se fait de deux manières : par l’association de lettres ou groupes de lettres (graphèmes) à des sons de la langue (phonèmes). par la reconnaissance directe de la forme orthographique du mot, présente dans la mémoire lexicale du lecteur, qui permet d’accéder à son sens et à sa prononciation. L’identification des mots par le décodage doit être automatisée pour accéder à la compréhension. 5 principes Premier principe Planifier l’étude du code en tenant compte de la fréquence des correspondances graphèmes-phonèmes. Construire sa progression annuelle Pour construire sa progression annuelle : ➢ Privilégier la régularité : les correspondances régulières doivent être apprises en premier. Ex : [v] avant [g] ➢ Tenir compte de la fréquence d’usage des graphèmes et phonèmes. ➢ Tenir compte de la facilité de prononciation. Ex : [f] avant [p] Autre aspect à prendre en compte : La complexité de la structure de la syllabe : ➢ CV VC : la al ➢ CVC : ral ➢ CCV : cra ➢ Ne pas retarder l’apprentissage des graphèmes complexes, particulièrement les plus fréquents : ou, ch, an, on, un… ➢ Mettre en évidence les lettres muettes : fée, rat ➢ Mémoriser rapidement des mots « outils » les plus fréquents : ils, nous, dans, avec, c’est… ➢ Enseigner explicitement le rôle des morphèmes lexicaux : Ex fourchette des morphèmes grammaticaux : marques du pluriel, terminaisons verbales Un exemple de progression p 68 du guide Deuxième principe Viser un enseignement explicite des correspondances graphèmes-phonèmes pour assurer un décodage efficace. Troisième principe Le tempo (rythme pour l’étude du code graphophonémique (CGP) doit être suffisamment soutenu. « L’étude des correspondances graphèmes/phonèmes doit commencer dès le début du CP. Lors des deux premiers mois, il est nécessaire qu’un nombre suffisant de correspondances (de l’ordre de 12 à 15) ait été étudié.» Quatrième principe Multiplier les moments de lecture à voix haute en proposant un véritable entraînement : Le temps consacré à la lecture à haute voix a une influence significative et positive. Faire lire des syllabes, des mots, des pseudo-mots, des phrases à voix haute pour automatiser la lecture. Faire lire à voix haute au moins 30 minutes /semaine À la fin du CP, le nombre de mots correctement lus par minute doit atteindre au moins 50. La mesure de la fluence repose sur un test : nombre de mots lus correctement en une minute à partir d’un texte en contexte ou isolés. Cinquième principe Accéder à la compréhension des textes déchiffrés en lien avec une ambition concernant le vocabulaire utilisé. B - Compréhension Corrélation entre la capacité à déchiffrer sans hésitation et la compréhension de textes ❑ Lire, c’est d’abord décoder et le décodage est bien la condition de la compréhension. ❑ Seuls l’avancée dans le déchiffrage et le contenu du texte, en lien avec les compétences de l’apprenti lecteur, décident de sa compréhension. ❑ La compréhension, écrite comme orale, est une activité cognitive complexe et multiforme. ❑ Des textes lus à haute voix par le PE, des textes lus collectivement et de façon autonome par les élèves sont travaillés de telle façon qu’une amélioration de la compréhension se met progressivement en place, en termes de capacité à : - se représenter la situation décrite par le texte en intégrant toutes les informations du texte, - contrôler sa compréhension, identifier les procédures mises en œuvre pour le faire (appui sur des connaissances grammaticales, inférences, types de textes,…), - engager de multiples échanges dont le texte peut être l’objet, - mobiliser ses connaissances préalables sur l’univers de référence du texte. ❑ Comprendre un texte passe par l’appropriation des contraintes de l’écrit telles que l’accentuation, la ponctuation, les signes diacritiques (les points, tréma, accents et cédilles). En résumé,… Travailler la compréhension ❑ Á partir de textes lus à haute voix par le PE ou d’enregistrements de lecteurs experts permettant de poursuivre l’acculturation de l’écrit. On ne saurait réserver aux textes longs et complexes entendus, les activités structurées d’apprentissage de la compréhension, dans l’attente des habiletés de décodage de textes simples. ❑ Á partir de textes lus de façon autonome par les élèves. Dès les toutes premières leçons s’engage la capacité de lecture autonome. Le travail de compréhension sur des textes entendus sera progressivement réduit au profit de la compréhension de textes déchiffrés. ❑ L’enseignement explicite des stratégies de compréhension : - les feedbacks portant sur les réussites, les améliorations nécessaires, la clarification des buts et tâches à accomplir - la pensée à haute voix en termes de verbalisation des processus cognitifs. Enseigner explicitement la ponctuation ❑ Dès les premières lectures, passer en revue tous les signes et leur rôle dans la lecture. ❑ Avec la syntaxe, la ponctuation concourt à la construction du sens : il faut la lire. Comprendre c’est donc… Si bien que… La reconnaissance et la compréhension partagent une somme fixe de ressources cognitives : l’engagement cognitif Pour conclure, la compréhension en lecture implique…

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