Typo-morphologie urbaine PDF - Cours 1rère partie

Summary

Cours sur la typo-morphologie urbaine, 1re partie, année universitaire 2024. Le cours, par Pr. ES-SALLAK Nada, décrit la combinaison entre morphologie et typologie urbaines, en étudiant les éléments constitutifs d’une ville et les caractéristiques spécifiques des différents types d’édifices.

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Typo-morphologie urbaine Cours / 1ère partie Présenté par Pr. ES-SALLAK Nada S5 Année universitaire 2024 1 Plan de cours Contexte / Définitions Les courants d’analyse : Ecoles Les objectifs d’une analyse t...

Typo-morphologie urbaine Cours / 1ère partie Présenté par Pr. ES-SALLAK Nada S5 Année universitaire 2024 1 Plan de cours Contexte / Définitions Les courants d’analyse : Ecoles Les objectifs d’une analyse typo-morphologique Les niveaux d’une analyse typo-morphologique Les Outils de lecture dans une analyse typo- morphologique Les limites d’une analyse typo-morphologique Quelques cas d’analyse 2 Typo-morphologie urbaine Contexte / Définitions Il s’agit d’une combinaison entre : La morphologie : étude de la forme urbaine dans son développement historique, à partir des éléments la constituant (le site d’implantation, le plan de la ville, le tracé des voies et le parcellaire). La typologie : analyse des caractères spécifiques des composants d’un ensemble ou d’un phénomène, afin de les décrire et d’établir une classification. Dans notre cas, c’est l’étude des types d’édifices et leur classification selon plusieurs critères (dimensions, fonctions, distributions, systèmes constructif et esthétique). Le type : Catégorie qui possède les mêmes caractéristiques urbanistiques et architecturales. La détermination des types se réalise par la recherche de co- présence, d’une part, d’invariants,, et d’autre part, d’écarts et de variations, dans les traits du bâti et de la forme urbaine. L’urbain : tout ce qui relève de la ville 3 Typo-morphologie urbaine Contexte / Définitions La typo-morphologie est une méthode d’analyse (apparue dans l’école d’architecture italienne dans les années 60 (S. Muratori, A. Rossi, etc.), elle : porte sur une combinaison entre l’étude de la morphologie urbaine et celle de la typologie architecturale. Elle est à la jonction des deux disciplines que sont l’urbanisme et l’architecture. aborde la forme urbaine par les types d’édifices qui la composent et leur distribution dans la trame viaire. La typo-morphologie consiste à penser en termes de rapports la forme urbaine (trame viaire, parcellaires, limites, etc.) et la typologie c’est-à-dire les types de construction (position du bâti dans la parcelle, distribution interne, etc.). On peux ici faire une distinction entre: l’unité : le bâtiment l’entité: l’élément constitutif de la ville, la macro forme ou la partie visible de la ville. 4 Typo-morphologie urbaine Contexte / Définitions L’ approche typo-morphologique s’intéresse non seulement aux formes bâties largement répandues mais aussi à celles exceptionnelles, parce que toutes les deux traduisent un processus de stratification et de transformation des tissus urbains. 5 Typo-morphologie urbaine Contexte / Définitions Le mot « typologie » veut dire classification, la morphologie urbaine est la forme urbaine. La typo morphologie urbaine est la classification des différentes formes urbaines. Sachant que la ville est la projection de la société dans toute sa complexité, dans un espace en trois dimensions, chaque conception est un témoignage de notre vision de cette société : révélateur d’une certaine organisation sociale (par exemple, le tissu urbain des médinas). 6 Les courants d’analyse : L’analyse typo-morphologique est apparue à l’école italienne « muratorienne » en référence à Saverio Muratori, le premier qui a parlé de cette analyse et a publié en 1959 un ouvrage qui porte sur la forme de la ville. ØL’école italienne ØL’école française de Versailles 7 Les courants d’analyse L’école italienne : Cette école est venue élaborer une méthode critique d’analyse physique et spatiale des éléments de la ville et analyser leur évolution dans le temps pour faire face à leur complexité. q Saverio Muratori (1910-1973) : Architecte italien, étudie l’urbanisation médiévale de Venise et celle baroque de Rome, en s'appuyant sur l'analyse cartographique du parcellaire pour établir l'évolution historique des formes urbaines. Il décrit avec précision les typologies de l'habitat comme génératrices des formes urbaines et esquisse par ce biais une analyse novatrice des morphologies urbaines, renouant avec la tradition des « embellissements » puis d’ «esthétique des villes », qui avait dominé la pensée du XIXème siècle. 8 Les courants d’analyse : Ecoles L’école italienne : S. Muratori pose l’analyse typo-morphologique comme préalable au projet en insistant sur l’importance de l’histoire dans la compréhension de la forme de la ville. Sa pensée influencera beaucoup de ses étudiants. Ainsi, dans cette école, on considère que: 1. Le cadre bâti révèle la société. 2. La forme urbaine résulte de l’histoire et de la mémoire de ses habitants. 3. Chaque lieu est spécifique; «l’identité du lieu». 4. La production de la ville est une dialectique entre morphologie urbaine et typologie architecturale. 5. Les anciens édifices (médiévaux) jouent un rôle pivot dans la définition du tissu urbain. 6. Chaque objet construit doit être analysé dans son cadre de référence. 7. La ville n’est pas un objet mais un processus qui génère puis altère des objets. 8. La forme urbaine s’appréhende via une analyse de la mutation des types à travers le temps. 9 Les courants d’analyse L’école française de Versailles : Les concepts de cette école ont été tirés de l’école italienne. Ce courant établie une démarche d’analyse qui s’intéresse aux éléments suivants : Les typologies des éléments , La croissance urbaine, L’articulation de l’espace urbain, Le repérage et la lisibilité au sein de l’espace urbain. 10 Les courants d’analyse L’école française de Versailles : Cette école enrichit les travaux portant sur la morphologie urbaine de deux manières : 1. elle insiste sur le rapport entre structure urbaine et tissu, 2. elle propose de considérer le parcellaire comme étant en rapport étroit avec la typologie du bâti. Ø Ainsi, le tissu urbain se constitue des rapports entre les éléments fondamentaux de la structure urbaine tels le parcellaire, le réseau de voirie et le bâti. Elle met en évidence également les interrelations entre la structure physique de la ville, composée du réseau de voirie et de l’ensemble du bâti, avec les activités s’y déroulant. 11 Les objectifs d’une analyse typo- morphologique: Cette méthode d’analyse s’intéresse à la revalorisation des tissus urbains anciens et l’analyse des transformations urbaines des centres villes; en mettant l’accent sur le fait que l’histoire de la ville est inscrite dans la forme du bâti, dans la rue et dans la parcelle. 12 Les objectifs d’une analyse typo- morphologique: Elle a pour comme objectifs de : faire un effort d’analyse et de théorisation pour créer une « histoire active », capable d’orienter les choix du présent, à travers notamment la décomposition des types de tissus urbains, faire une évaluation critique de la forme des tissus et des organismes urbains, identifier des permanences structurales associées à l’identité culturelle des lieux et des contraintes relatives à la conservation du patrimoine bâti et des paysages culturels, définir des mesures de contrôle des transformations du cadre bâti et d’encadrement des projets d’intervention. 13 Les niveaux d’une analyse typo- morphologique : Cette analyse se base principalement sur deux niveaux : 1- Les infrastructures : il s’agit du site lui-même et le tracé au sol des occupations urbaines que sont: la trame viaire la trame parcellaire 2- Les superstructures : cela concerne les éléments d’occupations du sol : le bâti les espaces libres. 14 Les niveaux d’une analyse typo- morphologique : « le tracé au sol des occupations urbaines (la voirie, le parcellaire) n’est pas la projection passive des éléments d’occupation de l’assiette de la ville (le bâti). Ce sont au contraire les éléments bâtis qui, le plus souvent, viennent se disposer dans les infrastructures formelles que constituent la voirie et le parcellaire. Bien sûr, ces infrastructures sont pensées (plus ou moins) en fonction des occupations qu'elles préparent, mais avec un degré d'autonomie, conscient ou inconscient, lié au processus de construction des villes. Toute infrastructure peut rester en attente, et se voir occuper par des "superstructures" qui ne sont plus celles qui étaient initialement prévues. Surtout que les superstructures peuvent être remplacées sans que l'infrastructure soit nécessairement modifiée. Il y a donc autonomie relative entre infra et superstructure. Aussi il est possible, au niveau de l'analyse, de les distinguer pour mieux comprendre leurs articulations. Tel est le principe de l'analyse morphologique (lecture des formes); décomposer en éléments pour les étudier en eux-mêmes, dans leur cohérence propre, puis recomposer pour étudier leurs relations spécifiques ». 15 Pierre Pinon, La Gaule retrouvée , 1991, p. 24 Outils de lecture dans une analyse typo-morphologique Les structures morphologiques peuvent être décrites et donc lues selon trois critères: 1. leurs topologies: (topos et logos) qui signifient «Etude des lieux ». 2. leurs géométries: (géo et terre ) qui signifient « science de la mesure du terrain». 3. leurs dimensions: longueur, largeur, profondeur, épaisseur, hauteur, diamètre. 16 Outils de lecture dans une analyse typo-morphologique 1- La lecture topologique: concerne les caractéristiques et dispositions internes des espaces ainsi que les positions et les liaisons de ces espaces les uns par rapport aux autre. Ainsi, le caractère topologique d'un espace décrit: sa fluidité, s'il constitue un grand espace libre, sans encorbellement (figure 1) son dynamisme, s'il est canalisé et incite au déplacement (figure 2) son statisme, s'il est petit et fermé et incite au stationnement (figure 3) Figure 1 Figure 2 Figure 3 17 Outils de lecture dans une analyse typo-morphologique Le rapport topologique entre deux éléments peut être décrit: leurs positions relatives: les possibilités de liaison ou de communication entre eux: 18 Outils de lecture dans une analyse typo-morphologique 2- La lecture géométrique : décrit les figures qui dessinent les espaces et leurs proportions les uns par rapport aux autres. Elle comprend: la typologie des formes les rapports des figures les rapports de directions 19 Outils de lecture dans une analyse typo-morphologique 3- La lecture dimensionnelle: décrit les dimensions des espaces et leurs proportions les uns par rapport aux autres. 20 Les limites d’une analyse typo- morphologique : Malgré son importance, plusieurs critiques ont été émises sur cette approche, en particulier : elle se base sur une conception classique de la ville, (Par exemple, la continuité spatiale, les découpages parcellaires, les rues ne s’entendent pas de la même manière dans la ville ancienne et dans celle moderne, surtout après sa transformation métropolitaine). Ø Ainsi, elle risque de ne pas convenir pour des objets aussi différents que la ville traditionnelle et la nouvelle réalité métropolitaine, où : la connexion aux réseaux de transport compte d’avantage que la contigüité au front bâti les cycles d’investissement du capital immobilier suivent également des logiques qui n’étaient pas présentes dans la ville traditionnelle. son l’intérêt se focalise sur la description des formes urbaines, et ne peut être un instrument de leurs réalisation : elle s’inscrit dans une étude de contexte et non dans un projet urbain. 21

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