Examen 2 Théorie de la personnalité PDF

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This document is a course outline for a personality theory exam. It discusses various aspects of personality evaluation including objective and projective tests, and models from different theoretical perspectives. The summary also covers topics such as Kernberg and Young's models, the DSM-5 (alternative) model, and the ICD-11 along with the HiTOP. There's detail on understanding why personality is evaluated and what it measures.

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[EXAMEN 2 THÉORIE DE LA PERSONNALITÉ] Table des matières {#table-des-matières.En-ttedetabledesmatires} ================== [[COURS 7 : L'ÉVALUATION DE LA PERSONNALITÉ] 2](#cours-7-l%C3%A9valuation-de-la-personnalit%C3%A9) [[**Introduction** :] 2](#introduction) [**[Mesure de la personnalité]** 3]...

[EXAMEN 2 THÉORIE DE LA PERSONNALITÉ] Table des matières {#table-des-matières.En-ttedetabledesmatires} ================== [[COURS 7 : L'ÉVALUATION DE LA PERSONNALITÉ] 2](#cours-7-l%C3%A9valuation-de-la-personnalit%C3%A9) [[**Introduction** :] 2](#introduction) [**[Mesure de la personnalité]** 3](#mesure-de-la-personnalit%C3%A9) [[Pourquoi évalue-t-on?] 4](#pourquoi-%C3%A9value-t-on) [**[Personnalité normale et pathologique]** 5](#personnalit%C3%A9-normale-et-pathologique) [**[Tests « objectifs »]** 6](#tests-objectifs) [**[Tests projectifs]** 7](#tests-projectifs) [[COURS 8 : MODÈLES CONTEMPORAINS I : LE MODÈLE DE KERNBERG ET LE MODÈLE DES SCHÉMAS] 8](#cours-8-mod%C3%A8les-contemporains-i-le-mod%C3%A8le-de-kernberg-et-le-mod%C3%A8le-des-sch%C3%A9mas) [[**Introduction** :] 8](#introduction-1) [[**Otto Kernberg** :] 9](#otto-kernberg) [[La « construction » des relations d'objet] 10](#la-construction-des-relations-dobjet) [[Éléments/structures qui composent et servent à distinguer les organisations de la personnalité :] 12](#%C3%A9l%C3%A9mentsstructures-qui-composent-et-servent-%C3%A0-distinguer-les-organisations-de-la-personnalit%C3%A9) [[**L'identité **:] 12](#lidentit%C3%A9) [[**Les défenses** :] 13](#les-d%C3%A9fenses) [[**La qualité des relations d'objet** :] 14](#la-qualit%C3%A9-des-relations-dobjet) [[**Le fonctionnement moral** :] 14](#le-fonctionnement-moral) [[**L'épreuve de la réalité** :] 15](#l%C3%A9preuve-de-la-r%C3%A9alit%C3%A9) [[**La rigidité de la personnalité** :] 15](#la-rigidit%C3%A9-de-la-personnalit%C3%A9) [[**Niveaux d'organisation** :] 16](#niveaux-dorganisation) [[ORGANISATION NÉVROTIQUE :] 16](#organisation-n%C3%A9vrotique) [[ORGANISATION BORDELINE DE « HAUT-NIVEAU » :] 17](#organisation-bordeline-de-haut-niveau) [[ORGANISATION BORDELINE « BAS-NIVEAU » : ALL DRESSED] 18](#organisation-bordeline-bas-niveau-all-dressed) [**[Kernberg, niveau d'organisation de la personnalité (QUANTITATIF VS QUALITATIF)]** 19](#kernberg-niveau-dorganisation-de-la-personnalit%C3%A9-quantitatif-vs-qualitatif) [[**Jeffrey Young** :] 19](#jeffrey-young) [**[Qu'est-ce qu'un « schéma »?]** 20](#quest-ce-quun-sch%C3%A9ma) [[**Quatre types d'expériences menant à l'élaboration des SPI** :] 21](#quatre-types-dexp%C3%A9riences-menant-%C3%A0-l%C3%A9laboration-des-spi) [**[Young dénombre 18 SPI de base, divisés en cinq domaines]** 21](#young-d%C3%A9nombre-18-spi-de-base-divis%C3%A9s-en-cinq-domaines) [[COURS 9 : MODÈLES CONTEMPORAINS II : LE MODÈLE ALTERNATIF DU DSM-5, LE MODÈLE DE L'ICD-11 ET LE HITOP] 28](#cours-9-mod%C3%A8les-contemporains-ii-le-mod%C3%A8le-alternatif-du-dsm-5-le-mod%C3%A8le-de-licd-11-et-le-hitop) [[**Introduction** :] 28](#introduction-2) [**[DSM-5 (alt.)]** 28](#dsm-5-alt.) [[Bref historique] 28](#bref-historique) [[Sept critères généraux :] 30](#sept-crit%C3%A8res-g%C3%A9n%C3%A9raux) [[Critère A (altération du fonctionnement)] 30](#crit%C3%A8re-a-alt%C3%A9ration-du-fonctionnement) [[Critère B (traits pathologiques)] 31](#crit%C3%A8re-b-traits-pathologiques) [[**Introduction** :] 37](#introduction-3) [**[DSM-5 : TP]** 37](#dsm-5-tp) [[Notion de dysfonction] 37](#notion-de-dysfonction) [[Aspects :] 37](#aspects) [[Les six « catégories » du MATP :] 39](#les-six-cat%C3%A9gories-du-matp) [**[ICD-11]** 41](#icd-11) [**[HiTOP]** 42](#hitop) [COURS 7 : L'ÉVALUATION DE LA PERSONNALITÉ] ======================================================= **Introduction** : ------------------ L'expression « test de personnalité » fait partie -- à tort ou à raison -- du langage populaire depuis déjà un bon bout de temps. Pour quelles raisons? Pourquoi cet élément de l'univers psychologique, comme certains autres avant et après lui, a-t-il fait irruption dans le langage commun? Pourquoi fascine-t-il? Au-delà de ces questionnements, pourquoi mesure-t-on la personnalité et, surtout, ***que mesure-t-on*** lorsque l'on « mesure » la personnalité? - Fascination dans la culture populaire de mesurer/évaluer sa personnalité (qui suis-je?). - Ce qui sort de la recherche et qui va dans la culture populaire = très sélectif. - Pourquoi les tests de personnalité en font partie/a été intégré à la culture populaire? - Est-ce que la vie sans test de personnalité t'apprend qui tu es? Est-ce que l'humain est naturellement curieux de lui-même mais en privé? - Quelqu'un qui est trop curieux par rapport à elle-même = on la trouve égocentrique. - Curiosité qu'on a pour nous-mêmes = on vit dans un paradoxe : on vit dans une culture qui nous dit de s'intéresser nous-même, mais qui nous blâme de le faire en même temps (connais-toi toi-même, mais parles en pas trop). - Test de personnalité = tu en apprends sur toi, mais en cachette! Curiosité qu'on a envers nous = très explicatif de pourquoi ça été transféré dans la culture populaire. - On peut capitaliser sur cette information (\$) : - Ce n'est pas gratuit les revues avec les TP. - En PTO, les tests de personnalité sont très chers (copyright) pour connaître le développement potentiel de l'entreprise. - = Il y a quelque chose de pervers de capitaliser sur la curiosité naturelle d'en apprendre sur soi. - Approbation et comparaison : les tests de personnalités ont souvent des moyennes affichées en dessous des résultats = besoin de se comparer à nos semblables. Un des véhicules les plus puissants dans la création de l'identité humaine : se comparer. - Exemple de PsychoMédia : test de personnalité qui copie et vole des tests. - C'est une façon de se questionner de façon plus objective... Parfois l'entourage peut nous donner une opinion subjective de notre personnalité et ce n'est pas toujours ce qu'on cherche. - Objectivité : faut la remettre en question (surtout en psycho, n'existe pas quelque chose de 100% objectif). Ça devient une béquille « objective » de comment et pourquoi on se comporte d'une certaine façon. - Échelle de personnalité qui devienne des tests de désirabilité sociale! Certaines questions qui sont présentes pour évaluer si la personne a répondu de façon honnête. À quoi ça sert ces mesures-là? Si je sais que c'est une évaluation de personnalité pour une future carrière = possible de changer nos réponses pour plaire = désirabilité sociale - Test de personnalité = sécurisant, beaucoup de personnes qui sont tentées d'y aller (facile, rapide, accessible). P.ex. répond à mes 20 questions et je te dirai tu es qui (psycho pop). Très attrayant. - Les tests de personnalité permettent de répondre à des promesses qu'a faite la psychologie. **Mesure de la personnalité** ----------------------------- La « mesure » ou l'évaluation de la personnalité a beaucoup changé au fil des époques, mais le cadre général qui entoure cette pratique, lui, est demeuré très similaire. Il est formé de questions simples qui aident à solidifier la pratique évaluative de la personnalité : - À quoi ça sert d'évaluer/mesurer la personnalité? - = Beaucoup plus simple et précis (comme un stéthoscope chez le médecine) - = Pour pouvoir recommander un traitement par la suite. - = C'est une frange plus théorique pour seulement mesurer la personnalité. 2 équipes : Il y a une partie qui se fout de savoir comment on utilise le stéthoscope (comment on mesure la personnalité) et une autre partie qui veut savoir à quoi sert le stéthoscope (pourquoi on l'utilise, qu'est-ce que ça fait?). - Mesurer/évaluer la personnalité = plus la même chose qu'il y a 100 ans. - Maintenant : domaine d'évaluation de la personnalité = devient plus carré dans les dernières années, isoler la personnalité autour du moins de variables possibles = chercher le facteur p (personnalité) = réduire à 1 facteur. Personnalité sur une échelle de 1 à 10 et déterminer facteur p et on associe un chiffre à ton fonctionnement de ta personnalité. Devient très mathématique et réducteur. On rend l'évaluation réductrice et numérique à 1,2 ou 3 chiffres. - VS avant : évaluation de la personnalité : riche, descriptif, profond, trouver des éléments cachés. - 4 questions encore importantes à ce jour, nécessaires, encore pareil d'il y a 100 ans. - Quel est le but de l'évaluation? Pourquoi évalue-t-on la personnalité de cet individu? - Question la plus importante : Pourquoi on est en train d'évaluer la personnalité de l'individu devant nous? - Il ne faut pas multiplier les gestes/actions pour rien, on doit définir pourquoi on pose le geste qu'on veut faire. Logique, clair, rationnel, objectif clair du geste posé. - Ça peut être très long d'évaluer une personne (3-4 séances de 50 minutes). - Pendant qu'on évalue, on n'est pas en train de la traiter! Surtout au privé = très cher et listes d'attente sont longues. - En tant que professionnel ça fait du sens, mais il faut être en mesure de comprendre pourquoi on fait ça. Si fait du sens pour nous, ça en fera pour le patient. - Soupçonne-t-on la présence d'un problème de santé mentale? - Présence de problème de santé mentale? Possible qu'on en soupçonne ou pas. - Le choix de la méthode évaluative va être choisi selon si on pense qu'il y a présence ou absence soupçonnée. Choix d'outils va être influence par présence ou absence d'un problème de santé mentale. - En clinique privée, parfois 3-4 rencontres d'évaluation et on peut ajuster le parcours évaluatif en fonction des évaluations précédentes. Permet de réévaluer si la personne a un problème de santé mentale (permet flexibilité, meilleure adaptation). - NÉO, HEXACO = Test de personnalité qui mesure personnalité normale (mais si scores extrêmes = peut-être présence de pathologies). - Avons-nous accès à d'autres sources d'information que la personne elle-même? - La personne peut nous bullshit, nous mentir. - Test « IR » / « informant report » : version modifiée qui est associé à un test qu'on fait passer à une autre personne (parent, sœur, frère, amis). = Rattaché à un outil principal, mais va nous donner de l'information supplémentaire pour qu'on puisse le comparer à la version originale. - C'est plus rare, pas toujours accès à ces sources d'informations (pas donner accès à leur entourage). Tests qui ont des IR = très rare. - Sur quelle base / tradition théorique nous reposons-nous pour comprendre la personnalité? - Sur quelle base théorique on repose pour comprendre la personnalité? - Si pour nous la personnalité ne fait pas de sens et que ça ne fonctionne pas d'une telle façon, les tests créés pour cela ne feront pas de sens pour nous. - Quelle est notre croyance face au fonctionnement de la personnalité, notre « préférence » théorique = va influencer comment on va évaluer la personne, avec quels outils. ### [Pourquoi évalue-t-on?] - Pour guider l'action clinique (prise de décisions, choix de traitement, etc.) - Pour savoir quoi faire avec la personne en avant de nous, on ne veut pas intervenir n'importe comment. - Cibler spécifiquement ce qui cloche. Pourquoi on utiliserait certains outils? Pour guider l'action clinique. - Copier ça au médecin : le médecin fait des tests pour savoir ce qui est brisé/cassé. Si c'est mon bras = il ne va pas me plâtrer le corps au complet, seulement mon bras. - Nous apprenons donc qu'est-ce qui est dysfonctionnel spécifiquement. - Avec les mesures obtenues = travailler sur qu'est-ce qui ne fonctionne pas spécifiquement. - Dans les phases initiales d'un traitement - Souvent au début, pour savoir quoi évaluer, quoi attaquer, et ce, de façon évaluative. - De façon évolutive dans le cadre d'un traitement à moyen ou long terme - Peut aussi être fait en cours de route (2-3 ans plus tard) pour voir si les traits extrêmes/dysfonctionnels sont encore à ce niveau ou il y a eu un changement? - Pour développer les connaissances sur le fonctionnement de la personnalité - Anciens modèles (avant mi-session) et nouveaux modèles (après mi-session) en recherche. - Modèles de personnalité viennent de gros parcours de recherche en général : à l'intérieur des grands cadres (psychodynamique, traits, etc.) on vient y trouver des liens entre la personnalité et d'autres sphères connexes. - Ex. recherche qui nous apprend que les personnes avec personnalité limite = plus susceptible abandonner traitement thérapeutique. - Pour décrire la personnalité d'un individu - Pour décrire la personnalité : pas nécessairement pour guider, pour guérir. - Dans un contexte professionnel - Dans certains contextes, seulement pour apprendre à connaître la personne. Ex. PTO : choisir un candidat parmi plusieurs autres à l'aide d'une évaluation de la personnalité (tests). - Dans une démarche psychothérapeutique ou un cheminement personnel connexe - En clinique, certaines personnes qui veulent des tests, mais pas parce que la personne ne va pas bien, mais parce qu'elle veut aller très bien. Mieux se connaître, trouver les portions inconnues de ma personne pour reconnaître ses besoins = aller encore mieux (sans cibler quelque chose à guérir). - Dans un contexte d'évaluation psycho-légale. **Personnalité normale et pathologique** ---------------------------------------- La façon dont l'évaluation de la personnalité est effectuée ne sera pas la même dépendant du contexte dans lequel ladite évaluation est conduite. Outre le secteur de pratique (p. ex., l'évaluation de la personnalité dans un processus de sélection d'un candidat pour l'obtention d'un poste dans une entreprise), le professionnel qui conduit l'évaluation (psychologue, psychiatre, conseiller en orientation, etc.), et les raisons mentionnées précédemment, le soupçon de la présence d'un problématique de santé mentale au niveau de la personnalité exercera une grande influence sur le processus évaluatif. **Autrement dit, l'évaluation de la personnalité dite « normale » ne s'effectue pas toujours de la même façon que l'évaluation de la personnalité dire pathologique.** - Possible d'évaluer normalement une personne et de se rendre compte que la personne a plusieurs problèmes de santé mentale = on s'ajuste, rajoute des tests, regarde plus les pathologies. - Il faut être transparent, honnête et clair avec la personne! Lui expliquer que les premiers tests ont montré des traits aux extrêmes. Dès qu'il y a un enjeu de pathologie, il faut faire attention d'être transparent avec la personne. Très épineux, surtout si la personne ne venait pas pour se faire diagnostiquer une pathologie, ne savait pas qu'elle n'allait pas bien. - Sur le terrain, dans la recherche, il faut le tester sur la population (personne malade et personne en santé = test discriminant = fonctionne bien?). - Si on utilise un outil pour les pathologies, est-ce nécessaire d'évaluer des personnes déjà considérées comme malade (p.ex. hôpital psychiatrique) = non. - Utiliser test pathologique VS test normal = selon ce qu'on veut trouver. **Tests « objectifs »** ----------------------- Plusieurs outils d'évaluation de la personnalité se targuent d'être des mesures « objectives » de mesure de la personnalité. Il serait possible d'avoir de longues discussions sur le concept de l'objectivité dans l'évaluation psychologique, mais ce que ces tests *cherchent* à mesurer, essentiellement, sont les éléments constitutifs de la **structure** et des **processus** associés à la personnalité selon une ou plusieurs des conceptions théoriques présentement acceptées dans le domaine de la psychologie. - Tests objectifs : objectivité pure, absolue = n'existe pas. Une mesure de personnalité, ce n'est pas une prise de sang. On essaye de se faire croire qu'on est des scientifiques, mais pas même genre d'objectivité. - La mesure de la personnalité c'est une image de ce qu'on pense et qu'on accepte de ce qu'est la personnalité, on se rapproche le plus possible de la vérité, mais on ne pourrait pas savoir à 100% comment elle se forme = hypothèses. - Mesures « objectives » : pas nécessairement mauvaises, ce que dit le test = pas une vérité absolue, faut comprendre que c'est une information qui est fournie d'une compréhension scientifiquement élaborée, humaine et erronée. - C'est une science molle, mais nous donne quand même de l'information très pertinente et intéressante. Ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas aussi objectifs qu'on le pense, qu'ils ne sont pas utiles, ils nous permettent de nous décrire, nous comprendre. Un bon exemple de test se voulant objectif dont il a déjà été question dans le cadre de notre cours serait le **NEO-PI-R**, un inventaire de personnalité visant à décrire la personnalité normale basé sur les structures de personnalité nommées « traits de personnalité ». Tout autre test associé au paradigme théorique des trait mesure / évalue également les traits comme structure de la personnalité. - Exemples : NEO-PI-R, MMPI, MCMI, PAI. Certains tests de personnalité qui tombent dans cette catégorie : - Personality Assessment Inventory (PAI) - Minnesota Multiphasic Personality Inventory (MMPI) - Millon Clinical Multiaxial Inventory (MCMI) - Structured Clinical Interview for DSM (SCID) - Personality Inventory for DSM-5 (PID-5) **Tests projectifs** -------------------- Les tests dits « projectifs », ancrés dans la tradition psychanalytique, ont été conçus dans le but de sonder les profondeurs de l'inconscient et de passer outre les barrières défensives de la conscience. Bien qu'utilisés par de nombreux professionnels et ayant fait l'objet d'investigations scientifiques sérieux, ces outils sont encore aujourd'hui très critiqués à l'extérieur des cercles psychodynamiques. - D'origine psychanalytique classique. - Pas moins valide, malgré qu'ils sont moins objectifs. - On remarque certains défauts, mais aussi des qualités. - Leur utilisation est très difficile : demande des formations très poussées et beaucoup de pratique. Si pas d'intérêt marqué pour ce genre de tests-là = très difficile. Le **Rorschach** est un test basé sur le principe d'association libre en psychanalyse classique. Dix planches de « taches d'encre » sont présentées à la personne qui passe le test. L'investigateur interroge en premier lieu la personne sur ses impressions de ce qui est représenté sur les taches d'encre, et ensuite sur comment la personne en est arrivée là. Les interprétations subséquentes ne sont pas subjectives. Deux systèmes de cotation sont populaires : le système Exner et le R-PAS. - Test de Rorschach : dessin de tâches d'encre et la personne doit projeter sur la planche des pensées et des émotions qui seraient contenu dans l'inconscient. - 1^er^ test : on passe toutes les planches, on dit ce qu'on voit. - 2^ème^ test : on repasse les mêmes planches, la personne doit expliciter ce qu'elle voit, quoi et où. Plusieurs systèmes de cotations qui existent. - Exner = plus important, plus épais, complexe, structurée, code très spécifique pour chaque planche. On doit tout codifier (texture, forme, trous, etc.). - R-PAS : moins populaire, mais méthode aussi balisée/structurée. Le **Thematic Apperception Test**, ou **TAT**, consiste quant à lui en une série de planches où sont représentées des personnages dans des situations ambiguës, mais chargées émotivement et chargées socialement. La personne qui passe le test doit raconter à l'investigateur : - Ce qui se passe sur l'image. - Les pensées et émotions des personnages. - Les événements qui ont mené à la situation. - Comment va se résoudre la situation. - C'est quoi la suite de l'histoire, c'est quoi le dénouement, comment ça se termine (au niveau cognitif et affectif) pour les personnages? L'interprétation du TAT peut être entièrement basée sur le jugement et l'expérience clinique, mais des outils de cotation comme le SCORS existent également. - TAT : un peu plus lousse, abstrait, illustre des personnages dans des situation ambiguës qu'on peut interpréter. - En moyenne un vingtaine de planches (+ou- et on peut choisir certaines planches dépendant de la personne qui fait passer le test et la personne qui se fait tester). - But = faire émerger du contenu inconscient qui n'aurait pas d'opportunité de sortir s'il n'y avait pas de porte de sortie douce. - On pense que la personne va projeter ses propres angoisses, ses pensées, ses conflits émotions, ses émotions sur l'image. Comme si une pression de l'inconscient est projetée et le thérapeute l'interprète selon les cotes. - Peut apporter de l'information utile sur la personne. [COURS 8 : MODÈLES CONTEMPORAINS I : LE MODÈLE DE KERNBERG ET LE MODÈLE DES SCHÉMAS] ================================================================================================ **Introduction** : ------------------ L'étude contemporaine de la personnalité s'effectue sous le signe de l'**intégration**. Rares sont les approches modernes qui ne sont pas minimalement inspirées par plus d'une tradition théorique classique. Au fil du temps, les théoriciens de la personnalité se sont davantage intéressés à rendre leurs théories plus complètes, plus opérationnalisées, plus applicables, sans préoccupation pour les dogmes rigides du passé. - **Modèles qui sont intégratifs** : modèles qui viennent prendre de façon informé et empirique des aspects et des éléments qui viennent de d'autres familles théoriques pour améliorer leur modèle (+ Young que Kernberg). - **Approche éclectique** : auteurs qui ramassent plusieurs idées, concepts qui viennent de différentes écoles de pensées/familles théoriques. - Comprend la personne et la psychologie en mélangeant plusieurs approches. - Problème : aucun empirisme, aucune science, fait au pif. Très « hippie », seul rationnel nécessaire pour justifier l'assemblage de multiples familles théoriques (prendre des morceaux de modèle différents, mettre ensemble et dire que pour moi ça fit). = ça ne fonctionne pas! - Bonne idée de mélanger différentes familles théoriques, mais pas n'importe comment (faut les choisir, être sélectif, justifier notre choix, démontrer comment elle décrit mieux la personnalité). Bien que le premier modèle abordé dans le cours d'aujourd'hui -- le modèle de Kernberg -- soit la représentation moderne d'un modèle très campé dans la tradition psychodynamique, il demeure un modèle qui brise avec l'orthodoxie freudienne pour s'ouvrir sur des considérations plus pratiques qui en feront un des modèles les plus influents en psychologie. Il fera d'ailleurs des vagues jusqu'aux berges des cognitivistes, influençant notamment Jeffrey Young, qui est à l'origine du modèle des schémas qui sera présenté dans la deuxième portion de la séance. - **Kernberg = modèle contemporain psychodynamique** - Kernberg dépasse les limites (comparativement à Freud, qui était carré), application plus concrète, qu'on peut opérationnaliser, plus clinique = mettre un modèle à jour et applicable ici et maintenant. - **Young : modèle des schémas (+ TCC)** - Importance de son modèle = est-ce que ça aide les gens ayant un TP? Est-ce que ça marche, est-ce que ça soigne? Trouver les meilleurs morceaux, ingrédients pour qu'il fit ensemble afin de donner le meilleur traitement possible au patient. Beaucoup de temps et efforts pour trouver la recette (pas juste prendre n'importe quel morceau ensemble), quelle proportion et quels morceaux fonctionnent ensemble? **Otto Kernberg** : ------------------- - Explique la personnalité comme fonctionnant sur la base **d'objets internalisés**; ceux-ci seraient les « blocs de base » de la formation de structures psychologiques plus évoluées (ex.: l'identité, la conscience). - Accorde de l'importance, entre autres, aux concepts de rigidité de la personnalité, d'identité et de fonctionnement moral pour comprendre la structuration chez un individu. - Tout repose sur notion d'objet internalisé (OI). - OI = représentation très abstraite et imagée d'un objet qui se retrouve dans notre environnement. Objet = au sens large (peut être une personne) et une relation d'objet = ensemble qui inclue une représentation mentale de nous-même et de cette autre personne. C'est souvent de nature émotive/affect. - Comment je me vois dans cette relation, comme je vois mon conjoint et l'affect entre les 2. Si je conscientise que j'ai une bonne relation pleine d'amour avec ma conjointe, c'est ce que j'ai dans ma conscience, ce n'est pas ce qui vient influencer comment je suis. - Modèle psychodynamique (présent = peu d'influence, plus le passé), surtout influencé par une image de soi qui vient du passé et une image de l'autre qui vient aussi du passé. ### [La « construction » des relations d'objet] - Débute dans l'enfance; - Internalisées à partir du monde extérieur; - Deviennent avec le temps des mots d'entrée en relation; des « patterns » de base qui sont appris et se répètent; - La lien affectif qui unit les représentations de soi et de l'objet : « la relation ». - Débute dans l'enfance, internalisé avec le monde extérieur, devient modèle, patron, maquette. Le lien affectif (affect) unit les 2 représentations (de soi et de l'objet). - Rappel MOI : attachement au jeune âge influence relation à l'âge adulte. Influence comment je vais agir dans mes relations. Je bâtis mes relations sur ce que je vois et ce que c'est une relation amoureuse selon moi. - On peut le voir comme une maquette avec les relations (avec autrui) et moi en relation (avec objet), ça s'emboîte et se développe avec expériences. - Au fur et à mesure que je vis des expériences je développe des niveaux hiérarchiques (p.ex. enfant en relation avec parent, les expériences se précisent = nouveau modèle de moi en relation avec un amoureux = nouvelle maquette). La base demeure, donc si une personne a un style d'attachement désorganisé, il sera présent chaque fois que la personne entrera dans une relation. Les choses de base ne changent pas. On peut réussir à s'y adapter, on ne peut pas revenir en arrière pour changer. - Possible de conscientiser les pensées, émotions et comportements, mais comprendre leur origine, d'où ils viennent = plus difficile. Inconscient qui pousse la personne à se comporter d'une certaine façon (malgré que ça leur nuit), m'influence au-delà de ma conscience. - Ce qui uni la représentation de soi et la représentation de l'autre = Affect : c'est ce qui explique que ces 2 représentations mentales sont liées l'une à l'autre. - Les premiers affects : peut se créer des affects problématiques, p.ex. : quand cet objet s'approche de moi je suis stressée et quand il s'en va je me sens mieux (si c'est la figure parentale = problématique). En relation amoureuse plus tard, l'affect va rester et je vais tout faire pour la repousser, la mettre à distance psychologique. - Comprendre ce qui se passe entre les 2 représentations mentales, comprendre l'affect créé par le OI, notre pattern, maquette. - P.ex. : représentation interne d'autorité. Comment je me place, je place l'autre et comment je le symbolise dans ma tête. Influence comment je pense, je me sens et j'agis. Un affect avec une figure d'autorité qui s'est mal déroulé et je projette cela dans ma relation avec mes profs. - Ça peut être complètement différent pour chaque personne, « éveiller » une maquette différente, un OI différent. - ![](media/image8.png)Relation d'objet (inconscient) (synonyme : maquette, objets internalisés) = comment on les observe? = à travers (conscient) nos comportements, pensées et émotions. L'inconscient vient affecter notre conscient. - Permet de départager les gens selon des niveaux d'organisation (3 pathologies). - Personnalité pathologique (psychodynamique, plus marginal, inclue trouble de personnalité mais c'est plus général en termes de personnalités qui vont mal) VS trouble de personnalité (DSM). - Représentation graphique de comment les différents TP sont classifiés selon Kernberg. Celui-ci nous donne une idée de comment chaque trouble se positionne sur certains axes. - 1\. Introverti, extraverti - 2\. Sévérité (bas-niveau = malade/haut-niveau = plus santé). - À retenir : comprendre qu'il est possible de classifier les TP du DSM dans le modèle de Kernberg. On ne verra pas en classe la personnalité normale (serait en haut de névrotique dans le graphique) et personnalité psychotique. - Modèle de Kernberg s'intéresse à la personnalité qui ne va pas bien. ### [Éléments/structures qui composent et servent à distinguer les organisations de la personnalité] : - Permet de distinguer les organisations de la personnalité (les morceaux du modèle de Kernberg, similairement au morceaux du Ça, Moi, Surmoi chez Freud). - L'identité - Les défenses (ou, plus spécifiquement, leur niveau de maturité) - La qualité des relations d'objet - Le fonctionnement moral - L'épreuve de la réalité - L'agressivité\*(moins présent) - La rigidité de la personnalité\*\*(nouveau dans le modèle) - Font échos à ce qu'on a vu en psychodynamique avec Freud. P.ex. fonction morale (terme de Kernberg, plus claire, réfère à l'idée directement, pas de jargon spécial, facilement opérationnaliser), = Surmoi (terme qui ne veut rien dire, inventé par Freud). On s'éloigne de la psychanalyse « religieuse » de Freud. ### **L'identité **: Ce construit fait figure de **pierre angulaire** de la théorie des relations d'objet en psychologie. L'identité fait référence au **sens subjectif de soi**, et également à l'expérience des pairs significatifs dans l'environnement. Chez une personne saine, l'identité est stable et intégrée; l'expérience de soi et des autres est complexe, bien différenciée, caractérisée par la subtilité et la profondeur, stable dans le temps, flexible et réaliste. C'est l'identité qui permet également de bien « lire » les autres, de pouvoir comprendre leur réalité interne. - La structure la plus importante, la pierre angulaire. C'est le sens subjectif de soi, qu'est-ce qui fait qu'on est nous-même et qu'on se sent nous-même, sens de l'identité qui fait qu'on est capable de se distinguer des autres = rend possible de dire je suis moi et tu es toi. - Si ça ne va pas bien avec l'identité, il y a des bonnes chances que ça n'aille pas bien pour les autres structures (et vice-versa), donne des indices sur tout le reste. - Si identité en santé = bien délimitée, riche, stable dans le temps et elle ne sera pas facilement influençable par les forces extérieures (peu importe ce qui se passe dans l'environnement, p.ex. crise, pas facilement dommageable), le sens subjectif de la personne va peu ou pas changer, elle reste elle-même. Elle n'est pas immuable, rigide, certaine possibilité de changement = de façon adaptative, quand c'est le temps, la bonne chose = elle va le faire de la bonne façon. Dans une forme plus pathologique, où l'identité est **« diffuse »**, on remarque une polarisation du sens de soi et des autres, ainsi qu'une instabilité dans la description du sens de soi. Celle-ci est très pauvre et peu détaillée, pouvant changer rapidement selon les situations. L'expérience subjective est fragmentée, et expose un manque de cohérence interne chez l'individu. - Identité qui ne va pas bien : **diffuse**. Exemple : la personne est faite de vapeur, on sait que c'est quelqu'un, mais ce n'est pas claire où la personne commence et où elle arrête, avec un peu de vent on peut la modifier. Facilement modifiable par les changements de l'environnement? Personne qui a de la difficulté à se délimiter elle-même, instable, à se décrire elle-même, peut changer de façon extrême très rapidement. Si on fait réaliser à la personne son inconstance = la personne utilise des mécanismes de défense. En thérapie, un psychologue ne laissera pas le mécanisme de défense l'emporter. Très sensible, mais aveugle face à leurs changements. - Exemple de la personne instable : femme victime de violence conjugale, TP, personnalité diffuse, instable, changeait de relations amoureuses souvent, souvent en relation avec des hommes violents, méconnaissable selon avec quel homme elle était, changement de personnalité drastique (apparence physique qui change, mais son discours aussi, identité au complet qui change, grandes distorsions cognitives en contredisant ce qu'elle était il n\'y a pas longtemps). Soi subjectif qui change. - Exemple de la personne avec une identité pauvre : homme qui soignait son apparence, arrive plusieurs fois en retard, car il n'était pas assez beau à son goût. Macho, obsédé par son apparence, refuse de sortir s'il n'était pas assez beau. Portait beaucoup de parfum. Portait beaucoup de bijoux. TP anti-social, traits narcissiques, collectait des dettes pour des motards, violence conjugale et violence envers ses enfants. Profondeur de l'homme en décrivant sa conjointe : « gros totons et fait bien à manger ». En se décrivant lui-même : il ne dit rien pendant 3-4 minutes quand on lui pose la question. Il ne sait pas quoi répondre. Seule réponse qu'il réussit à dire : se décrire physiquement. Identité pauvre : pas capable de dire une qualité, un défaut, un rôle qui lui appartient. Incapable de se décrire pour une personnalité diffuse. Instabilité pathologique. ### **Les défenses** : Les défenses -- ou mécanismes de défense -- sont les **réponses psychologiques automatiques** d'un individu lorsque confronté à un stresseur ou un conflit affectif. Elles protègent contre l'anxiété et la douleur associées à l'expression de relations d'objet conflictuelles. Pour un individu normal, les opérations défensives sont jugées comme étant « matures » : elles sont flexibles, adaptatives, et n'impliquent que peu ou pas de distorsions dans les réalités interne et externe chez cette personne. Chez une personnalité plus pathologique et affectée, les défenses sont plutôt inflexibles, rigides, mésadaptées et écartent davantage l'individu de sa réalité. - Réponses psychologiques immédiates, contenu inconscient désagréable qui menace de remonter à la conscience. - Personnalité en santé : s'en sert, mécanismes de défense utilisés sont matures (ex. refoulement), adaptés à la situation, variés avec un Moi fort, tolérer l'angoisse le plus possible. On s'en sert le moins souvent possible. - Pas en santé : mécanismes de défense surutilisés (toujours les mêmes) et immatures. ### **La qualité des relations d'objet** : La qualité des relations d'objet fait référence **à la compréhension qu'un individu a de la nature des relations interpersonnelles** et à sa capacité à établir et maintenir un attachement mutuel et intime avec autrui. Une personnalité saine serait en mesure d'apprécier et d'être préoccupée par les besoins des autres, indépendamment de ses propres besoins, ainsi que d'entretenir des relations enrichissantes basées sur un principe « donnant-donnant ». - À quel point la relation entre soi, affect, objet sont en santé? Maintenir une bonne relation sur le moyen et long terme. - Est-ce que les relations d'objet à l'interne (positive ou négative), nous permet d'avoir, à l'externe, des bonnes relations ou des mauvaises relations? - Est-ce qu'on est capable de se préoccuper des autres de façon saine et adéquate? Est-ce qu'on est capable de laisser les autres prendre soin de moi? = aimer et se laisser faire aimer. - Est-ce que je suis une personne exploitée ou exploitante? ### **Le fonctionnement moral** : Le fonctionnement moral fait référence au **système de valeurs et d'idéaux d'un individu**; sa « boussole morale ». Chez une personne saine, on remarque un investissement envers ces mêmes valeurs et idéaux; ils sont relativement constants, flexibles et pleinement intégrés dans le soi de ces personnes. À l'autre bout du continuum, une personne plus antisociale ou sévèrement narcissique serait caractérisée par l'absence de cette boussole morale, et marquée par une incapacité à ressentir des remords. - Système de valeurs et idéaux, dicte ce qui est bien et mal (au sens fondamental), comme le Surmoi. - Ils sont constants, intégrés, relativement flexibles malgré leur constance = capable de comprendre qu'il y a des principes logiques qui sou tendent ces principes moraux. - P.ex. : limite de vitesse, sous-entend la sécurité, évite les accidents (pas juste une limite pour le fun). - Interne VS externe : ça remonte à l'interdit de l'inceste lors du Complexe d'Œdipe, les parents doivent être une force morale externe qui dicte l'interdit, ensuite la moralité se développe autour/à partir de ça. Ensuite, le reste du fonctionnement moral vient de l'interne. Force morale prise de l'extérieur, ramener à l'intérieur et peut être modifiée. Fondamentalement moral, conséquences claires si règle est transgressée. - Fonctionnement moral trop lousse, sans guide, sans balise. P.ex. : l'interdit du meurtre ne serait pas grave. - Fonctionnement moral trop rigide : rien n'est permis, même si c'est propice de transgresser cette règle-là. P.ex. quelqu\'un menace de tuer un enfant et je peux tuer le criminel pour sauver l'enfant, est-ce que j'ai assez de flexibilité morale pour protéger l'enfant? ### **L'épreuve de la réalité** : Kernberg fait ici surtout référence, dans le cas d'individus organisés au niveau borderline, à une **épreuve de la réalité sociale**. Dans le cas de personnes gravement atteintes par une perte de stabilité dans ce domaine psychologique, on remarque une incapacité à lire les signaux sociaux, à comprendre les conventions sociales et à réagir avec tact dans un contexte relationnel. Les gens sains et organisés au niveau névrotique n'auraient pas ce genre de difficultés et seraient bien connectés à leur environnement. Au niveau psychotique, on parle évidemment de distorsions dans la perception même de la réalité manifeste. - Objective : plus classique, en contact avec la réalité telle qu'on la voit avec nos 5 sens, le fait d'avoir ou pas des hallucinations visuelles/auditives, des symptômes de psychose. - Sociale : tout ce qui est détection, habileté à remarquer et comprendre les signes sociaux. Comprendre quand une personne se moque de nous ou quand elle est intéressée par ce qu'on dit. - Si la personnalité est malade, compréhension distortionnée et interprète mal les signes sociaux qui nous sont envoyés. Difficulté de saisir les subtilités (humour, sarcasme, ironie). C'est la première à partir : bordeline haut niveau possède encore bonne habileté), bordeline bas niveau (plus difficile), neurotique (très difficile, même pour l'épreuve de la réalité objective). ### **La rigidité de la personnalité** : La personnalité devient plus pathologique -- ayant une tendance vers le trouble de personnalité -- lorsque les traits qui la composent deviennent plus rigides et extrêmes. Par traits rigides, on entend qu'un individu est **incapable de modifier son** **comportement** même lorsqu'il désire consciemment le faire et / ou que la situation dans laquelle il se trouve demande une certaine adaptation. Plus cette rigidité s'installe et devient extrême, plus le fonctionnement de la personne est affecté de manière profonde et globale. - Structure particulière, vient teinter plusieurs des autres structures (identité, moral, défenses). - À quel point on est capable de modifier notre façon de se sentir, se comporter et de penser selon le contexte, selon ce qui est adaptatif de faire dans ce contexte. - Indicateur de santé mental et de pathologies. On s'adapte selon le contexte, p.ex. funérailles VS temps de jouer. - Si personnalité rigide : pensées, émotions et comportements ne s'adaptent pas, et ce, même si on veut consciemment le faire = signe de pathologie. - Si personnalité flexible = pensées, émotions et comportements s'adaptent selon contexte. La pathologie est alors considérée comme étant plus sévère et penchant vers les niveaux inférieurs d'organisation. Aux extrêmes, non seulement les traits sont rigides, mais également **grossièrement contradictoires**. Lorsque cette rigidité pathologique affecte significativement, constamment et de manière chronique le fonctionnement quotidien d'un individu, causant d'importantes souffrances pour soi-même et autrui, on parle d'un trouble de la personnalité. - Aux extrêmes des continuum de la rigidité de la personnalité = devient contradictoire. P.ex. : quelqu\'un qui a un TP, fait une énorme crise lors des funérailles en disant qu'il aimait la personne, mais il danse nue sur le buffet, lol. **Niveaux d'organisation** : ---------------------------- - Chaque structure prend une forme particulière. Voir graphique. But : comprendre les niveaux d'organisation et la sévérité des pathologies sans tout savoir par cœur. - Personnalité qui va bien = peu d'angoisse, bon mécanismes de défense ### ORGANISATION NÉVROTIQUE : - Identité : consolidée; - Organisation névrotique : la personne va être saine, personnalité bien intégré, consolidé, passe sous le radar initialement, subtil, ne semble pas avoir TP, motif principal ne sera pas TP ou d'ordre relationnel (autre chose). - Identité est bin consolidée, donne une bonne description de soi, dire ce qu'ils aiment et ce qu'ils n'aiment pas. - Surtout dérangeant pour eux-mêmes (pas les autres). - Défenses : basées sur le refoulement; - Mécanisme de défense utilisé = refoulement (mais utilise plus souvent que personnalité normale), leur Moi est un peu plus faible, ressent plus d'angoisse. - Plus matures et meilleurs que ceux utilisés par bordeline. - Sac de l'inconscient peut être plus lourd que la moyenne - Relations d'objet : profondes et réciproques; - Relation d'objet : profonde, réciproque, bonne relation (amoureuse, amitié, familiale), bonnes représentations de soi et des autres. - Capable d'intimité. - Fonctionnement moral : internalisé et rigide; - Fonctionnement moral : ne va pas bien. - Des gens qui vont avoir un fonctionnement moral rigide, vont écouter de façon massive, les règles, lois provenant de source externe = sonnent fort en eux, leur rappel leur fonctionnement moral, petite police dans leur tête qu'ils ont des règles à suivre, se crée leur propre système de règles auquel ils ne peuvent pas dévier. - Inclue un plan de vie, p.ex. je dois avoir un diplôme, un conjoint, des enfants, etc. (pas de grosses conséquences morales, mais des conséquences de nature névrotique, pas le bien ou le mal, mais être une bonne personne, vivre une bonne vie = important pour eux). Pas juste éviter la punition, suivre le plan de vie sur ce que j'avais définit auparavant. - Leur façon de vivre est rigide. C'est internalisé. - Ressurgis dans leur conflit interne entre le bien et le mal, les désirs et les envies. - Reçoivent des signaux qui leur dit qu'un changement pourrait être bien, mais ils sont incapables de mettre en place ces adaptations, et ce, même s'ils le désirent (quelque chose qui les retient, qui les empêchent de faire ces ajustements). « Je sais que je devrais faire X, mais j'en suis incapable, je l'ai quand même fait. » = discours très présent chez ces personnes. - Ils se considèrent souvent comme leurs propres ennemis. - Règles très rigides non reliées à la moralité et règles morales du bien et du mal = les gardent dans des pattern de non-contrôle. - Plus facile de combattre leur rigidité, car c'est possible qu'ils en deviennent conscients. - Épreuve de la réalité : intacte et stable; - Épreuve de la réalité objective et stable : va bien. - Rigidité : légère à modérée. - Rigidité : ne va pas bien. ### ORGANISATION BORDELINE DE « HAUT-NIVEAU » : - Identité : diffuse; - Problématique, diffuse, pas claire qui ils sont (difficulté à se décrire), pas aussi pire que les BN, mais quand même diffus. Mais ils sont capables si on les pousse (mais pauvres, en surface). - Description des autres aussi est difficile. - Défenses : basées sur le refoulement et le clivage; - Refoulement + un autre mécanisme très utilisé : clivage (pour tous les bordeline)= mécanisme préféré. - Clivage : prendre un objet et le séparer en deux (se fait souvent entre une partie toute bonne et une toute mauvaise). Quand un objet devient trop menaçant dans son ambiguïté, ça nous protège contre la complexité de voir quelqu\'un de gentil et méchant en même temps (besoin intelligence émotionnelle pour être fâché contre quelqu\'un en l'aimant), mais pour eux, c'est tout l'un ou tout l'autre. - Protège contre les zones grises, les subtilités des relations interpersonnelles. - Voit la vie comme tout blanc ou tout noir au lieu de de voir des tons de gris. - Aime mieux cliver l'autre personne (elle est toute mauvaise) au lieu de voir des nuances chez celle-ci, trop difficile de gérer les émotions complexes, plus facile d'apposer un rôle. - Le Moi très faible est incapable de tolérer l'amour? - P.ex. elle rentre en relation avec quelqu\'un, elle peut alterner rapidement entre l'idéalisation de l'autre et haine envers la personne (va agir en conséquence avec la personne). - 50/50 avec refoulement. - Pas autant que les BN, ils le font un peu. - Relations d'objet : certaines sont réciproques; - Quelques relations réciproques, mais très sélectif. - Souvent plus des relations d'exploitation (exploitants ou exploités) ou de surface. - Fonctionnement moral : inconsistant; - Osciller entre très lax, normal et très rigide. Parfois, font le bien et parfois le mal. - Inconsistant, chaotique, boussole parfois réglée et déréglée. - Épreuve de la réalité : intacte, avec certains déficits sociaux; - Épreuve de la réalité : intact (objective). - Quelques difficultés, p.ex. blagues quand ce n'est pas opportun, ne quitte pas le party, ne lit pas certains signaux = pas désagréable, mais remarquable (sociale). - Rigidité : extrême. - Rigidité : Extrême. Cette personne ne changera jamais sans l'aide d'un professionnel. - Commence à être dérangeant pour l'entourage. - P.ex. a l'impression d'être rien capable d'accomplir sans l'aide des autres. Préfère laisser la personne que changer si sa compagne n'est plus capable de toujours l'aider à tout faire. ### ORGANISATION BORDELINE « BAS-NIVEAU » : ALL DRESSED - Identité : très diffuse, pathologique; - Pathologique, très diffuse, problématique, intense difficulté se décrire et décrire les autres. - Changements peuvent être très rapides et causés par des trucs simples provenant de l'environnement (p.ex. un film) = profond, devient quelque chose de différent (humeur change très rapidement). - Vide dans leur identité qui peut être rempli ou vidé très rapidement. - Même quelqu\'un qui les connaît bien pourrait ne pas les reconnaître. - Souvent d'eux qu'on parle quand on dit le mot « bipolaire », mais les bipolaires changent 4x/année, là on parle des personnes qui changent potentiellement 4x en une conversation. - Niveau de dysfonction qui est difficile à saisir tellement c'est intense. - Défenses : basées sur le clivage; - Outil préféré = clivage. Clive beaucoup. - Idée de vivre une existence dans les extrêmes = normalité pour ces gens, fait partie de leur quotidien (blanc ou noir). - Relations d'objet : réponse aux besoins, exploitantes; - Exploitation (exploité ou exploitant), toujours quelque chose d'utilitaire. - Lien avec les modèles créés lors de l'enfance (relation objet), relations exploitantes vécues dans l'enfance, personnes qui se sont sentie utilisées, historique infantile avec des traumas complexes. - Fonctionnement moral : pathologique; - Aucune fonction morale, pathologique, narcissisme malin. - Épreuve de la réalité : intacte, déficits sociaux et états psychotiques transitionnels possibles; - Sociale = déficit sociaux majeurs, difficultés à saisir les signaux sociaux, les états émotionnels des autres. - Objective = quand il y a déclencheur (stress intense, abandon) = déclenchement des états psychotiques transitionnels possibles = déconnection avec la réalité objective. - Rigidité : très extrême. - Rigidité : Très extrême, dérangeant pour soi, pour les autres, **destructeurs.** La personne est consciente de la destruction (objets, mais aussi relations, emplois, maison). Très dysfonctionnel si pas suivie. P38, hospitalisation. **Kernberg, niveau d'organisation de la personnalité (QUANTITATIF VS QUALITATIF)** ---------------------------------------------------------------------------------- - Il existe un niveau normal de la personnalité : peu ou pas de troubles de santé mentale, toutes les caractéristiques vont bien, peu ou pas à risque de développer un TP. - Quand on descend de niveau (schéma), on augmente dans la gravité, la **sévérité (quantitatif) de la dysfonction et comment ça dysfonctionne (qualitatif)**. Elle dysfonctionne plus, mais en plus, elle fonctionne différemment = qualitatif et quantitatif. Plus malade, mais aussi malade différemment. - Aspect quantitatif c'est le niveau de dysfonction (fonctionnement au niveau relationnel, professionnel, le sens de soi, hygiène = tous des fonctions). On parle de degré de sévérité (est-ce qu'elle capable de se lever, se laver, aller au travail?) = fonction VS dysfonction. - Et comment elle le fait, de quelle façon ça se présente (qualitatif)? - HN : bonne relation, paraît moins - BN : pas de bonne relation, paraît plus - Psychotique **Jeffrey Young** : ------------------- Le modèle des schémas de Jeffrey Young est un excellent exemple d'une théorie moderne de la personnalité que l'on peut qualifier d'« intégrative » : elle emprunte de nombreux concepts venant d'autres approches. Ce modèle tente de ne pas être dogmatique et ne vise que **l'efficacité** **thérapeutique**. - Un des premiers modèles (années 90) qui vise l'efficacité thérapeutique (basé sur personnalité). - Rappel : modèle éclectique : prendre plusieurs morceaux de différents modèles, les mettre ensemble selon nos préférences et les utiliser pour former notre vision de l'être humain (empiriquement est-ce que ça fait du sens?). - Développe une nouvelle façon d'intervenir auprès des gens = modèles intégratifs (prouvé empiriquement, basé sur des données de recherche) = plus efficace quand je travaille en clinique. **Qu'est-ce qu'un « schéma »?** ------------------------------- « Une mémoire constituée de sensations corporelles, d'émotions, de cognitions, de tendances à l'action, et de souvenirs narratifs, ou du moins de narrations attribuées à notre histoire »; peuvent être positifs ou négatifs, adaptés ou non. **Le schéma influence la vie d'un individu en étant « activé ».** - Modèle basé sur l'idée que chaque personne se construit des schémas et qui ne fonctionnent pas bien dans le cas des TP (SPI). - Mémoire composée de plusieurs choses : cognitions, émotions, tendances à l'action, souvenirs narratifs (qui sont adaptés ou non) et sensations corporelles = 5 dimensions dans son schéma) = composent notre personnalité et influencent comment on se comporte, comment on pense et comment on se sent. - Plus un modèle TCC, pas d'inconscient. - Des schémas on en possède des tonnes, se construisent tout au long de notre développement : il y en a des positifs et des négatifs, certains qui font que s'adaptent mieux à notre environnement (avoir des bonnes relations, un travail, etc.) et des schémas qui sont inadaptés (dysfonctionnent). - Plus ils sont inadaptés et plus ils sont nombreux = plus c'est problématique. - Plus ce qui active le SPI est général = activé pas mal n'importe quand = pire. Cependant, si le SPI est activé dans une situation très spécifique = moins pire, activé moins souvent. - Sur le court terme, en thérapie = proposer au patient de ne pas se placer dans des situations à risque d'activer un SPI (évitement). Pour le court terme seulement. - Les schémas peuvent être activés ou désactivés. - Lorsqu'un schéma est activé = comme un circuit ou une lumière sur mon tableau de bord = vient influencer mes actions, pensées et émotions. - Dans un idéal, schémas adaptés et positifs qui sont activés = on fonctionne mieux, personnalité qui va bien. Le modèle théorique / thérapeutique de Young s'intéresse surtout aux **schémas précoces inadaptés** (ou **SPI**); ils sont : - Pas tous traumatiques, mais issus **d'expériences nocives**; - Pas tous issus d'expériences traumatiques (schémas précoces inadaptés), mais des expériences nocives. - Se « **battent pour survivre** »; - Schémas qui se battent pour survire, vitales, même si nocifs pour la personne. - Résistent au changement et la personne a aussi l'impression que sa façon d'être et de penser fait partie d'elle (elle ne pourrait agir, penser, sentir autrement). - Pas d'autres moyens d'exister qu'à travers ces SPI, comme de l'oxygène, pensent mourir s'ils arrêtent d'être comme ça, imprimés dans leur fonctionnement. - Basés sur la réalité, selon les perceptions infantiles et adolescentes; - En étant en contact avec l'environnement = s'activent. - P.ex. contexte de relation d'autorité = certaines quantité de schémas qui s'activent (qui sont positifs ou négatifs et adaptés ou mésadaptés). - Puisqu'ils sont précoces et qu'ils n'évoluent pas avec le temps, la logique derrière les schémas semble immature, enfantin. - Négatifs / pathologiques dans leur **répétition** et leur **manque d'adaptation** dans l'âge adulte; - Si schémas inadaptés et négatifs créés tôt dans la vie = plus de risques de TP. - Plus activé à répétition = plus pathologique et négatif. - Pas grave d'avoir 1 ou 2 SPI (1-2 fois/semaine dans des situations spécifiques et on en est conscient). - C'est grave si on en a 10-11-12. Si SPI s'activent souvent dans différentes situations. - De nature **dimensionnelle**, donc peuvent avoir différents niveaux d'envahissement et de gravité. - Posséder un SPI = c'est dimensionnel donc ce n'est pas si tu l'as ou pas, c'est à quel point (continuum). ### **Quatre types d'expériences menant à l'élaboration des SPI** : - La frustration des besoins - L'excès de satisfaction des besoins - Frustration des besoins ou excès de satisfaction des besoins lors de la petite enfance : environnement qui s'occupe de la réponse à nos besoins (de base, émotion, affective). Pas répondre adéquatement ou trop répondre = crée SPI. - La traumatisation/victimisation - Traumatisation/victimisation : Violence psychologique/physique/sexuelle - L'indentification sélective à des personnes significatives - Identification sélective à des personnes significatives : apprendre par observation en regardant comment les autres atteignent la satisfaction de leur besoin. Personnes significatives = personnes qui ont une influence avec un SPI = apprend par observation = développe même SPI. ### **Young dénombre 18 SPI de base, divisés en cinq domaines** - Domaine de la **séparation et du rejet** - Issue de ce type d'expérience et développe des SPI ou les comportements, pensées, émotions sont de séparation et de rejet. - Domaine de l'**autonomie** et des **performances altérées** - Vive ça et font ça. - Expérience où on a remis en question leur autonomie, performance - Domaine des **limites déficientes** - Absence de limites dans les traumas (trop ou pas assez) et les SPI - Domaine de **centration sur autrui** - On se concentre trop sur autrui et on fait ce qu'on a vécu - Domaine de la **vigilance à outrance** et de **l'inhibition** - Surveillance à outrance, anxiété, refait ce qu'ils ont vécu Liste des SPI : Question examen, exemple clinique et choisir quel SPI. Plusieurs à l'examen. Pas de question sur les domaines de SPI. Pas oublier les 5 éléments qui sont contenus au tour des descriptions. Se créer un personnage avec les 5 éléments pour chaque SPI : cognitions, émotions, pensées (souvenirs narratifs, qui sont adaptés ou non), sensations corporelles. Domaine de la séparation et du rejet 1. **Abandon/instabilité** :  Stress, peur, insécure dans ses relations. Est-ce qu'il y a eu des traumas d'abandon? Perdre qq de proche en bas âge? Parano? Besoin de se faire rassurer? Bcp de demandes de promesse? La personne s\'attend à perdre bientôt toute personne à qui elle est attachée. Elle croit que toutes ses relations intimes vont finir par prendre fin. Les personnes importantes dans son environnement sont vues comme peu fiables et imprévisibles dans leur capacité ou volonté de la soutenir, ou dans leur dévotion pour elle. Ils vont soit mourir soit l\'abandonner. Dans tous les cas, elle finira seule. 2. **Méfiance/abus** : Parano, penser que les autres la surveillent, peur, éviter, pas à l'aise avec intimité/proximité, historique personnel de trahison, n'aime pas se faire approcher. La personne est convaincue que les autres vont, d\'une façon ou d\'une autre, finir par profiter d\'elle. Elle s\'attend à ce que les autres lui fassent volontairement du mal, la trompent, la manipulent et/ou l\'humilient. Elle croit qu\'elle sortira toujours perdante. 3. **Carence affective** : Peu importe ce que l'autre fait ce n'est jamais assez (gestes, attention). Peu importe à quel point on passe du temps avec elle ou qu'on répond à ses besoins, ça ne sera jamais suffisant, puit sans fond, je n'en aurai jamais assez, vide, manque. Lien avec un manque de réponse aux besoins ou à trop de réponses aux besoin lors de l'enfance. La personne pense qu'on ne répond pas à ses besoins émotionnels de base ou que les autres le font de façon inadéquate. Ces besoins sont liés au soin physique, à l\'empathie, l\'affection, la protection, et la compagnie. Les formes les plus communes de carence affective les suivantes : a. Privation d'affection : pas d'attention, de chaleur ou de compagnie b. Privation d'empathie : personne ne vous écoute, ne vous comprend ou ne partage vos sentiments c. Privation de protection : personne ne vous donne de conseil ou vous guide 4. **Imperfection/honte** : sent qu'elle est intrinsèquement incomplète et mauvaise, honte de ses besoins/désirs/goûts/ce qu'elle a l'air, dans l'être se trouve très imparfaite et elle a une crainte que les autres le découvrent. Ne s'aime pas, se garde à distance des autres. Similaires aux autres SPI, mais quand on creuse, on peut l'identifier. Relié à bcp de rejet de figure d'attachement (ex. « je regrette de t'avoir eu, j'aurais voulu avoir un petit gars » = internalisé), commentaires reliés à l'existence, à l'être (et non aux compétences). S'être fait ignorer, faire comme si la personne n'existait pas (encore plus si ça vient d'une figure importante). Avoir l'impression que quelque chose cloche sur son corps (dysmorphie corporelle). La personne sent qu\'elle est intrinsèquement incomplète et mauvaise. Dès que les autres la connaîtront mieux, ils le découvriront et ne voudront plus rien avoir à faire avec elle. Elle pense que personne ne la trouvera digne d\'amour. Elle est exagérément inquiète du jugement des autres et est très consciente d\'elle-même et de ses lacunes. Ses sentiments d\'être incomplète et insuffisante proviennent souvent de forts sentiments de honte. L'imperfection/honte peut être liée tant à des aspects internes (désirs et besoins « négatifs ») qu\'externes (apparence physique indésirable ou être socialement inadapté) du soi. 5. **Exclusion** : convaincu qu'elle fit dans aucun groupe, communauté, organisation. Tjr l'impression d'être le mouton noir, s'autoexclure, se sent seul au monde, a toujours été seul ou a eu des expériences traumatiques d'avoir été exclu souvent au sein de leur propre famille. La personne a le sentiment qu\'elle est isolée du reste du monde, différente de tous les autres et ne s\'intègre nulle part. Domaine de l'autonomie et des performances altérées 6. **Dépendance/incompétence** : pas capable de faire repas, tâches ménagères, etc. Besoin des autres, désespoir, pas capable d'être seul, ressemble à de la procrastination, mais en fait c'est de la peur, ils figent. Ressemble souvent à une réponse trop forte aux besoins, pas développer autonomie lors de la petite enfance (on a tout fait à ma place, car j'en suis incapable). Incompétent. La personne n\'est pas capable de prendre des responsabilités quotidiennes et ne peut pas le faire de façon indépendante. Elle se sent extrêmement dépendante des autres dans des situations qui requièrent qu\'elle prenne des décisions sur des problèmes quotidiens simples ou qu\'elle tente quoi que ce soit de nouveau. Elle semble complètement sans défense. 7. **Vulnérabilité **: pense toujours que qqch va arriver de catastrophique, parano, peur, prend des précautions pour éviter désastre (ex. OCD, hypercontrôle, sous-sol rempli de nourriture/munitions, ne sortent jamais de chez eux). Trauma : maintenu à distance lors de l'enfance, un grave accident est arrivé, avoir parent hélicoptère. Pourrait prendre des assurances de vie multiples, porter 4 masques en sortant de la maison. La personne est convaincue qu\'à tout moment, quelque chose de terrible pourrait lui arriver et qu\'il n\'y a absolument rien qu\'elle puisse faire pour se protéger de ce désastre imminent. Elle a peur des catastrophes tant médicales que psychologiques ainsi que d\'autres types d\'adversité. Elle prend des précautions extraordinaires pour éviter les désastres. 8. **Fusion** : des gens qui se perdre dans l'autre, on est la même personne, flou au niveau cognitif et émotif (pense que c'est la même chose pour soi et l'autre). Personnes collantes. Se base sur ce que l'autre pense, ressent. Trauma : personne qui ont rarement été seul, grande fratrie, pas vécu d'expérience de séparation saine, p.ex. parent-enfant qui s'habille pareil/comme des amis. La personne est surimpliquée et trop connectée à une ou plusieurs personnes qui s\'occupent d\'elle. À cause de cette surimplication, elle est incapable de développer sa propre identité. Parfois la personne a l\'idée qu\'elle n\'existe pas sans l\'autre personne et se sent vide et sans objectifs. 9. **Échec **: au niveau de ce qu'on fait (et non je suis mauvais), ce que je fais c'est mauvais, je ne vais pas réussir, les autres sont meilleurs dans ce qu'ils font, je vais échouer. Arrête la personne dans son élan, n'essaye rien (même si idées et projets), ça va l'arrêter. Trauma : enfants qui sont réprimandés lorsqu'ils montrent un accomplissement, jamais assez, comparaison excessive avec autrui par les parents, échec répétitif sans encouragement. La personne est convaincue qu\'elle n\'est pas capable de réussir au même niveau que ses pairs dans sa carrière, son éducation ou les sports. Elle se sent stupide, idiote, sans talent et ignorante. Elle n\'essaye même pas de faire les choses, car elle est convaincue qu\'elle sera incapable d\'y arriver. Domaine des limites déficientes 10. **Grandeur** : centré sur le narcissisme, manque d'empathie, comportements d'exploitation/de domination. Traumas : expériences où il y a eu excès ou manque de contrôle. On tombe souvent dans les extrêmes. La personne pense qu\'elle est supérieure aux autres et a des droits spéciaux, seulement pour elle. Elle n\'a pas besoin de suivre les règles « normales » comme elle est au-dessus de celles-ci. Elle peut faire ce qu\'elle veut et ne pas être inquiétée des conséquences, sans prendre les autres en considération. Le thème principal ici est le pouvoir et le contrôle sur les situations et les individus. Il n\'y a pas d\'empathie pour les autres. 11. **Discipline/maîtrise insuffisante** : pas capable de contrôler ses pensées, ses émotions, quand essaye d'atteindre un objectif = pensées prennent contrôle facilement, impulsif, se met dans son propre chemin, si rencontre obstacle elle va se frustrer rapidement et de façon démesurée. Traumas : manifestent frustration/colère intense et ont grandi dans un environnement qui essayait d'éviter ces crises. Pas appris à tolérer ses frustrations, trop grande réponse aux besoins. Plutôt que gérer le moment de frustration, on répond à toutes ses demandes directement = à l'extérieur de la famille, ne fonctionne pas comme ça. Doit apprendre à gérer les frustrations. La personne ne peut tolérer aucune frustration dans l\'atteinte de ses objectifs. Elle n\'est pas capable de supprimer ses sentiments ou ses impulsions. Domaine de centration sur autrui 12. **Assujettissement** : dépendance (je vais faire ce que tu me dis de faire pour ne pas que j'aille de conséquences), je m'oublie et je fais ce que tu veux (esclavagisme) pour pas qu'il m'arrive qqch. Elle se place tlm en position de victime que les autres ne le considèrent pas. C'est moi qui se place dans cette position là pour acheter la paix. Soit elles vont abandonner leur propre besoin ou émotion ou les deux en même temps, mais elles vont qd mm blâmer les autres d'être leur bourreau, passif-agressif, un des pires SPI. Prise de conscience qu'ils sont à la source de leur souffrance = très difficile. Très en colère, une rage, pas en surface, souvent profonde et intense, ne l'assume pas, cachée. Corporel : problématiques inflammatoires, cardiaques, digestif. Quand ils vont toucher à cette rage, ils vont la garder en dedans pour ne pas la laisser sortir sur leur bourreau. Quand réalise que c'est eux même qui se font vivre ça = risque suicidaire très fort. Sent une rage car elle attribue à son entourage un manque de combler ses besoins à elle. Soumission à l'autre, mais vont le faire à contre cœur. Ressort de façon agressive, difficulté de se contenir, elle ne conscientise pas qu'elle est elle-même la source la non-réponse à ses besoins, c'est elle qui le choisit mais elle blâme les autres. Prise de conscience difficile et douloureuse de réaliser que ce n'est pas les autres qui ne veulent pas combler ses besoins. Elle pense que l'autre la force à marche sur des œufs sinon il lui arrivera qqch. La personne se laisse guider par la volonté des autres pour éviter les conséquences négatives. Cela peut inclure la suppression de tous ses besoins et émotions. La personne pense que ses désirs, opinions et sentiments ne sont pas pris en compte par les autres. Cela mène souvent à une rage réprimée, qui est ensuite exprimée de manière inadéquate (c'est-à-dire passive-agressive ou via des symptômes psychosomatiques). On peut distinguer l\'assujettissement des besoins et l\'assujettissement des émotions, mais ils vont généralement de pair. 13. **Sacrifice de soi** : La personne considère que la personne autour d'elle ont moins de ressources qu'elle et elle doit les aider. Si elle comble ses besoins avant ceux des autres = se sent mal. Elle fait passer toutes les personnes plus faibles avant elle. Distinction entre 12 et 13 = 13 notion de faiblesse chez les autres/l'autre a besoin de moi/si je ne suis pas là, l'autre va souffrir/je dois le protéger, tandis que 12 c'est plus l'autre se fout de moi/il ne me considère pas/l'autre ne répond pas à mes besoins. Traumas : personne elle-même sauvée ou des enfants qui sont parentifiés (endosser le rôle de parent à un jeune âge/quand il n'était pas prêt, parents absents et s'occupe de la fratrie). La personne sacrifie volontairement et régulièrement ses besoins pour ceux qu\'elle considère plus faibles qu\'elle. Si elle comble ses propres besoins, elle se sent coupable de le faire. Elle est très sensible à la douleur des autres. Parce que ses besoins ne sont pas comblés, elle peut finir par avoir du ressentiment envers ceux dont elle prend soin. 14. **Recherche d'approbation** : on se rapproche autant de la personnalité narcissique (appréciation) et histrionique (reconnaissance). Préfère approbation d'autrui que de se développer de façon normale/soi-même. Plus important d'avoir l'approbation des autres que de se nourrir par exemple. Exemple : pour ces personnes, pyramide de Maslow, recherche d'approbation au bas de la pyramide (plus fort). Réorganisation très dysfonctionnelle et très mésadaptée d'un besoin normal, mais qui est trop important dans leur hiérarchie. Traumas : personne qui ont eu trop d'attention dans l'enfance ou aucune (surplus ou manque de réponse à ce besoin). Cognition : avoir comme idée consciente sur le moment que je suis beau/mérite admiration, mais si on gratte je me demande ce qu'il me manque. Euphorie très forte quand reçoit cette réponse et de vide quand ce n'est pas obtenu. Choc corporel et émotif quand ce manque n'est pas comblé. La personne recherche l\'approbation, l\'appréciation et la reconnaissance de manière exagérée. Elle le fait au détriment de son propre développement et de ses besoins. Cela entraîne parfois un désir excessif de statut, beauté et approbation sociale pour atteindre la reconnaissance et l\'admiration. Domaine de la vigilance à outrance et de l'inhibition 15. **Négativisme/pessimisme** : personnes très négatives, ignorent/minimisent le bon, mettre le positif de côté. Tout ira mal, même si ça va bien pour l'instant. Ça ne peut pas bien aller, convaincu que tout ira mal. Croisement SPI 15 et trouble anxieux. Souvent une paralysie en termes de prise de décision. Cognition : pas capable de se faire de plan ou cognition hyperactive/planifier à outrance. Niveau élevé de névrotisme, instabilité émotive = dimension qui serait élevée. La vie en général va mal (pas une catastrophe comme le SPI de vulnérabilité), pourrait gagner à la loterie et y trouver du négatif. Traumas : milieux qui sont négatifs/apprentissage par observation/figures significatives qui ont ce type d'attitude et qui aurait été payant à certains moments/autoréalisation des prophéties. Apprend que quand pessimiste = on a raison. La personne voit toujours le mauvais côté des choses et ignore ou minimise le bon. Au final, tout ira mal même si ça se passe bien pour l\'instant. Parce qu\'elle est convaincue que tout finira par se passer mal, elle est constamment inquiète et hypervigilante. Elle se plaint souvent et n\'ose pas prendre de décisions. 16. **Inhibition émotionnelle** : mes émotions seraient un énorme poids sur les autres, émotions tellement pesantes/lourdes = je ne peux pas les exprimer. Je ne veux pas en rajouter sur les autres, donc je garde ça en dedans. Je réprime toutes les émotions (+ et -), garder négatif pour moi car les autres en vivent, garder positif pour moi car je ne veux pas prendre trop de place. Considère que les émotions des autres sont plus importantes. Rationalisation : si menace vient à la surface, préfère le garder pour soi qu'en parler. Peur qui si exprime ses émotions = les autres auront peur/vont quitter. Peur de ses propres émotions et que les autres ont la même peur envers ses émotions. Pourrait avoir l'air d'une personne neutre/ultra rationnel/toujours sur le flat/pas exubérant. Traumas : climat contraignant pour l'expression émotive lors de l'enfance, soit pc les FA n'exprimaient pas leurs émotions (apprentissage par observation) ou parce qu'il a été puni quand il l'a fait (apprend à ne plus exprimer ses émotions) ou avoir une FA qui avait des émotions très fortes et que ça aurait été négatifs lors de l'enfance (p.ex. colère très forte qui fait peur et se résigne à ne pas le faire). La personne retient toujours ses émotions et impulsions, car elle pense que les exprimer nuira aux autres ou mènera à des sentiments de honte, d\'abandon ou de chute de son estime de soi. Cela implique de réprimer toute expression spontanée : colère, joie, et la discussion des problèmes. Elle insiste sur la rationalisation. 17. **Exigences élevées** : le nom du SPI parle pour lui-même, ce n'est pas ce que la personne est ou fait, c'est plus sa liste de standards et d'exigences est élevée, pas de bon sens. Elle applique les exigences aussi à son entourage. Aime mieux faire les choses en agissant en fonction de ses standards élevés et de sa rigidité élevée plutôt que d'avoir des amis. Niveau de conscienciosité élevée. Traumas : environnement familial avec des exigences très élevées ou avoir des FA qui ont atteint un niveau élevé de potentiel/ compétition dans la fratrie/ pression familiale/ manque de chaleur/ apprentissage par observation. Je me fixe moi-même des standards trop élevés. Comparaison SPI 9 Échec : ce que la personne fait/ ce que je fais/ comparaison/réussite, ce que je fais n'est pas bon, mais pas des standards élevés. Comparaison SPI 4 imperfection/honte : être, personne qui pense qu'elle est intrinsèquement mauvaise/ je suis. La personne croit qu\'elle ne sera jamais assez bonne et qu\'elle doit faire mieux. Elle essaye de satisfaire un ensemble inhabituellement élevé de standards personnels et d\'éviter la critique. Elle est critique d\'elle-même et des autres autour d\'elle. Cela résulte en un perfectionnisme, des règles rigides, et une préoccupation pour le temps et l\'efficacité. Elle le fait au détriment du plaisir, de la détente et du maintien de contacts sociaux. 18. **Punition** : quand on commet une erreur = il doit y avoir une punition sévère/intense. Personne agressive/intolérante/impersonnelle (très froid, la punition peut être appliquée sur un inconnu ou son propre enfant). Rien qui atténue la punition. Personne extrêmement rigide. Rage au niveau émotif. Traumas : soit qu'ils ont vécu beaucoup de punitions ou au contraire environnement très lax (témoin de comportements qui auraient pu être répréhensible qui ont des conséquences très grave). Se développe un code moral très rigide, p.ex. Batman très cinglé qui punit le méchant sans considération. Comme personnalité névrotique, mais à un niveau plus extrême. Se punit très sévèrement aussi soi-même. La personne a le sentiment que les individus devraient être sévèrement punis pour leurs fautes. Elle est agressive, intolérante et impersonnelle. Elle ne pardonne absolument pas les erreurs. Elle ne prend pas en compte les circonstances individuelles ou les sentiments. YSQ-L3 ou YSQ-S3 : pour les questionnaires si on veut voir on a quel SPI. [COURS 9 : MODÈLES CONTEMPORAINS II : LE MODÈLE ALTERNATIF DU DSM-5, LE MODÈLE DE L'ICD-11 ET LE HITOP] =================================================================================================================== **Introduction** : ------------------ Comme mentionné dans le cours précédent, la plupart des modèles contemporains de la personnalité ont en commun le fait d'être intégratifs, mais également de se concentrer sur les aspects plus **pathologiques** de son fonctionnement. Les modèles qui seront étudiés aujourd'hui sont tout particulièrement au cœur de cette catégorie des modèles qui s'intéressent aux personnalités « malades ». Difficile même de trouver des modèles qui sont plus proches de la pathologie de la personnalité que ceux-là, considérant qu'ils se retrouvent dans les manuels les plus souvent associés d'un côté à la maladie mentale, et d'un autre à la maladie tout court. On fait évidemment référence ici au **DSM**-- plus spécifiquement à sa 5e édition -- ainsi qu'à la 11e révision de l'*International Statistical Classification of Diseases and Related Health Problems*, ou simplement **ICD-11**. - DSM : modèle qui n'a pas eu beaucoup de modifications, troubles de personnalité séparés en catégories, en petites boîtes (caractéristiques qui ne se touchent pas, pas de communication entre eux). Depuis le DSM-3, les systèmes de santé fonctionnent en fonction de celui-ci. - Si aux États-Unis et on se fait diagnostiquer un trouble de personnalité, les assurances doivent savoir exactement ce qu'il se passe, et, pour ce faire, doit de baser sur un modèle, soit le DSM. - On s'intéresse au descriptif, au noms, à la liste de critères. - À côté de chaque diagnostique/trouble, il y a un chiffre : psychiatres et assurances seulement qui le regarde = ça dit si le traitement est couvert par les assurances. - Les troubles de personnalités sont dans une catégorie de troubles de santé mentale qui est très complexe et difficile à classifier. Depuis le DSM-3, on n'a pas touché à cette classification (des tiroirs) en 50 ans. - En réalité, ça ne fonctionne pas avec des petits codes. Les troubles de personnalité ça fonctionne plus sur un continuum, pas savoir si on en a un ou pas, mais à quel degré/à quel niveau on dysfonctionne. - Donc, si ça fait 50 ans et que ça ne fonctionne pas, pourquoi on l'a gardé? = Car ça couterait trop cher de le changer. **DSM-5 (alt.)** ---------------- ### [Bref historique ] Le DSM-5 contient deux modèles présentant la personnalité et les troubles associés : un modèle principal ainsi qu'un modèle « **alternatif** » (le **MATP**). C'est sur ce dernier que nous allons nous attarder dans le cadre du cours d'aujourd'hui. L'historique derrière l'évolution de la pensée DSM vis-à-vis les troubles de la personnalité sera abordé plus en détail à la semaine 14. L'APA, à l'aube de la publication du DSM-5, avait tout le matériel nécessaire afin de faire du modèle alternatif le modèle principal qui devrait être utilisé par tous les professionnels de la santé mentale à travers le monde. Des pressions politiques ont cependant « repoussé » ce modèle très loin dans les dernières pages du manuel... - Plusieurs personnes qui essayent de prouver que la classification du DSM ne fonctionne pas pour expliquer comment la personnalité et les TP fonctionnent. Comment on peut mieux servir les personnes qui en souffrent? Créer des dimensions? Groupes de travail qui sont assignés à chaque sujet dans le DSM. - Groupe de travail sur les troubles de personnalité = ils se sont tous entendu pour créer un système dimensionnel pour la personnalité et les TP. Ils ont construit un modèle qui s'inspire du Big5 et de Kernberg, ils ont adressé toutes les critiques et il pourrait être publié dans le DSM5. - Cependant, lors du vote pour savoir quelle section irait dans le DSM5, ça été voté pour ne pas être mis... Au tour de la table il y a qui? Assurances, médecins et compagnies de médicaments = ne veulent pas changer tous les petits codes d'assurances. Esclave d'un système de santé privé, intérêts financiers qui font que le DSM n'a pas changé! - Ils ont donc mis leur modèle alternatif dans la section 3, soit dans la section des modèles qui méritent plus d'investigation et le modèle catégoriel est resté. - Le DSM reste donc imparfait et fait rire de lui pour avoir gardé le modèle catégoriel. Système qui se fout de commencer mieux aider les personnes qui souffrent parce que ça coûterait trop cher...? On ne peut pas comparer les TP à d'autres troubles, ils sont à part/différents. **Le catégoriel** : - C'est la switch, tu l'as ou pas? - Tout ce qui a rapport à la personnalité ne fonctionne pas comme ça. À quel degré, à quel point, pas est-ce que je pense ou pas? - DSM3 à DSM5. Mauvais. - Ce n'est pas juste : si tu as 5 critères sur 9 = tu as un TPL (il y a tellement de possibilités de combinaison de critères! Ne nous simplifie pas la tâche). - Modèle classique du DSM qui ne vaut rien. **Le dimensionnel** : - Le dimer, ce n'est pas fait dans le DSM5 normal. - Pourquoi dans les 3 grands modèles de personnalité il y en a 2/3 qui ont fait le saut et pas l'autre (blocage financier)? - Modèle alternatif dimensionnel. Bon. - Description dimensionnel/hybride (voici quels symptômes et à quel degré). ### [Sept critères généraux] : Dans le modèle dimensionnel, il y a 7 critères généraux (A et B les plus importants, tandis que C à G sont présents dans la plupart des troubles, plus génériques, ne pas les apprendre par cœur) : **A : Une altération au minimum moyenne du fonctionnement de la personnalité (soi/interpersonnel).** Grande composante dimensionnelle dans le A. **Fonctionnement de la personnalité**. Processus, Kernberg (inspiré). Degré d'altération minimalement moyenne. **B : Au moins un trait pathologique de personnalité.** On voit un peu la composante dimensionnelle dans le B. **Traits de personnalité**. Structure, Big5 (inspiré), autres modèles des traits. Au moins un trait pathologique de la personnalité. C : Les altérations du fonctionnement de la personnalité et l'expression des traits de personnalité sont relativement rigides et envahissent une large gamme de situations personnelles et sociales. Un TP ça ne prend pas de pause, la personnalité on l'incarne et ça n'arrête pas. Nous sommes notre personnalité, on ne peut pas arrêter quand on veut, 24/7. Même chose pour les pathologies de la personnalité. Bref, une personne avec un TP c'est constant, tout le temps (pas comme un trouble de l'humeur p.ex.). Un TP ne se guérit pas. D :...sont relativement stables dans le temps, ayant débuté au plus tard à l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Symptômes qui pointent vers un TP vers 16/17 ans. E :...ne sont pas mieux expliquées par un autre trouble mental. P.ex. trouble de personnalité ou trouble de l'humeur. Quel trouble explique mieux les symptômes. F :...ne sont pas seulement imputables aux effets physiologiques d'une substance ou à une autre affection médicale. Est-ce que ça vient d'un trouble narcissique ou d'une grande consommation de cocaïne. G :...ne sont pas mieux comprises comme faisant partie d'un stade normal du développement ou d'un environnement socioculturel normal. Associé un symptôme à un TP ou au contexte (moment développemental important, accouchement, perte de son emploi, etc.). C et D plus associés au TP que E, F, G. ### [Critère A (altération du fonctionnement)] Altération (au moins moyenne, selon les mesures actuelles) du fonctionnement, touchant deux sphères de la personnalité : le soi et les relations interpersonnelles. - Fonctionnement du soi : - Identité. - Le comprendre de la même façon que chez Kernberg, sens subjectif de soi, qui je suis, ce que j'aime et ce que je n'aime pas. Quand fonctionnement de l'identité va bien = stable, capable de savoir ce qui est moi. Si ne va pas bien : difficulté de se décrire, savoir qui elle est, etc. - Autodétermination. - Capacité de la personne à se projeter dans l'avenir, décider des choses pour elle-même, avoir du contrôle sur sa vie, savoir où elle s'en va, se fixer des buts/des objectifs. - Fonctionnement interpersonnel : - Empathie. - Capacité à se mettre à la place de l'autre, à ressentir les émotions de l'autre, à comprendre les émotions de l'autre. - Intimité. - ![](media/image10.png)Capacité à établir des liens profonds, authentiques et stables avec d'autres personnes. Intimité relationnelle et émotionnelle. - 4 éléments font partie du modèle alternatif. Pour savoir si la personne à un TP : il faut que la personne dysfonctionne à un niveau au moins moyen (globalement, ça se peut que certains éléments soient peu affectés et d'autres plus). Avec les outils associés à chaque élément, permet de situer la personne sur le continuum de sévérité. - On prend des bouts assez clairs du modèle de Kernberg. - Modèle le plus athéorique possible (facile à comprendre, pas besoin d'être un expert pour s'en servir). ### [Critère B (traits pathologiques)] Présence d'au moins un trait de personnalité pathologique, retrouvé dans une des cinq dimensions du modèle. En avoir au moins un, mais personnes pathologiques = en ont souvent plusieurs. Si c'est un TP « traditionnel » les traits ont tendance à venir en famille/ensemble et non individuellement. Regrouper les traits pathologiques en 5 dimensions (avec les 2 pôles). S'il y a des dysfonctions dans le critère A, habituellement ça fit dans le critère B. - Affectivité négative (vs. Stabilité émotionnelle) - Détachement (vs. Extraversion) - Antagonisme (vs. Agréabilité) - Désinhibition (vs. Caractère consciencieux) - Psychoticisme (vs. Lucidité) - Proche du Big5 (traits normaux, fonctionnement normal), mais différence, ici on se concentre sur le fonctionnement anormal/traits anormaux. Si on mettait le Big5 (normal) avec le modèle alternatif du DSM ou DSM5 (anormal/pathologique) = on aurait l'entièreté du spectre de la fonctionnement de la personnalité avec les 2 extrêmes. - Chaque dimension a des facettes = il y en a 25 (traits et facettes = même chose). - Certaines facettes qui se retrouvent dans plus d'une dimensions. - Exemple de 1 dimension : - Examen : nommer 4 traits et demander lequel n'a pas rapport dans la dimension ou faire un portrait d'un personnage et savoir c'est quelle facette. Pas besoin de savoir les définitions par cœur, mais toutes les connaître (quelles facettes dans quel domaine et mise en situation/comment ça se manifeste chez un personnage fictif). - **Affectivité négative (VS stabilité émotionnelle)**: Expériences fréquentes et intenses de niveaux élevés d\'une large gamme d\'émotions négatives (p.ex. anxiété, dépression, culpabilité/honte, soucis, colère) et leurs manifestations comportementales (p.ex. auto-agressions) et interpersonnelles (p.ex. dépendance). - **Labilité** : Instabilité des émotions et de l'humeur ; émotions facilement réveillées, intenses et/ou hors de proportion avec les évènements et les circonstances. Intensité et instabilité, ça prend un rien pour éveiller des émotions - **Tendance anxieuse** : Sentiments de nervosité, tension ou panique en réaction à des situations diverses ; soucis fréquents à propos des effets négatifs d'expériences désagréables passées et de possibilités futures négatives ; se sent anxieux vis-à-vis de et appréhende l'incertitude ; s'attend au pire. Présence de sentiments anxieux dans l'affectivité négative - **Insécurité liée à la séparation** : Peur de la solitude due au rejet ou à la séparation des personnes qui comptent pour soi, reposant sur un manque de confiance dans la capacité de prendre soin de soi, tant physiquement qu'émotionnellement. Peur de solitude, de rejet, de la séparation - **Tendance à la soumission** : adaptation de son propre comportement aux intérêts et désir d'autrui, réels ou perçus, même si se conduire de la sorte va contre ses propres intérêts, besoins ou désirs. - **Hostilité** : Sentiments de colère persistants ou fréquents ; colère ou irritabilité en réponse à des affronts et à des insultes minimes ; comportement mauvais, méchant ou vengeur. On le voit aussi dans l'antagonisme (doublon) - **Persévération** : Reste sur des tâches ou sur une façon particulière de faire les choses, bien après que le comportement ait cessé d'être efficace ou fonctionnel ; poursuite du même comportement malgré des échecs répétés ou des raisons claires de l'arrêter. La personne continue de faire des gestes même si ça ne fonctionne pas, rigidité - **Dépressivité** : Sentiments fréquents d'être au plus bas, misérable et/ou sans espoir, difficultés à se remettre de tels états d'âme, pessimisme à propos du futur, sentiments envahissants de honte et/ou de culpabilité, sentiments d'infériorité, idées de suicide et conduite suicidaire. Tendance anxieuse mais au niveau de la dépression. Présent aussi dans le détachement. - **Méfiance** : S'attend -- avec sensibilité accrue -- à ce qu'autrui ait de mauvaises intentions à son égard ou cherche à lui nuire ; doute de la loyauté et de la fidélité d'autrui ; sentiments d'être maltraité, utilisé et /ou persécuté par autrui. Présent aussi dans le détachement. - **Affectivité restreinte ou manque d'affectivité restreinte** : le manque de cette facette caractérise des niveaux faibles d'affectivité négative. On le voit aussi dans le détachement (doublon, mais pas le même effet de la façon dont elle est présente. Niveau élevé affectivité négative = pas bon. Niveau faible d'affectivité négative = désirable. MANQUE D'AFFECTIVITÉ RESTREINTE = FAIBLE AFFECTIVITÉ NÉGATIVE. - **Détachement (VS extraversion)** : Évitement des expériences socioprofessionnelles incluant à la fois le retrait des interactions interpersonnelles (allant des interactions quotidiennes épisodiques aux relations amicales intimes) et la restriction de l\'expérience et de l'expression affectives, et en particulier une capacité hédonique limitée. - **Retrait **: Préfère être seul plutôt qu'avec les autres ; référence pour les situations sociales ; évitement des activités et des contacts sociaux ; manque d'initiative de contact social. On le remarque dans l'action, isolement comportemental, visible - **Évitement de l'intimité** : Évitement des relations proches ou sentimentales, des attachements interpersonnels et des relations sexuelles intimes. Plus dans l'émotif, tenir les gens à distance émotif - **Anhédonie** : Manque de plaisir éprouvé ou d'engagement ou d'énergie dans les expériences de la vie ; déficit de la capacité à ressentir du plaisir et à s'intéresser aux choses. Pas de plaisir - **Dépressivité** : Sentiments fréquents d'être au plus bas, misérable et/ou sans espoir, difficultés à se remettre de tels états d'âme, pessimisme à propos du futur, sentiments envahissants de honte et/ou de culpabilité, sentiments d'infériorité, idées de suicide et conduite suicidaire. Voir du noir, ne voit pas l'avenir rose, - **Affectivité restreinte** : Peu de réactions aux situations émotionnellement stimulantes ; restriction de l'expérience et de l'expression émotionnelles ; indifférence ou froideur dans les situations normalement attrayantes. Peu ou pas de réaction dans un contexte où il y aurait des émotions, ne ressent rien, ne se laisse pas toucher - **Méfiance** : S'attend -- avec sensibilité accrue -- à ce qu'autrui ait de mauvaises intentions à son égard ou cherche à lui nuire ; doute de la loyauté et de la fidélité d'autrui ; sentiments d'être maltraité, utilisé et/ou persécuté par autrui. S'attend à ce qu'autrui essaye de lui nuire, aspect paranoïaque, difficile de s'engager dans des relations avec les personnes qui ont ce trait - **Antagonisme (VS agréabilité)** : Comportements qui mettent l\'individu en désaccord avec autrui, avec un sens exagéré de sa propre importance et une attente concomitante d\'un traitement spécial, de même qu\'une dureté avec antipathie vis-à-vis des autres, comprenant tout à la fois le fait de méconnaître les besoins et les sentiments d\'autrui et le fait d\'être prêt à utiliser les autres au bénéfice de la valorisation de soi. Personnalité narcissique/associable - **Tendances manipulatoires** : Utilisation de subterfuges pour influencer ou contrôler autrui ; opère avec séduction, charme, désinvolture ou attitudes doucereuses pour aboutir à ses fins. Mensonges, l'autre est un outil =utiliser ça pour entrer en relation avec les autres - **Malhonnêteté** : Tromperies et fraudes : représentations erronées de sa personne ; enjolivement de la vérité ou inventions quand il relate des évènements. Mensonge, inventer des chose

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