Conduites suicidaires 2025 - TE113PS PDF
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2025
Pr Aude Michel
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This document provides definitions and information about suicidal behaviors and includes data from France and globally. It mentions different types of suicidal behaviors, including attempts and intentions, plus potential risk factors like age, gender, and prior attempts.
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LES CONDUITES SUICIDAIRES Pr Aude Michel Le geste suicidaire Ceux qui en parlent survient sans ne le font pas avertissements Les personnes en Le geste suicidaire crise suicidaire sont est un signe de for...
LES CONDUITES SUICIDAIRES Pr Aude Michel Le geste suicidaire Ceux qui en parlent survient sans ne le font pas avertissements Les personnes en Le geste suicidaire crise suicidaire sont est un signe de formellement courage ou de décidées à mourir lâcheté Parler du suicide à Poser des questions une personne sur le suicide peut perturbée lui l’inciter donnera l’idée de passer à l’acte Une amélioration de l’humeur à la suite Le suicide est d’une crise signifie que le danger héréditaire suicidaire est passé Plusieurs definitions du suicide DÉFINITION 4 points partagés par toutes les definitions : SUICIDE 1. Résultat du comportement : la mort 2. Agent de l’acte : auto-infligé 3. Intention de mourir afin d’obtenir un autre état 4. Conscience du résultat (De leo et al, 2006) Mort auto-infligée avec évidence (implicite ou explicite) de l’intention de mourir (Silverman et al 2007) ❖ Tentative de suicide Acte délibéré́ visant à accomplir un geste de DEFINITIONS violence sur sa propre personne avec intention de mourir, sans issue fatale ASSOCIEES Exclut conduites addictives, automutilations répétées, refus de s’alimenter, refus de soins ❖ Idée suicidaire Pensée de se donner la mort, é́laboration consciente d’un désir de mort, qu’il soit actif ou passif ❖ Equivalent suicidaire Conduite à risque mettant en jeu la vie du sujet sans qu’il en ait réellement conscience A. Au cours des 24 derniers mois , le sujet a fait une tentative de suicide Trouble B. L’acte ne satisfait pas aux critères des lésions auto- infligées non suicidaires – cad ne concerne pas les conduite blessures auto-infligées à la surface du corps réalisées suicidaire pour soulager des émotions /états cognitifs négatifs ou pour atteindre un état émotionnel positif C. Le diagnostic ne s’applique pas aux idéations DSM V suicidaires ni aux actes préparatoires D. L’acte n’a pas été initié au cours d’un état confusionnel ou d’un delirium E. L’acte n’a pas été entrepris uniquement dans un but politique ou religieux Spécifier si Actuel : moins de 12 mois depuis la dernière tentative En rémission précoce : 12-24 mois depuis le dernière tentative PROBLÈME MONDIAL DE SANTÉ PUBLIQUE 720.000 suicides (OMS, 2024) 2/100.000 – 80/100.000 selon les pays (sous évaluation plus que probable) Un suicide toutes les 40 secondes… ❖ En France, 8366 décès par suicide dont les trois-quarts concernent les hommes, ont été enregistrés en 2017 (données CepiDc-Inserm) SUICIDE EN FRANCE. ❖ Ils représentant environ 1,5 % de la mortalité en France ❖ 25 suicides par jour ❖ 1 décès sur 50 14e CAUSE DE DÉCÈS MONDIAL TAUX DE Surmortalité masculine dans toues les pays (sauf SUICIDE chine ) MONDE : H/F ❖ Mortalité suicidaire touche trois fois plus les hommes que les femmes (avec petites variations selon les pays) ❖ France : 18 H / 6.5 F SUICIDES / AGE 70 ans et + : ❖ Incidence des maladies organiques ❖ Perte du soutien social (Conwell et al, 2002) ❖ À partir de 75 ans, le suicide représente moins de 0,4 % du total des décès SUICIDES /AGE En France 1ere cause de mortalité des 25-34 ans (17,6 % du total des décès) 2ème cause de décès entre 15 et 24 ans (13,5 % du total des décès ) 75 ans et +,si le suicide est important (30,1/100000), il comptabilise 0,4% de la mortalité MODALITÉS LES PLUS FRÉQUENTES DE SUICIDE EN FRANCE Hommes 1. Pendaison 2. Armes à feu Femmes 1. Pendaison 2. Médicaments Tentative de Suicide TENTATIVE SUICIDE ❖ Majorité des TS ont eu lieu avant l’âge de 25 ans ❖ Majorité de femmes dans les TS ❖ Une TS toutes les 4 minutes… MODES ❖ Intoxications médicamenteuses (87 % OPERATOIRES femmes; 75 % hommes). DES TENTATIVES ❖ Intoxications par des produits non médicamenteux (7 % femmes; 12 % DE SUICIDE hommes), ❖ Lésions par objet tranchant (respectivement 7 % femmes; 8 % hommes) ❖ Pendaison (respectivement 1 % et 4 %). Pensée Suicidaire PENSEES SUICIDAIRES ❖ Pensées suicidaires seraient de 10 à 40 fois plus fréquentes que les suicides ❖ Concernent toutes les tranches d’ages ❖ Plus importantes chez Fes Intentionalité suicidaire INTENTIONALITÉ DE LA DERNIERE TS ❖ 32% ont déclaré qu’elles étaient décidées à mourir mais ont survécu ❖ 15% souhaitaient vraiment mourir mais savaient que le moyen utilisé n’était pas le plus efficace ❖ 53% des tentatives de suicide ont été désignées comme étant un appel à l’aide ❖ l’intentionnalité de vraiment mourir était plus élevée chez les 75-85 ans Aspects multifactoriels de la crise suicidaire Facteurs potentialisateurs Facteurs prédisposants Facteurs précipitants Idéations suicidaires Crise suicidaire Passage à l’acte Facteurs protecteurs FACTEURS MULTIFACTORIEL DE LA CRISE SUICIDAIRE Facteurs de risque prédisposants Neurobiologie Antécédents personnels Antécédents familiaux Abus durant l’enfance Comorbidités Psychiatriques Comorbidités Somatiques Neurobiologie NEUROBIOLOGIE L’implication d’un dysfonctionnement du système sérotoninergique dans la vulnérabilité aux conduites suicidaires est démontré La plupart des études ont rapporté une diminution de la densité des transporteurs de sérotonine dans le cortex préfrontal, le cingulum antérieur et l'hypothalamus ❖ Des taux de sérotonine abaissés sont associés : ❖ aux suicides et TS violentes (Wislowska-Stanek et al, 2021) ❖ à l’impulsivité, l’instabilité et la tendance aux réactions disproportionnées (Marini et al, 2016; Wislowska-Stanek et al, 2021) ❖ à un risque augmenté de létalité de la TS & récurrence de TS (Mathews et al,2013) LE ROLE DE l’INFLAMMATION CHRONIQUE Etudes post-mortem ont mis en évidence une augmentation de l'inflammation dans le cerveau et le liquide céphalo- rachidien, ainsi qu'une augmentation des niveaux de cytokines inflammatoires Existence d’une inflammation chronique chez les patients ayant effectué une tentative de suicide (diminution des taux d’interleukine dans le sang, niveau élevé de protéine C réactive - CRP) L’inflammation peut affecter le cerveau en modifiant les neurotransmetteurs, en perturbant les circuits cérébraux et donc en influençant l’humeur et les comportements Avenir prometteur des biomarqueurs inflammatoires dans la prédiction & prévention des CS NEURO IMAGERIE Spécificités structurelles et fonctionnelles du cerveau des personnes au profil suicidaire : Hyper activité du cortex préfrontal ventral & cortex préfrontal dorsal, régions impliquées dans la gestion des émotions et dans les prises de décisions Hyperactivité du cortex orbito-frontal en visionnant des visages exprimant la colère Hypersensibles aux signaux de rejet social et de désapprobation Une plus faible surface du pôle frontal peut représenter une vulnérabilité pour une tentative de suicide Données confirmées sur neuroimagerie post mortem (24 suicides/ 24 autres dcds) Antécédents Personnels ATCD Une TS antérieure constitue le facteur de PERSONNELS risque suicidaire le plus important dans la population générale (Hawton et al, 2013) Surtout la première année Mais aussi tout au long de l'existence (Sung et al, 2016) Indicateur de vulnérabilité fondamental au suicide RISQUE SUICIDAIRE APRES TS 98 patients suivis pdt 37 ans après une TS 6/71 fe se sont suicidées (8%) 7/27 hs se sont suicidés (26%) 2/3 des suicides apparaissent 15 ans après Antécédents Familiaux ATCD ❖ Le suicide d'un parent engendre chez les descendants : FAMILIAUX - un risque trois fois plus élevé de mourir par suicide - un risque deux fois plus élevé de faire une TS ❖ La perte des parents pendant l'enfance et l'adolescence a un impact plus important sur le risque de suicide que la perte à l'âge adulte ❖ Le risque de comportement suicidaire semble être plus élevé, plus l'enfant est jeune au moment du suicide parental ❖ Le suicide maternel est plus fortement associé au cpt suicidaire de la progéniture quele suicide paternel => hypothèse de " période sensible " Abus durant l’enfance ACE : Adverse Child Experience ABUS DURANT L’ENFANCE ABUS DURANT L'ENFANCE / SUICIDE Expérience abus durant l’efce multiplient de 2 à 5 le risque de TS Importance de la prévention chez les efts abusés ABUS DURANT L'ENFANCE / SUICIDE Maltraitance dans l'enfance (sexuelle, physique, psychologique) est associée à un risque plus élevé de tentatives de suicide à l’âge adulte Relation significative entre la violence subie pendant l'enfance et les idées suicidaires Impact de la maltraitance dans l'enfance sur le risque de suicide est directe et transdiagnostique ABUS SEXUEL EFCE //CS Plus la première violence sexuelle a été subie à un jeune âge, plus la probabilité de faire une première tentative de suicide après cet événement est élevée Les personnes qui avaient moins de 15 ans au moment des faits sont 3 à 4x plus exposées à une TS que celles qui avaient déjà au moins 25 ans. Comorbidités psychiatriques & somatiques Facteur de risque le plus determinant COMORBIDITES Seulement 10% des suicides interviendraient en PSYCHIATRIQUES dehors de toute pathologie mentale (Courtet, 2010) Psychopathologies les plus fréquentes : Troubles dépressifs Troubles bipolaires Troubles liés à l’usage de l’alcool ou de substances Schizophrénie (Chesney et al., 2014) Virtuellement toutes les maladies mentales peuvent être des facteurs de risque suicidaire (Wenzel et al, 2009) Vulnérabilité suicidaire est transnosographique TROUBLES PSYCHIATRIQUES CHEZ PATIENTS QUI SE SONT SUICIDES 27 études ( 3275 suicides) 87,3 % sujets avaient reçu un diagnostic de trouble mental avant leur décès Hommes : + de toxicomanie, troubles de la personnalité, troubles de l’enfance Femmes : + de troubles dépressifs, troubles affectifs La présence d’une maladie physique augmente de COMORBIDITES 2 à 3 fois le risque suicidaire (Bolton et al, 2015) : SOMATIQUES Affections chroniques (cancer, sclérose en plaque, diabète…) Handicap physique Troubles neurodéveloppementaux Douleur plus d'1/3 des patients douloureux rapportent des idées suicidaires dans l'année, 16% ont fait une TS (Campbell, 2006) Douleur augmente le risque de l'ensemble des phénomènes suicidaires (pensées, TS, suicide) (Olié, 2013) CANCER & RISQUE SUICIDAIRE ❖ Le cancer est la pathologie non psychiatrique la plus à risque de suicide ❖ La mortalité par suicide est significativement plus élevée que dans la population générale ❖ Le risque de suicide est fortement lié au pronostic du cancer, au stade du cancer, au temps écoulé depuis le diagnostic (particulièrement élevé dans les 90 jours qui suivent le diagnostic) => besoin de soins spécialisés pour réduire les risques de suicide à court et à long terme ❖ Un risque accru de TS et suicide chez les conjoints de patients atteints de cancer (surtout si cancer stade avancé ou si ptt dcd) ❖ L'augmentation du risque particulièrement notable au cours de la première année suivant le diagnostic de cancer => nécessité de prévenir les comportements suicidaires chez les conjoints de patients atteints de cancer Caractéristiques sociodémographiques TS, NIVEAU DE VIE & STATUT CONJUGAL Les personnes les plus modestes Les TS sont plus répandues parmi les personnes financièrement ont presque quatre fois plus divorcées, célibataires et veuves de risque de faire une TS que les plus aisées TS & STATUT D’ACTIVITE Le risque de TS est plus élevé chez les personnes Chômeurs et « inactifs » ont trois et six fois n’ayant jamais travaillé, les ouvriers et les employés plus de risque de faire une TS que les que chez les cadres et professions intellectuelles personnes en activité supérieures TS & NIVEAU SCOLARITÉ Les tentatives de suicide sont plus répandues chez les personnes peu ou pas diplômées su Les personnes diplômées de l’enseignement supérieur ont presque trois fois moins de risque d’attenter à leurs jours que celles n’ayant pas de diplômee diplôme Effet protecteur de l'éducation sur l'émergence des idéations suicidaires (Ludwig et al, 2024) FACTEURS DE RISQUES SUICIDAIRES Conclusions Facteurs multiples Jamais un seul et unique facteur Accumulation & interaction de plusieurs facteurs, à plusieurs niveaux …) Facteurs protecteurs FACTEURS Objections morales à l'égard du suicide PROTECTEURS Responsabilités familiales Préoccupations pour les enfants (mais attention à l’effet inverse) Bonne estime de soi Peur du suicide et/ou peur de la désapprobation Les facteurs de protection sociale prémuniront les sujets d' un Réseau familial & amical (soutien social, passage l'acte suicidaire émotionnel & financier) Religion & spiritualité = La résilience a un effet protecteur face au suicide (Bakhyi et al, 2016) Facteurs precipitants, déclenchants FACTEURS Survenue d’une circonstance difficile à vivre et PRECIPITANTS : stressante, vécue comme pénalisante ou humiliante (Barlow, 2016) les évènements Stress interpersonnel, évènement humiliant stressants Deuil récent Difficultés financières ou judiciaires Affection somatique (surtout chronique) Fait de vivre isolé (Kim et al, 2015) Attention au rôle de l’alcool dans le passage à l’acte ISOLEMENT SOCIAL & SOLITUDE Il apparait clairement que le fait d'être seul et le sentiment subjectif d'être seul (solitude) sont fortement associés aux risques suicidaires L'isolement social objectif et le sentiment subjectif de solitude devraient être intégrés dans l'évaluation du risque de suicide Des études interventionnelles ciblant l'isolement social pour la prévention du suicide sont nécessaires Facteurs potentialisateurs Facteurs Evènements de vie Predisposants Chomage, perte d’emploi récente + Divorce, Décès du conjoint… Isolement social Facteurs Eléments historiques précipitants Abus ou évènments traumatiques antérieurs Comportements suicidaires antérieurs Atcd d’abus physiques ou sexuel = Facteurs Facteurs psychopathologiques longitudinaux Maladie mentale chronique Potentialisateurs Maladie physique chronique ou débutante Seuls les individus porteurs d’une vulnérabilité propre, lorsqu’ils sont soumis à un stress, passeront à l’acte sur le plan suicidaire MODELE STRESS VULNERABILITE Stress dans les CS : trouble psychiatrique ou somatique & stress psychosociaux (difficultés professionnelles, familiales, financières) Evts associés au passage à l’acte : conflits interpersonnels ,ruptures sentimentales, des évènements judiciaires, du chômage, des problèmes d’emploi ou financiers, du deuil, et de la violence domestique ; et cela indépendamment du trouble psychiatrique associé Les sujets vulnérables seraient plus susceptibles de surévaluer des évènements particuliers de la vie, notamment des signaux sociaux de rejet, qui, quand ils se produisent, conduisent à un état émotionnel négatif intense, une douleur psychologique MODÈLE VULNÉRABILITÉ STRESS DES CONDUITES SUICIDAIRES Mann et al ,1999, Oquendo et al , 2004, & Villain et al, 2016 Clinique Biologique Antécédents de TS Gènes Antécédents familiaux de conduites suicidaires Système sérotoninergique Impulsivité & agressivité Inflamation Pessimisme Neuro-anatomie Abus dans l’enfance Propension à la douleur Troubles psychiatriques Evènements de vie Stress Vulnérabilité (Etat) (traits) Suicide Processus de la crise suicidaire ETAPES DU PROCESSUS DE LA CRISE SUICIDAIRE la crise suicidaire débute lorsque le suicide devient une solution face à la souffrance la crise a des étapes identifiables qui définissent le degré d’urgence SIGNES AVANT COUREURS Signes émotionnels Anxiété, agitation Résignation Signes cognitifs Désespoir Difficulté à se concentrer Labilité Incohérence et confusion soudaine dans le langage émotionnelle Rumination Rage, colère Signes comportementaux Isolement social Préparation passage à l’acte Recherches de sensations fortes Consommation accrue alcool ou drogues Les signes avant coureurs ne sont pas à confondre avec les facteurs de risque suicidaire Prise en charge de la crise suicidaire Ce numéro d’appel, gratuit, accessible 24H/24 et 7J/7 en tout point du territoire national, permet la prise en charge des personnes ayant des idées suicidaires et de leur entourage, depuis les premières idées de mort jusqu’à la crise suicidaire. EFFICACITE DES TCC DANS LES CS 1241 patients ayant déjà fait une TS La thérapie cognitivo- comportementale réduit davantage les tentatives de suicide répétées