TD8 Séance 8 Asymétries d'Information - PDF

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asymétrie d'information économie économie de marché

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Ce document traite des asymétries d'information en économie de marché. Il explique les concepts de sélection adverse et d'aléa moral. Des exemples concrets comme le marché des voitures d'occasion et celui de l'assurance sont utilisés pour illustrer ces concepts.

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ASYMÉTRIES D’INFORMATIONS 1. Qu’est ce que le concept d’asymétrie d’information? L’asymétrie d’information analyse les situations de l’ECONOMIE DE MARCHE. C’est une situation d’échange dans laquelle une partie (l’agent) dispose d’une information que l’autre partie (le principal) n’a pas. L’as...

ASYMÉTRIES D’INFORMATIONS 1. Qu’est ce que le concept d’asymétrie d’information? L’asymétrie d’information analyse les situations de l’ECONOMIE DE MARCHE. C’est une situation d’échange dans laquelle une partie (l’agent) dispose d’une information que l’autre partie (le principal) n’a pas. L’asymétrie d’information peut prendre 2 formes : La sélection adverse (ou antisélection) : c’est quand l’asymétrie d’information intervient avant l’échange entre les deux parties, par exemple avant la signature d’un contrat, sur une caractéristique du produit. Imaginons on possède un Smartphone et on souhaite le vendre au principal ; on connaît les caractéristiques de notre téléphone, que ce soit son autonomie ou son état Mais le principal non. Nous sommes le seul à savoir toutes ces informations. Le principal n’aura accès qu’aux informations que l’on va lui transmettre. Et le fait que je possède des infos que lui n’a pas va poser problème. L’aléa moral : c’est lorsque l’asymétrie d’information porte après l’échange sur l’action ou le comportement d’un individu. Prenons l’exemple d’un recrutement dans une entreprise. Une fois qu’on sera embauché par l’entreprise, qu’est-ce qui va permettre de rassurer l’employeur et surtout lui assurer qu’on va bien s’investir, qu’on va bien travailler et être productif ? Car une fois embauché on peut se dire que le contrat et signé et que rien ne va changer je n’ai pas besoin d’en faire trop et je vais pouvoir glander. Nous on sait très bien comment on va se comporter après la signature mais l’employeur lui n’en sait rien. L’asymétrie d’information est une défaillance du marché car Le principal ne sera au courant que de ce que l’agent est prêt à lui faire part. Reprenons les 2 types d’asymétries d’informations pour démontrer que cette dernière est bien une défaillance de marché. Pour la sélection adverse, prenons l’exemple des voitures d’occasions. Il a été étudié par Georges Akerlof, économiste américain. Nous avons un individu qui recherche une voiture d’occasion. Mais ce même individu ne disposera à chaque fois que des informations que veuille bien lui fournir le vendeur. De ce fait, il y aura incertitude sur la qualité du produit. L’acheteur ne peut donc pas proposer un prix d’achat trop faible au risque de se prendre un refus du vendeur. Mais il ne peut pas non plus proposer un prix trop élevé car là il risque de le surpayer un bien qui pourrait avoir des vices cachés. L’acheteur va donc proposer un prix moyen qui va tenir compte du fait qu’il y a incertitude sur la qualité du véhicule. Le problème c’est qu’ne proposant ce prix moyen, les vendeurs de véhicules de qualité vont refuser de vendre ou bien vendre de gré à gré (c’est à dire à quelqu’un de confiance). De ce fait, tous les bons véhicules vont quitter le marché et il ne restera que les Lemons, ou les tacots, qui eux proposeront certainement des défauts. On est ici dans un cas de défaillance du marché car le signal prix est faussé, Ca veut dire que les prix proposé sont moyens et donc tirés vers le bas. Normalement des prix tirés vers le bas doivent inciter la demande à augmenter. Ici, si les prix sont faibles, Les acheteurs vont se dire que quelque chose ne va pas avec ce véhicule. On aboutit donc à une destruction du marché. Pour l’aléa moral, prenons l’exemple du marché de l’assurance. Un assuré vient de signer un contrat d’assurance pour des soins médicaux. On se pose de questions dès l’instant où le contrat a été signé. L’assuré a 2 types de comportements : soit un comportement normal dans lequel il va aller chez le médecin de temps en temps et seulement si nécessaire et consommer des médicaments seulement si besoin. Soit au contraire il va abuser de cette assurance et surconsommer comme il est remboursé, en allant chez le médecin dès l’apparition d’un rhume et se faire prescrire tous les médicaments possibles. L’assuré peut changer de comportement dès l’instant où il va signer son contrat avec l’assureur et pourrait vouloir amortir son assurance en surconsommant. Il va s’agir d’une incertitude sur le comportement de l’assuré qui va aboutir sur un risque de surconsommation des bénéfices de l’assurance. Mais la surconsommation peut aussi venir des médecins. En effet, s’ils savent que les médicaments sont remboursés, ils vont sans doutes en surprescrire. Tout cela débouche donc sur une défaillance du marché qui est lié au comportement. Comment faire pour réduire les asymétries d’informations ? Pour cela il faut l’intervention des pouvoirs publics Pour la sélection adverse, cela passe par la mise en place de diagnostics, qui sont devenus obligatoire avant tout actes de vente. Par exemple, cela peut être le passage de contrôle technique pour les véhicules de plus de 4 ans. Cela peut aussi passer par des labels et des appellations comme AB pour agriculture biologique ou encore le fait maison par exemple quand on va manger au restaurant. Enfin, cela peut se faire par la mise en place d’une réglementation comme les affichages nutri-score sur les packaging alimentaires. Pour l’aléa moral, on va mettre en place une dégressivité des allocations chômage pour éviter que ne « profitent » des aides versées. Si l’individu sait qu’il va toucher tant pendant telle période de temps, il va par exemple peut être pas vouloir chercher un boulot pour sortir de la situation de chômage. Pour éviter la surconsommation des médicaments, il y a la mise en place de tickets modérateurs : le principe est que plus vous consommez de biens médicaux, plus il y aura des médicaments qui vont rester à la charge de l’acheteur. Dernier exemple, c’est le contrôle des travailleurs en arrêt maladie pour éviter qu’ils profitent des indemnités journalières versées. 2. Qui est AKERLOF ? George Akerlof est un économiste psychologue et sociologue américain né en 1940. En 1962, il obtient sa licence à l'université de Yale. En 1966, il soutient sa thèse de doctorat au Massachusetts Institute of Technology (MIT). De 1966 à 1970, il est professeur assistant à l'Université de Californie, Berkeley. Il a également été l’un des conseillers économiques de la Maison-Blanche (1973-1974), membre du conseil des gouverneurs de la Fed (1977-1978) et a enseigné à la London School of Economics avant de redevenir professeur à Berkeley. Akerlof a contribué à l’une des théories les plus importantes de ces dernières décennies : la théorie des asymétries d'information. Ses travaux lui ont valu le prix Nobel d'économie 2001, qu’il a partagé avec Joseph Stiglitz et Michael Spence. Il a été le quatrième économiste de l'université de Californie à recevoir le Prix Nobel après les professeurs Daniel McFadden, John Harsanyi et Gérard Debreu. George Akerlof s'est intéressé à de nombreux domaines de la pensée économique : l'analyse macroéconomique, l'analyse économique de la pauvreté et des discriminations, la politique monétaire et l'économie comportementale. Il est surtout connu pour ses travaux sur les imperfections du marché et en particulier sur l'asymétrie d'information. Il a montré que le modèle de concurrence pure et parfaite, qui suppose notamment que les agents sont parfaitement informés, est très éloigné de la réalité. Dans les faits, l'asymétrie d'information est courante sur les marchés. Cela signifie qu’un des participants à l’échange dispose de plus d’informations que l’autre partie. Par exemple, l’emprunteur connaît mieux que le prêteur sa capacité de remboursement et l’assuré connaît mieux que son assureur ses risques potentiels… Dans un article resté célèbre, Akerlof utilise l’exemple du marché des voitures d’occasion. Dans ce cas, le vendeur connaît mieux que l’acheteur la qualité de sa voiture. Les acheteurs, qui sont dans l’incertitude sur la qualité du véhicule et veulent se prémunir d’éventuels vices cachés, proposent des prix délibérément faibles. Il y a alors un risque que les vendeurs de véhicules de bonne qualité quittent le marché, ne laissant à la vente que des véhicules de mauvaise qualité (ou lemons en anglais) : c’est ce que l’on appelle la sélection adverse ou antisélection. Pour éviter ce problème, le vendeur doit fournir une garantie sur la qualité de son bien. L’Etat peut également intervenir en imposant des contrôles de l’état du véhicule, par exemple le contrôle technique. Ces différents signaux assurent des prix cohérents sur le marché. Keynésien convaincu, George Akerlof a donc démontré les limites du modèle néoclassique de concurrence pure et parfaite. Il a également mis en évidence une exception à la loi de la demande appelé effet d'Akerlof ou effet de marque : les consommateurs ont parfois tendance à acheter un produit plus cher que le prix moyen en croyant acheter un produit de meilleure qualité. Il a démontré l’existence du phénomène de salaire d'efficience, selon lequel les employeurs ont parfois intérêt à verser un salaire plus élevé que la moyenne pour attirer et conserver les meilleurs salariés. Enfin, Akerlof s’est intéressé à l’économie comportementale qui relie la science économique à d’autres sciences sociales, comme la sociologie ou la psychologie. Cette théorie pourrait expliquer l’instabilité des marchés et le problème du chômage. 3. Sur quoi se fonde la théorie des contrats ? Selon Art. 1101 du Cciv: le contrat est « une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose ». La théorie des contrats étudie comment des personnes et des organisations établissent des accords juridiques dans des situations caractérisées par des conditions incertaines, des facteurs d'incertitude et une asymétrie d'information. Il s’agit d’une application spécifique de la théorie des jeux, qui est une étude du modèle mathématique des négociations, des conflits et de la coopération entre des individus, des organisations et des gouvernements. La théorie des contrats s'applique à la fois aux négociations multipartites entre un contractant principal et un ou plusieurs agents et aux contrats élaborés par un individu ou une organisation pour définir les conditions d'accords multipartites comme par exemple des contrats de travail d'une entreprise avec ses employés. L'aléa moral est l'un des modèles de la théorie des contrats. Il correspond au risque que l'une des parties impliquées dans la transaction n'agisse pas de bonne foi, par exemple en dissimulant des informations importantes, en fournissant des informations erronées ou en révélant les motifs réels d'un contrat en cours de négociation. L'aléa moral implique généralement une évaluation des risques qui portent le plus préjudice à la partie la moins informée. La théorie des contrats comporte d'autres modèles, comme celui de la sélection adverse, dans lequel le principal protagoniste n'est pas pleinement informé des facteurs de risque de l'agent, et celui du signal dans lequel l'agent fournit convenablement au principal des informations sur lui-même, par exemple dans le cas d'un postulant pour un emploi qui indique au recruteur une liste de ses qualifications correspondant aux exigences du poste. Le dernier modèle de la théorie des contrats est la Théorie des signaux : en gros, avant les entreprises ne pouvaient recruter à cause de l’antisélection. Spence et akerlof ont dit que les individus vont renvoyer un signal en fonction de leur diplôme de leur tenue ou de leur lieu d’habitation. Les recruteurs analysent ces signaux pour pouvoir deviner qui est la personne et on effectue les recrutement en fonction de ces signaux. CORRECTION L’asymétrie d’info analyse les situations de l’ECONOMIE DE MARCHE. Le challenge sur les marchés c’est que parfois certains acteurs vont avoir accès a des informations sur la qualité, le travail fourni ou autre, sans les partager avec d’autres acteurs lors d’un échange. DEUX SITUATIONS D ASYMETRIES D INFORMAITON SONT CONNUES A CE JOUR. L ANTISELECTION ET L ALEA MORAL. L’antisélection intervient lorsque le marché est perturbé, c’est-à-dire, quand un acteur connait mieux les caractéristiques d’un bien échangé au moment de la signature du contrat que la personne avec laquelle il négocie. Exemple d’antisélection : je suis un fournisseur qui vends des batteries de téléphone, je sais qu’elles perdent 50% de leur puissance en 6 mois au lieu de 12 mois annoncés et je ne le dis pas pour garder un prix élevé. L'aléa moral intervient lorsqu’un agent augmente sa prise de risque dès qu'une police (un élément du contrat) le met à l'abri des conséquences négatives d'un sinistre. Exemple : une personne laisse les fenêtres de sa voiture ouverte parce qu'elle sait qu'elle est assurée contre le vol de sa voiture. Dans l’exemple un individu a bien changé son comportement car il fait moins attention à la sécurité de son véhicule sans que l’assurance soit au courant. Comprenez bien que les concepts de l’économie de l’information s’appliquent à quasiment tous les domaines. C’est pour cela que j’essaie de vous trouver des exemples business, marché de l’emploi, assurance etc. Voyons l’antisélection dans un premier temps : L’antisélection est un problème d’asymétrie d’information qui va empêcher le marché d’être efficace. Les acheteurs d’un bien savent que le but de l’entreprise est de vendre au plus cher. Il est donc difficile de se baser uniquement sur le prix pour être certain du niveau de qualité du bien que l’on souhaite acquérir (autrement dit c’est pas parce que XIAOMI sort un téléphone à 1600 euros qu’il sera mieux qu’un Samsung/apple et c’est logique pour vous je pense). Donc le prix n’a plus son rôle informateur sur la qualité des produits. Dans ces conditions on dit que le marché est défaillant. Le problème arrive surtout pour les vendeurs de produits de qualité. Une entreprise qui vends des produits de très bonne qualité peut se voir échouer dans ses ventes car les acheteurs se méfient de la véracité de la qualité du produit. De ce fait les acheteurs vont demander des prix tout le temps bas et vont donc faire sortir les biens de bonne qualité du marché. Les mauvais produits ont chassés les bons. C’est l’antisélection. On va voir l’antisélection une nouvelle fois à travers AKERLOF. 1) L’antisélection : Akerlof résume l’idée du problème d’antisélection et de la sortie des produits de bonne qualité du marché par la suivante : Prenez le marché automobile d’occasion. L’acheteur ne peut pas savoir si les véhicules en ventes sont de bonne ou mauvaise qualité. Il va donc refuser de payer un prix élevé par sécurité. Les vendeurs de véhicules de bonne qualité ne vont donc jamais pouvoir vendre un véhicule d’occasion à bon prix car tout le monde se méfiera. Sur le marché d’occasion on ne retrouvera alors plus que des véhicules de qualité médiocre. Les mauvais produits vont donc chasser les bons. Dans ce cadre, pour corriger ces problèmes, il faudrait règlementer le marché pour faire révéler l’information obligatoirement (loi sur la transparence de l’information sur les véhicules d’occasion par exemple), ou encore permettre aux acheteurs d’être remboursés en cas d’achat d’un produit de mauvaise qualité. Dans les faits vous pouvez déjà penser à un système en place qui permet de corriger ces défaillances d’asymétrie d’information : les notes des consommateurs sur les vendeurs (sur internet). En effet si un concessionnaire vends des produits de mauvaise qualité en 2020, il sera mal noté sur internet et aura donc moins de client. Cela va forcer un minimum de qualité. Personnellement je n’achète jamais de produit mal notés. Globalement ici retenez que les conséquences de l’antisélection interviennent AVANT la signature du contrat et les effets vont etre de rendre le marché défaillant et les bons produits peuvent etre chassés par les mauvais. Tout cela a cause de l’asymétrie d’information. Donc que les marchés qui souffrent de l’antisélection vont être des marchés sans produit de qualité (si pas de régulation etc.) 2) L’aléa moral intervient APRES la signature du contrat. Difficile d’anticiper le comportement de l’acheteur après qu’il ai acheté le bien. Si vous avez une garantie 1 an sur votre casque bose et que vous le mettez sous la pluie car il sera remplacé en cas de casse par exemple mais vous pourrez raconter n’importe quoi à la FNAC qui ne pourra pas vérifier l’information. Différents noms pour la même chose : Aléa moral = Hasard moral = comportement caché. Post signature du contrat l’asymétrie d’information est TOTALE. Impossible pour la FNAC de savoir ce que vous faites de votre casque BOSE après l’achat. L’économie de l’incertain va donc venir apporter des outils pour aider les agents à prendre de meilleures décisions en présence d’asymétries d’informations. Pour vous montrer d’autres situations concrètes ou l’asymétrie d’information est un enjeu important : Plusieurs économistes ont montrés le lien entre le niveau de salaire d’un individu et celui de sa productivité. Mais c’est plus compliqué qu’il n’y parait de rémunérer en fonction de la productivité. Comment un employeur peut mesurer l’effort ? (Aléa moral). L’employeur a le risque d’antisélection aussi car il peut se retrouver avec de mauvais candidats à l’embauche. Pour reprendre l’exemple ci-dessus, afin d’attirer les meilleurs candidats à un poste, l’employeur pourrait augmenter le salaire mais ça ne fonctionnera pas puisque les individus peuvent mentir (asymétrie d’information ; antisélection). Globalement il faut retenir que l’asymétrie d’information est présente dans plusieurs domaines d’activités et pour TOUS LES ACTEURS. Ici les employeurs comme les employés souffrent d’asymétries d’information. Théorie du signaux : Pour combler aux asymétries d’information et pour mieux recruter sur le marché de l’emploi ARROW et SPENCE proposent la théorie du signal. Le diplôme peut signaler les individus avec de fortes capacités. Pensez à HEC PARIS, SCIENCES PO PARIS ou l’X et aux cabinets type BCG. En droit pensez aux cabinets comme CLIFFORD et à ASSAS. Le problème c’est que cette théorie pousse les non diplômés ou faiblement diplômés en situation de chômage plus facilement. Pour SPENCE on peut généraliser le raisonnement du signal à d’autres marchés que celui du recrutement et de l’emploi. Il dit que la PUBLICITE est un autre signal ou la marque engage des dépenses pour le produit et donc c’est un bon produit. Les vendeurs de voitures d’occasion peuvent proposer une garantie de plusieurs mois en signal de qualité 3/ théorie des contrats La théorie des contrats vient proposer des outils pour répondre aux problèmes du modèle de l’équilibre général. Le modèle de l’équilibre général est historiquement vénéré par les économistes. Cependant il a de nombreux problèmes. La prise en compte des interactions stratégiques entre agents y est, en effet, très pauvre. Les entreprises comme les acheteurs sont supposés prendre les prix tels qu’ils sont. Ce n’est pas la réalité. L’économie de l’information vient proposer des solutions face à ces problèmes de l’équilibre général. L’économie de l’information regroupe deux domaines de l’économie qui sont la THEORIE DES INCITATIONS et LA THEORIE DES CONTRATS. DEFINITION THEORIE DES CONTRATS : Appréhender les relations d’échange entre les agents économiques en tenant en compte les CONTRAINTES INSTITUTIONNELLES & INFORMATIONNELLES qui s’imposent. Largement définie, cette théorie étudie la conception d’accords qui motivent les personnes ayant des intérêts divergents à prendre des mesures mutuellement bénéfiques. C’est un modèle qui se limite au cas par cas, souvent à 2 agents qui s’échangent un bien. Globalement vous pouvez effectivement imaginer que les accords se signent sus la forme d’un contrat garantie par un juge. Mais finalement l’atteinte à la réputation est un aussi bon garent. Si je suis HP et je fais un partenariat avec INTEL j’ai intérêt à honorer mes contrats car sinon je vais avoir mauvaise réputation sur le marché. 3 modèles à connaitre au sein de la théorie des contrats : (à connaitre par rapport à la théorie des contrats et comment elle se place dans l’économie de l’information) : 1) Modèles d’auto-sélection 2) Modèles de signaux 3) Modèles d’aléa moral Ici on va donc répéter ce qu’on a dit plus haut, mais l’idée c’est que ces 3 modèles forment la théorie des contrats au sein de l’économie de l’information. L’autosélection : Il y a autosélection/antiselection/selection adverse lorsque quand parmi les parties prenantes à un échange, l’une des parties possède une information à laquelle les autres n’ont pas accès. Repensez à l’exemple de l’assureur qui fait payer une prime pour les contrats d’assurance vie. Les personnes qui souscrivent peuvent mentir sur leur véritable état de santé. Donc les assureurs vont se baser sur l’espérance de vie de la population moyenne. Donc en effet les personnes avec des bonnes santé ne vont plus s’assurer car elles trouveront la prime à payer trop chère (car elle est basée sur la moyenne de la population, donc bonne santé c’est mieux que la moyenne). Finalement les assurances vont se retrouver principalement avec des assurés en mauvaise santé. Car eux trouveront le cout acceptable. La théorie veut que la solution pour l’assureur soit de proposer plusieurs contrats différents et laisser les assurés choisir librement. C’est pour cela qu’on utilise le terme antisélection. Les modèles des signaux : SPENCE et l’éducation avec la valeur du diplôme, quelle école vous avez fait, comment vous vous présentez etc. L’aléa moral : L’aléa moral intervient APRES la signature du contrat. Post signature du contrat l’asymétrie d’information est TOTALE. Impossible pour la FNAC de savoir ce que vous faites de votre casque BOSE après l’achat. Autre exemple, les actionnaires et les dirigeants d’entreprise. Les actionnaires peuvent avoir plus ou moins envie de prendre des risques pour faire fructifier l’entreprise la ou les dirigeants le veulent. Impossible pour les actionnaires de savoir au jour le jour les décisions prises et dans quel sens elles vont. Une fois que le conseil d’administration a choisi les dirigeants, on est EXPOST, post signature du contrat et c’est l’asymétrie d’information qui règne. Finalement l’économie de l’information ne vient pas résoudre à 100% tous les problèmes du modèle de l’équilibre général comme l’auraient souhaité les fondateurs du courant. Cependant, l’économie de l’information se révèle être une très bonne BOITE A OUTILS pour les économistes et sert dans de nombreux domaines. L’économie de l’information a même distingué 3 fois les fondateurs du domaine (1996, 2001 & 2007). La dynamique des contrats est particulière. Elle propose plusieurs échanges et interactions répétées entre les agents. Pensez à un employé avec 40 ans dans la même entreprise. Son contrat avec l’employeur aura été négocié, renégocié plusieurs fois. On parle d’engagement face au contrat lorsqu’une partie s’engage à des actions particulière (non-concurrence, PI…). On parle de renégociation quand un contrat change et inclut ou retire des clauses. Retenez simplement que la dynamique des contrats est complexe, engageante et renégociable. Attention, les concepts fondateurs de la théorie des contrats fonctionne souvent avec 2 parties et pas plus. Certains économistes ont quand même essayé de faire valoir cette théorie à des situations plus complexes. Pensez à la complexité quand un actionnaire veut agir sur la productivité des salariés, ils ne sont pas en contact direct alors comment faire ? C’est ce genre de réflexion qui anime les économistes qui veulent pousser la théorie des contrats plus loin que pour 2 agents. Le concept d’asymétrie de l’information → Explications ; → Un principe en contradiction avec le modèle classique de la concurrence P&P ; → Deux situations : l’antisélection et l’aléa moral ; → L’antisélection ou sélection adverse ex ante (les parties n’ont pas la même connaissance des tenants et des aboutissants lors d’un accord – problème du prix signal – exemple d’AKERLOF avec les voitures d’occasion, « solution » du prix moyen – exemple des assurances – solution à l’élimination des bons éléments) ; → L’aléa moral ou comportement caché ex post (le principal ne peut contrôler les actions de l’agent – Deux cas : ne peut pas observer l’action / peut observer l’action). Asymétrie d’information et marché du travail → Une remise en cause supplémentaire aux théories classiques : le cas du chômage ; → Explication par le rôle du salaire dans l’antisélection et l’aléa moral ; → Les conséquences d’une éventuelle baisse de salaire (rapport masse salariale et productivité) ; → La théorie des signaux (ARROW et SPENCE – Exemple des diplômes et de la Franc- Maçonnerie). Du modèle d’équilibre général vers l’économie de l’information → Un modèle remis en cause (price taker, asymétrie d’information, aspect stratégique des rapports humains, etc…) ; → L’économie de l’information : la théorie des incitations et la théorie des contrats : un cadre d’analyse plus partiel ; → Applications dans de nombreux domaines de l’économie (économie du développement, industrielle, de la banque, de l’assurance, de l’économie publique, du chômage, etc…) La théorie des contrats → Définition (voir annexe p115) ; → Des modèles de réflexion simplifiés – exemple du dilemme du prisonnier ; → Trois familles de modèle dans la théorie des contrats : les modèles d’autosélection, les modèles de signaux (exemple assureurs – voitures occasion) et les modèles d’aléa moral. Salah Moustaoui TD3106 TD8: EII 1. Qu’est ce que le concept d’asymétrie d’information ? L’asymétrie d’information est un concept fondamental en économie qui désigne une situation où, dans un échange, l’une des parties possède davantage d’informations que l’autre. Ce déséquilibre d’information est courant dans les économies de marché et remet en cause l’hypothèse de transparence sur laquelle repose le modèle de concurrence pure et parfaite. En pratique, cette asymétrie peut engendrer des comportements opportunistes, compromettant ainsi le fonctionnement efficace des marchés. On distingue généralement deux grandes manifestations de l’asymétrie d’information : l’antisélection et l’aléa moral. L’antisélection se produit avant la signature d’un contrat (ex-ante) lorsque l’une des parties dispose de plus d’informations que l’autre sur les caractéristiques des biens ou services échangés. George Akerlof, dans son célèbre article “The Market for Lemons” (1970), illustre ce problème à travers le marché des voitures d’occasion. Les vendeurs connaissent parfaitement la qualité de leurs véhicules, alors que les acheteurs ne peuvent qu’en faire des hypothèses. Ne pouvant distinguer les bonnes voitures des mauvaises, les acheteurs proposent un prix moyen. Or, ce prix moyen est souvent trop bas pour attirer les vendeurs de véhicules de bonne qualité, qui se retirent du marché. À terme, seuls les véhicules de mauvaise qualité (“lemons”) subsistent, ce qui nuit à l’ensemble du marché. Ce mécanisme est aussi observable dans le domaine des assurances. Les compagnies, incapables de distinguer les “faibles risques” des “risques élevés”, proposent des primes basées sur un risque moyen. En réponse, les individus à faible risque jugent ces primes trop élevées et se retirent du marché, tandis que les risques élevés restent. Cela met en péril la viabilité financière de l’assureur. Des solutions comme l’instauration de franchises ou l’obligation de s’assurer permettent de limiter ces effets en incitant les parties à révéler leur véritable profil de risque. L’aléa moral, quant à lui, se produit après la signature du contrat (ex-post). Il survient lorsque l’une des parties ne peut observer ou contrôler les actions de l’autre, ce qui peut engendrer des comportements non conformes aux attentes. Par exemple, dans une relation employeur-employé, un employeur (le principal) ne peut surveiller en permanence le niveau d’effort de son employé (l’agent). Ce dernier pourrait alors réduire ses efforts, au détriment de la productivité. Pour contrer ces effets, certains mécanismes, comme les salaires d’efficience, incitent les employés à maintenir un effort optimal en liant rémunération et productivité. Sur le marché du travail, l’asymétrie d’information explique aussi des phénomènes comme le chômage involontaire. Les employeurs, ne pouvant parfaitement évaluer les compétences des candidats, s’appuient sur des signaux comme les diplômes pour faire leur choix. Ce phénomène, étudié par Arrow et Spence dans la théorie des signaux, montre que les entreprises considèrent ces indicateurs comme un gage de compétence, même si cela peut parfois aboutir à des erreurs de sélection. L’asymétrie d’information pose un réel problème à l’efficacité des marchés : elle peut entraîner une absence d’échange, une mauvaise allocation des ressources ou encore des phénomènes comme le chômage. Cependant, des solutions existent. Par exemple, la mise en place de garanties, de labels de qualité ou d’obligations légales de transparence peut améliorer le fonctionnement des marchés en réduisant l’écart d’information entre les parties. En conclusion, l’asymétrie d’information remet en question l’idéal de transparence du modèle de marché parfait. Elle pousse à repenser certains mécanismes de régulation ou d’incitation pour garantir une meilleure efficacité économique. L’analyse de ces situations permet non seulement de comprendre les dysfonctionnements des marchés, mais aussi d’imaginer des solutions adaptées aux différentes formes de déséquilibre. 2. Qui est AKERLOF ? George Akerlof est un économiste américain reconnu, né le 17 juin 1940 à New Haven, dans le Connecticut. Il est principalement célèbre pour ses travaux sur les marchés où existe une asymétrie d’information, ce qui lui a valu de recevoir le prix Nobel d’économie en 2001 aux côtés de Michael Spence et Joseph Stiglitz. Diplômé de Yale (licence en 1962) et du Massachusetts Institute of Technology (doctorat en 1966), Akerlof a entamé sa carrière universitaire à l’Université de Californie, Berkeley, où il a enseigné pendant de nombreuses années. Il est également considéré comme l’un des précurseurs de l’économie comportementale, car il s’est souvent inspiré de disciplines comme la psychologie, la sociologie ou l’anthropologie dans ses recherches. Son article le plus célèbre, “The Market for Lemons: Quality Uncertainty and the Market Mechanism”, publié en 1970, analyse les problèmes liés à l’asymétrie d’information sur les marchés. Il prend comme exemple le marché des voitures d’occasion, où les vendeurs disposent d’une meilleure connaissance de la qualité des véhicules que les acheteurs. Akerlof montre que, dans un tel contexte, les voitures de mauvaise qualité (les “lemons”) restent sur le marché, tandis que les propriétaires de voitures de bonne qualité se retirent en raison d’un prix moyen insuffisant. Ce phénomène, appelé antisélection, illustre comment l’asymétrie d’information peut nuire à l’efficacité du marché et empêcher les échanges optimaux. Au-delà des biens de consommation, Akerlof a également appliqué son analyse aux marchés financiers, notamment dans les pays en développement. Il explique que les taux d’intérêt élevés résultent souvent de l’incapacité des prêteurs à évaluer la solvabilité des emprunteurs, ce qui reflète, là encore, un problème d’asymétrie d’information. Akerlof a aussi montré que de nombreuses institutions économiques, comme les garanties ou les labels de qualité, se développent pour compenser les effets négatifs de l’asymétrie d’information. Ces mécanismes permettent de rétablir la confiance entre les acteurs et d’améliorer le fonctionnement des marchés. En conclusion, George Akerlof a profondément marqué l’économie en mettant en lumière les impacts des asymétries d’information sur les échanges et en proposant des pistes pour y remédier. Ses travaux, à la croisée de plusieurs disciplines, restent une référence incontournable pour comprendre les dysfonctionnements des marchés et les solutions possibles pour les corriger. 3. Sur quoi se fonde la théorie des contrats ? La théorie des contrats est un domaine de l’économie qui cherche à analyser les relations d’échange entre agents économiques, tout en prenant en compte les contraintes institutionnelles et informationnelles auxquelles ces agents font face. Contrairement à ce que son nom peut laisser penser, cette théorie ne se limite pas à l’étude des contrats juridiques formels, mais s’intéresse plus largement aux mécanismes qui régissent les interactions économiques, qu’ils soient explicites ou implicites. Depuis les années 1970, elle s’est imposée comme un cadre essentiel pour comprendre les situations où les asymétries d’information jouent un rôle crucial. Un contrat, dans ce cadre, peut être explicite, comme un document formel garanti par un tribunal ou fondé sur la réputation des parties. Mais il peut aussi être implicite, reposant sur des normes de comportement ou des sanctions informelles. Par exemple, dans le cadre des relations commerciales, un chef d’entreprise peut être mis à l’écart par ses pairs s’il adopte un comportement jugé déviant. Ces contrats implicites sont alors soutenus par un équilibre d’interactions entre les parties. La théorie des contrats utilise des modèles simplifiés, souvent à deux agents, pour permettre une analyse précise des relations économiques. Parmi les grandes catégories de modèles qui structurent cette théorie, on distingue trois axes principaux : Les modèles d’autosélection Ces modèles s’appliquent lorsqu’un des acteurs dispose d’une information privée sur ses propres caractéristiques (son « type ») que les autres ne connaissent pas. Cela lui permet de tirer un avantage, appelé rente informationnelle. Par exemple, dans le transport aérien, la distinction entre la classe économique et la première classe reflète une stratégie d’autosélection : les passagers aisés choisissent la première classe, plus chère mais confortable, tandis que les autres préfèrent la classe économique, moins chère mais avec un confort réduit. Cette différenciation permet aux compagnies d’inciter les passagers à révéler leurs préférences sans mentir sur leur capacité à payer. Les modèles de signaux Dans certaines situations, un vendeur connaît mieux la qualité de son produit que ses acheteurs. Cette asymétrie d’information peut être réduite grâce à l’envoi de signaux crédibles. Par exemple, un vendeur de voiture d’occasion peut offrir une garantie. Ce signal indique à l’acheteur que la voiture est de bonne qualité, car un vendeur ne prendrait pas le risque de garantir un produit défectueux. On observe ainsi un équilibre : les bonnes voitures sont vendues avec garantie à un prix élevé, tandis que les mauvaises voitures restent à bas prix, souvent sans garantie. Les modèles d’aléa moral L’aléa moral survient lorsqu’une des parties ne peut pas observer parfaitement les actions ou les efforts de l’autre partie, ce qui peut influencer les résultats de leur interaction. En entreprise, un employeur peut craindre que ses employés réduisent leurs efforts si leur rémunération est uniquement fixe. Cela explique l’introduction de primes ou d’autres mécanismes incitatifs liés à la performance. Dans le domaine de l’assurance, l’introduction d’une franchise incite les assurés à adopter des comportements plus prudents, car ils restent responsables d’une partie des coûts en cas de problème. En somme, la théorie des contrats propose un cadre analytique pour comprendre et surmonter les difficultés générées par les asymétries d’information. En étudiant des cas spécifiques comme l’autosélection, les signaux ou l’aléa moral, elle permet de mieux saisir les interactions économiques et les stratégies mises en place pour améliorer leur efficacité.

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