TD 1 - L’attachement - Corrigé - 2024-2025 - IFSI
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Summary
This IFSI past paper from 2025 covers the concept of attachment and its relation to child development. Questions explore the impact of attachment on a person's life from childhood to adulthood, using examples and relevant studies. The document is a study guide that includes analysis of case studies.
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Membres de l’équipe d’UE : Sylvie ANTOINE Julie BEAUMONT-FIDISSA Julie SURBLED...
Membres de l’équipe d’UE : Sylvie ANTOINE Julie BEAUMONT-FIDISSA Julie SURBLED Marie-Denise POPOTTE Coordinatrice pédagogique : Xanthie VLACHOPOULOU Coordinatrice pédagogique : Anne MILLOT Année 2024-2025 IFSI : UE 1.1 S1 3 ECTS Compétence 6 Intitulé du TD : TD 1 – L’attachement Objectifs pédagogiques : Comprendre et expliquer le concept d’attachement et repérer les liens avec le développement de l’enfant Mettre en relation l’importance des liens d’attachement et le développement psycho-affectif de la personne Repérer les éléments biographiques ayant un impact dans l’établissement de ce lien LE TD : Lecture en amont de textes guidée par des questions. 1. Lecture d’extraits des articles suivants : Chaume, A., Bénony, H. & Jebrane, A. (2018). Troubles du comportement et dysfonctionnement psychique chez des enfants de 5-6 ans suivis en milieu scolaire. Bulletin de psychologie, numéro 556(4), 739-748. doi:10.3917/bupsy.556.0739. Atger, F. (2007). L'attachement à l'adolescence. Dialogue, 175(1), 73-86. doi:10.3917/dia.175.0073. Freitas M, Rahioui H. L’attachement chez le sujet âgé.Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil2017 ; 15(1) :56-64doi:10.1684/pnv.2017.0651 2. Extrait de l’émission « la santé au quotidien » L'hospitalisme - René Spitz du 29 août 2015 https://www.youtube.com/watch?v=qmYGGL32ABg 3. Situation clinique QUESTIONS : 1. A la lecture des extraits d’articles et après visionnage de l’extrait d’émission sur l’hospitalisme, et à partir de vos connaissances sur l’attachement étudié en cours, repérez en quoi la qualité de l’attachement est fondamentale dans le développement de la personne, de l’enfance à la vieillesse. 2. Situation clinique : a. Selon les différentes approches du développement, à quel stade du développement était Mme Théraz au décès de sa mère ? b. Quels sont les éléments dans la situation présentée qui risquent d'impacter la qualité de l'attachement ? 3. Vignette clinique –préparation à l’évaluation a. Dégagez les idées principales de l’extrait d’article b. Comment pouvez-vous caractériser l’attachement de d’Émilie à sa mère ? Et à sa famille d’accueil ? Sur quels éléments de la situation vous appuyez vous pour argumenter vos réponses ? c. Quels types d’attachements connaissez-vous ? Page 1 sur 8 1. A la lecture des extraits d’articles et après visionnage de l’extrait d’émission sur l’hospitalisme, et à partir de vos connaissances sur l’attachement étudié en cours, repérez en quoi la qualité de l’attachement est fondamentale dans le développement de la personne, de l’enfance à la vieillesse. Quel est le processus qui préside à l'attachement dans l'interaction parent-enfant ? Bowlby, en 1988 va décrire le versant parental de l'attachement qu'il va définir par le terme "caregiving". Le caregiver est celui qui donne les soins, qui s'occupe de l'enfant que ce soit au niveau des soins physiques et du maintien du confort et du bien-être, ou au niveau affectif, de le protéger, d'accompagner sa découverte du monde. Le caregiving représente la complémentarité du système de comportements des parents et de l’enfant, il s’agit d’un « équilibre dynamique ». Ce sont les signaux émis par l'enfant qui vont être interprétés par les parents comme étant l'expression d'un danger ou d'une détresse ressentis par l'enfant qui vont venir activer le système de caregiving. La séparation, à la naissance confère au fœtus le statut d'enfant. Elle va permettre la naissance de l'attachement par ce qu'on appelle le processus de "séparation-individuation". C'est parce qu'un enfant est capable, petit à petit, de se détacher de ses parents qu'il deviendra capable de s'attacher à d'autres personnes (d'autres adultes, ses pairs et ses relations futures). "En tant que système, le caregiving se définit par plusieurs caractéristiques particulièrement étudiées par deux élèves de Bowlby, Carol George et Judith Solomon. Il se déclenche dès que nous sommes exposés à des signaux qui indiquent la vulnérabilité d’un être vivant. On dit du caregiving que c’est un système d’alerte aux besoins des autres. En tant que soignant ou professionnel en charge de jeunes enfants, notre système de caregiving est souvent sollicité dans notre pratique professionnelle. Le premier objectif du caregiving pour un parent est de protéger son enfant en se rapprochant de lui. Toute situation où le parent perçoit l’enfant en danger ou en détresse, toute séparation imposée de l’enfant active le caregiving du parent ; ce n’est qu’à partir du moment où une proximité physique et/ou psychologique est restaurée et que l’adulte peut réconforter son petit que celui-ci sent son caregiving désactivé." Enfant L’attachement se définit comme un lien particulier, sélectif, que l’enfant établit au départ de sa vie avec un adulte et dont le but pour lui est de maintenir une proximité physique avec cet être de référence qui génère le sentiment de sécurité. La notion de sécurité de base renvoie à l’idée que la personne de soutien est présente et disponible lorsque l’enfant en a besoin. Au début de la vie de l’enfant, la proximité physique est nécessaire, ce concept est ensuite mentalisé par l’enfant. L’attachement concerne bien sûr le bébé, mais pas seulement. On construit des liens d’attachement tout au long de notre vie. « Un bébé tout seul, cela n’existe pas » (Winnicott) ; il ne peut survivre sans soins, mais également sans un adulte qui l’aide à s’apaiser et à réguler ses émotions et qui le protège et l’apaise dans les situations de stress intense, de colère, de peur, ou de détresse. L’attachement a alors été défini comme un besoin inné, car le bébé est un être de relation. Du fait de sa néo tonie (total dénuement), il ne peut survivre seul, sans une personne pour s’occuper de lui, non seulement biologiquement, mais surtout psychiquement. (Ne peut réguler seul ses émotions et particulièrement la peur). Correspond aussi à la survie de l’espèce. C’est donc un système qui se déclencherait automatiquement. Page 2 sur 8 Ces deux systèmes intégrés fonctionnent comme un système dyadique de couplage et d’autorégulation qui garde l’enfant dans un état organisé et de protection des dangers grâce auquel il peut explorer et se développer (Britner et coll, 2005) Pour l’attachement, le système motivationnel, c'est-à-dire le motif recherché, ou encore le but de ce système, est de rechercher la proximité de l’adulte en cas de danger et ceci quel que soit la qualité de la réponse faite par l’adulte. Ce sont des systèmes relativement simples au départ et qui se complexifient de plus en plus au fur et à mesure du développement, ils sont activés ou éteints par des signaux spécifiques que le bébé possède dès sa naissance. Expériences de Frédéric II de Bavière pour savoir si les enfants parlaient spontanément le latin ou l’allemand. Il fut imposé aux nourrices s’occupant des nourrissons de ne leur parler sous aucun prétexte ni de montrer le moindre attachement. L’expérience ne fournit qu’un seul résultat, catastrophique : tous les enfants, bien qu’en bonne santé physique, se laissèrent mourir. Les différents types d'attachement selon Mary Ainsworth « Attachement Sécure » : -60% des cas dans la population générale. L’enfant proteste lors des séparations, manifestant ainsi son besoin de « base de sécurité » et d’attachement. Au retour de la mère, il l’accueille avec plaisir, recherche sa proximité, se réconforte et retourne jouer en confiance. Ce comportement est le gage d’une bonne adaptation sociale à venir, de confiance en soi, et d’un bon développement. « Attachement évitant » :-20% des cas de la population générale. Quand l’environnement ne répond pas aux besoins d’attachement de l’enfant, celui-ci va mettre en place des stratégies d’adaptation et faire diminuer ses besoins. On observe une indifférence lors des séparations, pas d’essais de rapprochement de son parent, aux moments de détresse, étonnamment il se laisse consoler par l’étranger. Ces enfants peuvent nous faire penser qu’ils sont autonomes, mais les indicateurs biologiques nous montrent un haut niveau de stress. « Ambivalent résistant » : -10% des cas de la population générale. L’enfant va mettre en place des stratégies comportementales, cognitives, et attentionnelles, renforçant au maximum son besoin d’attachement, ce qui se fait en empiétant de manière inquiétante son potentiel exploratoire. Il montre une détresse à la séparation, une ambivalence qui lui fait dans un même mouvement chercher le contact et le rejeter avec colère. L’enfant se fige, se désorganise, ou habité par la peur, scrute les visages, ou encore manifeste des stéréotypies. C’est un enfant difficile à réconforter. Une élève de Mary Ainsworth, Mary Main a établi un quatrième type : Désorganisé : Ce terme reflète le défaut, pour certains enfants, d'une stratégie cohérente de réponse aux situations stressantes. Un attachement sécure permet à l’enfant d’accepter progressivement la séparation prolongée d’avec sa figure d’attachement et d’augmenter au fil de son développement le périmètre d’exploration du monde qui l’entoure. Adolescent Le type d’attachement développé durant l’enfance se répercute dans l’adolescence et dans la vie d’adulte, notamment au niveau des relations sociales, affectives (amis) et surtout amoureuses, l’adolescence étant une période dense dans la création de nouveaux liens d’attachement. Page 3 sur 8 L’adolescence est marquée par le désir d’autonomisation tant psychique que physique, par l’exploration de nouveaux espaces. Ce désir d’émancipation aboutit à « la mise à distance » émotionnelle des parents par ces adolescents, malgré le maintien de liens d’attachement forts (suivant parfois le type d’attachement développé depuis l’enfance). Vieillesse Le type d’attachement développé depuis l’enfance a également des répercussions dans le vécu de la personne âgée, dans l’image qu’elle se fait d’elle-même et de ce fait dans le sentiment de l’intérêt que l’Autre peut lui porter, ce qui, dans le contexte d’une perte d’autonomie, de trouble cognitifs, de peur de la mort…. peut être générateur d’anxiété et de repli sur soi. Il existe également un déplacement dans l’investissement vers une figure d’attachement, celles liées à l’enfance ayant disparu. Le besoin de sécurité nécessite de retrouver des figures d’attachement suffisamment stables dans l’entourage qui n’est pas toujours en capacité de répondre à cette demande qui peut être vécue comme envahissante. Cette déstabilisation possible peut aboutir à un stress important délétère pour la personne âgée. Page 4 sur 8 2. Situation clinique a) Selon les différentes approches du développement, à quel stade du développement était Me Théraz au décès de sa mère ? Eléments de réponse : Madame Théraz avait 5 ans. Entre 4 et 6 ans : Pose beaucoup de questions. Demande la signification de mots abstraits ou nouveaux. Peut reconnaitre les couleurs. Peut copier des formes simples. Manifeste de l’intérêt pour l’activité des adultes. S’intéresse aux âges. Invente des jeux et peut changer les règles. Fragilité de l’attention qui est accaparée par les stimulations extérieures. Turbulences et espiègleries. Age du merveilleux et de l’affabulation. Revit dans ses jeux des moments vécus. Compétition avec les parents. La parole devient plus sociale. Les concepts formés sont bruts et irréversibles. Existence d’une pensée egocentrique (incapacité de tenir compte du point de vue de l’autre ?) ; pensée animiste (croyance que tous les objets sont vivants). L’enfant perçoit la souffrance des autres, mais a de la difficulté à en comprendre les raisons. Son égocentrisme le fait se sentir responsable, coupable de situation qu’il ne comprend pas. Sur le plan cognitif, il peut comprendre certaines situations, mais il ne les accepte pas. Sa compréhension intellectuelle semble déconnectée du désir affectif. L’entrée de l’enfant à l’école lui permet d’avoir une vie sociale en dehors de sa famille Si l’on se réfère à l’approche cognitive développée par Piaget, elle se situait dans la période pré- opératoire, période qui s’étend approximativement de 2 à 6-7 ans. Les caractéristiques principales de cette période sont les suivantes : Apparition du langage et des capacités de symbolisation : penser grâce à des mots et des symboles Commence à saisir notions abstraites: concepts de quantité, d’espace et de temps. Prédominance des situations concrètes Pensée égocentrique: l’enfant pense que les autres perçoivent les situations du même point de vue que lui. Si l’on se réfère à l’approche psychosociale développée par Henri WALLON, elle se situait au stade du personnalisme, qui va de 3 à 6 ans environ L’enfant s’individualise par rapport à autrui (2 ans : la période du «non»: il se construit en s’opposant). Importance de l’imitation : besoin de modèles, d’adultes de référence Si l’on se réfère à l’approche psychanalytique et les stades psychosexuels développés par Sigmund FREUD, Me Théraz a perdu sa mère alors qu’elle traversait la période œdipienne. Cette période se situe approximativement entre 4 et 7 ans. Le complexe d'Œdipe est le point nodal qui structure le groupe familial et la société humaine toute entière (prohibition de l'inceste). C'est le moment fondateur de la vie psychique assurant le primat de la zone génitale, le dépassement de l'autoérotisme primitif et l'orientation vers des objets extérieurs. Le complexe d'Œdipe permet l'avènement d'un objet global, entier et sexué. Il joue enfin un rôle crucial dans la constitution du Surmoi et de l'Idéal du Moi. Page 5 sur 8 L'angoisse de castration : La castration œdipienne diffère de la castration phallique en ce qu'elle est moins narcissique et plus objecto centrée. Autrement dit, la perte n'est plus seulement une amputation de soi et de son pouvoir, mais une limitation de sa relation à l'autre. L'angoisse de castration s'origine dans la constatation de la différence des sexes. Face à cette angoisse le garçon va se défendre par le surinvestissement du pénis. La fille, elle, qui a découvert son clitoris mais pas encore son vagin va développer une "envie du pénis", concept qui est à la base de toutes les critiques féministes dont la théorie freudienne fait l'objet. Quoi qu'il en soit dans cette théorie, pour la petite fille aucun déni ne peut compenser cette blessure narcissique vécue dans la réalité. C'est cette envie du pénis qui va introduire la fille à la problématique œdipienne. Comme dans la légende de Sophocle : Le complexe d'Oedipe dans sa forme positive correspond à une attirance pour le parent de l'autre sexe et a des sentiments de haine ou de rivalité pour le parent de même sexe. Le complexe d'Œdipe négatif (ou inverse) correspond a une situation contraire et le plus souvent on assiste a une oscillation de l'enfant entre ces deux attitudes (forme complète du complexe d'Œdipe). Il existe cependant des différences importantes entre le garçon et la fille : Chez le garçon, le complexe d'Œdipe ne suppose pas un changement d'objet d'amour (l'objet d'amour initial étant déjà la mère), alors que chez la fille un tel changement doit s'opérer. C'est l'inverse au niveau des identifications et ce phénomène expliquerait, selon Freud, le fait que souvent les identifications féminines de la fille sont plus ancrées que les identifications masculines du garçon. Chez le garçon, l'angoisse de castration vient mettre un terme assez brutalement à la problématique œdipienne, l'enfant devant renoncer a sa mère sous l'effet de la menace castratrice. Chez la fille en revanche, c'est l'angoisse de castration qui initie la problématique œdipienne dont la liquidation sera chez elle moins rapide que chez le garçon, s'étalant sur plusieurs années. L'amour œdipien ne doit pas être conçu comme un amour idyllique : C'est un amour doublement entrave : entrave de l'intérieur, car l'attirance pour un parent implique un certain renoncement a l'autre (tiers regrette) et entrave de l'extérieur par la menace de castration (tiers redoute). Ceci explique pourquoi les mouvements anxio dépressifs sont fréquents pendant la phase œdipienne ainsi que des émergences phobiques (peur de perdre l'amour du parent du même sexe en raison de la rivalité). Sur le plan identificatoire : Le complexe d'Œdipe marque une étape décisive puisqu'il instaure la prévalence de l'être sur l'avoir. Il ne s'agit plus seulement d'avoir ou non le pénis mais d'être un homme ou une femme a l'instar des images parentales avec tout le jeu relationnel que cela implique. Enfin, par l'intériorisation des interdits parentaux (prohibition de l'inceste essentiellement), ce Complexe d'Œdipe permet la mise en place du Surmoi et de l'Idéal du Moi définitifs. L'acceptation de la différence des sexes confère également à l'enfant une aptitude au deuil et à l'activité symbolique de type adulte. Page 6 sur 8 Autres éléments de réponses: Le complexe d’Œdipe introduit une loi fondamentale qui structure le groupe familial et la société humaine toute entière : la prohibition de l’inceste. Il place l’enfant dans une situation à trois (père, mère, enfant), dans une relation triangulaire qui introduit la notion de tiers. Les auto-érotismes prégénitaux liés aux pulsions partielles précédentes (orales, anales, phalliques) s’unissent dans l’imaginaire d’une sexualité à deux, plus relationnelle et globale : c’est la sexualité génitale. Le complexe d’Œdipe sort ainsi l’enfant de sa situation duelle. En lui permettant des identifications plus nuancées, il permet l’avènement d’un objet global, entier et sexué. Les choix objectaux (être quelqu’un) sont progressivement remplacés par des identifications (ressembler à quelqu’un). De plus, l’intériorisation des interdits parentaux (prohibition de l’inceste) joue un rôle crucial dans la mise en place du Surmoi et de l’idéal du Moi. L’acceptation de la différence des sexes (et donc de la castration) confère également une aptitude au deuil et à l’activité symbolique. Le complexe d’Œdipe joue aussi un rôle fondamental dans le développement de la personnalité. Les deux formes du complexe sont la forme positive qui correspond à l’attirance pour le parent du sexe opposé et la forme négative qui correspond, elle, à l’attirance pour le parent du même sexe. La forme complète du complexe est en fait constituée par l’oscillation entre ces deux positions. L’amour œdipien est un amour doublement entravé. Il l’est de l’intérieur, car le mouvement vers un entraîne un certain renoncement à l’autre, mais aussi de l’extérieur, par la menace de castration que ces désirs interdits suscitent. Cette angoisse est centrale durant l’Œdipe. Tout se passe comme si, devant la constatation de l’absence de pénis chez la fille, le désir de l’acquérir. La phase œdipienne est ainsi caractérisée par une conflictualité psychique inconsciente forte dans laquelle les mouvements réactionnels (angoisses, phobies…) ou dépressifs sont fréquents mais structurants. b) Quels sont les éléments dans la situation présentée qui risquent d'impacter la qualité de l'attachement ? La prématurité et le mode d’accouchement (en urgence, césarienne) peuvent pousser la maman à penser qu'elle n'est pas compétente pour mettre des enfants au monde. La grossesse est prévue pour durer 9 mois et lorsqu'elle s'interrompt de façon brutale, les mères n'ont pas le temps de s'y préparer psychologiquement. Cette situation peut être vécue comme un échec, une incapacité à assumer pleinement sa fonction sociale, familiale, maternelle qui se mêle à la déception de ne pas avoir vécu cette expérience jusqu'au bout. De plus, la perte du statut de "femme enceinte" est toujours un moment particulier et parfois vécu comme frustrant (la mère n'est plus l'objet de toutes les attentions... c'est l'enfant qui est le centre des regards). Dans le cas de l'accouchement prématuré, il faut renoncer à la naissance "normale", se préparer à une éventuelle menace (la santé de l'enfant) et envisager l'échec. Le bébé n'est alors pas ressenti comme gratifiant par les parents. L'objet de fierté devient objet de déception, d'inquiétude, d'angoisse où idée de mort de mêle à celle de vie. Un nouveau-né prématuré augmente la difficulté de renoncement à l'enfant parfait idéalisé durant la grossesse. Il s'ensuit un travail de deuil de cet enfant parfait qui a des conséquences directes sur l'investissement affectif des parents. Il arrive que des parents renoncent à cet investissement tant qu'ils ne savent pas si l'enfant va vivre. Renoncer à cet investissement, c'est renoncer à son rôle de parent. Pour la mère, la séparation brutale avec son bébé la fait se retrouver seule, mais pour le bébé, elle est vécue (non consciemment puisque le bébé ne possède pas les structures cognitives suffisamment matures) comme une disparition de la mère qui n'est plus là, (absence perçue comme si elle n'existe plus) Page 7 sur 8 Questions : 1. Dégagez les idées principales de l’extrait d’article Le besoin de développer des relations sociales et de s’attacher est inné De la façon dont la figure d’attachement répond aux besoins et signaux de l’enfant dépend la qualité de l’attachement Selon Ainsworth, il existe deux principaux types d’attachement : sécure et insécure (ce dernier peut être évitant ou résistant) Le processus d’autonomisation et de socialisation de l’enfant dépend de la qualité de l’attachement Comprendre le concept d’attachement permet de comprendre le vécu de l’enfant dans les situations d’attachement complexe et de pouvoir agir pour les aider (ainsi que leurs figures d’attachement) 2. Comment pouvez-vous caractériser l’attachement de d’Émilie à sa mère ? Et à sa famille d’accueil aujourd’hui ? Sur quels éléments de la situation vous appuyez vous pour argumenter vos réponses ? L’attachement à la famille d’accueil semble être de type sécure : « Elle répond spontanément aux approches affectueuses et se laisse maintenant facilement prendre, prend elle-même souvent l’initiative des contacts. Elle va même spontanément se réfugier dans les bras du père d’accueil », « Au cours des ateliers on observe qu’avec la mère d’accueil, l’enfant se montre enjouée, heureuse, parle facilement, s’implique dans les activités. Elle accepte facilement de la laisser et de demeurer seule avec les autres enfants et l’éducatrice », « elle retrouve son entrain et son visage s’illumine littéralement lorsqu’on annonce le retour de la mère d’accueil », « Durant notre observation, Emilie s’est reliée fréquemment et spontanément à ses parents d’accueil, allant plus souvent vers le père » L’attachement à sa mère semble être de type insécure-évitant : « Lorsque les ateliers ont lieu avec la mère biologique, l’éducatrice dira : « c’est une autre petite fille ». Elle apparaît passive, le visage terne, sans beaucoup d’intérêt aux activités », « Lorsque sa mère naturelle est arrivée, elle est restée figée dans une posture d’évitement, ne la regardant pratiquement pas. Nous n’avons observé aucun mouvement spontané vers elle durant toute l’observation et même quand la mère a finalement tenté de la rejoindre de façon plus active, la petite est restée très distante et n’a fait aucun mouvement pour répondre à ses avances » 3. Quels types d’attachements connaissez-vous ? Attachement sécure Attachement Insécure –résistant Attachement Insécure – évitant Attachement insécure - désorganisé Page 8 sur 8