T6 Chapitre 7 Les Évolutions Du Marché Du Travail PDF
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Ce document est un chapitre sur les évolutions du marché du travail. Il explique le fonctionnement du marché du travail comme lieu de rencontre entre l'offre et la demande d'emploi. On y aborde également les composantes et principales tendances du marché.
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Une image contenant texte, Police, capture d'écran, Graphique Description générée automatiquement {#une-image-contenant-texte-police-capture-décran-graphique-description-générée-automatiquement.StyleTitre2EncadrementSimpleAutomatique05ptpaisse} ------------------------------------------------------------------------------------------------- **T6 - Chapitre 7 -- Les évolutions du marché du travail** **Le marché du travail : lieu d'échange !** Il met en relation les salariés, qui offrent leur travail, et les entreprises, qui demandent ce travail, facteur de production. ### 1. [Comprendre le fonctionnement du marché du travail] {#comprendre-le-fonctionnement-du-marché-du-travail.titrepartie} ### A. **Le marché du travail, un lieu d'échange** Au sens économique, le marché du travail est le lieu théorique de rencontre entre l'offre et la demande de travail. Il met en relation ceux qui offrent leur travail en échange d'une rémunération (les salariés) et ceux qui demandent de la main-d'œuvre pour leur activité de production (les entreprises). **[Selon la théorie économique]**, l'équilibre sur le marché du travail permet de déterminer une quantité et un salaire d'équilibre : à ce niveau de salaire, tous ceux qui acceptent de travailler et tous ceux qui acceptent de payer le travail sont satisfaits. **[Selon l'évolution du marché du travail]**, donc des variations de l'offre et de la demande, le salaire est susceptible de fluctuer. **C'est la règle classique de la régulation de marché :** - Si l'offre est supérieure à la demande, le salaire diminue : l'importance de la main-d'œuvre disponible par rapport aux besoins permet en effet aux entreprises de proposer des salaires moins élevés. - Inversement, si la demande est supérieure à l'offre, le salaire augmente : les entreprises doivent augmenter les salaires proposés pour attirer les candidats. ### B. Les composantes du marché du travail : l'offre et la demande #### 1. L'offre de travail **L'offre de travail peut être mesurée par la population active**, qui regroupe l'ensemble des personnes occupant un emploi, salarié ou non, ainsi que celles recherchant un emploi (les chômeurs). En 40 ans, la population active a augmenté de 30 %, passant de 21,8 à 29,3 millions de personnes. Dans le même temps, le nombre d'emplois en France, est passé de 21 millions à 26,5 millions, soit une augmentation de 26,2 %. **Les chiffres de la population active permettent de calculer le taux d'activité au sein d'une nation.** 1. **Le taux d'activité d'un groupe donné est le rapport du nombre de personnes actives de ce groupe à sa population totale**. *Il s'exprime en pourcentage du groupe considéré.* Par exemple, en France, le taux d'activité des personnes en âge de travailler (15-64 ans) en 2017 se calcule ainsi : Nombre d'actifs entre 15 et 64 ans × 100 = 29 300 000 × 100 = 71,5 % ------------------------------------ ---------- ------------ ---------------- Population de 15 à 64 ans 40 980 000 2. **L'évolution de la population active et celle du taux d'activité dépendent de critères démographiques, sociologiques et juridiques :** **-- l'allongement de la durée des études retarde l'entrée des jeunes sur le marché du travail ;** -- **la hausse de l'âge légal de départ à la retraite** à 64 ans (réforme de 2023) augmente le taux d'activité des seniors (50-64 ans) --** l'évolution démographique et la pyramide des âges :** la population française augmente, soutenue par, outre le vieillissement démographique, un taux de fécondité parmi les plus élevés d'Europe (1,52 enfant par femme en 2020) ; La chute se poursuit en 2025. -- **l'évolution du solde migratoire** mesure la différence entre le nombre de personnes entrées et sorties sur un territoire au cours d'une année. Entre 1950 et 1975, l'immigration a contribué activement à la croissance de la population active ; depuis 1975, l'influence de ce facteur diminue. L'offre de travail regroupe une grande diversité de profils en termes de niveau de qualification, de compétences (physiques, techniques, sociales...) et de parcours professionnel (expériences). Aussi, certains secteurs d'activité souffrent d'un surcroît d'offre avec un niveau de chômage élevé, pendant que d'autres secteurs pâtissent d'une pénurie d'offre (dans le bâtiment ou certains métiers très spécifiques exigeant des qualifications pointues). **On parle alors de flux tendus. Cela peut donner lieu à un soutien du gouvernement dans sa politique conjoncturelle notamment.** #### 2. La demande de travail La quantité de travail proposée par les entreprises dépend de la conjoncture, et ainsi des prévisions réalisées par les entrepreneurs sur le niveau d'activité qu'ils prévoient. En effet, si les entreprises anticipent une période de croissance et ainsi une hausse de la demande future, elles seront incitées à produire davantage et donc à embaucher. La nature de la demande de travail est également variée en termes de profils et de qualités attendues, de types de contrat proposés... Carif oref ### 2. [Les principales tendances du marché du travail] {#les-principales-tendances-du-marché-du-travail.titrepartie} ### A. La segmentation du marché du travail #### 1. La hausse des emplois atypiques **La norme en matière de contrat de travail est le contrat à durée indéterminée (CDI) à temps complet. C'est d'ailleurs le contrat de droit commun.** **Cependant, une évolution marquante du marché du travail concerne les types d'emploi, avec une tendance générale à la hausse des formes particulières d'emploi : contrat à durée déterminée (CDD), contrat de travail temporaire (CTT), contrat aidé, contrat d'apprentissage. Entre les années 1980 et le début des années 2000, la part de ces formes d'emploi a triplé, passant de 5 % à 15 % de l'emploi total.** **Les jeunes sont particulièrement touchés par ce phénomène de précarisation des emplois. On assiste donc à une segmentation entre les individus disposant d'un contrat typique (CDI à temps complet) et ceux qui n'obtiennent qu'une succession de contrats atypiques.** **De même, le temps partiel subi (c'est-à-dire non choisi par le salarié) est en hausse. Cette évolution de la structure des emplois répond au besoin croissant de flexibilité de la part des entreprises, qui doivent s'adapter à un environnement de plus en plus instable et incertain.** **Avec une volonté marquée de permettre une réindustrialisation de notre activité économique, par exemple en portant la réforme de l'apprentissage (loi du 5/09/2018)** #### 2. La thèse de la segmentation du marché du travail La réalité du marché du travail montre ainsi qu'il se divise en deux segments principaux cloisonnés, provoquant une dualisation sociale : -- le **marché primaire**, où se trouvent des emplois stables, bien rémunérés, à évolution de carrière intéressante, avec des avantages sociaux importants et des conditions de travail satisfaisantes ; -- le **marché secondaire**, où se trouvent des emplois précaires, mal rémunérés, offrant peu de promotion, peu d'avantages sociaux et des conditions de travail difficiles. Les actifs concernés sont surtout des femmes, des jeunes et des immigrés. **Le marché secondaire permet aux entreprises de diminuer les coûts et d'assurer la flexibilité** alors que le marché primaire permet de favoriser la pérennité de la firme et de fidéliser une partie de la main-d'œuvre. [La mobilité entre les deux segments est réduite.] ### B. Un déséquilibre durable sur le marché du travail : le chômage #### 1. La définition du chômage L'Insee calcule chaque année le nombre de chômeurs en appliquant la définition officielle du Bureau international du travail (BIT) adoptée en 1982. Cette définition est utilisée pour effectuer les comparaisons internationales. **Au sens du BIT**, **un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions** : -- **être sans emploi**, c'est-à-dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu'une heure, durant une semaine de référence ; -- **être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;** -- **avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent** ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois. **Cependant, il n'est pas toujours facile de mesurer le nombre de chômeurs car les frontières entre emploi, inactivité et chômage sont parfois très minces.** *Par exemple, le chômage au sens du BIT ne tient pas compte des personnes qui recherchent un emploi sans être disponibles (parce qu'elles sont en formation ou en stage) ou de celles qui sont disponibles sans effectuer de démarches réelles parce qu'elles sont découragées*. #### 2. La mesure du chômage Le taux de chômage s'exprime en pourcentage de la population active et se mesure comme suit : **Taux de chômage = ** **Chômeurs au sens du BIT** **× 100** ------------------------ ----------------------------- ----------- **Population active** En moyenne, sur le premier trimestre 2018, le taux de chômage en France métropolitaine s'établit à : (2,6 millions / 29,3 millions) × 100 = 8,9 %. #### 3. L'évolution du chômage en France Le chômage a fortement augmenté dans la plupart des pays développés à partir du début des années 1970. Son niveau record date de 1994, à plus de 12 %. En France, si le chômage a diminué de 1997 à juin 2001, passant de plus de 12 à 8,8 %, on a assisté en parallèle à une croissance des emplois précaires puis à une nouvelle hausse du chômage depuis le second semestre 2001. À partir de 2005, le nombre de chômeurs connaît un recul historique pour s'établir, en France, à 7,8 % en 2007, pour une moyenne européenne de 7,1 %. Le chômage a partout explosé après la crise de 2008, passant d'une moyenne de 7 % en 2007 pour l'ensemble des pays de l'Union européenne à une moyenne d'environ 10 % en 2013, frappant plus durement l'Italie et la France que le Royaume-Uni et l'Allemagne. En 2017, le taux de chômage moyen s'établit à 8 %, soit quasiment son niveau d'avant-crise. La France enregistre un taux de chômage très proche de la moyenne européenne, mais l'écart s'est creusé progressivement à partir de 2015. #### 4. Les facteurs d'inégalités face au chômage Le chômage frappe toutes les catégories de la population active, mais certaines plus que d'autres. **[Les principaux facteurs d'inégalités sont :]** -- l'**âge** : les jeunes (22,3 %) subissent davantage le chômage que les seniors (6,6 %) ; -- la **catégorie socioprofessionnelle** : les ouvriers (13,5 %) connaissent plus de chômage que les cadres (3,3 %). Le diplôme est ainsi une bonne couverture contre le chômage ; **-- le niveau de diplôme : les personnes sans diplôme** ou uniquement le brevet des collèges **connaissent un chômage élevé (17 %). Le risque de chômage diminue avec le diplôme.** Autre spécificité du chômage en France : la détérioration du marché du travail s'est traduite par une augmentation du poids des chômeurs de longue durée (plus d'un an). Il touche particulièrement les seniors, qui éprouvent plus de difficultés à retrouver un emploi après un licenciement : 56,4 % des chômeurs de plus de 50 ans le savent. **5. La crise sanitaire de la Covid 19 et ses conséquences sur l'emploi en France (source INSEE nov 2020)** Le nombre de demandeurs d'emploi a bondi au troisième trimestre 2020, cependant, le recours à l'activité partielle dès le printemps a permis d'éviter un taux de chômage évalué à 11 ou 12%. **Mais ces chiffres sont-ils fiables ?** A titre d'exemple, entre juillet et septembre 2020, l'Insee a dénombré 628 000 demandeurs d'emploi supplémentaires. **[La baisse du taux de chômage au début de l'été : un trompe-l'œil](https://www.liberation.fr/france/2020/08/13/une-baisse-du-chomage-en-trompe-l-oeil-a-cause-du-confinement_1796727).** Chaque trimestre, le BIT réalise une enquête emploi pour quantifier le nombre de chômeurs en France. Selon les normes établies, trois critères permettent de rejoindre cette catégorie. - Il faut avoir travaillé au moment de la semaine de référence, - être disponible immédiatement - et être en recherche active d'emploi. **En raison du premier confinement, une part importante de personnes interrogées ne remplissaient pas ces conditions, sortant ainsi des statistiques de la population dite «active ».** En réalité, le nombre d'emplois a diminué, seulement le confinement a empêché beaucoup de personnes sans emploi d'en chercher un. Ces personnes rejoignent alors ce que l'Insee nomme **le «halo du chômage»,** constitué d'inactifs n'étant pas au chômage selon les normes du BIT mais s'en approchant tout de même. Au second semestre 2020, les chômeurs étaient 2,7 millions, soit 767 000 de plus qu'au premier trimestre, soit 9% de la population active, *0,9 point au-dessus de son niveau d'avant crise sanitaire (toujours sur la base de la définition du chômage au sens du BIT).* **Les particularités du chômage liées à la crise sanitaire** Cette crise économique est clairement genrée, où chaque inégalité sociale est exacerbée. Le taux de chômage des femmes avait fortement baissé au premier semestre 2020 (-1,2 point) que celui des hommes (-0,8 point). Il rebondit plus fortement pour les femmes au troisième trimestre. Le secteur des services est beaucoup plus pénalisé que les secteurs industriels. Or, les femmes travaillent davantage dans les services avec des emplois plus fragiles. Même chose pour les jeunes ou les séniors où les chiffres parlent d'eux-mêmes. C'est l'illustration du fait que la crise n'est pas homogène sectoriellement et socialement. La crise financière de 2008 a eu pour conséquence une nette augmentation du chômage et son recul très lent depuis cette période soulignent le caractère fondamental de l'intervention de l'État dans ce domaine. Pour faire face aux déséquilibres du marché du travail et aux nombreuses transformations induites par le numérique, les pouvoirs publics mettent ainsi en place des mesures d'accompagnement de l'emploi. Ainsi, l'OCDE définit les politiques de l'emploi comme l'ensemble des mesures spécifiques de lutte contre le chômage et d'amélioration de la situation du marché du travail. Elles ont pour objet « d'accroître le taux d'emploi de la population en âge de travailler, mais également d'accompagner financièrement et en matière de formation, les périodes de transition professionnelles ». On distingue plus particulièrement les politiques actives et les politiques passives de l'emploi. ### 1. [Identifier les politiques actives de l'emploi] {#identifier-les-politiques-actives-de-lemploi.titrepartie} ### A. Les objectif des politiques actives de l'emploi \- d'augmenter le volume d'emploi disponible dans l'économie \- et d'améliorer l'adéquation entre l'offre et la demande de travail. ### B. Les principales mesures mises en œuvre **-- devant l'inadéquation, dans certains secteurs, entre l'offre et la demande, l'Etat tend inciter les individus à se former.** **-- L'amélioration des services pour l'emploi :** la création de Pôle emploi permet de proposer un interlocuteur unique aux demandeurs d'emploi qui centralise les offres d'emploi et la gestion des allocations. **-- La mise en place de contrats aidés ou subventionnés :** l'employeur bénéficie d'aides publiques à condition d'employer des personnes qui ont des difficultés d'insertion dans le monde professionnel (en raison d'un handicap, de leur âge ou d'une situation de chômage longue durée...). ### 2. [Identifier les politiques passives de l'emploi] {#identifier-les-politiques-passives-de-lemploi.titrepartie} ### A. L'objectif des politiques passives de l'emploi Les politiques actives de l'emploi sont malheureusement rarement suffisantes pour faire disparaître le chômage. L'objectif des politiques passives est donc de rendre le chômage plus supportable grâce à des mesures d'accompagnement et d'influencer la quantité d'offre de travail, en cherchant le plus souvent à la réduire. ### B. Les principales mesures mises en œuvre -- **L'assurance chômage** permet de garantir le versement d'une allocation aux salariés licenciés ayant suffisamment cotisé. Elle a pour finalité de garantir le maintien d'un revenu suffisant pour éviter un processus d'exclusion de la société tout en mettant en place des actions d'accompagnement du chômeur afin de favoriser sa réintégration. -- **Les mesures cherchant à influencer l'offre de travail** ont pour objectif d'inciter les individus au retrait d'activité ou à une entrée plus tardive sur le marché du travail. Ceux-ci ne sont alors pas ou plus comptabilisés comme des chômeurs. On peut ainsi favoriser les départs en préretraite ou en congé parental d'éducation ou allonger la durée des études (le plan pauvreté proposé par le président Macron prévoit ainsi un allongement de la durée d'études obligatoires jusqu'à 18 ans).