Synoptique de recherche Maroua - 080033 PDF

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Université de Maroua

2024

Doumkwe Jacob Israel

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agricultural prices economic analysis Cameroon rural development

Summary

This document is a research synopsis for a master's degree or similar level, analyzing the impacts of fluctuating cereal prices on the well-being of farmers in Mora, Cameroon. It examines the spatio-temporal context and theoretical framework, offering potential solutions to the challenges faced by cereal producers in the region.

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RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix-Travail-Patrie REPUBLIC OF CAMEROUN Peace-Work-Fatherland MINISTÈRE DES ENSEIGNEMENTS SUPÉRIEURES MINISTRY OF HIGHER EDUCATION UNIVERSITÉ DE MAROUA THE UNIVERSITY OF MAROUA FACULTÉ DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES FACULTY OF ARTS, LETTERS ET HUMAN'S SCIENCE...

RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix-Travail-Patrie REPUBLIC OF CAMEROUN Peace-Work-Fatherland MINISTÈRE DES ENSEIGNEMENTS SUPÉRIEURES MINISTRY OF HIGHER EDUCATION UNIVERSITÉ DE MAROUA THE UNIVERSITY OF MAROUA FACULTÉ DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES FACULTY OF ARTS, LETTERS ET HUMAN'S SCIENCES **DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE** **DEPARTMENT OF GEOGRAPHY** Projet de mémoire [Par ]: DOUMKWE JACOB ISRAEL Matricule : 24FALSH2079 [Sous la direction de] : Pr. WATANG ZIEBA FELIX [Grade ]: Professeur Année Académique 2024-2025 **\ ** **TABLE DES MATIÈRES** [[1.] [OBJET DE L'ÉTUDE] 3](#objet-de-l%C3%A9tude) [[2.] [RAISONS DE CHOIX DU SUJET.] 4](#_Toc43113189) [[3.] [CADRE SPATIO-TEMPOREL DE L'ÉTUDE] 4](#cadre-spatio-temporel-de-l%C3%A9tude) [[3.1-] [CADRE GÉOGRAPHIQUE] 4](#cadre-g%C3%A9ographique) [[3.2-] [CADRE HISTORIQUE] 6](#cadre-historique) [[3.3-] [CADRE TEMPOREL] 8](#cadre-temporel) [[4.] [CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ÉTUDE.] 8](#cadre-theorique-et-conceptuel-de-l%C3%A9tude.) [[4.1-] [CADRE CONCEPTUEL DE L'ÉTUDE] 8](#cadre-conceptuel-de-l%C3%A9tude) [[4.2-] [CADRE THÉORIQUE DU SUJET] 10](#_Toc189221307) [[5.] [REVUE DE LA LITTÉRATURE] 14](#revue-de-la-litt%C3%A9rature) [[6.] [PROBLÉMATIQUE DE L'ÉTUDE.] 21](#_Toc189221309) [[6.1-] [POSITION DU PROBLÈME.] 21](#_Toc43113193) [[6.2-] [QUESTIONS DE RECHERCHE.] 23](#_Toc189221311) [[7.] [OBJECTIFS, HYPOTHÈSES ET INTERET DE RECHERCHE] 23](#_Toc189221312) [[7.1- OBJECTIFS] 23](#objectifs) [[7.2-] [HYPOTHÈSES DE RECHERCHE.] 24](#hypoth%C3%A8ses-de-recherche.) [[7.3-] [INTÉRÊT DE L'ÉTUDE.] 25](#_Toc31797658) [[8.] [METHODOLOGIE] 25](#_Toc189221316) [[9.] [PLAN INDICATIF] 27](#plan-indicatif) [[INDEX DES AUTEURS] 28](#_Toc189221318) [[BIBLIGRAPHIE] 29](#_Toc189221319) {#section.soustitrechap3} {#section-1.soustitrechap3} OBJET DE L'étude {#objet-de-létude.soustitrechap3} ---------------- Cette étude vise à analyser l'impact des variations des prix céréaliers sur le bien-être des paysans dans la commune de Mora, en mettant en évidence la méthodologie utilisée et les perspectives de recherche. La compréhension de ces variations est essentielle pour élaborer des politiques agricoles efficaces et des stratégies de stabilisation des prix, offrant ainsi des solutions réalistes aux défis auxquels sont confrontés les producteurs de céréales dans cette commune. L\'évolution des prix des biens de consommation préoccupe davantage les gouvernements et les acteurs privés. Les émeutes dans plusieurs villes camerounaises en 2008 à cause de la flambée des prix des produits de première nécessité ont amplement démontré comment cette question peut avoir d\'énormes conséquences à tous les niveaux. En fait, la principale cause de ces émeutes était l\'augmentation du prix des denrées alimentaires de base. Les troubles ont entraîné des pillages, des violences et des affrontements entre la population et la police, perturbant gravement l\'activité économique sur une grande période(Eboko, 2009). Selon des chiffres officiels publiés par des médias et organismes nationaux et internationaux (Gouvernement[^1^](#fn1){#fnref1.footnote-ref}, AFD[^2^](#fn2){#fnref2.footnote-ref}, Ligue camerounaise des droits de l'Homme[^3^](#fn3){#fnref3.footnote-ref}), Les émeutes de la faim ont fait entre 24 et 170 morts, sans oublier des centaines de blessés. Il y a eu plus de 1500 personnes interpellées selon les même sources. La Chambre de commerce de Douala estime que la seule ville de Douala a subi des dommages économiques de plus de 10 milliards de francsCFA suite à ces évènements. Dans l'arrondissement de Mora, l'évolution des prix des céréales mérite une attention particulière. Ces produits représentent non seulement les éléments de consommation de base de la grande majorité de la population, mais sont également les produits les plus vendus pour alimenter la trésorerie des ménages (Fofiri et al., 2016). Par conséquent, leur évolution dans le temps est très déterminante pour de nombreuses familles. Des prix bas et/ou instablespourraient en effet affecter la trésorerie des producteurs et donc leur bien-être. Ils les obligeraient en effet à vendre beaucoup de produits sous contrainte de liquidité pour alimenter la trésorerie et répondre aux besoins des ménages.Àl\'inverse, des prix élevés sont néfastes pour les consommateurs qui doivent dépenser beaucoup d\'argent pour acheter les céréales dont ils ont besoin pour répondre aux exigences de consommation de leurs ménages respectifs. Par conséquent, le prix ne doit être ni trop élevé ni trop bas pour satisfaire à la fois les consommateurs et les producteurs. Ainsi, la situation idéale est de trouver un prix d\'équilibre relativement stable. Cependant, à partir de nos observations sur le terrain, nous avons pu observer que les prix varient considérablement au courant de l'année et d\'une année à l\'autre, créant une certaine incertitude pour les producteurs et les commerçants, ralentissant ainsi l\'investissement dans l'agriculture. Nous menons donc cette étude pour tenter de répondre aux préoccupations soulevées par la difficile maîtrise de l'évolution des prix des céréales dans la commune. Elle s'intitule : « Analyse des variations des prix céréaliers et de leurs impacts sur le bien-être des paysans dans la commune de Mora ». 2. []{#_Toc43113189.anchor}RAISONS DE CHOIX DU SUJET. Le contexte de cette étude est celui de la volatilité des prix des céréales sur les marchés, qui a un impact significatif sur les revenus des paysans. En effet, la commune de Mora subit les effets conjugués de l'insécurité et de l'instabilité des conditions climatiques, affectant aussi bien l'offre que la demande en céréales. Dans ces conditions, sachant que la trésorerie des ménages paysans dépend essentiellement des revenus tirés de la vente des céréales, l'augmentation soudaine ou la diminution des prix entraîne de facto des conséquences économiques et sociales importantes, justifiant ainsi la nécessité d'analyser ces variations pour mieux comprendre leur impact et surtout trouver des moyens de les stabiliser afin d'améliorer le bien-être des paysans. 3. CADRE SPATIO-TEMPOREL DE L'éTUDE {#cadre-spatio-temporel-de-létude.soustitrechap3} -------------------------------- 1. CAdre géographique {#cadre-géographique.soustitrechap3} ------------------ L\'arrondissement de Mora, cadre spatial, est situé dans le département du Mayo-Sava, dans la région de l\'Extrême-Nord du Cameroun. Il est bordé à l\'Est par les communes de Pétté et Maroua III, à l\'Ouest par les communes de Kolofata et Mayo Moskota ainsi que par la République Fédérale du Nigéria, au Nord par la commune de Waza et au Sud par les communes de Tokombéré et Koza. ![](media/image2.jpeg)En termes de coordonnées géographiques, Mora est située entre 10.50° et 11.40° de latitude Nord et entre 14.0° et 14.5° de longitude Est. La commune couvre une superficie approximative de 1 735 kilomètres carrés et est constituée de 55 villages[^4^](#fn4){#fnref4.footnote-ref}. [Carte] : Carte de l\'arrondissement de Mora *Réalisée par* : Doumkwe En moyenne, la température dans la commune de Mora est très élevée, atteignant jusqu\'à 27°C. Mora appartient en effet au type climatique soudano-sahélien. Les précipitations sont faibles, avec une pluviométrie annuelle moyenne dépassant rarement 783 mm/an. Le climat chaud et sec s\'intensifie pendant la saison sèche. Le début de la saison des pluies apporte un soulagement, mais les activités économiques de la population sont fortement influencées par l\'alternance des saisons. On distingue principalement deux saisons : une saison des pluies, plus courte, d\'environ 4 mois, suivie d\'une saison sèche d\'une durée de 8 mois. Le vent dominant est le harmattan. Environ 20% de la commune est constituée de montagnes, dominant ainsi le vaste relief de plaine qui s\'étend sur les 80% restants de la commune. La végétation de Mora change au gré des saisons. Durant la saison des pluies, des savanes arbustives et éparses émergent à certains endroits. Cette végétation luxuriante vire au jaune pendant la saison sèche en raison des températures élevées. La majorité de cette couverture végétale est constituée d\'arbres et d\'arbustes épineux. Dans l\'arrondissement de Mora, les sols présentent une grande diversité. Les sols non aménagés situés au pied des montagnes sont peu profonds et faiblement fertiles en raison de l\'érosion hydrique et d\'une forte teneur en pierres. Ces sols ne conviennent qu\'aux cultures peu exigeantes comme certaines variétés de sorgho, les légumes et certaines légumineuses. En revanche, une grande partie de la commune est dominée par des sols limono-sableux, profonds et très fertiles. Ces sols sont idéaux pour une large gamme de cultures prospérant pendant la saison des pluies, telles que le maïs et le coton. D\'un point de vue démographique, l'arrondissement de Mora présente un mélange fascinant de diverses ethnies, divisées en deux catégories principales basées sur des traits culturels, géographiques et religieux. Les Kirdi, également connus sous le nom de montagnards, forment le premier groupe. Ils habitent les régions montagneuses densément peuplées et ont une présence significative dans la commune. Ces dernières années, un changement dans les schémas migratoires de ces populations a été observé. Les Kirdi quittent progressivement les montagnes en raison des conditions de vie difficiles, telles que l\'accès limité à l\'eau et la diminution de la fertilité des terres (Boutrais, 1973). La négligence de l'aménagement des terrasses, autrefois distinctives et cruciales pour leurs techniques agricoles, ainsi que l\'exploitation excessive des ressources ont contribué à l'appauvrissement des terres. En revanche, les communautés islamisées sont installées dans les plaines de Mora, principalement engagées dans l\'élevage et le commerce. Cependant, on observe un intérêt croissant pour les pratiques agricoles parmi ces populations, motivé par diverses raisons. cadre historique {#cadre-historique.soustitrechap3} ---------------- - **Histoire ancienne : influences précoloniales** L'histoire ancienne de la ville de Mora est étroitement liée aux différents empires précoloniaux qui se sont succédé autour du lac Tchad, notamment l'empire du Kanem-Bornou (VIIIe--XIXe siècle) et le califat de Sokoto (1804--1903). Sous l'influence de ces empires, Mora a rapidement développé des formes d'organisation politique, caractérisées par des chefferies traditionnelles indépendantes ou semi-indépendantes (Lange, 1979). L'islamisation des peuples, autrefois animistes, a été l'un des impacts majeurs de ces empires. Ce processus s'est opéré grâce à l'action d'émissaires musulmans, souvent des érudits, ainsi qu'aux échanges avec les marchands de ces empires. Cependant, l'islamisation de la région est restée partielle. Si l'islam s'est implanté relativement facilement dans les plaines, il a rencontré une résistance catégorique de la part de certains peuples (Hallam, 1977). Ces derniers ont préféré se réfugier dans les massifs montagneux pour échapper à l'islamisation et préserver leur culture et leur identité traditionnelle. Aujourd'hui, cette dualité est encore visible sur le plan démographique : les populations des massifs sont majoritairement chrétiennes ou animistes, tandis que celles des plaines sont principalement islamisées. - **Période coloniale : héritage historique et culturel** Mora occupe une place importante dans l'histoire coloniale de la région. Son patrimoine actuel témoigne d'un riche passé historique, culturel et géographique. Parmi les vestiges de cette époque, on trouve un cimetière anglais et un cimetière allemand, qui rappellent les affrontements de la Première Guerre mondiale dans la région. Le plan en damier du centre-ville et la présence de plantes le long des grands axes routiers sont des traces de la politique d'urbanisation mise en place par les Allemands. Ces aménagements suggèrent que les colons allemands envisageaient de faire de Mora une base stratégique (Rudin, 1938). - **Histoire récente : les défis sécuritaires et humanitaires** L'histoire récente de Mora et de sa région est marquée par les attaques répétées de Boko Haram depuis 2014. Ces attaques ont entraîné des pertes en vies humaines, des déplacements massifs de populations et l'abandon de parcelles agricoles dans les zones jugées dangereuses. La présence militaire s'est renforcée, et la population doit désormais composer avec cette nouvelle réalité. La ville de Mora accueille aujourd'hui des milliers de réfugiés et de déplacés internes fuyant les violences. Tous les secteurs d'activité sont fortement impactés par cette crise, qu'il s'agisse de l'agriculture, du commerce ou des services. La stabilisation de Mora et l'amélioration des conditions de vie de ses habitants dépendent en grande partie de la résolution du conflit avec Boko Haram, ainsi que de la capacité du pays à rétablir la sécurité et à promouvoir le développement socio-économique. cadre temporel {#cadre-temporel.soustitrechap3} -------------- Nos recherches portent sur une décennie (de Javier 2015 à décembre 2024). La borne inférieure de cette échelle temporelle est marquée par la recrudescence des exactions de Boko Haram, une secte islamiste. En effet, cette période a vu la frontière avec le Nigéria fermée et un afflux de migrants et de réfugiés dans l'arrondissement. Tout au long de cette période, divers États et organisations non gouvernementales sont intervenus pour fournir une aide humanitaire aux personnes dans le besoin, en particulier les réfugiés. La fermeture des frontières, l\'arrivée de réfugiés et l\'implication des États et des ONG ont influencé l\'évolution des prix des céréales. Ce problème d\'instabilité des prix a été si grave que nous avons opté pour ce niveau minimum 4. Cadre theorique et conceptuel de l'étude. {#cadre-theorique-et-conceptuel-de-létude..soustitrechap3} ----------------------------------------- 1. Cadre conceptuel de l'étude {#cadre-conceptuel-de-létude.soustitrechap3} --------------------------- Les concepts qui méritent une clarification dans le cadre de la présente étude sont ceux de la variation des prix, de la paupérisation, de la soudure alimentaire, de l'offre et de la demande. La clarification des concepts majeurs de cette étude est un exercice impératif pour éviter à nos lecteurs des confusions dans l'appréciation et l'orientation que nous voulons donner à chacun de ces concepts. Pour Dimon (2008), « le savant doit toujours définir les choses dont il traite, afin que l'on sache de quoi il est question (...), les observations de la réalité n'auraient aucun sens pour nous, si nous n'avions pas appris à les interpréter en fonction de concepts préétablis ou développés spécialement pour l'occasion ». - **Variation des prix** Le mot variation désigne tout simplement un changement d'intensité ou d'amplitude d'un phénomène ou d'un élément donné. Cette modification peut être mesurée à partir d'un état de référence ou non. Quant au vocable « prix », Harelimana (2007) le défini par « un montant monétaire échangé contre un bien ou un service lors d'un achat ou d'une vente ». Par ailleurs, pour la FAO (2010) la variation ou volatilité́ des prix mesure l'ampleur et la rapidité́ de l'évolution du prix d'un actif sur une période donnée, comme le prix d'un produit agricole. Bien que ce concept puisse sembler évident, cette définition de la volatilité́ est approximative et l'estimation tend à la subjectivité́. En théorie économique la volatilité́ est liée à̀ deux concepts : variabilité́ et incertitude ; le premier décrit l'ensemble des variations de prix tandis que le second fait référence aux variations imprévisibles. En principe la variation des prix des céréales n'est pas en soi un problème si elle est progressive et qu'elle renvoie à un schéma saisonnier prévisible par les acteurs. Elle devient un problème lorsque les fluctuations sont brusques, fréquentes et de grande ampleur. Sidnoma (2012) préfère alors utiliser l'expression « volatilité des prix », pour mieux qualifier cette variation à caractère brusque et de grande ampleur. Ainsi, entendez par variation des prix céréaliers dans cette étude (volatilité des prix ou fluctuation des prix), toute modification brusque et de grande ampleur de la valeur (en francs CFA) d'un sac ou d'une tasse de céréales. - **Soudure alimentaire** Afin de définir le concept de soudure alimentaire, nous nous référons aux propos de Janin (2004) pour qui « la soudure alimentaire est exprimée par l'intervalle temporel entre la fin des réserves disponibles produites sur une exploitation et la prochaine récolte céréalière (en nombre de jours). » La soudure alimentaire est quantifiée par l'ampleur du déficit entre besoins alimentaires et disponibilités réelles (en kg, par personne, par an). Janin (2003) estime que « la soudure constitue un analyseur privilégié pour l'étude de la vulnérabilité réelle des groupes familiaux dans un contexte d'information fragmentaire, c'est-à-dire de leur capacité à faire face aux crises et incertitudes ». La soudure alimentaire désigne ainsi une période critique chez les paysans, caractérisée par un manque de produits vivriers dans leurs greniers. En effet, il s'agit de la période qui s'étend de l'épuisement des stocks des produits agricoles de la récolte précédente jusqu'à l'arrivée des nouvelles récoltes. Cette période est particulièrement difficile pour les paysans qui sont appelés à continuer les travaux dans leurs champs respectifs tout en cherchant des voies et moyens pour subvenir aux besoins de consommation journalière de leurs ménages. La soudure alimentaire est généralement fonction du rapport entre la production et les besoins des ménages. La durée de la période de soudure alimentaire est un indicateur du niveau de pauvreté des ménages ou des individus dans les campagnes où les produits agricoles constituent pour plusieurs, l'unique source de revenu. - **Offre céréalière** L'offre céréalière est la quantité de céréales offerte sur le marché pour un prix donné. Elle est déterminée par les producteurs et les exportateurs de céréales. En d'autres termes, l'offre céréalière désigne simplement la quantité de produits céréaliers prêts à être vendus par les producteurs et les commerçants, à travers des circuits marchands ou non marchands. Selon Barre (1964) cité par Kaunda (2012), « l'offre d'un bien ou d'un service est la quantité de ce bien ou service que les agents économiques seraient disposés à vendre pour un prix donné à un moment donné. La relation existant entre le prix du marché et les quantités que les producteurs désirent fournir est établie par la courbe d'offre. En micro-économie aussi bien qu'en macro-économie, l'offre d'un bien est comprise comme la production de ce bien ». La courbe d'offre est en effet, une représentation graphique de la corrélation entre le coût d'un bien ou d'un service et la quantité fournie pour une période donnée. Dans une illustration typique, le prix apparaîtra sur l'axe vertical gauche, tandis que la quantité fournie apparaîtra sur l'axe horizontal. La courbe d'offre montre comment la quantité de produit offerte varie en fonction du prix en vigueur. Elle est généralement croissante, ce qui signifie que plus le prix est élevé, plus les producteurs et vendeurs auront tendance à mettre sur le marché une quantité importante de ce produit. - **Demande en céréales** Selon Mukamba (2007), la demande est la quantité que les acheteurs veulent acquérir à un prix donné. La demande désigne l'estimation du niveau des produits sollicités par les acheteurs (consommateurs, grossistes et détaillants). Selon les normes de la FAO, les besoins en céréales pour un individu s'estiment à 200 kg sur l'année dans la zone sahélienne, étant donné la place prépondérante que ces céréales ont dans la consommation des populations. La demande en produits de consommation (et donc en produits céréaliers) est particulièrement peu flexible selon la théorie du consommateur, développée sur la base des travaux de William (1871), Walras (1874) et Menger (1871). En effet, la théorie du consommateur est une théorie économique néoclassique ayant pour objectif de modéliser le comportement d'un agent économique en tant que consommateur de biens et de services. De façon concrète, elle permet d'expliquer comment les consommateurs prennent leurs décisions d'achat en fonction de leur budget et des prix des biens et services. La demande en produits de consommation est particulièrement peu flexible car les produits de consommation courante (tels que les céréales dans la commune de Mora) sont souvent des biens nécessaires (voire indispensables) et les consommateurs ont tendance à les acheter même si leur prix augmente. Cadre théorique du sujet {#cadre-théorique-du-sujet.soustitrechap3} ------------------------ Cette partie présente les différentes théories qui interviendront tout au long de notre analyse pour faciliter les explications des faits. Une théorie est une construction intellectuelle, un modèle, des idées qui essaient de relier le plus grand nombre de phénomènes observés en un ensemble cohérent. Bien que ces théories puissent présenter des lacunes inhérentes le plus souvent à leurs propres postulats, elles constituent néanmoins des sérieuses grilles de lecture pour des phénomènes actuelles à la base des modèles tirés des phénomènes tels que observés par le passé et/ou dans une autre aire géographique. - **La théorie de l'économie paysanne.** La théorie de l\'économie paysanne a été développée par plusieurs auteurs au fil des années. L\'un des principaux auteurs de référence en matière d\'économie paysanne est Chayanov (1986). Selon Alexandre V. Chayanov, le principe de base pour comprendre l\'économie paysanne est l\'équilibre entre les membres du ménage en tant que travailleurs et en tant que consommateurs. Il est indispensable de distinguer le comportement de l\'économie paysanne du comportement des entreprises commerciales de type capitaliste. En effet, tandis que l\'économie moderne capitaliste se fonde sur le rapport entre le coût de l\'investissement global et les gains engendrés, cette théorie propose une autre grille d\'analyse qui se fonde sur l\'équilibre travail-consommation. L\'économie paysanne s\'inscrit donc dans un projet qui repose sur une rationalité d\'ordre social et moral, dont l\'objectif primordial est de produire ce qui est nécessaire aux besoins de la famille. L\'analyse de cette théorie par Thorner (1966) aboutit à une conclusion : le plus important pour les paysans n\'est pas tant d\'engranger des bénéfices comptables, mais plutôt « d\'obtenir un équilibre approximatif entre le degré de satisfaction des besoins familiaux et le degré de pénibilité du travail ». Ainsi, chaque ménage en fonction de ses besoins doit alors essayer de faire le maximum de travail nécessaire à la satisfaction de ces besoins. Les ménages paysans et leurs membres pourraient soit augmenter le nombre d\'heures de travail, soit travailler plus intensément ou parfois les deux. Cependant, si les membres du ménage estiment que des travaux supplémentaires ne conduisent pas à une augmentation du revenu, alors ils ne s\'investiront pas dans ces travaux. L\'application de cette théorie peut être aperçue dans le comportement de certains paysans face aux défis que leur impose la fluctuation des prix céréaliers avec des impacts considérables sur leurs revenus et donc sur leur bien-être. En effet, les campagnes se vident de plus en plus de la main-d\'œuvre jeune, qui estime que malgré les efforts consentis dans la pratique de l\'agriculture, les rétributions qu\'il en tire ne suffisent pas pour répondre à ses besoins. Ces jeunes préfèrent alors aller en ville pour « se battre », où ils pourront travailler dans des secteurs divers tels que la technologie, les médias et les services financiers... - **La Théorie (loi) de l'offre et de la demande.** La théorie (ou loi) de l'offre et de la demande fait partie des grilles de lecture les plus couramment utilisées en économie. Elle explique l'interaction entre les vendeurs d'une ressource et les acheteurs de cette ressource. La théorie explique comment la relation entre la disponibilité d'un produit particulier (offre) et le désir pour ce produit (demande) influence son prix. L'idée de cette théorie a été développée par plusieurs économistes au fil des années. Par exemple, Smith (1776) a marqué la première grande tentative moderne de définition de la manière dont l'offre et la demande interagissent pour former un prix d'équilibre. Plus tard, Ricardo (1817) a publié "Les Principes de l'économie politique et de l'impôt", dans lequel il explique de façon plus rigoureuse les hypothèses utilisées pour démontrer la loi de l'offre et de la demande. Cependant, le terme "loi de l'offre et de la demande" a été utilisé pour la première fois par Marshall (1890), qui en a proposé une représentation graphique devenue universelle. Ainsi, la courbe de demande décroît lorsque le prix augmente, tandis que la courbe d'offre suit le mouvement inverse. Il arrive donc forcément un moment où les deux courbes se coupent, déterminant ainsi un prix et une quantité d'équilibre. Alfred Marshall a introduit par ailleurs la croix Marshall qui permet de visualiser en plus du point d'équilibre les moments où il y a un excès d'offre ou de demande. Pour Dupé (2022), la loi de l'offre et de la demande permet de comprendre les variations de prix d'un produit sur un marché. L'analyse de ce mécanisme met en évidence sur quelle tendance s'orienter en fonction du prisme choisi (vendeur ou acheteur). Cependant, il y a lieu de noter que les actions menées par anticipation au niveau des acteurs (producteurs, stockeurs ou commerçants) peuvent grandement influencer l'évolution des prix et ne sont pas contrôlables. L\'application de cette théorie peut être observée dans divers marchés économiques. Par exemple, si la production d\'un produit augmente en raison d\'excellentes conditions de croissance, l\'augmentation de l\'offre entraînera une diminution des prix et vice versa. Ce qui revient à dire que la stabilisation des prix passe par des mesures visant à établir un équilibre entre l'offre et la demande. - **La théorie de la concurrence** La théorie de la concurrence en économie décrit comment les acteurs du marché rivalisent pour obtenir des parts et comment cette concurrence peut influencer les prix, la qualité des produits et des services, ainsi que l'innovation. Selon cette théorie, dans un marché concurrentiel, les entreprises (vendeurs) cherchent à attirer des clients en offrant des produits et des services de qualité supérieure à des prix compétitifs (les plus bas possibles). Cette concurrence peut inciter les entreprises à innover pour améliorer leurs produits et services, réduire leurs coûts et augmenter leur efficacité. Plusieurs économistes ont contribué au développement de cette théorie. Smith (1776) a introduit le concept de la "main invisible" pour expliquer comment la concurrence entre les entreprises peut conduire à une allocation efficace des ressources et à une augmentation du bien-être général. Pour lui, le fait que les entreprises soient en concurrence les pousse à vendre à des prix accessibles mais surtout à innover pour développer des produits plus efficaces. Un autre économiste important dans le domaine de la théorie de la concurrence est Chamberlin (1933). Dans son livre « *The Theory of MonopolisticCompetition* », Chamberlin a développé une théorie de la concurrence monopolistique pour expliquer comment les entreprises peuvent différencier leurs produits pour obtenir un pouvoir de marché et fixer des prix supérieurs au coût marginal. La théorie de la concurrence peut être appliquée pour améliorer le bien-être des consommateurs et stimuler l'innovation au niveau des producteurs/vendeurs. En effet, elle permet aux consommateurs d'avoir accès à une plus grande variété de produits et services à des prix compétitifs. Elle encourage également les entreprises à innover pour améliorer leurs produits et services afin d'attirer davantage de clients. - **La théorie de la réglementation** La théorie de la réglementation suggère que les réglementations gouvernementales (intervention de diverses natures du gouvernement pouvant impacter sur la dynamique de l'offre et de la demande) peuvent affecter les prix des céréales. Cette théorie a été développée par Stigler (1971) dans son livre \"*The Theory of EconomicRegulation*\". Selon George Stigler, les interventions gouvernementales peuvent affecter les prix des céréales de plusieurs façons. Par exemple, les réglementations peuvent augmenter les coûts de production des entreprises, ce qui peut entraîner une augmentation des prix des produits. Les réglementations peuvent également limiter l'offre de produits sur le marché, ce qui peut entraîner une augmentation des prix. En outre, les réglementations peuvent limiter la concurrence sur le marché, ce qui peut permettre aux entreprises de fixer des prix plus élevés que le coût marginal. En fin, les subventions gouvernementales peuvent encourager la production excessive de céréales, ce qui peut entraîner une baisse des prix. - **La théorie de la pauvreté rurale.** La théorie de la pauvreté rurale suggère que la pauvreté rurale peut être causée par un ensemble de facteurs qui agissent en combinaison. Cette théorie a été développée par Lipton (1980) dans son livre « *Migration from Rural Areas : The Evidencefrom Village Studies* » consacré à l'étude des migrations rurales et les causes de la pauvreté rurale. Il a constaté que les bas prix des céréales étaient l'un des principaux facteurs contribuant à la pauvreté rurale. Les agriculteurs ne pouvaient pas obtenir un revenu suffisant pour subvenir à leurs besoins et ceux de leur famille. Le manque d'accès aux marchés et le manque d'investissement dans l'agriculture ont également contribué à la pauvreté rurale. revue de la littérature {#revue-de-la-littérature.soustitrechap3} ----------------------- Le débat autour de l\'imprévisibilité des prix alimentaires, en particulier ceux des matières premières agricoles, est un problème de longue date. Les inquiétudes concernant les répercussions de l\'instabilité des prix ont été le moteur de la mise en œuvre de stratégies de libéralisation des échanges par des organisations telles que les institutions de Bretton Woods. Cependant, comme le soulignent Aliou et al. (2018), il n\'existe pas d\'accord unanime sur l\'efficacité de ces politiques parmi les experts de la communauté scientifique. La crise alimentaire mondiale de 2008 a donc relancé le débat après quelques années d\'accalmie sur la question. Cette crise a mis en évidence les contraintes des approches centrées sur le libre-échange et la nécessité de reconsidérer les méthodes pour relever les défis posés par une telle instabilité. Cependant, Gilbert et al. (2010) ont émis des doutes quant à l\'importance de la flambée des prix de 2008. Ils se sont demandé s\'il ne s\'agissait pas que d\'un événement ponctuel ou s\'il indiquait une tendance à des flambées de prix plus fréquentes. Grâce à leur analyse, ils ont constaté que des périodes similaires de forte volatilité dans le passé ont posé les mêmes questions. Cependant, les données historiques ont montré que ces périodes de forte volatilité sont généralement courtes et interrompues par de plus longues périodes de stabilité du marché. Par conséquent, il serait erroné selon eux, de supposer que les niveaux élevés à une certaine période s'installerons dans la durée ou se poursuivront indéfiniment. Aussi, soutenant que la variation des prix des produits agricoles fait partie des fondamentaux du marché, l\'OCDE (2011) s\'oppose à la considérer comme un problème en soi. Elle devient un problème seulement lorsque l\'ampleur et la fréquence des variations dépassent les attentes et que les inquiétudes submergent les producteurs et les commerçants. En effet, lorsque la variation des prix est hors de contrôle des acteurs, elle engendre des difficultés importantes. - **Les facteurs de la volatilité des prix.** Selon Femenia et al. (2013), les prix des produits fluctuent en fonction d rapport l'offre et de la demande, conformément à la théorie classique (loi de l'offre et de la demande). Sidnoma (2012) l'exprime en d'autres termes en disant que les prix augmentent lorsque l'offre ne parvient pas à satisfaire la demande et inversement, les prix baissent lorsque la demande est très basse par rapport à l'offre. Par conséquent, les facteurs qui influencent la dynamique de l'offre et de la demande en produits céréaliers, contribuent de fait à la volatilité des prix céréaliers. En Outre, les marchés céréaliers sont de plus en plus mondialisés et les prix sont influencés par de nombreux facteurs dont les effets peuvent s'additionner ou se neutraliser. Ainsi, les facteurs de la fluctuation des prix céréaliers sont nombreux et peuvent être classés en deux catégories: les facteurs internes (endogènes) et les facteurs externes ( exogènes). Les facteurs externes comprennent les conditions météorologiques, les échanges commerciaux internationaux, les politiques commerciales et les politiques monétaires. L'influence de ces facteurs sur l'évolution des prix varie selon les conditions du moment. - **Les facteurs endogènes.** Selon Galtier et al. (2012), l\'instabilité endogène est associée à un dysfonctionnement du marché sous forme d\'inondation du marché due aux bons rendements, à la rareté des produits céréaliers sur le marché, aux mouvements de panique, aux bulles spéculatives, aux erreurs d\'anticipations des acteurs du marché (toile d\'araignée). En effet les anticipations sont généralement basés sur les prix en vigueur pendant une période donnée, et parfois basés sur des rumeurs (qui ne sont pas toujours justifiées). Gérald et al. (2008) soutiennent également que les mouvements de panique affectent fortement l\'évolution des prix du marché. Pour lui, l\'information (même non confirmée) qu\'il pourrait y avoir une pénurie imminente sur le marché incitera les ménages aux moyens limités à stocker, ce qui entraînera une hausse des prix. Cela confirmerait les rumeurs de rupture de stock, amplifierait le comportement des propriétaires de magasins, etc. C\'est pourquoi il dit que les mouvements de panique sont auto-gonflés. Dans le même sillage, Ninnin et al. (1998) soutiennent le fait que le *cobweb* est un facteur important de la fluctuation des prix agricoles. Ils présentent ce cas de figure assez illustratif : « Après une année marquée par une forte saisonnalité, les producteurs auraient tendance à anticiper le même profil l\'année suivante et à stocker beaucoup plus. Les prix de soudure s\'en trouveraient alors déprimés. Par anticipation adaptative, les producteurs ne stockeraient que très peu l\'année d\'après. Si aucun autre agent stockeur n\'intervient, la saisonnalité résultante est très forte ». C'est ainsi que la volatilité créée sur une période, s'autoalimente et devienne au fil du temps plus amples. Pour le PAM (2018), le comportement spéculatif de certains acteurs doit être pris en compte dans les facteurs internes de volatilité des prix des matières premières agricoles. Dans son rapport sur le suivie de la sécurité alimentaire au Cameroun, il explique que hausse de prix constaté en 2018, résultait essentiellement du stockage des céréales par les opérateurs privés qui les revendent pendant la saison de soudure ou les exportent vers le Tchad et le Soudan, ce qui crée des pénuries sur le marché. Fofiri (2013) souligne l\'importance de la contrainte de liquidité à laquelle sont confrontés les producteurs. Cette contrainte découle du fait que la majorité des producteurs dépendent uniquement des rendements agricoles pour satisfaire leurs divers besoins, y compris la consommation et les autres dépenses. Par conséquent, l\'agriculture constitue la seule source de revenus pour les ménages. Pendant la période post-récolte, la pression pour générer des liquidités pour le remboursement des prêts et diverses dépenses, telles que les taxes et les frais de scolarité, s\'intensifie. Par conséquent, les producteurs respectant cette contrainte de liquidité inondent les marchés de produits agricoles, quels que soient les prix de vente en vigueur, contribuant ainsi à la baisse des prix. En fin, Il ne faut pas négliger l\'importance de la taille et du niveau d\'intégration du marché dans le marché mondial lorsqu\'on considère la perspective de Sidnoma (2012). Il explique que la volatilité des prix est fortement influencée par l\'étroitesse des marchés. En d\'autres termes, plus les marchés sont limités et étroitement connectés, plus la variabilité et la volatilité des prix des produits sont importantes en raison d\'une compensation insuffisante des erreurs d\'anticipation et de substitutions de produits limitées. Ceci est identifié comme l\'un des principaux facteurs contribuant à la volatilité des prix en Afrique. - **Les facteurs exogènes.** Les prix des céréales fluctuent souvent en raison de facteurs externes qui influencent l\'offre et la demande de céréales sur le marché. Ces facteurs, qui ne sont pas liés aux aspects internes du marché céréalier tels que la production, la consommation et la disponibilité des stocks, peuvent être de nature économique, politique, environnementale ou sociale. Alors que certains chercheurs comme Delorme et al. (2007) et Galtier et al. (2012) minimisent le rôle des facteurs externes dans la dynamique des prix, d\'autres comme Balcombe (2011) cité par Luhiriri (2013) soutiennent que ces facteurs peuvent avoir un impact significatif sur les prix des céréales et ne doivent pas être ignorés. Dans une étude menée dans le nord du Cameroun, Fusilier et al. (1996) ont constaté que les pénuries en produits céréaliers entraînaient fréquemment des flambées de prix. Ils attribuent cela aux aléas climatiques, car les rendements dans cette région dépendent principalement de la météo. En conséquence, la production locale de produits agricoles affecte fortement leur disponibilité et contribue ainsi de manière significative à la volatilité des prix sur le marché. Dans le même ordre d'idée, dans un article sur la dynamique des prix agricoles internationaux, Delorme et al. (2007) notent que les rendements des cultures sont influencés par les conditions météorologiques, ce qui affecte par la suite les prix. Les chercheurs affirment que les années de récoltes abondantes entraînent des prix bas en raison d\'un excédent sur le marché. À l\'inverse, la rareté des biens pendant les années de faible production entraîne des hausses de prix. Par ailleurs, ils soutiennent que les conflits armés peuvent avoir un impact sur l'offre et la demande de produits de consommation, entraînant des fluctuations. Ils estiment en effet que les guerres sont responsables de l\'augmentation ou de la diminution de l'offre ou de la demande de biens de consommation en raison des mouvements de population et de la destruction des plantations et des stocks. Sidnoma (2012) souligne que les ravageurs, les insectes et les maladies des plantes se développent souvent en raison des aléas climatiques. De plus, ces aléas peuvent entraîner le dessèchement des cultures et rendre le travail de la terre plus difficile. Par conséquent, les années caractérisées par des variations météorologiques extrêmes sont susceptibles de connaître une productivité réduite et des flambées de prix subséquentes. Selon Aliou et al. (2018), les prix évoluent naturellement sur les marchés à mesure que la population augmente et que la demande de produits de consommation augmente. Le marché des produits alimentaires, connu pour sa demande rigide, est particulièrement impacté par l\'augmentation de la population. À mesure que la demande augmente, les prix montent en flèche si l\'offre ne parvient pas à suivre. Selon Balcombe (2011) cité par Luhiriri (2013), la volatilité des prix des denrées agricoles est impactée par la fluctuation des prix du pétrole, qui affecte les coûts de transport et le prix des engrais, influençant finalement le coût de production. Par conséquent, les producteurs peuvent être enclins à augmenter les prix afin d\'assurer un profit sur leurs ventes. En somme, les facteurs exogènes de la variation des prix céréaliers peuvent se diviser en plusieurs catégories. Tout d\'abord, les facteurs économiques, tels que l\'inflation, la croissance économique, les taux de change et les politiques commerciales internationales, peuvent avoir un impact significatif sur les prix des céréales. Deuxièmement, les facteurs politiques jouent également un rôle crucial dans la variation des prix céréaliers. Les politiques agricoles, les subventions, les taxes à l\'exportation, les embargos commerciaux et les réglementations gouvernementales peuvent tous influencer les prix des céréales. En outre, les facteurs environnementaux sont également des facteurs exogènes importants dans la variation des prix céréaliers. Les conditions météorologiques, y compris les sécheresses, les inondations, les tempêtes et les vagues de chaleur, peuvent avoir un impact direct sur la production agricole et donc sur les prix des céréales. Les changements démographiques, les habitudes alimentaires, ainsi que les préoccupations croissantes concernant la sécurité alimentaire, peuvent tous avoir un impact sur les prix des céréales.. Il convient de souligner que l\'interaction entre ces différents facteurs peut être complexe, ce qui rend l\'analyse de la variation des prix céréaliers un défi passionnant. - **Les impacts de la volatilité des prix des produits agricoles.** Une revue de la littérature diversifiée est essentielle afin de saisir la nature complexe et multiforme de la façon dont les fluctuations des prix des céréales affectent le bien-être des agriculteurs. De nombreux auteurs ont examiné cette question sous différents angles. Il convient de souligner que les fluctuations des prix agricoles ont des implications à la fois directes et indirectes sur le bien-être des agriculteurs, ainsi que sur l\'économie locale et nationale. La détérioration de la sécurité alimentaire est une conséquence potentielle de la volatilité des prix des produits alimentaires, surtout dans les régions où la population ne dispose pas d\'un pouvoir d\'achat substantiel, C\'est ce qu\'affirment Gérard et al. (2011) et Huchet-Bourdon (2011), tel que cité par Sidnoma (2012). Le Rapport du PAM (2018) sur la surveillance de la sécurité alimentaire au Cameroun, note qu\'en raison de l\'escalade du prix du sorgho, le principal aliment de base, les ménages pauvres éprouvent des difficultés à maintenir leur accessibilité alimentaire. En conséquence, ils sont obligés de réduire à la fois la quantité et la qualité de leur subsistance quotidienne. De même, Fofiri (2013) perçoit que les prix fluctuants des denrées alimentaires obligent des ménages spécifiques à modifier leur sélection de bases alimentaires pour s\'aligner sur la disponibilité du marché et diminuer le nombre de repas quotidiens. Selon une étude de Sidnoma en 2012, l\'instabilité des prix des biens agricoles a un effet néfaste sur les investissements. Les prix incertains font qu\'il est difficile pour les agriculteurs de planifier et de développer efficacement leurs exploitations. Cette incertitude découle du fait que les agriculteurs ne sont pas sûrs du prix auquel ils pourront vendre leurs produits après récolte. Pourtant, de nombreux agriculteurs contractent des emprunts et créditent des engrais pendant la saison agricole. Malheureusement, en cas de baisse des prix des denrées alimentaires, ces agriculteurs auront beaucoup de mal à assumer leurs responsabilités financières. En conséquence, ils se retrouvent endettés pendant une saison et ont du mal à récupérer la saison suivante. En raison de la fluctuation des prix, des doutes peuvent surgir quant à l\'incertitude qu\'elle engendre. Les agriculteurs sont souvent mis dans une situation difficile lorsque les prix d\'un certain produit sont bas pendant une période spécifique (P). Ils doivent choisir entre diminuer la production de ce produit ou passer à autre chose qui pourrait potentiellement rapporter un gain financier plus élevé dans la période suivante (P+1). Selon une étude menée dans cinq pays sahéliens par *Oxfam* et *Save the Children* (2008) il ressort que les agriculteurs font face à plusieurs risques lorsque les prix des produits céréaliers fluctuent. Ces risques comprennent une détérioration de l\'état nutritionnel, un appauvrissement accru des ménages, un accès limité aux services essentiels (tels que des enfants retirés de l\'école et des soins de santé réduits), une baisse de la production agricole la saison suivante (principalement en raison d\'activités génératrices de revenus conflictuelles), la vente des produits des récoltes futures, une perte importante d\'actifs d\'élevage, la vente complète potentielle d\'animaux possédés et une utilisation excessive des ressources naturelles. De diverses manières, la stabilité de l\'État est affectée par la fluctuation des prix des produits agricoles. Il peut en résulter des conflits de nature socio-politique. Un exemple clair de cela est l\'apparition d\'émeutes de la faim en 2008, qui ont été largement discutées par des auteurs notamment Fofiri (2013) et Aliou et al. (2018). De nombreux dirigeants de différents États ont dû faire face à la fureur de leurs populations, qui avaient de plus en plus de mal à répondre à leurs besoins de consommation. De plus, la fluctuation des prix agricoles freine la production nationale et, à son tour, affecte la balance commerciale des États. Par conséquent, il entrave le développement. Les fluctuations de prix, comme l\'indique Sidnoma (2012), peuvent avoir des effets néfastes sur la balance des paiements et les réserves de change. Spécifiquement pour les pays qui dépendent de l\'importation de nourriture, les fluctuations de prix peuvent créer une instabilité dans leur facture d\'importation, diminuant leur capacité à assurer l\'accessibilité alimentaire pour leur population. Enfin, la volatilité des prix freine le développement et la croissance de l\'industrie agricole dans les pays en développement, comme l\'affirme Timmer (1988) et cité par Galtier et al. (2012). Cette instabilité décourage les producteurs et les hommes d'affaire d\'investir, compromettant ainsi le développement économique global. Temple et al. (2003) soutiennent que les fluctuations de prix créent un environnement risqué qui empêche les stratégies d\'intensification. Par conséquent, les populations rurales sont obligées de donner la priorité à l\'autosuffisance en raison des risques substantiels associés à la dépendance au marché. - **Une gamme de mesures variées.** Face aux conséquences considérables de la fluctuation des prix des produits vivriers, les auteurs proposent une large gamme des mesures consistant dans un premier temps à stabiliser les prix, et dans un second temps à atténuer leurs effets. Ces mesures sont formulées aussi bien à l'intention des États que des ménages. Pour Galtier et al. (2012), la stabilisation des prix passe par la constitution des stocks. Elle permettrait en effet, « de stabiliser les prix en compensant les excédents et déficits entre années et entre zones ». L'idée est qu'en constituant des stocks pendant les périodes excédentaires et à partir des zones affichant un bilan de production excédentaire, on limite dans ces zones et à cette période, une chute des prix. Ensuite ces stocks pourraient servir pour atténuer la flambée des prix dans les zones déficitaires et pendant les périodes de pénurie. Cette idée est partagée par Fofiri (2013) qui estime qu'il faut nécessairement « constituer des stocks de sécurité en période dite d'abondance ou période de récoltes annuelles pour faire face à la soudure dont la sévérité varie d'une année à l'autre ». Elodie (2012) épouse aussi la même idée, et pense qu'une des mesures sur le marché consiste à la gestion de stocks tampons visant une meilleure confrontation de l'offre et de la demande dans le temps et dans l'espace. Pour Milleville (1989), il faudrait que les ménages essaient de jouer sur la complémentarité entre diverses activités, notamment l'agriculture et l'élevage. Il part d'un principe simple : « une mauvaise campagne céréalière ne correspond pas forcément à une mauvaise année fourragère, et la complémentarité entre ces deux activités de production contribue à atténuer les risques de pénurie : consommation préférentielle de produits lactés durant l\'hivernage et le début de saison sèche, commercialisation du bétail pour permettre l\'achat de mil et d\'autres biens de consommation, ou inversement vente d\'éventuels surplus céréaliers pour rééquilibrer la structure ou accroître la taille des troupeaux (bovins et petits ruminants) ». En effet, une telle complémentarité permettrait aux ménages vulnérables d'échapper à la vente obligatoire des stocks des céréales, même pendant les périodes de bas prix, pour répondre à la contrainte de liquidité. Pour Temple et al. (2003), il faut jouer sur l'offre. Pour ce faire d'allonger la période de production par des innovations techniques (nouvelles variétés, nouveaux itinéraires techniques) et de développer la transformation agroalimentaire ou des techniques de stockage des produits. Cet avis est partagé par Luhiriri (2013) pour qui l'atténuation de la volatilité des prix, notamment celle provoquée par les aléas climatiques est possible en manœuvrant les variables tels que les fertilisants du sol ou les stocks. Aussi, selon Elodie (2012), Des mesures à la frontière, en fonction de la dynamique des prix, doivent être appliquées. Ces mesures doivent permettre d'ajuster l'offre et la demande sur le territoire par un contrôle des importations et exportations (droits de douane, quotas, licences, importations/exportations publiques). Cependant, cette mesure se révèle être difficile à appliquer pour les États dont les frontières sont très poreuses. Enfin, Galtier et al. (2012) pensent pour leur part que les mesures permettant de stabiliser les prix ne suffisent pas. Pour eux, « une hausse de prix, même modérée, peut suffire à mettre dans le rouge certains ménages pauvres ». l'État doit donc intervenir en cas de crise. Cependant, cette intervention de l'État doit être réfléchie de peur que cela ne soit contreproductive. En effet, Govereh et al. (2008) cités par Galtier et al. (2012) souligne que « la menace permanente d'une intervention publique susceptible de faire baisser les prix conduirait les opérateurs privés à stocker moins ou à importer moins. Cela pourrait conduire *in fine* à ce que les interventions publiques accroissent l'instabilité des prix au lieu de la réduire ». 6. []{#_Toc189221309.anchor}PROBLÉMATIQUE DE L'ÉTUDE.[]{#_Toc43113193.anchor} 1. Position du problème. La principale problématique abordée par cette étude est l'incertitude causée par les fluctuations des prix des céréales, qui affecte la sécurité financière et la qualité de vie des paysans. En effet, pour la grande majorité des ménages dans la commune de Mora, les revenus tirés de la vente des produits agricoles constituent la seule source de revenu. Les produits des champs doivent alors répondre non seulement aux besoins de consommation annuels, mais également à d\'autres besoins, notamment en matière de santé et d\'éducation. Cependant, en raison des défis actuels (croissance démographique, instabilité des conditions climatiques, problèmes d\'accès à la terre, insécurité), de nombreux ménages ne sont plus en mesure de produire suffisamment pour satisfaire ne serait-ce que leurs besoins de consommation.Les autres secteurs productifs (secteurs non agricoles) sont très peu développés, ce qui oblige ces agriculteurs à vendre une grande partie des produits de leurs champs, même s\'ils n'en produisent pas assez. Les variations de prix affectent ainsi non seulement les flux de trésorerie des ménages, mais aussi et surtout la dynamique de l\'épuisement des stocks de produits, car elles peuvent déterminer la quantité de produits qu\'un ménage doit vendre pour répondre à ses besoins quotidiens. En 2008, les prix mondiaux des produits de première nécessité ont grimpé en flèche, affectant gravement les économies des pays en développement, en particulier ceux qui dépendent des importations pour répondre aux besoins de consommation de leur population. Les troubles qui ont suivi la flambée des prix, causant d\'énormes dégâts dans plusieurs villes du Cameroun, montrent que l\'instabilité des prix alimentaires peut avoir des conséquences fatales tant au niveau macroéconomique que microéconomique. En 2018, le Programme Alimentaire Mondial a publié un rapport indiquant que la région de l\'Extrême-Nord est menacée par l\'insécurité alimentaire, due en partie aux variations des prix des céréales sur les marchés locaux. Les petits agriculteurs sont particulièrement touchés, car en période post-récolte, les contraintes de liquidité les poussent à inonder le marché de céréales, entraînant une forte chute des prix. Il convient de noter que les besoins principaux sont concentrés sur cette période. Ces besoins incluent les frais de scolarité et d\'examen pour les élèves et étudiants, les dépenses liées aux fréquentes cérémonies de mariage pendant cette période, les fêtes de fin d\'année et la construction ou l\'aménagement des habitations.Avec la chute des prix due à l\'abondance des stocks de céréales sur le marché, les agriculteurs sont contraints de vendre de grandes quantités de céréales, parfois plus de la moitié de leurs stocks, pour répondre à ces besoins. Une grande partie de ces stocks vendus est malheureusement exportée, notamment vers le Nigéria voisin, ce qui les extrait du circuit local. En conséquence, cela accélère l'épuisement des stocks, prolonge la durée du déficit alimentaire (période de soudure) pour de nombreux ménages et réduit surtout l'offre pour les consommateurs. Une fois les greniers presque vides, les prix du marché ont tendance à augmenter de façon exponentielle. Pour survivre, ces agriculteurs sont contraints de racheter paradoxalement les mêmes céréales, parfois au triple du prix auquel ils les avaient vendues. Ils se retrouvent alors rapidement menacés par l'insécurité alimentaire, incapables de satisfaire leurs besoins de base. Certains contractent des emprunts qu'ils devront rembourser à la prochaine récolte, créant ainsi un cercle vicieux qui aggrave de plus en plus leur situation. Questions de recherche. {#questions-de-recherche..soustitrechap3} ----------------------- La situation présentée dans la section précédente met en évidence le problème complexe de la maîtrise difficile de l\'évolution des prix des céréales, une denrée essentielle dans la commune de Mora. Cette situation suscite des inquiétudes légitimes et soulève des questions qui nous ont motivés à entreprendre cette recherche. La question centrale de cette étude est la suivante : **Dans quelle mesure la variation des prix des céréales impacte-t-elle le bien-être des paysans dans l\'arrondissement de Mora** ? Pour répondre à cette question principale, nous nous pencherons sur les points suivants : - **Analyse de l'évolution des prix des céréales** : Comment les prix des céréales ont-ils évolué de 2014-2024 ? - **Facteurs influençant la variation des prix** : Quels sont les facteurs qui influencent les variations des prix des céréales dans la commune de Mora ? - **Conséquences économiques et sociales** : Quelles sont les conséquences économiques et sociales de ces fluctuations sur les agriculteurs ? - **Politiques et mesures d\'encadrement** : Quelles sont les politiques ou mesures pouvant encadrer les variations des prix et atténuer leurs effets négatifs ? Objectifs, hypothèses et interet de recherche {#objectifs-hypothèses-et-interet-de-recherche.soustitrechap3} --------------------------------------------- 7.1- OBJECTIFS {#objectifs.soustitrechap3} -------------- Cette étude vise à **analyser et à mettre en évidence les relations entre la variation des prix céréaliers et l'évolution des conditions de vie et du bien-être des paysans dans la commune de Mora**. La réalisation de cet objectif global implique quatre objectifs spécifiques : - **Analyser l\'évolution des prix des céréales sur les marchés de Mora de 2014 à 2024**. Il s'agit d'identifier les tendances et les changements significatifs dans l'évolution des prix des céréales sur les marchés de Mora sur cette période; - **Identifier les facteurs influençant les variations des prix des céréales sur les marchés de Mora.** - **Évaluer les conséquences économiques et sociales des fluctuations des prix sur les agriculteurs**. Il est question de mesurer l\'impact des variations des prix sur les revenus, la qualité de vie et la sécurité alimentaire des ménages agricoles. - **Proposer des politiques et mesures d'encadrement pour atténuer les effets négatifs des variations des prix.** 2. Hypothèses de recherche. {#hypothèses-de-recherche..soustitrechap3} ------------------------ Dans une rédaction scientifique, une hypothèse de recherche est généralement définie comme une affirmation préliminaire qui prédit une relation possible entre deux variables ou plus. Il s\'agit d\'une supposition éclairée, basée sur des connaissances existantes, qui est testée pour sa validité. Selon Fonkeng et al. (2014), une hypothèse est une supposition à partir de laquelle des conséquences sont envisagées. L'hypothèsede recherche sert de base à l'étude, orientant le processus d\'investigation, la formulation du plan de recherche et les méthodes de collecte et d\'analyse des données. En outre, l\'hypothèse de recherche permet de structurer la discussion et l\'interprétation des résultats, en fournissant un cadre pour vérifier la validité des suppositions initiales. À cet effet, l'hypothèse principale de cette étude est qu'**il existe une corrélation significative entre les variations des prix des céréales et l'évolution des conditions de vie et du bien-être des paysans de l\'arrondissement de Mora**. De cette hypothèse globale découlent quatre hypothèses spécifiques : - **Sur l\'évolution des prix :**L\'évolution des prix des céréales entre 2014 et 2024 présente des tendances significatives de hausse ou de baisse selon les périodes et en fonction des facteurs économiques, climatiques et sociaux. - **Sur les facteurs influençant les prix :**Les facteurs tels que les conditions climatiques, les politiques agricoles et les dynamiques du marché local et international influencent significativement les variations des prix des céréales dans la commune de Mora. - **Sur les conséquences économiques et sociales :**Les fluctuations des prix des céréales ont des répercussions directes sur les revenus des ménages agricoles, leur sécurité alimentaire et leur capacité à subvenir à leurs besoins essentiels. - **Sur les mesures d\'encadrement :**Les politiques et mesures de régulation des prix, lorsqu\'elles sont correctement mises en œuvre, peuvent atténuer les effets négatifs des variations de prix et améliorer le bien-être des paysans. 3. []{#_Toc31797658.anchor}INTÉRÊT DE L'ÉTUDE. Cette étude est d\'une grande pertinence, compte tenu de l\'impact significatif que les fluctuations de prix peuvent avoir sur la vie quotidienne des paysans et sur l\'économie locale en général. Elle aborde en effet une question cruciale qui peut être un élément déclencheur de plusieurs phénomènes dans la région, tels que la pauvreté, la famine, la délinquance, la criminalité, les migrations et la sous-scolarisation... Il s\'agit d\'une problématique qui mérite une attention particulière, car elle touche à des aspects fondamentaux de la vie des paysans, comme leur sécurité alimentaire et leurs conditions de vie. En outre, cette étude est susceptible d\'intéresser une large gamme d\'acteurs, tant publics que privés. Ceux qui travaillent à renforcer la sécurité alimentaire et à améliorer les conditions de vie des paysans dans cet arrondissement y trouveront sans aucun doute une grande utilité. Il en va de même pour les services déconcentrés de l'État, les organismes humanitaires nationaux et internationaux, ainsi que l'élite de l'arrondissement, qui s'est investie ces dernières années pour améliorer les conditions de vie dans les campagnes. Sur le plan scientifique, cette recherche contribuera à enrichir la littérature sur cette thématique et pourra faire évoluer le débat. 8. []{#_Toc189221316.anchor}METHODOLOGIE L'approche méthodique consistera dans un premier temps à la collecte des données et d'informations sur le terrain, ainsi qu'à l'acquisition des séries historiques des prix des produits céréaliers et des données de production céréalière respectivement auprès de la direction des prix du ministère du commerce et des services déconcentrés du ministère de l'agriculture. Ensuite viendra l'étape de l'exploitation de ces données. Cela inclut : - **Une analyse statistique des séries chronologiques** des prix des céréales sur les marchés et des données de production. Il sera question de déterminer les moyennes mobiles pour identifier les tendances, l'écart type et la variance pour évaluer la volatilité des prix et de l'offres céréalières. - **Une utilisation des modèles économétriques** tels que le modèle ARIMA, utilisé pour prévoir les prix futurs en se basant sur les données historiques et le modèle de régression, nécessaire pour comprendre l'impact des variables explicatives sur les prix. - **Une analyse de la chaine de valeur**, dans l'optique d'étudier les différentes étapes de la chaine de production et de distribution pour identifier les points de vulnérabilité et les marges bénéficiaires. - **Une analyse des données issues de l'enquête auprès des ménages,** dont le but est de noter l'impact réel des variations des prix sur leur niveau de vie. - **Une exploitation des entretiens avec les acteurs des circuits de distribution,** dans le but de comprendre les mécanismes de fixation des prix, de relever les marges bénéficiaires retenues par chaque acteur et de mettre en évidences les pratiques qui causeraient des perturbations dans l'évolution des prix sur les marchés. - Les données quantitatives - Séries historiques des prix des produits céréaliers (Direction des prix, du ministère du commerce).  - Données sur les indicateurs économiques (FAO et Banque mondiale) - Les données de production céréalière (ministère de l'Agriculture : pour) - Données pluviométriques (ministère de l'Environnement) - Les données qualitatives - Informations utiles pour caractériser la zone d'étude et ses spécificités - Informations utiles pour établir les circuits de production et de distribution - Les informations sur les techniques utilisées pour stabiliser les prix ou atténuer ses effets néfastes - Catégorisation des facteurs de l'instabilité des prix et inventaire des conséquences de ce phénomène plan indicatif {#plan-indicatif.soustitrechap3} -------------- {#section-2.soustitrechap3} **CONCLUSION GÉNÉRALE** []{#_Toc189221318.anchor}INDEX DES AUTEURS AAliou et al. (2018) 14, 17, 19BBalcombe (2011) 17Barre (1964) 10Boutrais (1973) 6CChamberlin (1933) 13Chayanov (1986) 11DDelorme et al. (2007) 17Dimon (2008) 8Dupé (2022) 12EEboko (2009) 3Elodie (2012) 20, 21FFAO (2010) 8Femenia et al., (2013) 15Fofiri (2013) 16, 18, 19, 20Fofiri et al. (2016) 3Fonkeng et al. (2014) 24Fusilier et al. (1996) 17GGaltier et al. (2012) 17, 20, 21Galtier et al., (2012) 15Gérald et al., (2008) 15Gérard et al. (2011) 18Gilbert et al., (2010) 14Govereh et al. (2008) 21HHallam (1977) 7Harelimana (2007) 8Huchet-Bourdon (2011) 18JJanin (2003) 9Janin (2004) 9KKaunda (2012) 10LLange (1979) 7Lipton (1980) 14Luhiriri (2013) 17, 21MMarshall (1890) 12Menger (1871) 10Milleville (1999) 20Mukamba (2007) 10NNinnin et al., (1998) 15OOCDE (2011) 14Oxfam & Save the Children (2008) 19PPAM (2018) 16, 18, 22RRicardo (1817) 12Rudin (1938) 7SSidnoma (2012) 9, 15, 16, 17, 18, 19Smith (1776) 12, 13Stigler (1971) 13TTemple et al. (2003) 20, 21Thorner (1966) 11Timmer (1988) 20WWalras (1874) 10William (1871) 10 **\ ** []{#_Toc189221319.anchor}BIBLIGRAPHIE **Aliou Bamamou M., Bassirou Tangara M., Tiedian F., 2018**. "Cereal crops price's instability and food security in Ségou region". In *journal of economics and development studies*, Vol. 6, n^o^. 3, pp. 93-106. **Balcombe K., 2011.** "The nature and determinants of variability in agricultural prices: An empirical study". In Prakash A. (editor), *safeguarding food security in volatile global markets*, Rome, pp. 89-110. **Barre R., 1964.** *Économie politique*.Tome Il, Paris, PUF, 603 p. **Boutrais J., 1973.** La colonisation des plaines par les montagnards au Nord du Cameroun (Monts Mandara).ORSTOM, Paris, 271 p. **Chamberlin, E., 1933.**The theory of monopolistic competition: A re-orientation of the theory of value. Cambridge, MA: Harvard University Press. 384 p. **Chayanov, A.V., 1986.**The theory of peasant economy. 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