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Panthéon-Sorbonne University

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sociology of education sociological theory education systems social sciences

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This document explores the foundations of sociological discourse in education, specifically focusing on the concept of rupture with pre-notions and the construction of sociological objects in education.

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L’épistémologie et la discipline qui s’intéresse à ce qui fait la scienti cité d’un discours sociologique 1 : la rupture avec les prénotions C’est un concept mis en avant par Durkheim dans son ouvrage « les règles de la méthode sociologique » en 1895. Il essaye de fonder la scientificité de la soc...

L’épistémologie et la discipline qui s’intéresse à ce qui fait la scienti cité d’un discours sociologique 1 : la rupture avec les prénotions C’est un concept mis en avant par Durkheim dans son ouvrage « les règles de la méthode sociologique » en 1895. Il essaye de fonder la scientificité de la sociologie. Pour comprendre la rupture, le sociologue est engagé dans la société dans laquelle il vit et donc il y a une rupture nette par rapport à ce que connaissent d’autres scientifiques. Le sociologue est engagé dans la société qu’il étudie donc son rapport n’est pas le même que celui d’un physicien, les sociologues ont forcément des prénotions. Ils ont des idées préconçues avant même d’avoir mené une quelconque enquête. Paul Lazarsfeld disait qu’il y a une double rupture avec les prénotions à avoir parce qu’elle doit s’opérer de la part des sociologues qui ont l’ambition d’avoir un discours scientifique et parce que le public qui va lire les travaux scientifiques ont eux mêmes des prénotions, les personnes en question ne sont pas prêtes à accorder l’autorité de la science. En 1967, dans le manuel écrit par Bourdieu, chambardons et passeron, ils estiment que le discours de la sociologie est polo par des prénotions, des gens qui pensent savoir des choses donc il faut les combattre. « Au moment où un ordre nouveau de phénomènes devient objet de sciences, ils se trouvent déjà représenté dans l’esprit, non seulement par des images sensibles mais par des sortes de concepts grossièrement formes. Avant les premiers rudiments de la physique de la chimie, les hommes avaient déjà sur les phénomènes physico chimique des notions qui dépassaient la pure perception telles, sont, par exemple celles que nous trouvons mêlés à toutes les éditions. c’est que en effet la réflection est antérieure a la science qui ne fait que s’en servir avec plus de méthode. L’homme ne peut pas vivre au milieu des choses sans s’en faire des idées d’après lesquelles il règle sa conduite. Seulement parce que ces notions sont plus près de nous et plus a notre portées que les relations auxquelles elles correspondent nous tendon naturellement à les substituer à ces derniers à en faire la matière même de nos spéculations » Le suicide de Durkheim qui est publié en 1997, est une tentative empirique d’application de son ouvrage précédent « les règles de la méthode épistémologique ». Durkheim choisit le suicide car sur ce geste, c’est typiquement un phénomène qui risque d’attirer un certain nombre de pré notion. La méthode empirique est lorsque q’un sujet a fait l’objet d’un travail de terrain, de collectes de données sur un terrain. l 2 : La construction de l’objet : le passage d’un problème social à sociologique Il y a une différence majeure entre le métier de sociologue et celui d’assistant sociale, les sociologues ont un discours a prétentions scientifiques. La sociologie est apparue en raison des grandes transformations qui affectaient la société : fi développement industriel et la modernisation. Webber parle de personnalité zombie en voyant ces modifications, il se rend compte de la violence qu’elles produisent sur le comportement des individus (métropoles et mentalité) Me sociologue vit dans une société. Selon Émile Durkheim « des hommes de lettres ont mis a la mode la question du divorce par consentement mutuel. Les hommes de loi et les hommes d’état ont suivi et le mouvement s’es propage avec une rapidité peu commune. Sans hésiter, il opinion qui la veille ne se préoccupait pas beaucoup du problème parait perte a se prononcer pour la solution la plus hardie et la plus révolutionnaire comme si elle était évidente par elle même. En essayant de résister à un entrainement aussi fanera on s’expose donc a passer pour un esprit rétrograde. Pourtant dans la mesure ou l(on peut se connaitre soi même je ne me sens pas l’âme réactionnaire. Il n’est pas d’institution même parmi celles qui passent pour les plus sacrées, que je considère comme placée u dessus de la controverse ». Il sait que l’un des déterminants du suicide est un déficit d’intégration Les sociologues vont essayer de mettre en place une méthodologie pour mettre en garde, pour faire attention, de bien construire son objet et un objet qui n’est pas juste donné dans la société. Mathieu Grossetête dit que quand on parle de mortalité routière, c’est un problème social. Il y a une croyance qu’on est tous égaux dans cette mortalité routière. On va avoir une approche individualiste et non discriminante Il y a plusieurs étapes à ce raisonnement : La mise en avant d’une croyance partagée L’inférence logiques et énoncé prédictif découlant de ces croyances partagées. Si les dessert routiers dépendent vrmt du destin alors on peut s’attendre à ace que On regarde les éléments empirique qui valident ou contredisent ces inférences logiques. Les catégories ouvrières sont plus touchées Nous ne sommes pas égaux fasse a la mortalité routière. La fatigue est plus importante lorsqu’elle est liée aux conditions de travail et aux moyens de transports, la qualité de la voiture… Il faut construire le problème sociologique, il faut une explique et différencié, il faut un message de prévention et les types de message selon la population. 3 : la question du déterminisme et de la liberté Il y a un conflit structurant en sociologie sur la question du déterminisme et de la liberté qu’on a tendance à considérer comme 2 mots contraires : Le déterminisme et ses partisans sont des scientifiques qui pensent que l’explication du monde social ne se comprend que par un enchainement de cause et d’effets, l'agentivité est pour eux le fait d’être un agent qui a une vraie responsabilité, une autonomie. Les partisans de la liberté ont tendance a penser que même si parfois il y a des déterminismes, ce qui est important pour eux est de poser que les individus restent libres et ont la capacités de s’extraire de ces déterminismes et que la liberté individuelle est une vision naïve des choses Il y a un débat entre Bourdon qui est un libertarien et Bourdieu qui est déterministes. Dans l’ouvrage de Bourdieu « La distinction » , le sociologue essaye de montrer que toutes nos pratiques culturelles et sportives sont la manifestation ou l’expression de notre position dans la société. Tout nos goûts sont la manifestation de notre position dans la société. Cela peut avoir une différence selon les pays. Par exemple, on peut dire qu’on a plus de risque de se pendre si on est prussiens que si on est français Chapitre 2 : la naissance de la sociologie de l’éducation I - les prémices de la sociologie de l’éducation La sociologie de l’éducation est un domaine très récent dans l’histoire, la sociologie de l’éducation date de la fin du 19ème siècle et est liée aux transformations dans la société occidentale qui n’avaient pas été abordés par des auteurs précédents ni vraiment par les philosophes ou par les penseurs qui ont insisté sur les rapports de domination comme Marx. Emile Durkheim et Max Webber se penchent sur la sociologie de l’éducation. Ils insistent sur l’idée d’une rationalisation des sociétés modernes et sur l’affaiblissement des valeurs qui étaient transmises par la religion. La rationalisation est le progrès vers la raison. La rationalisation des société modernes fait en sorte que la religion à moins de place dans la société et que les individus privilégie l’explication par la raison. La place de la religion est contestée dans son rôle de transmission des valeurs par le mouvement de rationalisation Webber est un penseur majeur (1864-1920). Il n’est pas théoricien ni sociologue de l’éducation mais est un penseur intéressant car il définit les questions de l’éducation à partir de sa théorie de la domination. Il fait une typologie de 3 cas : La domination légale et rationnelle : c’est la domination basée sur le fait que les citoyens ont une confiance aveugle envers le système juridique dans la société La domination traditionnelle : c’est la croyance selon laquelle il existe des traditions qui sont valable de tous temps La domination charismatique : elle est attachée à la soumission à une personne considérée comme exemplaire. La domination charismatique est très généralement liée à la possession de diplômes qu’ils ont accumulés en tant que bons élèves et qui ont tendance a participer au charisme que l’on leur prête Selon Webber, ces 3 types de dominations sont reliées à la question de l’éducation II ) le fondateur de la sociologie de l’éducation : Émile Durkheim 1. les raisons de l’intérêt de Durkheim pour la sociologie de l’éducation Durkheim s’intéresse à l’éducation pour plusieurs raisons : Contexte historique : la guerre avec la Prusse, la tragédie de la commune de paris en 1870, la société française est en partie divisée, meurtrie. C’est une des premières raison qui va faire que Durkheim va penser que l’éducation est un moyen de refaire une forme de cohésion dans la société Contexte économique et culturel : le capitalisme émerge sous sa forme industrielle et il ya une laïcisation de la société qui va venir lutter contre la mainmise de l’église sur les questions de l’éducation Les grands progrès de la science qui vont renforcer son prestige On est dans un contexte où l’école commence à se démocratiser. En effet, au 19 ème émergent les premières lois pour démocratiser l’école qui s’ouvre à des catégories sociales qui n’avaient pas accès à l’éducation. Notamment, la loi de Guizot de1833 qui préconise l’école primaire pour tous, toutes les communes de plus de 500 habitants doivent avoir une école. Ainsi que la loi de Jules Ferry qui rend l’école gratuite, laïque et obligatoire B) vision de Durkheim sur la sociologie de l’éducation La sociologie de l’éducation a pour objectif d’étudier les processus de socialisation scolaire, les déterminants sociaux des résultats et des destins scolaires, les caractéristiques des institutions et des personnalités, les relations entre les diplômes et les postes. Durkheim fait distinction entre sociologie de l’éducation et pédagogie et entre le prescription et le descriptif. C’est une vision scientifique du phénomène scolaire/ La sociologie de l’éducation propose une vision descriptive du phénomène scolaire. Il s’agit de définir et comprendre le phénomène scolaire sans jugements dessus alors que la pédagogie réside dans le fait de proposer une vision normative. D’un côté sociologie de l’éducation et la pédagogie, le discours sur l’éducation n’est un discours que prescriptif : «L’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné » (Durkheim, 1989, p. 51), » L'éducation a 2 grandes fonctions : L’intégration sociale et politique des enfants Leur insertion dans la division sociale du travail De la division sociale du travail, l’organicisme est un courant qui considère la société comme un être humain dont les individus seraient comme des organes. Si un organe dysfonctionne, ce sont tous les organes qui dysfonctionnent. Dans une société comme celle si, il y a un dysfonctionnement si certains de ces membres ne jouent pas leur rôle dans la division sociale du travail (intégrer socialement et politiquement les élèves). Si on était dans une société totalement individualisé, on perdrait tout ce qui donnerait l’intérêt de l’école notamment son rôle d’intégration. CM3 :La mobilité sociale à l’école Un rapport de l’OCDE qui date de 2019 qui s’appelait « L’ascenseur social en panne ? Comment promouvoir la mobilité sociale ? » La mobilité sociale est une question au coeur des débats sur l’école depuis plusieurs décennies, savoir si l’institution scolaire est capable de promouvoir la mobilité sociale. Il y a un sociologue américain d’origine russe Sorokim, pour lui la mobilité sociale s’étend avec une métaphore de l’espace sociale dans lequel l’individu se déplaçait. Il y a une question chez les sociologues de savoir si l’école s’est démocratisée. I - Caractéristiques contemporaines ou moderne de la mobilité sociale 1. Définition La mobilité peut être étudiée de différents point de vue, une des distinctions qu’on peut faire est la mobilité intragénérationnelle qui est la mobilité au sein du même parcours d’un individu et intergénérationnelle qui est la mobilité par rapport à la classe d’origine de base, comparé aux parcours des parents. Pour mesurer cette mobilité, on utilise des tables de mobilités : tableau a double entrée qui permettent de creuser les positions sociales et les origines sociales, il y a quatre grands types de flux, de possibilités quand à la mobilité sociale : mobilité ascendante : promotion sociale Mobilité descendante : Les mobilités horizontales : entre statut équivalent Les mobilité de statut : l’évolution entre indépendants et salariés En 2015, 49% des fils de cadres sont eux mêmes cadres et l’idées est que si la destinée des fils étaient indépendante de l’origine sociale, il devrait être de 20,4%. Le fait que celle ci est supérieure a la moyenne est un synonyme de reproduction sociale. Au delà de la mobilité objective, il y a une mobilité ressentie. Il y a un sentiment de mobilité qui fait objet de l’enquête. On constate qu’il y a un sentiment de déclassement qui est plus marqué que la réalité objective. Il y a une majorité d’hommes de 35-59 ans connaissent une position sociale différente de leur pères. La mobilité est beaucoup de proximité c’est à dire qu’elle se fait sans différence sociale très forte. Il y a une reproduction sociale qui reste importante. Les cadres et professions intellectuelles supérieures ont une grande hérédité sociale puisque presque la moitié des enfants cadres (49%) sont également cadres. Le sociologue Camille Peugny parle de « destin au berceau », dès le berceau, la position des parents ont une grande influence sur ce qu’on va devenir. On peut considérer le fait que la part de la mobilité descendante a quand même progressé (7,2 à 15%) Dans son ouvrage le déclassement, il identifiait trois types de déclassement : le déclassement entre les générations Le déclassement en cours de carrière Déclassement des diplômes Le critère de la profession renvoie au mari qui exerçait une activité plus fréquence donc si les tables de mobilité étaient marqué par la mobilité fils-père parce que les femmes étaient inactives économiquement. Les filles beaucoup plus souvent en ascension par rapport à leurs mères En revanche, elles sont plus souvent en immobilité ou en déclassement par rapport à leur pères. le lien entre formation et mobilité sociale : globalement, un niveau de diplôme élevé permet d’accéder à un niveau de diplômes élevé. Néanmoins, a diplômes égales, le rendement n’est pas le même en fonction de l’origine sociale des parents. 3 ans après la fin de leur études, les titulaires égaux à bac+5 sont très majoritairement cadre 60%, seulement 17% de ceux qui ont bac +3/4 et seulement 6% à bac+2. Ceux qui ont un diplômes inférieur ou égales a un baccalauréat sont très majoritairement à 80% environ ouvrier, employés ou au chômage. IL y a une corrélation entre le niveau de diplômes et la position sociale dont il faut se méfier, c’est le paradoxe d’Henderson vient porter un coup a l’idée que si on beaucoup du diplômes on aura une bonne situation, plus une personne a de diplômes plus cela a un effet négatif sur son rendement. Selon Chauvel, le paradoxe d’Henderson explique la montée de ce déclassement et donc il écrit « sauf a acquérir un niveau de diplôme nettement plus élevés que celui des parents les paires, les nouvelles générations ont toutes les chances de déchoir sur l’échelle sociale » 2) s’intéresser à l’action de l’école sur la mobilité sociale La sociologue Marianne Blanchard considère que la généralisation de l’école est « un processus historique qui a conduit depuis le milieu du 19ème siècle a étendre le mode scolaire de socialisation a l’ensemble des groupes sociaux et des sexes » 1. La généralisation de l’école Le début de la généralisation, en 1833, la loi Guizot qui impose a chaque commune de plus de 500 habitants de créer une école primaire pour garçons qui impose à chaque commune de disposer d’une école primaire pour garçons. Il y a également les lois ferry qui mettent en place une instruction publique, gratuite, laïque pour les filles et les garçons de 6 a 13 ans. Autant la loi Ferry permet un enseignement primaire aux filles mais la création des lycées ne concerne que les garçons il faut atteindre la loi Camille Sée de 1880 pour avoir les premières lycées de jeunes filles b) les deux explosions scolaires La première a lieu dans les années 60-70 : la société a besoin d’une main d’oeuvre qualifiée. Entre le début des années 60 a milieu 70 on a un nombre d’élèves au collège qui passe de 1 million à 3 millions La seconde explosion scolaire entre 1985 et 1995, se créer les milieux technologiques professionnels + et une lois d’orientation va faire en sorte que 80% d’une classe d’âge ait le baccalauréat. Les bacheliers généraux qui étaient très important important auparavant ont pris une place moins importants que les bacheliers pro et technologique qui ont une place plus importante. Après le bac on peut noter que la France comptait 3 millions d’étudiant en France en 1960 et ils sont 3 fois plus nombreux aujourd’hui B) L’école s’est -elle démocratise ? La massification est lorsqu’il y a des masses d’étudiant dans les universités mais est-ce que cela correspond a une démocratisation a savoir les fait que des enfants de milieux défavorisé y ont plus accès. Premièrement, il y a une démocratisation qui apparait assez clair dans la mesure ion il y a un affaiblissement du lien entre origine sociale et école. On constate que les inégalités se sont modifiés notamment sur l’accès a certains diplômes, certains cursus : qui va en école d’ingénieur ou a l’ENS. Tristan Poullaouec qui écrit que la seconde explosion scolaire associe de nouveaux qu’elle s’est accompagné d’un fort brouillage des classements scolaires et d’un écart croissant entre les milieux de scolarisation et les apprentissages effectivement réalisé par les élèves, dans ces conditions l’inégalité des chances de réussite scolaire selon le milieu social des parents semblent se déplacer vers le haut sans pratiquement se réduire Massification → arrivée en masse d’un certain nombre (ex : massification scolaire). Démocratisation → ouverture pour tous (différentes catégories sociales). Il y a eu une démocratisation, mais la démocratisation ne signifie pas égalité des chances : les phénomènes de distinction se sont recréés. Inégalités de chances à l’école → Il est illusoire de penser que chaque étudiant a les mêmes chances. Selon notre classe sociale, nous avons plus ou moins de chances d’intégrer un parcours. Les parcours sont différents selon l’origine sociale : la sélection sociale s’opère dès la maternelle, voire la crèche. Le sociologue Christophe Joigneaux a étudié la construction des inégalités scolaires dès la maternelle. Wilfried Lignier constate des inégalités précoces dès la crèche. Dès la première section de maternelle, des écarts importants de niveau apparaissent, systématiquement défavorables aux enfants d’employés ou d’inactifs. Ces inégalités cessent de se croiser jusqu’en CE2, avant l’entrée au collège. À l’issue du collège, 44 % des enfants d’ouvriers non qualifiés et 68 % des enfants d’inactifs auront connu au moins un redoublement, contre 12 % pour les enfants de cadres ou de professions intellectuelles supérieures. En fin de troisième, on constate que le taux d’orientation vers les filières générales et technologiques est deux fois plus élevé dans les catégories favorisées que dans les catégories défavorisées. On peut parler d’une “élimination différée” (selon la sociologue Françoise Eurad). Auparavant, l’élimination se faisait très tôt (pas d’accès aux études secondaires). Aujourd’hui, il y a une impression d’accès aux études secondaires. Les institutions les acceptent, mais ils seront éliminés petit à petit. Patrick Champagne et Pierre Bourdieu parlent d’exclusion de l’intérieur (les élèves ont accès à l’école mais ne maîtrisent pas les codes et finissent par s’exclure). Inégalités liées au genre Statistiquement, les filles réussissent mieux que les garçons dans l’enseignement primaire et secondaire, redoublent moins, et ont un meilleur taux de réussite au baccalauréat. Cependant, malgré cette meilleure réussite, il y a un paradoxe : les jeunes filles s’orientent moins vers les formations socialement les plus favorisées (ex : orientation scientifique). Élimination prolongée dans l’enseignement supérieur La plupart des élèves issus de milieux populaires sont déjà éliminés avant même d’accéder à l’enseignement supérieur. Malgré la démocratisation, moins de 30 % des enfants issus de milieux modestes accèdent à l’enseignement supérieur, contre 50 % pour les enfants de milieux aisés. On observe une élimination verticale : ceux qui continuent leurs études s'arrêtent souvent à la licence (milieux modestes). Il existe aussi une élimination horizontale : les différences de spécialités et de parcours. Il y a 30 ans, les deux tiers des élèves en études supérieures allaient à l’université. Aujourd’hui, seulement 50 % y vont. Le secteur hors université (prépa, écoles de commerce, Sciences Po) prend de plus en plus de place. Le diplôme universitaire est de moins en moins considéré. Grands concepts de la sociologie de l’éducation Pierre Bourdieu (1930-2002) et Jean-Claude Passeron (1930-) Livres : Les Héritiers (1964) et La Reproduction (1970) Contexte : début des années 60, la question scolaire suscite un intérêt croissant de la part des sociologues. 1. Explosion des effectifs dans le secondaire et le supérieur à cause du baby- boom d’après-guerre, ce qui entraîne de nouvelles questions sur le public scolaire. 2. Augmentation du niveau de vie économique, qui donne l’espoir d’une ascension sociale par l’école. 3. Les deux sociologues sont eux-mêmes des transfuges de classe. Bourdieu, fils de facteur, a suivi un parcours honorifique (prépa, ENS, agrégation de philosophie). Les institutions lui ont imposé des épreuves. Ils ont donc un point de vue décalé. Thèse défendue : 1. L’école ne favorise pas l’égalité des chances, elle participe à la reproduction sociale. 2. Elle légitime ces inégalités par un discours méritocratique. Dans Les Héritiers, une enquête sociologique basée sur des statistiques en fonction de l’origine sociale, du sexe et du lieu de résidence montre qu’un fils de cadre supérieur a 80 fois plus de chances d’entrer à l’université qu’un fils de salarié agricole. Les inégalités ne se limitent pas à l’accès : 1. Relégation des enfants de milieux modestes dans certaines filières (lettres, sciences) par opposition à la médecine et au droit. 2. Retard et piétinement (les statistiques de redoublement sont très marquantes pour les enfants de milieux modestes). Dans ces trois cas, le facteur social apparaît comme le plus déterminant. Grande rupture : il ne s’agit pas tant d’une question de richesse, mais de capital culturel. Le capital culturel, ensemble des ressources valorisées par les institutions culturelles, permet de meilleurs résultats scolaires. Les enfants favorisés s’en sortent mieux à l’école. Statistiques de réussite scolaire : les enfants d’enseignants réussissent mieux, grâce à un capital culturel élevé. Trois types de capital culturel : 1. Objectivé (objets culturels dans l’environnement familial, ex : tableaux). 2. Institutionnalisé (diplôme). 3. Incorporé (compétences transmises par les parents via le mimétisme). Ces différents capitaux influencent les résultats scolaires. Bourdieu et Passeron disent que la réussite scolaire dépend étroitement de l’aptitude (réelle ou apparente) à manier la langue enseignée à l’école. Le langage formel correspond aux codes linguistiques de l’école. Le langage des classes populaires, plus restreint, est considéré comme moins facilitant pour la réussite scolaire. Bourdieu et Passeron estiment que les enfants moins favorisés ont moins de chances de réussir. En général, les enfants ont du mal à avouer quand ils n’ont pas compris. Bourdieu a donné un cours en amphithéâtre et a inventé le mot « gérophargie » : personne n’a osé demander sa signification. Deux problèmes : 1. L’école participe à la reproduction des inégalités. 2. L’école légitime les inégalités sociales. L’école les légitimise en mettant les élèves dans les conditions de l’égalité des chances. Après l’école, on ne peut plus se plaindre de son sort, car l’école favorise ce qui est extérieur à elle. II - Raymond Boudon (1934-2013) - courant de l’individualisme méthodologique L’individualisme méthodologique considère l’individu comme la source première de ses actions. Ce courant pense d’abord à l’individu avant de penser aux structures sociales. L’ouvrage Inégalité des chances s’intéresse à la capacité des individus à faire des choix. Les inégalités de chances résultent de la rencontre entre des points de bifurcation. À chaque point de bifurcation, les élèves défavorisés évitent les filières favorisées à cause de l’autocensure séance. 5 trans-classe, transfuge de classe Comment est-ce que ce déterminisme peut d’une certaine façon à être combattu ? = comment les gens arrivent à s’en sortir a l’école. Il y a du déterminisme mais il faut le chercher de manière plus précise que de chercher la classe sociale d’origine 1. définitions et enjeux théorique autour des études de trajectoires de trans- classes 2. des irrégularités sociologiquement illogique Depuis les années 60, avec les travaux de Bourdieu et Passeron, la plupart des enquêtes sociologiques ont montré que la scolarité d’un élève est statistiquement déterminée par son origine sociale. Certains sociologues parlent de destins de classe : « lorsqu’on appartient à une classe sociale, on est destiné à certains métiers, à une certaine réussite scolaire ». Néanmoins, de plus en plus de sociologues ont commencé à noter qu’il existait des trajectoires que l’on pouvait qualifier de « bizarres » ou « atypiques », dans la mesure où ces trajectoires déjouaient les statistiques. Jean-Pierre Terrail et Bernard Lahire se penchent sur ces trajectoires atypiques. Des études ont également porté sur des descentes de trajectoires, c’est-à-dire des enfants favorisés ayant des parcours compliqués. Gaëlle Henri-Panabière s’intéresse à ces questions. Il y a plusieurs enjeux autour de la question des « trans-classes » : l’un des enjeux est de montrer que les sociologues ne sont pas réduits à observer des phénomènes collectifs. Souvent, le récit des cas particuliers de transclasse met en difficulté les sociologues, car l’analyse des cas singuliers permet aussi de mieux formuler des actions politiques concrètes pour réformer l’école. b) le passage du transfuge au trans-classe Le terme "transfuge de classe" est très employé. Les termes comme "miraculés", "autodidactes" (c'est-à-dire ceux qui se sont enseigné eux-mêmes) et d'autres peuvent être considérés comme problématiques, notamment celui de "miraculé". La philosophe Chantal Jaquet a écrit un ouvrage intitulé Les trans-classes ou la non-reproduction, où elle aborde la question des affects pour réfléchir à la mobilité sociale en s'inspirant de Spinoza. Elle explore comment les individus sont constamment affectés, ce qui influence leurs actions. II) les raisons des trajectoires de trans-classes 1. l’étude micrologique des familles C’est le fait que ce type de travaux a pour ambition d’étudier précisément ce qui se passe dans les milieux familiaux. Bernard Lahire a écrit un ouvrage qui s’appelle Tableaux de familles : bonheurs et malheurs en milieux populaires, où il étudie une quinzaine de milieux populaires. Plutôt que de s’en tenir uniquement à la classe sociale, on peut comprendre pourquoi les enfants de milieux sociaux modestes peuvent connaître des trajectoires scolaires favorables : il faut regarder les expériences concrètes de socialisation. En observant précisément ces milieux familiaux et ces expériences, le sociologue peut dénicher les ressources dont bénéficient les enfants pour s’en sortir. Par exemple, un élève issu d’un milieu populaire qui a réussi sa scolarité explique que, lorsqu’on interroge sa famille, là où les sociologues se seraient contentés d’analyser les revenus des parents, Lahire se rend compte que les parents sont issus d’un milieu social plus élevé : parents ouvriers, mère au foyer. En interrogeant les grands-parents, on découvre qu’ils appartiennent à un milieu social plus élevé et qu’ils sont propriétaires de leur logement. Quand on regarde les grands-parents maternels, tous deux ont fait des études, ce qui montre qu’il y a une transmission de capital culturel qui peut s’opérer. Deuxième exemple : Salima, une élève avec de bons résultats scolaires alors que ses parents ont des difficultés linguistiques en français. Lahire étudie son quotidien et se rend compte que Salima, très jeune, est missionnée par ses parents pour toutes les tâches liées à l’écrit. Le père, qui est sévère, exerce une autorité forte : il impose des horaires stricts pour l’école et demande à sa fille d’écrire tout ce qu’elle a vu. Lahire montre que cet apprentissage dès le plus jeune âge permet aux enfants d’avoir un rapport décomplexé à l’écrit. Dans les classes populaires, le rapport à l’écrit est souvent complexé, mais les sociologues soulignent que certains enfants peuvent bénéficier de ressources extérieures. b) l’approche biographique L’approche de Jacquet est d’essayer de comprendre en quoi les trajectoires ne sont pas linéaires. Les trajectoires sont constituées de ruptures et de bifurcations. On peut voir les parcours des trans-classes comme ceux de personnes qui ont su saisir les déviations et les bifurcations. Il s'agit d'essayer de re-contextualiser les événements marquants qu’un élève a vécus, ainsi que les affects et les émotions. Jacquet cherche à comprendre comment ces émotions vont créer, chez un individu, ces bifurcations. Toute non-reproduction est une forme de reproduction, car il s’agit d’imiter autre chose que le modèle dominant de sa classe d’origine. III) les conséquences sur les individus des trajectoires de trans-classes 1. individus piégé entre les deux appartenances Les individus qui connaissent une mobilité sociale sont confrontés à la question de la double appartenance, c’est-à-dire être pris entre deux mondes sociaux différents, comme la différence entre les parents et les amis, par exemple. On a tendance à ne pas couper tous les ponts, ce qui peut être ressenti douloureusement par ces individus. En changeant d’univers social, les trans-classés évoluent dans leurs goûts, leurs pratiques culturelles, leurs orientations politiques et leur budget. Il existe un décalage vis-à-vis de la classe sociale d’origine, mais ce qui est douloureux, c’est qu’ils ne sont parfois pas totalement acceptés non plus dans leur classe d’arrivée. D’un côté, on peut se sentir moins proche de ses parents ou de ses camarades d’origine, mais ce n’est pas une famille de substitution, car ce nouveau monde social peut nous envoyer des signes selon lesquels on n’est pas totalement toléré non plus. Vincent de Gaulejac, un sociologue, parle de la « névrose de classe » : tout individu qui change de classe sociale vit un conflit plus ou moins intense entre son identité héritée, c’est-à-dire l’identité originaire conférée par son milieu familial, et son identité acquise, etc. Il y a également l’idée de se sentir comme un traître par rapport aux intérêts que l’on était censé défendre. b) La façon dont les trans-classes se présentent Les trans-classes vont mettre en place des stratégies pour essayer de mettre en veille certaines façons de faire ou de penser qu’ils estiment inadaptées dans leurs nouvelles relations. Ils vont avoir tendance à ne pas parler de leurs origines sociales, car pour eux, cela pourrait les exclure du groupe. Cela passe par un manque de maîtrise des codes sociaux dans ce nouvel univers. Un exemple est celui de Jean Castex : être trans-classe peut devenir un argument politique. Certains journalistes avaient considéré qu'il exagérait son accent du Sud-Ouest. Cours du 21 octobre : Comment est-ce que les trans-classes s’en sont sortit ? Une origine sociale modeste mais une ascension sociale impressionnante ? Pierre Bourdieu est né en 1930 et est mort en 2002, il est né à Denguin dans un petit village dans le sud ouest de la France. Bourdieu est fils de postier, sa mère ne travaille puis va être assistante, les deux travaillent dans le village de Lasseube En terme de capitaux économique et culturel, Bourdieu n’est pas un héritier, ses capitaux économiques et culturels ne sont pas très développés. Bourdieu connaît une ascension scolaire remarquable , la première chose importante est qu’il est reçu premier au certificat d’études primaires (concours à la fin de l’école primaire et c’est ce qui oriente vers les différents établissements) et il était plus jeune qu’eux de plus de 2 ans. Ce concours lui permet d’intégrer le lycée (7 ans ) Barthau de Pau puis fait une Khâgne à Louis Le Grand. Bourdieu est le premier de sa famille a atteindre le niveau du baccalauréat, il est reçu à Louis Le grand avant d intégrer à l’ENS. Raymond Aron est une figure de la sociologie française, il écrit « mais ces vérités statiques ne suppriment pas la part d’initiative ou de liberté qui reste aux individus. Les surdoués des milieux modestes (ou ceux que favorise le hasard) ont une meilleure chance de franchir les échelons académiques et même les statuts sociaux » Il parle au sociologue Lazarsfled en parlant des étudiants qui « craignent des efforts ou des exercices intellectuels pour lesquels la nature ne les a pas doués ». A l’époque la sociologie de l’éducation avait du mal a expliqué ces parcours. L’intérêt est d’essayer de comprendre ce paradoxe, de savoir comment ils ont réussit à s’en sortir. 1. l’importance du facteur de genre Ouvrage de Rose-Marie Lagrave « Se ressaisir », elle dit que la plupart des récits de transfuge de classe dont on parle sont des hommes, est-ce qu’il y pas un caractère ando-centrique qui fait que globalement on s’interroge pas assez que le récit de trans-classe est un récit d’hommes. Il faut comprendre pourquoi être un garçon pour être trans-classés chez Bourdieu n’est pas négligeable ? Les femmes ont été systématiquement confrontés à des obstacles et barrés. En 1880, les lycées de jeunes filles sont crées mais les mathématiques, la philosophie, le grec et le latin sont exclus de ces lycées. En proportion d’une classe d’âge qui ont le baccalauréat dans les années 40, il y a 7,5% de garçons contre 3,5% de filles. A la fin des années 40, on compte un peu moins de 100 000 garçons contre 40 000 filles. Le lycée Louis Barthaud de Pau où a étudié Bourdieu, était un lycée exclusivement de garçons (Bourdieu n’aurait pas pu y aller s’il était une fille). A l’époque, l’essentiel des jeunes filles allaient dans les écoles manuelles d’apprentissage, dans les écoles primaires supérieures ou encore l’enseignement ménager agricole. Il faut attendre 1924 pour que la philosophie soit introduite dans le cursus des lycées de jeunes filles. Il est davantage concevable pour un garçon que pour une fille de s’orienter en classe préparatoires, il était plus concevable et facile pour Bourdieu que pour une fille de s’orienter en classe préparatoire II) une position sociale à re-contextualiser Le profil socio économique de Bourdieu est moins pauvre et populaire que l’image qu’on peut en avoir. Il reconnaît que lui même est un transfuge et un fils de transfuge. Son père a connu une ascension sociale, il était métayer, ensuite il a été facteur et enfin receveur des postes, c’est un directeur de centre de poste. La mère de Bourdieu était originaire d’une grande famille paysanne, un milieu socio économique assez favorisé, sa mère est agent des PTT or la plupart de ses camarades avaient des mères qui ne travaillaient pas. Bourdieu vient d’un milieu plus favorisé qu’on ne veut le croire et qu’il vient plutôt d’une classe moyenne. On constate que le profil social et économique de Bourdieu correspond exactement au profil social de ceux qui réussissent le concours de l’école normale supérieure « les grands parents étaient petits fonctionnaires ou paysans, les parents n’ont plus d’attaches au terroir (…) ils ont rejoint les classes moyennes » Du point de vue de son milieu social d’origine. III) l’investissement familial comme ressource face à l’absence de capital culturel Il faut mener des enquêtes dans le foyer pour essayer des repérer des choses qu’on ne peut pas repérer si on reste sur les statistiques sans faire d’observations sur le terrain. Lahire distingue 5 formes « les formes familiales de la culture écrite, les conditions et les dispositions économiques, l’ordre moral domestique, les formes d’exercice de l’autorité familiale et les modes familiaux d’investissements pédagogique » Ce sont des ressources qui aident les enfants à réussir. Les formes familiales de la culture écrite marchent énormément. Bourdieu était aidé par son père qui maitrisait la compétence de l’écriture. Les parents de Bourdieu ont arrêtés leur scolarité tôt, cela donnait envie aux parents de pousser particulièrement leurs enfants. Bourdieu dit que son père avait très peur que les comportements indisciplinés de Bourdieu ne mérite sa réussite et son salut par l’école. Être fils unique est un avantage important, il y aurait un lien entre les parents de faire un seul enfant et leur volonté que leur enfant aient une scolarité longue. Selon la théorie de Bernard Lahire, les parents peuvent transmettre autre chose que des capitaux économiques et culturels qui aident les enfants à s’en sortir IV) La reconnaissance par une figure éducative L’élément important est qu’ils ont été reconnus par une figure éducative. Bourdieu a été reconnu par une figure éducative qui l’a vraiment repéré et soutenu. Notamment des enseignants, des proviseurs ou les inspecteurs généraux, les chefs d’une discipline au niveau national. Exemple de Camus et de son instituteurs Germain avec qui il échangeait des lettres, ce dernier l’a cité après avoir connu son prix Nobel. Pour Bourdieu, la figure importante est Bernard Lamicq qui est son proviseur à Pau qui l’incite à faire l’école normale supérieure et les classes préparatoires. V) le prix au concours général C’est un concours auxquels participent des jeunes de premières et de terminales en fonction d’un niveau compétitif au niveau national. Il se trouve que Bourdieu est 1er accessit, il est arrivé 4ème au concours général en version latine. Il est donné 4ème au niveau du concours national. Parmi tous ceux qui sont classés, il y a un autre lycéen de Pau, Jacques Lassere qui est nommé a Louis Le Grand avait une meilleure place que Bourdieu. Le classement de Bourdieu témoigne d’une réussite impressionnante puisque Bourdieu est classé dans une discipline qui avantage normalement les élèves de familles qui ont été elles mêmes formées. Les élèves de classes de lycée de provinces sont surreprésentées. Si Bourdieu a réussi ce concours, cela matérialise 3 choses : ce résultat spectaculaire est une reconnaissance assez propre à sa valeur, il y a une triple reconnaissance de ses capacités scolaire notamment, à ses yeux mais c’est aussi une reconnaissance par d’autre acteurs comme son proviseur et aussi une reconnaissance par les autres proviseurs des lycées avec des classes préparatoires puisque ces concours sont des viviers dont lesquels vont puiser les proviseurs pour recruter dans leur classes préparatoires Volonté d' intégrer les classes préparatoires notamment les professeurs de philosophies de Louis le grand sont les jury au concours général. Le résultat au concours général est une forme de recrutement anticipé parce que ce prix est à la fois le résultat d’une trajectoire scolaire passée qui a permis de briller dans une discipline mais c’est aussi la cause de la réussite future étant donnée la promesse qui est associée à ce résultat au concours I- définition de l’éducation comparée L’éducation comparée est une discipline qui va naitre tardivement et est donc récente et qui va s’intéresser à la comparaison des différents systèmes éducatifs du monde. On ne pense plus franco français et on va regarder ce qu’il se passe dans d’autres pays. Application des techniques de comparaison par à l’ »tue des aspects des problèmes éducatifs. Euristique= propice à faire des découvertes. Définition= l’éducation comparée c’est la composante pluridisciplinaire des sciences de l’éducation. Qui étudie des phénomènes et des faits éducatifs. Dans leur relation avec le contexte social. En comparant leur similitude dans deux ou plusieurs régions pays, continents ou au niveau mondial. Afin de mieux comprendre le système unique dans son propre système éducatif et de trouver des généralisations souhaitable. Dans le but final d’améliorer l’éducation. L’éducation comparée c’est la composante pluridisciplinaire des sciences de l’éducation (a). L’éducation comparée n’est qu’une partie de cette discipline plus générale que constitue les sciences de l’éducation et d’autres part c’est pluridisciplinaire car elle mobilise beaucoup de disciplines ça peut être de l’histoire, de l’éducation, de l’économie. Qui étudie des phénomènes et des faits éducatifs (b). On distingue en éducation comparée des choses très variées. Elle étudie des contextes d’apprentissages très variés. Ca peut être l’éducation formelle mais aussi l’éducation informelle (ce qui se passe dans le foyer), ça peut aussi être l’éducation non formelle (un contexte d’apprentissage qui ressemble à l’école mais n’a pas les formes de l’école par exemple lorsque les enfants s’apprennent des choses entre eux). Dans leur relation avec le contexte social (C): on ne s’intéresse pas qu’aux cadres scolaires mais on essaye de relier ce qu’il se passe à l’école à travers tout un contexte autre que scolaire. En comparant leur similitude dans deux ou plusieurs régions, pays ou continent ou au niveau mondial (d). Il faut une comparaison sinon il n’y a pas d’éducation comparée. C’est le plus souvent international (entre nations). Afin de mieux comprendre le système unique dans son propre système éducatif et de trouver des généralisations souhaitable. L’éducation comparée permet de prendre consciences de phénomènes différentes. Par exemple réussite scolaire des filles dans tel ou tel pays. Dans le but final d’améliorer l’éducation. L’éducation comparée sans doute encore plus que dans les autres science social a un but réformateur. Conseiller les dirigeants d’un gouvernement en fonction des résultats. II- Les précurseurs de l’éducation comparée. Question marc antoine julien partiel Il y a eu un ensemble de précurseurs à l’éducation comparée. Un précurseur est quelqu’un qui va se dire tel ou tel personnage il y avait des choses assez marquantes qui étaient précurseurs. Il y a eu quelques précurseurs de l’éducation comparée. Il y a un penseur Grec comme Xénophon qui a fait une histoire de la société perse et s’est intéressé à l’éducation Athénienne en comparant le système d’éducation perse au système d’éducation grec. Une fois que l’éducation comparée a été fondé, des personnes ont fait des comparaisons. Au moyen âge, les grands voyages ont également favoriser cette mise en comparaison. Cela a été permis par les grands voyages comme Marco polo, ce voyageur italien qui aurai été dans la Chine ancienne à Pekin où dans son carnet de voyage il raconte plusieurs choses sur l’éducation chinoise. Il aurai fait une éloge de comparaison avec l’éducation occidentale. Il y a un penseur Tunisien: Ibn Khaldoum 14 eme siècle il a une oeuvre d’historien sur les différentes sociétés dans lequel il a voyagé. Marque Antoine Julien: serai le fondateur de l’éducation comparée. C’est quelqu’un qui très jeune va devenir une figure importante de la révolution française. Le compagnon de Robespierre. Membre du comité salut publique. Il va presque frôler la guillotine et il va ensuite devenir le conseiller de napoléon. Sa rencontre avec Pestamozzi (pédagogue suisse qui écrit sur la pédagogie) l’a marqué et il va envoyer ses trois fils chez ce pédagogue car il souhaite que ses enfants reçoivent une éducation selon les principes mise en avant par ce pestamozzi. Parmi les principes de Pestamozzi, il va prôner l’enseignement mutuel où les élèves vont se partager des connaissances. Il est connu car il a publié un ouvrage considéré comme décisif: « esquisse et vu préliminaire d’un ouvrage sur l’éducation comparée » qui parait en 1917. Il est considéré comme étant le premier ouvrage d’éducation comparée au monde et son livre a tout de suite marqué son époque notamment par la modernité des questions qui étaient mis en avant par Julien. Il a fait un L empirique où son objectif correspond à une grande enquête permettant de comparer les établissement scolaires dans différents pays. Qu’est ce qu’il met en oeuvre dans son enquête? Il va construire un questionnaire qui va comporter un peu plus de 250 questions qu’il va envoyer à travers l’Europe, au différents niveaux des institutions scolaires et il va financer des enquêteurs pour faire des entretiens. Les différentes catégories de questionnaires: éducation primaire et commune L’éducation secondaire et classique l’éducation supérieure et scientifique L’éducation des femmes Éducation dans ses rapports avec la législation et les institutions sociales. L’objectif était de demander comment étaient organisé le système éducatif de chaque pays afin d’en tirer des comparaisons. La même question a été posé aux autres pays pour relever les points communs et les différences. Son oeuvre est resté dans l’oubli pendant un certain temps. Comment l’éducation comparée a vu le jour après être dans l’oubli? En 1885, 70 après la publication de l’oeuvre de marc Antoine Julien, un chercheur Hongrois nommé Franck Kemeni va tomber par hasard dans les boites de bouquinistes de la Seine, tombe sur l’ouvrage de l’Esquise qui va lui apparaitre comme un livre décisif. Deuxièmement il va donner cet ouvrage a une institution qui s’est créée, le bureau international d’institution et ils vont participer à la création de l’éducation séparée. Mais il ne s’agit pas de la grande phase de la création de la discipline 2eme phases, année 50 dans un contexte qui va rejoindre la massification dans l’enseignement supérieur (entrée d’un nombre de plus en plus important d’étudiants alors qu’avant elle été réservé à une certaine élite), dans un contexte aussi de progrès de réussite méthololqiue en terme statistique. Dans un contexte d’amélioration d’information dans un pays, il va y avoir de collaborations de différents chercheurs entre eux et ça va constituer le moment d’accélération. L’éducation comparée au sein des sciences de l’éducation, ont fait une entrée assez tardive dans l’université française car il faut attendre 1958 et la création à la sorbonne d’un certificat de pédagogie (équivalent de licence actuelle), qui contient un enseignenemt en éducation comparée. En 1966, elle devient une matière à part entière à la fois au niveau de la licence master que le doctorat. Les étudiants peuvent faire des thèses sur ces thèmes. Introduction : Enquête Pise = Programme international pour le suivi des acquis des élèves Grande étude qui a lieu dans plus de 80 pays de l’OCDE = pays riches = son objectif est d’analyser les performances des différents systémes éducatifs des pays en question. l’IDÉE EST de sélectionner un certain nombre d’élèves autour de 15 ans et on vérifie leur compétence dans différent domaines dans les compétences fondamentales en mathématique, français et en science. En france en 2022 = 335 établissements sélectionnés et 8000 élevés qui ont défendu les couleurs de la france. I ) fonctionnements des enquepetes Pisa Tous les 3 ans depuis les années 2000, Pisa produit une photographie du niveau de compétences des élèves dans les pays de l’OCDE. Ces enquêtes donnent lieu à des publications par l’OCDE ou alors par des chercheurs.ses en éducation = discours a prétention scientifique sur les phénomènes éducatifs. Parmi les ces cherches, il y a des publications qui analysent les politiques scolaires qui sont mises en oeuvre dans des pays et en lien avec les résultats de ces pats ou alors d’autre s’interessent a des questions plus spécifiques comme le redoublement, l’autonomie des établissements ou les classes de niveaux = si il y. Aux pays qui a des résultats médiocres on questionne son système Il y a deux grandes façons de rendre compte des compétences des élèves : comparer le score moyenne des élèves de chaque pays au score moyen de l’OCDE = la moyenne est a 493 points = Corée est au dessus avec 539 points sur la compréhension de l’écrit : les élèves turcs ont des difficultés plus grande a l’écrit dans leur propre langus. C’est une mesure qui est relative, les scores pays n’ont de sens qu’en fonction de la moyenne des pays de l’OCDE donc 493 = un classement qui permet de hiérarchiser tous les pays mais l’information est générale et limitée, il y a juste un score globale Consister a situer les élèves en fonction d’un ensemble de compétences qui sont classés selon leur degré de complexité : hiérarchie des compétences et connaissances en lecture (documents) = niveau 1 à 6 et chacun d’eux correspondent a des taches spécifiques qui vont des plus simples aux plus complexes = 98,9% des élèves au niveau 1 = nieavu 6 = 0,8% des élèves de l’ocde. Plusieurs résultats peuvent être mis en avant : il y a des disparités très fortes entre les pays : suivant les classement il y a 114 points qui séparent les élèves mexicain et coréen de 15 ans généralement le gain moyen d’une année scolaire représente 38 points = écart. Entre la Corée et le Mexique est de 3 ans = un élève de 6eme en Corée a le niveau d’un élève de 3§ème au Mexique. La Corée, la Finlande, la nouvelle Zélande, le cana et le japon = élèves les plus compétents en écrits. Le Mexique, le chili, la Turquie, l’Autriche et le Luxembourg. BCP de pays européen dans la moyenne : Hongrie royaume uni Danemark france Irlande Portugal Allemagne etr suède = plus grandes puissances européennes. PLus de 80% de l’OCDE sont au moins au niveaux 2 de compétences. Plus la proportion d’leves sous le niveau 2 est importante + celle des niveau 5 et 6 est faible. Christian baudenot et Roger establet = ont analysé ce phénomène et écrivent « une des conditions fondamentales pour dégager des élites brillantes et nombreuses est de combattre avec la dernière énergie, l’échec scolaire) ». Il y a un lien entre l’efficacité scolaire et les questions d’égalités II ) Pisa et les corrélations sociologiques Quelles sont les explications de ces inégalités scolaires, elles vont être recherché dans le milieu socioéconomique : niveau de vie, de revenue etc, le genre et c’est le cas également du parcours migratoire 1. les inégalités scolaires en lien avec les inégalités sociales L’intérêt de PISA est que les inégalités d’apprentissage sont mises en relations avec la positions socioéconomique des élèves. Les chercheurs font passer des tests pour récolter des informations sur les élèves en questions : on leur demandait le statut professionnel le plus élevé des deux parents, le niveau de formation le plus élevé des deux parents, l’indice de patrimoine familial (est-ce qu’ils ont un bureau ou table pour faire les devoirs, chambre seule ou non, connexion internet, propre calculatrice etc), on constate qu’il y a une corrélation : plus le milieu socio-économique est élevé plus les compétences sont élevés. En moyenne 14% des différences de scores entre élèves sont imputables à des différences de niveaux socioéconomiques. On a des inégalités d’apprentissage, les compétences varient fortement en fonction du genre. Sur les 3 domaines de PISA : compréhension de l’écrit et mathématiques sont gérées = il. A des différence nette de résultat entre Garcin et filles : en compréhension écrites, les filles obtiennent 39 point de plus que les garçons. En mathématique, les garçons obtiennent 12 points de plus. eN SCIENCES les écarts de performances sont minimes. En Pologne et en Finlande, il y a un écart de score importants en compréhension de l’écrit ente les filles et garçons et de 55 points à l’avantage des filles alors que cet écart n’est que de 25 points duc royaume unis et aux états unis = il y a des chercheurs qui ont montré des choses dans ces pays qui étaient efficaces notamment l’engagement des parents dans la lecture : les filles lisent plus. Les inégalités liées au parcours migratoire : le fait d’être migrant ou issue d’une immigration est un facteur d’inégalités scolaires important et aussi important dans le milieu socio économiques. Les scores moyens : les autochtones, les immigrés de Secondes générations et première générations = les résultats sont meilleurs pour les élèves autochtones (499) , 2ème génération (467) première génération (448) = l’handicap scolaire des élèves migrants et rebelles mais varie selon les pays ce qui est complique est de distinguer ce qui relève du fait d’être immigré dans un pays et avoir un milieu socio-économique faible. Les chercheurs ont réussi a isoler ce qui releva de l’un et de l’autre et ils ont constaté que o’écart passait de 43 à 27 points. Les élèves immigrées doivent faire face a des inégalités qui sont liés uniquement a leur statut de migrant. Il y a des pays dans lesquels a l’inverse, le statut d’immigré donnait de meilleurs résultats aux états unis, en Israel et en Australie = au délà des différences socio économiques, les migrants ont des scores plus élevés en moyennes que les autochtones. À l’inverse, les pays les plus inégalitaires en matière de résultat sont la france, l’Allemagne et la Belgique. Il n’y a pas de lien entre le pourcentage d’immigré par pays et le score moyen d’un pays. Les facteur qui expliquent cet handicap scolaire du migrants sont multiples : l’age d’arrivée dans le pays d’accueil La langue parlée à la maison Pour les personnes immigrées, ce qui peut jouer est si les parents parlent une langue qui n’est pas celle du pays d’accueil. On peut constater qu’il y a des effets des enquêtes Pisa qui peuvent constituer des ressources pour en tirer des enseignements généraux : La question du redoublement : parmi les pays qui ont le meilleur résultat, le redoublement n’est pas mis en oeuvre, les pays avec un fort taux de redoublement ont des scores moins élevés que les pays ou les redoublements sont les moins nombreux = le redoublement n’est ni équitable ni efficace. Environ 30% des élèves à 15 ans en france ont redoublé au moins une fois. Conditions professionnelle des enseignants : globalement les pays qui s’en sortent le mieux ce sont aussi les pays dans lesquels les conditions de travail des enseignants sont les meilleurs donc globalement ce sont les pas dans lesquels en moyenne les enseignants sont les mieux payés où l’attractivité du poste d’enseignant est la plus forte III) les critiques et les limites des enquêtes Pisa 1 ère critique : La façon qu’a PISA d’imposer des standards en matière d’éducation soit disant de manière de douce = façon hypocrite d’imposer des standards par le système de classement = remettre en cause en permanence le système français et d’imposer des reformes. Certains spécialistes parlent d’un imaginaire du formateur = comme s’il tait possible de trouver recette parfait = processus endogène d’une orthodoxie. Le présupposé de Pisa est qu’il possible de trouver une méthode, une conception de l’éducation qui pourrait s’imposer partout = chaque pays a un système éducatif a son image e= Allemagne tentative de reforme = certains ont considérer que Pisa a effectuer une déflagration que les dirigeants ont voulu tout changer compris ce qui marchait 2ème critiques : compétences contre des savoirs = chercheurs se demandent si c pas compliqué d’étudier des compétences et pas des savoirs. Il est difficile de savoir si on évalue bien les élève en leur demandant d’avoir des compétences au lieu des savoirs. Un chercheur qui a analysé les test Pisa c’est rendu que « les questions PISA couvrent 15% du programme de mathématiques et ces 15% représentant 75% des tests mathématiques de Pisa. Environ 25% des questions de Pisa ne rentrent pas dans le programme des élèves français de mathématiques = MESURÉE BIAISÉE 3ème critique : problématiques culturelles : un chercheur dit que dans les questionnaires posées en français : une question faisait référence à l’emploi de couches jetables et dans le texte ct pas le terme couche jetable mais change complet = pleins ont raté la question car la traduction était mauvaise = il y a des biais : les élèves anglophones ont gagnés de points face au français = les questionnaire épissa sont conscient de ces problématiques néanmoins qu’il faut améliorer ces enquêtes Pisa plutôt de considérer qu’elles n’ont aucun intérêt = = les chercheurs ne doivent pas imposer des choses car les questionnaires et les résultats montrent des choses qui ne sont pas infaillible = il a des choses dont il faut s’inspirer et des choses à prendre avec reculs = exemple de critiques du PIB : indicateur qui date mais ils a assieds choses essentielles qui sont dites Manuel Schotté : sociologue du sport Rupture avec les prénotions : la sociologie essaie de rompre avec les prénotions. Durkheim en parle dans Les règles de la méthode sociologique. La rupture avec les prénotions signifie que les sociologues, lorsqu’ils s’emparent d’un sujet, doivent critiquer les prénotions relatives à leurs objets. Il s’agit de toujours mettre de côté les prénotions et de lutter contre elles. Manuel Schotté, dans La construction du talent, sociologie de la domination des coureurs marocains. Il s’agit de reconstruire les prénotions autour de la domination des coureurs marocains dans les disciplines de fond et de demi-fond. Par exemple, Hicham El Guerrouj symbolise l’époque où le Maroc dominait ces disciplines. Ce fait social est analysé par le sociologue pour comprendre les clichés véhiculés. L’objectif est de produire un travail scientifique pour démontrer que de nombreuses idées sont des préjugés. Dans son argumentaire, Schotté critique les prénotions naturalistes et les explications culturalistes : Prénotions naturalisantes : ◦ Les coureurs issus d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’Est dominent particulièrement les courses de fond et de demi-fond, notamment au- delà de 1 500 mètres. ◦ Préjugé : le talent inné des Africains pour la course à pied. Cette idée d’un don naturel génétique expliquerait le succès des coureurs par des caractéristiques physiques ou physiologiques spécifiques. ◦ Argument souvent avancé : ces athlètes sont bons parce qu’ils viennent de régions situées en altitude. Schotté réfute cet argument en demandant : « Pourquoi, dans ce cas, les Tanzaniens, les Népalais, les Boliviens ou les Péruviens, qui bénéficient des mêmes altitudes ou de conditions similaires, ne dominent-ils pas les compétitions de course à pied ? » ◦ Autre constat : l’histoire de ce sport montre que les coureurs scandinaves, notamment les Finlandais, étaient très dominants entre les années 1920 et les années 1980, avant d’être dépassés par les Marocains. Critique des explications culturalistes : ◦ Vision culturaliste : l’idée que la « tradition nomade » de certaines tribus au Kenya aurait favorisé une sélection naturelle prédisposant à la course. ◦ Cliché : les jeunes Africains iraient à l’école en courant. En réalité, la région des coureurs kényans est caractérisée par une forte densité d’établissements scolaires. La distance entre l’école et le domicile familial est souvent faible, et beaucoup d’élèves étaient internes dans leurs établissements. ◦ Schotté montre également que ces coureurs sont majoritairement issus de milieux urbains. Idée de Schotté : La preuve qu’il faut des conditions sociales particulières pour expliquer la réussite des coureurs marocains réside dans le fait que, depuis 2005, aucun coureur marocain n’a dominé ces disciplines. Si la domination était naturelle, elle se poursuivrait. La dimension sociale explique donc pourquoi les Marocains ont mieux réussi que d’autres. Manuel Schotté s’appuie sur l’analyse de Marcel Mauss, notamment sur les techniques du corps. Mauss montre que la technique du corps et la gestuelle relèvent d’une appartenance à une nation, et que tout ce qui nous paraît évident l’est parce que nous vivons dans une société particulière. Il se passe quelque chose au Maroc qui explique le succès des coureurs marocains. Schotté et son enquête : Schotté construit une enquête auprès des coureurs marocains pour démontrer que leur réussite relève d’une construction sociale, d’une construction de l’offre et d’une construction de la demande. Ce qui explique pourquoi le Maroc fournit autant de coureurs résulte d’une longue histoire remontant à la colonisation. Sous la colonisation française, la population marocaine locale pratiquait le seul sport qui lui était autorisé : la course à pied. Les autorités coloniales déclaraient : « Les Marocains sont des êtres très doués pour la course à pied. » À partir de l’indépendance du Maroc en 1956, une politique de détection et de formation des coureurs à pied a été mise en place. Après l’indépendance, de nombreux jeunes considéraient la course comme une voie d’ascension sociale, d’autant que le pays investissait dans ce domaine. Dans les années 1970-1980, le système national d’athlétisme a évolué, notamment avec l’intégration des coureurs dans une économie mondiale où ils devaient participer à des compétitions sans salaire fixe, gagnant des prix en fonction de leurs résultats. Cela a rendu cette voie professionnelle incertaine et précaire, décourageant certains. Ceux issus de pays moins riches étaient plus enclins à accepter ces conditions. Conditions sociales et réussites individuelles : Schotté suit des cas individuels de coureurs pour démontrer qu’il ne suffit pas de venir du Maroc pour exceller. Il s’inspire de la phrase : « Flaubert est un bourgeois, mais tous les bourgeois ne sont pas Flaubert. » Tous les Marocains ne deviennent pas d’excellents coureurs. Il est important de comprendre les conditions sociales qui permettent à certains de réussir : Pourquoi, au sein d’une population, certains deviennent-ils de grands coureurs et d’autres non ? Schotté mène depuis plusieurs années une enquête ethnographique, observant et interrogeant des coureurs marocains pour comprendre comment certains parviennent à des carrières impressionnantes. Il montre que la réussite dépend de la capacité à endurer l’ascétisme exigé par la pratique intensive de la course à pied. Les futurs champions ne viennent pas des franges les plus démunies de la société, mais de familles disposant d’un minimum de sécurité dans leur quotidien (ressources, moyens financiers, capacité à obtenir un visa). Conclusion : Schotté critique les préjugés culturalistes et démontre que la réussite des coureurs marocains s’explique par des facteurs sociaux et historiques, et non par une prétendue prédisposition naturelle. L’école est un outil d’émancipation sociale et de transmission du savoir. On fait comme si l’école était une institution indépassable qu’on ne pouvait pas remettre en question dans son principe même. On va avoir, d’une part, des pédagogies critiques qui vont remettre en cause la pédagogie classique, dans laquelle l’enseignement transmet des savoirs figés à des élèves passifs. Ces pédagogies plaident pour une éducation dialogique, qui permette de créer une vraie relation avec l’élève, d’être à son écoute et de favoriser son autonomie ainsi que ses propres savoirs. Quelques critiques de Bourdieu et Passeron sur l’école : Ils sont réformistes et veulent raisonner à l’intérieur d’un cadre. Bourdieu et Passeron ne remettent pas en cause l’école, mais les inégalités issues de l’école. L’école a le double défaut de reproduire et de légitimer les inégalités scolaires. Ils ne remettent pas fondamentalement l’école en question. Néanmoins, ils avaient proposé une pédagogie rationnelle à la fin des Héritiers. Cette pédagogie rationnelle essaye de repenser la façon dont une séance de cours doit se produire et se fixe des objectifs qu’elle ne peut pas atteindre. La pédagogie rationnelle consistait à se servir des connaissances issues de la sociologie de l’éducation pour essayer de proposer une éducation relationnelle plus idéale. Pédagogie rationnelle : Les enseignants sont généralement d’anciens bons élèves, ce qui introduit un principe de distance. Cette distance, qui existe mais n’est pas suffisamment mise en valeur, provient du fait que les anciens bons élèves ont du mal à se mettre à la place de ceux qui rencontrent des difficultés. Cela crée des biais. Dans l’article de 1975 À propos des catégories de l’entendement professoral, Bourdieu et Martin explorent les fiches d’évaluation d’un enseignement pour analyser les élèves à travers des critères sociaux. Ils remarquent une correspondance entre les adjectifs utilisés pour annoter les copies des élèves et les classes sociales : les élèves des classes aisées reçoivent systématiquement des annotations positives. Cette situation illustre le caractère vertical de la relation pédagogique. Une distance énorme existe entre le professeur et les élèves, lesquels sont souvent passifs. Cela engendre un certain nombre de remises en question nécessaires. Par exemple, les élèves se sentent déstabilisés quand le professeur passe dans les rangs, mais paradoxalement, ils sont les premiers à vouloir maintenir cette distance. Les critiques radicales de l’école : Ces critiques proposent de renouveler profondément cette institution, en mettant en lumière les problèmes qu’elle pose. 1. Paulo Freire Paulo Freire, pédagogue brésilien, écrit La pédagogie de l’opprimé en 1970. Dans ce livre, il propose une critique fondamentale de l’école traditionnelle. Il considère que l’éducation classique repose sur une pédagogie bancaire, dans laquelle l’enseignant est perçu comme le détenteur d’un savoir qu’il va déposer dans l’esprit des élèves comme dans une banque. Freire insiste sur la nécessité : ◦ d’un dialogue égalitaire, où les enseignants apprennent des élèves comme l’inverse ; ◦ de combiner réflexion critique et action concrète dans l’éducation ; ◦ de voir l’éducation comme un moyen de libération, en libérant les opprimés de leur condition grâce à la transmission des savoirs. 2. Ivan Illich Ivan Illich, d’origine croate, écrit Une société sans école en 1971. Dans cet ouvrage, il critique violemment l’école, développant plusieurs idées : ◦ L’école détient un monopole injustifié sur l’éducation, comme si l’apprentissage ne pouvait se faire qu’à l’école et pas ailleurs. ◦ L’institution scolaire tend à formater les esprits et les fait entrer dans un moule plutôt que de les émanciper. L’école exige une certaine docilité et obéissance aux institutions. ◦ L’école accroît les inégalités sociales au lieu de les réduire. ◦ Enfin, Illich considère que l’institution scolaire tend à former au capitalisme en enseignant aux élèves à accumuler les savoirs comme une marchandise. Illich propose une déscolarisation de la société. Il souhaite que chacun puisse apprendre librement, avec passion, et retrouver le plaisir d’apprendre sans les contraintes de l’institution scolaire. Selon lui, l’apprentissage de l’enfant au début se manifeste avant l’école, et c’est la meilleure preuve de l’efficacité de ce système alternatif. Le maître ignorant de Rancière Étude dialogique. III) Pédagogies alternatives : 1. La pédagogie Montessori Maria Montessori fonde la première Maison des Enfants, un laboratoire où un certain nombre de parents acceptent ses méthodes. Selon elle, chaque enfant possède un potentiel inné qui peut se développer librement dans un environnement adapté. Elle applique plusieurs principes : Autonomie et liberté : les enfants choisissent librement leurs activités. Autocorrection : les élèves travaillent seuls et apprennent de leurs erreurs sans intervention permanente de l’enseignant. Respect du rythme de chacun : il n’y a ni notes ni classements. 2. La pédagogie de Célestin Freinet Célestin Freinet, pédagogue et instituteur français, ayant connu la Première Guerre mondiale, développe une éducation humaniste et démocratique, rejetant les méthodes autoritaires. Ayant observé cette pédagogie autoritaire, il développe en France une vision plus participative de l’éducation. Ses principes fondamentaux sont : L’expression libre et la créativité : il encourage les élèves à écrire des textes libres et spontanés sur des sujets qu’ils choisissent. Ces écrits sont valorisés, par exemple en les imprimant. L’apprentissage par la pratique. La coopération : Freinet imagine une sorte de communauté scolaire où règne une certaine démocratie. Les élèves participent aux décisions et collaborent. L’enseignant, de son côté, encourage les initiatives des élèves. Conclusion : Pour certains, les structures pédagogiques alternatives sont trop ouvertes, et de nombreux élèves peuvent se sentir déstabilisés par ce type de méthode. Parfois, les élèves se sentent plus à l’aise dans des formes d’apprentissage passives.

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