Évaluation des Troubles Myofonctionnels PDF
Document Details
![LaudableArtInformel](https://quizgecko.com/images/avatars/avatar-10.webp)
Uploaded by LaudableArtInformel
Haute École Robert Schuman
Tags
Related
Summary
Ce document médical décrit l'évaluation des troubles myofonctionnels. Il souligne l'importance d'une anamnèse approfondie, de l'observation et de la reformulation des explications du médecin pour une prise de conscience du patient. Le document inclut des sections sur les fonctions oro-faciales et une approche pluridisciplinaire dans l'évaluation et le traitement.
Full Transcript
5. Évaluation des troubles myofonctionnels Introduction ・Premier appel téléphonique pour demande de logopédie. Prendre plusieurs éléments en compte tels que : - Les données administratives - Date de naissance - Nom et prénom - Adresse - Numéro de téléphone - Numéro d’identificat...
5. Évaluation des troubles myofonctionnels Introduction ・Premier appel téléphonique pour demande de logopédie. Prendre plusieurs éléments en compte tels que : - Les données administratives - Date de naissance - Nom et prénom - Adresse - Numéro de téléphone - Numéro d’identification nationale Il faut évaluer la plainte et se renseigner sur la personne qui envoie le patient c’est-à-dire le prescripteur (l’ORL, l’orthodontiste, médecin généralités, l’école, les parents… ). En fonction du prescripteur, cela va nous donner certains renseignements. L’orthodontiste va envoyer l’enfant car il y a sans doute un appareil dentaire qui va arriver dans les mois à venir. Il veut potentialiser son traitement avec un traitement logopédique. Si c’est l’ORL, cela sera sûrement pour une respiration buccale peut-être suite à une opération des végétations adénoïdes. Souvent, la personne qui envoie le patient donnera les raisons du pourquoi elle l’envoie. C’est cela qui porte la plainte. Celle-ci vient très rarement des parents dans le cadre des troubles oro-myrofonctionnels car les parents, mais aussi les orthodontistes, l’ORL, les médecins, sont très peu informés par cela. C’est important de fouiller et d’avoir un appel avec le prescripteur. ・Jour du bilan Le patient et son parent sont très peu informés. Il y a trois piliers qui vont nous tenir en haleine lors de ce bilan. 3 piliers ◦ Anamnèse fouillée : elle va potentialiser toutes nos recherches et qui va nous aider à comprendre vraiment ce qui se passe. ◦ Favoriser le comportement le plus naturel possible : faire des observations, rester calme, éviter des gestes trop intrusifs en intra-buccal, de mettre le patient en confiance, garder une certaine empathie. ◦ Reformuler les explications du médecin/de l’ortho/de l’ORL prescripteur : amener une première prise de conscience de la thérapie et du trouble par le parent et par l’enfant lui-même. « Qu’as-tu compris ? Pourquoi viens-tu me voir aujourd’hui ? Qu’est-ce que vous attendez de moi ? Que puis-je vous apportez ? » Il faut essayer de voir ce qu’ils ont compris et essayer de mettre en place une première prise de conscience pour mener à bien la suite de la rééducation. Examen clinique : cet examen clinique sera interne et externe. Tester les différentes fonctions oro-faciales : respiration, déglutition, mastication, articulation, olfaction, ce qui est en lien avec les praxies et les gnosies… Viser déjà une prise de conscience : l’enfant doit comprendre qu’il est le premier acteur de sa prise en charge. On peut déjà questionner l’enfant sur ce qu’il ressent avec des questions assez ciblées : « Sens-tu l’air passer par le nez ou la bouche? Lorsque tu avales, la langue touche qqch? S’appuie qq part? Où se situe le biscuit dans ta bouche ? » On peut également vérifier la préhension morsure avec les incisives, si l’overjet est trop important ou non. Il faut vraiment que l’enfant comprenne pourquoi il vient et ce que l’on a à lui apporter. ・Établir le diagnostic + rédaction du bilan À la fin de la passation du bilan, il faut avoir établi le diagnostic de T.O.M. (troubles oro- myofonctionnel). On va se questionner s’il s’agit d’un problème de respiration buccale, de déglutition… Il est important de cibler les facteurs de risque et les facteurs de protection. Il est également important de faire la différence entre les causes et les conséquences et de voir d’où vient le problème : est-ce que c’est un problème en lui-même ou est-ce que c’est une conséquence d’un autre problème ? L’objectif est de trouver l’origine. Pour cela, on va devoir reprendre des éléments de l’anamnèse, de l’examen clinique, de l’évaluation des différentes fonctions… Exemple : ◦ ANAMNESE : le patient ne mange pas de morceau ◦ EXAMEN CLINIQUE : le patient a des arcades dentaires trop étroites ◦ EVALUATION DES DIFFERENTES FONCTIONS : dans la déglutition, la persistance de la déglutition infantile + une respiration buccale + des dyslalies. À ce moment- là, les dyslalies ne sont que des conséquences d’une persistance de la déglutition infantile et d’une respiration buccale. Cela va constituer le diagnostic que l’on va poser dans notre bilan. ・Contrat de confiance entre le patient et le thérapeute, chacun un rôle à jouer Il faut recentrer le patient en tant que premier acteur, en tant que patient partenaire. Il a la fonction primaire dans la rééducation, nous ne sommes que des coachs. On doit lui expliquer ce qu’il doit faire, ce qu’il doit mettre en place, à quoi il doit être vigilant et c’est lui qui va faire en sorte que la rééducation fonctionne ou non. On ne doit pas remettre la responsabilité sur lui si cela ne fonctionne pas mais c’est lui qui doit mettre en place tout ce qui est amené pour essayer de se rééduquer. On va donc lui expliquer que notre rôle est de le guider, de le faire évoluer, de le faire ressentir, de le faire comprendre comment fonctionne correctement son nez, ses lèvres et sa langue. Le patient doit penser, gérer et entrainer son quotidien lorsqu’il rentre à sa maison ou à l’école. L’anamnèse Il ne faut pas poser toutes les questions mais les orienter en fonction de la demande et de ce que l’on va observer petit à petit. La liste ci-dessous n’est pas exhaustive mais reprend les informations importantes. Introduction ・Informations civiles ・Plainte ? Qui envoie ? ・Grossesse, accouchement, premiers jours de vie : ◦ Comment s’est déroulée la grossesse (alitée ou non) ? ◦ Quand a eu lieu l’accouchement (à terme, post-terme ou prématurément) ? ◦ Comment s’est déroulé l’accouchement (par voie basse ou par césarienne) ? ◦ A-t-il été provoqué (ventouse, forceps) ? ◦ Comment était le bébé à sa naissance ? ◦ Comment était le bébé à sa naissance (pleurs, tests de l’Apgar, résultats…) ? ◦ Éléments à signaler lors des premiers mois de vie ・Allaitement, succion : ◦ Jusque quand a-t-il été allaité ? ◦ Comment cela s’est-il passé ? ◦ Quand a eu lieu le sevrage ? ◦ Comment s’est-il passé (diversification alimentaire, quand sont-ils passés aux morceaux, comment étaient-ils) ? ◦ On va retracer le trajet du lait jusqu’à la petite enfance ◦ Uniquement de l’allaitement ou un biberon en complément ? ◦ A-t-elle tiré son lait, a-t-elle eu des douleurs ? ◦ Le bébé prenait-il bien le mamelon ? ◦ Y avait-il des problèmes de régurgitation ? ◦ Est-ce qu’il a pris son pouce ou la tétine (est-ce toujours en place) ? ・Développement psychomoteur et langagier Le but est d’avoir une idée générale de l’évolution/du développement de l’enfant. Un retard moteur peut être en lien avec la persistance du schème de la succion et donc entraver l’apparition de la déglutition secondaire, ce qui provoque la persistance de la déglutition infantile. ◦ Au niveau moteur, on va demander si l’enfant mettait les objets en bouche quand il était petit. Est-ce qu’il est passé à quatre pattes ? Est-ce qu’il a rampé ? Quand a- t-il marché ? Quand a-t-il été propre ? Quand a-t-il pu aller à vélo ? ◦ Au niveau langagier, on m’a demandé quand ont eu lieu les premiers mots, les premières phrases. Est-ce qu’il était intelligible à l’entrée en maternelle à deux ans et demi ? Au niveau des habitudes buccales, a-t-il pris son pouce, la tétine, sa main entière, un autre objet ? Aujourd’hui, quand est-il ? Est-ce qu’il a arrêté ? Les parafonctions sont une cause très fréquente de déglutition atypique. Est-ce qu’il ronge ses ongles (l’onychophagie) ? A-t-il eu de l’hypersalivation (signe de langue basse quand l’enfant salive quand il est petit) ? Est-ce qu’il grince des dents (bruxisme) ? Est-ce qu’il respire par la bouche ou le nez (jour/nuit) ? Est-ce que votre enfant ronfle (hypertrophie des végétations adénoïdes/amygdales palatines (pour les palatines : l’hypertrophie des amygdales palatines peut entraver une respiration buccale car elle entrave les mouvements du voile du palais qui ne peut plus laisser passer l’air par les fosses nasales et donc respiration buccale), déviation de la cloison nasale, respiration buccale nocturne) ? Est-ce que l’enfant sait se moucher automatiquement tout seul ou a-t-on besoin de lui dire ? ・Motricité globale et fine ・Habitudes buccales Santé ・Problèmes ORL ◦ Est-ce qu’il a déjà été suivi en ORL ? ◦ Est-ce qu’il a été opéré des végétations adénoïdes ? ◦ Est-ce qu’il y a eu des drains qui ont été posés ? ◦ Est-ce qu’il est souvent enrhumé ? ◦ Est-ce qu’il a souvent des otites, des pharyngites, des laryngites, des problèmes de la zone oro-faciale ? ◦ Est-ce qu’il souffre d’allergies ? ・ATCD familiaux Est-ce qu’il y a eu d’autres problèmes ORL chez les parents ? ・Histoire dentaire ◦ Est-ce qu’il y a un suivi orthodontique chez le dentiste ou l’ostéopathe ? ◦ Est-ce qu’il y a eu des extractions de dents ? ◦ Est-ce qu’il lui manque des dents (des dents qui n’auraient jamais poussées) ? ◦ Comment est son hygiène bucco-dentaire ? ◦ Est-ce qu’il se lave bien deux fois par jour les dents ? ◦ Est-ce qu’il fait bien attention à ses dents de manière générale ? Examen clinique C’est un examen propre au logopède qui nous permet d’analyser le patient d’un point de vue physique. Examen des structures anatomiques externes ・Forme du visage (hyperdivergent ou hypodivergent) ・Formez du nez ・Faciès adénoïdien ・Forme des lèvres ・ATM (articulation temporo-mandibulaire) ・Posture générale Examen des structures anatomiques internes ・Cavite buccale (intérieur) ・Voute palatine ・Les amygdales ・Langue Forme du visage Il y a trois types de visage : ◦ Le visage brachycéphalique (à gauche pour les dessins/photos) : assez carré, une mâchoire carrée et un visage très large → hypodivergent. ◦ Le visage dolichocéphalique (au milieu pour les dessins et à droite pour les photos) : visage très étendu, très allongé. Parfois des lèvres hypertoniques car l’orbiculaire va devoir être beaucoup plus contracté pour garder les lèvres fermées. Parfois des lèvres hypotoniques associées à une respiration buccale car les lèvres sont ouvertes et donc on va respirer par la bouche. ◦ Le visage mésocéphalique (à droite pour les dessins et au milieu pour les photos) : visage qui représente les deux, c’est la norme. Règles des tiers au niveau de l’organisme du visage : ・1/3 : la racine des cheveux jusque la base du sourcil ・1/3 : la base du sourcil jusqu’à la base du nez ・1/3 : la base du nez jusqu’au menton Il est important de regarder s’il n’y a pas une asymétrie au niveau du visage (problèmes d’ATM, mastication du même côté, problèmes d’hémiparésie…) Profil Quand on se met de profil, on va pouvoir observer l’angle nasolabial du patient : l’angle entre le nez et les lèvres. Plus il est obtus, plus il y a un sous-développement du maxillaire. Plus il est aigu, plus il y a une malocclusion de type classe III. Quand on se met de face, on va pouvoir regarder si son nez n’est pas petit (trace d’une ventilation orale car manque de tonicité des narines). Lèvres On va observer la position des lèvres au repos. La lèvre inférieure doit se situer 2 à 3 mm au-dessus du bord des incisives supérieures. Les lèvres sont importantes car elles assurent l’équilibre musculaire entre les lèvres, la langue et les dents. Tout cela pour assurer l’équilibre musculaire de la zone oro-faciale (en lien avec la théorie de l’équilibre). Observer les lèvres peut nous renseigner sur d’éventuelles déséquilibres : - Des lèvres protrusives : elles sont trop vers l’avant et dépasse la ligne du menton jusqu’à la base du nez → signe d’hyper- développement maxillaire et mandibulaire (épaisses) - Des lèvres rétrusives → signe d’hypo-développement (fines) On va regarder le volume des lèvres, leur tonus (si elles ne sont pas éversées (rentrées vers l’extérieur et non vers l’intérieur → signe d’hypotonie). TEST pour le tonus des lèvres : gonfler les joues → L’air s’écoule ou non par la bouche ? Les lèvres sont-elles bien bloquées pour que l’air reste dans la bouche ? On va regarder s’il n’y a pas une sécheresse labiale → signe de respiration buccale. Le test ci-dessous va tester les buccinateurs, entre autres le risorius. TEST pour travailler les buccinateurs : 3x / 6 secondes en sourire forcé. Les types de bouche ne sont pas à connaître. Il faut seulement savoir si elles sont compétentes ou non. - Lèvres compétentes : elles sont capables de se fermer mais sans être contracter (tonicité normale au repos). - Lèvres incompétentes : pour avoir une occlusion labiale, le patient va devoir contracter ces lèvres. Si on doit contracter les lèvres pour fermer la bouche, les lèvres sont incompétentes → respiration buccale. Examen des structures internes Il est important de prévenir le patient que l’on va regarder à l’intérieur de sa bouche. On réalise cet examen après tous les autres examens car c’est un exercice plus pratique. On utilise des gants pour regarder ce qu’il se passe à l’intérieur de la bouche. ・1ère étape : La voute palatine On regarde si le palais n’est pas trop étroit (prendre des photos si possible de nos observations d’un point de vue interne pour voir l’évolution en cours de thérapie). ・2ème étape : Les amygdales On regarde surtout les amygdales palatines car nous ne sommes pas capables de toutes les voir. On regarde si les amygdales palatines ne sont pas hypertrophiées. ・3ème étape : La langue On regarde au niveau de la langue : si elle est longue, petite, large, fine, épaisse. Une macroglossie peut avoir un impact sur les fonctions oro-faciales. On va aussi regarder au niveau des freins de langue et les freins labiaux. Un frein de langue peut entraver certaines fonctions et aussi l’articulation. On va regarder si le frein n’est pas blanc ou épais ni trop court. On va pouvoir demander quelques manipulations, quelques praxies (mouvements au niveau de la langue). TEST pour travailler les praxies : « mets ta langue dans les joues, contre ton palais, sur tes dents… », « est-ce que tu peux faire des mouvements de rotation ? », « est-ce que tu sais faire une gouttière avec ta langue ? » On peut le faire soit sur base d’imitation ou sur base de consignes orales. L’évaluation myo-fonctionnelle Tonicité des muscles On va observer à la fois les fonctions et les muscles leur tonicité. On peut la noter de 0 à 3. ◦ 0 : aucune contraction ◦ 1 : une ébauche du mouvement ◦ 2 : une contraction possible avec effort ◦ 3 : une contraction possible sans effort TEST pour travailler les muscles et leur tonicité : sourire, rentrer les joues, faire une projection labiale… En fonction du mouvement que l’on va observer, on va pouvoir noter de 0 à 3. Sensibilité et réactions Tout ce qui est stimulation tactile (visage, lèvres, langue, gencives, palais dur…). TEST pour travailler la sensibilité et les réactions : toucher les zones au-dessus avec un gant et demander au patient s’il ressent bien la chose. On fait ceci pour rechercher une éventuelle hypersensibilité ou hyposensibilité. On regarde également si le patient a des bonnes sensations d’odeurs, de goût et de bonnes afférences visuelles (attirance vers quelque chose de lumineux, vers un aliment chez les plus petits) et auditives. Toute les sensibilités et les réactions que l’on va étudier est l’évaluation des gnosies (ce qui est antérieur aux praxies). Les praxies sont des mouvements et les gnosies sont des sensations. Pour travailler les praxies, il faut que les sensations soient en place. En effet, il est impossible de faire des mouvements avec sa langue si on ne la ressent pas. Amener à ressentir les choses est en lien avec la proprioception. Mouvements fonctionnels TEST pour travailler les mouvements fonctionnels : ◦ Au niveau des mouvements de la face (lever les sourcils, sourire, rire, serrer les lèvres, souffler, siffler). ◦ Au niveau de la langue, on va la tirer, la claquer, lécher les lèvres… ◦ Au niveau de la mandibule, on va faire bailler. ◦ Au niveau du cou, on va venir toucher directement et avoir un mouvement d’abaisse-tête À chaque fois, on écrit si c’est possible ou non ou on note de 0 à 3. Test de praxies buccofaciales de l’EVALO de 6. Le document recense 18 grimaces, 18 praxies à faire avec le patient. Les positions au repos ◦ Lèvres au repos On va observer le patient quand on lui demande de ne rien faire. Le patient n’est pas censé parler ou articuler à ce moment-là. Il est simplement au repos. On regarde si ses lèvres sont bien fermées, s’il y a suffisamment de tonus, si elles sont compétentes ou incompétentes. ◦ Langue au repos La bouche doit être ouverte pour voir la langue. TEST pour voir la langue au repos : palatographie → on demande au patient de mettre du charbon actif (pharmacie) dilué de l’huile huile de tournesols. Il pose ce charbon sur la langue. Pour évaluer les sons, on va lui demander de produire quelques phonèmes. Ici, comme on évalue la langue repos, il doit simplement garder la bouche fermée. Ensuite, on va lui demander d’ouvrir la bouche et de regarder où est placé le charbon actif pour voir où était la langue au repos. La ventilation Évaluer la ventilation est primordiale dans les prises en charge oro-myofonctionnelles car la respiration est la base de tout. On aura déjà des éléments dans l’anamnèse et les examens cliniques internes et externes mais on va effectuer quelques tests pour obtenir plus d’informations. ◦ Test de Rosenthal On le rejette de plus en plus pour un test pour la ventilation car il permet plutôt de faire la différence entre une étiologie fonctionnelle ou organique. On demande à l’enfant de respirer amplement 10 à 15 fois (pas plus pour ne pas qu’il soit en hyperventilation) bouche fermée pour obliger à respirer par le nez. On va checker si le pouls s’accélère ou non. Si le pouls s’accélère, c’est que le patient n’est pas habitué à respirer par le nez et donc qu’il a une respiration buccale. ◦ Réflexe de Gudin Test très simple qui permet de tester l’intégrité physique des narines du patient. On va simplement pincer les narines du patient. Si elle se remette très vite dans leur position normale, cela veut dire qu’il y a un bon tonus des narines → respiration nasale. Si les narines prennent longtemps à reprendre leur position initiale, cela veut dire qu’il y a un manque de tonus → respiration buccale. ◦ Test du miroir (Glatzel) On va venir mettre un miroir sous les narines du patient. Si la buée arrive, cela veut dire que le patient respire par le nez → c’est ce que l’on attend. On veut qu’il y ait de la buée sur le miroir. ◦ Capacité de souffle On regarde si le patient sait souffler facilement par le nez et la bouche (on évalue les deux). ◦ Capacité de mouchage On regarde si le patient se mouche correctement : s’il fait une narine puis l’autre, s’il ferme bien la bouche, s’il met de la force pour évacuer les microbes du nez… ◦ L’anamnèse est très importante ici L’anamnèse fait le lien entre nos observations et les informations récoltées. On doit garder en tête l’approche pluridisciplinaire. La logopède effectue un examen myofonctionnel complet, l’ORL vérifie qu’il n’y a pas d’obstruction et l’orthodontiste évalue les malocclusions et les arcades. C’est ensemble que nous allons pouvoir travailler. Mastication - On regarde l’ouverture et la fermeture buccale - On regarde la préhension, la morsure antérieure (la manière dont l’enfant découpe et attrape l’aliment). - On regarde s’il y a des cycles masticatoires (une mastication unilatérale alternée). - On regarde si l’enfant écrase l’aliment avec sa langue ou avec les dents - On regarde s’il y a une succion de l’aliment. - On regarde les rôles de la langue : péristaltisme + pas d’aliments bloqués dans les joues. - On regarde si la mastication est rapide ou lente - On regarde si les lèvres sont humides ou sales (mauvaise contention intérieure : les lèvres n’ont pas été bien fermées). - On regarde si l’enfant a besoin d’utiliser ses doigts pour tout garder en bouche. - On regarde s’il y a des syncinésies faciales (mouvements involontaires du visage qui peuvent avoir lieu lors d’une fonction). Déglutition Tester la déglutition n’est pas une tâche facile surtout chez les tous petits (avant 3 ans). Après trois ans, une collaboration avec l’enfant est possible. Notre objectif est de chercher une éventuelle déglutition atypique soit une persistance de la déglutition infantile. ◦ Bavage ? Stases ? Reflux ? On va analyser le bavage (hypersialorrhée). On regarde également s’il y a des stases buccaux ou si le patient tousse. On observe aussi s’il fait du reflux au moment de manger. Tous ces éléments sont des facteurs qui nous montrent s’il y a un problème ou non. Il est donc intéressant de demander aux patients de manger devant nous ou bien de demander aux parents de filmer un repas. Le plus important est d’avoir un aliment mou (Danette), un aliment dur (spéculoos) et de l’eau. On pose des questions sur le régime alimentaire, sur le comportement alimentaire. On demande aussi aux parents d’avoir un journal quotidien où il faut noter ce que l’enfant mange avec les quantités associées. On va pouvoir se rendre compte si l’enfant mange beaucoup ou pas et quel type de texture il mange. - On regarde la posture du patient, sa position. - On regarde si l’enfant est autonome pour se nourrir ou si un parent doit l’aider. - On regarde l’ingestion des aliments : soit il les prend facilement, soit il est réfractaire ? - On regarde ça mastication. - On regarde s’il arrive facilement à former le bolus alimentaire. - On regarde si le bolus part facilement en lien avec le péristaltisme. - On regarde si le patient a une alimentation diversifiée. - On regarde si le patient mange vite ou lentement. ◦ Motricité buccale, mastication, sensibilité, posture et tonus Il est important de regarder les trois phases de la déglutition. Mais, on ne sait seulement observé que les deux premières. La première étape est comment l’enfant attrape le morceau (réfractaire ou non). Ensuite, il est nécessaire d’avoir des informations sur les deux premières phases en lien avec le péristaltisme. Phonation ◦ Déperdition nasale ? On va chercher après une éventuelle déperdition nasale qui est souvent associé à une rhinolalie ouverte et une rhinophonie ouverte. TEST pour tester une éventuelle déperdition nasale : on va utiliser le miroir de Glatzel. On va le mettre sous le nez et on va demander au patient de parler. Est-ce qu’il y a de l’air qui passe lors de sons naseaux. Pour les sons oraux (ex : carotte, chouette), il ne faut pas de buée sur le miroir. On va donc bien choisir les mots. ◦ Intelligibilité L’articulation = évaluation phonétique Il va falloir retranscrire le répertoire phonologique et phonétique du patient pour savoir comment il produit tous les sons et s’il y a éventuellement une dyslalie ou non. Recherche de toutes les altérations des phonèmes ◦ Parole spontanée C’est une conversation spontanée avec le patient. ◦ Parole provoquée Ce sont toutes les tâches de dénomination d’image. ◦ Parole répétée On demande des répétitions de mots et de pseudos-mots, de logatomes de une, deux ou trois syllabes pour regarder l’enchaînement phonologique des sons. On va ensuite comparer les trois paroles les unes avec les autres. On saura dire quels sons l’enfant ne produit pas bien, par quoi il les remplace, s’il s’agit d’une distorsion ou d’une substitution pour tous les sons. Ce tableau est une référence, il nous aide à connaître la norme et ce qu’un enfant doit produire en fonction de son âge. Il est donc important de connaître approximativement les dates d’acquisition de chaque phonème. Évaluer la présence des parafonctions Définition des parafonctions : activités à côté de la fonction, des activités ou des habitudes qui ne correspondent pas à un but précis et qui ne sont pas liées à des actes nécessaires à la survie. PAS la même chose qu’une dysfonction (fonction primaire qui a été déviée). ◦ Les différents types - Onychophagie : se ronger les ongles est une habitude chronique associée au fait de s’arracher les ongles. Prévalence importante chez les jeunes adultes. - Bruxisme : caractérisé par des contractions involontaires et inconscientes des muscles masticateurs en dehors de la fonction physiologique. Exemple : comme si on mastiquait alors qu’on ne mange pas. Aussi caractérisé par une mise en contact forcé des deux arcades dentaires (grincer des dents). Très souvent associé au bruxisme de sommeil qui a lieu la nuit lié à l’anxiété, au stress et à l’étoffe psycho- émotionnel qui est souvent dégradé. - Succion, tétine, pouce, main… - Mordiller les lèvres, des objets - Pourléchage : se lécher les lèvres constamment - Claquement de la langue - Tic de mouvement des lèvres - Autres Une succion qui a des répercussions sur la morphologie ou sur les fonctions doit être supprimée au-delà de 3 ans ! Le réflexe archaïque de succion doit disparaître naturellement lors de la deuxième année de vie. La succion a deux fonctions : une fonction nutritive (le besoin fondamental en début de vie) et une fonction sécurisante (succion non nutritive). Conséquences de la succion : ・Au niveau morphologique : on peut avoir des béances antérieures, des overjet excessifs, des articulés croisés latérales… ・Au niveau fonctionnel : on peut avoir des dysfonctions comme une mauvaise position de la langue au repos (qui n’est pas haute), des problèmes de déglutition, de mastication ou des problèmes d’articulation. Les parafonctions resteront toujours un obstacle pour une prise en charge fonctionnelle. Tant qu’on ne les travaille pas, cela restera un obstacle pour les autres fonctions à travailler. ◦ Anamnèse des parafonctions Lors de l’anamnèse, on va poser des questions pour savoir si le patient serre les dents quand il stresse, s’il grince des dents, s’il ressent une raideur dans les mâchoires, s’il fait craquer ses mâchoires, s’il mordit les joues, les lèvres ou un autre objet comme un stylo, s’il se ronge les ongles, s’il met sa langue et appuie sur ses dents, s’il mâche des glaçons… Quand on va essayer de faire partir cette mauvaise habitude, il va falloir apprendre à trouver une autre fonction sécurisant autre part que par la succion non-nutritive. ◦ Examen clinique des parafonctions On va réaliser la palpation des muscles masséters et temporaux afin de mettre en évidence une hypertrophie qui signifierait un excès de fonction. On va aussi observer les mouvements de mandibule, l’amplitude de ces mouvements, les morphologies dentaires, l’usure des dents (qui va nous renseigner si la personne fait du bruxisme)… L’évaluation de l’oralité alimentaire La première fonction qu’il va falloir évaluer si besoin en fonction de la plainte. Pour rappel, on a deux types d’oralité : l’oralité primaire (les tous premier mois de vie en lien avec l’allaitement et le biberon) et l’oralité secondaire (elle devient plus volontaire, elle n’est plus gérée par le tronc cérébral mais par le cortex cérébral. Elle marque le début de la diversification alimentaire). ・Lien avec l’évaluation de la déglutition L’évaluation de l’oralité alimentaire et l’évaluation de la déglutition se font l’un dans l’autre. ・Anamnèse plus poussée L’anamnèse sera plus poussée pour l’évaluation de l’oralité alimentaire. Le logopède devra chercher après les antécédents familiaux et médicaux des troubles d’oralité. On va relater toute l’histoire médicale de l’enfant ainsi que le déroulement de la grossesse et de l’accouchement. Le carnet de santé est donc très important. C’est une source précieuse et riche en renseignement. ・Observations précises On va s’interroger… - l’évolution de l’alimentation en période d’oralité primaire sur d’éventuelles difficultés de succion, d’allaitement ou des temps d’allaitement prolongés. L’oralité secondaire va ensuite être analysé via plusieurs étapes nutritives comme le passage à la cuillère, le passage aux morceaux… - le brossage des dents, s’il se fait correctement, s’il a du mal avec la brosse à dents qui rentre dans sa bouche… - s’il y a des choses qui gênent la prise alimentaire - sur une fatigue ou un rejet face à l’alimentation - sur les habilités orales ou motrices - si l’enfant a découvert le monde part la bouche (mettre des objet dans la bouche) - sur une journée alimentaire type et sur les quantités mangées - sur l’installation et à la posture lors des repas - s’il y a des outils déjà mis en place : type de tétine, de cuillère - sur le fait qu’il prenne la fourchette ou non - sur le fait qu’il y ait une forme spécifique de la gourde, des verres, de la tasse - sur la durée des repas - sur les textures proposées, sur les types d’aliments, sur les quantités - sur les ressentis de l’enfant et des parents - sur son tonus, sa motricité globale et la posture dans laquelle il se place - la sphère bucco-faciale avec les praxies, les fonctions déviées à l’alimentation (mastication et déglutition) - ce qu’il se passe en intra-buccal : la dentition et les jeux sensoriels - les conduites de nourrissage par la maman (la cuillère est conduite jusqu’à la bouche de l’enfant ou non, s’il est autonome ou non) - la succion et la déglutition - la relation de l’enfant avec ses parents lors de l’alimentation - une éventuelle hypotonie ou hypertonie - une éventuelle hyposensibilité ou hypersensibilité ・Causes possibles des troubles de l’oralité ◦ La prématurité ◦ Des performations endobuccal ◦ Des malformations du système digestif ◦ Des phonèmes intrusifs et douloureux suite à des interventions chirurgicales ORL ◦ Des défauts d’expérience alimentaire avant 6 ou 8 mois ◦ Mauvais allaitement ou mauvaise nutrition ◦ Un retard psychomoteur ◦ Des problèmes psychologiques Arbre décisionnel – pose du diagnostic Ne pas les connaitre, simplement les comprendre 10. Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) Introduction BUT DU SOMMEIL On ne sait toujours pas pourquoi on a besoin de dormir. On suppose que c’est pour réguler l’humeur, l’état de vigilance en journée, les hormones de croissance, pour réduire la glycémie, le stress pour les phases d’apprentissage et de mémorisation et éliminer certaines toxines. STADES DU SOMMEIL Stade N1 : sommeil léger → état de relaxation mais réactif aux stimulations Stade N2 : sommeil lent → de moins en moins réactif aux stimulations Stade N3 : sommeil lent et profond où le cerveau est au ralenti, on n’entend plus rien. C’est ce sommeil qui permet un sommeil réparateur pour la consolidation de la mémoire. La durée d’un cycle : 90 à 120 minutes (une nuit normale : on va faire 4 à 6 cycles de sommeil complet). Entre chaque cycle, on se réveille inconsciemment. Un rêve dure maximum 10 minutes. Si on regarde l’image, c’est pendant les premiers cycles que l’on a du sommeil profond. Les fins de nuit on a du sommeil paradoxal, léger (= REM = moment où l’on rêve). TROS : englobe ronflement primaire, SHRVAS, hypoventilation et SAHOS ・Fait partie des Troubles Respiratoires Obstructifs du Sommeil (ils sont toujours en lien avec une réduction anatomique ou fonctionnelle des VAS : voie aérienne supérieure) ・ On va retrouver un ronflement primaire et/ou augmentation des efforts des inspirations et expirations ・Syndrome de haute résistance des VAS (SHRVAS) ・Syndrome d’hypoventilation obstructive ・Syndrome d’apné es-hypoapné es obstructives du sommeil (SAHOS) Définition des SAOS ou SAHOS : ・Lié à l'affaissement anormal des voies aériennes supérieures pendant le sommeil : le canal pour arriver au VAS est diminué ・Arrêt du flux inspiratoire pendant au moins 10 secondes ・Syndrome s’installant progressivement : Progressif sur plusieurs années mais s’en rend compte quand conséquences sur sa qualité de vie → entrainant une somnolence diurne excessive. ・Apport en oxygène réduit car on ne respire plus donc produit une surcharge cardio- vasculaire : risque d’hypertension, insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde voir risque d’AVC, obésité → causes chez l’adulte !!! Pour avoir le diagnostic du SAOS, il faut faire minimum 5 apnées par heure d’au moins 10 secondes. Les causes CHEZ L’ENFANT Réduction calibre VAS : phénomène obstructif ◦ Hypertrophie des végétations adénoïdes → cause principale ◦ Ré trognathie mandibulaire : mandibule trop en arrière (synonyme de classe II) ◦ Hypotonie faciale ◦ Causes neurologiques ou neuromusculaires ◦ Obésité CHEZ L’ADULTE ◦ Risque d’hypertension ◦ Insuffisance cardiaque ◦ Infarctus du myocarde ◦ Risque d’AVC ◦ Obésité Véritable problème de santé publique On en voit de plus en plus (49% des hommes : 1 homme sur 2 - 24% des femmes : 1 femme sur 4 d’âge moyen à avancer (à partir de 45 ans)) ・Prévalence en augmentation ・Certains symptômes restent bénins comme le ronflement donc on ne va pas forcément consulter ・Retard diagnostique et thérapeutique Signes cliniques souvent associés Dans un premier temps : ・Ventilation buccale ・Hypertrophie amygdalienne et adénoïdienne ・Ronflement chronique ・Hyperextension cervicale lors du sommeil : dormir sur le dos et le cou allongé ・Typologie dolichofaciale : visage très fin ・Réveils fré quents ・Hypersudation Par la suite ・Obésité ・Syndrome métabolique : le métabolisme se met au ralenti ・ Développement de signes cognitifs et trouble du comportement : affectation de l’humeur quand on a mal dormi ・Hyperactivité réactionnelle : hyperactif la journée quand on a mal dormi L’évaluation médicale ・Polysomnographie : une nuit à l’hôpital qui analyse le sommeil grâce à des appareils pour mesurer le nombre d’apnée du sommeil ・Nasofibroscopie : caméra dans le nez ・Perméabilité nasale : à quel point l’air passe par le nez ・Bilan orthodontique : développement de la mandibule et va regarder les occlusions et malocclusions dentaire + position mandibule, regarder si elle n’est pas trop en arrière Traitement médical ・Traitements chirurgicaux ◦ Adé noı̈dectomie : opération des végétations adénoïdes ◦ Amygdalectomie : opération des amygdales ・Médicamenteux ・Orthodontiques : replacer la mâchoire au bon endroit ・PPC : Pression Positive Continue durant des années pour toutes les nuits (= C-pap) → dormir avec un masque pour envoyer de l’oxygène et diminuer les apnées et ronflements ・Logopédie Évaluation logopédique ・ Anamnèse habituelle ・4 questions indispensables : ◦ Est-ce que votre enfant dort la bouche ouverte ? ◦ Est-ce que votre enfant ronfle ? ◦ Est-ce que votre enfant a le nez qui chatouille ? Impression de ne pas assez se moucher ◦ Est-ce que votre enfant bave sur son oreiller ? ・Questionner sur les facteurs de risque ◦ Le poids ◦ Respiration buccale ◦ Habitudes de vie (type d’alimentation et activité sportive/physique) ◦ Position pour dormir ◦ Alcool Thérapie oro-myofonctionnelle ・Demande une formation spécifique ・Prévention (on explique les facteurs de risque et qu’il faut travailler les fonctions oro- faciales : mastication, déglutition, importance de la respiration par le nez) ・Objectif principal ◦ Ventilation nasale de manière diurne/nocturne ◦ Travail praxique des structures faciales peu mobiles (pas suffisant) ◦ Rééducation des fonctions oro-faciales ◦ Peu de preuves scientifiques d’une pec logo fonctionne seule, par contre, preuves qu’elle peut potentialiser les effets des chirurgies, d’autres traitements. ・Thérapie OMF active (pratique) : on travaille sur le tonus de la langue, les muscules de la face, de la joue, des lèvres… + rétablir les fonctions oro-faciales où le patient doit répéter ces exercices plusieurs fois par jour + s’assurer qu’il mouche bien son nez ・Thérapie OMF passive (conseils) : conseils aux patients : dormir dans une température plus froide (18-20 degrés), taux d’humidité inférieur à 50%, éviter les écrans et les activités physiques avant de dormir, éviter les aliments lourds et sucrés avant de dormir, proposer un éducateur fonctionnel + mise en place d’une orthèse d’avancée mandibulaire. Étude de Villa et al. (2020) ・Travail praxique ・Exercices répétés 10 à 20 fois/jour : ◦ Exercices d’éducation ventilatoire nasale ◦ Exercices de tonification labiale et d’occlusion labiale ◦ Exercices concernant la posture linguale ・+ Lavage nasal biquo0dien Conclusion Notre rôle ・Anamnèse fouillée ・Vérification des tissus mous + orientation ORL ・Questionner sur les allergies/suivi AH1 ・Lien avec la ventilation buccale ・Éducateurs fonctionnels ・Agendas/échelles de sommeil ・Orientation vers un centre de sommeil ou pédiatre spécialisé 11. Les troubles de l’oralité En lien avec le trouble alimentaire pédiatrique Introduction ・Descriptif des parents : ◦ Refus de certains aliments ou textures ◦ Repas trop longs ◦ Manque d’autonomie : besoin de donner à manger ou sinon il ne le fait pas ・Pour entre 3 et 10% des enfants, les difficultés vont mener à un trouble alimentaire plus sévère donc important de faire un diagnostic précoce ・La croissance peut être compromise car on a besoin de manger pour manger, pas un apport nutritionnel suffisant Développement du comportement alimentaire TAP ・Trouble alimentaire pédiatrique ・ « Difficultés à consommer une quantité et/ou une variété d’aliments adéquats ainsi qu’un refus ou une incapacité de manger et de boire des quantités suffisantes pour maintenir des apports nutritionnels adéquats et assurer la croissance de l’enfant. » ・Tap aigu vs chronique ◦ Aigu : entre 2 et 3 mois ◦ Chronique : plus de 3 mois, autre pathologie sous-jacente comme atrésie œsophage (trop étroit), insuffisance cardiaque, malformation sphère oro-faciale Signes cliniques associés ・Pathologie médicale sous-jacente ・ Retentissement sur le plan nutritionnel : malnutrition, surnutrition, carences, dépendance compléments nutrionnels (alimentation entérale) ・Trouble du comportement alimentaire (TSA) : conséquence motricité orale (ils n’ont pas découvert par la bouche) ・Retentissement sur le plan psychosocial : passif au moment des repas, pas autonome, pour lequel le moment du repas n’est pas un moment de plaisir Différentes causes possibles ・ Nutrition artificielle (bébé prématuré nutrition artificielle mal vécue donc hypersensibilité aux textures fortes) ・Réflexe nauséeux exacerbé ・RGO : reflux gastro-œsophagien ・Atteinte de la sensorialité : hypersensibilité alimentaire Conséquences ・Hygiène bucco-dentaire : pas accepté la brosse à dent ・ Dentition et compétences masticatoires : il rejette les morceaux donc pas de déverrouillage de la mandibule donc dentition pas optimale ・ Langage : mauvaise fonction oro-faciale donc trouble de l’articulation + on doit découvrir tout par la bouche or ils ne vont pas l’investiguer et donc répercutions sur le langage Évaluation logopédique ・Anamnèse habituelle + accentuation sur toute l’oralité ・Établir le récapitulatif alimentaire d’une journée (avec les quantités) ・ Observation fine d’un repas à la maison pour voir le comportement des enfants ◦ Examen fonctionnel ◦ Comportement de l’enfant face à différents objets : voir travail autonomie ・ Évaluation des compétences sensorielles : reconnaitre certaines odeurs, réactions face au toucher des textures, réaction au bruit du biberon… ・Questionnaire diagnostique : « Le test sensoriel de Dunn » et « Une échelle d’hypersensibilité tactile » → voir slide avec les stades Prise en charge ・ Équipe pluridisciplinaire (équipe médicale, paramédicale et les parents : pédiatre, diététicien, ORL, dentiste…) ・Intervention précoce ・Les objectifs : ◦ D’éviter le désinvestissement de la sphère orale et l’accumulation de mauvaises expériences : associer du positif à l’alimentation, développer de bonnes expériences et diminuer des mauvaises ◦ De soutenir le lien parent-enfant fragilisé + valoriser les parents ◦ De rendre l’enfant ACTEUR de son alimentation : développer la DME → diversification menée par l’enfant : l’enfant choisit ce qu’il mange, les quantités et la vitesse à laquelle il mange avec ce qu’il a dans son assiette. AVANTAGES DME : meilleure régulation de la satiété + diminution des risques d’obésité + développement de la motricité oro-faciale + meilleure partage des repas en famille (tout le monde mange la même chose et en même temps) + mettre un tablier/bavoir car ne mange qu’avec leurs mains + faire des formes avec la nourriture (que ce soit ludique) + jouer avec les aliments + cuisiner l’aliment avec l’enfant + dessiner son set de table… ◦ D’améliorer l’état nutritionnel de l’enfant et d’assurer une prise alimentaire par la bouche suffisante et de qualité Guidance parentale Objectifs ・ Aider les parents à accepter la pathologie de leur enfant tout en adaptant leurs exigences et leurs attentes ・Leur apporter des informations sur le développement normal et la pathologie ・Impliquer les parents dans les attitudes à mettre en place ou les activités à proposer sans les transformer en thérapeute ・Aider l’enfant à révéler ses potentialités et à guider ses parents afin qu’ils les perçoivent Montrer à l’enfant qu’il peut découvrir pleins de texture + collaboration des parents !! Prise en charge ・But : Aider l’enfant à accepter sa bouche comme lieu de découverte, d’expé rimenta5on et de joie ・ 3 grands axes : Fonctionnalité (développer motricité oro-faciale), sensorialité (expérience sensorielle qu’il n’a pas développé) et comportement (alimentaire) ・Découverte sensorielle On va toucher leur bras, leurs corps, leur visage, ce qu’il ressent pour chaque balle, ce qu’il préfère… Massage de désensibilisation ・En cas d’hypersensibilité buccale (inverse de trisomie : ici, on détend pour calmer l’hypersensibilité) ・But : habituation par une augmentation du seuil de réactivité des capteurs sensoriels Type de massage Conseils parents 12. La trisomie 21 Définition ・ Anomalie chromosomique sur le 21ème chromosome. Maladie neurologique et génétique. ・Environ 1 naissance / 1800 – 2000. Ce chiffre varie car maintenant les femmes ont des enfants plus tardivement et on a plus facilement recourt à une IVG lors du diagnostic in utero. Aucun test spécifique n’existe. ・Troubles neuromoteurs, immunologiques, hématologiques, sensoriels, psychomoteurs et intellectuels + morphologie particulière Symptomatologie de la SOF ・Hypotonie faciale : difficulté de succion dès la naissance et hypersialorrhée (incontinence salivaire) ・Hypo-développement de la cavité buccale : protrusion linguale (langue trop en avant), conséquences sur le développement dentaire, hyperlaxité de l’ATM et une respiration buccale avec une langue basse Bilan Chez les tout-petits (1-2 ans) Évaluer : ・ Les pré -requis à la communication : respect du tour des rôles, pointage oculaire, pointage digitale, regards, intention de communication… → communication gestuelle ・Gnosies auditives, visuelles et tactiles (reconnaitre des sensations déjà expérimentées) ・Tonicité et sensibilité de la sphère oro-faciale ・Communication verbale et non-verbale en réception et en production Prise en charge ・Prise en charge la plus précoce (enfants scolarisés dans des centres avec pleins d’autres intervenants thérapeutiques) et pluridisciplinaires (psychomotricien, ergothérapeute, kiné, logopèdes…) + collaboration avec des parents à travailler à domicile ・Objectif : Limiter les conséquences liées à la symptomatologie (on n’essaie pas une normalisation des conséquences car l’hypotonie restera mais on limite les conséquences donc on travaille quand même dessus. On a des petits objectifs) ・PEC oro-faciale : réduire l’hypotonie, travailler sur fermeture labiale pour avoir une respiration nasale, limiter troubles déglutition, limiter bavage ・Travail des gnosies (avant 6 mois de vie) : d’abord les gnosies tactiles (ressentir les choses avec notre corps, masser le corps entier du bébé pour préparer la stimulation oro- faciale : on suit une chronologie progressive) → gnosie tactile car l’enfant découvre tout avec son corps donc on éveille l’enfant à son corps pour qu’il puisse découvrir. Travailler les gnosies tactiles ◦ Varier les textures : tissus, plumes, peluches et on les fait glisser sur le corps du bébé Les stimulations oro-faciales ・Début par une approche globale du corps : on stimule le corps avant la zone de la sphère oro-faciale. On met des gants. ・Moment le plus opportun ・ Stimulations aux doigts de la zone labio-jugale et intra-buccale à l’extérieur et à l’intérieur de la bouche. Différents mouvements existent dans différents sens (= massage). LE TAPPING Tapoter rapidement et fermement avec une certaine force (sur les joues) de l’extérieur vers l’intérieur. On touche également la zone entre le nez et la bouche pour travailler la fermeture labiale et le tonus de la lèvre supérieure et le menton pour le tonus de la lèvre inférieure. LES MASSAGES EXTRA-BUCCAUX → TONUS ・Des oreilles à la commissure des lèvres ・Le long de l'arête du nez ・De sous le nez à la lèvre supérieure ・Sous le plancher buccal de l'avant vers l'arrière : en-dessous du menton LES MASSAGES INTRA-BUCCAUX → PROPRIOCEPTION ・ Mouvements de frottement des gencives, du palais, de l’intérieur des joues pour travailler la proprioception de la zone buccale ・Brosse à dents pour stimuler la proprioception LA RÉSISTANCE → TONUS ・Abaisser la mandibule avec l’index (ouvrir la bouche à la lèvre inférieure) ・Pousser la joue vers l’extérieur (tonus de la joue) ・Repousser la langue avec un Z-Vibe ou un guide-langue ・Points de résistance sur la langue pour tonifier la langue qui a souvent une macroglossie (langue qui prend beaucoup de place dans la cavité buccale) Stimulation des réflexes (chez le tout bébé) ・Succion ・Fouissement ・Points cardinaux ・Orientation de la langue A partir de 2 ans, on va travailler le souffle buccal et nasal pour produire un max de souffle. Cryothérapie ・Morceaux de glace pilée sur la langue pour favoriser des stimulations sensori-motrices au niveau de la SOF du patient ・Bâtonnet glacé : déglutition réflexe (aussi chez les personnes âgées) Alimentation ・Aides à la succion → aider à enserrer le mamelon avec lèvres et joues pour l’allaitement ・Manger à la cuillère assez plate avec les bords arrondis pour mettre l’enfant le plus verticalement possible ・Boire au verre avec un verre en plastique souple avec des bords prédécoupés pour ne pas avoir besoin de mettre la tête en arrière pour éviter les fausses routes ・Adaptation des textures en fonction du bébé ・Mastication de petits morceaux quand les premières incisives sont sorties (on suit le développement dentaire du patient) On va travailler avec les Chewi-tubes. Plaque palatine Inciter le patient à mettre sa langue en position haute et à fermer la bouche. 19. L’orthoptie Introduction sur le regard INTRO GÉNÉRALE Capacité de bouger nos yeux. 6 muscles pour chaque œil pour les mobiliser, les bouger et pouvoir les coordonner l’un à l’autre. Cela se fait naturellement mais parfois apprentissage ou réapprentissage pour les enfants qui ont des troubles neuro-visuels. On voit cela ici car si on ne voit pas bien, on ne sait pas lire correctement. C’est une fonction oro-faciale donc on en parle dans ce cours. Cela nous permet de faire des liens avec les différents types de TSLE. LES MOUVEMENTS EN LECTURE Ils ne sont pas lisses et uniformes en lecture. Nos yeux ne sont pas linéaires quand on lit. Saccade Mouvement rapide involontaire qu’on utilise quand on lit un texte. ・Saccade de progression Mouvement horizontal qui suit le sens de la lecture, qui suit le balayage visuel. Il est rapide et ample, très bref, de lors de 10 à 30 millisecondes. On peut voir 5 à 10 caractères sur une seule saccade. ・Saccade de régression Revenir en arrière si on a loupé des informations, pour récupérer des informations supplémentaires (on le fait tout le temps). Très rapide mais de très faible amplitude (1 à 5 caractères). Ce mouvement n’est pas censé être trop présent. Il ne doit pas être présent. 10 à 15% des saccades sont des saccades de régression en lecture → trouble de la lecture car vont entraver la vitesse de lecture et la compréhension. ・Saccade de retour à la ligne Mouvement oblique qui nous permet de lire la ligne d’après. Dure 80 millisecondes. Va de droite à gauche. Mouvement plus ample. Quand on est fatigué ou le soir, on mélange plus souvent les saccades. Fixation Quand le regard est fixe, pour la vision utile (on regarde pour quelque chose). Fixation : intervalle de temps entre deux saccades. Elle est de l’ordre de 250 millisecondes. ・Zone centrale Regarde le mot que l’on veut lire. Jusqu’à 6 caractère. Analyse du mot. ・Zone para fovéale 10 caractères. On prend des lettres un peu plus à droit et un peu plus à gauche. ・Zone périphérique Jusqu’à 20 caractères à droite et qui permet de programmer les saccades à venir. Poursuite Besoin de suivre une cible qui se déplace. Déplacer notre regard si la cible bouge. Continu, fluide, linéaire sans saccade. Mouvement lent et constant. Pour 9-10 ans, cela doit être acquis, automatisé (saccade + fixation + poursuite). Orthoptie Domaine paramédical qui retravaille sur ces mouvements où il faut faire du dépistage, de la réadaptation, de la rééducation des troubles de la vision. A ne pas confondre avec l’ophtalmologue. Ici, bachelier en trois ans. Ophtalmologue travaille sur l’œil tandis que l’orthoptie sur les mouvements de l’œil. Moins d’une dizaine de séances. ・Définition : ortho = droit ; optie = vision → vision droite de l’œil ・Champs d’action : problèmes de coordination des yeux pour lire, problèmes d’équilibre oculaire, pour les personnes qui ne voient pas en relief, personne qui souffre de nystagmus (trouble neurologique, signes d’AVC ou de maladies), personnes qui ont des troubles vestibulaires (problèmes au niveau de l’oreille interne) Ce qui nous met sur la voie d’une suspicion d’un trouble de langage : ◦ S’il y a déjà un TSLE ◦ S’il plisse les yeux ◦ S’il ferme un œil ◦ S’il lit « prix » comme « pire » → inversion graphème ◦ Sauter des lignes ou des mots ・Les difficultés possibles : ◦ Décalage vertical ou horizontal des lettres ◦ Instabilité de la vision ◦ Difficulté de voir le début ou la fin d’un mot ◦ Inversion ◦ Difficulté d’aller à la ligne sans en louper ・Les conséquences possibles : ◦ Vision floue durant la lecture ◦ Lettres dédoublées ou chevauchées ◦ Sauter des mots ou relire deux fois le même ◦ Cligner des yeux ou fermer un œil ◦ Proche des lettres pour lire ◦ Fatigue visuelle ◦ Lecture lente ◦ Tics des syncinésies faciales ◦ Maux de tête ◦ Paralexie visuelle globale : champagne → champignon Bilan orthoptique Tests à réaliser rapidement au cabinet ・TEST : On demande au patient de fixer la pointe du crayon et on va la rapprocher de son nez. Il va devoir faire un mouvement convergent avec ses yeux et lâcher l’attention, ne plus le fixer. S’il lâche avant 12 centimètres, c’est un signe qu’il y a un trouble. ・TEST : On prend un objet et on lui demande de le fixer. On va venir en alternance cacher un œil et puis l’autre et on regarde si l’axe visuel reste aligné, si les yeux bougent ou non (ils ne doivent pas bouger). On va voir s’il y a une vision double : la diplopie. Le cube de Lang : on le place à 40cm des yeux de l’enfant ・TEST : On va faire des signes de l’infini couché à 40 centimètres de l’œil avec un crayon. Il doit le suivre des yeux sans bouger sa tête. Les mouvements doivent être lents (10 secondes pour 2-3 tours). S’ils échouent après 2-3 essais, il y a un problème. Le mouvement des yeux doit être régulier, fluide et constant.