Rééducation vertébrale UE6 PDF - 06/01/25
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Marie Le Clerc + Léna Arese
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This document is a plan for vertebral reeducation. It includes information on the theories, models, methods and tools in physiotherapy, outlining the procedures and elements for a vertebral rehabilitation assessment. The plan covers introductions, materials, positions and static balances and also comprises dynamics procedures for vertebral and thoracic rehabilitation.
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UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 06/01/25 Marie Le Clerc + Léna Arese UE6 – Rééducation vertébrale 1/3 Mr. Forner 24 pages Rééducation vertébrale Plan 1 Introduction......................
UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 06/01/25 Marie Le Clerc + Léna Arese UE6 – Rééducation vertébrale 1/3 Mr. Forner 24 pages Rééducation vertébrale Plan 1 Introduction............................................................................................................................................................................ 2 2 Les éléments du bilan.............................................................................................................................................................. 2 Interrogatoire.............................................................................................................................................................................. 3 3 Matériel nécessaire à chaque TP :.......................................................................................................................................... 5 4 Les positions d’examen........................................................................................................................................................... 5 5 Le bilan statique...................................................................................................................................................................... 5 1. Le bilan visuel subjectif...................................................................................................................................................... 6 2. Bilan statique du bassin (++).............................................................................................................................................. 7 2.1. Examen du bassin dans le plan frontal...................................................................................................................... 8 2.2. Examen du bassin dans le plan sagittal..................................................................................................................... 8 2.3. Examen du bassin dans le plan horizontal.............................................................................................................. 10 3. Examen statique du rachis............................................................................................................................................... 11 3.1. Examen du rachis dans le plan frontal..................................................................................................................... 11 3.2. Examen du rachis dans le plan sagittal.................................................................................................................... 12 3.3. Examen du rachis dans le plan horizontal............................................................................................................... 13 6 Bilans complémentaires........................................................................................................................................................ 13 7 Bilan dynamique du thorax................................................................................................................................................... 14 Bilan dynamique de la flexion du rachis.................................................................................................................................... 14 Le bilan dynamique de l’extension du rachis............................................................................................................................ 16 Bilan dynamique des inclinaisons latérales du rachis............................................................................................................... 17 Bilan dynamique des rotations du rachis.................................................................................................................................. 18 Synthèse des bilans statiques (non fait mais laisser pour la compréhension).......................................................................... 20 8 Examen de l’extensibilité....................................................................................................................................................... 21 8.1 Examen de l’extensibilité des ischios jambiers............................................................................................................ 21 8.2 Examen de l’extensibilité du Tenseur du Fascia Lata................................................................................................... 22 8.3 Examen de l’extensibilité des fléchisseurs de hanche................................................................................................. 22 8.4 Examen de l’extensibilité du petit pectoral.................................................................................................................. 23 8.5 Examen de l’extensibilité du grand pectoral................................................................................................................ 23 8.6 Synthèse des bilans dynamiques (non fait mais laisser pour la compréhension)....................................................... 24 Page 1 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 1 Introduction Contrairement à la pédagym qui répond à la question « comment est mon sujet », la rééducation vertébrale répond à la question « de combien il est… antéversé/en flexion ou extension du rachis etc.. ». Les bilans cliniques en rééducation vertébrale porteront : Sur le bassin (important dans les 3 plans) qui est le socle de la colonne vertébrale et qui peut être considéré comme une vertèbre pelvienne. Bassin = première vertèbre sur laquelle va reposer tout le rachis… NB : Les bilans commencent toujours par le bassin car il représente le socle du corps. Il y a de nombreuses interactions du bassin sur la colonne : un bassin antéversé c’est un bassin qui va laisser la place à une hyper lordose lombaire par exemple. Sur le rachis lombaire et thoracique. (On ne verra pas ici le rachis cervical car il a ses normes propres que l’on étudiera en mobilisation active et passive). Sur le thorax (en lien avec les vertèbres thoraciques). Des modifications du rachis entraînent forcément une modification du thorax Sur les ceintures scapulaires et pelviennes qui peuvent soit être à l’origine des déformations du rachis, soit en subir les conséquences. sur les éléments musculaires en évaluant par exemple les rétractions. (Certains muscles peuvent présenter une hypoextensibilité qui peuvent avoir des conséquences au niveau du bassin (ex : antéversion) qui peuvent se répercuter sur le rachis par la suite.) Exemple : On pourra évaluer l’hypoextensibilité Le bilan statique évaluera l’attitude et la posture, alors que le bilan dynamique évaluera les mouvements du patient. Pratiquement toutes les modifications statiques entraînent des conséquences en dynamique, le bilan dynamique est donc nécessaire. Certains bilans obéiront à des normes et l’on pourra comparer les résultats du patient avec celles-ci. D’autres bilans ne s’appuieront pas sur des normes (car il n’en n’existe pas pour ceux-là) et c’est l’évolution des résultats (amplitudes, flèches…) de ceux-ci qui nous renseigneront sur notre traitement. Le respect d’une position de référence et la reproductibilité feront partie des règles de ces bilans (cela permet d’assurer la fiabilité du test). Il faut que la reproductibilité soit inter-évaluateur, et non évaluateur dépendant. Il faut donc apprendre les positions de références 2 Les éléments du bilan Ils comprendront : L’interrogatoire Le bilan statique Le bilan dynamique Page 2 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Des examens complémentaires médicaux qui permettront de confirmer et de préciser les résultats du bilan effectué par le kinésithérapeute (examen radiologique, respiratoire, génétique…). Ex : une hypercyphose dorsale entraînera toujours une répercussion respiratoire. Interrogatoire - L’âge, le sexe - L’histoire de la maladie : on recherchera la date d’apparition de la déformation ainsi que les modalités et les circonstances de la découverte (médecin traitant, médecin scolaire, la famille, le préjudice esthétique…). Ces bilans s’effectuent surtout chez les enfants, il faut donc être vigilant. ->Pourquoi l’enfant a vu le médecin, pourquoi il a prescrit du kiné… - La douleur (si elle est présente, la plupart des déformations sont infra-douloureuses) : Le siège exact de la douleur. Les irradiations éventuelles (MS/MI). Le mode de déclenchement (permanente, déclenchée par les efforts ou le sport…). Les horaires (douleur matinale, le soir ou nocturne réveillant l’enfant parfois à heure fixe). - Les retentissements de la déformation dans son aspect douloureux, au niveau de la vie scolaire, sociale et sur les activités sportives. - L’impact psychologique que peut avoir une déformation rachidienne (à étudier car une simple déformation rachidienne contient une charge psychologique potentielle. Évaluation de la douleur par EVA ou EVN). - Antécédents personnels et familiaux, on y recherchera : Les antécédents médicaux ou chirurgicaux Les antécédents familiaux rachidiens (scoliose familiale) et neurologiques pouvant évoquer une pathologie héréditaire. - La croissance : l’interrogatoire portera sur son déroulement, la croissance actuelle de l’enfant, son accélération ou son ralentissement récent. Les notions de puberté (= accélération de la croissance) et de date d’apparition des premières règles chez l’adolescente (= décélération de la croissance) pourront être demandées. La croissance va toujours accentuer les déformations, c’est notre ennemi. Problème : âge osseux par rapport à la croissance. On se pose la question “quel âge osseux a cet enfant ? “ Il est le plus difficile à connaître. Nous avons 3 âges : Âge civil : celui que l’on fête tous les ans, très facile à connaitre, se réfère à la carte d’identité. Page 3 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Âge mental : On commence très bas, augmente et puis diminue à l’adolescence et après “ALL IS POSSIBLE” (ça peut chuter, stagner ou remonter…). Âge osseux : (étude de la maturation du squelette qui se fait en 3 stades, la maturation prénatale, postnatale de l’enfance et de l’adolescence). Cet âge est en lien avec la croissance osseuse et c’est le médecin qui va faire le diagnostic. Petite histoire du prof : C’est la rentrée scolaire d’un enfant, et au bout d’une semaine l’enfant rentre un soir de l’école et dit à sa Maman qu’il ne veut plus aller à l’école car il est petit et on se moque de lui. Alors la Maman décide de l’emmener chez le médecin qui lui donne des hormones de croissance. Le problème c’est que ce le médecin ne se demande pas l’âge osseux de l’enfant, qui n’a en fait pas commencé sa croissance. Il faut laisser l’enfant grandir ! Si l’enfant est en fin de croissance, peut-être qu’à ce moment-là, les hormones de croissances seront utiles, sinon il faut laisser le naturel. Le test de Riser est un examen indiquant l’âge osseux de l’enfant. Il s’agit d’une radio de face du bassin qui montre ou en est l’enfant dans sa croissance, selon une échelle de 0 à 5. En fonction de l’image radiologique de la crête iliaque et de sa soudure sur l’aile iliaque, ce test permet de situer l’enfant dans sa croissance. Il donne un niveau de début de milieu et de fin de croissance. À TITRE INFORMATIF, HORS COURS : test de Riser centré sur les crêtes iliaques et il permet de coter la croissance osseuse : Risser 0 : pas de surimpression Risser 1 : on voit une surimpression a la radio : l’enfant a commencé sa croissance Risser 2 : moitié de la croissance Risser 3 : ¾ de la croissance Risser 4 : surépaisseur de la crête iliaque qui n’est pas encore soudée Risser 5 : surépaisseur de la crête iliaque qui est soudé à l’os coxal Si l’enfant est à 0 ou 1, c’est qu’il commence à peine sa croissance, il faut laisser faire, sans donner des hormones. Il grandira comme les autres enfants, il est juste un peu en retard. S’il est en fin de croissance, les hormones peuvent être données. Avant, on ne se préoccupait pas de la croissance, avant ils apprenaient la scoliose : On la classait en 3 catégories : - 60° : scoliose chirurgicale → opération. Maintenant la prise en charge est différente : On a une fille de 6 ans qui a une scoliose de 15° et une autre de 11 ans qui a une scoliose de 35°. La plus grave est celle de 6 ans. Page 4 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Pourquoi ? Car la fille de 11 ans a quasiment fini sa croissance osseuse, alors que la fille de 6 ans la commence à peine, et que la croissance a tendance à majorer, accentuer et aggraver les déformations. Dans ce cas-là, pour la fille de 11 ans on peut faire du kiné pour la stabiliser, et pour la fille de 6 ans on va « bombarder », et selon l’évolution on pourra penser au corset. Avant on était sur une approche angulaire alors qu’aujourd’hui on se concentre beaucoup plus sur l’âge osseux. 3 Matériel nécessaire à chaque TP : - Crayon dermographique - Fil à plomb - Mètre ruban - Niveau à bulle - Goniomètre - Règle graduée ou équerre - Pochette cartonnée ou règle souple : Pour tracer sur le sujet, pour lui le mètre ruban et le fil à plomb il y a des risques de biais. 4 Les positions d’examen On aura globalement 2 positions : La position à écart standard court (= position debout à écartement du bassin) : la position dans laquelle les pieds sont à l’écartement du bassin (distance entre les EIAS reportée au niveau des coup-de-pied). Cette position est utilisée dans la plupart des bilans. La position debout à écart standard long : elle correspond à l’écartement d’un segment jambier entre les appuis. La position est prise par le sujet, en partant d’une position chevalier servant (demi à genoux avant), le genou arrière contre le talon avant, le sujet se redresse et effectue un quart de tour. Ça veut dire que nos pieds sont écartés selon la longueur de notre segment jambier. Cette position est utilisée dans le bilan dynamique des inclinaisons (=flexions latérales) du rachis afin de limiter (pas d’empêcher) les mouvements du bassin dans le plan frontal : les latéropulsions et les latéroversions du bassin. 5 Le bilan statique « Sans repère, le bilan ne vaut rien » La prise de repère dans le plan frontal : Vue de dos : - EIPS - S1, L4, T12, T7, T3, C7 (+ tous les autres points qu’il sera possible de tracer au niveau des processus épineux et/ou utiles). Il est important de placer un maximum de vertèbres pour repérer une scoliose. Page 5 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie - Les angles supéro-médiaux des scapulas - Les angles inférieurs des scapulas - Le bord spinal des scapulas. Vue de face : - Les angles des patellas - Les EIAS - Les articulations sterno-claviculaires - Les articulations acromio-claviculaires La prise de repère dans le plan sagittal : - Le sommet des malléoles latérales - Le tubercule des condyles latéraux fémoraux - Le milieu du bord supéro-latéral du grand trochanter - Le tubercule du moyen fessier - Le milieu du bord externe de l’acromion - La projection du point critique sur le massif musculaire de l’épaule - (Tragus de l’oreille : on ne le marque pas car on le voit) Le point critique correspond au milieu du diamètre antéro postérieur du thorax compris entre le manubrium sternal et la vertèbre correspondante en général T3 ou T4. Le MK pose un index sur le manubrium sternal et un autre index sur l’épineuse de la vertèbre correspondante en horizontal. Il fait rejoindre ses pouces en symétrie sur les côtés et note le point de rencontre sur le massif musculaire. Normalement ce point critique et le milieu du bord latéral de l’acromion doivent se situer sur une même verticale. Exemple : S’il y a enroulement de l’épaule, le milieu du bord latéral de l’acromion sera situé en avant du point critique, et dans le cas de déjettement en arrière de l’épaule, le milieu du bord latéral de l’acromion sera situé en arrière du point critique. Inversement chez les personnes qui ont un dos plat par exemple, le point critique se situe en avant de l’acromion, l’acromion est déjeté en arrière donc le sujet est en déroulement. La projection au sol ne permet pas de définir l’enroulement des épaules, la référence étant le thorax = milieu de l’épaisseur entre MS et la vertèbre correspondante. 1. Le bilan visuel subjectif Il est effectué en position debout d’écart standard court. Le polygone de sustentation est tracé au sol, ainsi que la projection du centre de gravité. Le centre de gravité en position debout est situé en regard de S2 (sommet du sillon inter-fessier), la projection du centre de gravité dans le polygone de sustentation s’effectuera en projetant la verticale en S2 et en projetant les points des tubercules des moyens fessiers et en reliant à angle droit ces droites. Théoriquement cette projection se situe : - Pour le plan frontal : à égale distance des points d’appuis. Page 6 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie - Pour le plan sagittal : dans le quart postérieur du polygone de sustentation. Le bilan visuel subjectif aura pour but de rechercher des signes d’appel qui seront objectivés dans le bilan qui suit (bilan chiffré). Les signes d’appel sont les hypothèses émises « mon patient semble antéversé etc… » Quelques exemples de déformations dans le plan sagittal : Un appui plantaire plat ou creux avec modification de l’arche interne. Un recurvatum ou flexum des genoux. Une anté ou rétroversion du bassin (lordose ++ pour antéversion ou lordose – pour rétroversion). Augmentation ou diminution des courbures vertébrales. Ptose abdominale. L’attitude enroulée des épaules. Le recul d’une masse fessière (éventuelle rotation ?) Quelques exemples dans le plan frontal : Valgus ou varus du/des pied(s) ou du/des genou(x) Une latéroversion du bassin Une latéropulsion du bassin et/ou du thorax L’augmentation de l’espace thoraco-brachial Attitude scoliotique Obliquité des ceintures 2. Bilan statique du bassin (++) Le rachis repose sur un socle représenté par le bassin, une grande partie des déformations que l’on peut trouver au niveau du rachis vient d’une malposition du bassin. L’examen du rachis ne peut se faire qu’après avoir évalué l’équilibre du bassin dans les 3 plans et, si nécessaire, qu’après l’avoir rééquilibré dans le plan frontal pour les latéroversions (la seule rééquilibration possible). C’est pour ça qu’on commencera toujours l’examen du bassin par le plan frontal. Le bilan statique du bassin commencera toujours par le plan frontal et si je trouve des latéroversions du bassin il faudra rééquilibrer le bassin pour le mettre à l’horizontal. Exemple du verre sur son classeur, si je penche le classeur le verre sera oblique, qui provient du socle (=bassin et rachis). Conclusion, si on n’équilibre pas le bassin dans le plan frontal on verra n’importe quoi. C’est pourquoi le jour de l’examen on équilibre le bassin dans le plan frontal, si on ne le fait pas c’est 0… Donc toujours commencer par examen statique du bassin en plan frontal et corriger les latéroversions si nécessaire. Page 7 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 2.1. Examen du bassin dans le plan frontal 2.1.1. Latéroversions On commence toujours par ça, même si ça n’est pas dans la question de l’examen et on vérifie si on doit corriger le bassin (sinon 0). On évalue l’horizontalité ou l’obliquité de la droite reliant les EIAS ET de la droite reliant les EIPS. Niveau à bulle devant les EIAS on regarde si c’est horizontal ou oblique et on fait la même chose derrière au niveau des EIPS. On a 3 possibilités : 1ère éventualité : les 2 lignes sont horizontales, le bassin est équilibré ➤on continue les bilans. 2ème éventualité : les 2 lignes sont inversement obliques l’une par rapport à l’autre, le bassin est vrillé ➤ on continue les bilans car il n’y a pas d’équilibration possible, parce que la cause est dans le plan sagittal (l’un par rapport à l’autre). « N’essayez pas vous allez devenir fou » Comme en cas de bassin vrillé il n’y a rien à équilibrer, certains sont tentés le jour de l’examen de tricher un peu en disant que leur sujet a le bassin vrillé. M. Forner précise que les EIPS ET EIAS tracés seront contrôlés le jour de l’examen. 3ème éventualité : les lignes sont obliques dans le même sens, le bassin est déséquilibré ➤ on doit rééquilibrer le bassin en mettant des cales sous le pied correspondant à l’hémi-bassin le plus bas. Pour rééquilibrer le bassin les modalités sont les suivantes : - Traçage d’une ligne horizontale passant par l’EIAS la plus haute et se projetant donc au-dessus de l’EIAS controlatérale. - Mesure de la différence de hauteur (en cm) entre l’EIAS « basse » et la ligne horizontale tracée. - Mettre une épaisseur de cale sous le pied (bottin) du côté de l’EIAS basse correspondant à cette différence de hauteur. Ces cales seront gardées pour toute la suite des bilans. (On équilibre avant tout le reste). Remarque : ne pas prendre les EIPS => plus rapprochées et pas à écartement du bassin, ils donneront une hauteur moindre, la cale ne corrigera pas la latéroversion. 2.1.2. Latéropulsions L’évaluation de la position latéropulsion du bassin se fait par la projection verticale du centre de gravité, situé en S2. Cette projection doit théoriquement se situer à égale distance des points d’appuis plantaires droits et gauches. Dans le cas, par exemple, d’une latéropulsion droite du bassin par exemple, la projection se fera plus près de l’appui plantaire droit. Des horizontalisations du bassin peuvent corriger des latéropulsions c’est pour ça qu’on commence toujours par latéroversions. Très souvent en corrigeant les latéroversions, les latéropulsions sont aussi corrigées. 2.2. Examen du bassin dans le plan sagittal (Il est déjà rééquilibré dans le plan frontal) Page 8 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 2.2.1. Anté et rétroversion 3 tests sont possibles : 1er test : Mesure de l’angle de Peninou : évaluation de l’angle d’antéversion du bassin. Tracer la ligne reliant l’EIAS à l’EIPS du même côté (à l’aide d’une pochette cartonnée ou d’une règle souple mais pas d’un fil à plomb car trop de risques d’erreur) et une horizontale croisant cette droite (à l’aide du niveau à bulle cette fois). Si on n’a pas d’horizontale, on a la verticale du fil à plomb dans lequel on rajoutera 90°. Cette méthode sans horizontale peut être demandé à l’examen. L’angle normal est compris entre 13 et 15°. Si l’angle est supérieur à 15° on parle d’antéversion. Si l’angle est inférieur à 13° on parle de rétroversion. Cette évaluation est à effectuer des 2 côtés, surtout dans le cas d’un bassin vrillé 2ème test : Test de Huc On trace sur le côté du sujet 3 horizontales : - Une à la hauteur de l’ombilic - Une à la hauteur de l’EIPS - Une à la hauteur de l’EIAS Ces droites vont délimiter 2 espaces, un supérieur et un inférieur. On mesure la largeur de ces espaces et on peut avoir 3 possibilités : - Si l’espace supérieur est égal à l’espace inférieur : le bassin est équilibré (pas d’anté ni de rétroversion), - Si l’espace supérieur est plus grand que l’espace inférieur : le bassin est en rétroversion (EIAS remonte et EIPS descend). - Si l’espace supérieur est plus petit que l’espace inférieur : le bassin est en antéversion. Limites : L’ombilic n’est pas un repère osseux, il est variable. De plus si le sujet est en surpoids ou s’il y a un déficit musculaire au niveau des abdominaux le repère ne sera pas valide. 3ème test : test de mobilité Mobilité en anté et rétroversion du bassin : il s’agit d’une appréciation positionnelle du bassin et ce test n’est pas chiffrable. Le bassin sera d’autant peu mobile en antéversion qu’il sera déjà positionné en antéversion, et aura une plus grande amplitude de rétroversion. 2.2.2. Anté et rétropulsion du bassin Cet examen est réalisé par la projection dans le polygone de sustentation du centre de gravité qui doit normalement se situer dans le quart postérieur, si antépulsion il sera en avant. Il ne faut pas hésiter à mesurer pour avoir une valeur chiffrée (en cm). Page 9 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 2.3. Examen du bassin dans le plan horizontal 4 tests sont possibles pour évaluer une rotation du bassin : 1er test : le recul d’une masse fessière par rapport à l’autre (cf. bilan visuel subjectif de profil). C’est un signe d’alerte qui nous impose de vérifier les rotations du bassin. Donc on observe de profil. Attention les sous-vêtements noirs ont tendance à masquer. 2ème test : mesure par rapport à un plan de référence vertical On place un plan vertical devant le sujet en position debout (ex : miroir quadrillée mobile, sujet à l’espalier avec plan vertical en bois). Le plan vertical est cadré par rapport au sujet, c’est-à-dire qu’il est disposé parallèlement aux talons. On mesure la distance horizontale séparant chaque EIAS du plan vertical. L’EIAS la plus avancée aura une distance réduite par rapport au plan vertical (données chiffrées en cm). Théoriquement on pourrait le faire avec les EIPS, cependant la distance est plus courte. Donc à rotation égale, elle sera moins importante pour une mesure avec les EIPS. NB : distance horizontale = distance la plus courte possible. (Pour être bien horizontal, c’est bien de se placer à environ 20cm du sujet, pas trop loin pour éviter les erreurs dues à la distance, pas trop près pour pouvoir tout de même mesurer) 3ème test : prise de mesure sterno-ombilicale ATTENTION : Ce test n’est valable qu’en l’absence de latéropulsion du bassin et/ou du thorax. On positionne le fil à plomb depuis le milieu de la fourchette sternale, en l’absence de latéropulsions associées du bassin et/ou du thorax, 2 possibilités peuvent se présenter : - Il y a alignement du fil à plomb avec le milieu de l’ombilic : on en déduit qu’il y a absence de rotation du bassin. - Le fil à plomb est décalé à droite ou à gauche de l’ombilic : quand il y a rotation du bassin, le fil à plomb passera à droite ou à gauche de l’ombilic. Il se projettera toujours du côté de l’aile iliaque la plus avancée (soit une rotation du côté controlatéral → Rotation avant droite = Rotation gauche du bassin). On mesure en cm la distance horizontale du fil à plomb par rapport au milieu de l’ombilic, cette mesure centimétrique est proportionnelle à la rotation du bassin. Plus il y aura de distance, plus la rotation sera importante. 4ème test : projections des tubercules des moyens fessiers On utilise la ligne reliant les projections des tubercules des moyens fessiers. On évalue cette ligne par rapport à la ligne postérieure des talons (parallèle ou non parallèle). Page 10 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie On mesure l’angle formé entre ces lignes soit en allongeant celles-ci, soit en translatant la ligne postérieure des talons. On peut aussi projeter les tubercules au tapis, puis on mesure la distance de chaque côté entre la projection et le bord postérieur du tapis. 3. Examen statique du rachis Il ne peut se faire qu’en ayant au préalable équilibré le bassin dans le plan frontal au niveau des latéroversions. 3.1. Examen du rachis dans le plan frontal Cet examen se fait en 2 étapes : o Évaluation de l’équilibre du rachis par rapport à une verticale partant par C7. o Mesure des flèches des courbures frontales. 1ère étape : évaluation de l’équilibre du rachis d’une verticale partant de C7 Cette évaluation est importante à effectuer car elle permet de dire si le haut du rachis et le bas du rachis sont alignés sur une même verticale. On vérifie si S2 et C7 sont alignées sur une même verticale (on ne s’occupe pas des courbures frontales). C’est la notion de gite du rachis qui est un élément aggravant de la déformation frontale. Si le rachis est équilibré, le fil à plomb passe par S2. Si le rachis est déséquilibré, le fil à plomb passe à côté de S2, c’est un facteur péjoratif. Péjoratif car la pesanteur va agir verticalement, et va aggraver les déformations, elles ne peuvent qu’augmenter. On mesure la distance entre le fil à plomb et S2 et on précise le côté de la déviation, on l’exprime ainsi : AO = X mm à gauche ou à droite (AO : Axe Occipital) Le cas de gauche ça s’équilibre, le cas de droite ça risque de flamber car la pesanteur accentue l’attitude. 2ème étape : mesure des flèches des courbures frontales Cette mesure se fait en utilisant la ficelle du fil à plomb t entre C7 et S2 Page 11 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Si le rachis est équilibré on gardera le fil à plomb tel qu’il est positionné c’est-à-dire en passant par C7 et S2. Si le rachis est déséquilibré (gite) il ne faudra pas utiliser le fil à plomb en tant que tel mais tendre la ficelle du fil à plomb entre C7 et S2 (plomb coincé avec l’élastique du sous vêtement ou faire un collier avec la ficelle - voir en TP). On identifie la vertèbre sommet de la courbure qui est la vertèbre la plus éloignée du fil à plomb. On mesure la distance fil à plomb / épineuse de la vertèbre sommet (horizontale). On identifie les vertèbres limites de la courbure c’est-à-dire celles dont l’épineuse coïncide avec le fil à plomb. On qualifie la courbure ainsi : courbure frontale de convexité droite ou gauche dont la flèche est de x mm dont la vertèbre sommet est y et les vertèbres limites v1 et v2. On ne parle jamais de concavité mais de convexité. Exemple sur le schéma avec la courbure du haut : courbure frontale de convexité gauche à sommet T6 de limites T2- T12, par une flèche de X mm. 3.2. Examen du rachis dans le plan sagittal Normalement le rachis possède 3 courbures physiologiques : une lordose cervicale, une cyphose dorsale et une lordose lombaire. Cet examen va étudier ces courbures sagittales. On utilise la technique du premier point de contact : vertèbre la plus postérieure du rachis On se place derrière le sujet : o On avance le fil à plomb en regard des processus épineux, o On détermine le premier point de contact du fil à plomb avec le dos du sujet, on note l’épineuse correspondante, normalement T6. Ce premier point de contact nous déjà des informations sur la posture du sujet : 1er point de contact en T9 – le sujet est en hypercyphose. 1er point de contact en T3 - le sujet est en hypocyphose (dos plat). 1er point de contact en S2 – le sujet est déjeté en avant. Tout en tenant le fil à plomb affleurant au 1er point de contact : On note et on qualifie les vertèbres cervicales et lombaires les plus éloignées du fil à plomb qui seront les vertèbres sommets. On mesure les flèches cervicales et lombaires qui sont normalement de 25 à 30 mm (mesure distance entre le plan et C3/L3 en théorie) Astuce : Prendre un plan de référence vertical qu’on place à une vingtaine de cm de T6 Page 12 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Mesurer l’écart de la vertèbre identifié comme 1er point de contact Mesurer les flèches en déduisant la différentielle de la distance du premier point de contact. Exemple : T6 est à 10 cm du miroir, et L3 à 15 cm. On a donc une lordose lombaire de 5 cm. 3.3. Examen du rachis dans le plan horizontal Il s’agit de la mise en évidence et de la mesure des gibbosités thoraciques et des voussures lombaires présentes dans les scolioses. Scoliose : déformation dans les 3 plans de l’espace différent d’une attitude scoliotique Lorsqu’on a des rotations vertébrales au niveau thoracique, ma vertèbre va tourner elle va entrainer les cotes et va entrainer un recul de l’arc costal en arrière du côté de la rotation. On va observer cela par un test de gibbosité. La gibbosité (bosse thoracique) correspond à la saillie postérieure d’un hémi thorax, consécutive à la rotation des vertèbres thoraciques. Ce sont les côtes qui tournent. La voussure (bosse lombaire) correspond à la saillie postérieure des muscles paravertébraux consécutive à la rotation des vertèbres lombaires. Elle est moins visuelle que la gibbosité. L’examen se fait de la façon suivante : D’abord équilibrer le bassin dans le plan frontal, faire pencher le sujet en avant, mains jointes en avant. Pour l’examen des voussures lombaires on fera accentuer la flexion du sujet. → On doit vérifier que les 2 genoux sont en extensions. → On doit observer à joue frisant l’apparition des gibbosités et des voussures. o Noter le point le plus haut de la gibbosité o Marquer et identifier l’épineuse en regard du point le plus haut de la gibbosité o Mesurer la distance point le plus haut de la gibbosité / épineuse o Reporter cette distance de l’autre côté (sur l’autre hémithorax) et noter ce point (symétrique) o Mesurer la différence de hauteur entre le point le plus haut de la gibbosité et le point symétrique sur l’autre hémi thorax en utilisant un niveau à bulle et une règle (mesure profondeur du creux) o Faire de la même façon pour une voussure avec plus de flexion. Ex : On parlera de gibbosité en T4 de X mm. Les voussures sont plus compliquées à voir, due à l’amplitude en rotation au niveau lombaire (très faible). 6 Bilans complémentaires Page 13 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Appréciation de la réductibilité des déformations (réductible ou pas ?) Il s’agit d’un examen complémentaire qui consiste à placer le sujet en décubitus ventral par exemple ou en position assise et d’apprécier la réductibilité des déformations dû à la position ou à l’absence de pesanteur. On place le sujet en auto-grandissement actif et on apprécie la réductibilité des déformations, notamment dans le plan sagittal. Examen du thorax Les déformations du thorax que l’on peut trouver sont : - Le thorax en carène où le sternum se profile comme l’avant d’un bateau, devient plus saillant. - Le thorax en entonnoir où le sternum est rentré vers l’intérieur. Les muscles qui sont derrières le sternum qui sont trop fort ou alors une pathologie du rachis qui peuvent entrainer une déformation du thorax. 7 Bilan dynamique du thorax La mobilité du rachis sera évaluée dans les 3 plans de l’espace. Le bilan quantitatif sera TOUJOURS précédé du bilan qualitatif. Lors du bilan qualitatif le mouvement dans chaque plan sera apprécié dans sa globalité afin d’identifier : Les zones souples, Les zones raides (pas de mouvements), Les charnières. Zones souples → courbures harmonieuse, raides → c’est plat, courbure n’est pas harmonieuse (on peut y poser un stylo) et les charnières → délimite zone raide, il y a une cassure, on a plus (+) de mouvement autour de cette vertèbre. Lors du bilan quantitatif, il faudra rechercher et/ou annuler les compensations que le sujet aura développées. Bilan dynamique de la flexion du rachis La compensation qui sera à contrôler dans certains tests est le recul fessier mettant en évidence une rétropulsion du bassin (mouvement épuisé au niveau du rachis). 1er test : La distance doigts-sol La position de référence est debout standard court, les pieds à l’écart du bassin. Le sujet a les mains jointes et se fléchit vers l’avant vertèbre par vertèbre en commençant par le rachis cervical. On se place derrière le sujet pour contrôler le bassin (= éviter les rétropulsions) et on demandera au sujet d’arrêter sa flexion lorsque le bassin bougera en rétropulsion. Page 14 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie On mesure la distance verticale doigt/sol (soit en utilisant le fil à plomb, soit en prenant la distance la plus courte qui est la verticale) en prenant le bout du majeur en tenant bien le mètre ruban vertical dans les 2 plans. Remarque : on arrête le bassin quand il part en rétropulsion pour ne pas faire intervenir l’hypo extensibilité des ischio jambiers. Absence de norme. 2ème test : la mesure angulaire La position de référence est debout, les pieds à écart du bassin, le sujet a les mains jointes, se fléchit vertèbre par vertèbre en commençant par le rachis cervical. On se place derrière le sujet pour contrôler le bassin. On demandera au sujet d’arrêter sa flexion dès que le bassin bougera en rétropulsion (recul fessier). On positionnera un bâton sur l’axe milieu du bord supérieur du grand trochanter / milieu du bord externe de l’acromion. On croise le bâton avec une verticale (fil à plomb) et on mesure l’angle obtenu = angle de flexion du rachis dans son ensemble. On va utiliser un goniomètre que l’on mettra contre le bâton. Absence de norme. 3ème test : le Schober lombaire La position de référence est debout, pieds à écart standard. A l’aide du mètre ruban on trace au-dessus de S1, 2 repères cutanées distants de 10 cm (à 10cm pour le 1er et 20 cm pour le 2e). La première distance (basse) évaluera la mobilité en flexion du rachis lombaire bas. La deuxième distance (haute) évaluera la mobilité en flexion du rachis lombaire haut. Le sujet a les mains jointes et se fléchit en avant vertèbre par vertèbre en commençant par le rachis cervical. On ne contrôle pas le recul fessier car tous les points sont au niveau rachidien, au-dessus du bassin, donc on n’a pas besoin de contrôler. On mesure l’allongement des 2 distances avec le mètre ruban. Les normes du Schober lombaire sont les suivantes : Lombaire bas : + 5 cm Lombaire haut : + 4 cm Remarque : On évalue finalement l’élasticité cutanée qui est proportionnelle à la mobilité du rachis, c’est la limite de ce test. 4ème test : le Schober étagé Page 15 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Il s’agit du même test que le Schober lombaire avec 3 points supplémentaires marqués au-dessus des 2 précédents (10cm chacun plus haut aussi). Ces 3 points supplémentaires délimitent 3 espaces explorant de bas en haut les mobilités : - Du rachis thoracique bas - Du rachis thoracique moyen - Du rachis thoracique haut Avec le mètre ruban, les normes du Schober étagé sont les suivantes : Lombaire bas : + 5 cm Lombaire haut : + 4 cm Thoracique bas : + 3 cm Thoracique moyen : + 2 cm Thoracique haut : + 1 cm L ’essentiel de notre flexion du rachis est effectuée au niveau lombaire et notamment au niveau lombaire bas. Plus on monte au niveau du rachis, moins le mouvement de flexion est important. Réponses à une question : Quand est-ce que l’on doit adapter le test de Schober ? Quand on voit que l’on n’observe pas tous les niveaux (sujet nain ou trop grand), on doit s’adapter, et dans ce cas-là nous n’aurons plus de normes. L’important reste que plus on monte plus l’amplitude diminue. Le bilan dynamique de l’extension du rachis Plusieurs tests peuvent être effectués : - La mesure centimétrique - La mesure angulaire - Le Schobert inversé. La position de référence sera debout à l’écart standard. La compensation à contrôler sera l'antépulsion du bassin. 1er test : la mesure centimétrique La position de référence est debout en écart standard court, bassin plaqué en avant contre un plan de référence vertical afin d’éviter l’antépulsion. Le MK maintient le bassin du sujet contre le plan avec son genou (pied sur le tabouret et maintient le bassin contre le plan avec une force qui va vers le mur) Le sujet effectue une extension du rachis. Il peut se tenir à l’espalier pour des raisons de confort et de sécurité. Avec le mètre ruban on mesure la distance horizontale fourchette sternale / plan vertical. Absence de norme. Remarque : attention à la position des pieds par rapport au plan vertical. Lors de ces tests, il faudra toujours mettre les talons à la même distance que le plan vertical. Page 16 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Il faut également faire attention à l’antépulsion du bassin qui entraine une extension du rachis lombaire (dans le cas où l’on est face à un espalier, le sujet se pose contre l’espalier puis va faire l’extension. Il ne va pas volontairement chercher l’espalier en antepulsant son bassin) 2ème test : la mesure angulaire La position de référence est debout, à écart standard court, bassin plaqué contre un plan de référence afin d’éviter l’antépulsion du bassin. Le MK maintient le bassin du sujet contre le plan de référence avec son genou. Le sujet effectue une extension du rachis. On positionne un bâton sur l’axe milieu du bord supérieur du grand trochanter / milieu du bord latéral de l’acromion et on croise une verticale (avec le fil à plomb) et on mesure l’angle obtenu. On le mesure avec le goniomètre pour plus de facilité. Absence de norme. 3ème test : le Schober inversé La position de référence est debout à écart standard court, bassin plaqué contre le plan de référence. A l’aide du mètre ruban on trace à partir de S1 des repères tous les 10 cm. Le sujet effectue une extension du rachis. Avec le mètre ruban on mesure la diminution de longueur des différents segments. Absence de norme. Remarque : il ne faut pas oublier le qualitatif, le test qualitatif d’extension du rachis. Bilan dynamique des inclinaisons latérales du rachis Deux tests peuvent être effectués : - La mesure centimétrique - La mesure angulaire La position de référence est debout en écart standard long (pour rappel elle correspond à l’écartement d’un segment jambier entre les appuis). Les compensations qui seront à contrôler seront les latéropulsions et les latéroversions du bassin. (L’écart standard long minimise, limite ces compensations mais ne les annule pas). 1er test : La mesure centimétrique La position de référence est debout en écart standard long. Le sujet s’incline latéralement en faisant glisser sa main le long de sa cuisse et de sa jambe. On contrôle qu’il n’y est pas de mouvement du bassin, donc aucune compensation, et on arrête le mouvement lorsque le bassin bouge. A l’aide du mètre ruban, on mesure la distance majeur-sol par un axe passant par la malléole latérale (ce n’est pas une distance verticale). Il n’y a pas de norme mais on peut comparer l’inclinaison droite et l’inclinaison gauche. Page 17 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Cette mesure ne prend pas en compte les éventuelles tricheries / dysmobilités du patient au niveau de l’épaule. Le dessin en noir et blanc n’est pas représentatif car le bras du sujet doit être accolé à sa jambe, en effet la main doit glisser le long de la cuisse et de la jambe. 2ème test : La mesure angulaire La position de référence est debout en écart standard long. Le sujet s’incline latéralement en faisant glisser sa main le long de sa cuisse et de sa jambe. On contrôle qu’il n’y est pas de mouvement du bassin (aucune compensation au niveau du bassin) et on n’arrête le mouvement dès lors que le bassin bouge. On matérialise l’axe C7-S1 avec un bâton et on croise une verticale (fil à 3 plomb) en fin de mouvement et on mesure l’angle obtenu (goniomètre avec trombone aussi). Il n’y a pas de norme mais on peut comparer les angulations (des latéropulsions) droites et gauches. Bien que l’écart standard long limite les compensations, il ne les annule pas. Le rôle du MK est donc de contrôler les mouvements du bassin. À aucun moment nous avons un test qui nous dit quand et où ça bouge. Le bilan qualitatif nous renseignera sur les zones raide s et charnières. (utiliser un stylo : le positionner en regard des processus épineux. Zone souple : le stylo fait un tampon buvard, il n’appuie pas sur tous les PE. Si nous sommes sur une charnière le stylo on peut faire avec le stylo une balançoire. Cette mesure est plus difficile à faire mais elle permet d’enlever les éventuelles tricheries du sujet. Ces 2 mesures doivent être corrélées au bilan qualitatif fait précédemment (courbure harmonieuse de la colonne ou non Bilan dynamique des rotations du rachis Ne pas confondre le bilan statique du rachis dans le plan horizontal pendant lequel on analyse la rotation vertébrale de manière statique (= posture) grâce au test des gibbosités thoraciques et des voussures lombaires ni l’examen statique des rotations du rachis avec le bilan dynamique des rotations du rachis (durant ce dernier on observe et on mesure un sujet qui effectue une rotation). Deux tests peuvent être effectués : - La mesure centimétrique - La mesure angulaire La position de référence est l’assise à califourchon afin d’éviter les rotations du bassin. Dans le cas où il y a des mouvements du bassin de type antépulsion (rotation) seraient tout de même présentes (malgré la position assis à califourchon), un plan vertical pourra être positionné devant les genoux du sujet. Les compensations à contrôler sont les rotations du bassin et les mouvements associés du rachis. Exemple : lorsque l’on fait une rotation, on peut l’associer à une flexion. Autre exemple, lors d’une rotation gauche, le patient peut faire une flexion/extension, une latéroversion, une latéropulsion du thorax. Toutes ces compensations seront à recherchées. Page 18 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 1er test : La mesure centimétrique Le sujet est assis à califourchon. Il maintient un bâton sur ses épaules pour solidariser les 2 ceintures scapulaires. Ici, le fait d’avoir les genoux contre un mur est une butée qui évite une compensation de rotation de bassin par une avancée de cuisse. On va prendre 4 points : milieu bord latéral de l’acromion gauche et droit, EIPS gauche et droite. On mesure au départ avec un mètre ruban les distances EIPS-milieu du bord externe de l’acromion controlatéral. Le sujet réalise sa rotation. Le MK contrôle les mouvements du bassin. En fin de mouvement, on mesure de nouveau les distances EIPS-milieu du bord externe de l’acromion controlatéral. Exemple : évaluation centimétrique d’une rotation gauche On mesure au départ la distance EIPS droite – milieu du bord externe de l’acromion gauche. Le sujet réalise sa rotation gauche. On mesure en fin de mouvement la distance EIPS droite – milieu du bord externe de l’acromion gauche. On mesure la distance qui diminue car il y a plus de source d’erreur si l’on prend la distance qui augmente. « L’amplitude » de rotation est égale à la mesure de départ moins la mesure à la fin du mouvement. Cette diminution de longueur donnée en cm est en corrélation avec « l’amplitude » de rotation. Il n’y a pas de norme mais on peut comparer droite et gauche. Le bâton sert au sujet à mieux comprendre le test mais aussi à limiter les compensations au niveau des ceintures scapulaires. Le bâton permet d’éviter les tricheries car avec celui-ci les épaules restent sur la même ligne, elles sont solidarisées (exemple de tricherie : en effectuant sa rotation, pour aller plus loin le patient peut avoir tendance à reculer son épaule). On prend toujours la distance en diminution 2ème test : La mesure angulaire La maîtrise des compensations est identique au test précédent et la position de départ est identique. Le sujet maintient un bâton sur ses épaules (dans ce test aussi le bâton va être utile). On abaisse au sol 2 verticales (à l’aide du fil à plomb) du bâton prises sur 2 points de part et d’autre du sujet. On tracera plus tard au sol la position de départ, c'est-à-dire la ligne reliant ces 2 points. Le sujet réalise les rotations (exemple : d’abord la rotation droite puis la rotation gauche) en évitant des mouvements associés (flexion, extension, inclinaison latérale). Page 19 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie On projette verticalement à la fin de chaque mouvement 2 points du bâton de part et d’autre du sujet (au total : 6 points). Le sujet quitte la position, on enlève le tabouret et on trace les 2 droites représentant les rotations (on relie les points correspondants à la position de départ entre eux, les deux points correspondants à la rotation droite entre eux et les deux points correspondants à la rotation gauche entre eux). L’intersection de ses droites avec la position de départ détermine les angles de rotation (mesurés avec le goniomètre). Sur le schéma ci-contre : α = angle de rotation droite ψ = angle de rotation gauche Dans l’idéal, l’intersection de ses droites doit être commune (en pratique un petit décalage est autorisé) Si ce n’est pas le cas, cela veut dire que le sujet a changé de centre de rotation et qu’il a effectué, lors des mouvements de rotation, des mouvements associés qui ont fait dévier le centre de rotation. Or, ces mouvements associés, c’est à nous de les voir lors du bilan qualitatif. Lors de ce bilan qualitatif, notre sujet réalise des rotations à droites et gauches et notre rôle est de rechercher s’il ajoute des mouvements associés. Exemple : si notre sujet effectue une pulsion gauche de son rachis lors du mouvement de rotation droite nous sommes autorisés à mettre une pression sur son bâton à droite pour le réajuster dans ses latéropulsions. Ainsi, tous les tests quantitatifs devront être précédés d’une analyse qualitative (Comment ? ex : comment se tourne mon sujet ?) Il n’y a pas de norme mais on peut comparer droite et gauche. Synthèse des bilans statiques (non fait mais laisser pour la compréhension) Remarque : * Dans le cas du statique plan frontal, la norme est donc 0 (= absence de courbures). Page 20 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie * Dans le cas du plan statique horizontal, nous pouvons faire face à un problème, chez certains sujets, pour effectuer notre mesure. En effet, l’épineuse correspondante est plus haute que le point le plus haut de la gibbosité, notre niveau bulle va être plus bas que l’épineuse. Solution : La prise de mesure commence de la même manière : o Noter le point le plus haut de la gibbosité o Marquer et identifier l’épineuse en regard du point le plus haut de la gibbosité o Mesurer la distance point le plus haut de la gibbosité / épineuse o Reporter cette distance de l’autre côté (sur l’autre hémithorax) et noter ce point Puis, la technique consiste à poser le niveau à bulle sur l’épineuse correspondante (qui est donc plus haute que le point le plus haut de la gibbosité) et de mesure la distance entre le niveau à bulle et ce point le plus haut de la gibbosité. Cette distance sera symétrique. = épineuse correspondante (plus haute que la gibbosité) = distance entre le niveau à bulle et ce point le plus haut de la gibbosité 8 Examen de l’extensibilité Différents muscles, par leur hypoextensibilité, peuvent entraîner des répercussions sur les ceintures scapulaires et pelviennes qui à leur tour vont se répercuter sur le rachis. Tous les tests se feront en passif. 8.1 Examen de l’extensibilité des ischios jambiers Deux tests sont possibles. 1er test : flexion de hanche, genou en extension Le sujet est en décubitus dorsal, le MK mobilise en passif le membre inférieur en effectuant une flexion de hanche genou en extension. En l’absence de problème articulaire, si la rétroversion du bassin apparaît en-dessous de 70° de flexion, on parlera d’hypoextensibilité des ischios jambiers. Note : on ne bloque pas le bassin à la différence du bilan articulaire de flexion de hanche 2ème test : l’angle poplité Le sujet est en décubitus dorsal, le MK positionne la hanche « à tester » (on ne teste pas la hanche mais c’est pour dire le côté sur lequel on travaille) en flexion à 90°. A partir de la position genou en flexion à 90°, le MK mobilise passivement le segment jambier vers la verticale (l’extension). Page 21 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie En l’absence de problème articulaire, en-dessous d’une amplitude possible de 45° on parlera d’hypoextensibilité des ischios jambiers. Lors du bilan qualitatif, ce qui peut nous faire dire qu’il y a une hypoextensibilité des ischios-jambiers sont : - Présence de flexum de genou - Anté/rétro version du bassin - Hypo/hyperlordose du rachis Pour ce qui est de l’hyperextensibilité, lors de l’analyse de départ un recurvatum sera observé. 8.2 Examen de l’extensibilité du Tenseur du Fascia Lata Le sujet est en décubitus ventral, le MK empaume le membre inférieur du sujet genou en extension. Il empaume la cuisse d’une main et contrôle le bassin du sujet de l’autre. Le MK effectue passivement d’abord une extension de hanche, puis une adduction de hanche. Les résultats sont les suivants : - Extension et adduction possibles = absence d’hypoextensibilité du TFL - Extension possible mais adduction impossible = hypoextensibilité modérée du TFL - Extension possible mais associée à une abduction = hypoextensibilité sévère du TFL 8.3 Examen de l’extensibilité des fléchisseurs de hanche Les fléchisseurs de hanche sont particulièrement importants car ils sont antéverseurs. Lorsque nous aurons un patient antéversé, nous aurons à déterminer si c’est l’ilio-psoas ou le droit fémoral qui cause l’antéversion. Ainsi, devant un flexum de hanche, la difficulté pour le MK est de différencier la part de l’hypoextensibilité de l’ilio psoas et du droit fémoral. Le diagnostic différentiel d’hypoextensibilité se fera en ciblant le droit fémoral qui est un muscle polyarticulaire. Si le droit fémoral n’est pas hypoextensible, on pourra alors affirmer que le problème vient de l’ilio psoas. Ainsi, toutes nos manoeuvres vont être centrées sur le droit fémoral. Le MK pourra utiliser les actions au niveau de la hanche et du genou. Le sujet est en décubitus dorsal en bout de table une jambe pendante et maintient contre lui sa cuisse controlatérale. Le MI « à étudier » est en dehors de la table, la hanche est en flexum, le segment jambier dans une position entre flexion et extension. Le MK peut effectuer passivement différentes manœuvres : 1ère manœuvre : L’extension de hanche (essai de diminution du flexum de hanche) 2 possibilités : - Le genou s’étend = l’hypoextensibilité vient du droit fémoral - Le genou ne modifie pas son angulation = l’hypoextensibilité ne vient pas du droit fémoral, mais de l’ilio- psoas 2ème manœuvre : Flexion du genou (passive) Page 22 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 2 possibilités : - La hanche se fléchie : l’hypoextensibilité vient du droit fémoral - La hanche ne modifie pas son angulation = l’hypoextensibilité ne vient pas du droit fémoral, mais de l’ilio psoas 3ème manœuvre : Extension du genou 2 possibilités : - La hanche s’étend (diminue sa flexion) : l’hypoextensibilité vient du droit fémoral - La hanche ne modifie pas son angulation = l’hypoextensibilité ne vient pas du droit fémoral, mais de l’ilio psoas Ce test est plus difficile à faire Résume sous forme schématique : 8.4 Examen de l’extensibilité du petit pectoral Le sujet est en décubitus dorsal, on le positionne jambe crochet s’il compense trop en extension de rachis. Le sujet amène ses membres supérieurs en flexion d’épaule maximale/antépulsion des bras, coude en extension. Normalement les mains doivent toucher le plan de la table ou le sol. Si ce n’est pas le cas, il y a hypoextensibilité du petit pectoral et le MK mesure pour chaque bras, la distance verticale entre la styloïde ulnaire et le plan. 8.5 Examen de l’extensibilité du grand pectoral Le sujet est en décubitus dorsal, bras en chandelier (= en rotation externe). Normalement les coudes et les mains bras/ avant – bras/ poignet (cette année, dit les 3) doivent toucher le plan de la table ou du sol. Si ce n’est pas le cas, il y a hypoextensibilité du grand pectoral, et le MK mesure pour chaque bras la distance verticale entre la styloïde ulnaire et le plan. Concrètement, défaut de rotation latérale. /!\ Concernant l’évaluation pratique en rééducation vertébrale, M. Forner a insisté sur le fait que nos points seront vérifiés par l’évaluateur afin d’éviter, comme lors d’années précédentes, des élèves disent avoir trouvé un bassin vrillé pour ne pas avoir à rééquilibrer. Page 23 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 8.6 Synthèse des bilans dynamiques (non fait mais laisser pour la compréhension) Page 24 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 25 UE6 – Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Page 26 sur 26