Relation de soin, distance professionnelle PDF

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This document discusses the relationship between care providers and patients, touching on professionalism and communication in healthcare as well as broader anthropological perspectives on the concept of the body.

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Relation de soin, distance professionnelle, relation empathique et communication professionnelle…… Mme ROUYRE 2024 Le Corps et la douleur ❖ Parler du Corps, c’est avant tout parler de la personne. ❖ Le corps est une composante de la personne, les représentations du co...

Relation de soin, distance professionnelle, relation empathique et communication professionnelle…… Mme ROUYRE 2024 Le Corps et la douleur ❖ Parler du Corps, c’est avant tout parler de la personne. ❖ Le corps est une composante de la personne, les représentations du corps sont nombreuses et influencées par: La culture Les représentation sociales Les religions Les groupes d’appartenances L’époque……. Le corps dans l’histoire Pour Descartes, 1644, mathématicien, physicien et philosophe: Séparation du corps et de l’âme Le Corps se résume à une machine dont on peut étudier les rouages ⇒ Cette distinction permet les dissections de cadavre et les progrès de la médecine. Platon, philosophe, vers 380 av. JC évoquait déjà cette distinction. ★ Avec l’avènement des religions, le corps revêt à la fois un caractère sacré, divin mais aussi inspirateur du mal, par la tentation de la chair. ★ Le ♥ comme symbole de l’amour ≠ ★ du cœur symbole de la vie Pour MERLEAU-PONTY, philosophe,(1945,Phénoménologie de la perception) Distinction entre le corps propre et le corps en idée. ❖ Corps propre : sensible et sentant, objet et sujet, physique et psychique ❖ Corps en idées : cadres fournis par la culture et la société Moyens d’organisation de nos perceptions Pressions culturels qui guident les conduites, les choix esthétiques, gestuels, techniques ou symboliques. Pour FIRTH, ethnologue, 1973 4 sortes de symbolisme autour du corps: Corps comme moyen de communication; gestuelle, ornement, tatouage, tenue vestimentaire….. Corps comme miroir de la société: je fais comme donc je suis comme…. Corps comme ensemble de personne: faire corps contre, le corps des pompiers…… Corps comme religion: le corps du Christ, restes de souvenir, vestiges d’une être cher > retentissement affectif Corps comme miroir du monde??? Homme de Vitruve, Léonard de Vinci, 1490: Corps aux proportions mathématiques Symbole de l’humanisme et considéré comme le centre de l’Univers ⇒ Toutes les cultures s’accordent autour de l’idée commune que la personne ne peut pas être identifiée uniquement à son corps physique. L'anthropologie et le corps L’anthropologie ❖ Etude de l’être humain sous tous ces aspects. Biologique et socio-culturel Croisement de la philosophie, des sciences de la nature et des sciences sociales. Approche complémentaire de la sociologie ne permettant pas à elle seule d’explication certaines choses ❖ Pour D, LEBRETON, anthropologue, 2008: Sans le corps qui lui donne un visage, l’homme n’existerait pas C’est à travers le corps que nous ressentons le monde. « je sens donc je suis » Rien n’est naturel au corps tout est culturel Usages sociaux du corps Techniques du corps: apprentissages, gestuelles codifiées, coutumes Gestuelle d’interaction : constructions sociales, droits interdits Socialité infra-corporelle: Douleur et conceptions apprises, différences socio-culturelles…ex: syndrome méditerranéen Expression des sentiments : le corps rougit, le pouls s’accélère, symbole de l’affect Anthropologie et Maladie ❖ Permet d’étudier les Fluctuations entre le normal et le pathologique en fonction des cultures, des époques et de la cohésion des groupes. ❖ Certaines pathologies reconnues par la (bio)médecine ne sont pas considérées comme une maladie dans certains groupes. Chaque culture a un système de soin qui lui est propre! Perception du corps différente! Ex. des proverbes: « se faire de la bile » = Maladie du foie « se faire du mauvais sang » = Maladie du sang « avoir les boules » = angine, cancer ❖ Nouvelles pathologies avec les époques: 🡺 Ménopause = étape naturelle ou dérèglement hormonal 🡺 Burn Out = Excès de travail ou fatigue normal consécutive à une activité ❖ Certains groupes valorisation du travail et de la performance ❖ D’autres groupes, valorisation du quotidien et de l’engagement familial ❖ Société occidentale: Maladie perçue comme quelque chose en plus, en trop dans le corps (Virus, Tumeurs….) Individu attend qu’« on » lui enlève quelque chose Chirurgie, traitement médicaux…. ❖ En Orient: Maladie perçue comme un manque ( d’énergie, de spiritualité, dévotion….) La guérison doit être individuelle, l’individu doit aller a la recherche de quelque chose, chaman, nettoyage énergétique, purification….. Des représentations ancrées ❖ Un patient va chez son généraliste pour un mal de dos. ⚫ Si il est maçon, c’est normal, dû à la rudesse du travail. ceinture de force, si cela persiste……. séances de kiné, voire injection ⚫ si il est cadre, c’est pas de chance Radio Examen sanguin ⚫ Si il est chef d’entreprise, c’est normal, c’est le stress. Anxiolytiques si cela persiste……. radio de contrôle Pour l’ouvrier: C’est certainement dû à la mauvaise hygiène de vie liée à sa catégorie sociale. Mal bouffe, tabac, produits chimiques Pour le cadre: Recherche de sens ????? Pour le chef d’entreprise: Stress, conflits, pression ❖ Si jamais, il s’agit d’une métastase dans les 3 cas, le diagnostic ne se fera pas aussi rapidement pour les uns que pour les autres. ❖ Les même patients dans d’autres pays, autres représentations, différents problèmes. ❖ En fonction, des différentes représentations, on constate l’émergence de nouveaux métiers en tout genre, plus ou moins utiles et plus ou moins sérieux. …. PathE, …..logue L’anthropologie souligne l’existence de constantes dans toutes les cultures (maladie, naissance, mort). 🡺 Idée qu’il n’est jamais question uniquement que de la biologie ou que de l’individu!!!! La douleur Définition Internationale L’Association Internationale de l’Etude de la Douleur ( I.A.S.P.) définit la douleur comme une sensation et une expérience émotionnelle désagréable en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ses termes. 3 grands types de douleurs Aiguë: atteinte tissulaire brutale (trauma, lésion, distension….)souvent associée à des manifestations neurovégétatives ( tachycardie, sueurs, tension) et à une anxiété. 🡺Signal d’alarme dont la finalité est d’informer l’organisme d’un danger. Procédurale: Induite par des soins. 🡺Nécessité d’identification des soins potentiellement douloureux et mise en place de protocoles préventifs Chronique: Syndrome multidimensionnel. Chronique si présente plusieurs des caractères suivant: ⇒Persistance ou récurrence évaluée depuis plus de 3 mois. ⇒Détérioration significative et progressive des capacités fonctionnelles et relationnelles du patient dans ses activités de la vie journalière. Douleur Chronique 🡺 maladie en tant que telle, peut importe son origine 🡺facteurs de renforcement qui l’entretiennent, manifestations psychopathologiques, recours excessif aux médicaments, difficultés à s’adapter à la situation. En Psychosomatique (Qui concerne les troubles physiques liés à des causes psychiques) La souffrance est dichotomisée: Physique ////ou//// Psychique Réelle /////ou///// Imaginaire Le patient est au centre de: son mal être /////ou//// son mieux être 🡺Culpabilité ///// ou///// valorisation confiance en soi De la Douleur à la Souffrance « J’ai mal » « Je me sens mal » Douleur et Religion ❖ Confrontation :Progrès de la médecine et religion Péridurale VS « tu enfanteras dans la douleur » (verset de la Génèse) Antalgique VS Chemin de croix, épreuve de foi ❖ Confrontation religions entre elles Combativité, épreuve de Dieu VS Soumission Volonté de Dieu Douleur utile VS douleur inutile ❖ Dogmatisation de la Douleur ou de la souffrance Douleur du Martyr = Témoignage de la foi Usage ritualisé de la douleur (flagellation….) En Occident La douleur à une place sociale IMPORTANTE 🡺 Le corps « soigné » pour communiquer, séduire, démontrer une appartenance à un groupe… 🡺 Corps « soigné » pour éviter la souffrance En Orient Affranchissement de la douleur par la sagesse ou le yoga. Alliance thérapeutique et relation de confiance Modèle Paternaliste Depuis Hippocrate( 4ème Siècle av JC), le malade était en position d'obéissance vis-à-vis du médecin (et plus largement des soignants) ⇒Le seul choix du patient = le choix de son médecin. ★ Confiance aveugle ★ Ordonnance religieusement suivie Bienfaisance paternaliste : celui qui sait et soigne à la responsabilité de se substituer au malade pour faire son bien ⇒ Pacte de confiance Modèle Autonomiste ★ Meilleurs accès à l’information grâce aux nouvelles technologies ★ Le patient joue de plus en plus un rôle actif dans sa prise en charge Loi Kouchner 2002 ⇒Le médecin doit à la personne qu'il examine, qu'il soigne ou qu'il conseille, une information loyale, claire et appropriée sur son état, les investigations et les soins qu'il lui propose. ★ Le médecin n’a plus l’exclusivité de la relation : le patient est face à différent acteurs médicaux, paramédicaux, psychosociaux… ★ Confiance non aveugle ★ Véritable partenariat mettant en relation des soignants et des patients diversement impliqués mais également responsable. ★ Autonomie La vérité ou l’interdit du mensonge: L’information du malade est un droit Mentir à un patient = le mépriser = lui enlever son statut de sujet = en faire un objet. Pour autant toute vérité n’est pas bonne à dire. Le droit à la vérité a pour corollaire le droit de ne pas savoir ou de ne pas tout savoir. C’est-à-dire qu’une vérité craché sans discernement une vérité insupportable peut être une façon de se débarrasser du patient. Qu’est ce qui pousse le soignant à ne pas dire la vérité à son patient ? Les principes de bienfaisance peuvent s’opposer parfois au principe d’autonomie du patient = le soignant suppose que le bien du patient est d’être épargné. Or n’est ce pas la sa propre interprétation du bien du patient qui prédomine ? 2 règles se confrontent : ❖ La règle qui prescrit de ne pas faire subir à autrui la souffrance que l’on ne voudrait pas qu’il nous fasse endurer ❖ La règle qui demande de ne pas dissimuler à autrui une information qui le concerne directement. ⇒ Pris entre ses deux règles, le soignant cède à la compassion et ment (même par omission) ❖ Le soignant peut se trouver en difficulté d’être source d’un traumatisme, montrer que l’espoir mis en lui ou dans la médecine qu’il représente n’est pas fondé. ❖ Le soignant peut s'inquiéter des futurs liens qu’il va falloir maintenir avec ce patient. Le mensonge prive le patient de sa capacité d’initiative sociale : Si il ne sait pas que ses jours sont comptés,son handicap définitif, ses possibilités de rééducation réduites……, le patient est privé de sa liberté d’organiser son départ, sa vie, sa reconversion…….. Le Soignant pris dans une situation de tromperie, ne sera pas spontané et sincère dans les liens établis avec le patient. Les moments de malaise seront fréquents et la relation thérapeutique impactée. L’alliance thérapeutique ne pourra pas exister. Alliance thérapeutique ★ Pacte de soin ★ Acte par lequel deux personnes s’allient et contractent un engagement réciproque. ⇒ Terme issu de la Psychanalyse, Freud, introduit dans le jargon médical dans les années 1950 ★ Un lien (affectif )du patient au thérapeute ★ La compréhension et l’engagement (affectif) du thérapeute pour le patient ★ L’entente entre le patient et le thérapeute sur les tâches spécifiques liées au déroulement du traitement et sur les buts généraux de celui ci ⇒ L’alliance thérapeutique affirme et prend en considération l’autonomie du patient. Personne autonome = capable de délibérer au sujet de ses buts personnels et d’agir sous la direction de cette délibération. Définition de l’autonomie = liberté individuelle d’avoir des préférences singulières, les conditions de réalisation de celle-ci se gèrent par la négociation avec les autres. L’alliance thérapeutique n’a pas pour but premier de faire le bien du patient mais de respecter sa liberté d’être, qui prend lui-même les décisions qui le concernent, sous couvert d’une négociation contractuelle. ❖ Entendre la souffrance et les désirs du patient (sans pour autant se mettre à la place du malade) ❖ Faire naître chez lui un sentiment de confiance à l’égard de son médecin et de l’équipe soignante ❖ Permettre une meilleure coopération de l’équipe soignante entre elle (circulation des informations sur le patients => éviter les examens a répétitions => optimisations des traitements) L’alliance thérapeutique peut naître avant la rencontre physique, dans un autre type de communication (téléphone, la disponibilité pour une prise de RDV, le tout premier bonjour…) Reconnaissance de leurs différence par l’un et l’autre (soignant et patient) Le soignant ne peut pas se mettre à la place de l’autre. La douleur, la souffrance, la maladie constitue le cœur même de l’intimité, ce qui nous distingue fondamentalement les uns des autres. = Je ne peux pas savoir ce que l’autre vit dans sa souffrance, je peux juste tenter de comprendre son sentiment à partir de mon vécu. Lacan: si on se met à la place de l’autre, où pourra-t-il aller pour être chez lui ? » Distance Ne pas souffrir à la place du patient permet de ne pas s’identifier et donc de soigner correctement. La distance: Espace qui sépare deux personnes. Il est préférable de parler de recul. Les stratégies d’adaptation et les mécanismes de défense permettent normalement, consciemment et inconsciemment de se protéger des condition de proximité qui seraient impactante.

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