Psychologie Cognitive Complet PDF 2020-2021

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Université Cheikh Anta Diop

2020

Laina Ngom Dieng

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cognitive psychology social psychology cognition education

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This document is a psychology course, specifically focusing on the topic of social cognition and cognitive aspects of individual behaviour. It covers general concepts and specific objectives for the course, and is tailored towards an undergraduate class.

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25/10/2021 Psychologie cognitive : étude des structures, activités et fonctions qui se rapportent à la connaissance* Psych...

25/10/2021 Psychologie cognitive : étude des structures, activités et fonctions qui se rapportent à la connaissance* Psychologie sociale : étude de l’influence d’autrui sur les pensées, émotions et comportements de l’individu en situation sociale PSYCHOSOCIOLOGIE COGNITIVE Psychologie sociale (psychosociologie) cognitive : étude des processus relatifs à la connaissance de soi, d’autrui et des évènements chez l’individu en situation sociale Socio 361.2 / Licence 3 – Semestre 2 / Année 2020-2021 connaissance socialement située *perception, attention, mémoire, raisonnement, résolution de problème, langage, émotions Laina Ngom Dieng 3 Objectifs spécifiques : Objectif général : OS1 : expliquer le mécanisme sociocognitif d’élaboration de la réalité sociale et ses conséquences sur le Acquérir des connaissances de base dans le champ comportement social de la cognition sociale OS2 : décrire les processus psychosociaux qui interviennent dans la connaissance d’autrui 4 5 1 25/10/2021 Plan du cours Introduction : généralités sur la cognition sociale OS3 : décrire les processus psychosociaux à l’œuvre dans l’explication du comportement d’autrui 1. Construction de la réalité sociale et comportement social 2. Se faire une opinion d’autrui : la formation d’impressions OS4 : décrire les processus psychosociaux impliqués dans la 3. Expliquer le comportement d’autrui : l’attribution causale perception et le jugement d’autrui en contexte intergroupe 4. Percevoir et juger au niveau intergroupe Conclusion 6 7 Recommandations diverses Modalités d’administration avant le cours : relire attentivement le chapitre entamé 100% en présentiel pendant le cours : supports et compléments de cours disponibles sur la écouter attentivement le commentaire de chaque diapositive plateforme après le cours prendre des notes utiles seulement (diapos sur la plateforme !) ne pas hésiter à intervenir (autant que nécessaire !) Modalités d’évaluation après chaque cours : 1 contrôle terminal sur table relire attentivement le contenu abordé QCM avec justification faire des recherches sur les points essentiels (BU, internet) réaliser une fiche de synthèse (à la fin de chaque partie) 8 9 2 25/10/2021 Plan du cours Bibliographie Introduction : généralités sur la cognition sociale Fiske, Susan T., Taylor, Shelley E. (2011). Cognition sociale: Des neurones à la culture. Wavre, Belgique: Mardaga. 1. Construction de la réalité sociale et comportement social Ric, F., Muller, D. (2017). La cognition sociale. Fontaine, 2. Se faire une opinion d’autrui : la formation d’impressions France: Presses universitaires de Grenoble. 3. Expliquer le comportement d’autrui : l’attribution causale Yzerbyt, V., Schadron, G. (1996). Connaître et juger autrui : 4. Percevoir et juger au niveau intergroupe une introduction à la cognition sociale. Grenoble : PUG. Conclusion 10 13 sit. 1 : votre petit frère perd son ballon et se met à pleurer Comment perçoit-on la réalité sociale ? Comment perçoit-on sa sit. 2 : lors d’une dispute, votre adversaire lève le poing en propre personne, les autres personnes, les groupes auxquels on votre direction, de façon soudaine appartient ou non, les évènements et les situations du monde qui nous entoure ? Quel impact cette perception a-t-elle sur nos sit. 3 : de retour à la maison, votre mère s’exclame : « quelle jugements et sur nos comportements ? chaleur, j’ai tellement soif ! » Pour Ric & Muller (2017), la cognition sociale (CS) est le sit. 4 : vous voyez chez vous un inconnu brandir une hache domaine qui étudie : ensanglantée, le jour de la tabaski versus très tard le soir, par les processus par lesquels les gens construisent des une nuit obscure connaissances (croyances, représentations, théories naïves) sit. 5 : deux camarades fumeurs sont ensemble. L’un d’eux sur eux-mêmes, sur autrui et sur le monde social sort une cigarette, la met en bouche, met les mains dans ses mais aussi les conséquences de ces connaissances sur le poches, fouille un moment et les ressort vides comportement social 15 16 3 25/10/2021 De façon plus pratique, la CS renvoie aux processus cognitifs Les recherches en neurosciences cognitives ont mis en qui, dans les interactions sociales quotidiennes, nous évidence les bases cérébrales de la CS : permettent : des zones précises du cerveau sont en lien avec les de reconnaître les émotions et sentiments des autres habiletés sociales indispensables à la vie en groupe de comprendre les intentions, désirs, actions des autres (reconnaissance faciale, coopérativité, attachement, de donner du sens au contexte d’interaction capacité à inférer des intentions, empathie, imitation, etc.) : pour réagir de façon appropriée aux autres et aux c’est le cerveau social événements de l’environnement social des lésions au niveau du cerveau social entraînent la perte Ces processus sont actifs, adaptatifs et foncièrement ou la dégradation de certaines compétences sociales : exp., dépendants du contexte dans lequel ils se déroulent et qu’ils désordre émotionnel et troubles du comportement contribuent à leur tour à modeler personnel et social dans le cas Phinéas Gage 17 18 La CS se développe très tôt et progressivement : à 3 mois, l’enfant préfère déjà les stimuli sociaux aux stimuli inanimés mais ce n’est que vers 5 ans que l’enfant est capable de comprendre les états mentaux des autres par inférence cette capacité à inférer l’état mental d’autrui en se basant sur les expressions émotionnelles, les attitudes, les comportements ou les connaissances supposées de celui-ci se nomme « théorie de l’esprit » (cf. test de Sally et Anne) c’est un prérequis pour des interactions sociales aptes à préserver l’harmonie sociale, donc la survie du groupe 19 20 4 08/11/2021 Plan du cours La réalité est-elle une donnée objective ? Introduction : généralités sur la cognition sociale Quelle ligne est la plus longue ? Concernant les objets de la réalité 1. Construction de la réalité sociale et comportement social physique, une même information 2. Se faire une opinion d’autrui : la formation d’impressions est traitée différemment : par des individus différents, selon les caractéristiques 3. Expliquer le comportement d’autrui : l’attribution causale propres à chacun : aptitudes et limites perceptives, 4. Percevoir et juger au niveau intergroupe personnalité, intelligence, expérience, etc. par un même individu, selon le contexte dans lequel Conclusion l’information est présentée (cf. illusions perceptives) 22 23 Le tout prime sur la partie et lui donne sens Une partie dans un tout est perçue autrement que la même partie dans un autre tout 25 26 08/11/2021 Rôle du contexte dans la perception de la réalité la réalité est perçue différemment en fonction du 1. Construction de la réalité sociale et comportement social contexte (cf. gestaltpsychologie), c’est-à-dire : selon les éléments en coprésence dans l’environnement 1.1. De la réalité à la réalité perçue et selon l’organisation d’ensemble de ces éléments 1.2. Réalité perçue et comportement social de la même façon, la réalité est interprétée différemment en fonction du contexte. Exp. : table + assiettes + verres = table à manger table + cahiers + stylos = bureau 27 28 Comme pour la réalité physique, la réalité sociale n’est pas ces structures cognitives s’interposent entre la réalité telle une donnée objective, perçue de la même façon par tous : qu’elle se présente de l’extérieur et la réalité telle qu’elle est vécue et interprétée de l’intérieur par chaque individu nous percevons notre propre personne, les autres, les évènements et les situations de l’environnement social à ce sont les instruments d’un travail de construction de travers un filtre : les structures cognitives que sont nos la réalité lors duquel les données objectives sont représentations, croyances, catégories, schémas, etc. sélectionnées et altérées elles déterminent la signification donnée par chacun à disponibles en mémoire, et plus ou moins, accessibles la réalité car, à l’issue de ce travail de construction, la et applicables réalité prend sens, un sens particulier pour chacun socialement acquises : à travers l’histoire, l’expérience, les de ce fait, il est plus exact de parler de réalité perçue appartenances sociales des individus et des groupes 29 30 08/11/2021 Quelle importance de s’intéresser à la réalité perçue ? « Lorsque les hommes définissent des situations comme réelles, alors elles sont réelles dans leurs conséquences. » 1. divers phénomènes permettent de constater un écart entre (Thomas, 1928) la réalité et la manière dont elle est perçue Ce théorème de l’école de Sociologie de Chicago insiste sur 2. or, la réponse donnée par chacun aux stimuli physiques et le fait que c’est bien l’interprétation que nous faisons des sociaux est tributaire de sa propre perception plutôt que situations qui guide nos réactions face à ces situations de la réalité A noter que nos interprétations des stimuli sociaux tout L’individu réagit à lui-même, aux autres, aux événements et aux situations du monde social non pas selon ce qu’ils sont, comme nos réactions à ces stimuli sont généralement mais selon ce qu’il croit qu’ils sont : c’est notre perception apprises : quelle connaissance ne serait donc pas sociale ? par conséquent, quel comportement ne serait pas social ? de la réalité qui détermine notre comportement social. 31 32 Les déterminants sociocognitifs du comportement social (Traitement de l’information sociale, d’après Bless & al., 2004 ; repris et adapté de Ric & Muller, 2017) observable stimulus comportement niveau 1. Construction de la réalité sociale et comportement social social social 1.1. De la réalité à la réalité perçue 1.2. Réalité perçue et comportement social cognitif niveau encodage, inférences, perception catégorisation jugements, décisions mémoire, connaissances organisées 33 34 08/11/2021 Perception : Encodage, catégorisation : plutôt qu’un simple phénomène sensoriel, il s’agit d’un c’est l’étape d’interprétation proprement dite du stimulus prétraitement de l’information permettant de reconnaître ce qui est perçu ici, l’individu cherche à donner du sens à ce qu’il perçoit en se basant sur deux choses essentiellement : dans cette reconnaissance, il y a un début d’interprétation les structures cognitives stockées en mémoire et relatives faisant appel à des connaissances socialement apprises aux objets sociaux (connaissances organisées) un certain nombre de biais perceptifs et attentionnels qui les éléments du contexte (personnel et social) influencent la probabilité et/ou la qualité avec laquelle un stimulus est perçu. Exp. : exposition sélective, évitement un certain nombre de biais de mémoire, d’attention et de sélectif, attention sélective, etc. raisonnement peuvent affecter l’activité d’interprétation 35 36 Inférences, décisions, jugements : Contraintes et stratégies de traitement de l’information il s’agit de l’évaluation du stimulus le cerveau a une capacité limitée : le système cognitif humain ne peut pas traiter de façon consciente la totalité des ici, l’individu porte un jugement sur le stimulus perçu selon stimuli sociaux présents dans l’environnement social la façon dont il a interprété ce stimulus ce fonctionnement serait trop coûteux en ressources, plus il doit déterminer la réaction à avoir face au stimulus, en exactement en temps et en énergie mentale fonction de la signification imprimée, et en se basant, là encore, sur ses entités cognitives présentes en mémoire pour faire face à ses limites, le cerveau fonctionne avec deux vitesses (Kahneman, 2011) ou systèmes : un certain nombre de biais de mémoire et de biais de le système 1 : mode superficiel de traitement de l’inform. jugement peuvent interférer avec le processus d’évaluation le système 2 : mode de traitement plus approfondi 37 38 08/11/2021 « Aussi sûrement et rapidement que vous avez vu que ses cheveux étaient noirs, vous avez su qu’elle était en colère. De plus, ce que vous avez vu a des ramifications dans le futur. Vous avez senti que cette femme est sur le point de prononcer quelques mots peu amènes, probablement d’une voix forte et stridente. Une prémonition de ce qu’elle va faire ensuite vous est venue à l’esprit, automatiquement et sans effort. Vous n’aviez pas l’intention d’évaluer son humeur ni d’anticiper ce qu’elle risque de faire, et votre réaction à la photographie ne vous a pas laissé l’impression que vous aviez fait quelque chose de particulier. C’est plutôt comme si ça vous était arrivé malgré vous. C’est un exemple de pensée rapide. » 39 (Kahneman, 2011, trad. R. Clarinard 2016) 40 Système 1 Exemple d’activités automatiques du système 1 Il assure efficacement la survie de l'organisme en traitant en lire les inscriptions à l’arrière des taxis devant nous continu le flux d’informations provenant du monde environnant diriger le regard vers la source d’un bruit soudain ou d’un automatique : non volontaire, non contrôlable, non conscient mouvement furtif intuitif et émotionnel : produit des sensations, impulsions, fermer les yeux face à une source de lumière vive pressentiments, impressions, intentions, etc. rapide : interprète, juge et décide quasi-instantanément repérer l’intention d’un individu à partir de ses attitudes économe en ressources cognitives : utilise des raccourcis compléter l’expression suivante : « quel ……… soldat ! » mentaux (ou heuristiques) qui demandent peu d’effort mental 41 42 15/11/2021 « […] vous venez de faire l’expérience de la pensée lente. Vous êtes d’abord allé chercher dans votre mémoire le programme cognitif de la multiplication que vous avez appris à l’école, puis vous l’avez mis en œuvre. Le fait d’effectuer le calcul lui-même a 17 x 24 représenté une tension. Vous avez ressenti combien il est laborieux de préserver une grande quantité d’informations en mémoire, sans oublier ni où vous en étiez ni où vous alliez, et en vous accrochant au résultat intermédiaire. Ce processus est un travail mental : délibéré, ordonné, qui nécessite un effort – un prototype de la pensée lente. Le calcul ne s’est pas déroulé seulement dans votre esprit ; votre organisme a participé lui aussi. Vos muscles se sont tendus, votre tension artérielle a 43 augmenté, de même que votre rythme cardiaque. » 44 Système 2 Exemple d’activités contrôlées du système 2 Il reste en mode mineur et s’active quand les contraintes de l’environnement ou les motivations personnelles le nécessitent détecter un individu ou objet particulier dans un lot contrôlé : conscient et intentionnel, activé pour atteindre un chercher une mélodie précise dans ses souvenirs d’enfant objectif, résoudre un problème ou faire un choix claquer les mains 3 fois entre 4 séries de quinze pas logique et réfléchi : analyse soigneusement les informations doubler un camion sur une route étroite lent : considère l’ensemble des informations nécessaires et disponibles pour interpréter, juger et décider, étape par étape comprendre le texte à commenter à l’examen coûteux en ressources cognitives : utilise une stratégie de dérouler le code de conduite adapté à une occasion précise raisonnement systématique mentalement très laborieuse 45 46 15/11/2021 Le Système 2 se met en marche lorsque le traitement de quand on est mu par un besoin (physiologique, l’information nécessite plus de concentration que d’ordinaire : psychologique,…) à assouvir. Exp. : étude sur la décision des juges selon le moment de la matinée (Danziger & al., 2011) quand la routine est rompue : la surprise face à un stimulus soudain, inattendu ou rare mobilise l’attention et quand on est motivé par un but à atteindre : la nécessite de chercher une explication en faisant appel aux focalisation sur un objectif peut mobiliser l’énergie mentale connaissances en mémoire. Exp. : un individu nu dans la rue au point d’entraver l’activité routinière de perception. Exp. : en cas de difficulté ou de menace : le mode pilotage le gorille invisible (cécité attentionnelle ; Simons & Chabris, 1999) automatique est suspendu au profit du mode contrôle pour surveiller et adapter son comportement social : jusqu’au franchissement de la zone de turbulence (retour à contrôle de soi constant la normale). Exp. : doubler sur une route étroite Exp. : s’empêcher de roter en public, se retenir de rendre une gifle à un ascendant,… 47 48 15/11/2021 Plan du cours les occasions ne manquent pas auxquelles on est amené à interagir avec des personnes que l’on ne connaît pas du Introduction : généralités sur la cognition sociale tout (dans la rue, les transports, les commerces et services, les lieux de formation, au travail, en voyage, etc.) 1. Construction de la réalité sociale et comportement social face à un inconnu, on se pose tous et naturellement les 2. Se faire une opinion d’autrui : la formation d’impressions mêmes questions : qui est cette personne ? comment est- elle ? quelles sont ses intentions et capacités envers moi ? 3. Expliquer le comportement d’autrui : l’attribution causale comment cela va-t-il se passer entre nous ? etc. 4. Percevoir et juger au niveau intergroupe le plus souvent, sans s’en rendre compte, on fournit des Conclusion réponses immédiates à ces questions pourtant complexes 49 50 se faire une opinion d’autrui est indispensable pour savoir comment interagir avec lui : c’est un processus adaptatif définition : « processus qui consiste à caractériser une 2. Se faire une opinion d’autrui : la formation d’impressions personne donnée en organisant plusieurs traits particuliers la concernant en un ensemble cohérent » 2.1. Effets de centralité et de primauté (Fischer, 2020) 2.2. L’inférence spontanée de traits fonction : rendre autrui prévisible (donc mieux gérable !) 2.3. Le biais de confirmation 2.4. Le biais de négativité les études pionnières dans ce domaine sont réalisées par Asch dans le cadre de ses travaux sur la formation d’impressions 51 52 15/11/2021 Expériences de Asch (1946) sur la formation d’impressions résultat : les participants de la condition 1 (liste avec ‘chaleureux’) ont une impression plus positive de l’individu question : comment en vient-on à se faire une impression décrit que ceux de la condition 2 (liste avec ‘froid’) sur un inconnu avec qui on est amené à interagir ? matériel : généreux futé heureux bon vivant fiable liste de 7 traits censés décrire un individu (2 cond. expé.) Cond. 1 91% 65% 90% 94% 94% cond. 1 : intelligent, habile, travailleur, chaleureux, déterminé, pratique, prudent Cond. 2 8% 25% 34% 17% 99% cond. 2 : intelligent, habile, travailleur, froid, déterminé, pratique, prudent 18 paires de traits opposés : généreux-égoïste, coléreux-doux, etc. conclusion : un seul trait peut changer l’impression globale tâche : le participant doit choisir dans chaque paire le trait de façon notable. On parle d’effet de centralité, les traits qui correspond le mieux à l’impression qu’il a de cet individu centraux étant ceux liés à la chaleur et à la compétence 53 54 Asch reprend l’étude avec les traits ‘poli’ (cond. 1) et Dans une autre étude, on a une liste de 6 traits avec 2 cond. : ‘insensible’ (cond. 2), tout le reste étant inchangé cond. 1 : intelligent, travailleur, impulsif, critique, entêté, envieux résultat : la différence est moins marquée entre les conditions cond. 2 : envieux, entêté, critique, impulsif, travailleur, intelligent résultat : les participants de la cond. 1 (‘intelligent’ en généreux futé heureux bon vivant fiable premier trait) ont une impression plus positive de l’individu Cond. 1 56% 30% 75% 87% 95% décrit que ceux de la cond. 2 (‘envieux’ en premier trait) Cond. 2 58% 50% 65% 56% 100% conclusion : l’ordre de présentation des traits change conclusion : il y a des traits périphériques qui ne changent l’impression globale. On parle d’effet de primauté, les traits pas l’impression globale, étant d’importance secondaire présentés en premier formant une ébauche d’impression qui sert de filtre et de guide pour interpréter les traits suivants 55 56 15/11/2021 L’impression globale est plus que la somme des traits isolés chaque trait prend sens en fonction des autres traits : (cf. gestalt) : c’est le produit de l’organisation des traits l’interprétation des différents traits prend en compte le contexte, autrement dit les traits en coprésence lorsqu’on perçoit autrui, le cerveau lui attribue différents traits de personnalité qu’il relie entre eux pour obtenir un ensemble cohérent (qui fait sens) et conférer une continuité à autrui exp. : habile et lent  lent = prudent ; exp. : quand on est avare avec les amis, on est aussi économe malhabile et lent  lent = paresseux en eau sous la douche à la maison et bon comptable au travail 57 58 le cerveau va jusqu’à inférer des traits absents : il construit L’inférence de traits non directement observés est rendue tout seul les pièces manquantes du puzzle, pour assurer une possible grâce aux théories implicites de la personnalité (Bruner & certaine cohérence à l’impression globale forgée Tagiuri, 1954) TIP = ensemble de croyances relatives aux relations qui existent entre divers traits de personnalité souvent issues de la sagesse populaire, elles sont socialement partagées : de ce fait, elles donnent une illusion de vérité et sont très résistantes au changement exp. : quelqu’un qui est perçu comme avare et économe est n’étant pas basées sur des critères objectifs, elles expriment une plus probablement perçu comme un bon plutôt qu’un psychologie naïve (spontanée) qui coule de source mauvais comptable, même en l’absence de toute information sur ses compétences en comptabilité elles rendent le monde social moins incertain donc mieux prévisible 59 60 22/11/2021 Ismaïla cède sa place à une dame dans le bus il est courtois, dragueur,… ! 2. Se faire une opinion d’autrui : la formation d’impressions 2.1. Effet de centralité, effet de primauté, modèle de la configuration de Asch Anna ne mange pas le riz préparé par sa coépouse 2.2. L’inférence spontanée de traits elle est jalouse, méfiante,… ! 2.3. Le biais de confirmation 2.4. Le biais de négativité Waly partage son goûter avec ses camarades de classe il est généreux, gentil,… ! 65 66 Inférence spontanée de traits = attribution automatique d’un matériel : plusieurs phrases décrivant des comportements qui trait de personnalité donné à un individu qui se comporte renvoient à des traits précis d’une façon qui renvoie à ce trait exp. : « le boucher écrit une lettre au rédacteur en chef à propos de la pollution »  comportement qui renvoie au trait ‘civique’ inférence spontanée : c’est-à-dire automatique, sans intention de juger (cf. système 1) tâches : mémoriser les phrases (t1) ; rappeler les phrases (t2) inférence fondée sur une croyance pourtant erronée : la trois groupes (3 conditions de rappel) consistance attitude-comportement (cf. LaPiere, 1934) sans indice les individus ne peuvent s’empêcher d’associer les indice sémantique : exp. « viande » comportements qu’ils observent à des traits de personnalité, indice dispositionnel (trait de personnalité) : exp. « civique » même s’ils ne visent pas explicitement à se faire une impression sur autrui (cf. étude de Winter & Uleman, 1984) mesure : qualité du rappel 67 68 22/11/2021 résultats : les participants se rappellent mieux les phrases lorsqu’ils ont un indice, surtout s’il s’agit d’un trait de personnalité associé au comportement à rappeler 2. Se faire une opinion d’autrui : la formation d’impressions 2.1. Effet de centralité, effet de primauté, modèle de la configuration de Asch 2.2. L’inférence spontanée de traits 2.3. Le biais de confirmation 2.4. Le biais de négativité sans indice indice indice sémantique dispositionnel 69 70 une fois formées, les impressions sont soumises au biais de Illustration : étude de Snyder & Swann (1978a) confirmation = tendance des individus à chercher à confirmer leurs hypothèses au lieu d’en vérifier la validité consigne : poser 12 questions pour évaluer la personnalité d’un individu présenté soit comme introverti (cond. 1), soit ce biais influence le traitement de l’information sociale : comme extraverti (cond. 2) on est plus attentif aux informations congruentes avec l’impression qu’on s’est faite : attention sélective matériel : liste de 26 questions on interprète les informations ambigües dans un sens 11 se rapportent à l’extraversion. Exp. : que feriez-vous si congruent avec l’impression faite : interprétation vous vouliez mettre de l’animation dans une soirée ? tendancieuse 10 se rapportent à l’introversion. Exp. : dans quelles on se rappelle mieux les informations congruentes avec l’impression situations aimeriez-vous être plus sociable ? faite : mémoire sélective 5 sont neutres 71 72 22/11/2021 résultats : sur cette tâche de jugement, les participants ont Effet du biais de confirmation sur le comportement social de la majoritairement opté pour une stratégie confirmatoire cible de l’impression : quest. indiquant quest. indiquant questions une conséquence du biais de confirmation est la l’introversion l’extraversion neutres confirmation comportementale (Snyder, 1984) encore condition 1 appelée prophétie auto-réalisatrice (Merton, 1948) 5,58 4,48 1,93 (introversion) condition 2 c’est le fait, pour un individu, de se comporter de façon à 2,45 7,31 2,24 confirmer des croyances positives ou négatives qui se (extraversion) rapportent à lui et qui sont initialement fausses ou sans la même stratégie confirmatoire est notée sur des tâches de fondement raisonnement (Wason, 1960) exp. : effet Pygmalion (Rosenthal & Jacobson, 1992) 73 75 le biais de négativité renvoie au fait que les stimuli négatifs ont plus d’impact que les stimuli positifs ou neutres sur les états et processus psychologiques 2. Se faire une opinion d’autrui : la formation d’impressions 2.1. Effet de centralité, effet de primauté, modèle de en matière de formation d’impressions, ce biais se traduit la configuration de Asch dans le fait que l’opinion que l’on se forge sur autrui est plus influencée par les informations défavorables que 2.2. L’inférence spontanée de traits par les informations favorables détenues à son égard 2.3. Le biais de confirmation on accorde plus d’attention aux émotions, évènements, 2.4. Le biais de négativité situations et comportements négatifs impliquant autrui nos réactions sont plus intenses face aux stimuli négatifs 76 77 22/11/2021 Plan du cours constat : les objets du monde social (soi, autrui, évènements, situations) sont sans cesse changeants Introduction : généralités sur la cognition sociale conséquence : pour mieux s’adapter à cet environnement 1. Construction de la réalité sociale et comportement social social, l’individu doit le rendre prévisible et contrôlable 2. Se faire une opinion d’autrui : la formation d’impressions à cet effet, il a un double besoin vital : celui de connaître les personnes, évènements et situations 3. Expliquer le comportement d’autrui : l’attribution causale rencontrés (cf. formation d’impressions) 4. Percevoir et juger au niveau intergroupe celui de comprendre les personnes, évènements et Conclusion situations rencontrés : autrement dit, de disposer d’une explication concernant le monde qui l’entoure 79 80 L’attribution causale renvoie au processus par lequel un L’individu se lance dans une recherche de causes individu alloue une cause ou une origine à ce qu’il soit en réponse à une demande extérieure perçoit dans l’environnement social soit de façon spontanée, dans des circonstances il s’agit, entre autres, de chercher une raison aux attitudes spécifiques (cf. Weiner, 1985) : ou aux comportements d’autrui (individu ou groupe) en cas d’incertitude : stimulus ambigu qui installe le doute exp. : un individu pénètre dans un magasin, dit bonjour au face à la surprise : stimulus inhabituel ou inattendu qui vendeur et en ressort presque immédiatement fait percevoir de l’incohérence dans l’environnement « il a agi de cette manière parce que… » en situation d’échec : stimulus indésirable qui nécessite d’être compris pour être évité dans le futur La recherche de cause est une activité mentale coûteuse 81 82 22/11/2021 La psychologie naïve (ou psychologie du sens commun) rend compte d’un type particulier de connaissance et de 3. Expliquer le comportement d’autrui : l’attribution causale compréhension du monde 3.1. La psychologie naïve Elle renvoie aux explications auxquelles l’homme de la 3.2. L’erreur fondamentale d’attribution rue fait spontanément appel pour donner du sens au monde, le but étant de le maintenir globalement cohérent, 3.3. Le biais acteur-observateur stable et intelligible, malgré son extrême variabilité 3.4. Le biais d’estime de soi Elle est sans fondement scientifique mais fournit une compréhension rapide, à moindre effort et généralement exacte des personnes, évènements et situations 83 84 Le vocabulaire de la psychologie naïve dispose d’une riche terminologie mentaliste : intention, désir, motivation, fantasme, volonté, sentiment, attente, etc. 3. Expliquer le comportement d’autrui : l’attribution causale ces termes sont employés pour inférer les états internes 3.1. La psychologie naïve sous-jacents aux comportements observés chez autrui afin de leur donner sens et de savoir comment y réagir 3.2. L’erreur fondamentale d’attribution Selon Heider (1958), l’homme ordinaire considère qu’il existe 3.3. Le biais acteur-observateur une relation entre un comportement et son auteur 3.4. Le biais d’estime de soi l’acte et l’acteur forment une unité les actes étant trop variables, on situe l’explication dans l’acteur pour assurer stabilité et cohérence à la réalité 85 86 22/11/2021 erreur fondamentale d’attribution = tendance à mettre en Illustration : étude de Jones & Harris (1967) avant les causes internes et à négliger les causes matériel : textes pro-Castro ou anti-Castro externes, pour expliquer le comportement d’autrui procédure : on fait lire au participant un texte censé être ce biais a plusieurs fondements dont les suivants : écrit soit par un auteur qui exprime librement son opinion au plan cognitif : le souci de limiter l’effort mental fait (condition 1), soit par un auteur qui défend une opinion qu’on que tous les facteurs explicatifs disponibles ne sont pas lui a imposée aléatoirement (condition 2) considérés dans le traitement de l’information sociale tâche : évaluer l’opinion réelle du lecteur envers Castro au plan culturel : la norme d’internalité (Beauvois, 1984) valorise la responsabilité personnelle dans les sociétés résultats : les participants de la cond. 2 estiment que les individualistes qui prônent le libre arbitre auteurs des textes pro-Castro sont réellement pro-Castro 87 88 22/11/2021 biais acteur-observateur = tendance à mettre en avant des causes internes pour expliquer le comportement 3. Expliquer le comportement d’autrui : l’attribution causale d’autrui et des causes externes pour expliquer ses propres comportements 3.1. La psychologie naïve un comportement est donc expliqué différemment selon 3.2. L’erreur fondamentale d’attribution qu'on en soit l’auteur ou un simple observateur 3.3. Le biais acteur-observateur exemple : 3.4. Le biais d’estime de soi pour expliquer ma propre chute : le chemin est mal éclairé, mes talons sont trop hauts, etc. pour expliquer la chute de quelqu’un d’autre : il est trop distrait, il ne regarde jamais devant lui en marchant, etc. 89 90 Quelques fondements du biais acteur-observateur au plan perceptuel (cf. Storm, 1973) : contrairement à 3. Expliquer le comportement d’autrui : l’attribution causale l’observateur, l’acteur ne se voit pas agir mais voit la situation. Pour expliquer son comportement, il a donc plus 3.1. La psychologie naïve facilement accès aux facteurs externes liés à la situation 3.2. L’erreur fondamentale d’attribution au plan motivationnel : l'observateur cherche à comprendre 3.3. Le biais acteur-observateur le comportement d'autrui quand l'acteur cherche à justifier 3.4. Le biais d’estime de soi son propre comportement. C’est plus valorisant de se décentrer de soi et de montrer qu’on sait prendre en compte les données de la situation 91 92 22/11/2021 biais d’estime de soi (ou d’autocomplaisance) = tendance à Fondements motivationnels du biais d’estime de soi attribuer ses réussites à des causes internes et ses échecs à des causes externes présentation de soi en attribuant ses succès à des facteurs personnels, on se un comportement est donc expliqué différemment par son valorise aux yeux d’autrui à qui on donne une image positive auteur selon qu’il soit perçu par lui comme positif ou négatif en attribuant ses déboires à des facteurs indépendants de exemple : soi, on évite d’en être tenu responsable et d’être mal perçu pour expliquer le fait d’avoir validé un module : j’ai été très par autrui assidu à ce cours, j’ai fait beaucoup de recherches personnelles à la BU, etc. protection de soi : on rehausse l’estime qu’on a de soi en pour expliquer mon échec à un autre examen : le prof. a s’allouant le crédit de ses succès ; on se préserve de été trop sévère, le contenu est trop volumineux, etc. l’autodépréciation résultant du fait d’endosser ses échecs 93 94

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