NeuroSciences Sociales: Traitement des Visages (PDF)

*Mercredi 27 novembre 2024* *M1* **[NEUROSCIENCES SOCIALES]** **Traitement des visages : les bases cérébrales** **[PARTIE IRMf ]** *(connaître les 3 structures OFA/FFA/STS-FA ; les 2 systèmes centraux et périphériques)* - Étude de patients atteints de prosopagnosie : mise en relation avec...

*Mercredi 27 novembre 2024* *M1* **[NEUROSCIENCES SOCIALES]** **Traitement des visages : les bases cérébrales** **[PARTIE IRMf ]** *(connaître les 3 structures OFA/FFA/STS-FA ; les 2 systèmes centraux et périphériques)* - Étude de patients atteints de prosopagnosie : mise en relation avec leurs lésions cérébrales - Les lésions associées à une prosopagnosie impliquent la **partie ventrale du cortex occipito-temporal.** (voir diapo)  - Enregistrement de neurones utilitaires chez le singe (ont montré l'existence de neurone qui ne répondent qu'aux visages « face cell ») - Au niveau du **sillon temporal supérieur** - Enregistrement de l'activité cérébrale (IRMf, EEG) lors de tâches de reconnaissance des visages. - Au niveau du **gyrus fusiforme** (l'aire de reconnaissance est située dedans) - **FFA** (fusiform face area) - Le plus influent : **modèle de James Haxby** et collaborateurs en 2000. Le **modèle de James Haxby** postule que lorsque l'on reconnaît un visage, **2 systèmes sont engagés :** - **Système central :** - Sélectif - OFA ; STS-FA ; FFA - STS-FA = traite les aspect dynamiques (direction du regard, expressions faciales, émotions) - FFA = traite les aspects invariants (âge, genre) - **Système secondaire :** - Non sélectif (structures qui ne servent pas qu'à ça) - Extraction d'informations liées aux visages (expressions, intentions, informations sémantiques ou biographiques). - Sillon intrapariétal (attention sélective), cortex auditif (perception du langage), **amygdale**, insula, CPF latéral, **cortex orbitofrontal** (aspects dynamiques) - Cortex temporal antérieur, hippocampe, CPF latéral (mémoire) (aspects invariants) Voir diapo Savoir expliquer la différence entre système central et secondaire (dire que l'un est sélectif et l'autre non, qu'ils sont activés conjointement). **Le traitement des visages fait appel à de nombreuses aires cérébrales dont certaines sont sélectives et d'autres non.** **Latéralisation hémisphérique** : les zones évoquées précédemment sont présentes des deux côtés sauf la FFA qui est localisée (dans la majorité des cas) à droite. Son activation est plus importante dans l'hémisphère droit. - Hypothèse de **recyclage neuronal** : la latéralisation serait due à une réorganisation corticale au moment de l'apprentissage de la lecture (vers 6/7 ans ; il faut laisser de la place pour une zone sélective dédiée). - Les adultes illettrés ne sont donc pas latéralisés ! La vision de mots active plusieurs régions cérébrales = aire de la forme visuelle des mots (pour tous ceux qui ne savent pas lire ça reste la FFA). Chez les illettrés cette région répond massivement aux visages. La réponse aux visages diminue avec le score de lecture. Chez les personnes qui savent lire, la réponse aux visages augmente dans l'autre hémisphère. **= Réorganisation fonctionnelle de l'aire des visages.** FFA s'active aussi pour les paréidolies et lors d'hallucinations. (voir diapo pour les bébés : dès 2 mois il y aurait déjà la FFA) **[PARTIE EEG]** *(connaître les 3 potentiels P1, N170 et LPP)* Potentiels évoqués caractérisés pas l'amplitude, la polarité (P ou N), la latence. On enregistre l'activité du cerveau en réponse à une stimulation externe, ici la vue d'un visage. Il faut que la latence soit toujours la même. Pour les visages : **N170** Mélanger IRM et EEG pour caractériser les corrélats neuronaux. On sait que la composante spécifique des visages N170 se situe au niveau de l'électrode occipito-temporale. Des aires présentes chez le bébé ? La N290 équivalent de la N170 (apparaît dès 3 mois). Bleu = négatif Rouge = positif **P1** (=P100) : non sélectif aux visages, **reflète la saillance** (quelque chose qui capture l'attention). - Pas enregistrée au niveau des mêmes électrodes - Pas de consensus sur la modulation par les expressions faciales - Ceux qui ont trouvé une modulation sur les expressions faciales font l'hypothèse d'un rôle de l'amygdale. La P1 reflèterait l'activité de l'amygdale. Voie sous corticale beaucoup plus rapide qui passe directement par l'amygdale (voie de la survie) - Activité qui arriverait d'abord dans l'amygdale et qui active la P100 puis ensuite par le reste. **Réponse précoce positive non sélectives à environ 100ms après présentation stimuli puis N170 spécifique aux visages**. **LPP** = late positive potential (potentiel positif tardif) : non sélectif aux visages. Reflète la **valence (émotion) et l'attention volontaire.** (voir diapo) Il existe certaines pathologies où l'amygdale s'abime et doit être enlevée. Chez ces patients la P100 existe encore mais il n'y a plus de différence dans l'amplitude entre les expressions négatives et les expressions positives. - Chez les personnes qui n'ont plus d'amygdale leur attention ne vas plus être attentif pour les visages de peur *4 décembre 2024* N170 : sélectif aux visages - Serait modulée par les expressions faciales MAIS un biais potentiel des effets observés pour les expressions faciales réside dans les différences de caractéristiques de bas niveau et configurables entre les expressions émotionnelles et neutres. P1 : Reflètent la réception passive des informations (attention automatique, traitement configural) -- Bottom-up LPP : reflètent le traitement cognitif des informations (attention soutenue, importance émotionnelle subjective, sens) -- top-down **[LA PREMIÈRE IMPRESSION]** Vidéo : [[https://homofabulus.com/choisir-son-president-en-100-millisecondes/]](https://homofabulus.com/choisir-son-president-en-100-millisecondes/) « First impression » : Alexander Todorov, professeur en psychologie à l'université de Princeton L'évaluation des traits du visage permet de prédire les résultats des élections. Candidat du congrès (Sénat et chambre des représentants) des États-Unis de 2000 à 2004. Résultats reproduits en Suisse (les candidats français de l'élection législative). Reproduits également avec des enfants de 5 à 13 ans. Quel est le temps minimal d'exposition au visage pour former une inférence de caractère ? 245 étudiants de Princeton ; 70 photos présentées durant 100,500 et 1000ms 5 jugements différents : amabilité- fiabilité- compétence- agressivité- beauté - **100 ms suffisent**, même avec plus de temps on reste sur cette même première impression Un petit nombre de dimensions semblent expliquer la majeure partie de la variance des impressions faciales. La **première dimension** semble impliquer des traits liés à l'évaluation des bonnes ou mauvaises intentions d'une personne. Les traits qui contribuent à cette dimension comprennent la **fiabilité, la chaleur interpersonnelle, la gentillesse et la facilité d'approche.** La **seconde dimension** correspond à des traits liés à la capacité de réaliser ses intentions, notamment la **dominance**. Quelles sont les caractéristiques faciales qui véhiculent ces informations ? - **Sourire, âge, féminité** font partie des caractéristiques faciales qui participent à ces traits du visage. Corrélats neuronaux - Amygdale Maladie d'urbach-wiethe : calcification de l'amygdale = absence de signal d'alerte donc pas de peur. - Maladie génétique rare responsable de la destruction bilatérale de l'amygdale. - Lien entre la cognition sociale et l'amygdale dans une étude de 1994. - La patiente présente : des difficultés dans le traitement des expressions faciales et d'autres informations faciales émotionnelles, trouble du comportement (absence d'inhibition sociale). Les patients avec **une lésion bilatérale** ne font plus la différence car ils **jugent tous les visages comme positifs = hypovigilance.** En IRMf : comparaison pour voir quelle zone corrèlent - On trouve une activation de l'amygdale - L'activité de l'amygdale est donc bien modulée par la dimension faciale « digne de confiance ». L'amygdale s'active de façon linéaire ou non linéaire ? **LES DEUX** - Amygdale droite : de façon linéaire (très activée pour les visages pas dignes de confiance et de moins en moins pour ceux qui attisent la confiance). - Amygdale gauche : de façon non linéaire (activité descend jusqu'au niveau du visage neutre puis remonte) L'amygdale droite est plus sensible aux indices de confiance (voir diapo) DIAPO Utilisation de « cover story » pour implémenter la hiérarchie (jeu contre des joueurs fictifs, puis classement de ces joueurs). C'est plutôt la LPP qui est touché par la hiérarchie et pas la N170. L'amplitude plus élevée de la LPP observée pour les visages de rang élevé pourrait refléter le recrutement de ressources attentionnelles et motivationnelles dédiées à l'évaluation de stimuli sociaux hautement significatifs. Les visages de rang inférieur pourraient être cognitivement et émotionnellement plus significatifs que les visages de rang médian. La perception de d'un visage est influencée par de nombreux stéréotypes (le genre, la beauté, l'origine ethnique...) Traiter chaque nouveau stimulus comme une expérience unique noierait rapidement le cerveau dans une quantité ahurissante d'informations redondantes... Le système cognitif regroupe les stimuli qui partagent des caractéristiques similaires en catégories significatives. - La catégorisation Le visage sera vu différemment selon le genre. Un visage d'homme a l'air plus en colère, un visage de femme plus heureux. Un **visage heureux est perçu comme plus féminin, un visage en colère plus masculin.** Les associations faciales stéréotypées sont plus rapidement (et correctement) reconnues (elles sont considérées comme congruentes). [Hypothèse de l'incongruité du statut ] Une perte de statut social est mal vue pour un homme (faiblesse, soumission = stéréotypes prescriptifs) Mais un gain de statut social est mal vu pour une femme (dominance = stéréotypes prescriptifs) « Les femmes actives sont jugées effrontées plutôt qu'audacieuses ». [Stéréotypes en lien avec les émotions ] Certaines études rapportent une amplitude plus importante de P1 et de la LPP chez les femmes mais d'autres infirment ce résultat. Et en plus, les visages étaient neutres. 1. Les femmes ont eu de meilleurs résultats que les hommes (résultats qui confirment la littérature) 2. Les visages de femmes souriants étaient plus facilement reconnus (stéréotype femme = sourire, rendrait l'association congruente). P1 : Effet principal du genre (amplitude plus grande chez les femmes). Pour les visages souriants : amplitude plus importante de l'autre genre. LPP : Effet principal du genre Pour les visages souriants : amplitude plus importante pour les visages de femmes. « En conclusion dans la première tâche (voir DIAPO) » **DIAPO RÉCAPITULATIVE** **Retenir :** - **Implication de l'amygdale** - **Nom des trois zones (OFA, FFA, S...)** - **Striatum ventrale (avec système de la récompense)** - **Distinguo entre aires sélectives (N170) et les autres non** **Partiel : scène de la vie quotidienne : qu'est-ce qui se passe dans le cerveau (théorie (ex incongruité des statuts))**