Module F4 - Sociologie du travail social PDF
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HES-SO : UAS de Suisse occidentale
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This document appears to be module notes, covering the subject of social work in sociology. It discusses topics such as the evolution of social work, different sectors and types of work, and the role of the sociological approach in the field. The document also describes the concept of the primary, secondary, and tertiary sectors in job creation relating to social work.
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Module F4 Discipline et profession du travail social Module F4 – Sociologie du travail social Qu’est-ce que le travail social ? C’est quelque chose de très diverse / complexe => vision d’ensemble des métiers du social. Ça a évolué à travers le temps. Evolution des effectifs par domai...
Module F4 Discipline et profession du travail social Module F4 – Sociologie du travail social Qu’est-ce que le travail social ? C’est quelque chose de très diverse / complexe => vision d’ensemble des métiers du social. Ça a évolué à travers le temps. Evolution des effectifs par domaines professionnels Différence entre 1991 et 2019 : Secteur primaire : Production de produits de bases Secteur secondaire : Transformation des produits de bases Secteur tertiaire°: Services (ventes, hôtellerie) pas de production tangible d’un bien, ils ne peuvent pas être vendus plus loin, production immatérielle, en interaction avec des humains // métiers relationnels (relation au centre, vise à transformer la personne, ses conditions de vie) Le TS fait partie du secteur tertiaire car rien ne peut être revendu (pas de production d’objet physique). Le travail social est un métier relationnel. C’est-à-dire qu’il cherche à transformer, modifier des éléments d’une personne. Il peut cependant parfois être considéré comme étant intermédiaire (entre l’université et l’apprentissage) et parfois comme intellectuel et scientifique (après des études ap- prondies). La baisse des professions élémentaires // augmentation des professions intermé- diaires sont dus à plusieurs facteurs : - Désindustrialisation ? - Confort / inspiration ? - Plus de possibilité de travail dans les professions intermédiaires ? - Meilleur salaire ? - … Sociologie du travail et des professions Ce cours permettra d’affuter un regard critique / prendre du recul, il n’apportera pas seulement des outils pour comment travailler. - Ne pas voir comment les choses devraient être mais comment elles sont réel- lement 1 Module F4 Discipline et profession du travail social Le travail social1 Définition internationale : promouvoir le changement, libération des personnes, res- pect des diversités, le pouvoir d’agir, la cohésion sociale => définition prescriptive / pas forcément neutre : elle montre ce que devrait être le travail social c’est un idéal, mais ce n’est pas toujours le cas / possible A un moment donné, personne n’est un parfait travailleur social, ce n’est pas toujours la réalité Définition de la HES : le travail social vise à prévenir et à combattre les problèmes sociaux. Sa mission est d’aider les personnes à développer leur potentiel et à résoudre leurs problèmes et à enrichir leur pouvoir (fondé sur les droits humains) Définition sociologique : Les publics concernés sont larges / divers, souvent vulné- rable, mais pas toujours. Les tâches et les compétences sont variées et souvent non- spécifiques au travail social. Le métier est donc caractérisé par la diversité… - Des types de publics - Des tâches effectuées - Des compétences nécessaires Métier de l’humain Le TS est un métier de l’humain tout comme policier ou soignant. Ce n’est pas un méter technique, mais relationnel qui cherche donc, à travers des relations sociales, de transformer un individu. A savoir qu’il faut deux choses pour les métiers de l’hu- main : Des tâches : ce qu’on fait (ensemble des tâches = pratique professionnelle) Des compétences : ce sur quoi on s’appuie pour effectuer les tâches (savoirs, savoir- faire, savoir-être) 1. Compétences relationnelles au centre a. Etablir des relations de qualité (échange, communication) b. S’intéresser aux autres c. Ecouter les autres d. Stimuler l’enthousiasme et la créativité e. Motiver f. Négocier, persuader, convaincre Tâche à dominante matérielles : compétences techniques (gérer un lieu, organiser les activités, aider dans une démarche administrative, cuisiner, nettoyer…) Tâche à dominante immatérielles : compétences relationnelles, ne produit pas un résultat matériel, difficile à valoriser (informer, rencontrer, orienter, conseiller, soute- nir…) 1 On aura notre propre définition 2 Module F4 Discipline et profession du travail social Créer du lien est important pour éviter que les personnes n’aillent pas plus loin dans leur marginalité. Il y a un but, ce n’est pas juste créer du lien pour créer du lien. Vidéo / tâche Spécificité du TS : réunir des tâches effectuer par d’autres professions (diversité), les tâches empruntées ont une autre finalité (créer du lien). Les tâches relationnelles sont trop abstraites pour être montrée en visuelle, c’est difficile à rendre visible / que ce soit concret pour la personne qui regarde la vidéo bien que cette compétence soit primor- diale / que ce soit essentiel. L’approche de F. Champy : les activités « prudentielles » Délibérations et conjectures : Une des premières choses à se rappeler est qu’on ne peut pas aider tout le monde. Autant les machines sont livrées avec un mode d’emploi, autant une personne est différente de son voisin par sa nature, son genre, son passé et ses expériences. Il est donc impossible d’aider deux personnes de la même manière. En tenant compte de ces différences, il y a beaucoup d’incertitudes. C’est pour cela que le TS est une pra- tique prudentielle. Des moyens ont donc été mis en place pour tenter de simplifier la tâche : la délibération et les conjonctures (expliqué plus bas). Il faut prendre en compte la singularité et la complexité des situations traités (ce n’est pas un outil qui répare tout / pas de recettes toutes faites pour régler les situations). Les problèmes qui se présentent à nous ont des différences à chaque fois même si elles peuvent se ressembler. Il y a beaucoup d’incertitudes, il faut adapter à la per- sonne et à ses problèmes. On doit alors faire des conjectures (hypothèses) basés sur ce que l’on sait (expériences / intuition / audace) et des délibérations (discuter de ma- nière individuelle = se questionner / réflexivité ou collective) sur les moyens, mais aussi sur les finalités de l’activité professionnelle. « Le TS n’est pas un métier de recettes, chaque personne va réagir à sa manière. » Dans un premier temps, il faut identifier les finalités (différencier les finalités(=buts) des moyens (= ce qu’on met en place pour arriver à tel but)). Ne pas oublier les finalités, être au clair avec les finalités afin de pouvoir discuter de manière plus sereine des moyens utiliser afin d’atteindre cette finalité. = plus de chance d’arriver à notre but. Les finalités évoluent. Il faut également hiérarchiser / prioriser les finalités et les moyens. Ça ne veut pas dire qu’on abandonne une finalité, on donne juste plus d’im- portance à l’une ou à l’autre. Il est possible que plusieurs finalités soient en opposition (ex : insertion sociale / mob- bing – autonomie / sécurité – autonomie / transformer – autonomie / bien-être de travail des TS) La délibération : discuter de manière individuelle ou par groupe sur les moyens, mais aussi sur les finalités (buts) de l’activité professionnelle – réflexivité. Les conjonctures : faire des hypothèses, des paris, suivre son intuition, être auda- cieux 3 Module F4 Discipline et profession du travail social Métier « politique » Le TS est un métier « politique ». Entre guillemets car ce n’est pas en lien à propre- ment parlé (par en lien avec le gouvernement qui fabrique les lois), mais plutôt dans le sens militant, des mouvement sociaux (manifestation / grève) qui sont des moyens non-conventionnels de faire de la politique. En science sociale, le politique concerne tout ce qui relève d’une vision du monde, du collectif, c’est-à-dire comment ou ce que devrait être le monde. Cela a été classé selon deux axes : 1. Métier du service public a. Le TS n’a pas de rentabilité au sens strict, car pas de clients au sens commercial. b. Il y a alors une mise en œuvre des politiques publiques. Le TS social dépend des décisions de l’État même s’il y a une marge de manœuvre. et les travailleurs sociaux sont alors considérés comme des représen- tants de l’État ou de ses composantes. Il y a alors une collectivisation de coûts dans le domaine du social. 2. Le pouvoir a. Lorsque l’on parle de pouvoir, on entend par là que c’est un type de re- lation dans laquelle une personne a une influence sur une autre et cette influence peut se faire de manière douce ou violente. b. Si l’on prend l’image ci-dessous, dans le cadre du TS, nous nous trou- vons plus souvent du côté de A, mais cela ne veut pas non plus dire que B ne peut pas avoir le pouvoir, même si cela est rare, le travailleur social a généralement plus de ressources que les bénéficiaires.l se peut aussi que B résiste au pouvoir. A Relation de POUVOIR B Travailleur/euse sociale Destinataire (Bénéficiaire, usager/ère…) 4 Module F4 Discipline et profession du travail social Le pouvoir En d’autres termes, le pouvoir est la capacité d’obtenir d’autrui quelque chose qu’il ou elle n’aurait pas fait autrement. Le pouvoir limite la liberté / l’autonomie / l’autodétermi- nation, même si B consent / accepte le pouvoir de A. On utilise généralement le pouvoir dans l’intérêt du bénéficiaire. Le pouvoir institutionnel (ex : les enseignants dans une école) est un pouvoir acquis au fils du temps et correspond à une norme, on ne le remet pas en question car on l’a appris. On distingue aussi deux types de pouvoir : - Le pouvoir de coercition o C’est le plus visible des deux car on veut éviter une sanction (lié à cette idée). Dans ce cas-là, on parle de sanction négative qui détériore la si- tuation de l’individu qui la reçoit (amende, sanction matérielle, exclusion) o Cela fonctionne aussi par la menace. o La sanction ultime est l’usage de la force, c’est aussi la seule qu’on ne peut pas refuser. o Les ressources de ce pouvoir sont les règles ou les lois accompagnées de la possibilité d’infliger une sanction sur la base de ces dernières. o Se base donc sur des comportements prescrits (règles / lois) - Le pouvoir d’influence o Le pouvoir d’influence correspond au comportement suggéré, si on s’y soumet, il y a alors une sanction positive ou récompense (approbation, marque de confiance, reconnaissance, félicitations, compliments, remer- cier, donner de l’affection), sinon rien du tout. o La sanction est donc souvent immatérielle, d’où le fait que ce pouvoir soit moins visible o Les ressources (diplôme, position socio-professionnelle, statut social, savoirs, professionnels, connaissance des lois / règle, capital écono- mique, maîtrise des langues, savoir et pouvoir s’habiller en faisant « bonne façon ») sont donc diverses et implique dans la majorité des cas le consentement de B. o Persuasion => intentionnel et explicite / reconnaissance => implicite et non-conscient / manipulation Métier d’interface Le TS est un métier d’interface. On entend par là que c’est mettre en lien, être entre quelque chose et quelque chose d’autre. 5 Module F4 Discipline et profession du travail social On parle d’interface entre : - Les tâches : pas forcément exclusif au domaine du social (hôtellerie, gestion financière, administratif), qui sont censées être exécutées par un autre métier, les finalités sont cependant différentes. - Autres professions / destinataire : mise en lien avec le réseau ou entre le desti- nataire et les autres professions de l’institution. - Proche et entourage : médiation - Institutions qui peuvent aider le destinataire : orientation - Pouvoir publics : porte-parole Triple mandat Mandat 1 Mandat 2 Etat, institu- Destina- tion, société taires TS Mandat 3 Normes et prescriptions du TS, ce que la profession attend de nous, directives Les tensions centrales sont entre le mandat 1 et le mandat 2, même si elles existent aussi entre les autres mandats. Le mandat correspond à une mission. Le TS est au milieu d’attentes contradictoires, ce qui provoque des tensions. Le mandat 1 consiste à faire appliquer des règles institutionnelles, des normes so- ciales. Cela correspond aux attentes de l’institution, de l’état ou de la société conven- tionnelle (norme sociale). Il y a alors un contrôle des destinataires dans le but de faire cesser ce qui est néfaste, ces contraintes découlent des lois. Le mandat 2 se base sur les destinataires et leurs besoins, leurs envies, leur aspira- tion. C’est ce que veulent les destinataires, ce qu’ils pensent être bien pour eux. Lorsqu’il y a tension avec le mandat 1, c’est que les destinataires pensent qu’une règle leur est défavorable. Exemple : Un jeune a envie de faire employé de commerce, mais l’institution demande un certain niveau scolaire. Cela correspond à une attente du marché du travail, mais enfreint la liberté du destinataire. 6 Module F4 Discipline et profession du travail social Le TS fonctionne un peu comme un arbitre, il tranche entre les deux mandats ou essaie d’arranger. Le mandat 3 concerne les droits humains. Rappels Les pôles professionnels selon Gaspard : Clinique Militant Normatif Focus Entendre la souffrance Donner ou porter la Appel au cadre parole Rapports Réduction des inégalités Dénoncer et atté- Le cadre permet du/de la TS au niveau interindividuel nuer les rapports de réduire les iné- aux bénéfi- Perception d’égalité de forces pour l’ac- galités ciaires et à entre corps profession- tion collective Il y a complémen- la hiérarchie nels Tensions avec tarité entre les dif- autres corps pro- férents corps pro- fessionnels fessionnels Sphères de Privée et professionnelle Privée, profession- Séparation vie imbriquées nelle et militante imbriquées Rapport au Eloigné Utilise l’action poli- Extrait le politique politique tique dans sa pro- de son action pro- fession fessionnelle Genre et TS Le genre est une construction sociale (social = des êtres humains) de la différence des sexes à partir de différences biologiques. Cette construction se base sur le discours sur ce que c’est d’être un homme ou une femme, sur des attentes de rôles (= comment les hommes et les femmes sont perçus et censés agir selon leur sexe – injonction / normes). Le genre est imprégné d’une forte binarité. Il a un impact considérable sur nos parcours, nos actions, nos compor- tements. 7 Module F4 Discipline et profession du travail social Genre et travail Le genre implique : Un différentiel d’accès, il y a donc des professions dites « masculines » ou « fé- minines ». Un différentiel de positions à l’intérieur d’une profession, à l’instar du point pré- cédent, certains secteurs ou champs sont dits « masculins » ou « féminins ». Une division genrée des tâches en fonction des « compétences » Dans le cadre du TS, on observe qu’une grande majorité de personnes travaillant dans ce domaine sont des femmes. Mais pourquoi cette tendance ? D’un point de vue historique, le TS a été influencé. A l’époque, c’était aux femmes que tout ce qui touchent au domestique était attribué. Les activités relevant initialement de la sphère domestique sont « ancrées » comme idées que les femmes seraient « naturellement » faites pour l’aide et l’assistance. De plus, la socialisation, l’intériorisation des attentes de genre ont une influence dans cette tendance. Il n’y a pas les mêmes attentes à l’égard des garçons et des filles. Cela a un impact sur les choix d’orientation, sur les compétences développées et sur le sentiment d’être ou pas compétent(e). Les positions dans certains champs ou métiers sont d’avantage occupées par des femmes comme le service social, le travail auprès des enfants ou des personnes âgées. Les positions d’encadrement sont quant à elle majoritairement occupées par des hommes dans les institutions sociales. En ce qui concerne la répartition des tâches, elle se fait selon des compétences pen- sées comme « féminines » ou « masculines ». Il y a une naturalisation des compé- tences. Elles sont considérées comme innées alors qu’elles dépendent du parcours de socialisation et des attentes de rôles. 8 Module F4 Discipline et profession du travail social Repères historiques « Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur » Winston Churchill Cela signifie que l’histoire nous permet de nous situer dans le présent. Introduction Le travail social est une construction qui date de l’antiquité. Sa configuration actuelle est le résultat d’une évolution à travers les époques. Avant, les civilisations se repo- saient sur des conceptions religieuses ou altruistes pour créer une certaine solidarité. Une administration charitable et solidaire se construisait en même temps que la so- ciété (volonté de protéger les plus vulnérables) Antiquité : aspect plutôt négatif de la pauvreté, volonté de supprimer des personnes malingres (apport à la maladie / handicap / chétivité qui pousse à la stigmatisation). La pensée populaire étaient que les enfants en situation de handicap étaient soit des di- vinités, soit des démons. Moyen-Âge : aspect qui évolue vers un sentiment de charité (influence de l’église). On pensait que si on aidait les gens, cela pouvait laver les pêchers et peut-être nous assurer le paradis. Les situations de handicap étaient vu comme des personnes dont un membre de la famille ou un ancêtre avait pêché et qu’il fallait donc les aider afin de laver le mal. C’est à cette époque qu’ont commencé à apparaître les hospices. Temps modernes, 15ème au 18ème siècle : la pensée devient plus critique, la société prend conscience, se façonne et se construit. La charité commence à avoir un rôle de contrôle plus répressif. Renaissance : apports scientifiques, on s’interroge alors sur la nature et on assiste alors à un développement de connaissances en lien avec l’homme. On commence à développer un meilleur accompagnement de ces personnes, mais les sanctions tou- jours présentes par rapport à certaines populations et sont même parfois renforcées. L’influence de l’église diminue et un mouvement d’aide sociale se met en œuvre. Guerres mondiales : développement du TS (professionnalisation) Les changements et les évolutions ne se font pas partout au même rythme, il y a par- fois des moments où il y a des avancements et des moments où on revient en arrière 9 Module F4 Discipline et profession du travail social Altruisme Mécanisme d’échange (don et contre don) quand on reçoit quelque chose, on attend quelque chose en retour Donner Recevoir Rendre Charité Nicolas Rolin se dit vouloir renforcer sa place au paradis, il aide alors les malades pour y gagner sa place, il attend donc par ce geste le paradis. La charité doit donc permettre d’obtenir quelque chose en retour. Si on fait de la cha- rité, il n’y a pas forcément un retour matériel. Cela peut par exemple être que le regard des autres à notre égard change. Nicolas Rolin crée un hospice où les malades peuvent venir dormir, il y a même des sœurs qui viennent pour les soigner et les assister. Cela représente les prémisses du travail social. Le rôle de l’église est alors plus ou moins équivalent à un « hôpital médial ». « Il faut avant tout et surtout se préoccuper de l’assistance aux infirmes de manière à les servir exactement comme on servirait le Christ en personne, car il a dit j’étais ma- lade et vous m’avez visité » Règle de St-Benoît : ✓ Obligation de devoir de charité ✓ Administration hospitalière ✓ Soins du corps et de l’âme, hôtel dieu dans les grandes villes 10 Module F4 Discipline et profession du travail social Mendicité / vagabondage : problématique récurrente - L’image de la pauvreté péjorée - Emergence du capitalisme et renforcement de la norme / valeur du travail - Dès le 14ème siècle et jusqu’au 19ème siècle, interventions croissantes - Criminalisation de la mendicité et mise au travail - Contre-prestation en soins et nourriture - Sanctions diverses et enfermement - La gestion des pauvres évolue vers une gestion laïque et de l’État La charité portée par l’église évolue vers la charité libre et philanthropie De la charité à l’aide sociale Fin 18ème et 19ème siècle La première moitié du 18ème ressemble au 17ème, puis dans l’autre moitié, des critiques sont faites sur les conditions d’enfermement par les humanistes des lumières. Ils ten- tent alors de faire un certain tri des différentes personnes en séparant, en catégorisant les différentes populations (malades, prisonniers, pauvres). Cette catégorisation per- met l’intervention de médecins, ce qui permet à nouveau de développer les sciences. La séparation des populations va ensuite permettre la création d’institutions spéciali- sées pour accueillir des populations précises (naissance de l’hôpital, de l’asile, des orphelinats et des prisons). A cette époque, on ne se dit pas qu’il faut éliminer la pauvreté, mais simplement élimi- ner la délinquance. Des restrictions sont faites afin de contrôler les gens, il a la chasse- gueux (autorité qui chasse la délinquance), des punitions et des amendes sont don- nées (ex : pour les personnes qui mendient à des endroits non autorisés), des obs- tacles sont dressés, et des limitations sont posées (ex : mariages). Lorsque les « dé- linquants » ne respectent pas les lois et les règles, alors il y a emprisonnement ou punition. Cela représente un aspecte de moralisation et de redressement moral car les délinquants se sépare du « chemin de Dieu ». Les personnes pauvres / mendiantes qui sont aptes au travail, DOIVENT travailler. Il n’y a plus la tolérance de la personne qui ne va pas travailler pour mendier. Une organisation de l’assistance est mise en place (charité). Une personne qui a le droit ces aides, doit avoir des caractéristiques précises. Jean-Jacques Rousseau Il est considéré comme le père de la démocratie moderne, car il a créé le contrat social. Pour lui, le pouvoir appartient au peuple qui le délègue à des élus et ceux-ci s’engagent pour le peuple. 11 Module F4 Discipline et profession du travail social La pauvreté devient alors une « responsabilité collective » de la société et de l’État. C’est à partir de ce moment-là que l’État français défend la devise : Liberté – Égalité – Fraternité. Catégorisation et mesures face aux pauvres en Suisse Au 19ème et début du 20ème siècle, des distinctions se font entre : ❖ Valide // non-valide (capacités physiques et mentales) ❖ Digne // indigne (comportement social, moral et religieux) ❖ Bourgeois // non-bourgeois (spécifique à la Suisse ; offre d’assistance) ❖ Indigène // étranger (du lieu, de la commune, de la région ou venant d’ailleurs) C’est un système qui mixe rejet, astreinte au travail, interdiction / exclusion et bienfai- sance, contrôle, répression, enfermement. C’est un système entre l’aide et le contrôle. Légalisation L’État cherche à « nettoyer les trottoirs », il donne le droit à la mendicité uniquement à certaines personnes (bon VS mauvais mendiant), il oblige la solidarité sociale en for- çant les parents à aider la personne en difficulté s’ils ont l’argent afin de décharger d’une assistance qu’il ne peut pas donner. La commune va rémunérer la personne qui accueille une personne en situation de pauvreté comme pour créer une caisse de bienfaisance. Le comité de bienfaisance consiste en une sorte de CMS qui peut venir en aide de façon matériel et en prestation pour la santé. C’est une façon de surveiller et contrôler les personnes. Selon les comportements des gens, certaines personnes sont dénon- cées au gouvernement qui prendront des mesures comme des sanctions, des amendes ou un enfermement. La 1ère loi d’assistance en Valais est une obligation des communes à organiser, iden- tifier et contrôler les personnes en situation de pauvreté pour pouvoir ensuite faire des collectes et des redistributions de bien à ces personnes en fonction de leurs besoins. Ce n’est plus une forme libre de charité, c’est de la bienfaisance. La charité devient une assistance, même si l’aide sociale n’est pas toujours là. L’église est tout de même encore très présente, mais on assiste à une laïcisation. Cela devient de la philanthro- pie. Comité de bienfaisance Le comité de bienfaisance est une possibilité bénévole d’aider les plus pauvres, c’est une charité libre qui se met en place dans une institution. C’est des laïques qui pren- nent en charge des plus pauvres en collectant des dons puis en les distribuant. Les rôles de ce comité sont les suivants : 12 Module F4 Discipline et profession du travail social ❖ Distribution des dons et contrôle des situations de nécessité ❖ Supervision et contrôle des possibilités de soutien intrafamilial ❖ Rendre compte à l’autorité cantonale ❖ Aide et contrôle de populations pauvres ❖ Nouvelle finalité : prévention, insertion / réinsertion des personnes pauvres ou nécessiteuses ❖ Tentative de limitation du mariage (limiter les naissances et la reproduction des problèmes) Évolution de la question sociale Cette évolution se passe entre les années 1850 et 1950 durant le courant hygiéniste qui s’intéresse aux comportements et à l’hygiène des personnes. Une assistance se met en place et va s’intéresser à d’autres problématiques que la pauvreté. Elle va surtout se préoccuper de la maladie de la tuberculose dans le domaine de la santé. L’assistance se transforme lentement en aide sociale, alors que les mœurs changent et que la responsabilité collective devient un rôle de l’État. Lors de la révolution industrielle, énormément de personnes immigrent depuis la cam- pagne afin de trouver du travail dans les industries qui se forment. À ce moment-là, il y a une évolution de conservatisme à progressiste. La doctrine sociale de l’église se mue en catholicisme social, et la théorie de la justice sociale comprend désormais les lois et obligations individuelles et collectives des individus. C’est le solidarisme. Les personnes comprennent alors qu’elles font partie d’un tout et demandent des droits. Le solidarisme est présent afin d’éviter les révolutions des classes ouvrières. Cela marque le changement entre la notion de charité, de philanthropie, de l’assistance et aide / action sociale. De plus, on commence à considérer qu’il y a des risques dans la vie en ce qui concerne les maladies, les accidents, le chômage, la maternité, la pauvreté, l’invalidité et la vieil- lesse. C’est à partir de la solidarité en lien avec ces éléments qu’ont été pensés les assurances sociales comme la mutuelle (LAMAL), les droits de congés, les lois sur l’assistance sociale (AI) ou l’AVS. Au fur et à mesure, des éléments seront ajouté afin de faciliter la vie de personnes et d’aider les plus démunis. 13 Module F4 Discipline et profession du travail social Loi de 1898 et 1926 – Valais 1898 1926 - Elargissement des bénéfi- - Selon CO responsabilité pre- ciaires : indigents, nécessiteux, mière des parents malades pauvres / aliénés / vieil- - Apparaît la notion d’enfant vi- lards / infirmes, enfants malheu- cieux reux et abandonnés - Répartition État, commune d’ori- - Répression de la mendicité et du gine et de domicile vagabondage - Restrictions selon le comporte- - Devoirs d’assistance des pa- ment social, moral… rents, de la commune d’origine, - Principe d’un remboursement de de l’État l’aide reçue - Aide, secours ne sont pas un - Pénalisation des manquements droit et erreurs des instances ou per- sonnes responsables De l’enfance abandonnée à l’éducation spécialisée / sociale Notion La notion de l’enfance n’est pas tout de suite considérée comme une période de vie particulière, mais plutôt comme un petit adulte. Au 18ème siècle Jean-Jacques Rousseau développe ce que devrait être l’éducation, c’est à cette période que l’enfance commence à être reconnue comme une période de vie. L’adolescence quant à elle est reconnue à partir du 19 ème siècle. La prise en compte des besoins de l’enfant est très progressive et se fait selon le développement de prin- cipes pédagogiques. C’est aussi à partir de ce siècle que se fait l’émergence de la famille comme groupe d’appartenance. Abandon de l’enfant L’abandon ou dans les cas les plus grave l’infanticide de l’enfant ont plusieurs causes à l’époque : - Pauvreté / indigence - Décès d’un parent ou des deux - Faiblesse d’esprit / handicap (orphelins) - Déchéance paternelle (fin du - Naissance hors mariage / adul- 19ème) tère - Maladie, accident 14 Module F4 Discipline et profession du travail social On assiste à une augmentation des pratiques d’abandon entre le 16 ème et 19ème siècle. Les rôles de l’État et / ou des particuliers dans les cas d’abandon sont par exemple de confier les enfants dans des orphelinats (souvent tenus par des religieuses), à des parents (jusqu’à la 4ème génération), à des nourrices (pour les classes aisées), en fa- mille d’accueil ou placement à la ferme) ou en asile rural (sorte de foyer ferme pour des adolescents plutôt difficiles). Accueil et assistance de l’enfant abandonné A un certain moment, les infanticides sont condamnés par l’église. L’abandon est alors « favorisé » par cette dernière et par les autorités, mais sous certaines conditions, par exemple en les abandonnant devant une église. Les rôles de l’église et du clergé sont notamment de créer des lieux propices à l’aban- don ou où placer les enfants tels que des asiles (couvent ou monastère) ou ce qui s’appelait « le tour » d’abandon à la porte des hospices / convents, ce qui correspond au « Tiroir à bébé » actuel et favorise alors l’anonymat. Vers 1750, la pratique d’accueil fait l’objet de critiques sur le fond des idées de Rous- seau. Le système éducatif n’implique que peu d’instruction et invite plutôt à faire preuve de morale et d’acquérir une éducation religieuse. C’est alors qu’on souhaite un retour à une éducation « naturelle ». Par le phénomène d’institutionnalisation, les populations tels que les enfants abandon- nés, les personnes en situation de handicap sont impliquées dans un phénomène de mise à l’écart dans un but de protection de ces populations contre la société (tout le monde ne leur veut pas du bien) et de protection de la société (comportement déviant). Les catégories d’enfants visées par l’institutionnalisation sont par exemples les enfants pauvres, à la conduite répréhensible ou de groupes sociaux réprouvés. 19ème siècle : de l’hôpital à l’orphelinat Les hospices et asiles sont mal adaptés pour les enfants notamment dû à la promis- cuité, la cohabitation forcée (les enfants valides plutôt placés à la ferme ou dans la famille proche). Ces placements ont pour but de lutter contre la pauvreté ou d’éviter aux enfants de pâtir de l’incapacité des parents. Situation en Valais au 19ème Le placement familial est favorisé plutôt que le placement institutionnel. Dans les or- phelinats valaisans provoque une ségrégation scolaire et professionnelle (fille / gar- çon) et une attribution genrée des rôles. 15 Module F4 Discipline et profession du travail social Orphelinat et pédagogie de la clôture Les journées dans les orphelinats sont organisées d’une certaine manière afin de ryth- mer la journée. Un programme est prévu avec différentes activités. Cela permet d’ins- taurer la discipline et l’obéissance (respect et soumission à l’autorité). Il n’y a cepen- dant peu ou pas de contacts avec l’extérieur et les objets privés sont limités ou absents (partage). Il y a aussi recours au châtiment corporel. Suite – De l’enfance abandonnée à l’éducation spécialisée Eléments d’évolution de la perception de l’enfant On observe par la suite différentes perspectives d’étude et des modifications progres- sives du statu et des fonctions. Il y a une baisse de fécondité du couple et une promo- tion de l’enfant en tant que « capital humain ». On considère alors qu’il peut contribuer à la prospérité économique et matérielle. Il y a aussi des modifications de la structure, des rôles et des comportements familiaux. A partir des années 1970 avoir un enfant est considéré comme une réalisation de soi et du couple Cela a une influence sur la démographie européenne. On observe de fortes natalités avec une mortalité faible à la natalité. On se préoccupe aussi plus de l’enfant, notam- ment sa santé, son éducation et tout ce qui a à trait à l’affection. De l’hôpital-asile à l’orphelinat Les hospices ou les asiles étaient mal adaptés pour les enfants à cause de la promis- cuité, la cohabitation forcée, par exemple pour les enfants valides dans les fermes ou chez la famille proche. Il y a alors une lutte contre la pauvreté ou dans les cas où les parents sont dans l’in- capacité à s’occuper de leurs enfants. On observe aussi l’émergence de mouvements hygiénistes (ex : ligue antialcoolique), mais des dérives eugénistes se sont créées (ex : pureté de la race). En Valais, à partir du XIXe siècle, on favorise un placement familial plutôt qu’institu- tionnel. Dans les orphelinats dans le Valais Romand implique une ségrégation scolaire et professionnelle avec une attribution des rôles genrée. Un projet social pour l’assisté est instauré en fonction du statut social (différenciation entre l’enfant pauvre et l’enfant de famille aisée). 16 Module F4 Discipline et profession du travail social Les placements forcés ont des conséquences pour les victimes : - Solitude - Humiliations - Travaux forcés / exploitation - Absence ou faible formation pro- - Maltraitances fessionnelle - Essais médicamenteux - Décès (mauvais traitements) - Discriminations - Suicides Renforcement de la protection de l’enfance Année 70 => réforme des maisons d’éducation 1971 / 1973 => développement de services de protection de l’enfant / mineur En 1978 => entrée en vigueur du droit de l’enfant dans le Code Civil Suisse Depuis 2009 => projet de révision de l’Ordonnance de 1978 2013 => création de l’APEA2 « Nouvelle éducation » Maria Montessori (1870 – 1952) Elle développe des outils pédagogiques et didactiques adaptés aux enfants ayant des besoins spécifiques. Ces outils touchent les cinq sens. Elle crée aussi la « maison des enfants » dont les buts sont d’offrir aux enfants un cadre sécurisant qui leur permet de se concentrer et de faire des expériences en- semble pour construire un savoir, favoriser l’autonomie. L’enseignant est alors média- teur entre l’enfant et le savoir. Célestin Freinet (1896 – 1966) Il s’inspire du mouvement de la réforme pédagogique des années 1920 et tente de titiller la curiosité de ses élèves en proposant des observations actives dans la nature, en entretenant une correspondance avec d’autres classes ou en créant un journal pour motiver à apprendre tout ce qu’il faut pour le produire. Il crée des situations où le savoir devient nécessaire. 2 Autorité de Protection de l’Enfant et de l’Adulte 17 Module F4 Discipline et profession du travail social Modèle de « substitution – adoption » 1933 – 1955 Dans un premier temps : Asile / hospice - Silence / règles - Vie communautaire - Rythme stricte de la journée - Absence ou limitation d’objets - Humilité / obéissance / discipline privés - Peu de contact avec l’extérieur - Scolarité minimale 1973 – 1990 Besoins et politique de placement et développement de la psychologie, de la pédiatrie, de l’éducation nouvelle. Accompagnement plus individualisé avec un projet personnalisé, prend en compte les besoins et les intérêts, le bien-être et le développement de l’enfant. L’institution s’inscrit dans un système (collaboration, complémentarité des institutions). 1991 – 2016 Placements effectués à la demande des services placeurs - Réponse sociale provisoire - Références théoriques affirmées - Collaboration avec les proches - Co-construction du projet - Retour le plus vite possible dans le milieu familial Représentation du handicap Jusqu’à la fin du XVIIIe début du XIXe, il y avait peu de distinction entre maladie mentale et handicap mental. Un exemple est notamment le « crétinisme » en Valais dont les explications étaient non scientifiques jusqu’à la fin du XIXe, jusqu’à ce que l’on mette en avant la cause alimentaire qu’était la carence en iode à cette époque. Ces personnes étaient diminuées à un état animal voire inférieur. Au Moyen-Âge, le degré d’acceptation dépendant du degré de dangerosité de ces personnes. Si elles étaient considérées comme dangereuses, elles étaient considérées comme une œuvre du Diable. La prise en considération du handicap évolue donc au fil des siècles. On passe par de la charité et évolue au fur et à mesure vers une faible intégration, puis une certaine protection. L’intégration est de plus en plus développée. Jusqu’à la fin du XIX e, il n’y avait pas de prise en charge particulière, ce n’est qu’à partir des années 1960 qu’il y a un fort développement en lien avec l’AI. 18 Module F4 Discipline et profession du travail social Progrès de la science et de la médecine C’est avec les progrès de la médecine et de la science qu’on fait une séparation entre aliénés, handicapés mentaux et malades. De nouvelles cliniques ont alors ouvert, ainsi que des hôpitaux tels que des asiles de vieillards. Il existe plusieurs institutions en Suisse (Don Bosco, Cité-Printemps, Malévoz, Notre- Dame-de-Lourdes, la Castalie…) Institutions politiques, cadre juridique et travail social Le travail social au sein du système politique suisse – le travailleur social militant Le travailleur social travaille dans un cadre, un contexte organisé régit par le système politique suisse. Le travailleur social peut faire de ce contexte une ressource et peut agir pour tenter de modifier le cadre. On parle alors de travailleur social militant. La confédération : nature et organisation Le pouvoir en Suisse est réparti entre l’État (les élus) et le peuple. La Suisse est une démocratie semi-directe. Le pouvoir y est réparti entre trois niveaux de compétence3. Tout ceci a pour fonction d’éviter un excès de centralisation du pouvoir aux mains d’une personne ou d’un groupe limité de personnes élues. Le peuple a un pouvoir indirect puisqu’il élit ses représentants (élus) qui dirigent, adop- tent les lois, administrent la justice. Le peuple a aussi un droit de regard direct à cer- tains égards puisqu’il peut forcer une votation des lois adoptées par le biais du réfé- rendum ou initier un nouvel article constitutionnel, qui entrainera l’adoption d’une nou- velle loi ou la modification des lois anciennes. Comme expliqué dans les paragraphes précédents, le pouvoir est réparti entre trois niveaux de compétence : - Niveau fédéral - Niveau cantonal - Niveau communal La répartition des compétences entre ces différents niveaux s’effectue selon le principe de subsidiarité : Le pouvoir est si possible laissé au niveau de base (commune) et le niveau supérieur (canton / confédération) ne se saisit d’une tâche que s’il apparaît que l’entité inférieure ne peut s’en acquitter à satisfaction. Le fédéralisme permet d’assurer une forme de cohésion au sein du pays, en respec- tant les particularismes linguistiques et régionaux. 3 Aussi appelé le fédéralisme 19 Module F4 Discipline et profession du travail social En Suisse, on distingue trois pouvoirs : - Le pouvoir législatif : celui qui adopte les lois - Le pouvoir exécutif : celui qui applique les lois et gère le pays - Le pouvoir judiciaire : celui qui contrôle la bonne application des lois par l’État et par les particuliers Les 3 pouvoirs Législatif Exécutif Judiciaire Assemblée fédé- Conseil fédéral Tribunal fédéral Fédéral rale / conseils na- Fédéralisme tional et des états Grand conseil Conseil d’État Tribunal cantonal / Cantonal tribunaux de district – d’arrondissement Conseil général / Conseil communal Juge de com- Communal Assemblée pri- / conseil municipal mune / juge de maire paix Le peuple élit les représentants de chaque élément en gras dans le tableau ci-dessus. Le pouvoir législatif Le pouvoir législatif est celui auquel il appartient de faire les lois, de légiférer, c’est-à- dire d’élaborer et d’édicter des règles générales, abstraites et impersonnelles qui pré- sident aux rapports entre les personnes (physiques et morales) d’une part, entre les pouvoirs publics et les citoyens d’autres part. Le pouvoir législatif établit des normes juridiques. Ce pouvoir est représenté au niveau fédéral dans un système dit bicaméral, c’est-à- dire deux chambres, par le Conseil National et le Conseil des États. Le premier est la « chambre du peuple » dans lequel se trouve 200 membres élus tous les 4 ans au scrutin proportionnel (répartition des sièges par canton au pro rata de la population de chacun d’entre eux). Le deuxième correspond à la chambre des représentants des cantons. On y trouve 46 membres élus eux aussi tous le 4 ans au scrutin majoritaire. => Rédige les lois Le pouvoir exécutif Le pouvoir exécutif, qui est celui auquel il appartient de mettre en œuvre les moyens nécessaires à l’application de ces normes.il agit par la voie de réglementations qui précisent les conditions dans lesquelles ces normes sont mises en pratique. Il dispose des moyens, budgets et administrations nécessaire pour remplir cette mission. => Rend des décisions 20 Module F4 Discipline et profession du travail social Le pouvoir judiciaire Le pouvoir judiciaire, qui est chargé de trancher les litiges qui opposent les individus et les collectivités (y compris les pouvoirs publics) et donc d’appliquer et, le cas échéant, d’interpréter les lois à cette occasion. Cette interprétation ne peut se faire que dans des cas d’espèce, à l’exclusion de l’élaboration de toute règle générale => Vérifie si la loi a été correctement appliquée Le principe de séparation des pouvoirs L’idée de séparation des pouvoir date de l’antiquité. Ce principe est fondé par le souci de ne pas concentrer tous les pouvoir dans les mains d’une seule personne ou d’un groupe limité de personnes. Cependant, les pouvoirs exécutif et législatif ont des compétences croisées et para- doxales : - Même si la gestion des affaires du pays et la représentation internationale sont d’abord des compétences de l’exécutif, c’est l’Assemblée fédérale qui élit les Conseillers et les Juges fédéraux et contrôle leur activité - L’Assemblée fédérale participe à la définition de la politique extérieure et sur- veille les relations avec l’étranger. Elle approuve certains traités internationaux, vote les dépenses de la Confédération, établit le budget et approuve le compte d’État. - Le CF possède également des compétences législatives. En cas de nécessité, en situation d’urgence, le CF peut prendre le pas sur l’assemblée fédérale et adopter des lois urgentes. Les élus fédéraux Pouvoir législatif : les membre de l’Assemblée fédérale (les deux chambres) sont élus par le peuple. On dit que ce sont les représentants du peuple. Pouvoir exécutif : les conseiller fédéraux sont élus par l’Assemblée fédérale. Ladite « formule magique » est appliquée. Pouvoir judiciaire : les juges fédéraux sont élus par l’Assemblée fédérale. 21 Module F4 Discipline et profession du travail social L’élaboration, la modification des lois Le pouvoir d’action des élus fédéraux (législatif) Les étapes de l’élaboration ou modification de lois se font ainsi : - Phase pré-parlementaire - Phase parlementaire - Adoption - Entrée en vigueur A l’origine d’une loi, il y a plusieurs possibilités. Le peuple peut en proposer une au travers d’une initiative populaire et du droit de pétition. Les moyens à disposition du pouvoir législatif sont les initiatives parlementaires, la motion ou le postulat et ceux du CF sont le droit d’initiative et l’adoption des lois au sens matériel. Le pouvoir d’action politique du citoyen, du TS Les moyens à disposition du TS pour modifier / influencer les lois sont le droit d’initia- tive populaire, droit de référendum, le droit de pétition, le droit de grève et le lobbying. - Droit d’initiative au plan fédéral o Concerne une modification de la Constitution fédérale o Nécessite 100'000 signatures obtenues en 18 mois maximum o Comité d’initiative composé de personnes ayant le droit de vote o Validation de l’initiative - Référendum facultatif o Requis par un ou plusieurs citoyens o Nécessite 50'000 signatures de citoyen ou de huit cantons dans les 100 jours à compter de la publication de la loi Le Lobbying Lobby désigne en anglais un hall ou un vestibule. Par extension, il a été utilisé pour désigner les couloirs des Chambres du Parlement à Londres, où avaient coutume de se retrouver les députés et les lords en marge des débat parlementaires. Aujourd’hui le terme s’applique aux groupes d’intérêt, associations économiques, sociales, profes- sionnelles ou syndicat, organisation non gouvernementales, autorités régionales… ac- compagnant les processus législatifs et dont l’objectif est d’influencer le débat public. Le lobbying peut s’exercer à divers niveaux, dans de multiples sphères. Il est autorisé et réglementer en Suisse auprès des conseillers nationaux et aux états. 22 Module F4 Discipline et profession du travail social Droit et TS Qu’est-ce que le Droit ? Le Droit est l’ensemble des règles de conduite imposées aux hommes par un pouvoir que l’on nomme État. Le Droit dit ce qui est juste, ce qui doit l’être et lorsqu’il est violé, cela implique des conséquences, des mesures contraintes, des sanctions. Il est l’objet de science des juristes. Les fonctions du Droit : - Maintenir la sécurité physique des individus et du groupe - Maintenir la sécurité économique - Favoriser la survivance du groupe / cohésion sociale - Faire respecter les valeurs Compétences clé pour le TS La liste des compétences clé pour le TS contient entre autres les items suivants : - Contribuer à l’intégration de groupes de personnes marginalisées, vulnérables et privées de leurs droits - Favoriser le bien-être - Permettre l’accès aux ressources - Garantir les droits humains - Promouvoir la cohésion sociale - Encourager les personnes et développer leur pouvoir d’agir - Contribuer au changement social et politique visant à plus de justice sociale Dimensions légales / juridiques et TS Le travailleur social défend les valeurs essentielles de notre société tels que les droits humains, le droit à l’égalité, le Code civil et le Code pénal, le code déontologique du travail social, les chartes institutionnelles… Il a également besoin de ressources, le cadre légal en constitue une, permettant par exemple de faire valoir les droits sociaux des assurés. Le travail social est également limité, contraint par le droit, c’est pour- quoi le connaître permet d’utiliser notre propre compréhension des lois / règles pour utiliser les marges de manœuvre à notre disposition. Le TS s’inscrit dans un contexte socio-politique et retrouve parmi ses partenaires principaux les membres des institu- tions politiques. Le travailleur social exerce sa profession au sein d’institution so- ciales et dès lors a besoin de connaître le cadre légal des organisations sociale, le droit du travail… 23 Module F4 Discipline et profession du travail social Domaines juridiques en lien avec le TS ❖ Droits humains, droits politiques ❖ Droit des personnes, droit des familles, droit de protection de l’enfant et de l’adulte ❖ Droit pénal, droit de la responsabilité civile ❖ Droit de la protection des données et l’ensemble des questions juridiques en lien avec le devoir de confidentialité ❖ Droit social : Droit du travail, droit des assurances sociales, droit de l’aide so- ciale ❖ Droit des personnes en situation de handicap ❖ Droit des étrangers, de la migration ❖ Droit des organisations sociales ❖ Diverses autres questions en lien avec les options choisies (AS : successions, bail…/ ES : droit des patients, droit en lien avec les institutions sociales.../ ASC : droit des manifestations, culturels…) Protection de l’emploi Historique et sources On passe d’un travail dans l’agriculture / artisanat à un travail salarié. La situation pour les travailleurs est de faible qualité. Les risques (accidents, plus capable de travailler) ne sont pas couverts. Il faudra attendre le 20ème siècle pour que des bases / lois solides soient mises en place. L’État-providence est un produit de modernisation. Par ses interventions, il fournit une protection sous forme d’assistance, d’assurance et de sécurité sociale. Au cours du 18ème et 19ème siècle, la précarité et la faillite de l’entraide classique me- nace la paix sociale. Cela implique la naissance du socialisme et du syndicalisme au 19ème siècle. Bismarck introduit donc à la fin du siècle en Allemagne un système de protection sociale et d’assurances sociales. Cela représente les premières lois d’as- surance maladie, accidents professionnels et vieillesse et invalidité. Le modèle Suisse s’inspire du modèle germanique, des lois cantonales de protections des travailleurs sont instaurées et les journées de travail sont limitées à 15h pour les travailleurs du coton par exemple. Dans les fabriques, les journées sont limitées à 11h (loi fédérale sur les fabriques). 24 Module F4 Discipline et profession du travail social Bases légales Les bases légales sont basées sur des traités internationaux, la Constitution suisse et en particulier sur ces différentes lois : - Loi sur le travail dans l’industrie, l’artisanat et le commerce - Loi sur l’égalité - Code des obligations - Loi sur le statut du personnel de la Confédération - Lois cantonales sur le statut des fonctionnaires - Convention collective - Contrat Type - Contrat individuel de travail - Loi sur le travail - Règlement du personnel Hiérarchie des normes en lien avec la protection de l’emploi Constitutions fédérales / Conventions internationales Loi sur le travail / Code des obligations Contrat type Convention collective Contrat individuel de travail Règlement du personnel 25 Module F4 Discipline et profession du travail social Loi sur le travail (LTr) Entrée en vigueur en 1966. 1957 – 1971 : refonte du droit du contrat de travail dans le CO : égalité employeur - employé Cette loi délimite un cadre général dans lequel les relations de travail doivent s’inscrire. Elle se compose du Droit impératif (obligé de s’y plier) qui s’impose aux employeurs et aux travailleurs. Elle donne les limites à ne pas franchir et impose un certain nombre de protections et de minima en faveur des travailleurs. Elle n’est cependant pas applicable aux éducateurs en institutions, ni aux AS en insti- tutions (sauf articles sur la santé), aux administrations publiques, aux travailleurs qui exercent une fonction dirigeante élevée, une activité artistique indépendante ou une activité scientifique, aux enseignants / AS / éducateurs / surveillants dans les établis- sements. Elle pose des normes minimales en faveur des travailleurs : - Durée hebdomadaire du travail - Temps de travail sur une journée / pauses - Travail supplémentaire - Travail de nuit et du dimanche - Protection de la santé du travailleur o Protection des jeunes travailleurs o Protection des femmes enceintes et allaitantes En ce qui concerne les jeunes travailleurs, l’âge minimum pour travailler est de manière générale 15 ans révolus. Il y a cependant quelques exceptions. Dans le travail dans le cadre de manifestations culturelles, artistiques, sportives ou la publicité, les moins de 15 ans peuvent travailler. Dans le cadre des travaux légers, il est possible de travailler entre 13 et 15 ans. Le code des obligations Les articles 319 à 362 concerne le contrat de travail. Elle s’applique également aux relations de travail et fait partie du droit privé, qui est un droit plutôt dispositif, c’est-à- dire qu’il est à disposition des parties concernées. Elle contient toutefois des normes impératives et semi-impérative comme le droit public. 26 Module F4 Discipline et profession du travail social Position des professionnels du TS Si le TS est engagé par l’état (secteur public), sa relation avec l’employeur est régie par : - Le droit public o Fédéral (loi sur le personnel de la Confédération) o Cantonal (loi sur le personnel du canton) o Communal (règlement) Le CO vient compléter en cas de lacunes. Exception est faite lorsque l’employeur a décidé de l’engager sur la base d’un contrat de droit privé (à clarifier avec l’employeur) Si le TS est engagé par une institution privée, sa relation avec l’employeur (institution) est régie par : - Le droit du travail (LTr + Code des obligations + …) o + CCT ou CTT o + contrat de travail privé La convention collective Une convention collective est un accord signé par des représentants des employeurs et / ou des employeurs directement des représentants (associations professionnelles, syndicats) des employés. Elle complète et améliore les dispositions prévues par la législation relative au droit du travail. Ex : la loi ne prévoit pas de salaire minimum en Suisse. En revanche, dans les sec- teurs où une CCT existe, c’est cette CCT qui fixe les salaires minimums. Droits de l’Homme Définition et caractéristiques Droits de l’homme ou droits humains ? Avec la notion de droit humain, on couvrirait tous les êtres humains sans distinction de genre. Pendant longtemps les droits hu- mains étaient réservés aux hommes. Le changement de terminologie était une volonté de changer de paradigme, afin de changer la dimension genrée des droits de l’homme. On a tendance à utiliser de plus en plus la notion de droit humain comme étant plus globale dans le sens humanité. C’est un ensemble de droits fondamentaux censés être universels dans toutes les cul- tures et toutes les législations, censés être la base de toutes les autres lois. 27 Module F4 Discipline et profession du travail social Ce sont donc des droits subjectifs (qui appartiennent au sujet du droit = individu) et sont garantis par le droit international (droit accepté / négocié / figé dans un texte ac- cepté par les États). Ils visent à protéger les intérêts les plus fondamentaux de la per- sonne humaine, mais on dit aussi que ces droits sont subsidiaires (un état qui n’a pas de constitution ou de garantie des droits humains, celui-ci devrait être soumis au droit international des droits de l’homme – autre exemple : la Suisse a édicté certains droits fondamentaux avec des termes spécifiques qui ressemblent à ceux édicter dans les droits de l’homme, ces derniers sont plus utilisés en appui). Avec les droits humains, il y a une relation entre le titulaire et le destinataire. On parle de réciprocité. Il y a donc une notion de droits et de devoirs. On a le droits que nos droits soient respectés, mais en contrepartie on doit respecter ceux des autres (de- voirs). Ils sont inaliénables, c’est-à-dire qu’on ne peut pas les restreindre. Fondements philosophiques Tous les êtres humains ont droit à la liberté, l’égalité et la dignité. Il n’y a pas de per- sonnes inférieures et ont toutes les mêmes droits. Confucius développe la pensée de la réciprocité. Il y développe l’idée que tout humain devrait avoir la capacité de se mettre à la place d’autrui. De cela découle la maxime : ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse. En Europe, il faut attendre le XVe siècle que 3 penseurs commencent à poser une définition de l’humanité. Le discours est encore orienté chrétienté et s’applique à une humanité chrétienne (=> non-chrétiens ne font pas partie de l’humanité). On parle alors de 1ère approche de l’universalité de l’être humain. Emergence et évolution des droits de l’homme Dans un premier temps, à l’antiquité, le droit naturel fait fois et est en lien avec le statut (ex : droit naturel d’un roi pas le même que le droit naturel d’un paysan). Au siècle des lumières le droit naturel se détache de l’idée de religion et met l’homme plus au centre et devient non plus une source de devoirs mais aussi une source de droits subjectif (droits que l’on peut revendiquer). Il y a une distinction entre l’état de nature (homme hors société) et l’état civil : homme qui vit dans une communauté et accepte les règles qui y sont reliées (notion de citoyenneté) Avec Rousseau, il agit comme un pionnier en dénonçant la distance entre la philoso- phie et la réalité. Selon lui l’homme est enfermé dans des structures qui l’empêche d’être libre. John Locke quant à lui pose les premiers fondements. Il y a alors une première ex- pression de droits spécifiques 28 Module F4 Discipline et profession du travail social La déclaration d’indépendance fait office de point de départ des droits de l’homme avec des droits inaliénables tels que le droit à la vie, le droit à la liberté et la recherche du bonheur. Il y a aussi l’émergence du droit à la révolution. Lors de la Révolution française, la déclaration décrit ce qui a toujours été, mais qui n’a jamais été écrit. Au XIXe, il y a une notion juridique non contraignante des droits fondamentaux, il y a absence d’un mécanisme juridique. La judiciarisation se fait au début du XXe siècle. Valeurs fondatrices - Dignité o Dignité et valeur humaine o On ne peut pas considérer qu’il y a des humains de valeur inférieure o Dignité => valeur intrinsèque ce qu’elle est intérieurement et pas du mé- rite comme on la voit d’un point de vue extérieur - Liberté o Absence de contraintes et de restrictions non exigées pour le bien d’au- trui ou le bien commun de la communauté - Egalité o Non-discrimination en matière de droits de l’homme et de libertés sur certains critères - Universalité o Qui s’applique partout à tout le monde - Inaliénabilité o On ne peut pas les restreindre o Sauf intérêt publique prépondérant Droits civils et politiques Les droits civils et politique sont conçus comme des droits permettant à l’individu de se défendre contre les abus étatiques. Exemples : - Protection de l’intégrité corporelle (droit à la vie) - Protection de liberté individuelle (esclavage) - Droits à la liberté individuelle (opinion / expression) - Droits procéduriers (procès équitable) - Droits de participation (s’investir dans les affaires publiques) - Interdiction des discriminations Droits économiques, sociaux et culturels Ils ont pour but d’assurer à l’individu la satisfaction de ses besoins matériels de base et des conditions favorables à son épanouissement personnel. 29 Module F4 Discipline et profession du travail social Exemple : - Droit au travail et à des conditions de travail équitables et favorables - Droit à la sécurité sociale - Droit à un mode de vie convenable - Droit à la santé et droit à la formation Droits collectifs ou solidaires Exemple : - Droits au développement, à la paix et à un environnement propre et sain - Droits des peuples à l’autodétermination Principaux instruments - Convention sur le génocide - Convention contre le racisme - Convention sur les droits de l’enfant - Convention sur les droits des personnes handicapées - Convention contre la torture Modèle des pôles professionnels L’auteur de ce modèle est Gaspard, travailleur social pendant 10 ans et enseignant et chercheur dans une HETS. But Le but de ce modèle est de comprendre ceux qui font du travail social leur profession (qu’est-ce qu’ils font au quotidien : observation sur le terrain et questionnement au travers d’entretien avec les travailleurs sociaux). Il est à noter que malgré les catégories de ce modèle, il emportant de ne pas attribuer une catégorie fixe non plu. Ce n’est pas parce qu’à un moment, le TS se trouve plus dans une catégorie qu’il va y être tout le temps. On peut tendre plus vers un pôle, mais ça n’exclue pas les autres pour autant. 30 Module F4 Discipline et profession du travail social Les 3 pôles Indicateur Clinique Militant Normatif thématique Cœur de l’ac- Réparation de la souf- Donner la parole Prendre appui sur tion – ce qui france aux dominés et / ou le cadre anime le TS porter la parole des dominés Rapport au Accompagnement type Affirmation des iné- Assume les rap- bénéficiaire – relation d’aide (pas en galités et travail sur ports de force avec perception de lien avec la pathologie), l’atténuation de la les bénéficiaires en la relation volonté d’égalité avec violence des rap- se référant à la entre le TS et les patients, relation indi- ports de force norme le bénéficiaire viduelle / relation à l’autre => structure de la => Appel au cadre société, d’ordre pour réduire les => Pas de visée collec- général et collec- inégalités tive tif => Volonté d’égalité Division du Volonté d’égalité avec Potentielles ten- Perception apaisée travail – rela- les dominants en cher- sions de la hiérarchie vue tion vis-à-vis chant les similitudes comme résultat de la hiérar- avec les dominants d’une complémen- chie tarité => Occultation par- tielle des rapports de force Rapport au Eloigné de la chose poli- Nécessité de chan- Politique est en - politique tique gement social dehors de l’inter- vention sociale Les finalités du TS Selon Champy Finalité générale : développer le bien-être, la qualité de vie Finalités spécifiques : - Autonomie / participation - Réduire les inégalités - Promouvoir la dignité - Changer les personnes - Favoriser l’émancipation - Insérer socialement - Sécurité - Cohésion sociale Moyens et outils : relation, accueillir, accompagner, aide et assistance, contraindre, encadrer, travail éducatif, activités 31 Module F4 Discipline et profession du travail social Histoire de l’animation Comment ça a commencé ? Ça a commencé à Genève en 1962. L’animateur, c’est le souffle qui amène la vie. C’est donner l’impression que c’est vivant (ex : les dessins animés, c’est en faisant bouger un dessin qu’on le rend vivant). Le mouvement c’est ce qui simule la vie. Est-ce qu’on doit amener du souffle ou du mouvement ? « L’animateur est un clown qui se prend pour Dieu » Confusion : l’animateur fait des activités. Les choses vont par trois : Le temps qu’on a à disposition se divise en trois : Travail salarié ou non o Production (bien, service) Repos o Reproduction de la force de travail Loisirs o Le temps libre ou libérer Ces trois temps sont inégalement répartis durant les étapes de la vie. L’équation : Le temps total de vie - Travail - Besogne - Repos = temps libre Le temps libre c’est dangereux ! Les gens font des bêtises pendant ce temps libre. Les personnages emblématiques de la société qui ont structuré, pensé, dominé le tra- vail social : La bourgeoisie éclairée => possède les outils / achète les matières premières et vend les matières transformées o Celui qui prétend que sa richesse vient de son travail Le mouvement social (Ouvrier, syndicat) => relation entre les bourgeois et les ouvriers o Selon a pensée syndicale, si tu es riche c’est parce que tu extorques la plus-value du travail o La plus-value c’est tout le travail qui est fait pour arriver à l’objet final à partir d’une matière première 32 Module F4 Discipline et profession du travail social Le christianisme social o Les temps nouveaux : => il faut qu’on s’occupe des ouvriers, on ne va pas laisser les ouvriers au mouvement syndical => activités organisées sur le temps libre => c’est le seul moyen d’avoir des citoyens L’église forme dans un premier temps des animateurs pour pouvoir occuper les ci- toyens pendant le temps libre. En ce qui concerne le TS : Eduquer Assister Animer Objet Figure Institution témoin Figure d’au- historique jourd’hui Santé Corps Médecin Hospice Psychologue physique Médecin Infirmier Education Savoir Régent Ecole Enseignant Éducateur Contrôle so- Sécurité Juge Prison Dames patron- cial nesses Assistant social Action collec- Auto-pro- Curé et Colonie de vacances Permanent syn- tive / anima- motion syndica- dical, boyscout, tion socio- liste animateur culturelle L’animation est là pour renforcer le pouvoir d’agir. Elle agit sur des groupes, avec des groupes. Elle fonctionne comme une action collective (ex : Festival des 5 continents) => capacité à mobiliser des groupes 33