Linguistique - Lou - 2024-2025 (PDF)
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This document details the 2024-2025 linguistics course at univ-fcomte, outlining course modalities, including a 2-hour written exam scheduled for December 3rd. It covers topics including the origin of language, syntax, and the differences between linguistics and grammar.
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LINGUISTIQUE 2024-2025 [email protected] Modalités de contrôle continu MODALITÉS DU COURS Examen écrit de 2 heures (3 décembre) Mardi 17h – 19h Lien vers le syllabus...
LINGUISTIQUE 2024-2025 [email protected] Modalités de contrôle continu MODALITÉS DU COURS Examen écrit de 2 heures (3 décembre) Mardi 17h – 19h Lien vers le syllabus sur Moodle : https://moodle.univ- Ponctualité fcomte.fr/pluginfile.php/2168710/mod_re Assiduité source/content/1/Syllabus_Linguistique.p df Implication (2 points de bonus maximum sur la note de l’examen final) GRAMMAIRE ET LINGUISTIQUE B ASES ET RAPPELS Séance introductive INTRODUCTION : ORIGINE DU LANGAGE ET ÉVOLUTION Homo sapiens apparu il y a environ 200 000 ans Derek Bickerton (1990) : phase de proto-langage, il y a un million d’année Langage moderne (phonologie, syntaxe, sémantique) : entre 150 000 et 50 000 ans avant aujourd’hui Modification de l’appareil phonatoire + spécialisation d’aires cérébrales Ø Qu’étudie la linguistique ? Ø Quelle est la différence avec la grammaire ? 1. LINGUISTIQUE ET GRAMMAIRE : QUELLE(S) DIFFÉRENCE(S) ? Linguistique Critère historique Mot apparu au XIXe siècle Cerner le modèle dominant : identifier son histoire + comparaison avec d’autres langues contemporaines Critère épistémologique Méthode + théories sur la langue Ferdinand de Saussure (Cours de linguistique générale, publié à titre posthume en 1916). Sainéan, L. (1920) Le langage parisien au XIXe siècle. Facteurs sociaux contingents linguistiques faits sémantiques influences littéraires, E. de Boccard. Grammaire Étude du fonctionnement du langage (depuis Antiquité) 2 visées : o Descriptive Les « Remarqueurs » ! o Prescriptive Exemple Vaugelas (1657) Remarques sur la langue françaises utiles à ceux qui veulent bien parler et bien écrire « La façon de parler de la plus saine partie de la cour ». Imposition d'une norme linguistique Activité : arpentage de texte Lecture du chapitre 10 « Enseignement et scolarisation de masse » issu de l’ouvrage Le français est à nous ! (Candea & Véron, 2019, La Découverte) Division de la classe en 3 groupes - Du début (187) à 189 - De 190 à 193 - De 193 à la fin Ø Lecture silencieuse Ø Discussion de groupe Ø Produisez un très court résumé oral de votre partie auprès du reste de la classe 2. SYNTAXE : PHRASE ET PROPOSITION Syntaxe Ø Art d'organiser les parties du discours Analyser la syntaxe o Étudier les principes qui régissent la combinaison des mots / groupes de mots o Dégager la structure hiérarchisée des constituants Codifications Ex : représentation de la phrase en arbre, en boites, en tableaux… 2.1. ÉCLAIRAGE DIACHRONIQUE Jusqu'au 18e siècle compris, première notion : « proposition » Ø Proposition : acte d'énoncer un jugement Deuxième modèle : « période » (rhétorique) Ø Période : configuration assez ample, cadencée et reposant sur une série de parallélismes « phrase » : sens général de « arrangement de mots, façon de parler » (un mode d'expression) Ce dernier terme s’impose au XIXe siècle Pourquoi ? Nécessité de disposer d’un modèle pour apprendre aux enfants à bien lire et bien écrire. POUR MARDI 17/09 Exercice de lecture et d’écriture les ami-es ! Consigne Ø Lire le chapitre premier du Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure sur la nature du signe linguistique (sur Moodle). Ø Écrire ce que vous voulez sur ce texte, en un minimum de 10 lignes. 2.2. CRITÈRES DE DÉFINITION En linguistique, phrase = plus grande unité d'analyse grammaticale Critère syntaxique : une phrase est une structure MAIS il existe des phrases hiérarchique conforme aux règles décrites par la averbales grammaire et qui a souvent un pivot verbal Critère sémantique : énoncé qui fait sens MAIS dépend du contexte Critère graphique : séquence contenant une majuscule à l'initiale et un point à la finale. MAIS contre-exemples multiples dans la littérature Ex : « Ce mur... Quelle réussite ». Activité Ø À partir de l’exemplier « Phrases et propositions », comparez les différentes conceptions de la notion de phrase à travers les siècles. Que remarquez-vous ? Ø Proposez un tableau comparatif synthétique Activité Proposition de tableau « PROPOSITION » « PÉRIODE » « PHRASE » au PHRASES logique classique XVIIIe s. contemporaines Structure oui oui oui variable syntaxique avec pivot verbal Sens oui oui oui oui Ponctuation oui conséquente Oui (mais pas variable toujours de majuscule) Longueur brève Très longue brève variable Thème religion L’être humain maxime variable RÉFÉRENCE ET INFÉRENCE (1) DE LA LINGUISTIQUE STRUCTURALE AU GÉNÉRATIVISME Séance 2 https://www.rts.ch/play/tv/le-court-du-jour/video/filosofix--gavagai?urn=urn:rts:video:9387445 Ø Question centrale des prochaines séances : À QUOI SE RÉFÈRE CE QUE NOUS DISONS ET COMMENT COMPRENONS- NOUS CE QUI EST DIT ? Référence : rapport entre un (ou plusieurs) éléments linguistiques et un (ou plusieurs) éléments extérieurs à l’énoncé. Inférence : opération logique par laquelle on admet une proposition en vertu de sa liaison avec d’autres propositions déjà tenues pour vraies. 1. DE SAUSSURE : INTRODUCTION À LA LINGUISTIQUE STRUCTURALE Cours de linguistique générale (1906-1911, publié en 1916). Fondateur du structuralisme : étudier des systèmes (approche globale des phénomènes) Théories linguistiques qui le précèdent : o Rhétorique o Philologie o Linguistique historique Ø Discussion sur le chapitre à lire (la nature du signe linguistique) : qu’est-ce qui vous a marqué dans ce texte ? « la langue est une forme, non une 1. 1. N OT IO NS CLÉS DE LA LI N GUI ST I Q UE SAUSSUR I E N N E substance » Ø Travailler sur les rapports entre les unités Définit la langue comme un « système de de la langue et la manière dont ces unités signes » font système entre elle. Le linguiste doit sélectionner les manifestations du langage qu’il étudie Contre une représentation de la langue comme nomenclature (= classifications) « Jusqu'ici, on percevait la langue comme un réservoir de mots pour désigner autant de choses dans le monde ». Postulat des théories du signe depuis 1.2. UNE THÉORIE DU SIGNE l'Antiquité : le signe est mis à la place de quelque chose qu'il représente un mot = une chose Postulat de Saussure : quand on entend un « Une entité psychique à deux faces ». mot, ça n'active pas la chose dans notre esprit « Le signe linguistique unit non une mais un concept chose et un nom, mais un concept et D'où caractère bi-face du signe : une image acoustique ». - Signifiant : la matière signifiante, du côté de la matière acoustique. - Signifié : c'est le concept, le type de représentation attaché. Ø Un principe fondamental : l’arbitraire du signe Le rapport entre signifié et signifiant n'est pas motivé en langue = arbitraire Convention Contre une intuition très ancienne du langage : les onomatopées / le cratylisme (idée que les mots ressemblent aux choses) Pour Émile BENVENISTE, la relation entre signifiant et signifié n’est pas arbitraire mais nécessaire : « le concept [“signifié”] “bœuf ” est forcément identique dans ma conscience à l’ensemble phonique (“signifiant”) /böf/ » L’arbitraire n’est pas le signe en soi, « ce qui est arbitraire, c’est que tel signe, et non tel autre, soit appliqué à tel élément de la réalité, et non à tel autre » Ø Des objections à lui opposer ? 1.3. COUPLES NOTIONNELS - on ne peut pas distinguer de manière aussi claire le système abstrait et sa réalisation ; Langue-parole - on peut se demander comment il est possible de parler de système, alors que la langue est un Parole : réalisation de la langue phénomène évolutif ; (production concrète). Acte - La parole est-elle si clairement que ça individuel de volonté et un acte d'intelligence ? d'intelligence. - Conception instrumentaliste et Langue : ensemble de conventions intellectualiste du langage car il sert partagées par l’ensemble d’une exclusivement à transmettre de communauté linguistique l’information Ø À quoi ressemble une conversation selon cette conception saussurienne ? Pour C. SHANNON et W. WEAVER (1975 : 31), le télégraphe est une métaphore de l’activité communicative. Diachronie-synchronie En résumé Selon Saussure, la linguistique doit Diachronie : état d’une chose distinguer son objet de sa matière. La envisagé dans sa durée linguistique de la langue prime sur la linguistique de la parole et la linguistique Ex : étudier le passage du latin synchronique prime sur la linguistique vulgaire à l’ancien français. diachronique. La langue est définie comme Synchronie : état d’une chose un système de signes, qui est un tout envisagé à un moment t cohérent où chaque élément est défini par Ex : étudier la langue de ses rapports aux autres membres du système. Shakespeare Activité Ø Visionnez la vidéo (slide suivante) de [05’47] à [08’40] https://www.youtube.com/watch?v=Lq1q-lCRluw Ø Notez deux des questions posées par Chomsky (relayées par le professeur qui parle) o … o... o … o … Ø Fournissez des hypothèses pour tenter d’y répondre. 2. CHOMSKY ET LA GRAMMAIRE GÉNÉRATIVE Contre la grammaire distributionnelle, la grammaire générative Ø Pour cela : caractériser le savoir linguistique des locuteur.ices adultes Ce qu’il appelle leur « langue interne » Toutes les langues du monde reflètent une grammaire universelle Noam Chomsky (1928- ) 2.1. UNE APPROCHE 2.2. LA NOTION DE LANGUE RATIONALISTE DE LA LANGUE INTERNE Nouvelle méthode : procéder par Savoir intuitif (non conscient) déduction et non par induction Ex : capacité à formuler des règles de grammaire Distinction : Compétence : connaissance que les locuteur.ices ont de leur langue 1. Jean a mangé une pomme 2. Quand dis-tu que Jean a mangé quoi Performance : usage de cette conaissance 3. Pomme Jean mangé a. Ne sont pas toujours équivalentes (erreurs de performance, reflet inexact Langue externe : langue comme entité de la compétence) partagée par la communauté linguistique (arabe, roumain, etc.) Activité 2.3. GRAMMAIRE UNIVERSELLE ET FACULTÉ DE LANGAGE Ø Visionnez cette courte vidéo, puis partagez ce que vous en avez compris : https://www.youtube.com/watch?v=7Cgpfw4z8c w Certains principes de grammaire sont innés et communs à tout le monde Ø Les universaux du langage Ex : toutes les langues du monde ont des sujets et des prédicats Argument biologique : le langage - Êtes-vous d’accord avec l’idée que l’être humain est le propre de l’espèce naît en disposant d’une compétence innée de la humaine, prédisposition innée langue ? pour le langage - Êtes-vous d’accord avec l’idée que tout.e locuteur.ice saurait intimement ce qui est grammaticalement correct ou ne l’est pas ? 2.4. LA NOTION DE En résumé GRAMMAIRE GÉNÉRATIVE La linguistique générative est définie comme la branche de la psychologie cognitive dont la tâche est de Chomsky définit la langue caractériser le savoir linguistique des comme un système de règles locuteurs, c’est-à-dire leur langue interne. Ø Rappel : comment la définissait Cette langue interne est riche, complexe Saussure ? et contraste avec la pauvreté des Hypothèse : à partir de données linguistiques servant d’entrées l’ensemble fini que sont les à l’acquisition du langage par l’enfant. La mots de la langue, il est possible faculté de langage est de générer un ensemble infini nommée grammaire universelle, ou de phrases ensemble de propriétés définissant la langue interne. Activité 1. Transformez ces phrases actives en phrases passives o Le professeur a corrigé les devoirs. o Le vent a renversé les poubelles. 2. Formez des questions à partir de phrases affirmatives o Marie aime le chocolat. o Ils ont vu le film. Ø Quelle est la structure profonde de ces phrases ? Ø Quelles sont leurs structures de surface ? 3. Analysez ces phrases. Comment les comprenez-vous ? o Jean a vu l'homme avec un télescope. o La petite brise la glace. Pour réviser… Ø Quel doit être l’objet d’étude de la linguistique selon Ferdinand de Saussure ? Répondez en utilisant les dichotomies : langue/parole, synchronie/diachronie. Ø Expliquez les notions de signifiant et de signifié en les appliquant au mot chat. Ø Pourquoi les signes linguistiques sont-ils arbitraires selon Saussure ? Ø À quels courants de pensée Chomsky s’oppose-t-il dans sa définition de la linguistique ? Ø Pourquoi Chomsky parle-t-il de grammaire générative ? Ø Qu’appelle-t-on un jugement de grammaticalité ? POUR MARDI 01/10 Exercice de lecture et d’écriture les ami-es ! Consigne Ø Lire le chapitre premier de l’ouvrage Les rites d’interaction d’E. Goffman (sur Moodle). Ø Dites ce que vous trouvez particulièrement intéressant dans ce texte et expliquez pourquoi, en un minimum de 20 lignes. RÉFÉRENCE ET INFÉRENCE (2) DU GÉNÉRATIVISME À L’ETHNOGRAPHIE DE LA COMMUNICATION Séance 3 L’ETHNOGRAPHIE DE LA COMMUNIC ATION, KESAKO ? École théorique aux État-Unis qui émerge dans les années 1960-70 Deux grands penseurs : Dell Hymes et John Gumperz. Objectif : trouver une méthodologie pour… …comprendre le fonctionnement de la parole dans la vie sociale (approche synchronique) Ø Déplacement de la focale : l’unité de base n’est plus le code linguistique mais l’activité de langage > compétence de communication S’oppose à l’école de la grammaire générative transformationnelle initiée par N. Chomsky Activité Sur cette frise chronologique, placez les différents courants vus en cours jusqu’à présent. EUROPE 1900 1950 2000 ÉTATS-UNIS 1900 1950 2000 Activité Sur cette frise chronologique, placez les différents courants vus en cours jusqu’à présent. Cours de linguistique structurale (F. de Saussure) EUROPE 1904-1911 1900 1950 2000 Générativisme (N. Chomsky) ÉTATS-UNIS 1950-1980 1960-1970 1900 1950 2000 Ethno de la communication (D. Hymes, J. Gumperz) L’ETHNOGRAPHIE DE LA COMMUNIC ATION, KESAKO ? Problème du générativisme : l’acquisition de la compétence de communication est indépendante des paramètres socio-culturels = la performance résulterait de facteurs psychologiques, mais pas de l’interaction Compétence : Savoir tacite de la structure langagière ; capacité à construire et reconnaitre des énoncés syntaxiquement corrects Performance : Procédé de codage/décodage du message La compétence de 1. DELL HYMES communication connaitre le code de la langue Anthropologue, savoir quoi dire, à qui, et comment le sociolinguiste américain dire de façon appropriée dans une situation donnée Ethnographie de la Compétence de l’incompétence parole/de la communication, Ex. au Burundi, bafouiller devant un ethnopoétique supérieur en signe de déférence (Albert, 1964) Langues amérindiennes du Nord Ouest (ex. Kathlamet - Oregon, La performance communicative USA) L’usage effectif du langage 1927-2009 La performance ne reflète pas toujours la compétence 1. DELL HYMES Le modèle S.P.E.A.K.I.N.G. Ø D. Hymes critique N. Chomsky : ETTING métaphore du Jardin d’Eden ARTICIPANTS « La vie humaine semble [d’après la NDS théorie chomskienne] divisée entre la compétence grammaticale, une sorte de CTS pouvoir d’origine innée, et la EY performance, une urgence comme le fait de manger la pomme, poussant cette NSTRUMENTALITIES figure du locuteur-destinataire parfait ORMS dans le monde déchu [de la parole]. » (Hymes, 2005 : 55) ENRES Activité Ø Visionnez l’extrait du film suivant (Un air de famille, Cédric Klapish, 1996) : https://www.youtube.com/watch?v=o-6BMdOg8vw Ø Complétez chaque catégorie du modèle SPEAKING de Hymes Activité Setting : une table et des chaises dans un intérieur bourgeois Participants : les membres d’une même famille (par alliance) Ends : offrir un cadeau / fêter un anniversaire / passer un bon moment / conserver de bonnes relations avec sa belle-famille / performer la bru polie et aimable / faire plaisir ou se faire plaisir ? Acts : un repas de famille = se mettre à table / offrir le cadeau / ouvrir le cadeau / avoir une réaction (face) acceptable pour les autres / discuter du cadeau Key : surprise / affectation / gestes lents / ton doux / énervement Instrumentalities : français standard, pleurs, se lever Norms : devoir d’être contente quand on offre un cadeau, être poli-e, rester à table tant que l’action n’est pas terminée Genres : conversation entre pairs POINT SUR… LA SITUATION DE DISCOURS ET SES COMPOSANTES (OSWALD DUCROT) = L’ensemble des circonstances dans lesquelles a lieu l’énonciation (écrite ou orale) : entourage physique et social image qu’en ont les interlocuteur-ices paramètres de ceux-ci/celles-ci (âge, sexe, statut et rôle social, etc.) idée que chacun se fait de l’autre (y compris la représentation que chacun possède de ce que l’autre pense de lui) événements qui ont précédé l’énonciation le discours dans lequel s’insère l’échange en cours (intertextualité) 2. JOHN GUMPERZ Sociolinguiste américain Terrains : Etats-Unis (anglaise), (Université de Berkley), né Norvège, Allemagne, Inde en Allemagne Apports théoriques : Thèse en germanistique de o Speech community traits dialectaux allemands o Répertoire linguistique (ou chez des locuteurs répertoire verbal) américains de troisième génération o Indices de contextualisation / situation-clé Objets d’étude : Alternance codique, Ø Langage comme action située interaction 1922-2013 dans le flux des événements de conversationnelle parole ou des interactions Activité Extrait de la série Crosstalk sur BBC de J. Gumperz, diffusée pour la première fois le 1er mai 1979, traitant des « malentendus » (miscommunication) sur les lieux de travail. Ø Pourquoi l’agent au guichet réagit-il différemment selon les clients ? On peut analyser cette vidéo en s’aidant des travaux de P. Bourdieu (sociologue français). à Il existe un marché de capitaux (culturels et/ou linguistiques) qui peuvent être convertis en capital économique. à Dans ce processus, la langue joue un rôle important de sélection. En fonction des valeurs attribuées, elle peut être considérée légitime ou non-légitime sur le marché par certains acteur.ices. à Le capital rendu légitime (et donc celui/celle qui le possède) domine le marché. Les personnes appartiennent souvent à 2. JOHN GUMPERZ plusieurs communautés de parole. Les communautés de paroles ont des Speech community frontières poreuses « règles partagées de parole et Ø Déconstruire l’idée selon laquelle : Une d’interprétation des performances langue = Une communauté de parole de parole » (Hymes, 1972) Les membres d’une même communauté de parole (speech community) partagent Verbal repertoire (répertoire verbal) à la fois un ensemble de formes Totalité des formes linguistiques linguistiques (compétence) et un employées sur une base régulière dans ensemble de normes sociales le cours d’une interaction sociale d’usage de la parole (performance). compétence linguistique = ressource Plusieurs systèmes linguistiques Plusieurs langues peuvent composer le (langues) peuvent être partagés au sein répertoire linguistique d’un locuteur d’une même communauté de parole. Activité Avec J. Gumperz, déconstruisez ces présupposés sur la langue : Idée reçue ou Idée déconstruite Exemple communément admise Si on parle la même langue, on fait partie de la même communauté de parole La langue est une réalité homogène Une langue doit se résumer à son standard 3. ERVING GOFFMAN Sociologue et linguiste nord-américain (Canada puis États-Unis) École de Chicago Fin observateur des interactions quotidiennes Ethnographies au sein d’asiles psychiatriques (voir Asiles, 1961) Apports théoriques : o Métaphore théâtrale o Cadres o Routinisation de l’interaction o Définition des statuts interlocutifs 3. ERVING GOFFMAN Activité S’intéresse aux indices qui ont lieu en Discussion autour du présence conjointe d’interlocuteur-ices texte à lire (« Perdre la et en vertu de cette place (organisation face ou faire bonne sociale) figure ? », extrait des Rites = regards, gestes, postures, énoncés d’interaction) verbaux Ø Décrire les unités d’interaction naturelles Ø Révéler l’ordre normatif qui prévaut dans et entre ces unités Ø Cadre de participation 3. ERVING GOFFMAN o Format de production o Format de réception La théorie des cadres (1974) Ø Statut interlocutif qui dépend du cadre Cadre : environnement délimité par des conventions tacites, un espace notionnel au sein duquel une activité Éclatement de la figure du locuteur peut être comprise. (1981) « Le type d’activité [...] exerce une contrainte Animateur : celui qui parle physiquement sur les interprétations [des participant-es sur Ex : « Jeanne aimerait savoir si tu iras la voir ce soir » le sens de l’activité], en orientant les Auteur : celui qui a composé le message inférences de façon à pousser au premier Ex : « Jeanne m’a dit : « Est-ce qu’il aimerait venir me plan ou à rendre pertinents certains aspects voir ce soir ? » du “savoir d’arrière-plan” et à en minimiser Responsable : celui à qui « appartient [le] d’autres » (Gumperz, 1989 : 28) sens interne du propos » LE RELATIVISME LINGUISTIQUE Séance 4 INTRODUCTION AU COMMENCEMENT, LE RELATIVISME CULTUREL DE BOAS Principe de base de l'anthropologie culturelle Ø une culture est cohérente et compréhensible à l'intérieur d'elle-même Générativisme (N. Chomsky) ÉTATS-UNIS 1950-1980 1960-1970 1900 1950 2000 Ethno de la communication (D. Hymes, J. Gumperz) 1. LE TOURNANT DE L’HYPOTHÈSE SAPIR-WHORF « Reprise et élaborée de façon plus systéma5que par ses disciples, la perspec5ve boasienne va former la matrice de l’anthropologie nord-américaine et définir durablement son orienta5on “culturaliste”. Dans ce?e seconde défini5on, “culture” se décline au pluriel, comme une mul7tude de réalisa7ons par7culières, et non plus au singulier, comme a?ribut par excellence de l’humanité ; la grada5on des peuples selon leur proximité à l’Occident moderne est supplantée par un tableau synchronique où toutes les cultures se valent [...] » (Descola, 2005 : 140). Pas de hiérarchie entre les cultures > pas de hiérarchie entre les langues Ø Hypothèse : la langue dans laquelle nous pensons influence notre perception de la réalité et par conséquent, notre comportement 1. LE TOURNANT DE L’HYPOTHÈSE SAPIR-WHORF è Relativité linguistique La relation entre l'environnement, la culture et la langue d'un peuple se renforce d'elle-même. L'environnement amène les gens à avoir une vision du monde particulière ; cette vision du monde est encodée dans la langue, et la langue oblige les gens à parler et à penser au monde d'une manière qui exprime cette même vision du monde. 2. L’HYPOTHÈSE RELATIVISTE D’UN POINT DE VUE HISTORIQUE 2.1. Boas : la recherche empirique Posture épistémologique : La langue est sur les langues façonnée par la culture mais l’état de la Recherches de terrain et de descriptions culture est elle-même conditionnée par les de systèmes linguistiques : langues traits morphologiques de la langue parlées par les populations autochtones des Amériques Critique contre l’évolutionnisme : « Les traits morphologiques de la langue ne conditionnent pas l’état de civilisation d’une société donnée » (Boas, 1911 : 67). Franz Boas (Allemagne, 1848 - USA, 1942) : géographe de formation. Fondateur du culturalisme américain, 1er professeur d’anthropologie à l’université de Columbia. La linguistique y devient une branche de l’anthropologie générale. 2. L’HYPOTHÈSE RELATIVISTE D’UN POINT DE VUE HISTORIQUE 2.2. Sapir : une approche modérée de 2.3. Whorf : une approche radicale de l’hypothèse relatisviste l’hypothèse relatisviste Le langage est un produit social Décide de vérifier empiriquement la Le système linguistique influence validité des thèses de Sapir réciproquement notre manière de Whorf a observé qu'il y a des noms en percevoir le monde environnant Hopi qui ne peuvent pas être exprimés au pluriel Soulève le problème dialectique de J'ai étudié pendant cinq jours l’interaction du langage se traduirait en Hopi par et de la connaissance J'ai étudié jusqu'au sixième jour Edward Sapir (1884-1939) : étudiant de Boas à Columbia (1901-1909), puis enseignant à Benjamin Lee Whorf (1897 1941) : étudiant de l’Université de Chicago (1925-1931), enseignant à Sapir à Yale. Il a étudié les Hopis mais aussi les Yale (1931-39). Mayas. 2. L’HYPOTHÈSE RELATIVISTE D’UN POINT DE VUE HISTORIQUE Whorf radicalise la thèse de Sapir en considérant la langue comme un filtre venant ordonner le réel Vivement critiqué pour son idéalisme « Son analyse de l’expression du temps l’amène à penser qu’un Hopi ne parlant que sa langue n’a pas la même conception du temps qu’un anglophone, dans la mesure où cette langue ne possède pas de formes grammaticales distinguant le passé, le présent et le futur » (Bornand et Leguy, 2013 : 11). Vision qualifiée de déterminisme linguistique Cf. vocabulaire de la coercition : notre pensée serait « à la merci » de notre langue, « contrainte » par elle ; personne n'est libre de décrire le monde de manière neutre ; nous sommes « obligés » de lire certaines caractéristiques dans le monde Auteurs À RETENIR La langue reflète l’état de la culture mais ce dernier Boas est conditionné par les propriétés de la langue La langue joue un rôle Sapir dans l’interprétation de l’expérience Whorf La langue façonne la réalité 3. LES CRITIQUES DU RELATIVISME LINGUISTIQUE « [...] la thèse du “relativisme linguistique” conduit, sous sa forme radicale, à la conclusion absurde que les différentes langues sont intraduisibles » (Schaff, 1973: 95). Ø signifie que toutes les interprétations se vaudraient. Activité 1. Classez les objets par paires ou par trios. 2. Pourquoi pensez-vous que vous avez organisé les objets de cette façon ? Ø Diverses théories de relativisme linguistique : l’hypothèse J. Lucy, professeur émérite à Sapir-Whorf n’est ni exclusive, ni homogène,. l’université de Chicago. 3. LES CRITIQUES DU RELATIVISME LINGUISTIQUE Tous les relativismes linguistiques articulent entre trois concepts fondamentaux : Langue ü La langue : la pratique d’une langue donnée a des Interprétation conséquences sur les manières de penser la réalité de ü La pensée : les schèmes (patterns) de pensée peuvent avoir un lien avec influence (a) la perception immédiate et l’attention ; Réalité (b) les systèmes de classification, d’inférence et de mémorisation socio-culturels et individuels ; (c) le jugement esthétique et la créativité ü La réalité : elle est comprise comme l’expérience perçoit quotidienne, l’ancrage du discours dans des contextes spécifiques, ainsi que comme l’idée partagée de la Pensée tradition. En résumé Le relativisme linguistique est l'idée que chaque langue est cohérente et compréhensible en elle-même et doit être étudiée comme un système unique. La relativité linguistique (également connue sous le nom d'hypothèse Sapir-Whorf) propose que les personnes de cultures différentes pensent et se comportent différemment parce que les langues qu'elles parlent les obligent ou les influencent à le faire. Ø Le déterminisme linguistique ou la version forte de la relativité linguistique soutient que la langue oblige Ø Pour mardi les gens à penser selon des catégories linguistiques. prochain : lire Ø La version plus faible de la relativité linguistique l’extrait de Van Herk, soutient que la langue influence les gens à penser What is sociolinguistics? d'une certaine manière en fonction de catégories (sur Moodle) linguistiques. SOCIOLINGUISTIQUE ANALYSE DU DISCOURS, ANTHROPOLOGIE LINGUISTIQUE : J RECOUPEMENTS ET DISTINCTIONS Séance 5 1. LA SOCIOLINGUISTIQUE 1.1. Activité introductive : What is sociolinguistics ? « La réponse habituelle est quelque chose comme “l’étude scientifique des relations entre le langage et la société”. Ce qui est assez vrai. Mais une réponse plus utile pour quelqu’un de nouveau dans le champ serait “Cela dépend à qui vous demandez” ». (“The usual answer is something like ‘The scientific study of the relationship(s) between language and society.’ Which is true enough. A more useful answer for someone new to the field, though, might be ‘It depends who you ask’.”) Discipline-carrefour dont voici quelques grands domaines d’étude : - La variation sociale des usages linguistiques - Bi-multinguisme, contacts de langues - Politiques linguistiques, glottopolitique - Langue(s) et éducation 1.1. What is sociolinguistics? Ø Objet de la sociolinguistique : étude des pratiques langagières authentiques en contexte social. Ø Discipline tournée vers les locuteur-ices : énoncés effectivement produits. Ø Considérer la variation comme un phénomène inhérent à la mise en œuvre de la langue : o En fonction des caractéristiques des locuteur-ices o En fonction des interactions o En fonction du temps Traitement de ces productions langagières comme des faits sociaux dont on peut repérer les régularités. àTous les lectes ne se valent pas sur le marché linguistique = à l’origine de disparités sociales. 1.1. What is sociolinguistics? Discipline jeune : Conférence en 1964 à UCLA autour de William Bright // linguistes européens qui travaillent en dialectologie, linguistique diachronique, littérature comparée à en France au début des années 1970, courant qui s’émancipe des initiateurs nord- américains. o 1977 Perpignan : premier colloque de sociolinguistes en France (40-60 personnes) o 1978 Rouen : premier colloque international Activité Comparez et commentez les tables des matières des congrès nord-américain puis rouennais. Quelles différences d’objet disciplinaires remarquez-vous ? > 3 grands courants : - Politiques linguistiques, planification linguistique (Ferguson) - Sociolinguistique interactionnelle, anthropologie linguistique, ethnographie de la communication (Gumperz) - Dimension sociale de la linguistique structurale (Bright) Ethnographie de la communication Plurilinguisme et politiques linguistiques Variationnisme Variationnisme (sociolinguistqiue urbaine) Ethnographie de la communication Variationnisme Variationnisme Trois données importantes : le terrain (contre la langue comme structure invariante : recueillir des données réelles) un intérêt pour le changement linguistique un ancrage social : « déficit linguistique », enseignement aux enfants des classes défavorisées, aux enfants noirs américains, etc.... Ø Hétérogénéité constitutive de la langue Socialisation langagière, éducation, apprentissage des normes, reproduction des inégalités Émergence de la discipline Énonciation, récursivité, intertextualité Étude de langues locales, variations, plurilinguismes 1.2. LES TRAVAUX DE W. LABOV 1e période, 2 enquêtes : Martha’s Vineyard et Lower East side 2e période : Harlem (VNA) Enquête 2 : les grands magasins 1962 : pré-enquête = observe les usages de la vie quotidienne hors interview. Dispose d’un échantillon aléatoire et d’une bonne variable phonologique : la présence ou non d’un -r post-vocalique. Compare 3 grands magasins : Saks, 1.2. LES TRAVAUX DE W. LABOV Macy’s, Klein Labov se présente comme un client de la classe moyenne qui cherche à acheter Ø Hypothèse de co-variation : la des chaussures pour dame. Pourquoi ? hiérarchie de 2 groupes quelconques de locuteurs NY sur une échelle sociale est corrélée avec la prononciation du -r À cette époque, 2 prononciations : - Ancienne et courante : sans constriction consonantique (« four » = /fɔ:ə/) - Constriction (Rétrécissement du conduit vocal accompagné d'une compression de l'air durant l'articulation) : (/fɔːr/) 1.2. LES TRAVAUX DE W. LABOV à Il fait répéter : - 1 occurrence non surveillée - 1 occurrence surveillée On note (r-1) réalisé avec une Labov prolonge cette enquête dans le constriction et (r-0) réalisé sans Lower East Side : quartier de 107 000 constriction. habitants (grande mixité sociale et Il fait jouer ensuite d’autres variables : la ethnique) race, l’emploi, l’âge Échantillon : 122 personnes ü Labov vérifie que sa variable est 10 strates sociales stratifiée : il définit (r-1) comme une Choix des variables linguistiques : /ae/, variable de prestige /ɔ/, /r/ 1.2. LES TRAVAUX DE W. LABOV Les apports de W. Labov : ü Conceptualisation : insécurité linguistique et hypercorrection A style informel B style formel : entretien face à enquêteur ü Nouvelle définition de la communauté C lecture de texte linguistique : « groupe qui partage les mêmes normes quant à la D Lecture de 3 listes de mots isolés langue » et non plus « locuteurs D’ Lecture de paires minimales employant les mêmes formes » à -r de plus en plus prononcé au fur et à ü Ébauche de la théorie de la mesure que la surveillance augmente. « résistance » en réponse à la question : pourquoi les locuteurs qui connaissent Or, les strates 6-8 dépassent la 9 lors et reconnaissent la norme de prestige de la lecture des paires minimales. ne l’appliquent-ils pas ? Pourquoi ? 1.3. LES LECTURES DE LABOV EN FRANCE Marcellesi et Gardin, Introduction à la sociolinguistique Cadre idéologique marxisant à ce qui les intéresse : les « comportements linguistiques des groupes sociaux ». M et G jugent surtout le 1er Labov : - Critique sur stratification sociale de l’échantillon - Appréciation de la définition de « communauté linguistique » > c’est vers la norme du groupe le plus élevé socialement que tendent les autres groupes. 1.3. LES LECTURES DE LABOV EN FRANCE M et G introduisent des nuances : - Toutes les variables ne sont pas également signifiantes pour tous les groupes sociaux - Phénomènes d’hypercorrection : biaise la théorie variationniste - Question de la réaction linguistique des classes élevées vis-à-vis du changement linguistique par le bas ð Proposent une autre définition de la communauté linguistique : « ensemble de groupes qui entrent avec le même rapport dialectique dans un processus de création de normes dominé par la classe dominante mais sans cesse remis en cause ». 1.3. LES LECTURES DE LABOV EN FRANCE Bourdieu : a lu Labov en traitant des questions de domination. Tente de dévoiler des mécanismes sociaux perçus comme naturels. Forge des notions capitales : Langue légitime : la langue dont traite le linguiste, a les propriétés de la langue officielle (variété conçue comme intrinsèquement supérieure alors que son prestige résulte de la différence de légitimité entre les classes sociales) Compétence et capital linguistique : savoir parler à propos = utiliser des compétences linguistiques en adéquation avec le contexte social, savoir utiliser le langage en situation. Extraits de l’article de Bourdieu et Boltanski (1975), « Le fétichisme de la langue » Extraits de l’article de Bourdieu et Boltanski (1975), « Le fétichisme de la langue » Activité : un même objet, deux regards Vous rappelez-vous l’analyse chomskienne que nous avions fait de cet exercice ? Ø Voici comment l’analyse une sociolinguiste [00’37-02’49] : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-langue-de-laelia- veron/la-chronique-langue-de-laelia-veron-du-mercredi-12-avril-2023-6611064 Ø Quelles différences remarquez-vous dans l’analyse ? 2. L’ANALYSE DU DISCOURS La pragmatique étudie l'interaction INTRODUCTION entre le contexte et le sens à L'un des sous-domaines de la pragmatique est l'analyse du discours, qui consiste à découvrir les règles non écrites du discours (événements de communication). à L’AD comprend également l'étude de l'implicite et des attentes culturelles qui guident les gens lorsqu'ils conversent. Un discours est une série d'énoncés reliés entre eux (sens large). 2.1 LA THÉORIE DE P. GRICE : 1. Peut-être que Grégory vient LES MAXIMES effectivement de sortir de prison. CONVERSATIONNELLES 2. Grégory vient de démarrer un nouveau travail et il déteste être assis toute la Hakim : « Comment se passe le journée, il a tendance à s’emporter. nouveau travail de Grégory ? » Paul : « Ça se passe pas mal. Il s’entend bien avec ses collègues et on Ø Comment Paul GRICE ne l’a pas encore mis en prison ! » analyse-t-il cet exemple ? > Différentes interprétations Il faut prendre en possibles compte un ensemble de savoirs que partagent les À partir de la réponse de Paul, interlocuteur-ices Hakim va déduire le sens de ce qui Ces savoirs partagés est dit peuvent être explicites 2.1 LA THÉORIE DE P. GRICE : GRICE établit 4 catégories de règles qui LES MAXIMES accompagnent les interlocuteur-ices dans CONVERSATIONNELLES leurs échanges quotidiens : 1. Règles de quantité : quantité Grice montre le décalage de sens entre d’information qui doit être fournie ; ce qui est exprimé et ce qui est signifié > « Que votre contribution contienne autant implicite d'information qu'il est requis » ; Le principe de coopération « Que votre contribution ne contienne pas plus d'information qu’il n'est requis ». 1. Les participant-es à une interaction ont un but communicatif à atteindre ; 2. Règles de qualité : véracité de l’information ; 2. Ce but peut être défini soit dès le début « Que votre contribution soit véridique », en de l’interaction, soit au cours de particulier : « N’affirmez pas ce que vous l’interaction ; croyez être faux » ; « N’affirmez pas ce pour 3. Il est attendu de l’interlocuteur-ice quoi vous manquez de preuves ». qu’il/elle coopère pour atteindre ce but. 2.1 LA THÉORIE DE P. GRICE : LES MAXIMES Activité CONVERSATIONNELLES Analysez cet exemple à partir des maximes conversationnelles : 3. Règles de relation : relation de Jean-Marc croise Soraya dans la rue : l’information avec le contexte Jean-Marc : « Où est ta mère ? » « Parlez à propos » (be relevant). Soraya : « Elle est soit au supermarché soit 4. Règles de modalité : comment dire ce à la maison. » que l'on dit. Les maximes de Grice sont-elles « Soyez clair » (perspicuous) ; toutes respectées ? « Évitez de vous exprimer avec obscurité » ; « Évitez d’être ambigu » ; « Soyez bref (ne soyez pas plus prolixe qu'il n'est nécessaire) » ; « Soyez méthodique ». Activité : Analyse de la page 9 du prospectus de l’OIF « Parlons français sans frontières » Document publié en 2018 sous l’égide du BRECO Rédaction menée dans le cadre des activités du CREFECO, le pôle de collaboration régionale pour l’enseignement du et en français, à Sofia (Bulgarie) POUR VOUS AIDER Ø Interroger un maximum d’éléments matériels (des mots à l’ensemble du texte) en se posant les questions suivantes : Quel arrière-plan idéologique sous-tend cette production ? Cerner l’action en jeu et identifier la mission du locuteur (ce qu’il ou elle s’autorise / ses contraintes) Ø Soyez attentifs et attentives à : ü La situation d’énonciation ü La valeur illocutoire (événementielle) d’un discours : quel type d’énoncés ? ü Les effets de sens : évidence (formulations, présupposés), univocité/équivocité (flou, ambiguïtés), implicite (sous-entendus), répétition (anaphores, segments répétés), consensus, polémique (petites phrases), réfutation (par négation, retournement, dénégation) ü Les écritures stéréotypées (phraséologies, formules, slogans, syntagmes figés). ü La dimension dialogique du discours (instauration d’un échange), gestion de la diversité des destinataires (caractère pluri-adressé d’un discours public) et donc de la plurivocité́ ü Les interdiscours (citation, discours rapporté) ü La construction de l’image de l’orateur (ethos) (qualités morales revendiquées) ü La valeur perlocutoire du discours (quel effet veut-on provoquer chez l’auditoire ?) ü L’utilisation de formules : signes qui évoquent quelque chose pour tous à un moment donné = référent social CONCLUSION : LES DIFFÉRENCES ENTRE SOCIOLINGUISTIQUE, ANALYSE DU DISCOURS ET ANTHROPOLOGIE LINGUISTIQUE Chaque discipline a des objets préférentiels L’analyse du discours s’intéresse de manière privilégiée à l’intrication d’une organisation textuelle et d’une situation de communication cohérence des textes genre de discours positions d’énonciation réflexion sur l’interdiscours et l’intertextualité Ø la distinction entre ces deux disciplines tiendrait à des raisons liées à la fois à leur objet et au fonctionnement des communautés scientifiques 3. RAPPEL : L’ANTHROPOLOGIE LINGUISTIQUE (POUR COMPARAISON) L’anthropologie linguistique repose sur quatre engagements principaux : - l’utilisation de méthodes ethnographiques, - l’étude des formes linguistiques dans un cadre pluriculturel et comparatif, - un focus sur la langue comme entrée en matière pour l’étude de la culture, - une attention particulière aux enjeux de pouvoir tels qu’ils se rendent intelligibles dans l’accomplissement des pratiques langagières. Ø La sociolinguistique a pour objectif l’analyse des phénomènes sociaux Ø L’analyse du discours a pour objectif l’analyse de la circulation des textes Pour réviser… Ø Pourquoi la notion de variation est-elle centrale en sociolinguistique ? Ø Qu’appelle-t-on l’insécurité linguistique et en quoi cette notion est-elle liée à la notion de variation ? Ø Quel est l’objet principal de l’analyse du discours ? Ø Donnez des exemples de variation en français. Ø Comment W. Labov procède-t-il pour vérifier l’hypothèse de la stratification sociale du /r/ ? Ø Qu’est-ce que Bourdieu appelle « le fétichisme de la langue » ? Ø Citez et expliquez les 4 règles établies par P. Grice pour décrire les échanges quotidiens. Séance 6 LA DIVERSITÉ LINGUISTIQUE MONDIALE INTRODUCTION : DÉNOMBRER LES LANGUES Ø Quels sont les chiffres le plus souvent cités ? Ø Pourquoi varient-ils ? Défis méthodologiques : Frontières floues de la classification des langues Rapport de l’UNESCO INTRODUCTION : DÉNOMBRER LES LANGUES INTRODUCTION : DÉNOMBRER LES LANGUES Cette représentation cartographique vous satisfait-elle ? 1. DIVERSITÉ ET SIMILITUDE Ø En quoi des langues aussi différentes ENTRE LES LANGUES que le thaï et le français se ressemblent ? Ø Pourquoi les langues se Elles se ressemblent parce que : différencient-elles avec le temps ? (i) elles sont le produit de l’évolution La diversification linguistique vient (ii) elles partagent un ensemble de traits toujours d’une séparation ou d’un Toutes les combinaisons de mots possibles isolement géographique. ne forment pas une langue naturelle. 2.1. Les langues les plus parlées 2. LE « POIDS » DES LANGUES Activité Par groupe, classez les langues que vous connaissez en fonction de leur poids. Quel(s) critère(s) avez-vous utilisé ? Ce tableau est issu de Zufferey & Moeschler (2021). Le trouvez- vous convaincant ? 2. LE « POIDS » DES LANGUES Ces statistiques issues du site ethnologue.com sont sensiblement différentes : Prendre en compte la langue de communication Prendre en compte le plurilinguisme des locuteur-ices Calcul intéressant du ratio entre l’usage de langue première et l’usage de langue de communication 2. LE « POIDS » DES LANGUES 283 langues sur 6 604 sont parlées par plus d’un million de locuteurs ; 2.2. La répartition des locuteur-ices 616 langues sont parlées par plus de 100 000 entre les langues locuteurs (mais moins d’un million) ; 1 364 langues sont parlées par plus de 10 000 locuteurs (mais moins de 100 000) ; 1 631 langues sont parlées par plus de 1 000 locuteurs (mais moins de 10 000) ; 1 040 langues sont parlées par plus de 100 locuteurs (mais moins de 1 000) ; 455 langues sont parlées par moins de 100 locuteurs ; 310 langues sont éteintes ; 30 % en Afrique, 15 % en Amérique, 33 % en 915 langues sont non documentées. Asie, 4 % en Europe et 19 % dans le Pacifique 2. LE « POIDS » DES LANGUES Si l’on compare maintenant ces données avec le nombre de locuteurs, on arrive à des variations importantes : Ø Que pouvez-vous en déduire ? FACE À LA DIVERSITÉ LINGUISTIQUE MONDIALE : LA TENDANCE GÉNÉALOGISTE Séance 7 1. LES MODÈLES POUR RENDRE COMPTE DES RELATIONS ENTRE 1.1. Le modèle de l’arbre généalogique LES LANGUES William Jones découvre des similitudes frappantes entre le sanskrit, le grec ancien et le latin (18e siècle). à Hypothèse d'une langue ancestrale commune, l'indo-européen Langues « génétiquement » liées les Jones a remarqué que de nombreux unes aux autres appelées une famille de mots de ces langues qui avaient le langues même sens étaient très similaires sur le plan phonémique Deux parangons : le modèle de l'arbre à Il les nomme des « cognats ». généalogique et le modèle de la vague 1. LES MODÈLES POUR RENDRE 1861, August Schleicher COMPTE DES RELATIONS ENTRE LES LANGUES Ø 6 langues-mères principales : proto-algonquien (langues amérindiennes) proto-arthabaskan (autre famille de langues amérindiennes) proto-otomangue (langues mésoaméricaines) proto-dravidien (langues de l'Inde méridionale) Latin Germanique 1. LES MODÈLES POUR RENDRE COMPTE DES RELATIONS ENTRE LES LANGUES Hypothèse de régularité : les langues, lorsqu'elles se ramifient à partir d'une protolangue, changent au fil du temps de manière régulière Hypothèse de parenté : nombreuses similitudes entre les langues indiquent qu'elles dérivent d'une langue mère Loi de Grimm : les sons /p/, /t/ et /k/ du proto-indo-européen se transformaient systématiquement en /f/, /θ/ et /h/ en anglais Mais exceptions 1. LES MODÈLES POUR RENDRE COMPTE DES RELATIONS ENTRE LES LANGUES OR… Il existe des relations entre les langues 1.2. Critique du modèle de l’arbre n'appartenant pas à la même famille généalogique Il existe des différences dialectales au sein d'une même langue. implique qu'une langue mère se divise en Le changement linguistique est plusieurs langues filles exactement au généralement progressif et les langues même moment sœurs peuvent diverger d'une langue représente la scission comme étant mère à des rythmes différents. complète Les locuteurs des langues sœurs peuvent rester en contact les uns avec les autres et avec la langue mère. 1. LES MODÈLES POUR RENDRE ü Représenter l'idée que les caractéristiques COMPTE DES RELATIONS ENTRE linguistiques (phonologiques, LES LANGUES morphologiques ou syntaxiques) se diffusent (se déplacent d'un endroit à un 1.3. Le modèle ondulatoire autre) ü Indiquer qu'une langue n'est pas un système 1872, Johannes Schmidt unifié, mais qu'elle comporte des variations Vagues de la parenté des langues pour remédier à certaines insuffisances du modèle de l'arbre généalogique Ø Cercles tracés autour des langues qui partagent une ou plusieurs caractéristiques spécifiques ü Montrer plus précisément comment les langues sont liées entre elles 1. LES MODÈLES POUR RENDRE COMPTE DES RELATIONS ENTRE D’autres modèles plus complexes… LES LANGUES Exemple de l’équilibre ponctué : 1.4. Lacunes du modèle ondulatoire Difficile à lire si multiplication des cercles concentriques Exprime les relations entre les langues en synchronie mais pas en diachronie Ne montre que la relation entre les langues figurant sur le diagramme Les langues qui ne sont pas « génétiquement » liées les unes aux autres peuvent présenter des similitudes pour un certain nombre de raisons 2. LES FAMILLES DE LANGUES à La simple ressemblance formelle entre des mots représente un moyen efficace pour classer des langues en familles Une vingtaine de familles : afro-asiatique, altaïque, amérindien, australien-aborigène, austronésien, caucasien, coréen, dravidien, eskimo-aléoute, indo-européen, indo- pacifique, japonais, khoisan, na-déné, niger- congo, nilo-saharien, ouralique, paléosibérien, sino-tibétain et thaï. Nombre très variable de locuteur-ices 2. LES FAMILLES DE LANGUES 2.1. Les langues en danger Langues parlées par moins de 100 000 locuteur-ices Des études estiment qu’entre 70 % et 90 % des langues parlées aujourd’hui vont disparaître d’ici la fin du siècle On considère généralement qu’une langue qui n’est pas transmise comme langue maternelle disparaît en trois générations Activité « Tout citoyen responsable est ému par la disparition des espèces vivantes, faune et flore.Toutefois, d’ici la fin du siècle, ce ne seront que 10 % des mammifères et 5 % des oiseaux qui auront disparu. En revanche, peu de citoyens s’émeuvent de la disparition presque inéluctable de l’énorme majorité des langues » Zufferey & Moeshler, 2021. Ø Pensez-vous que l’on puisse considérer les langues au même titre que les espèces vivantes en voie de disparition ? 2. LES FAMILLES DE LANGUES 2.2. Les langues indo-européennes Ø À partir de cette carte interactive sur YT, décrivez la diffusion géographique des langues indo-européennes : https://www.youtube.com/watch?v=KdQwalCPNAs Arbre généalogique des langues indo-européennes 2. LES FAMILLES DE LANGUES 2.3. La dissémination des langues indo-européennes Selon l’archéologue Colin Renfrew (1990), la dissémination des langues indo- européennes est liée à la diffusion de l’agriculture. Les immigrants indo-européens étaient des fermiers venus d’Anatolie, qui ont commencé leur migration vers 6 500 ans avant JC. à Dans cette hypothèse, l’histoire des langues indo-européennes ne repose pas sur une suite d’invasions extérieures… à … mais sur une série d’interactions complexes : accroissement de la population >> besoin de nouvelles terres pour se nourrir >> migrations Ø Comment une langue peut-elle s’installer sur un territoire ou se modifier ? Activité Ø Critiquez ce paragraphe (Zufferey & Moeschler, 2021) : « On peut supposer qu’une langue s’installe sur un territoire lorsque celui-ci, auparavant vide, se peuple. Les populations migrantes ont donc découvert des territoires vides de toute population, ou alors ont rencontré des populations parlant d’autres langues. Dans ce cas, on a affaire à un processus de substitution linguistique, dans lequel les langues parlées par des populations indigènes ont été remplacées par celles des populations migrantes. Il se produit par des processus démographiques ou économiques. C’est le cas par exemple si la population migrante est plus importante que la population indigène. L’autre explication, économique, passe par le rôle de l’agriculture. Les Indo-Européens sont arrivés avec des plantes et des graines qui leur ont permis de s’installer et de survivre durablement ». Pour réviser… Ø Le nombre de locuteurs que compte une famille de langues est-il nécessairement proportionnel à son importance géographique et au nombre de langues qui la composent ? Que peut-on en conclure ? Ø Quels sont les facteurs qui conduisent à la mort d’une langue ? Ø D’où viennent les langues européennes ? Que sait-on de cette ancienne langue commune ? Quelques définitions importantes ü Une famille de langues est un groupe de langues dérivées d'une même langue ancestrale. ü Une protolangue est une langue ancestrale (parentale) à partir de laquelle on suppose que de nombreuses langues ont été dérivées. ü Les termes « langue fille », « langue mère » et « langue sœur » indiquent le type de relation que les langues entretiennent dans leur arbre généalogique. Les langues filles dérivent d'une langue mère et les différentes langues filles sont appelées langues sœurs les unes par rapport aux autres. ü L'hypothèse de régularité est l'idée que de nombreuses similitudes dans les langues indiquent que les langues dérivent d'une langue mère. ü L’hypothèse de parenté est l’idée que des langues qui dérivent d’autres langues ont des caractéristiques communes ü Les cognats sont des mots de langues différentes qui sont apparentés les uns aux autres parce qu'ils dérivent d'une langue mère commune. POUR MARDI 19/11 Exercice d’écriture les ami-es ! Consigne Ø Rédigez une synthèse personnelle expliquant en quoi la diversité linguistique influencera votre approche de l’enseignement du FLE. CLASSER LES LANGUES : L’APPROCHE TYPOLOGIQUE Séance 8 INTRODUCTION 6000 langues dans le monde… mais pas 6000 systèmes différents Typologie : trois étapes Ø Activité introductive : o inventaire des traits typologiques en apprenti-es linguistes, selon quels critères o caractérisation d'une langue par ces traits classeriez-vous les o classement des langues du monde d'après certains langues du monde ? de ces traits Ø Trois grandes approches : o approche morphologique o approche syntaxique o approche aréale 1. TYPOLOGIES MORPHOLOGIQUES 1.1.Type isolant Approche la plus ancienne Modifications morphologiques peu nombreuses, voire absentes Les frères Schlegel (1808, 1818) Éléments invariables et indépendants distinguent : Catégories grammaticales définies par o Les langues sans combinaison de formes l'ordre des mots ou par l'introduction de o Les langues à éléments formels mots supplémentaires indépendants sans modification du radical, Chaque mot individuel porte une c'est-à-dire langues à affixes signification générale (concept racine), les o Les langues à flexion nuances étant exprimées par d'autres mots Schleicher a popularisé la tripartition en : ex. en chinois o langues isolantes (ex. chinois) ni huì shuo¯ zho¯ ng-wén ma¯ [écouter] o langues agglutinantes (ex. turc) vous pouvoir parler milieu-langue INTERR o langues flexionnelles (ex. latin) = « parlez-vous chinois ? » 1.3. Type flexionnel 1.2. Type agglutinant Variation formelle de la racine et Fonctions et renseignements grammaticaux amalgames = on ne peut plus isoler les ou lexicaux indiqués à l'aide d'affixes différents renseignements Affixes la plupart du temps monosémiques, grammaticaux juxtaposés selon un ordre fixe à Deux procédés : Morphèmes toujours clairement Flexion interne différentiables phonétiquement ex. en arabe, à partir de la racine Morphèmes liés = affixes, qui peuvent être [k-t-b], on peut avoir kataba (« il a écrit ») identifiés individuellement. / yaktubu (« il écrit ») / kitâb (« livre ») / ex. en finnois kâtib (« scribe ») [écouter] Flexion externe taloissani (« dans mes maisons ») [écouter] ex. en latin : amici peut être soit décomposable en talo-i-ssa-ni (« maison »- le génitif singulier de amicus, soit le pluriel-inessif-possesseur singulier 1ère pers.) nominatif pluriel 1.4. Langues polysynthétiques Langue synthétique, dans laquelle chaque mot est composé de nombreux ðIl n'y a pas de type pur morphèmes ð une des multiples classifications possibles Les mots de ces langues sont souvent ex. de l’anglais : pour partie très longs analytique (ou isolant) car il a un ex. de l'inuktitut grand nombre de mot-morphèmes ; Angyaghillangyugtug signifie « Il veut mais il garde des restes flexionnels acheter un grand bateau ». (know/knew ; foot/feet) Angya = bateau, ghilla = grand, ng = acquérir, yug = volonté, tug = 3e personne du singulier. 2. TYPOLOGIES SYNTAXIQUES Greenberg (1963) établit 45 lois permettant de prédire, d'après l'existence de certains phénomènes, l'implication obligatoire ou quasi obligatoire d'autres. Par ex. concernant le catégories du nombre et du genre : o Loi 36. Si une langue a la catégorie du genre, elle a toujours la catégorie du nombre o Loi 34. Aucune langue n'a de triel si elle n'a pas de duel. Aucune langue n'a de duel si elle n'a pas de pluriel. o Loi 43. Si une langue a les catégories du genre dans le nom, elle les a également dans le pronom 2. TYPOLOGIES SYNTAXIQUES + laisse penser qu'il y a une définition universelle du sujet et de l'objet Typologie de l'ordre des mots 2) Greenberg écrit que les 3 séquences qui ne se trouvent jamais ou très rarement 3 ordres fondamentaux : SVO, SOV et sont :VOS, OSV et OVS. Hagège conteste VSO >> lois une partie de l'assertion. Ex. Il y a plus de chances que les langues à ordre VSO dominant placent l'adjectif après le nom à Nombreuses critiques à ces universaux (voir Hagège 1982) 1) En utilisant les symboles V,S,O Greeenberg met sur le même plan une catégorie (le verbe) et des fonctions (sujet et objet). 3. TYPOLOGIES ARÉALES c) ordre SOV d) « sujet » au datif ou datif de l'expérient : Repérer des traits communs à des langues dans les constructions dites expériencelles qui sont voisines géographiquement… (avoir faim, avoir peur, éprouver une sensation ou émotion) …car les langues acquièrent par contact des caractères qu'elles n’ont pas à ex. en hindi : hamko bhu:kh hai [écouter] l'origine. [-ko : marque du datif] > « à moi la faim Ø Cas de l'Asie du Sud est » >> « j'ai faim » 450 langues qui appartiennent à 4 familles e) Converbes : formes verbales non finies, différentes construites en chaînes. a) consonnes rétroflexes f) Thèmes obliques : ajout des marques casuelles à un thème secondaire b) causatifs morphologiques g) Mots en écho : le morphème de ex. en hindi : morphème a de causatif structure [consonne-voyelle] est répété CONCLUSION : VERS UNE TYPOLOGIE HOLISTIQUE 1. Typologie phonétique et Ø Pour Hagège, l'intérêt est de phonologique permettre d'opposer les faits les moins Sur le plan phonétique : répertorier les fréquents, dits récessifs, et les faits répartitions de certains sons dominants. Ex : Hagège et Haudricourt (1978) classent 2. Typologie grammaticale en système phonétique riche vs pauvre 3. Typologie sémantique Sur le plan phonologique : répertorier les Talmy (1985, 2000) : étude systèmes attestés dans les différentes systématique de la relation entre les langues du monde éléments de signification et les Série : groupement de phonèmes selon leur éléments d’expression mode articulatoire (sourd/sonore ; Ex. typologie de l'expression du constrictif/occlusif ; nasal = 20 modes) temps et de l'espace LA VARIATION À L’INTÉRIEUR D’UNE MÊME LANGUE Séance 9 Activité 1 Écoutez très attentivement ces extraits, et pour chacun, faites des hypothèses sur la situation de communication. - Comment caractériseriez-vous cette situation ? - Comment vous représentez-vous les locuteur.ices que vous entendez (âge, sexe, milieu social, origine géographique etc.) ? - Quels sont les critères ou les éléments de langage (les indices linguistiques) qui vous auront permis de formuler ces hypothèses ? Pour répondre aux questions… Vous avez pu repérer des éléments saillants, par leur présence ou par leur absence Vous les avez isolés et avez essayé de les caractériser et de les nommer Mais, en général, un élément à lui seul ne fournit pas assez d’indices : c’est la « co-occurrence » d’un certain nombre de traits (leur réalisation conjointe), qui nous permet de catégoriser des façons de parler et bien souvent leurs locuteurs avec. ZOOM SUR… K LA MÉTHODE DU « LOCUTEUR MASQUÉ » Méthode mise au point au début des années 1960 par Wallace Lambert, qui étudiait le bilinguisme franco-anglais à Montréal Ø Hypothèse sur une valeur différenciée des deux langues au Québec Recours à des locuteurs bilingues, à qui il est demandé d’enregistrer la lecture de deux versions d’un texte (l’une en français, l’autre en anglais). Ces enregistrements étaient ensuite présentés à des « juges » (des enquêté-es) comme émanant de personnes différentes Ces juges devaient évaluer les locuteurs entendus, sur 14 échelles à 6 degrés (de « très peu » à « beaucoup »), sur des points tels que leur taille, l’attrait physique, l’aptitude à diriger, le sens de l’humour, l’intelligence, la religiosité… ZOOM SUR… K LA MÉTHODE DU « LOCUTEUR MASQUÉ » Ce protocole d’enquête a montré que les « juges » ne se rendaient pas compte que les couples d’enregistrements étaient produits par une même personne à en réalité les « juges » évaluaient davantage les « langues » (française ou anglaise) que les personnes à travers leurs « voix » Les Québécois francophones et anglophones ont tendance à juger les personnes qui s’exprimaient en anglais plus favorablement que celles qui s’exprimaient en français. Activité 2 Visionnage d’un extrait [53’28 à 54’46] du film documentaire réalisé par Pierre Carles et sorti en 2001, « La sociologie est un sport de combat », centré sur la personne de Pierre Bourdieu et sa sociologie. https://www.youtube.com/watc h?v=1o2jCSHxqPI Activité 2 - Pourquoi son accent lui fait-il horreur ? - Pourquoi trouve-t-il insupportable un spectacle de poésie avec un accent toulousain ? - Et est-ce que c’est vraiment « l’accent » qui est en cause, c’est-à- dire la réalisation phonétique et prosodique des énoncés ? Pour répondre aux questions… Ce n’est pas tant l’accent en lui-même qui est en cause, mais la « dimension symbolique » de cet accent La relation conflictuelle avec cet accent (qui est l’attribut de sa provincialité) conduit P. Bourdieu à se démarquer (à se distinguer) de ses origines sociales Ø Dans ce contexte, perdre son accent peut être interprété comme un effet de la violence symbolique exercée sur des locuteurs dont la langue n’est pas « légitime », ou une des réponses possibles à un sentiment d’« insécurité linguistique ». Souffrance du type de la « haine de soi » (auto-odi) Rejeter cet accent >> rejeter une souffrance liée à une position dans le champ social Les accents, souvent appréhendés comme marqueurs géographiques par excellence, ont aussi une dimension sociale SYNTHÈSE à Vous avez essayé de caractériser les situations de communication et les locuteurs : en vous référant à des normes plus ou moins partagées vous avez également observé des variations, que vous avez attribuées : o soit à la situation de communication (ce qu’on appellera la variation stylistique, situationnelle ou diaphasique) o soit à des facteurs géographiques (diatopiques), sociaux (diastratiques), générationnels ou liés à une époque donnée (diachroniques), ou enfin liés au genre des locuteur-ices vous avez repéré différents « lieux » où la langue est susceptible de varier (aux niveaux : phonétique, lexical et morphosyntaxique)