Les Publics au cœur de l'action (PDF)

Summary

This document examines the role of the public in cultural activities, analyzing historical approaches to public engagement and the challenges and opportunities involved in reaching and involving diverse audiences in cultural experiences.

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Les Publics au coeur de l’action Introduction : Pour commencer il est important de rappeler cette nécessité que représente le public pour faire vivre l’art, pour cela nous avons choisi une citation de Peter Brook: et sa vision de l’acte théâtral : « Je peux prendre n’importe quel espace vide et dir...

Les Publics au coeur de l’action Introduction : Pour commencer il est important de rappeler cette nécessité que représente le public pour faire vivre l’art, pour cela nous avons choisi une citation de Peter Brook: et sa vision de l’acte théâtral : « Je peux prendre n’importe quel espace vide et dire que c’est une scène. Un homme traverse cette scène vide alors qu’un autre le regarde, et c’est tout ce dont on a besoin pour qu’un acte de théâtre soit amorcé ».1 Il nous paraît alors clair que si personne ne regarde, il n'y a pas d'œuvre. Il y aurait donc une certaine finalité de l'œuvre avec le spectateur. La culture définit un peuple, une société entière c’est par les traces que nos ancêtres ont laissé par l’art que l’on peut savoir comment il vivait, en savoir plus sur leurs histoires. Il est donc important que l’Etat sous le signe de l’égalité rédige des textes et des lois pour permettre un accès à la culture pour tous. Les droits et missions culturel·le·s La mission du ministère des affaire culturelles (24 juillet 1959) rédigé par André Malraux sous le gouvernement de François Mitterrand vise à « rendre accessibles les œuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France, au plus grand nombre possible de français ; assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et favoriser la création des œuvres de l'art et de l'esprit qui l'enrichissent». La culture dite « légitime » se fonde sur le principe d’universalité. Elle doit pour ce faire « se rendre accessible » et « s’offrir au plus grand nombre de français »2. Elle relie les personnes à travers elle et ce, au-delà des classes sociales. Conseil du développement culturel en décembre 1971, avec pour objet de « fournir non pas au plus grand nombre, mais à la totalité des citoyens le minimum vital en matière culturelle » Art. 5 de la déclaration universelle de l’Unesco de 2001 : « Toute personne doit pouvoir participer à la vie culturelle de son choix et exercer ses propres pratiques culturelles, dans les limites qu’impose le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». 1 Brook Peter, The Empty Space : A Book About the Theater : Deadly, Holy, Rough, Immediate, Harmondsworth, Penguin Books, 1968, p.11 2 Ibid. « La culture pour chacun » débat lancé en 2010 au sein du Ministère de la culture, dont « le but est de développer la liberté de chacun de nourrir sa pratique culturelle comme bon lui semble, en accordant une large place à la simplicité d'usage, à l'autonomie, à la liberté et à la participation de chacun » Longuet (sénateur français, 2010) Lors d’une étude réalisé par le ministère de la culture la population française exprimée également un niveau plus élevé d’attentes en matière de réduction des inégalités culturelles : la grande majorité partage l’idée que les pouvoirs publics doivent favoriser l’accès à l’art et à la culture, plus de la moitié (55 %) se prononçant même pour une politique plus ambitieuse dans ce domaine. Les droits culturels regroupent différents droits humains qui reconnaissent l'importance de la culture dans la vie des individus et des communautés. - le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels (1966). PLAN Politique et droits des publics 1. Chronologie des politiques envers les publics Début de la médiation culturelle 1. Les nouveaux lieux pour un nouveau rapport au public Action mené en direction des publics 1. Accessibilité 2. Les Atelier et support 3. Implication du numérique dans la participation des publics Tout d'abord nous allons revenir en arrière pour découvrir l’évolution des politiques envers les publics. Chronologie des politiques envers les publiques Au XIXème : ouverture de plus en plus de musées et de bibliothèques avec des services liés à l’éducation des publics. Au XXème la tendance sera vers la recherche d’émancipation des publics par la culture, notamment dans les tentatives de théâtres populaires. La diffusion de la culture va de paire avec la décentralisation, à commencer par Jeanne Laurent et la décentralisation des scènes de théâtre. Elle fait naître les CDN (centre dramatique nationaux). « Pour un public nouveau, qui est à former et à étendre dans toutes les classes de la société”.3 à commencer par La Comédie de l’Est à Colmar. (CDN important qui deviendra le TNS (théâtre national de Strasbourg) en migrant à Strasbourg sous Malraux et dirigé par Gignoux.) Dans la continuité : Saint-Etienne, puis Rennes, Toulouse et Aix-en-Provence. Jeanne Laurent impulse également la direction de Jean Vilar à la tête du TNP (théâtre national populaire), qui pendant plus de 10 ans tente de développer un nouveau lien entre le public et le théâtre. Conquérir et fidéliser un public nouveau, travail sur la programmation de « classiques”, pour diffuser des formes qu’il pense plus universelles mais il soutient aussi une création contemporaine, pour varier les représentations. Nous y reviendrons. Le ministère des Affaires Culturelles sous Malraux a pour programme de décentraliser, la tentative des Maisons de la culture, dans le but de faire venir les grandes œuvres au contact immédiat du public. - La première au Havre en 1961 dans un ancien musée. - S'ensuivent Caen en 1963 - Bourges en 1966. Seulement la jeunesse de mai 68 admire plutôt les tentatives audacieuses telles que les avant-gardes, cette tentative ne suffit pas à convaincre et à renouveler les publics. Car il ne suffit pas d’amener la culture à tous, il faut aussi savoir prendre en considération les envies et les besoins sociaux des publics, autrement dit de les connaître suffisamment. La déclaration de Villeurbanne : « Les directeurs des Théâtres populaire et des Maisons de la culture réunis en comité permanent à Villeurbanne le 25 mai 1968 » Objectifs d’aller chercher les « non-publics »4 qui ne se sentent plus concernés par le répertoire de Théâtre proposé ou encore qui ne l’étaient pas pour des raisons socio-économiques ou générationnelles, et leur offrir une nouvelle vision du théâtre. Malheureusement dans les années qui suivent, sous Mitterrand et Jack Lang, c’est une priorité aux artistes et à la création qui est donnée. Les publics ou plutôt les « non-publics » et les animateurs qui tentaient à l’époque de les atteindre sont mis de côté au profit de l’industrie culturelle. La Fête de la musique sous Jack Lang en 1981, promeut une diffusion et une pratique musicale a un plus grand public. Plus tard en 1984 les journées du patrimoine 3 Denizot Marion, Abirached Robert, Jeanne Laurent une fondatrice du service public pour la culture 1946-1952, Paris, Comité d’histoire du ministère de la Culture, 2005 4 « une immensité humaine composée de tous ceux qui n’ont encore aucun accès ni aucune chance d’accéder prochainement au phénomène culturel sous les formes qu’il persiste à revêtir dans la presque totalité des cas » définition des “non-publics” dans la Déclaration de Villeurbanne en 1968. ou encore la nuit européenne des musées en 2005 : cela restent des évènements festifs ponctuels qui participent davantage à la promotion des lieux qu’à la fidélisation et l’émancipation d’un public. C’est seulement dans les années 90 qu’intervient la médiation. Tout d’abord instaurée dans un contexte de médiation sociale, la pratique va s’étendre à la culture qui semble être une parfaite stratégie d’inclusion sociale. C’est Lionel Jospin qui, en instaurant les emplois-jeunes, va développer le statut à partir de 1997. Il s’inspire du modèle britannique de Tony Blair du social inclusion et des Etats-Unis pour développer les notions de outreach et access, respectivement « sensibilisation » et « accessibilité ». Définition « On appelle “médiation culturelle” un ensemble d’actions visant, par le biais d’un intermédiaire - le médiateur, qui peut être un professionnel mais aussi un artiste, un animateur ou un proche -, à mettre en relation un individu ou un groupe avec une proposition culturelle ou artistique (oeuvre d’art singulière, exposition, concert, spectacle, etc.), afin de favoriser son appréhension, sa connaissance et son appréciation. »5 3 principales stratégies : 1- Transmission de connaissances, éveiller la curiosité en révélant les possibles car le médiateur dispose d’un temps relativement court. 2- L’expérience sensorielle prime lors du partage culturel, la personne qui transmet doit alors se trouver dans une attitude sensible à l’art comme à ses publics et gagne à dialoguer sur la perception sensible de chacun. 3- Sculpter un lien social, un lien de l’individu au groupe à travers l’outil de culture. Nouveaux lieux pour un nouveau rapport au public Tentatives passées : du TNP dans les années 50 : Avec Jean Vilar à la tête du Théâtre National Populaire à Chaillot (Paris), nouveau rapport au lieu et une accessibilité pour de nouveaux publics. Démocratisation, essai d’attirer les milieux ouvriers, notamment en repoussant les horaires des spectacles pour ceux qui quittent le travail plus tard. D’après Sartre, ce sont plus les petits bourgeois qui vont fréquenter le Théâtre en majorité mais en terme de réalisation les métiers reflètent une diversification du public (de métallurgiste à professeur en passant par petits commerçants ou même comptable.) Lieu de vie, de fête : resto et librairie dans le théâtre, plus bals organisés à l’occasion. 5 ABOUDRAR Bruno-Nassim, MAIRESSE François, La Médiation culturelle, PUF-Que sais-je, Paris, 2016 Dans la continuité du TNP et de la pensée de Jean Vilar, la volonté du TGP est de rendre au public cet espace qu’est le théâtre car c’est un lieu public, un service public. Valérie Lang, à l’époque co-directrice du TGP de Saint-Denis auprès de Stanislas Nordey, à propos du TGP : « Pourquoi le dionysien habitant en face du théâtre ne vient pas boire un café dans son théâtre ? Parce qu’il a oublié qu’il s’agit de son théâtre et qu’il s’agit d’un espace public. Il pense que le mot théâtre correspond à quelque chose d’archaïque, de démodé, d’ennuyeux, réservé aux bourgeois. Il le considère comme une institution dorée où l’on s’ennuie, où il n’est pas à sa place, où il est complexé et se sent mal à l’aise. Il a le sentiment que le théâtre reçoit les Parisiens mais qu’il n’est pas pour lui et le reçoit mal (dans la plupart des théâtres, un invité est reçu par la direction du théâtre tandis que le spectateur qui paye sa place est reçu derrière une vitre comme un consommateur. Finalement, il est moins considéré que l’invité qui ne paye pas : il s’agit tout de même d’un service public !). »6 Leur politique menée a insisté sur la mise en place d’un tarif abordable et fixe pour toutes les représentations. Tiers Lieux Dans la continuité nous pouvons parler du concept de tiers-lieu. Le terme « tiers-lieu », originaire des Etats-Unis, provient de l’anglais « third place ». Le tiers-lieu est défini au départ par le sociologue Ray Oldenburg (décédé en novembre 2022) à la fin des années 80, de manière simplifiée, comme un lieu où les personnes se plaisent à sortir et se regrouper de manière informelle, situé hors du domicile (first-place) et de l’entreprise (second-place). Un tiers lieux est modulaire. Espaces de coworking, friches culturelles, fablabs… ils ont en commun de mutualiser des espaces et des compétences, hybrider des activités et réunir un collectif citoyen engagé, favorisant la coopération pour répondre aux enjeux de leur territoire. Element qui font tiers lieu : 1. S’y créent des activités à impacts économiques, sociaux et environnementaux positifs à partir des besoins et ressources du territoire et le plus important pour notre sujet les usagers sont impliqués dans le projet, ils le construisent et le font évoluer au fil du temps. Il y a notamment 2 tiers lieux (nommé comme telle à Reims) ILO'CO (espace de coworking, salle informatique, salle de réunion, salle de sport, sophrologie, auditorium etc…) et LE SHED (concerts, microbrasserie, expos, bar/cantine, disquaire). 51% des tiers lieux proposent des activités culturelles et 32% disposent d’espace destiné à la production artistique. 6 conférence publique donnée le 1er avril 1999, dans le cadre des Jeudis de la Sorbonne (Thème Arts et citoyenneté) Accessibilité (Art. 5 de la déclaration universelle de l’Unesco de 2001 : Toute personne doit pouvoir participer à la vie culturelle de son choix et exercer ses propres pratiques culturelles, dans les limites qu’impose le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.) Dans le paysage culturel cette notion de public est donc centrale. Pour autant celle-ci a bien longtemps était tourner vers un public que l’on nomme traditionnel celui qui reste fidèle à un format artistique biens établie (aujourd’hui ce public a atteint un certain âge ce public souvent plus familier des théâtre opéra entretient une relation toute particulière avec les œuvres plus classique (musique classique, opéra, etc…) « Cette génération se distingue en effet par une participation culturelle particulièrement développée, à la différence des générations antérieures comme postérieures. » Les politiques culturelles ont accompagné ce public aujourd’hui vieillissant. Cependant, les évolutions sociétales et culturelles récentes ont vu l'émergence d'un public nouveau, que l’on appelle le public émergent, plus jeune, plus diversifié et porté vers des formes artistiques innovantes. Cette transformation redéfinit les relations entre les créateurs et leurs publics, et offre des perspectives stimulantes pour l'avenir de la culture. Mais face à cette population se trouve aujourd’hui un tout autre type de public qu’il faut pouvoir également motiver à venir dans des lieux culturels. Ce public est composé d’une génération plus jeunes ou de groupes socio culturels historiquement moins représentés dans ces institutions culturelles. Un public qui maîtrise mieux c’est nouvelle technologie, un public souvent plus attiré par des formes artistiques plus expérimentales, des festivals moins traditionnels. Pour les structures cela peut devenir un vrai défi car ces deux publics participent à la vitalité du secteur culturel. Elles sont toutefois bien conscientes de cette évolution des pratiques. « en 2018 comme auparavant, les jeunes (15-24 ans) fréquentent assidûment les lieux culturels, qu’il s’agisse des cinémas, des lieux de spectacle, des bibliothèques ou même des sites patrimoniaux » Ministère de la culture. Aujourd’hui les structures vont proposer des programmes de plus en plus variés dans le but d’attirer ce nouveau public qui devient de plus en plus important. Parallèlement, elles vont maintenir des propositions artistiques plus classiques afin de continuer à répondre aux attentes du public plus traditionnel. Cette cohabitation entre ces deux publics permet d’enrichir grandement les offres culturelles proposées par les structures. Au travers des propositions plus larges, ils permettent de conserver ce patrimoine culturel plus ancien tout en permettant une évolution des pratiques. Exemple l’opéra de Paris qui propose des représentations de ballet plus classique telles que cendrillon paquita , madame butterfly pour l'opéra mais également des pièces plus contemporaine voir propose même des représentation de street danse et de hip hop en 2019 voir des programme plus tourné vers le jeune public. Ou les Déferlante sud de france un festival de musique proposés sur le programme des artiste telle que BOOBA , MIKA ou encore The Prodigy Comment aborder les inégalités dans la participation culturelle ? Pour qu’une oeuvre existe il faut des spectateurs pour la voir et pour qu’il y ait des spectateurs il faut que ceux-ci puissent venir jusqu'à elle, hors selon Sylvie Pflieger : « Il a été souvent montré, et notamment par les économistes, que les coûts d'accès aux biens culturels, comme les frais de transport par exemple, constituent des freins à la consommation culturelle plus importants que le prix d'entrée lui-même. ». La culture mais à quel prix pour le public. Il est important d’avoir des politiques de décentralisation pour permettre au plus grand nombre d’aller dans des structures culturelles à moindre coût. Cependant, le prix de certains transports n’est pas le seul frein au déplacement de ces publics vers les dites lieux.(l’absence de places de parking gratuit ou des infrastructures permettant l’accueil de celui-ci et aussi un facteur) Les première personnes touchées sont le plus souvent celles atteintes de handicap, ce manque d'accès au service les plus rudimentaire est un grand frein pour eux.Lors d’une étude de 2022 52% des personnes en situation de handicap trouve que l’accès à la culture est difficile. Par exemple à Paris il n’y a pas toujours d’ascenseur pour accéder au métro ou très souvent celles-ci se retrouvent inutilisables. A Reims tous les bus ne sont pas non plus adaptés pour les personnes atteintes de handicap moteur. Cette absence d’infrastructure et d’aide à l'égard de ces personnes reste un gros frein pour elle. Comme dit plus tôt, tous les humains doivent pouvoir avoir accès au lieu culturel et à la culture quelle qu'elle soit. On peut néanmoins prendre en compte que les choses évoluent de plus en plus. Nombreuses sont les initiatives qui tendent à faire bouger les codes et les besoins de ces personnes. Musée Fabre Montpellier : Le musée Fabre a placé l’accueil des publics en situation de handicap au cœur de ses préoccupations. Outre l’accessibilité physique, des dispositifs de médiation adaptée sont régulièrement proposés aussi bien aux visiteurs individuels qu’aux groupes. Cité des sciences et de l’industrie: Adapté au sour, malentendant , handicap physique et mentale Le Musée des Confluences à Lyon: Oeuvre plus spécifiques dans le but d’inclure les public en situation de handicap - The Tactile Picture Books Project Helps Visually Impaired Children - Danse inclusive : Sur scène, certains se déplacent en fauteuil roulant ou en béquilles. Candoco, troupe britannique, a été créée par Celeste Dandeker, victime d'une chute lors d'une représentation. À découvrir à Saint-Etienne les 16 et 17 mai 2018. Mais également des projet porté par des personnes en situation de handicap: Dialogue dans le noir et dialogue dans le silence au musée de hamburg Nous pouvons aussi parler de la population placée sous main de la justice Depuis 2008 Le Louvre intervient auprès des personnes placées sous main de justice et des professionnels de l'administration pénitentiaire, à travers la mise en œuvre d'actions culturelles au sein des structures du milieu ouvert et des établissements pénitentiaires. Ainsi qu’un programme de formation des professionnels du secteur de la justice. Activités culturelles à destination des personnes placées sous main de justice : conférence, échange autour des expositions, visite conférence Lorsque l’on pense à l'accès à la culture on pense aux minorités sociales qui pour certaines ont mis très longtemps à faire leur apparition dans le paysage culturel mondial. L'importance est de permettre au public et population très longtemps minoritaire de pouvoir montrer leur culture. Cette inégalité de participation dans le paysage culturel est parfois encore très forte pour ces populations. Le premier musée national sur l'histoire afro-américaine s'est ouvert à Washington.Ce musée raconte l'histoire des Noirs aux Etats-Unis et leurs contributions à la société. (Officiellement 2003 en ligne inauguration physique par Barack Obama le 26/09/2016 Octobre 2002, coup de théâtre dans le monde muséal français, le président de la République, Jacques Chirac, annonce la création d’un huitième département au musée du Louvre, dédié aux arts de l’Islam. Ce projet ne se contente pas de leur attribuer plus d’espace, il leur ouvre un lieu spécifique. Un concours d’architecture est lancé afin de répondre aux contraintes du palais et de présenter au mieux les œuvres. Ces en 2012 que cette espace ouvre ces portes La représentation et la participation de certaines histoires culturelles de certaines minorités sont encore aujourd'hui assez minoritaires mais le monde commence de plus en plus à les représenter. La culture du rap à elle su par exemple s’imposer comme un pan important de l’univer culturel mondial Diversification des formes culturelles pour placer les publics au coeur de l’action De nombreux ateliers permettent aujourd’hui au public de faire partie de l’action, même parfois de créer un événement culturel. C’est le cas des “soirées rennes de la nuit” un dispositif rennais qui permet à des jeunes de moins de 25 ans de créer une soirée (concert, cuisine, écologie, sport, théâtre) subventionné et accompagné par la ville. De nombreuses structures comme les éco-musée proposent eux aussi des ateliers et activités dans le but de faire participer le public. C’est le cas de l'écomusée de Rennes qui propose des ateliers pour fabriquer son jus de pomme ou récolter son miel. Supports à la médiation : Les lieux culturels comme le château de Versailles créent des livret d’activité/de jeu à faire pendant la visite ce qui apporte parfois des connaissances différentes et plus spécifiques sur les lieux, comme par exemple sur les chevaux de versaille. Souvent, les structures n’ont pas assez de médiateurs, pour guider les parcours de tous les visiteurs ou de tous les groupes de visiteurs, il est donc utile d’avoir des livrets et des kits pour apprendre tout en s’amusant. Les visiteurs sont réellement impliqués dans leurs visites. Pour citer un autre exemple de l’écomusée rennais, il y a la boite pomme. En effet, l’éco-musée rennais possède une collection de pommiers protégés, les groupes de visiteurs sont donc conviés à prendre s'ils le souhaite des boîtes pommes avec notamment des livrets pour guider la visite, des informations sur les pommes et même une presse à jus. Évidemment il est plus pratique de créer ce type de médiation sur des expositions permanentes (car la médiation est alors plus pérenne). Ces livrets peuvent aussi permettre aux classes de préparer leur visite à l’avance. OU encore le musée de la préhistoire de tautavel qui permet au petits et grands de créer une multitude d'objets de la préhistoire tels que des parures ou des silex. Numérique : Grâce au numérique certaines œuvres sont maintenant accessibles gratuitement ou à prix réduit notamment avec le streaming et le téléchargement (légal ou illégal) : littérature, film, musique, pièce de théâtre, peinture … sont maintenant à portée de téléphone. C’est d’ailleurs ce qui a motivé l’écriture de la Lois Hadopi (2010). Cette loi avait pour but de prohiber toute utilisation frauduleuse des œuvres. Le dispositif Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), lutte contre le téléchargement illégal. Les consommateurs sont finalement habitués à payer moins et avoir tout à portée de main. Le cinéma n’est plus aussi attractif surtout depuis le COVID, le confort de la maison rend les grandes applications plus attractives, cela veut aussi dire que les plateformes comme Netflix, Amazone Prime, Disney+ monopolisent le marché, ce qui pose notamment un problème de diversité artistique. La crise sanitaire du Covid-19 a aussi accéléré la systématisation du numérique dans toutes les branches culturelles. L’éphémère d’une représentation ou d’un concert devient accessible à distance et de manière éternelle. Différentes formes : livestream, captation, réalité virtuelle, théâtre audio (en direct=radiophonique, en podcast). Selon le rapport du CREDOC de 2006 sur les sorties culturelles «Internet est progressivement devenu un mode privilégié d'information mais également de réservation de billets» (Maresca, 2006). Ex: vente de billet uniquement par internet pour de grands festivals telle que le HELLFEST les Vieilles Charrue, Tomorrowland (il privilégie l’effet de rareté des billets ce qui leur permet d’épuiser leur billets plus rapidement) ou des grands groupes de musique. Mais cela montre aussi une fracture car les personnes moins à l’aise avec le net n’y ont pas forcément accès. Dans le même temps aujourd’hui nombreux sont les établissements culturels qui ont aujourd'hui, une page instagram ou facebook ce qui leur permet d’avoir une identité visuelle numérique et de diffuser plus facilement les événements ou changement même à la dernière minute. Ce contact plus rapproché avec le public lors de l’avant-spectacle et même de l’après-spectacle permet de faire durer l’émotion chez le spectateur et de pouvoir promouvoir sa programmation à venir (algorithmes sur réseaux pour recommander des évènements, puis partager son expérience une fois passée). Le numérique peut aussi être moteur de créativité pour le public, grâce à de nombreux outils les pratiques amateurs fleurissent, comme la photo, la vidéo, la musique même. Aujourd’hui il est possible d’apprendre à jouer d’un instrument de musique sur internet. Enfin je ne peux pas parler du numérique sans évoquer les formes interactives pour placer le public au cœur de l’action et de l'œuvre. Par ex: Kinoautomat, 1967, projeter un film et demander au spectateur de choisir la suite du film. Jeffrey Shaw ConFIGURING the cave, 1996, plus beaucoup voir plus du tout de distance scène-salle, hybride entre art de la scène et dispositif. Musée de L'illusion Paris, Lilles, Bordeau, Marseille, Lyon. Teamlab tokyo. Atelier des lumières, exposition Vincent van Gogh. « Faire corps » Adrien M & Claire B à la Gaîté Lyrique exposition intéractive La Recherche sur les publics et les innovations qui en découlent : L’étude des publics permettant une médiation pérenne, ne va pas sans mentionner les études sociologiques et notamment l’ouvrage de Jacques Rancière : Le Spectateur émancipé. Il part de l’opinion largement partagée que l’éducation et la participation active du spectateur, opposées à la séduction passive, est un prérequis dans la réception du public. Autrement formulé, ce serait une mise en possession des ses propres moyens avec de nouveaux savoirs. Rancière va plus loin en ajoutant : « Être spectateur n’est pas la condition passive qu’il nous faudrait changer en activité. C’est notre situation normale. Nous apprenons et nous enseignons, nous agissons et nous connaissons aussi en spectateurs qui lient à tout instant ce qu’ils voient à ce qu’ils ont vu et dit, fait et rêvé. Il n’y a pas plus de forme privilégiée que de point de départ privilégié. Il y a partout des points de départ, des croisements et des nœuds qui nous permettent d’apprendre quelque chose de neuf si nous récusons premièrement la distance radicale, deuxièmement la distribution des rôles, troisièmement les frontières entre les territoires. » Ces “points de départs”, “croisements” et “nœuds” peuvent faire penser à Pierre Bourdieu qui, au contraire, fige les pratiques culturelles dans une systématisation. Sa théorie montrant une corrélation entre niveau d’instruction, capital immatériel et matériel et pratiques culturelles. Bernard Lahire, un autre sociologue, réfute cette hypothèse aujourd’hui, en disant qu’il y a une plus grande diversité de pratiques, sans hiérarchisation systématique entre les pratiques. D’autres facteurs influencent la pratique et il convient à la sociologie de faire des études et enquêtes adaptées aux nouveaux publics, et aux médiateurs d’en prendre connaissance. On trouve dans cette optique des dispositifs de recherche-action, où les chercheurs en médiation utilisent l’expérimentation en cours comme terrain d’étude et peuvent également intervenir pour réadapter des projets. C’est le cas du Labo des Cultures à Bordeaux qui souhaite renouveler les actions de médiation. Les modes de connaissance des publics de la culture : Enquêtes de fréquentation et tendances des publics : sondages remplis et données récoltées Exemple du TNP qui commençait déjà à expérimenter les questionnaires sous Jean Vilar. On peut citer l’apport des enquêtes sur les pratiques culturelles d’Olivier Donnat qui analyse la fréquentation des lieux culturels et la consommation de produits culturels au début des années 2000. (Quelques Chiffres et Enquêtes: Enquête sur les adhesion des public au structure bibliothèque Conclusion : En conclusion, il est primordial de considérer le lien avec le public dans toute démarche culturelle. Que ce soit dans la création ou la diffusion, un lieu ou évènement culturel quelle qu’il soit ne peut exister sans s’articuler pour le public et avec celui-ci. L'arrivée nouvelle de technologies et outils numériques permet d’offrir de nouvelles formes de pratiques et participent à l’évolution d’un nouveau paysage culturel qui évoluent. Il est néanmoins important de rappeler qu’une partie de la population ne sent aujourd’hui pas légitime de participer à certains évènements culturels car ils ont encore cette connotation bourgeoise même si l’on tend à faire bouger les lignes.« L'absence de pratique s'accompagne de l'absence du sentiment de cette absence » Bourdieu 1969. Il est important de leur faire franchir les portes de la culture en valorisant l’importance de l’inclusion et de leur participation dans le paysage culturel. Pour aller encore plus loin, on peut se questionner sur ces barrières structurelles qui subsistent, telles que les horaires des événements, les problématiques des transports ou cette accessibilité pour tous les publics. Ces enjeux doivent être plus que jamais des moteurs de réflexion pour que la culture devienne véritablement un espace inclusif et ouvert à tous.

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