Culture éco Thème 2 PDF
Document Details
Uploaded by AgileIndianArt
Université Paris-Dauphine
Tags
Summary
This document covers the topic of public economics, focusing on market failures and the role of the government. It details different types of market failures, such as the underproduction of public goods and the presence of externalities. The document also discusses the concept of the crowding-out effect and the role of government intervention in economic cycles.
Full Transcript
**Culture éco thème 2** **[3.2 l'économie publique]** - **[Economie Publique]**: L\'économie publique est une branche de la science économique qui étudie les rapports entre l\'État et le secteur privé. - Elle a enrichi la vision classique du rôle de l'Etat en se penchant notamment...
**Culture éco thème 2** **[3.2 l'économie publique]** - **[Economie Publique]**: L\'économie publique est une branche de la science économique qui étudie les rapports entre l\'État et le secteur privé. - Elle a enrichi la vision classique du rôle de l'Etat en se penchant notamment sur les **défaillances de marchés.** - **Définition**: Une défaillance de marché survient quand le fonctionnement normal du marché échoue à produire ou à allouer optimalement des ressources économiques. - Hayek avait mis en avant les **défaillances de l'Etat**. Eco pb : rationalisation que éco marché plus efficiente Éco publique - L'Economie Publique a largement confirmé les intuitions des économistes libéraux... - Les économies de marchés sont les plus performantes - **La quantité échangée ainsi que le surplus des agents sur ce marche sont maximisés.** \[Voir cours de Microéconomie\] -...mais, en plus, l'Economie Publique... -...précise les **conditions** sous lesquelles cette performance est valide... - *La concurrence pure et parfaite* (CPP): Atomicité des acteurs, homogénéité du produit, libre entrée sur le marché, information parfaite, libre circulation des facteurs de production. -...et identifie les cas de **défaillances de marché** pouvant nécessiter une intervention publique pour les corriger. Il existe 3 grands types de défaillances du marchés (alfred marshall 1842-1924) 1. La non ou sous-production de biens collectifs a. [Définition]: Il s'agit de biens accessibles à tous (critère de **non-exclusivité**) et dont chacun peut bénéficier à volonté sans que cela ne soit au détriment d'autrui (**critère de non-rivalité**). b. Problème: beaucoup de ces **biens collectifs** sont nécessaires, mais soit ils ne sont pas rentables à produire pour le secteur privé, soit il n'est pas bon d'en confier la production au privé. i. Ex: les phares maritimes, la police, la justice, la défense nationale, etc. c. L'Etat doit se charger de la production de ces biens collectifs indispensables, qui deviennent alors des biens publics. **L** 2. **La présence d'externalités** (A. Marshall) d. [Définition]: Une externalité désigne le fait que l\'activité de production ou de consommation d\'un agent affecte le bien-être d\'un autre sans qu\'aucun des deux ne reçoive ou paye une compensation pour cet effet. (activité eco qui va déborder sur personnes pas concernés) ii. Externalité **négative**: la pollution d'une rivière par une industrie. iii. Externalité **positive:** l'éducation, la présence d'un verger/de ruches. e. L'Etat peut corriger les externalités négatives et encourager les externalités positives. Exemple l'éducation : on paie dauphine on reçoit éducation et cela va déborder sur l'entourage par exemple lors des repas e famille lorsqu'on aura des sujets de conversation plus intéressant -\> externalité positive 3. **La présence d'un monopole naturel** f. [Définition]: Un monopole naturel est caractérisé par un coût unitaire décroissant avec la quantité produite. iv. Plus il produit, plus le coût unitaire de production est bas. Il est donc efficient d'avoir un seul entreprise, et donc un monopole. g. L'Etat doit prendre le contrôle de cette entreprise pour éviter qu'elle n'abuse de son pouvoir de monopole. Clarification : La science économique définit un **bien collectif** comme un bien non rival et non excluable : la consommation du bien par un consommateur n'empêche pas la consommation de ce bien par un autre consommateur et il est impossible d'exclure par les prix un consommateur de l'usage du bien (exemple de la lumière fournie par un réverbère dans une rue). La production des biens collectifs n'étant pas optimale dans le cadre du marché (défaillance du marché), ces derniers sont souvent produits et fournis par la puissance publique et sont donc souvent aussi des biens publics mais il n'existe pas de relation nécessaire entre les deux types de bien : un bien collectif n'est pas forcément un bien public et *vice versa*. Source: [[Revue du Mauss]](https://www.journaldumauss.net/spip.php?page=imprimer&id_article=690) **Dans cette optique l'action publique doit poursuivre deux objectifs supplémentaires:** 1. Faire en sorte que les modalités de fonctionnement des marchés réels se rapprochent le plus possible de la CPP. 2. Corriger ces défaillances de marché qui ont été identifiées. Cette vision du rôle de l'Etat domine largement, au moins implicitement, en Occident. Politique 1 : Favoriser la mise en place d'une économie concurrentiellle L'intervention du gouvernemenet sera souhaitable si : 1. **La concurrence est inexistante ou insuffisante** → Le droit de la concurrence visera à assurer une concurrence non faussée. - Contrôle des **ententes,** des **monopoles**, des **oligopoles.** - Ex 1: Loi Antitrust aux USA (monopole) - Démantèlement du monopole d'AT&T en 1982 - Ex 2: Les supermarchés en Australie (duopole) - Ex 3: La presse écrite et télévisuelle française est un marché oligopolistique - Un cartel possède la plupart des publications et chaines de TV, et sont subventionnées qui plus est... 2. **L'information sur les produits n'est pas suffisante** → La loi va imposer la publication d'information sur les produits - Ex: Etiquetage des produits, etc. 2. **Il existe des barrières à l'entrée sur un marché faussant la concurrence** → Essayer de retirer ces barrières Taxis, notaires, etc. Politique 2 : corriger les défaillances du marché REMARQUE : - Les externalités sont partout, des petites (quelqu'un de mal habillé dans le métro) et des grosses (la résistance au antibiotiques). - **A partir de quand l'Etat doit-il intervenir?** - De même, la définition d'un bien collectif est vague quant à son périmètre et souvent confondue avec bien public. - **L'éducation est-il un bien public?** **Le champ des défaillances de marché n'est donc pas bien défini, ouvrant la voie à des conclusions et recommandations très différentes selon les points de vue.** **[3.3 / Keynes: Eviter le sous-emploi et influencer le cycle économique]** 1. Influencer le cycle économique (Keynes) 2. Changer la répartition des revenus issue du marché (redistribution) Commençons par la première. **Le cycle économique :** correspond aux fluctuations de l\'activité économique, plus ou moins régulières et périodiques, comprenant chaque fois une période de croissance et une période de ralentissement ou récession. **Récession**: baisse du PIB sur au moins 2 trimestres. Le cycle.png La théorie Les fluctuations économiques -- la pratique\ Etats-Unis ![FRED business cycle.png](media/image2.png) **John Maynard Keynes (1883-1946)** - Influencer le cycle économique, en particulier en cas de crise. - Confiance des économistes (sauf Marx...) dans les mécanismes de marché (vision classique). Crise 29 : - Aux USA en 1932 - PIB à 2/3 de sa valeur de 1929 (chute d'un tiers) - 25 % de chômeurs - L'économie ne semble pas rebondir d'elle-même comme le pensaient les économistes classiques. - Il y a un effondrement de la demande privée émanant des ménages et entreprises du fait de la crise économique et des anticipations très pessimistes des agents. - Du fait de ces anticipations pessimistes, la dépense privée diminue, aggravant la crise. - Un cercle vicieux de récession se met en place. - L'économie est coincée. [La solution mise en avant par Keynes] **Une hausse de la dépense publique (État doit intervenir)** - L'Etat n'est pas guidé par ses sentiments, la peur de perdre son travail (ménages) ou de ne pas trouver assez de clients (entreprise). - Il peut dépenser et rembourser plus tard (en théorie...). - En cas de crise grave, Keynes conseille d'intervenir en injectant de la dépense publique. - Cette dépense va relancer l'économie en distribuant des revenus, revenus qui seront ensuite re-dépensés et ainsi de suite. C'est **le multiplicateur keynésien** L'effet multiplicateur **[The multiplier effect : a numerical example]** - We note *c* the ***marginal propensity to consume*** PMC (**mesure pourcentage revenu supplémentaire à dépenser**)which corresponds to the fraction of extra income that a household consumes rather than saves. - We assume c=80%. - First, the national income rises by the amount spent by the government, for instance **\$10 million**. - This increase in income raises consumer spending by 0.8 ∗ \$10 millions = **\$8 millions** - These \$8 millions represent a new income for the workers and owners of the firms that produce these consumption goods. - They, in turn and in average, spend 80% of this new income, that is 0.8 ∗ \$8 millions = **\$6.4 millions**.. Etc... We call ***multiplier*** the sum 1+ c+ c^2^ + c^3^ +...= 1/(1-c) = 1/(1-0.8) = 1/0.2 = **5** 1. La taille du multiplicateur dépend entre autres de la propension marginale à consommer (pmc). - Pmc: % du revenu supplémentaire qui est depensé. - Du niveau des importations (fuites) dans une version plus complète. 2. The multiplier effect is not specific to government spending G and works with every dollar spent by any agent in the economy (C, I or X). - The difference is that G is under the control of the government, whereas C, I or X are not. 3. The economy must not be at full-employment, otherwise only prices adjust. 4. Théorie élaborée à une époque où la dépense publique en % du PIB était encore faible. - Qu'en est-il du multiplicateur aujourd'hui? - Between 0.5 and 2 in developed economies according to the IMF. 5. La dépense publique entraine un effet d'éviction - Fiscal policy may not positively affect the economy as is predicted by the multiplier. Why? - *[Intuition]:* - An increase in government purchases causes the interest rate to rise. - Car il y a maintenant moins d'épargne disponible à emprunter. - A higher interest rate reduces investment spending. - Also agents may anticipate future tax hikes to pay back government's borrowings - Equivalence Ricardienne. - Fiscal policy may not positively affect the economy as is predicted by the multiplier. Why? - **[4 / La rupture idéologique de 1945 et l'Etat providence]** **La place de l'Etat dans les économies de l'OCDE s'est [considérablement] accrue depuis 1945** - Les raisons sont multiples 1. 2eme Guerre Mondiale 2. Progression des idées keynésiennes et socialistes - Intervention croissante de l'Etat dans le cycle économique - Rupture idéologique sur le rôle de l'impôt - Mise en place de systèmes de protection sociale socialisé (santé, retraite, maladie, etc.) 3. Hausse du PIB/habitant qui permet d'en prélever une part plus importante qu'avant. **Rupture idéologique sur le rôle de l'impôt** - En France, depuis 1945, on est passé du principe de l'impôt comme paiement pour service rendu à l'impôt comme moyen de redistribution des revenus. Les deux conceptions de l'impôt : 1. L'impôt vu comme un **juste échange entre le citoyen et l'Etat** - Les impôts servent à financer les biens publics comme la sécurité, la justice et les ouvrages publics (ponts, routes, etc.) - Le paiement doit être proportionnel au service rendu - Principe *commutatif*: - **Les charges du contribuable = les obligations de l'Etat à son endroit**. - Vision classique 2. L'impôt vu comme une **politique de solidarité** - Les impôts servent à redistribuer la richesse/V.A. créée - Le paiement de l'impôt ne garantit plus un service en échange. - Principe *redistributif*: - **Les charges de certains contribuables \> les obligations de l'Etat à leur endroit** et vice versa. - Vision socialiste. « *Les revenus de l'Etat sont la portion que chaque citoyen donne de son bien pour avoir la sûreté de l'autre*. » \[vision classique\] Montesquieu -- *De l'Esprit des Lois*, livre XIII![Une image contenant Visage humain, portrait, peinture, cadre photo Description générée automatiquement](media/image4.png) Principe commutatif - La vision classique de l'impôt commutatif est très ancienne. - Elle domine chez les intellectuels du XVIIIe siècle, chez les libéraux et les Physiocrates notamment. - Cette approche domine aussi sous l'Assemblée Constituante (1789-1791) au début de la Révolution Française. - Mirabeau: «* l'impôt est une avance* *pour la protection de l'ordre social* ». Une image contenant Visage humain, portrait, habits, Menton Description générée automatiquementPrincipe redistributif : La deuxième conception apparait au XVIIIe siècle. - Soutenue par quelques économistes et philosophes (Rousseau) - Pour Rousseau, il faut distinguer entre le « nécessaire » et le « superflu ». Il condamne le luxe et les disparités sociales. - Cette conception de l'impôt est adoptée par les Jacobins et la Convention. - Création d'un impôt progressif le 18 mars 1793. - Présenté comme « *un des outils majeurs de construction d'un république d'égaux *». Basculement de l'impôt vers [un instrument de changement radical de la société française] - Plus tard l'impôt progressif sera mis en avant par Marx comme moyen « *d'arracher le capital à la bourgeoisie, les moyens de production, et les centraliser dans les mains de l'Etat* » ![Une image contenant Barbe humaine, Visage humain, portrait, homme Description générée automatiquement](media/image6.png) « Manifeste du Parti Communiste *»* (1848).