Leçon H3 - IIe République et Second Empire PDF

Summary

This document details the history of the Second Republic and Second Empire in France. It includes information about the 1848 revolution and the subsequent rise of the Second Republic, including the concept of universal male suffrage. It also discusses the difficulties in establishing a lasting democracy and eventual rise to power of Louis-Napoleon Bonaparte and the Second Empire.

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​ H3 - LA DIFFICILE ENTREE DANS L’AGE DEMOCRATIQUE : LA DEUXIEME REPUBLIQUE ET LE SECOND EMPIRE (1848-1870) Problématique : En quoi ces deux régimes montrent-ils les difficultés de la France à devenir une démocratie ? Le 24 février 1848, Louis Ph...

​ H3 - LA DIFFICILE ENTREE DANS L’AGE DEMOCRATIQUE : LA DEUXIEME REPUBLIQUE ET LE SECOND EMPIRE (1848-1870) Problématique : En quoi ces deux régimes montrent-ils les difficultés de la France à devenir une démocratie ? Le 24 février 1848, Louis Philippe abdique après une révolution qui renverse la monarchie de Juillet qui s’appuyait sur le suffrage censitaire et des libertés limitées. Dès le lendemain, la Deuxième République est proclamée, un vent de liberté souffle en France : c’est “l’esprit de 1848”. I. La Deuxième République (1848-1852) : entre espoirs et échecs A. La démocratie au centre du projet républicain Une révolution populaire : Dans un contexte de crise économique et sociale, l’interdiction par le gouvernement de banquets républicains et la censure des journaux provoque une révolte du peuple à Paris. Après deux jours de révolution et de barricades, Alphonse de Lamartine proclame la République le 25 février 1848. Ce poète romantique symbolise ce mouvement : d’abord soutien de Louis Philippe, élu député en 1833, Lamartine prend ses distances avec la monarchie de Juillet et prend la défense de la République et du suffrage universel. Il devient le chef du gouvernement provisoire puis ministre des Affaires étrangères alors que l’Europe est marquée par le Printemps des Peuples en 1848. Un temps de réformes, "l'esprit de 1848” : le 4 mars, le gouvernement établit la liberté de réunion et de la presse, ce qui aboutit à la création de nombreux journaux à Paris. Le 5 mars, le suffrage universel masculin est institué, rétablissant la souveraineté nationale. C’est aussi l’un des premiers acquis démocratiques. Sous l’impulsion de Victor Schœlcher, l’abolition de l’esclavage est proclamée dans les colonies (La Réunion, en Guadeloupe, en Martinique) le 27 avril 1848. ​ B. L’échec du projet de République sociale Le droit au travail : Le premier droit proclamé par la jeune République, est le droit au travail, le 25 février 1848. En effet, la question sociale est centrale dans la révolution de Paris en 1848. La crise de 1846-1847 a provoqué un chômage important, en particulier chez les ouvriers de Paris dont les conditions de vie sont très difficiles. Les classes ouvrières réclament donc un partage des richesses plus équitable. Avec le droit au travail, sont créés les Ateliers Nationaux (chantiers de travaux publics organisés par l’Etat pour fournir du travail aux chômeurs). Des droits des femmes : Les femmes réclament des droits (droit de vote, droit de divorcer) mais que la Deuxième République va leur refuser. George Sand, à la tête de son Journal La cause du Peuple, s’engage dans un idéal de démocratie sociale, pour l’égalité et contre la propriété. Elle se bat pour l’idéal républicain et le socialisme (ensemble de doctrines critiquant les inégalités sociales issues de l’industrialisation). ​ La rupture entre la République et le monde ouvrier. L’Assemblée Constituante, élue en avril 1848 par 9 millions d’hommes, voit la victoire des Républicains modérés sous l’impulsion de Lamartine alors que les républicains socialistes sont les grands perdants de cette première élection. Les députés Républicains modérés et les monarchistes vont progressivement se réunir sous le nom de Parti de l’Ordre qui veut mettre en place une politique conservatrice et répressive contre les défenseurs de la République sociale. L’Assemblée supprime les Ateliers Nationaux ce qui aboutit aux journées de juin durant lesquelles les ouvriers mettent en place des barricades (22-26 juin 1848). Le gouvernement envoie les troupes du Général Cavaignac qui fait un carnage : entre 3000 et 5000 morts, 12 000 prisonniers dont 4 000 déportés en Algérie ou en Nouvelle Calédonie. C’est la fin de “l’esprit de 1848” : le gouvernement républicain a perdu la confiance des ouvriers. ​ C. La fin de la République Une nouvelle constitution : adoptée le 4 novembre 1848, elle s’appuie sur le principe de la séparation des pouvoirs : ​ le pouvoir législatif est détenu par les 750 députés de l’Assemblée Nationale, élus au suffrage universel masculin. Elle ne peut pas être dissoute. ​ le pouvoir exécutif appartient au président de la République, élu au suffrage universel masculin. Il dirige le gouvernement et l’administration mais ne peut pas se représenter pour un second mandat. Le 10 décembre 1848, Louis Napoléon Bonaparte est élu avec 74 % des suffrages, grâce au soutien du monde rural, inquiet de l’agitation ouvrière et des idées socialistes. Il bénéficie de l’héritage glorieux de son oncle, Napoléon Ier. En 1850, l’Assemblée vote une série de lois limitant la démocratie : limitation du suffrage universel pour les personnes ne résidant pas trois années de suite au même endroit (ouvriers itinérants), libertés de presse et de réunion réduites. Le coup d’Etat et la fin de la IIe République : Louis Napoléon Bonaparte prend progressivement ses distances avec l’Assemblée qui refuse de réviser la Constitution afin de lui permettre de se présenter pour un second mandat. Il choisit le 2 décembre 1851, date anniversaire de la victoire d’Austerlitz et du sacre de Napoléon Ier, pour faire un coup d'État : les opposants sont arrêtés, l’Assemblée Nationale est dissoute et le suffrage universel est rétabli. Louis Napoléon Bonaparte devient Empereur le 2 décembre 1852 sous le nom de Napoléon III. II. Le Second Empire (1852-1870) : de la dictature au régime parlementaire ​ A. Un régime autoritaire et policier​ Une dictature : Le coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte suscite une opposition réprimée violemment (centaines de victimes, arrestations de députés, loi martiale). La Constitution du 14 janvier 1852, acceptée après un plébiscite qui valide son coup d’Etat, organise les pouvoirs qui sont concentrés entre le mains du Prince-Président, nommé pour dix ans : Il possède le pouvoir exécutif, est à l’initiative des lois, nomme les membres du Conseil d’État et du Sénat, possède le droit de grâce. Le Corps Législatif, seule chambre élue, ne peut que voter les lois (pas de proposition ni de discussion). Les élections au Corps législatif sont organisées par le préfet et le système des candidatures officielles qui permettent aux bonapartistes de monopoliser les élections. La répression des opposants républicains : De nombreux opposants au Second Empire fuient le pays pour ne pas légitimer le pouvoir impérial, comme Victor Hugo qui s’exile dans les îles anglo-normandes de Jersey et Guernesey, où il publie en 1852 son célèbre pamphlet Napoléon le Petit. Les républicains s’opposent au coup d'État mais ils sont nombreux à être arrêtés et déportés en Guyane, en Algérie (10 000 déportations). La presse est contrôlée, les libertés publiques sont supprimées et la loi de sûreté générale (19 février 1858) permet d’arrêter tous les Républicains. Le bonapartisme : Le suffrage universel est maintenu mais son usage est largement réduit avec le système des candidatures officielles et des pratiques peu démocratiques : bourrage d’urnes, menaces sur les autres candidats… Le régime napoléonien est un régime populiste qui s’appuie sur l’usage du plébiscite pour établir un lien direct avec la population. Les conditions de vote sont très contestables et l’abstention est croissante. Cependant, la pratique du plébiscite témoigne du soutien populaire important dont bénéficie Napoléon III. On parle de bonapartisme : un pouvoir exécutif puissant, une administration nombreuse efficace et dévouée à l’Empereur, une personnification du pouvoir et une propagande importante. B. Un régime qui se libéralise (1860-1870) Vers l’Empire libéral : A la fin des années 1850, Napoléon III, qui cherche à conserver le soutien populaire pour inscrire son régime dans la durée et le transmettre à son fils plus tard, veut profiter des réussites économiques pour s’allier d’anciens républicains et des ouvriers. Adolphe Thiers, chef de l’opposition libérale, exige les libertés nécessaires et les élections de 1869 confirment le succès des Républicains dans les villes. Napoléon III libéralise le régime qui devient un régime parlementaire et il confie à Emile Ollivier, ancien républicain, la fonction de chef de gouvernement (1869-1870). Durant cette période de libéralisation du régime, de nombreux droits sont accordés : ​ Droit de grève en 1864 ​ Droit de réunion publique en 1868 ​ Liberté de la presse en 1868. C. Une politique de grandeur nationale. Restaurer la puissance française : Depuis 1815, la France reste isolée sur le plan diplomatique. Napoléon III multiplie les interventions militaires extérieures : ​ la Guerre de Crimée (1854-1856) contre l’empire russe est une victoire militaire et diplomatique importante ​ l’aide militaire de la France à l’unification italienne en 1860 permet à la France de gagner la Savoie et le Comté de Nice ​ sur le plan colonial, l’Empereur relance la colonisation de l’Algérie et la France annexe la Nouvelle Calédonie (1853). Les conquêtes en Afrique de l’ouest (Sénégal), de la Cochinchine et du Cambodge (1863). Les échecs : Napoléon III se lance dans une aventure désastreuse au Mexique entre 1861 et 1867. En Europe, Napoléon III redoute la puissance grandissante de la Prusse. Il se laisse entraîner dans une guerre mal préparée qui s’achève en deux mois par une déroute française. Le 2 septembre 1870, Napoléon III est fait prisonnier à Sedan. Le 4 septembre 1870, la IIIe République est proclamée. Cette guerre franco-prussienne a permis l’unification de l’Allemagne autour du royaume de Prusse grâce au chancelier Bismarck et au roi de Prusse Guillaume Ier. Le IIème Reich est proclamé à Versailles, le 18 janvier 1871. Les deux régimes qui se succèdent entre 1848 et 1870 semblent opposés dans leur organisation et leur répartition des pouvoirs. Ils partagent la pratique du suffrage universel même si son utilisation est largement détournée sous le Second Empire. Ces deux régimes sont surtout marqués par des échecs politiques qui montrent leur incapacité à se transformer.

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