Leçon 1 PDF - Objectifs d'apprentissage

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Cette leçon introduit les concepts fondamentaux de la psychologie et de la méthode scientifique, en se concentrant sur la manière dont la psychologie étudie le comportement humain.

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Leçon 1 Introduction : Qu’est-ce qu’une science et pourquoi avons-nous besoin de la méthode scientifique pour étudier les comportements humains ? OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE Vous devez être capable : q De comprendre pourquoi on s’appui...

Leçon 1 Introduction : Qu’est-ce qu’une science et pourquoi avons-nous besoin de la méthode scientifique pour étudier les comportements humains ? OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE Vous devez être capable : q De comprendre pourquoi on s’appuie sur des méthodes scientifiques plutôt que sur le sens commun pour expliquer le comportement q De définir ce qu’est la psychologie du sens commun et quelles sont les contraintes du système cognitif dans l’explication des relations entre les évènements q De définir les grands postulats de la science moderne et la définition d’une théorie q De définir la démarche d’acquisition des connaissances en psychologie q De comprendre ce qu’est une étude corrélationnelle q D’expliquer la différence entre une étude corrélationnelle et une étude expérimentale Autoformation et travail à faire : q Relire et vérifier votre prise de note q Pensez à regarder dans le lexique pour les définitions q Lire le chapitre de Myers (2000) de la page 1 à 32 en prenant des notes sur les définitions. Vous pouvez consulter le chapitre de Travis et Wade (1999) pour des exemples de méthodes descriptives). q Sur la preuve empirique et la falsification : Doc1 + Vidéo 1 + Mantalon (1999) q Sur les corrélations Vidéo 2 Exercices q L’exercice 2 vous aide à structurer et à cibler les connaissances importantes pour le cours et les documents d’autoformation. Il n’est pas corrigé. q Les Quizz aident à comprendre les éléments théoriques. Ils ne sont pas corrigés. Toutes les réponses se trouvent dans les documents. Les questions peuvent faire l’objet de question d’examen. Soit en étant posée à l’identique, soit en étant posées de façon similaire. I. Quels sont les objectifs de la science psychologique ? Le terme psychologie vient du grec « psyché », signifiant souffle et donc âme et esprit, et « logos », discours, science. La psychologie est donc comme son nom l’indique une SCIENCE*. Une véritable science et nous verrons plus loin ce que cela implique. Entre autres, aller au-delà de la confirmation des croyances et des idées préconçues, voire les mettre en doute en démontrant via l’expérience des faits que la pensée et les comportements des individus ne sont pas aussi faciles à expliquer qu’on le croit. 1.1 Définition de la science L’objectif de la science est de découvrir des régularités* (i.e., des phénomènes qui apparaissent de façon récurrente) dans l’univers, le monde et les organismes vivants et de développer des théories qui expliquent ces régularités. Par exemple, on observe généralement que l’eau gèle en dessous de zéro (i.e., une régularité) et on peut se demander si tel est toujours le cas et pourquoi ? La mission du scientifique sera alors de décrire et expliquer ce phénomène en cherchant ses causes, en isolant les conditions d’apparition du phénomène grâce à la méthode empirique (c’est-à-dire l’expérimentation au sens large du terme). Pour ce faire, le chercheur va émettre des hypothèses (i.e., il va statuer sur des explications provisoires) et va tester ces hypothèses en mettant ces explications provisoires à l’épreuve des faits. Il pourra ensuite prédire et contrôler ce phénomène1. Grâce à ces résultats et conclusions, le chercheur va alimenter une théorie*, théorie qui pourra servir de base pour d’autres questions et d’autres recherches. Ainsi, grâce à ses recherches et sur la base de celles des autres, le chercheur participe à l’élaboration et l’amélioration d’un système de suppositions et de principes organisés, visant à expliquer un ensemble donné de phénomènes réguliers et les relations existant entre eux (définition d’une théorie). En d’autres termes, après avoir repéré la régularité d’un phénomène ou d’un ensemble de phénomènes, les chercheurs sont amenés à se poser des questions sur cette régularité. Ils élaborent ensuite une théorie qui organise les réponses qu’ils ont envisagées. Cette théorie qui pourra servir de base pour d’autres questions et d’autres recherches. Et bien en Psychologie c’est exactement la même chose ! 1.2. L’objectif de la psychologie La psychologie* est la science du comportement et des processus cognitifs. 1 Pour une discussion au sujet du gel de l’eau : http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/24/pourquoi-l-eau- ne-gele-pas-forcement-a-0-c_1608334_3244.html Ainsi la psychologie s'intéresse non seulement à ce qui se passe "dans la tête", on appelle cela des processus cognitifs, mais aussi aux connexions, aux liens entre ces processus cognitifs et les comportements émis. La psychologie s’intéresse par exemple, au fonctionnement de la mémoire, à l’élaboration des stéréotypes, aux comportements d’aide, à diverses pathologies mentales et aux moyens d’y remédier, etc. Autant de questions qui peuvent concerner l’individu et la société. En tant que science, un objectif général de la psychologie est donc de proposer des théories permettant de mieux comprendre les comportements des hommes et des animaux et de mieux comprendre quels sont les processus en jeu dans la pensée, la perception, les émotions, le contrôle des actions, les relations interpersonnelles ou intergroupes, etc. En d’autres termes, la psychologie étudie les phénomènes réguliers observables dans la société et tente d’y apporter des explications et parfois même des solutions s’il s’agit de phénomènes problématiques. Prenons un exemple auquel pourrait s’intéresser un psychologue. Un psychologue lit les statistiques suivantes : Une enquête de l’INSEE menée en 1993 sur des individus de 25-39 ans diplômés du secondaire a permis de mettre en évidence la répartition suivante en fonction du sexe et du bac : Parmi ceux qui ont un bac C (Maths et physiques) on retrouve 60% d’hommes et 40% de femmes. Ce constat est toujours le même aujourd’hui. Il y a plus d’hommes que de femmes dans les filières dites scientifiques et basées sur les mathématiques, la physique ou la mécanique. C’est donc un phénomène régulier, une régularité de notre environnement, de la société dans laquelle on vit. Logiquement, comme il y a autant d’hommes que de femmes dans la société française, voir un peu plus de femmes sur la population générale, il devrait y avoir autant de titulaires d’un bac C chez les hommes et les femmes. Cela devrait s’observer dans les autres types de Bac et cela respecterait la représentation féminine et masculine de la société française moyenne. Or, ce phénomène de sous-représentation des femmes dans le bac C s’inverse dans les bacs littéraires avec 71% de femmes et 29% d’hommes (INSEE 1993). Le psychologue peut donc chercher à comprendre (et donc expliquer) pourquoi la répartition hommes-femmes dans les filières scientifiques et littéraires est asymétrique, et proposer des interventions visant à restaurer l’égalité hommes-femmes dans les différentes disciplines. « La psychologie est une science », cela signifie que comme les autres scientifiques, les psychologues récoltent et traitent les informations en utilisant des méthodes (observation, expérimentation, mesures) qui permettent d'établir des preuves concrètes, c'est ce qu'on appelle des méthodes empiriques*2 ». 2 Empirique : Être empirique signifie être basé sur la science. Les façons dont nous obtenons des données ou informations sont toutes basées sur l’expérience – ce que nous touchons, voyons, etc… Très tôt les philosophes grecques (comme Platon ou Socrate) se sont posé certaines questions (quant à la vie humaine) que se posent encore aujourd'hui les psychologues3, mais ils ne testaient rigoureusement pas leurs idées, ce qui pouvait les amener à des conclusions erronées quant à l’exactitude de ces idées. Quel que soit le domaine de recherche des psychologues (enfants, adultes, pathologie, travail, éducation, etc.) ces derniers utilisent tous à un moment donné des critères scientifiques pour évaluer l’information dont ils disposent. Tous utilisent des méthodes scientifiques* ou empiriques de recherche c’est-à-dire des techniques scientifiques employées pour rassembler et évaluer les données psychologiques (les faits et les chiffres récoltés au cours de recherches). Une grande variété de méthodes non exclusives existe. Ces méthodes, que vous apprendrez à utiliser tout au long de votre cursus, peuvent aller de l'expérimentation en laboratoire à l'étude de terrain, en passant par l’observation, l’enquête en encore l’entretien individualisé. II. Pourquoi utiliser la méthode scientifique en psychologie? D’une façon générale, nous essayons de comprendre le monde qui nous entoure, nous observons les faits, les évènements et y apportons des explications, ce qui nous nous permet de nous diriger dans le monde en guidant nos actions et en anticipant celles des autres. Par exemple, vous savez qu’il faut travailler quotidiennement parce que cela est source de réussite ; vous vous habillez soigneusement pour un entretien d’embauche parce que vous savez que la première impression est importante (cf., cours de psycho-sociale N1-S1 sur la formation d’impression). Cette façon d’appréhender le monde, c’est-à-dire en nous basant sur nos intuitions et en récoltant quotidiennement des données psychologiques dont on se sert pour comprendre le monde et prédire les comportements, s’appelle la psychologie du sens commun*. C’est la psychologie de tous les jours, celle qui est nourrie par nos propres expériences, notre quotidien, celle que tout le monde, sans exception, pratique. Bien sûr, cette psychologie du sens commun peut s’avérer utile, mais elle est aussi le siège de nombreuses erreurs et c’est pourquoi tout le monde ne peut pas « être » un psychologue comme celui ou celle que vous allez devenir. En effet, comme nous venons de le dire, la psychologie du sens commun se base pour l’essentiel sur notre propre expérience, sur nos croyances, nos préjugés, et il arrive souvent qu’elle ne nous permette pas vraiment de prédire ce qu’il va se passer ou comment les choses sont reliées entre elles. Par exemple : - Savez-vous ce qui est le plus vrai ? « les contraires s’attirent » ou « qui se ressemble s’assemble » (cf. cours Psycho-sociale N1-S2) - Est-ce vrai ou est-ce faux de dire que si l’on plie une feuille de papier de 0,1 mm 100 fois sur elle-même, on obtient un papier de 10 mm d’épaisseur. 3 Consulter le texte de Rondal (sur l’ENT) pour un aperçu de l’histoire de la psychologie (NB : ne fait pas l’objet de questions d’examen) - Selon plusieurs athlètes, se faire photographier à la une de la prestigieuse revue Sports Illustrated, produit un effet négatif sur la performance sportive subséquente. Est-ce bien vrai ? Ces deux derniers énoncés sont FAUX, bien que la plupart d’entre nous aient pu penser qu’ils sont corrects. Reprenons l’exemple de la feuille de papier. Vous vous êtes peut-être dit que si je l’écrivais, en tant qu’enseignante, c’est que cela devait être probablement vrai. Ou encore, votre instinct logique vous aura probablement fait opter pour la stratégie de calcul suivant : multiplier par 100 les 0,1 mm et vous vous seriez montré très sûr de vous dans votre réponse. Mais la bonne réponse est la suivante : Une feuille qui aurait une épaisseur de 0,1 mm, pliée 100 fois sur elle-même, aurait une épaisseur d'environ 800 000 milliards de fois la distance entre la terre et le soleil. Il ne s’agit pas de plier la feuille 100 fois sur elle-même, mais de multiplier chaque nouvelle épaisseur de papier par deux. En pliant en 2 une première fois on obtient une épaisseur de 0,2 mm qu’il faut plier par la suite encore 99 fois ce qui équivaut à 0,2100 soit 800 000 milliards de fois la distance entre la terre et le soleil ! Notre analyse intuitive nous amène à essayer d’obtenir rapidement une approximation de la bonne réponse et notre confiance exagérée en nous nous amène à croire qu’il s’agit de la bonne réponse. Reprenons maintenant l’exemple de la chute de performance des athlètes après le passage dans le journal sportif. D’une façon générale, nous avons tendance à faire des associations entre des éléments alors qu’il n’y en a pas en réalité, en particulier parce que nous ne cherchons pas ailleurs ou nous ignorons si des informations pourraient contredire ces associations. Autrement dit, nous sommes assujettis à des biais de raisonnements et des biais d’inférence qui nous amènent à tirer de fausses conclusions quant aux relations de cause à effet entre les évènements. Dans cet exemple, une analyse naïve est mise en place qui amène a penser que la mauvaise performance est attribuable au fait d’apparaître à la une d’un magazine alors que le même résultat serait obtenu de toute façon sans la photo. En effet, être en photo dans ce magazine prestigieux signifie pour le sportif d’avoir effectué une performance extraordinaire, comme battre le dernier record du monde ou gagner une médaille olympique. Or, il est extrêmement rare d’être toujours au top et de se montrer capable de performances exceptionnelles tout le temps. Aussi, il est tout à fait normal que la performance qui suit l’apparition de la photo dans le journal soit moins bonne que celle qui a valu au sportif d’être en photo dans le magazine. On ne peut donc vraiment pas dire qu’il y a une relation de cause à effet entre la photo et la mauvaise performance. On le voit, lors des observations effectuées dans la vie quotidienne notre système cognitif* (i.e., système qui nous permet d’acquérir, de traiter, de stocker et d’utiliser l’information issue du monde, qu’elle soit sociale ou non) est contraint et biaisé par deux facteurs principaux : 1. les sources d’informations ou données non scientifiques - l’échantillon des renseignements que l’on obtient sur les conduites des autres est très limité - les sources que nous considérons crédibles et fiables ne le sont parfois pas. Nous avons tendance à faire confiance aux propos des autorités, des personnes populaires, des proches, etc. Avant Galilée, les autorités et les gens croyaient que la terre était plate… - Nous souffrons de notre propre système de croyances et nos propres observations pour expliquer un comportement (e.g., « il a eu un accident, c’est normal, c’est un vendredi 13 »). 2. les systèmes d’inférence et de raisonnement non scientifiques - Il existe des biais de raisonnement qui peuvent affecter les conclusions que l’on tire de certains renseignements (on l’a bien vu dans l’exemple de la feuille de papier, il arrive que la logique nous fasse défaut), - Nous avons tendance à généraliser l’information, à intégrer les données des autres sous forme de traits généraux et à utiliser les stéréotypes comme base de déduction (e.g., on inférera que quelqu’un qui porte des lunettes est un fayot, la preuve en est que ceux qui portent des lunettes sont toujours au premier rang en cours. Une hypothèse alternative est qu’ils se mettraient au premier rang parce qu’ils ne voient pas bien de loin), - Nous succombons facilement au biais de confirmation. Nous avons en effet tendance à rechercher les informations qui vont confirmer les croyances, idées et suppositions que nous avons déjà. C’est pourquoi si nous pensons que les vendredis 13 sont des jours de malchance, nous serons tout à fait prompts à croire qu’une force invisible exerce sa volonté sur nous plutôt que de penser que c’est cette croyance même qui fait que nous allons augmenter les chances d’avoir un problème. En raison notamment de l’anxiété due à la croyance, l’attention allouée à la conduite est diminuée, ce qui augmente le risque d’accident. Comme beaucoup de gens croient en la malédiction du vendredi 13, on observe beaucoup d’accidents ce jour-là (Scalon et al., 1993). - Enfin, en raison du biais de présomption, nous avons des problèmes de surestimation du nombre de fois où l’on réussit à prédire ou a expliquer un évènement ou un comportement. Nous sommes généralement trop confiants dans nos explications. À travers tous ces exemples, nous comprenons bien que nous ne sommes pas vraiment, ou pas toujours capables de fournir des explications objectives et de prédire les comportements humains. Alors puisque l’intuition et le sens commun ne suffisent pas, comment faire pour acquérir des connaissances sûres sur les relations entre les évènements ? Comment procéder pour tirer des conclusions solides à propos des raisons qui poussent les individus à adopter tel ou tel comportement ? Si l’on veut tirer des conclusions solides, on doit procéder de manière plus systématique et objective, c’est-à-dire en utilisant la méthode scientifique. III. La méthode scientifique Les psychologues, en tant que scientifiques, adhèrent à l’idée que les comportements, les pensées, les émotions, etc., reposent sur des principes de fonctionnement qu’il est possible de comprendre et d’analyser objectivement. La question est de savoir comment s’y prendre pour étudier le comportement humain et être relativement sûr que les explications que l’on apporte ne relèvent pas seulement de la sphère des idées préconçues. Pour garantir l’objectivité, il faut épouser les grands principes de la science et travailler avec rigueur. 3.1. Les grands principes de la science 1. Il existe un déterminisme comportemental. En d’autres termes, le comportement ne serait pas aléatoire, mais il serait régi par des relations de causalité. Il existerait des raisons spécifiques pour lesquelles les gens se comportent comme ils le font et la recherche peut permettre de les découvrir. 2. Il existe une communauté de processus. Cela signifie que certains processus sont communs à un ensemble de sujets et qu’il existe des lois générales permettant de prédire le comportement. Une loi est un principe scientifique général qui explique notre univers et permet de prédire les évènements (sortes de théories, mais à un niveau encore plus formel et abstrait). En psychologie, l’objectif est plutôt de développer des théories ou des modèles théoriques* (i.e., cadre théorique plus formalisé qu’une théorie et généralement de portée plus limitée -théorie précise) que l’on va tester afin d’en vérifier le bien-fondé. Il ne s’agit pas simplement de cumuler des données éparses, même observées de façon objective, mais de les intégrer au sein de théories qui permettent de donner un sens plus général aux faits d’observation et d’expérimentation. Une théorie est un système cohérent de suppositions et de principes organisés visant à expliquer un ensemble donné de phénomènes réguliers et les relations existant entre eux. 3. Les théories doivent être éprouvées et faire l‘objet d’une remise en question systématique en utilisant une méthode qui permet de les tester et donc de les écarter ou de les valider objectivement. En effet, la science est caractérisée par le souci de la preuve. Elle suit ce qu’on appelle le principe de la pensée juste* dans la récolte et l’interprétation des données. La récolte des données doit être rigoureuse, objective et rationnelle afin d’éviter tout biais d’interprétation et de conclusion quant aux relations supposées entre les variables ou phénomènes étudiés. On comprend bien maintenant que les méthodes d’investigations concrètes des phénomènes sont extrêmement importantes et doivent être appropriées (nous le verrons de façon plus détaillée encore dans les prochains cours). En général, pour mettre à l’épreuve des faits une théorie nous allons utiliser l’expérimentation. On prendra des précautions particulières pour recueillir les faits, et ce le plus souvent en les provoquant, c’est-à-dire en réalisant des expériences. La pensée juste comprend aussi l’idée que nous devons toujours suivre le principe de parcimonie* (rasoir d’Ockham = philosophe). En d’autres termes, nous devons toujours préférer les explications les plus simples (qui sont aussi les plus testables) tant qu’elles ne sont pas infirmées plutôt que de développer des arguments complexes et superflus pour expliquer un phénomène. 4. Les théories sont évolutives et prospectives. En effet, une théorie n’est jamais définitive. Il existe toujours un argument ou une preuve susceptible de l’invalider. On peut penser que tous les coquelicots sont rouges et que cet énoncé est vrai, mais il est toujours possible qu’un jour, on trouve un coquelicot orange. Les théories sont évolutives parce que lorsqu’elles sont explorées, elles peuvent être validées et améliorées, ou écartées et à l’origine de nouvelles hypothèses alternatives (prospective). Dans tous les cas, les connaissances s'ajoutent aux connaissances et l'histoire des sciences est en perpétuelle évolution. 5. Les théories et les explications qu’elles proposent doivent être réfutables (Doc. 1+Vidéo1). Il s’agit là d’une des caractéristiques les plus importantes de la science. On doit éviter de formuler des hypothèses ou théories vagues ou dont la logique est telle que rien ne peut les contredire. Prenons l’exemple de la théorie psychanalytique de Freud et de sa formulation : (RONDAL, p.74-75) Un exemple de théorie irréfutable souvent mentionné est la théorie freudienne du complexe d’Oedipe (Popper, 1935). Selon cette théorie, tout enfant de sexe masculin présente au cours de son développement un complexe d’Œdipe. La loi est confirmée si les individus observés manifestent les réactions affectives que la théorie identifie. Cependant, selon cette même théorie, lorsqu’un enfant ne présente pas le complexe en question c’est qu’il a « refoulé » les manifestations hors du champ de conscience. En conséquence, la théorie est toujours confirmée puisqu’aucun fait ne peut jamais le contredire: soit le complexe et la théorie est corroborée ; soit il ne se manifeste pas pour cause de refoulement et la théorie est également confirmée. Le principe de réfutabilité* a été développé par Karl Popper. Il soutenait qu’il vaut mieux tester les théories en les falsifiant qu’en les vérifiant. Cela veut dire que les scientifiques remettent en cause les explications et théories existantes en éprouvant les hypothèses qui en découlent logiquement (c’est ce qu’on appelle le raisonnement hypothético-déductif, vous reverrez ça en 2e année). Si le test montre qu’une hypothèse est fausse, alors la théorie originale devrait être modifiée au profit d’une autre. Notez que les hypothèses dont la fausseté n’a pas été démontrée ne sont pas nécessairement vraies pour autant. Il se peut que les méthodes de test ne soient pas suffisamment sensibles pour effectuer ce type de test décisif. Par exemple, pour vérifier l’hypothèse que les filles sont meilleures en psychologie que les garçons, il vous faut parvenir à rejeter l’idée que les filles sont aussi bonnes en psychologie que les garçons. 6. Finalement, les résultats de la science doivent être partagés et reproductibles (réplicables). L’objectif étant d’être capable d’offrir plus de preuves à la validité ou non des théories et de les généraliser. 3.2. Les étapes de la démarche scientifique en psychologie Si, en tant que psychologue, on suit ces grands principes, cela veut dire que nous allons adopter une démarche scientifique qui passera par différentes étapes (voir Figure 1). - Après avoir généré des idées de recherches basées sur les théories déjà existantes et/ou l’observation de régularité empirique (i.e., acceptation du déterminisme et mise en place d’une théorie), - nous devrons, dans la mesure du possible, élaborer des suppositions testables (i.e., hypothèses explicatives et réfutables), - que nous testerons (i.e., dont nous devrons apporter la preuve du bien-fondé) de façon objective et systématique (i.e., grâce des méthodes minimisant l’influence des biais du système cognitif et permettant de récolter des données mesurant fidèlement les concepts étudiés ; données qui seront analysées), - afin de savoir si notre supposition est valide (supportée) ou invalide (infirmée) (i.e., interprétation des résultats en vue de tirer des conclusions objectives quant à l’existence et la nature du lien entre les concepts étudiés). - Finalement, afin de faire évoluer la connaissance, nous diffuserons l’état de nos conclusions qui seront peut-être remises en question, reproduites et améliorées par d’autres chercheurs, lançant ainsi un nouveau cycle de recherche pour l’acquisition de nouvelles connaissances. Intuition/ Théorie(s) Observation de régularités comportementales Formulation d’hypothèse(s)/ prédictions définies de manière testable Choix d’une méthode de recherche Opérationnalisation Mise à l’ épreuve de l’ hypothèse Mesure du phénomène d’intérêt/observation objective Analyses de données Interprétation des résultats Diffusion scientifique Figure 1. Étapes de la recherche en psychologie (adapté de Vallerand, 1994) 3.3. Les différentes mises à l’épreuve des hypothèses La façon dont nous allons nous y prendre pour effectuer la mise à l’épreuve des hypothèses dépend en réalité de l’objet d’étude et de l’hypothèse que l’on pose. L’objectif est toujours le même, développer et utiliser des outils qui permettent au maximum d’éviter d’être affectés par des biais d’inférence et de s’assurer que les conclusions que l’on tire à propos de phénomènes psychologiques ne sont pas erronées. D’une façon très générale, on distingue l’approche descriptive de l’approche expérimentale. L’essentielle de la différence entre ces deux grandes approches tient dans ce que la première à pour objectif premier de décrire et recenser les comportements afin de faire état des faits et d’isoler l’existence d’une relation entre des variables psychologiques alors que la seconde à pour objectif de rendre compte de la nature causale des relations observées entre ces variables*4. 3.3.1 Les approches descriptives et corrélationnelles L’approche descriptive, qui comprend des méthodes d’investigation comme l’enquête et le sondage, l’observation systématique ou les entretiens individualisés, voire l’analyse de contenu5, est excessivement utile pour développer des descriptions précises d'un comportement particulier et les circonstances sous lesquelles il a lieu. Une première étape est d’identifier un ensemble de variables pertinentes quant au domaine d’investigation puis grâce à des outils appropriés permettant l’objectivité, de décrire et d’établir les caractéristiques de ces variables et les liens éventuels qu’elles entretiennent. Elle est parfois à l’origine de la formulation des hypothèses de recherches qui sont testées expérimentalement, particulièrement, parce qu’elle permet le repérage de régularités comportementales. L’approche descriptive permet par ailleurs aux chercheurs d'examiner des phénomènes qu'il serait difficile, voire impossible, d'étudier avec d'autres méthodes (e.g., les questionnaires d’enquête par exemple permettent d’étudier les pratiques sexuelles des individus, ce qui est plus difficile d’accès en laboratoire !). Un exemple Si un chercheur s’intéresse à la violence en milieu scolaire et qu’il n’a à disposition que peu d’informations relatives aux variables impliquées dans l’occurrence de cette violence, il peut faire le choix dans un premier temps d’aller sur le terrain (établissements scolaires) rencontrer les acteurs (profs, élèves, parents d’élèves, équipes administratives…) et entreprendre des entretiens et/ou des observations (comportements des élèves en classe, lors des pauses…). Les informations qu’il aura ainsi recueillies lui permettront de répertorier un ensemble de facteurs qui lui semblent avoir un lien avec la violence à l’école (situation d’échec scolaire, précarité, problème d’acculturation, problème de communication au sein de l’institution…). Son objectif est ici d’identifier un ensemble de variables pertinentes quant au domaine d’investigation. Après la première prise de contact à l’issue de laquelle un inventaire des variables a priori en jeu est dressé, il s’agit de mesurer, de quantifier chacune d’entre elles afin 4 Les variables sont les mesures objectives que le chercheur construit pour mesurer ou manipuler fidèlement un phénomène psychologique. 5 Pour un aperçu des outils d’investigation les plus connues consulter le texte de Travis & Wade (1999) sur l’ENT. d’en avoir une bonne description (p.ex. quelle est la proportion d’élèves en situation d’échec scolaire ? Quelle est la proportion d’élèves issus de milieux défavorisés ? Quelle est la proportion d’élèves issus de familles monoparentales ?). Le chercheur va utiliser ou créer des outils de mesures qui lui permettront de prendre note des informations psychologiques de façon objective et de limiter les variations dans les questions ou les observations qui pourraient parasiter ses conclusions. Par exemple, il va s’assurer que les comportements qu’il observe ou les questions qu’il pose reflètent bien le concept étudié et pas autre chose (e.g, une insulte est un indicateur de la violence, manger une pomme ne l’est pas), il procédera de la même manière pour récolter ses données de façon à limiter les variations possibles dans la prise d’information (i.e., il observera les mêmes comportements pour toutes les personnes observées, il posera strictement les mêmes questions à tout le monde). Pour mesurer l’échec scolaire, il prendra par exemple les notes moyennes des élèves sur le trimestre. L’approche descriptive peut fournir des informations utiles sur la façon dont les comportements sont reliés à différents évènements. Les psychologues qui utilisent les méthodes descriptives désirent souvent aller plus loin dans leurs observations. Il leur arrive de vouloir déterminer si deux ou plusieurs phénomènes sont reliés et si oui, à quel point. Pour ce faire, ils utilisent la méthode descriptive corrélationnelle*. Par exemple Une fois ses données objectives récoltées, notre chercheur peut se questionner sur l’existence et la force d’un lien entre l’échec scolaire et les comportements agressifs. Il s’agit bien d’étudier dans quelle mesure des liens existent entre des variables et si oui à quel degré. Autrement dit, notre chercheur cherchera à savoir « Dans quelle mesure l’échec scolaire est-il un bon prédicteur de l’occurrence de comportements agressifs ? ». « Existe-t-il une corrélation entre les comportements agressifs et l’échec scolaire ? ». La Figure 2 ci-après présente les exemples de relations possibles entre nos variables (i.e., comportements agressifs et échec scolaire). Les relations sont illustrées grâce à des représentations graphiques correspondant à un nuage de point. Chaque individu est représenté selon son score à chacune des deux variables, par un point sur un plan défini par 2 axes x et y qui représentent chacun une des deux variables. Dans notre exemple la figure 2a représente ainsi le lien entre « la note à l’école sur 20 » (y) et « le nombre de comportements violents observés dans la cour » (x). Ce graphique nous indique que, globalement, plus les élèves ont des comportements violents, plus ils ont de bonnes notes à l’école. Ainsi en haut à droite du plan, on retrouve des personnes (le participant 1, par exemple) qui ont de bonnes notes (environ 15/20) et des comportements agressifs élevés (environ 16 sur le temps d’observation) relativement à l’ensemble du groupe. En bas à gauche, on retrouve des personnes (le participant 7, par exemple) ayant à la fois peu ou pas de comportements violents (environ 0) et des notes faibles (environ 4). On dira donc à l’observation du graphique qu’il existe une relation positive entre les deux variables : plus une augmente, plus l’autre augmente. Pour exprimer cette liaison de façon chiffrée, on peut se demander si elle est linéaire autrement dit à quel point le nuage de points obtenus tend à se rapprocher d’une droite (la droite verte dans la figure) dont on sait qu’elle peut être exprimable en équation de type y = b + ax. La méthode descriptive corrélationnelle est donc une méthode qui permet de mesurer le degré de dépendance entre deux variables. Ce degré de dépendance est mesuré par un indice statistique appelé le coefficient de corrélation linéaire (que vous apprendrez à calculer dans vos cours de statistiques). Il représente, en quelque sorte, le degré de dispersion des points autour de la droite linéaire parfaite. Ce coefficient, noté r, indique donc la force de la relation entre les variables. Statistiquement, la force de la relation entre deux variables peut aller de -1 à +1. Plus le coefficient est proche de -1 ou de +1 plus la corrélation entre les variables sera forte. En revanche, si le coefficient se rapproche de zéro, cela signifie qu’il y a de fortes chances pour que les deux variables n’entretiennent aucune relation entre elles. - Si r = -1 : la corrélation est parfaite est négative. Tous les points du graphique sont alignés sur une droite orientée haut-gauche/bas-droite - Si r = +1 : la corrélation est parfaite est positive. Tous les points du graphique sont alignés sur une droite orientée bas-gauche/haut-droite - Si r = 0 : la corrélation est nulle Dit autrement, lorsqu’on s’intéresse aux corrélations, on regarde la correspondance entre les valeurs que prennent les observations sur une variable et les valeurs que prennent ces mêmes observations sur l’autre variable : - La corrélation est positive (Figure 2a) lorsque les valeurs élevées d’une première variable correspondent aux valeurs élevées de la seconde variable et que les valeurs faibles de la première variable correspondent aux valeurs faibles de la seconde. Dans l’exemple r = +.78. La droite monte donc de bas-gauche à haut-droite de façon assez penchée. Le lien entre les deux variables est fort. - C’est l’inverse pour une corrélation négative (Figure 2c). Dans ce cas, les valeurs élevées de la première variable correspondent aux valeurs faibles de la seconde et les valeurs faibles de la première correspondent aux autres valeurs élevées de la seconde. - Si les variables ne sont simplement pas corrélées (Figure 2b), les valeurs que prennent les observations de la première variable sur sa mesure ne correspondent simplement pas aux valeurs que prennent les mêmes observations sur la seconde mesure. Note importante dans notre exemple : Il est très important de déjà bien noter qu’il faut toujours bien faire attention à la façon dont sont mesurés les concepts psychologiques. Dans notre exemple, l’échec scolaire est mesuré par les notes moyennes obtenues par les élèves sur un semestre. Les notes qui tendent à se rapprocher de zéro reflètent l’échec alors que les notes proches de 20 reflètent davantage la réussite scolaire. Si l’on regarde la Figure 2c, nous observons, grâce à nos mesures, une corrélation négative entre la réussite scolaire et les comportements agressifs, ce qui signifie que plus les notes sont élevées, moins on observe de comportements agressifs. Une autre façon de le formuler est la suivante : moins les notes sont élevées et plus il y a de comportements agressifs. En référence à notre concept théorique (l’échec scolaire), nous dirions donc : plus les élèves sont en échec scolaire, plus on observe de comportements agressifs. Nous sommes donc au niveau conceptuel dans l’attente d’une relation positive entre les variables d’échec et d’agression qui se traduit concrètement, via les mesures utilisées, par l’observation d’une relation statistique négative. Nous y reviendrons, mais ayez à l’esprit que ce qui est toujours le plus important est de comprendre ce que l’on fait et à quoi correspondent les mesures auxquelles nous nous intéressons. Il ne faut pas se montrer automatique dans l’application des connaissances, mais toujours réfléchir à la façon dont on les applique. Participant 1 20 Exemple de Corrélation Positive Notes à l’ école (Y) 15 On observe une corrélation positive a) (r =.78) entre le nombre de 10 comportements violents et la réussite scolaire de sorte que plus les 5 notes des élèves sont élevées, plus le nombre de comportements violents 0 Participant 7 est élevé. 0 5 10 15 20 Nombre de comportements violents (X) 20 Exemple d’Absence de Corrélation 15 On n’observe pas de corrélation (r = Notes à l école b) -.02) entre le nombre de 10 comportements violents et la réussite scolaire. Les deux variables 5 ne sont donc pas reliées l’une à l’autre (de façon linéaire du moins). 0 0 5 10 15 20 Nombre de comportements violents 20 Exemple de Corrélation Négative 15 Notes à l école On observe une corrélation négative c) (r = -.63) entre le nombre de 10 comportements violents et la réussite scolaire de sorte que plus les 5 notes des élèves sont élevées, moins le nombre de comportements 0 violents est élevé. 0 5 10 15 20 Nombre de comportements violents Figure 2. Exemple de corrélation entre deux variables (les points rouges correspondent à la distribution des élèves (observations) sur la mise en correspondance des deux variables). La droite verte correspond au tracé de la pente (Y = aX +b) calculée grâce au coefficient. D’une façon grossière et pour avoir une idée de la pente, on tracera un trait qui passe à peu près au milieu du nuage de points. Les valeurs des coefficients sont inventées pour l’illustration. Il est très important de noter que les méthodes descriptives corrélationnelles ne nous permettent pas de dire si certains évènements sont la cause de certains comportements. Ce qui est la base de l’explication en psychologie. Par exemple : S’il s’avère que le lien entre l’échec scolaire et les comportements agressifs est fort, cela ne signifie pas nécessairement que l’échec scolaire est la cause directe de la violence scolaire. L’établissement d’une relation positive entre ces deux variables (plus la proportion d’élèves en échec scolaire est élevée dans tel établissement, plus les comportements agressifs y sont fréquents) n’indique pas une relation de cause à effet. On pourrait tout autant conclure que la fréquence des comportements violents à l’école amène les élèves à être moins bons en classe. Ce n’est pas toujours parce que deux variables (A et B) sont associées dans le temps et l’espace donnés que l’une est la cause de l’autre. A peut être la cause de B, mais ce n’est pas nécessairement le cas. Le principal inconvénient des études descriptives corrélationnelles est relié au problème de l’existence de variables dites concomitantes*. Les variables concomitantes sont des variables qui ne font pas partie du protocole de recherche, mais qui peuvent exercer des influences sur les variables étudiées. Exemple (adapté de Tavris et Wade, 1999): Considérons la corrélation suivante: Chaque mois les ventes de crèmes glacées (A) sont corrélées positivement avec le nombre de morts par noyade (B) par mois à Atlantic City. A B On peut supposer que les morts par noyade sont dues à la vente de crèmes glacées (les enfants se baignent trop rapidement après avoir mangé une crème glacée et cela leur provoque des crampes et ils coulent) A B On peut également supposer que les ventes de crème glacée sont dues à des morts par noyade (les amis des personnes décédées achètent des glaces pour oublier leur douleur). C B A Toutefois, l’explication la plus plausible est que les 2 variables ne sont pas directement reliées, mais sont liées à une 3ème variable (comme la température journalière). Cette variable est la variable concomitante. Quand il fait chaud, les gens se baignent et ils achètent des crèmes glacées; quand il fait froid, ils ne font pas ces 2 choses. Si les méthodes descriptives sont très informatives et utilisent des outils efficaces pour éviter les biais de récolte des données, elles n’ont pas pour ambition d’expliquer les relations qu’elles découvrent entre les variables ou les phénomènes qu’elles étudient. C'est uniquement par l'intermédiaire d'expériences ou de la méthode expérimentale* que les chercheurs pourront manipuler les évènements afin de déterminer quels sont ceux qui sont à l'origine des changements comportementaux et donc qu’est-ce qui explique l’émergence du phénomène psychologique. 3.3.2 L’approche expérimentale La méthode expérimentale, bien qu’ayant ses propres limites, permet de neutraliser avec plus d’efficacité les variables concomitantes qui peuvent compromettre la qualité des explications que nous donnons à l’émergence d’un phénomène psychologique. L’objectif est de tester des hypothèses explicatives en modifiant certaines conditions dont on suppose qu’elles sont responsables de l’apparition d’un comportement et en les comparant à d’autres conditions que l’on maintient constantes (« toutes choses égales par ailleurs »). Selon les résultats obtenus, on pourra tirer des conclusions sur le fait que les conditions modifiées sont bien la cause de l’apparition ou non du comportement attendu. Dans les prochaines leçons, nous allons voir plus en détail comment nous procédons pour mettre en place une expérience qui évitera certains biais.

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