Le Bonheur PDF
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American University of Beirut
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This document discusses the definition of happiness and explores different perspectives on its foundation. It examines the concepts of hedonism, utilitarianism, and the role of virtue in achieving happiness. The text also investigates the relationship between individual happiness and social interactions.
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1 Le Bonheur DÉFINITION Le bonheur est l'idéal d'un état durable et complet de satisfaction. 1- Qu'est-ce qui fonde le bonheur ? Chacun semble avoir sa propre définition du bonheur et le rechercher par différents moyens. Peut-on s'accorder sur ce qui le fonde...
1 Le Bonheur DÉFINITION Le bonheur est l'idéal d'un état durable et complet de satisfaction. 1- Qu'est-ce qui fonde le bonheur ? Chacun semble avoir sa propre définition du bonheur et le rechercher par différents moyens. Peut-on s'accorder sur ce qui le fonde ? L'homme ne laisse pas son bonheur au hasard En dépit des difficultés, chacun semble croire au bonheur et le chercher. En distinguant le bonheur humain de la sensation de plaisir, de l'utilité ou de la survie, ARISTOTE fonde le bonheur sur l'exercice de la raison dans des actions morales. L'eudémonisme assimile bien et bonheur, mais distingue bien et plaisir, le bien pour l'homme consistant « dans une activité de l'âme en accord avec la vertu ». La maîtrise de soi En eux-mêmes, les plaisirs semblent indiquer à chacun la différence entre le bien et le mal, selon les conceptions hédonistes (hèdonè : plaisir) du bonheur. La recherche du plaisir et l'évitement des maux peuvent fonder l'art de vivre de chacun à condition que les plaisirs soient classés (selon les critères du nécessaire et du naturel) et modérés. L'hédonisme assimile le bonheur à la recherche du plaisir et à la diminution de la peine (ÉPICURE), à la différence de l'eudémonisme. Le plus grand bonheur pour le plus grand nombre L'utilitarisme fonde la morale sur la recherche du bonheur qui suppose le calcul des plaisirs et des peines, selon Jeremy Bentham. Agir par intérêt n'est pas immoral ni égoïste. Les plaisirs de l'esprit notamment que l'on peut partager, permettent de mieux supporter les déceptions individuelles. Le choix rationnel vise le plus grand bonheur du plus grand nombre, selon John Stuart MILL qui retient également la qualité du plaisir, et non seulement sa quantité. Le vrai bien est au-delà de l'existence matérielle 2 L'idée d'un bonheur constant ne peut se fonder que sur l'hypothèse d'une participation de l'âme à un Bien complet. Il faudrait alors être libéré des limites physiques du corps, qui est mortel et changeant. La connaissance de l'Un, principe qui est source de tout bien, est le fondement du bonheur. Il se fonde sur la pensée qui assure l'unité et l'identité de chacun au- delà des changements corporels et même de l'existence. Ainsi une personne peut exprimer son être par des gestes et des attitudes physiques, comme un musicien exprime ses sentiments en se servant d'un instrument. Le bonheur n'est pas limité à la vie terrestre pour PLOTIN et pour les diverses conceptions religieuses qui croient à la survie de l'âme. 2- Le bonheur récompense-t-il nos efforts ? L'action morale vise le bien. Mais à quelles conditions suivre des principes moraux peut-il rendre plus heureux ? Les actes moraux sont désintéressés La loi morale délivre des commandements inconditionnels, selon Emmanuel KANT. Une action morale ne doit être accomplie que dans la pure intention de bien agir et non par intérêt. Le bonheur ne serait alors nullement une récompense de nos bonnes actions. Bien qu'étant désintéressé selon Emmanuel Kant, l'acte moral a sans doute des effets sur le bonheur. En agissant bien, les hommes se rendent dignes du bonheur, c'est-à-dire qu'ils le méritent et pourraient l'obtenir avec l'aide de Dieu, mais rien ne le leur garantit. Ex. Le jugement dernier, le règne de Dieu sont des notions qui reposent sur la croyance en la liberté d'action des hommes et de Dieu. Jean-Jacques Rousseau soutient au contraire que nos intérêts et nos sensations nous commandent nos actions. Mais le sentiment d'exister peut se suffire à lui-même, pour apporter une pure joie. Il l'expérimente dans de rares moments de pure rêverie, à sentir le mouvement ou le bruit de l'eau. L'apologie du non-agir La valeur des actions morales n'implique pas nécessairement l'effort, mais aussi le retrait. ZHUANGZI prend pour modèle de l'action non volontaire le pouvoir de l'eau, du ciel et de la terre immobile. Ex. Rien ne peut se refléter sur la surface de l'eau, quand elle est agitée ; aucune plante ne peut pousser sans que la terre garde sa stabilité. Par analogie, l'inaction, le silence, la 3 tranquillité, le détachement sont des vertus du sage, du souverain, du saint, qui laissent se conserver l'harmonie déjà existante dans le monde. La joie simple de la sensation En cherchant le bonheur en dehors de soi, dans des choses ou des états qu'il s'agit de rejoindre par les efforts de nos actions, nous nous éloignons d'une immédiateté du rapport à soi. Ex. Le danseur et chorégraphe Ohad Nahorin invite à retrouver, par la danse, le premier rapport à soi que nous avions dans l'enfance lorsque nous découvrions le plaisir d'utiliser notre. 3- La vie sociale fait-elle obstacle au bonheur individuel ? Passerelles ► La justice ►L'inconscient La société doit contribuer à soulager de nombreux maux individuels et collectifs. Mais elle met l'individu aussi face à ses désirs contradictoires, de se tourner vers les autres et de s'isoler. Le bonheur illusoire de la vie sociale Le rôle social comporte des obligations spécifiques (professionnelles ou familiales, par exemple). Mais SÉNÈQUE montre que toutes nos actions finissent par se confondre dans une agitation dont le sens nous échappe. Ex. Le fait de se précipiter, sans réfléchir, à des réceptions et dans des lieux fréquentés et réputés. Même l'illusion de Hberté que donnent des positions sociales élevées nous trompe sur le seul vrai bien, qui est la maîtrise de soi. Quiconque dépend de biens qui ne dépendent pas de lui, comme la richesse, les honneurs ou la réputation est bien plus malheureux qu'heureux (FREUD). Le bonheur passe en réalité par l'acceptation d'une part de malheur. La civilisation joue un rôle paradoxal dans le bonheur humain En vivant en société, l'homme entre dans un processus civilisateur marqué par le progrès, qui a pour but d'améliorer ses chances de bonheur. Par la maîtrise de la nature, li crée des remparts contre certaines sources du malheur. Cependant, Sigmund FREUD met en évidence le fait que la vie en société n'est pas possible sans certains renoncements. L'homme doit réprimer des pulsions incompatibles avec la vie sociale. Il en résulte de la frustration et, par suite, de l'agressivité envers la société. Cette dernière est alors tenue pour responsable du malheur humain.