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Ce document traite de notions philosophiques sur la justice, les droits et la société, dans une perspective critique. Les concepts abordés incluent la nature, la convention, la liberté, le bonheur et le rôle de la loi.

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Notions étudiées, le droit et la justice, l'État, la liberté, le bonheur ( Calliclès) Peut-on s'opposer à la loi ? Il est légitime de désobéir à la loi juridique et aux mœurs dès qu'on le peut. Les lois juridiques et les mœurs sont en effet des contraintes extérieures et des limites oppressives et...

Notions étudiées, le droit et la justice, l'État, la liberté, le bonheur ( Calliclès) Peut-on s'opposer à la loi ? Il est légitime de désobéir à la loi juridique et aux mœurs dès qu'on le peut. Les lois juridiques et les mœurs sont en effet des contraintes extérieures et des limites oppressives et aliénantes imposées à l'individu par la société et l'Etat. Elles l'empêchent d'accéder à la liberté du bon plaisir, au bonheur défini par la multiplication des plaisirs et à l'affirmation de sa vraie personnalité. C'est ce que fait valoir Calliclès quand il oppose la nature et la convention. 1) Comme la nature est transcendante à la convention, elle remplit à l'égard de cette dernière une double fonction. Elle constitue un principe de jugement et un principe d'action. Elle permet de condamner la convention en raison de son illégitimité et de la transgresser par la violence si nécessaire. Plus précisément, la nature établit une hierachie entre deux catégories d'individus. Il y a d'un côté les forts, les êtres d'exception qu'elle a privilégiés en leur accordant plus de force physique, plus d'intelligence et plus de courage. Et il y a de l'autre côté la masse de ceux qu'elle a lésée, les faibles. Les forts ont le droit moral d'exploiter leurs dons pour renverser la convention. C'est aussi pour ceux-ci un devoir moral. 2) La convention se confond en effet avec les lois juridiques et les mœurs établies par la masse des faibles pour empêcher les forts de leur nuire et pour les rabaisser au même niveau qu'eux. 3) La transgression de la convention s'avère indispensable pour permettre aux forts la libre expression de leur puissance et de leurs désirs ainsi que l'affirmation de leur vrai moi. 4) Mais est-il légitime parce qu'on est le plus fort d'imposer sa domination à autrui ? Il est dans D'intérêt du peuple d'obéir aux lois juridiques et aux mœurs de façon inconditionnelle. Les lois juridiques et les mœurs sont en effet indispensables pour maintenir l'ordre établi dans la société et l'Etat. C'est d'ailleurs la seule destination possible des lois juridiques et des mœurs. 1) Suivant Pascal, la raison humaine est incapable de connaître la vraie justice (les lois morales universelles et absolues) comme l'attestent d'une part les conflits entre intellectuels s'agissant de sa defintion et d'autre part la diversité des lois juridiques et des moeurs. Les hommes sont ainsi privés de toute référence morale supérieure qui leur permettrait de juger les lois juridiques et les moeurs et de s'y opposer en cas d' illégitimité. 2) Le mieux pour le peuple serait par conséquent d'obéir aux lois juridiques et aux moeurs en sachant quelle est leur seule et unique finalité : la conservation de l'ordre établi. Libéré de l'espoir vain et illusoire d'introduire la vraie justice dans les lois juridiques et les moeurs, le peuple y obéirait sagement. Ce serait le meilleur rempart contre l'instabilité politique.3) Mais le peuple n'est pas capable d'adopter cette attitude éclairée. Il n'obéit aux lois juridiques et aux moeurs que parce qu'il les croit légitimes. Cette croyance fausse du peuple s'explique par l'origine ancienne des lois juridiques et des moeurs et par son adhésion à ce principe erroné : ce qui résisté au temps a fait la preuve de sa valeur. Aussi le peuple dans sa grande majorité obéit-il aux lois juridiques et aux moeurs de son plein gré, en croyant s'acquitter de son devoir moral. Il permet aux puissants de ce monde de se maintenir au pouvoir en limitant leur recours à la contrainte extérieure. Les puissants de ce monde ont en effet établi dans le passé les lois juridiques et les moeurs pour servir leur domination. Et ils se sont appuyes sur l'accoutumance du peuple pour obtenir son obéissance volontaire. 4) Pascal dévoile ainsi aux lecteurs avertis l'origine et la finalité des lois juridiques ainsi que leur absence de fondement dans la vraie justice. Mais il préconise de tromper le peuple pour son bien en le maintenant dans la croyance fausse en la légitimité des lois juridiques et des moeurs. Ceux qui ont intéret à révéler au peuple la vérité, une vérité partielle d'ailleurs, sont les opposants politiques, désireux de conquérir le pouvoir. Ces derniers révèlent au peuple que les lois juridiques et les moeurs servent la domination des dirigeants politiques actuels. Mais ils prennent soin de lui dissimuler que la vraie justice est ignorée des hommes. Ils exploitent ainsi l'espoir vain et illusoire du peuple d'introduire la vraie justice dans les lois juridiques et les moeurs pour obtenir de celui-ci le renversement des dirigeants politiques actuels et leur propre accession au pouvoir. Mais tout renversement de l'ordre établi est inutile et nuisible au peuple. Inutile car les nouveaux gouvernants se conduiraient comme les précédents. Nuisible au peuple car il serait le premier à souffrir des troubles à l'ordre public qu'il aurait lui- même causés sous la mauvaise influence des frondeurs. 5) Mais peut-on affirmer à l'instar de Pascal que les lois juridiques et les mœurs ont pour seule et unique finalité le maintien de l'ordre établi au profit des grands de ce monde ? En outre, est-il légitime de tromper le peuple pour obtenir son obéissance ? La thèse de la première partie et celle de la deuxième partie sont certes opposées, mais aussi radicales l'ume que l'autre. Aussi nous faut-il les renvoyer dos à dos. Il est en effet légitime d'exercer notre jugement ( notre raison) ou notre esprit critique pour évaluer une loi juridique ou une politique gouvernementale. Reste à déterminer quels sont les principes moraux de justice qui nous permettent de les évaluer et comment agir si nous jugeons celles-ci illégitimes. 1) Il vaut mieux rester dans les limites de la légalité pour faire connaître à l'Etat notre opposition à telle loi juridique ou à telle politique gouvernementale. Encore faut-il que l'Etat nous reconnaisse et nous garantisse des droits- libertés tels que la liberté d'expression, le droit de manifester, le droit de réunion... 2) Vient ensuite la désobéissance civile que John Rawls définit comme un acte illégal et pacifique réalisé dans le but de changer la législation ou la politique du gouvernement( dire non à une guerre de conquête... ). En démocratie, la désobéissance civile place le citoyen face à un dilemme moral. C'est le devoir de défendre les principes de justice au fondement de la démocratie ( par exemple le principe de la liberté égale pour tous) qui doit l'emporter sur l'obligation de respecter la législation en vigueur. La désobéissance civile est un acte grave à pratiquer en démocratie après avoir épuisé les moyens légaux de s'opposer et uniquement pour lutter contre les manquements de l'Etat aux principes de justice dont il se réclame. La désobéissance civile a par exemple permis la suppression des obstacles (menaces de licenciement, meurtres... ) qui empêchaient les noirs d'exercer le droit de vote, dans le sud des USA dans les années 60. 3) Qu'en est-il de L'usage de la violence pour manifester son opposition aux injustices de l'Etat ( ses atteintes à l'égalité en droits ou à la dignité de la personne humaine par exemple) ? Ce serait formuler un jugement hafif et précipité d'affirmer que la violence est légitime dans de telles circonstances. Ce serait basculer dans la contradiction de condamner la violence ordinairement et de la réhabiliter dans certaines situations. Il faut donc affirmer que la violence est toujours un mal même si de ce mal est escompte un bien (la résistance contre l'occupant nazi). Et suivant Sartre, c'est à chacun de se déterminer dans ces conditions tragiques en engageant sa liberté et sa responsabilité. Nous ne pouvons que déplorer les situations où les injustices perpétrées par l'Etat amènenet les hommes à basculer dans la violence au nom de la liberté ou d'une vie digne ( = lutter contre les injustices économiques et sociales)

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