L2 Psychologie Méthodologie (2024-2025) PDF

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This document provides an overview of descriptive methods in psychology, focusing on questionnaires. It discusses different types of questions, their creation, potential biases, and the role of questionnaires in quantitative research.

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L2 psychologie (2024-2025) Méthodologie J. MILLE ([email protected]) Maître de conférences Partie II – Aperçu des méthodes descriptives 3 – L’entretien d’enquête 1. Définition et utilisation 2. Quelques considération...

L2 psychologie (2024-2025) Méthodologie J. MILLE ([email protected]) Maître de conférences Partie II – Aperçu des méthodes descriptives 3 – L’entretien d’enquête 1. Définition et utilisation 2. Quelques considérations 3. Les formes d’entretiens 4. Approche épistémologique 5. Démarche d’analyse des données 6. L’entretien en résumé 4 – Le questionnaire d’enquête 1. Définition 2. Les types de questions 3. Créer les questions 4. Créer le questionnaire 5. Les biais dans les questions et le questionnaire 6. Critères psychométriques 7. Le questionnaire en résumé Conclusion générale Partie II Aperçu des méthodes descriptives 4. Le questionnaire d’enquête 2.4.1. Définition QUESTIONNAIRE COMME APPROCHE QUANTITATIVE Pourquoi mesurer des phénomènes quantitatifs ? Pourquoi ne pas seulement interroger l’individu ? Rejet historique de l’introspection Permet de réduire l’erreur d’appréciation d’un phénomène psychologique (cf. par ex. biais cognitifs) Par ex. faible corrélation (environ.30) entre nos performances cognitives et notre autoévaluation, à peine plus élevée (.40) pour des mesures de personnalité (Bernaud, 2014) 2.4.1. Définition QUESTIONNAIRE COMME APPROCHE QUANTITATIVE Attention : Démarche quantitative ≠ psychométrie stricte « La psychométrie concerne des théories et des méthodes de la mesure en psychologie » (Dickès et al., 2014, p. 11) Méthode d’évaluation de caractéristiques individuelles, notamment étalonnage (Bernaud, 2014) Questionnaire d’enquête Plus flexible/adapté aux besoins spécifiques de l’enquête Validation psychométrique est une qualité mais étalonnage pas indispensable 2.4.1. Définition UNE VARIÉTÉ DE MODES D’ADMINSTRATION Questionnaire auto administré vs. hétéro administré De manière individuelle (peut être intimidant) vs. collective (augmentation de la réponse conformiste) En face à face (variabilité du comportement de l'intervieweur·euse) vs. en ligne (attention à la représentativité de l’échantillon, risque d’effet bulle de filtre) vs. par voie postale Avantages et inconvénients pour chaque type d’administration (Salès-Wuillemin, 2006) 2.4.2. Les types de questions TROIS GRANDS TYPES DE QUESTIONS 1. D’identification : caractérise et positionne le·la participant·e à l'égard des VI âge, genre, etc. 2. Questions cibles : concerne directement l’objet de mesure (i.e., VD), conduit le·la participant·e à positionner son point de vue, évoquer ses connaissances, etc. 3. Questions de remplissage : encadre les questions cibles, harmonise les transitions, limite les effets de halo, etc. (Salès-Wuillemin, 2006) 2.4.2. Les types de questions FORMAT OUVERT Question formulée de façon à ce que le sujet ait toute liberté dans les termes et le contenu de la réponse ✓ Matériel riche ✓ Moins d’influence sur la réponse (Schuman & Presser, 1981) ✓ Permet de découvrir des éléments de réponses auxquels on n’avait pas pensé ✓ Permet d’interpréter les réponses sur des questions fermées × Difficulté de dépouillement/ à coder × Influence du niveau d’éducation (Geer, 1988) × Fort taux de non-réponse (lié à la place dans le questionnaire) × Influence du contexte 2.4.2. Les types de questions FORMAT FERMÉ DE TYPE CATÉGORIEL Question fixant les réponses possibles sous forme de catégorie dans lesquelles il est demandé de se situer ✓ Facilité de traitement ✓ Evitement des défaillances de la mémoire × Suggestion de réponses non-spontanées × Indication sur le champ de réponses acceptables Conseillé d’éviter les catégories « autre »/ « ne sais pas », favoriser l’exhaustivité 2.4.2. Les types de questions FORMAT FERMÉ AVEC ECHELLES Question proposant des échelles de réponses sur lesquelles il est demandé de se positionner Combien d’échelons utiliser (Miller, 1956) ? Faut-il un point médian ? Ancrage verbal ? Définition de tous les points (Krosnick & Berent, 1993) Equivalence des termes (Klockar & Yamagishi, 1988) 2.4.2. Les types de questions FORMAT FERMÉ AVEC ECHELLES ECHELLE DE LIKERT "Appréciez-vous votre formation à l'université de Tours ?" Cochez la case qui correspond à votre réponse Généralement entre 4 et 7 3 (ou moins) : peu discriminant 10 ou plus : difficile de se positionner Si nombre impair : réponse neutre (i.e., on ne force pas une prise de position) Réponse « ne sais pas »/ « ne veux pas répondre » : plus difficile à analyser mais évite les réponses au hasard 2.4.2. Les types de questions FORMAT FERMÉ AVEC ECHELLES "Vos professeur·e·s sont ?" DIFFÉRENCIATEUR Placez une croix à l’endroit qui correspond à votre réponse SÉMANTIQUE D’OSGOOD Vraiment Horribles géniaux·ales "A quel point Tours est une ville agréable ?" ECHELLE VISUELLE Placez une croix à l’endroit qui correspond à votre réponse ANALOGIQUE 2.4.2. Les types de questions AUTRES FORMATS Ordonnance Comparaison de pairs Tâche de catégorisation 2.4.3. Créer les questions A PARTIR DE QUOI ? DES EXTRAITS D’ENTRETIEN (Verbatim) DES COMPORTEMENTS DE LA THÉORIE (Incidents critiques) "...c'est là que j'ai perdu "Le névrosisme mon sang-froid, j’ai "...ont constaté qu’en regroupe six principales essayé de me contrôler moyenne, les candidats facettes dont mais impossible, c'était à fort névrosisme l'inquiétude, la colère, le comme si une vague avaient plus de découragement, le d'émotions me chances de rester sentiment de remontait dans la silencieux ou d'avoir vulnérabilité..." gorge..." la voix fluctuante..." 2.4.3. Créer les questions POINT MAJEUR : LA QUESTION DE L’ACCEPTABILITÉ Est-ce que les gens vont accepter de répondre à ces questions ? Est-ce que les gens vont accepter de répondre à autant de questions ? Est-ce que les psychologues vont accepter d’utiliser cette mesure ? Est-ce que les gens accepteront le résultat ? Pour mieux comprendre votre attitude envers la violence, merci de répondre aux 540 questions suivantes. Répondez aussi honnêtement que possible. 1. Dans quelles situations pourriez-vous envisager de tuer un enfant ? 2.4.3. Créer les questions 1 – LA QUESTION DOIT ÊTRE FACILE À COMPRENDRE TROP LONG "Est-ce que vous avez parfois TROP COMPLIQUÉ l'impression que le cours de DOUBLE NÉGATION méthodologie, dans sa forme "Avez-vous parfois le actuelle, pourrait être amélioré sentiment que le cours en termes de conception et de "Vous n’avez jamais le de méthodologie ne structure afin de mieux répondre sentiment que le cours répond pas aux attentes pédagogiques des de méthodologie n’est adéquatement aux étudiants et de rendre les pas bien conçu?" exigences normatives en concepts plus accessibles et matière de structuration compréhensibles, tout en didactique et de rigueur prenant en compte les divers épistémologique ?" besoins et styles d'apprentissage des participants ?" 2.4.3. Créer les questions 2 – LA QUESTION DOIT PERMETTRE UNE RÉPONSE SIMPLE/SANS AMBIGUÏTÉ ITEM EN PLUSIEURS PARTIES DEMANDE TROP PRÉCISE "Trouvez-vous que le nombre "Trouvez-vous que la de séances du cours de séance 3 du cours de méthodologie et la structure méthodologie fait partie des diaporamas sont des 9 meilleures séances adéquats ?" dans lesquelles vous avez abordé des idées de méthodologie ?" 2.4.3. Créer les questions 3 – LA QUESTION NE DOIT PAS ORIENTER LA RÉPONSE FORMULATION AFFECTIVE EFFET DE CONFORMISME "Vous détestez le cour de "Comme la plupart des méthodologie ?" étudiant·e·s ayant une bonne note, trouvez-vous le cours de méthodologie FORMULATION ORIENTÉE intéressant ?" "Vous êtes d'accord pour DÉSIRABILITÉ SOCIALE dire que le cours de " Vous pensez qu'il vaut mieux méthodologie est bien ?" être un·e psychologue incompétent·e plutôt que de se former à la méthodologie ?" 2.4.4. Créer le questionnaire L’ORGANISATION DU QUESTIONNAIRE ✓ Généralement, de la plus large à la plus précise ✓ Commencer par des questions qui donnent confiance ✓ Varier la forme pour éviter la monotonie ✓ Eviter que les questions s’influencent entre elles ✓ Poser les questions démographiques à la fin car moins coûteuses (privilégier les énumérations de réponses : moins coûteuses cognitivement) Utiliser des questions standards, utiliser plusieurs questions pour mesurer le même concept et prétester les questions/le questionnaire 2.4.5. Les biais dans les questions et le questionnaire PRINCIPAUX BIAIS ET RECOMMANDATIONS Questions pour lesquelles une réponse devient plus probable qu’une autre indépendamment de l’opinion de l’individu Effet de Halo : plusieurs questions posées sous la même forme risquent de générer des réponses semblables chez le répondant Casser le rythme, alterner la forme des questions, Inverser les échelles (mais attention aux erreurs) Effet d’ancrage : les première questions sont privilégiées par l’individu Contrebalancer l’ordre des questions 2.4.5. Les biais dans les questions et le questionnaire PRINCIPAUX BIAIS ET RECOMMANDATIONS Questions pour lesquelles une réponse devient plus probable qu’une autre indépendamment de l’opinion de l’individu Effet du contexte sémantique : les premières questions influencent le sens perçu dans les questions suivantes Contrebalancer l’ordre des questions Effet du contexte logique : les individus s’efforcent d’être cohérents dans leurs réponses Les questions qui demandent à l’individu de prendre position doivent être situées à la fin 2.4.5. Les biais dans les questions et le questionnaire PRINCIPAUX BIAIS ET RECOMMANDATIONS Questions pour lesquelles une réponse devient plus probable qu’une autre indépendamment de l’opinion de l’individu Biais d’acquiescement : les individus ont tendance à répondre plus positivement que négativement Eviter les questions binaires Oui/Non Proposer des questions pour lesquelles la réponse oui est défavorable (e.g., avez-vous déjà consommé plus de 3 verres d’alcool?) Résistance au changement : un changement brusque de thématique peut susciter une « non-réponse » Annoncer les changements de thématique 2.4.5. Les biais dans les questions et le questionnaire PRINCIPAUX BIAIS ET RECOMMANDATIONS Questions pour lesquelles une réponse devient plus probable qu’une autre indépendamment de l’opinion de l’individu Biais de désirabilité sociale : les individus ont envie de projeter une bonne image d’eux en donnant des réponses qui correspondent aux normes sociales Nous surévaluons les comportements jugés valorisants Nous sous-évaluons les comportements jugés dévalorisants Rendre le questionnaire anonyme (et insister sur ce point) Placer les questions délicates à la fin (individu se sent plus en confiance à la fin) 2.4.5. Les biais dans les questions et le questionnaire ORDRE DES QUESTIONS Pas une solution parfaite, il s’agit de faire des choix ! ❑ Questions des plus générales aux plus spécifiques : maximisation de l’effet de halo Répond à une motivation de cohérence ❑ Questions des plus spécifiques aux plus générales : maximisation des effets de contexte (contexte sémantique, logique, etc.) 2.4.6. Critères psychométriques QUESTIONNAIRE D’ENQUÊTE ≠ PSYCHOMÉTRIE STRICTE, MAIS … ❑ Validité: on dit qu’un questionnaire est valide si les questions mesurent bien les concepts qu’elles sont censées mesurer Représentation imagée des notions de fidélité et validité (adapté de Chapanis, 1951) ❑ Fidélité: on dit qu’un questionnaire est fidèle lorsque les réponses sont stables et consistantes 2.4.6. Critères psychométriques EXIGENCES SUPPLÉMENTAIRE DES QUESTIONNAIRE PSYCHOMÉTRIQUES/TESTS ❑ Sensibilité : capacité à détecter de manière fiable et précise les différences entre les individus en ce qui concerne le trait/la caractéristique mesurée ❑ Étalonnage : normé sur une population représentative pour permettre de positionner un individu par rapport à une norme e.g., questionnaire des big-five, HADs, etc. (cf. semestre 4) 2.4.6. Le questionnaire en résumé AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS ✓ Technique peu coûteuse en temps et argent ✓ Facilité de comparaison des réponses des individus ✓ Permet des recherches à grande échelle × Présence de non-réponse et modalités de réponses incomplètes × Certaines réponses peuvent avoir une faible signification 2.4.6. Le questionnaire d’enquête en résumé QUESTIONNAIRE VS. ENTRETIEN LE QUESTIONNAIRE L’ENTRETIEN Outil standardisé et questions fermées Questions ouvertes Structuration maximum Structuration minimum Réponses imposées au répondant Libre expression Nombre important d’enquêtés Nombre réduit d’enquêtés Rendu chiffré Rendu narratif Sens « objectif » des pratiques, attitudes ou Sens « subjectif » des pratiques, attitudes ou comportements comportements Etude quantitative Etude qualitative 2.4 – Le questionnaire d’enquête Conclusion Questionnaire comme approche quantitative Beaucoup de travail en amont mais analyses plus légères que pour l’entretien Nombreuses formes de questions, ordre des questions et gestions des biais Questionnaire d’enquête ≠ psychométrie mais qualités psychométriques (cf. semestre 4) Autres formes de questionnaires : questionnaire comme test Conclusion Générale CONCLUSION GÉNÉRALE ❑ Méthodologie : exigence déontologique, biais cognitifs et enjeux éthiques Importance de s’extraire d’une psychologie du sens commun ❑ Psychologie comme démarche scientifique : différents buts et étapes Importance d’identifier les forces et faiblesses de la démarche scientifique en psychologie ❑ Une variété de méthodologies : pas une méthode pertinente unique, chaque méthodologie répond à des objectifs différents De l’observation à l’expérimentation CRUCIAL D'IDENTIFIER LES FORCES ET FAIBLESSES DE CHAQUE MÉTHODOLOGIE POUR DES CONCLUSIONS ADÉQUATES Merci pour votre attention L2 psychologie (2024-2025) Méthodologie J. MILLE ([email protected]) Maître de conférences Organisation du cours ✓Cours magistral Travaux dirigés 8 séances 10 séances 1h30 2h ✓ Examen terminal QCM Partie I - Introduction 1 – L’importance de la méthodologie en psychologie 1. Une exigence déontologique 2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée 2 – La psychologie comme activité scientifique 1. Définition 2. Le statut scientifique de la psychologie 3. Les buts de la psychologie scientifique 4. Les étapes de la recherche scientifique 5. La crise de la reproductibilité 6. Une pluralité de méthodologie Partie II – Aperçu des méthodes descriptives 1 – L’observation 1. Définition 2. L’observation participante 3. L’observation directe 4. L’observation indirecte 2 – Introduction à l’enquête 1. Définition 2. L’enquête : pas à pas 3. Focus sur le choix des variables et leur opérationnalisation 4. Focus sur la question de l’échantillonnage Partie II – Aperçu des méthodes descriptives 3 – L’entretien d’enquête 1. Définition et utilisation 2. Quelques considérations 3. Les formes d’entretiens 4. Approche épistémologique 5. Démarche d’analyse des données 6. L’entretien en résumé 4 – Le questionnaire d’enquête 1. Définition 2. Les types de questions 3. Créer les questions 4. Créer le questionnaire 5. Les biais dans les questions et le questionnaire 6. Critères psychométriques 7. Le questionnaire en résumé Conclusion générale Approfondissement en TD La méthodologie : un ensemble d’outils pour réduire les biais cognitifs Présentation de quelques biais Travail à partir d’articles en groupe Présentation orale Avantages et limites des méthodes descriptives (observation, entretien et questionnaire) Travail à partir de chapitres de livres en groupe Présentation orale Conclusion Poursuite au 4ème semestre I – Valider la méthode descriptive par la psychométrie II – La méthode expérimentale comme méthode explicative Références et lectures complémentaires Borst, G. & Cachia, A. (2016). Les méthodes en psychologie. Paris : Puf. Sauvayre, R. (2021). Initiation à l'entretien en sciences sociales – 2e édition. Paris : Dunod. Van Campenhoudt, L., Marquet, J., & Quivy, R. (2022). Manuel de recherche en sciences sociales – 6e édition. Paris : Dunod. Bernaud, J. L. (2014). Méthodes de tests et questionnaires en psychologie. Dunod Hansen, C. H., & Myers, A. (2023). Psychologie expérimentale. De Boeck Supérieur. Objectifs pédagogiques (CM et TD) Introduire certaines méthodes descriptives en psychologie : observation, entretien et questionnaire Présenter les relations entre recherche et pratique en psychologie à l’aide de la méthodologie Sensibiliser aux biais de traitement de l’information et aux risques qu’ils peuvent engendrer Sensibiliser aux forces et faiblesses de la psychologie Développer des compétences de pensée critique Partie I Introduction Posture face à la méthodologie Moi, lorsque j’entends un·e étudiant·e dire : « je veux être praticien·ne, je n’ai pas besoin de : - [la méthodologie] - [des statistiques] - [lire des articles scientifiques] - […] » « Pourquoi, je dois faire un mémoire de recherche, je veux être praticien·ne? » Partie I Introduction 1. L’importance de la méthodologie en psychologique Pourquoi étudier la méthodologie en psychologie Dans 20 ans : Nouvelle thérapie émergente Remplacement de mes anciennes pratiques ou non ? Sur quel critère ? Est-elle plus efficace ? Comment l’évaluer ? Nécessite une méthodologie rigoureuse ! Code de déontologie : Nombreuses références à la méthodologie et à la démarche scientifique 1.1.1. Exigence déontologique Définition : la théorie des devoirs, en particulier des devoirs (règles) professionnels Ce qui est attendu des professionnels (dans l’exercice des leurs fonctions) Souvent codifié comme en psychologie (code de déontologie des psychologues) En cas de non-respects, des sanctions peuvent être appliquées Se distingue de l’éthique : un domaine de la philosophie qui porte sur la morale et les valeurs Ce qui est bien/mal, juste/injuste Plusieurs niveaux : éthique appliquée (comité d’éthique), éthique individuelle, etc. 1.1.1. Exigence déontologique CODE DE DÉONTOLOGIE (2021) ❑ STRUCTURE Préambule : article 44 de la loi n°85-772 du 25 juillet 1985 (complété par l’article 57 de la loi n°2002-303 du 4 mars 2022) s’applique aux personnes titulaires du titre de psychologue (y compris dans le cadre de la recherche et de l’enseignement), aux enseignant·e·s-chercheur·e·s de la section 16 qui contribuent à la formation initiale et professionnelle des psychologues et aux étudiant·e·s en psychologie (notamment lors de stages) 6 PRINCIPES GÉNÉRAUX (1) Respect des droits fondamentaux de la personne (4) Compétence (2) Respects de la vie privée, du secret professionnel, (5) Responsabilité et autonomie de la confidentialité professionnelle (3) Intégrité et probité (6) Rigueur et respect du cadre d’intervention 1.1.1. Exigence déontologique CODE DE DÉONTOLOGIE (2021) ❑ STRUCTURE 3 TITRES (1) EXERCICE PROFESSIONNEL (1) Définition de la profession (2) FORMATION DU PSYCHOLOGUE (2) Conditions d’exercice (3) Modalités techniques d’exercice (3) LA RECHERCHE EN PSYCHOLOGIE (4) Relations du psychologue avec ses pairs (5) Diffusion de la psychologie 1.1.1. Exigence déontologique CODE DE DÉONTOLOGIE (2021) 2/6 principes généraux Principe 4 (compétences) : « Le psychologue tient sa compétence : […] - de connaissances théoriques et méthodologiques acquises dans les conditions définies par l’article 44 de la loi du 25 juillet 1985 modifiée, relative à l’usage professionnel du titre de psychologue ; de l’actualisation régulière de ses connaissances » Principe 6 (rigueur et respect du cadre d’intervention) : « Les dispositifs méthodologiques mis en place par le psychologue répondent aux objectifs de ses interventions, et à eux seulement. Les modes d'intervention choisis et construits par le psychologue doivent pouvoir faire l'objet d’une explicitation raisonnée et adaptée à son interlocuteur, ou d’une argumentation contradictoire avec ses pairs de leurs fondements théoriques et méthodologiques. » 1.1.1. Exigence déontologique TITRE I : EXCERCICE PROFESSIONNEL Chapitre III – Modalité technique d’exercice Article 20 : « La pratique du psychologue est indissociable d'une réflexion critique portant sur ses choix d’intervention. Elle ne se réduit pas aux méthodes ou techniques employées. Elle nécessite une mise en perspective théorique et éthique de celles-ci. » Article 21 : « Un des outils principaux du psychologue est l’entretien. Les techniques qu’il utilise à des fins d’évaluation, de diagnostic, d’orientation ou de sélection, doivent avoir été scientifiquement validées. Dans l’utilisation, l’administration, la correction et l’analyse des résultats de tests, le psychologue respecte les principes scientifiques et professionnels acquis pendant sa formation spécifique et en référence aux recommandations de la commission internationale des tests. » Article 27 : « Le psychologue respecte la pluralité des références théoriques et les pratiques de ses pairs, pour autant qu'elles ne contreviennent pas aux principes généraux du présent Code. Cela n'exclut pas l’éventualité d’une critique argumentée. » 1.1.1. Exigence déontologique TITRE I : EXCERCICE PROFESSIONNEL Chapitre IV – Relation du psychologue avec ses pairs Article 31 : « Le psychologue fait preuve de rigueur et circonspection dans sa présentation au public, des méthodes, techniques et outils psychologiques qui lui sont propres. Il veille à rappeler, le cas échéant, que leur utilisation, instrumentalisation ou détournement par des non-psychologues est illégitime, et peut être source de danger pour le public. » 1.1.1. Exigence déontologique TITRE II : FORMATION DU PSYCHOLOGUE Article 34 : « L'enseignement de la psychologie fait une place aux disciplines qui contribuent à la connaissance de l’homme et au respect de ses droits, afin de préparer les étudiants à aborder les questions liées à leur futur exercice dans le respect des connaissances disponibles, de leur fondement scientifique et des valeurs éthiques. » Article 35 : « La formation initiale du psychologue intègre les différents champs d'étude de la psychologie, et la pluralité des cadres théoriques, méthodologiques et pratiques, dans une volonté d’ouverture, de mise en perspective et de confrontation critique. » 1.1.1. Exigence déontologique TITRE II : FORMATION DU PSYCHOLOGUE Article 38 : « Il est enseigné aux étudiants que les modes d’intervention concernant l'évaluation relative aux personnes et aux groupes requièrent la plus grande prudence et la plus grande rigueur scientifique et éthique. Les présentations de cas veillent au respect de la dignité et de l'intégrité des personnes concernées. » 1.1.1. Exigence déontologique TITRE III : LA RECHERCHE EN PSYCHOLOGIE Article 47 : « Le chercheur ne réalise une recherche qu’après avoir acquis une connaissance approfondie de la littérature scientifique existant à son sujet, formulé des hypothèses explicites et choisi une méthodologie permettant de les éprouver. Cette méthodologie doit être communicable et reproductible. » 1.1.1. Exigence déontologique EN RÉSUMÉ Ce code s’applique dans de nombreux contextes ! Article 1 : « Le psychologue fait état de son titre de psychologue dès lors qu’il exerce du fait de sa profession à titre libéral, en tant qu’agent du secteur public, salarié du secteur privé, associatif ou à titre bénévole. » Devoir de se former et d’appliquer une démarche méthodologique et scientifique – y compris pour les praticien·nes ! Devoir de formation continue aux sciences psychologiques et la méthodologie 1.1.1. Exigence déontologique LIENS AVEC D’AUTRES APPROCHES (Evidence-Based Pratice) De la médecine (EBM) vers la psychologie … Meilleures preuves Relation justification des choix de recherche thérapeutiques/meilleures preuves disponibles Relation réflexion critique sur les choix d’intervention/expertise clinique Expertise clinique Préférences et (jugement et expérience) valeurs du patient Relation dignité du·de la patient·e/préférences du·de la patient·e (APA, 2005) Merci pour votre attention L2 psychologie (2024-2025) Méthodologie J. MILLE ([email protected]) Maître de conférences Partie I - Introduction 1 – L’importance de la méthodologie en psychologie 1. Une exigence déontologique 2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée 2 – La psychologie comme activité scientifique 1. Définition 2. Le statut scientifique de la psychologie 3. Les buts de la psychologie scientifique 4. Les étapes de la recherche scientifique 5. La crise de la reproductibilité 6. Une pluralité de méthodologie 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée LA PSYCHOLOGIE DU SENS COMMUN (HEIDER, 1958) Récolte de données quotidiennes, non scientifiques, qui façonne nos attentes et nos convictions et oriente notre comportement envers autrui Données du quotidien générées par un échantillon trop restreint de comportement Conclusions sujettes à des biais qui limitent (très fortement) leur exactitude et donc leur utilité Plus ou moins adaptée pour le quotidien, mais insuffisante dans la pratique professionnelle ! 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée L’EXPÉRIENCE « DE TERRAIN » COMME PSYCHOLOGIE DU SENS COMMUN Exemple HPI et troubles thymiques/sociabilité/faible réussite scolaire, sauf que… ✓ Pas de différence en terme de santé mentale et d’isolation sociale (Williams et al., 2023) ✓ Moins de troubles anxieux et de TSPT (Williams et al., 2023) ✓ Voire une meilleure santé mentale et moins de maladies graves (Gale et al., 2010) ✓ Meilleure réussite scolaire des HPI (Gauvrit & Guez, 2018) 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée L’EXPÉRIENCE « DE TERRAIN » COMME PSYCHOLOGIE DU SENS COMMUN Pourquoi un écart entre pratique et recherche ? Critères conservateurs > 130 (i.e., 2ET) vs. Critères libéraux/seuil plus bas (Gauvrit, 2014) Biais d’échantillonnage du/de la praticien·ne SANS MÉTHODOLOGIE, CONCLUSION ERRONÉE ! 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée L’EXPÉRIENCE « DE TERRAIN » COMME PSYCHOLOGIE DU SENS COMMUN Stéréotype qui s’appuie sur la croyance du monde juste (Lerner, 1980) Comme tout individu, une personne HPI peut rencontrer des difficultés psychologiques … … mais conclure que c’est le haut potentiel qui est la cause de ces difficultés semble inapproprié Une thérapie qui se baserait sur ce présupposé serait donc sans doute peu efficace, car le/la patient·e ne travaillerait pas sur les processus à l’origine des symptômes 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée NOTION DE BIAIS COGNITIF Introduit par Kahneman & Tversky (années 70) pour rendre compte d’observations de décisions dites « irrationnelles » (souvent statistiques) en économie « Un biais est une distorsion (déviation systématique par rapport à une norme) que subit une information en entrant dans le système cognitif ou en sortant. Dans le premier cas, le sujet opère une sélection des informations, dans le second, il réalise une sélection des réponses. » (Le Ny, 1991) 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée NOTION DE BIAIS COGNITIF : PARADIGME DU TRAITEMENT DE L’INFORMATION (Neisser, 1967) Stimulations de Comportement = réponse l’environnement (visuelles, Cognition motrice, vocale, état affectif, auditives, tactiles, etc.) etc. Accès limité aux informations ❑ Limites des récepteurs sensoriels ❑ Limites cognitives (e.g., filtre attentionnel, oublis en mémoire) Mais aussi… traitement cognitif comme interprétation ! 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée LIMITES DES RÉCEPTEURS SENSORIELS : EXEMPLE DES FRÉQUENCES VISUELLES Fréquences visibles (tiré de Pellion, 2008) 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée LIMITES COGNITIVES : EXEMPLE DE L’ATTENTION SÉLECTIVE 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée LIMITES COGNITIVES : EXEMPLE DE L’ATTENTION SÉLECTIVE 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée LE TRAITEMENT COGNITIF COMME INTERPRÉTATION « Le monde tel qu'il apparaît à l’individu est le résultat d'un processus complexe d'inférence effectué par le cerveau » (Scocchia et al., 2014) La perception est une « interprétation » / une réduction de l’ambiguïté ! STIMULI Dépend des aspects cognitifs, affectifs, des AMBIGUS connaissances antérieures, de la personnalité, etc. … mais aussi de la situation 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée NOTION DE BIAIS COGNITIFS ET BIAIS PERCEPTIFS (ILLUSIONS) Vase de Rubin (Rubin, 1915) Serpent tournant (Kitaoka, 2003) L'échiquier d'Adelson (Adelson, 1995) 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée NOTION DE BIAIS COGNITIF : L’EXEMPLE DU BIAIS DE CONFIRMATION Tendance à rechercher, à prêter attention et à se souvenir des informations qui sont en accord avec ses propres croyances (Oswald & Grosjean, 2004) Arguments incohérents avec les croyances antérieures soumis à une analyse plus sceptique et jugés plus faibles que les arguments compatibles avec les croyances antérieures (Hart et al., 2009) ❑ Impacte tous les traitements : sélection, analyses critique, mémoire, etc. ❑ Touche tous les domaines de pensée, y compris la recherche scientifique (Hergovich et al., 2010) ❑ Exacerbé par les bulles de filtres (Baeza-Yates, 2020) 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée NOTION DE BIAIS COGNITIF : INFLUENCE DU CONTEXTE, DONT SOCIALE ❑ Conformisme (Asch, 1955) Quantitatif (majorité) mais aussi qualitatif (effet blouse blanche) (Leyens & Yzerbyt, 1979) Modulé par de nombreux facteurs : difficulté de la tâche, besoin d’affiliation, etc. (Bédard et al., 2016) ❑ Effet de polarisation de groupe (Bouchet et al., 2006) ❑ Effet de présence sociale sur les ressources cognitives (Belletier & Camos, 2018) ❑ Etc. ❑ Mais aussi non sociaux : rappel en mémoire (Tulving & Thompson, 1973), etc. Notion de biais cognitif UN DOMAINE DE RECHERCHE ACTIF ET EN COURS ! Multiplication des biais : Biais de confirmation Aversion à la perte Biais d’autorité … mais aussi Effet IKEA Etc. (Manoogian, Benson, & Tilmann, 2018) Possibilité de les regrouper en 4 catégories (trop d’information, pas assez de sens, besoin d’agir rapidement, limite de la mémoire) Tous dérivés du biais de confirmation (Oeberst & Imhoff, 2023) ? 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée NOTION DE BIAIS COGNITIF : DÉBAT AUTOUR DE L’INTERPRÉTATION 1. Approche centrée sur les erreurs « objectives » : biais comme irrationnalité Comparable aux erreurs perceptives (e.g., illusions) S’expliqueraient par des ressources cognitives limitées Critiques majeures : ❑ Tâches non-écologiques (Sperber & Girotto, 2004) ❑ Sous-représentation des réussites cognitives (Christensen-Szalanski & Beach, 1984) (e.g., Wason, 1968, 1981 ; Kahneman & Tversky, 1971) 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée NOTION DE BIAIS COGNITIF : DÉBAT AUTOUR DE L’INTERPRÉTATION 2. Approche centrée sur les contextes où les traitements automatiques sont inefficaces : biais comme heuristique de traitement (rationalité écologique, Gigerenzer & Selten, 1999) ❑ Caractère adaptatif des raccourcis/automatismes cognitifs permettant de simplifier les opérations cognitives pour répondre rapidement aux contraintes de l’environnement ❑ Biais cognitif est un « effet secondaire » (e.g., erreur de jugement) d’un fonctionnement efficace la plupart du temps Bénéfice des biais dans certains contextes (e.g., favoriser la coopération, Wang et al., 2018) 1.1.2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée NOTION DE BIAIS COGNITIF : QUE RETENIR ? Irrationalité, rationalité écologique (ou autres nuances, Wagner-Egger, 2011) les automatismes peuvent conduire à des biais (cf. approfondissement en TD) ! Nécessité de processus métacognitifs (Flavell, 1979) ❑ Cognition sur la cognition, penser sur ses propres pensées ❑ Ajuster les stratégies au contexte Passage du système 1 au système 2 (Kahneman, 2011) Méthodologie pour réduire l’effet des biais I – L’importance de la méthodologie en psychologie CONCLUSION 1. Démarche méthodologique et scientifique, une exigence déontologique ❑ Devoir de se former et d’appliquer une démarche méthodologique et scientifique – y compris pour les praticien·nes ! ❑ Devoir de formation continue aux sciences psychologiques et la méthodologie 1.1 – L’importance de la méthodologie en psychologie CONCLUSION 2. Problème de la psychologie du sens commun ❑ Risque d’inférences et d’interprétations biaisées ❑ Nécessite de mettre en place une méthode pour réduire les conséquences de nos biais (i.e., erreurs d’interprétation, mauvaises conclusions) ❑ Méthodologie comme démarche d’humilité ❑ Attention aux sources qui semblent crédibles ❑ Aux idées qui ne reposent pas sur une méthodologie adéquate (e.g., pseudo-sciences) ❑ A l’expérience de terrain seule/ argument d’autorité ❑ Au biais d’échantillonnage Merci pour votre attention L2 psychologie (2024-2025) Méthodologie J. MILLE ([email protected]) Maître de conférences Partie I - Introduction 1 – L’importance de la méthodologie en psychologie 1. Une exigence déontologique 2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée 2 – La psychologie comme activité scientifique 1. Définition 2. Le statut scientifique de la psychologie 3. Les buts de la psychologie scientifique 4. Les étapes de la recherche scientifique 5. La crise de la reproductibilité 6. Une pluralité de méthodologie Partie I Introduction 2. La psychologie comme activité scientifique 1.2.1. Définition Science : « Scientia » en latin qui signifie simplement connaissance Aujourd’hui, deux connotations : ❑ Contenu scientifique : ce que le consensus scientifique considère comme des connaissances fiables et établies Comprend des aspects inexpliqués qui suscite des interrogations ❑ Processus scientifique : Une activité qui inclut les moyens systématiques employés pour récolter des données, mettre en évidence des relations, et proposer des explications Autrement dit, une méthodologie (Hansen & Myers, 2023) 1.2.2. Le statut scientifique de la psychologie LA MENTALITÉ SCIENTIFIQUE (WHITEHEAD, 1925) ❑ Postulat d’une nature organisée/ non chaotique ❑ Sans organisation (i.e., mécanisme) : Inutile de viser la création de modèles/théories Inutile de mettre au point des méthodologies d’étude ❑ S’applique également à la psychologie : Mécanismes communs ne signifient pas négation de la variabilité intra/interindividuelle ! 1.2.2. Le statut scientifique de la psychologie LA PSYCHOLOGIE EST-ELLE UNE SCIENCE ? ❑ Difficile d’établir des critères parfaits de « scientificité » (Chalmers 1987), mais : ✓ Objet d’étude : le comportement des individus ✓ Un corpus théorique auquel s’adosser (mais variabilité interdisciplinaire) ✓ Une méthodologie : pas vraiment une méthodologie unique pour l’ensemble de la recherche en psychologie, mais une démarche scientifique de portée générale Mais lorsqu’on travaille avec des êtres humains, il existe des défis méthodologiques uniques, car l’objet d’étude est étudié par … l’objet d’étude ! 1.2.2. Le statut scientifique de la psychologie SCIENCE ET RÉFUTABILITÉ (POPPER, 1934) ❑ Une théorie « scientifique » si réfutable : démarche hypothético-déductive ✓ Les principes qui constituent la théorie doivent pouvoir permettre de formuler (au moins) une prédiction suffisamment précise pour pouvoir être testée par l’expérience Réfutable ≠ réfuté Réfutable ≈ testable/décidable ❑ Attention aux interprétations naïves de ce critère (Chalmers, 1987) Globalement, on peut conclure que « prédire » est une activité majeure de la science ! 1.2.2. Le statut scientifique de la psychologie PSYCHOLOGIE : UN STATUT SCIENTIFIQUE INCONTESTÉ ? ❑ Singularité humaine : inutile de chercher des lois générales du comportement ✓ Paradoxe levé par Titchener (1916) : si deux événements conscients (comportements) ne sont jamais strictement identiques, ils peuvent obéir à une même loi générale du fonctionnement mental ✓ Parallèle avec l’océanographie : deux marées ne sont jamais strictement identiques, pourtant, elles obéissent aux mêmes lois de l’attraction universelle (Borst & Cachia, 2016) 1.2.2. Le statut scientifique de la psychologie PSYCHOLOGIE : UN STATUT SCIENTIFIQUE INCONTESTÉ ? ❑ Difficultés pour l’observateur de se distancier de son objet d’étude, quelle objectivité des observations? ✓ Bonne critique qui souligne l’importance de la qualité méthodologique des études pour réduire la subjectivité ✓ Explique (en partie) le rejet historique de l’introspection ✓ Explique (en partie) le développement de la méthode expérimentale, de l’imagerie, des mesures physiologiques, et plus largement les mesures quantitatives Demeure une forte subjectivité dans l’orientation des questions de recherche, les définitions, etc. mais pas spécifique à la psychologie (Borst & Cachia, 2016) 1.2.2. Le statut scientifique de la psychologie PSYCHOLOGIE : UN STATUT SCIENTIFIQUE INCONTESTÉ ? ❑ Psychologie comme science « molle » (vs. dure) : difficultés à obtenir des observations précises et difficultés de réplication Classification complexe en raison de la variabilité de discipline et caractère pluridisciplinaire de la psychologie (e.g., Psychologie cognitive est-elle plus proche de la psychologie du travail ou des neurosciences ?) ✓ Qualité scientifique largement sous-tendue par la qualité méthodologique qui est variable au sein d’une même discipline (e.g., pseudo-sciences en physique vs. concepts de psychologie corroborés par d’autres disciplines) (Borst & Cachia, 2016) 1.2.3. Les buts de la démarche scientifique en psychologie DÉCRIRE, PRÉDIRE, EXPLIQUER ET VÉRIFIER Décrire le fonctionnement mental et les comportements à l’aide d’un ensemble de procédures, permettant: MÉTHODE DESCRIPTIVE D’identifier ÉTUDE DE CAS, OBSERVATION, ENTRETIEN ET ENQUÊTE (cf. partie 2 du cours) De définir De classer/ catégoriser un ensemble de comportements (ou séquences de Ex: classification en psychologie comportements)/processus mentaux clinique (CIM/DSM) CHERCHER DES RÉGULARITÉS (Hansen & Myers, 2023) 1.2.3. Les buts de la démarche scientifique en psychologie DÉCRIRE, PRÉDIRE, EXPLIQUER ET VÉRIFIER Une fois un processus décrit, la méthode scientifique peut répondre aux questions : Est-il possible d’établir un lien entre MÉTHODE CORRELATIONNELLE certains comportements et processus ? L’un est-il prédictif de l’autre ? Ex: Lien entre déclin sensoriel et cognitif chez l’adulte âgé ? (Hansen & Myers, 2023) 1.2.3. Les buts de la démarche scientifique en psychologie CORRÉLATION - MÉTHODE CONSISTANT À VÉRIFIER L’EXISTENCE D’UNE RELATION (UN LIEN) ENTRE 2 VARIABLES (CO-RELATION) Exemple : Les jeux-vidéos violents rendent-ils violent? Objectifs : Observer la relation entre 2 variables au-delà de l’observation, à l’aide d’indicateurs chiffrés Avantages : Permet d’avoir des indicateurs chiffrés Inconvénient : Impossible de conclure à la causalité de la relation observée 1.2.3. Les buts de la démarche scientifique en psychologie CORRÉLATION - MÉTHODE CONSISTANT À VÉRIFIER L’EXISTENCE D’UNE RELATION (UN LIEN) ENTRE 2 VARIABLES (CO-RELATION) Une corrélation est mesurée statistiquement par le coefficient r r est une valeur qui indique la force de la relation entre les deux variables r varie entre -1 et +1 Si r est positif : la relation est positive Si r est négatif : la relation est négative Si r est proche de 0 : il n’y a pas de relation NB :La valeur de r doit être statistiquement significative (p <.05) pour que l’on puisse conclure à l’existence d’une relation 1.2.3. Les buts de la démarche scientifique en psychologie CORRÉLATION - MÉTHODE CONSISTANT À VÉRIFIER L’EXISTENCE D’UNE RELATION (UN LIEN) ENTRE 2 VARIABLES (CO-RELATION) 1.2.3. Les buts de la démarche scientifique en psychologie CORRÉLATION - MÉTHODE CONSISTANT À VÉRIFIER L’EXISTENCE D’UNE RELATION (UN LIEN) ENTRE 2 VARIABLES (CO-RELATION) 1.2.3. Les buts de la démarche scientifique en psychologie CORRÉLATION - MÉTHODE CONSISTANT À VÉRIFIER L’EXISTENCE D’UNE RELATION (UN LIEN) ENTRE 2 VARIABLES (CO-RELATION) 1.2.3. Les buts de la démarche scientifique en psychologie CORRÉLATION - MÉTHODE CONSISTANT À VÉRIFIER L’EXISTENCE D’UNE RELATION (UN LIEN) ENTRE 2 VARIABLES (CO-RELATION) 1.2.3. Les buts de la démarche scientifique en psychologie CORRÉLATION - MÉTHODE CONSISTANT À VÉRIFIER L’EXISTENCE D’UNE RELATION (UN LIEN) ENTRE 2 VARIABLES (CO-RELATION) Corrélation PAS de Corrélation Corrélation Ex: r =.08, ns POSITIVE NEGATIVE Ex: r =.33, p pré-enregistrement ❑ P-hacking (arrêter la récolte lorsque résultats significatifs) ❑ … Biais de confirmation Revues favorisent les découvertes (difficultés à publier travaux de réplication et les résultats négatifs – effet tiroir) Fraude (2% des scientifiques ont admis avoir fabriqué, falsifié ou modifié des résultats d’analyses au moins une fois dans leur carrière, Fanelli, 2009) … 1.2.5. La crise de la reproductibilité POURQUOI UN FOCUS SUR LA PSYCHOLOGIE (SOCIALE) ? AFFAIRE STAPEL ❑ Ancien professeur (très réputé) de psychologie sociale néerlandais ayant falsifié un très grand nombre de résultats ❑ 58 articles retractés ! Ne jamais se baser sur un article unique ! La science est un processus lent ET collectif 1.2.5. La crise de la reproductibilité LA SCIENCE S’AUTO-CORRIGE SANS ARRÊT, RIEN N’EST FIGÉ ! LA SCIENCE OUVERTE La science ouverte est un mouvement qui cherche à rendre la recherche scientifique et les données qu’elle produit accessibles à tous et dans tous les niveaux de la société ❑ Pré-enregistrement ❑ Calcul de puissance a priori ❑ Partage des outils/ données brutes ❑ … …Mais aussi… libre accès des articles, des expertises, science participative Merci pour votre attention L2 psychologie (2024-2025) Méthodologie J. MILLE ([email protected]) Maître de conférences Partie I - Introduction 1 – L’importance de la méthodologie en psychologie 1. Une exigence déontologique 2. La psychologie du sens commun comme pratique biaisée 2 – La psychologie comme activité scientifique 1. Définition 2. Le statut scientifique de la psychologie 3. Les buts de la psychologie scientifique 4. Les étapes de la recherche scientifique 5. La crise de la reproductibilité 6. Une pluralité de méthodologie Partie II – Aperçu des méthodes descriptives 1 – L’observation 1. Définition 2. L’observation participante 3. L’observation directe 4. L’observation indirecte 2 – Introduction à l’enquête 1. Définition 2. L’enquête : pas à pas 3. Focus sur le choix des variables et leur opérationnalisation 4. Focus sur la question de l’échantillonnage CROYANCE FAUSSE 1.2.6. Une pluralité de méthodologies … UNE DISCIPLINE = UNE MÉTHODE … POUR UNE PLURALITÉ D’OBJECTIFS Expliquer les comportements/ établir des liens de cause à effet (méthode expérimentale, cf. semestre 4) Evaluer les liens entre variables afin de prédire (corrélation, cf. semestre 4) Décrire les comportements : Observation, entretien ou encore questionnaires (partie 2) Parfois outils de psychométrie (qui nécessitent d’être validés, cf. semestre 4) ou corrélation 1.2.6. Une pluralité de méthodologies … … LE CAS PARTICULIER DE LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE Principalement (mais non exclusivement) fondée sur l’étude de cas Peut ne pas viser la généralisation Chaque cas permet de présenter une problématique : sa résolution peut nécessiter d’adapter les concepts théoriques aux spécificités des patients Justifié en raison du caractère rare, isolé de certaines spécificités des patients Approche quantitative pas toujours la plus adéquate Observation, entretiens qualitatifs (e.g., anamnèse), mais aussi… … Recours possible à des outils quantitatifs (tests, questionnaires, etc.), statistiques de prévalence, etc. 1.2.6. Une pluralité de méthodologies … … CLINIQUE = EXEMPTE DES AUTRES MÉTHODOLOGIES ? Nécessité d’évaluer les stratégies thérapeutiques (essentiellement par la méthode expérimentale - déontologie mais aussi éthique !) Rapports Méta-analyses Protocole individuels expérimentaux (e.g., ABA, ABAB, e.g., Milazo et al., 2016) CONNAISSANCES NÉCESSAIRES POUR LES PRATICIEN·NES 1.2.6. Une pluralité de méthodologies … QUELQUES POINTS DE REPÈRES… OBSERVATION ENQUÊTE EXPÉRIMENTATION Qualitative et/ou Qualitative (entretien) et/ou Quantitative (e.g., questionnaires, quantitative quantitative (e.g., tests, tâches expérimentales, questionnaires, tests) mesures physiologiques)/ + qualitative PAS DE CAUSALITÉ CAUSALITÉ DESCRIPTIF/CAS PARTICULIER INFÉRENTIEL/ GÉNÉRALISATION CONTROLE/INTERVENTION (-) CONTROLE/INTERVENTION (+) 1.2 – La psychologie comme activité scientifique CONCLUSION PSYCHOLOGIE SCIENTIFIQUE ❑ Objet d’étude, corpus théorique, méthodologies Notion d’hypothèse falsifiable Vers une science ouverte QUATRE PRINCIPAUX OBJECTIFS (décrire, prédire, expliquer, vérifier) A travers des étapes : de la question de départ à la diffusion scientifique A travers une multiplicité de méthodologies ayant des forces et limites différentes Partie II Aperçu des méthodes descriptives 1. L’observation 2.1.1. Définition L’OBSERVATION, QUÉSACO ? En psychologie, le comportement désigne « toute activité d’un organisme vivant qui entraîne des Phénomènes observables de façon modifications spatio-temporelles observables » externe ≠ introspection (Beaugrand, 1988, p. 278) Par exemple : ❑ Des interactions au sein d’un groupe classe en science de l’éducation ❑ Des comportements du nourrisson en situation expérimentale en psychologie ❑ Des mouvements du sportif en STAPS ❑ Comportement animal non-humain en éthologie ❑ Etc. 2.1.1. Définition L’OBSERVATION « NAÏVE » Forme d’observation non systématique, libre et spontanée Observation fortuite que nous menons au quotidien « Pour voir » : sans objectif précis Placez-vous avec deux autres étudiant·e·s au même endroit place de la république et notez ce que vous observez pendant 20 min Aucune validité scientifique ! … mais peut être utile de se familiariser avec une situation (potentielle valeur heuristique) 2.1.1. Définition L’OBSERVATION « SCIENTIFIQUE » Enregistrement systématique de certains comportements ou événements (à l’exception d’autres) Focaliser son attention sur certains éléments au détriment d’autres Préméditée (et non fortuite) : but précis, hypothèse mise à l’épreuve des faits qui guident l’observation Etayée sur un cadre théorique de référence Théorie = une lentille à travers laquelle on observe (Thomas & Michel, 1994) Réalisée en connaissance des biais et limites de la méthode (Van Campenhoudt et al., 2022) 2.1.1. Définition LES FORMES D’OBSERVATION De (très) nombreuses classifications ! … mais globalement trois grandes formes 1. L’observation participante 2. L’observation directe 3. L’observation indirecte 2.1.2. L’observation participante DÉFINITION ET CARACTÉRISTIQUES Repose sur l’idée que l’observateur·trice doit s’impliquer personnellement dans la vie des groupes pour comprendre leur fonctionnement, la signification des comportements individuels et des phénomènes d’interaction ❑ Largement inspiré des méthodes en anthropologie ou sociologie ❑ En milieu naturel ❑ Méthode (généralement) qualitative (Borst & Cachia, 2016) 2.1.2. L’observation participante DÉFINITION ET CARACTÉRISTIQUES La compréhension du phénomène étudié est liée à l’engagement personnel de l’observateur·trice Participation à la vie de groupe qui implique une remise en cause des schémas de pensée habituels ❑ Généralement, pas de questionnaires, de test, etc. ❑ L’observateur·trice note et enregistre ses observations ❑ Notes = seuls documents qui resteront => nécessité d’être exhaustives Sa fonction est généralement déclarée (éthique) (Borst & Cachia, 2016) 2.1.2. L’observation participante LIMITES ET APPORTS Observation non systématique, pas d’analyse standardisée L’observateur·trice (lorsque déclaré·e) induit une perturbation de la situation observée (désirabilité sociale, attirer l’attention, etc. ; e.g., Felouzis, 1993) Peut être pertinent de faire plusieurs séances sans données pour habituer les participants Chaque observation participante est spécifique et nécessite sa propre méthode Ne peut être pratiquée que de façon ponctuelle, sur quelques cas (car couteux) Conclusions ne concernent que le/les cas considérés (i.e., résultats peu généralisables) Utile pour les études pilotes, dans de Utile pour des populations difficilement nouveaux domaines accessibles par ailleurs (quelle organisation de l’activité/ quel sens?) (e.g., Festiger et al., 1956) 2.1.3. L’observation directe DÉFINITION ET CARACTÉRISTIQUES Méthode par laquelle l’observateur·trice procède directement au recueil d’information (i.e., aller voir « sur place ») Ici, l’observateur·trice ne s’adresse pas aux personnes observées Ne fait « qu’observer » sans prendre part à la vie de groupe Utilisation d’une grille d’observation définie au préalable ! A l’inverse de l’observation participante, il ne peut pas y avoir une réorganisation théorique durant l’observation 2.1.3. L’observation directe DÉFINITION ET CARACTÉRISTIQUES ❑ Généralement en milieu naturel (mais possible en situation contrôlée) ❑ Comportements doivent être spontanés (non liés à la situation d’observation) ❑ Peut porter sur comportement(s) individuel(s) ou en groupe Difficilement praticable et peu fiable dans grands groupes (inaudibles, difficulté d’identification, etc.) ❑ Méthode qualitative et/ou quantitative (Van Campenhoudt et al., 2022) 2.1.3. L’observation directe L’OBSERVATION QUANTITATIVE ❑ Objectif: Mesurer la fréquence et/ou la durée d’un ou plusieurs comportements (VD) dans une situation donnée Le plus souvent dans un objectif de comparaison (VI) ❑ Focalisation sur un ou plusieurs comportements précis 2.1.3. L’observation directe L’OBSERVATION QUALITATIVE ❑ N’a pas pour but de mesurer quelque chose (fréquence/durée) Vise à se familiariser avec un milieu, des individus, des conduites peu connues (parfois dans le but de mener ensuite une observation quantitative) Vise à décrire de manière détaillée/approfondie ce que les individus font (et disent) dans un contexte ou une situation donné(e) Changer de point de vue (e.g., Martin, 1998) Méthode largement (mais non exclusivement) utilisée en sociologie Les informations peuvent dépasser l’objectif original 2.1.3. L’observation directe L’OBSERVATION : PAS À PAS 1. Déterminer les objectifs et formuler les hypothèses (VD et VI si objectif de comparaison) 2. Echantillonnage : sélection du/des site(s) d’observation et de la population 3. Définir la séquence d’observation 4. Elaboration de la grille d’observation 5. Observation per se 6. Traitement des données 7. Interprétation 2.1.3. L’observation directe LA QUESTION DE L’ÉCHANTILLONNGAGE 1. Les difficultés dues aux sujets et/ou aux situations Sélection d’un groupe après avoir défini un corpus théorique jugé déterminant (e.g., si classe sociale/enseignement, quelles classes?) 2. Les difficultés dues au temps de l’observation Déterminer les moments et la durée d’enregistrement de la situation (comment découper ? Recommandation de multiplier les temps d’observation) 2.1.3. L’observation directe DÉFINIR LA SÉQUENCE D’OBSERVATION ❑ Établir précisément comment étudier le corpus de données, selon 3 types de séquences ❑ Observation par échantillons temporels : alternance observation/non observation (économique mais grossier) ❑ Observation par échantillons d’événements : recueil lors de la survenue de l’événement d’intérêt ❑ Observation par simulation : lorsque l’événement est rare, il peut être provoqué par l’observateur·trice (souvent le cas en laboratoire) 2.1.3. L’observation directe LA GRILLE D’OBSERVATION ❑ Définition des comportements d’intérêt ❑ Adoption d’un système de codage (cf. séquence d’observation) ❑ Sur quel comportement se focaliser ? ❑ Définir le comportement opérationnel Cinq paramètres importants homogénéité, exhaustivité, exclusivité, pertinence et objectivité S’INSPIRER DES GRILLES DÉJÀ EXISTANTES ET PRÉTESTER LA GRILLE Question de l’objectivité : fidélité inter- juges de la grille d’observation ! 2.1.3. L’observation directe LA GRILLE D’OBSERVATION : UN EXEMPLE (Guikas et al., 2016) Grille mesurant les comportements des enseignants face aux troubles du comportement manifestés par des enfants présentant une déficience intellectuelle Merci pour votre attention L2 psychologie (2024-2025) Méthodologie J. MILLE ([email protected]) Maître de conférences Partie II – Aperçu des méthodes descriptives 1 – L’observation 1. Définition 2. L’observation participante 3. L’observation directe 4. L’observation indirecte 2 – Introduction à l’enquête 1. Définition 2. L’enquête : pas à pas 3. Focus sur le choix des variables et leur opérationnalisation 4. Focus sur la question de l’échantillonnage 2.1.3. L’observation directe PRINCIPAUX BIAIS ❑ Biais dans l’observation (effet d’intrusion de l’observateur·trice) : désirabilité sociale, attirer l’attention, etc., e.g., Felouzis, 1993 Mettre en confiance/faire oublier l’observation (ou la caméra) Dissimuler l’observateur·trice/l’outil/la caméra (limite éthique) ❑ Biais observateur·trice (effet d’attente) : prophétie auto-réalisatrice, effet pygmalion, etc. Rosenthal, 1976 Observateur·trice aveugle aux hypothèses Plusieurs observateur·trices et fidélité inter-juges 2.1.3. L’observation directe PRINCIPAUX BIAIS ❑ Constance des instruments d’observation (ici être humain) : fatigue, moindre attention, meilleures performances au cours du temps Recourir à la vidéo pour revenir autant que voulu sur les données brutes Limiter le temps de codage et prévoir des temps de repos 2.1.4. L’observation indirecte DÉFINITION ET CARACTÉRISTIQUES Grande diversité de méthodes, mais globalement, implique l’usage d’outils intermédiaires pour évaluer les comportements Observation provoquée, situation (mais non but) toujours explicite ❑ Questionnaires ❑ Guides d’entretiens ❑ Méthode quantitative (et potentiellement qualitative) Peut également référer à des mesures d’une activité non visible à partir d’un instrument (e.g., activité cérébrale, activité cardiaque) (Van Campenhoudt et al., 2022) 2.1.4. L’observation indirecte DÉFINITION ET CARACTÉRISTIQUES Grande diversité de méthodes, mais globalement, implique l’usage d’outils intermédiaires pour évaluer les comportements Observation provoquée, situation (mais non but) toujours explicite ❑ Questionnaires ❑ Guides d’entretiens S’apparente davantage aux enquêtes (Van Campenhoudt et al., 2022) 2.1 – L’observation CONCLUSION Variété des pratiques ! Doit être systématique, favoriser l’observation non-participante Règles et critères à l’avance Conditions de recueil et d’analyse doivent être définies précisément (importance de la grille d’observation) pour être réplicable But descriptif (et non explicatif) Nombreuses limites/biais Analyses de contenu Analyses descriptives Corrélations Partie II Aperçu des méthodes descriptives 2. Introduction à l’enquête 2.2.1. Définition L’ENQUÊTE, QUÉSACO ? Une méthode de recherche à l’interface de l’observation et de l’expérimentation (Salès-Wuillemin, 2006) Différentes formes : sondage, enquête de consommation, enquête judiciaire, etc. Différents objets : attitudes, préférences, croyances, prédictions, faits, comportements, etc.) « Réaliser une enquête, c’est interroger un certain nombre d’individus en vue d’une généralisation » (Ghiglione & Matalon, 1998) 2.2.1. Définition L’ENQUÊTE, QUÉSACO ? Situation paradoxale : obtenir des réponses spontanées en réponse à un questionnement planifié Méthode descriptive et non explicative ❑ Deux formes Entretien (méthode qualitative) Questionnaire (méthode quantitative) (Salès-Wuillemin, 2006) 2.2.2. L’enquête : pas à pas 3 GRANDES ÉTAPES ETAPE 1 – LA CONCEPTION DE L’ÉTUDE Détermination de l’objet de mesure et du cadre théorique de l’étude Question d’étude et objectifs de l’enquête Moyens matériels (contraintes) Problématique ETAPE 2 – L’ENQUÊTE PER SE (détaillée ci-après) ETAPE 3 – COMMUNICATION DES RÉSULTATS : RAPPORT D’ENQUÊTE (Adapté de Salès-Wuillemin, 2006) 2.2.2. L’enquête : pas à pas 2 – L’ENQUÊTE PER SE PHASE 1 – LA PRÉ-ENQUÊTE Définition des variables et formulation des hypothèses Définition de l’univers de l’enquête et création d’un plan de recueil de données PHASE 2 – ENTRETIEN QUALITATIF PHASE 3 – QUESTONNAIRE QUANTITATIF (échantillon réduit) Formulation des questions Préparation et passage des entretiens Préparation et pré-test du questionnaire Analyse des entretiens Passation PHASE 4 – CODAGE DES RÉPONSES ET TRAITEMENT DES DONNÉES Dépouillement et codages des réponses Analyse statistique et interprétation des résultats (Adapté de Salès-Wuillemin, 2006) 2.2.3. Focus sur le choix des variables et leur opérationnalisation VARIABLES INDÉPENDANTES ET VARIABLES DÉPENDANTES Toujours nécessité de spécifier les VD Si objectif de comparaison, nécessité de spécifier les VI Contrairement à l’expérimentation, généralement VI invoquées ❑ Invoquée : caractéristique/trait intrinsèque du sujet (affectation au hasard impossible, forme de classification, e.g., gaucher × INFÉRENCE CAUSALE IMPOSSIBLE vs. droitier, individu anxieux vs. contrôle) ❑ Provoquée : provoquée par le·la chercheur·euse (affectation au hasard possible, e.g., médicament vs. placébo, lecture à ✓ INFÉRENCE CAUSALE POSSIBLE voix haute vs. lecture silencieuse) (Salès-Wuillemin, 2006) 2.2.3. Focus sur le choix des variables et leur opérationnalisation OPÉRATIONNALISATION DES VARIABLES Il faut distinguer le phénomène qu’on souhaite faire varier (ou prendre en compte) et la façon dont on va le mettre en œuvre concrètement (i.e., opérationnalisation) Sans distinction, impasse lors de l’interprétation ❑ Effet est-il spécifique à cette opérationnalisation ? ❑ Pas d’effet ou mauvaise opérationnalisation ? Rappel : une multitude d’opérationnalisations pour un même construit théorique (Salès-Wuillemin, 2006) 2.2.4. Focus sur la question de l’échantillonnage IMPORTANCE DE DIFFÉRENCIER POPULATION ET ÉCHANTILLON ❑ Population (N) = ensemble des individus, des groupes d’individus concernés par l’enquête (ou plus largement l’étude) Sauf que… dans (presque) tous les cas, impossible d’interroger l’ensemble de la population ! ❑ Echantillon (n) = sous-ensemble de la population étudiée dans le cadre de la recherche La validité des conclusions (i.e. capacité à généraliser) passe donc déjà par la représentativité de l’échantillon de l’enquête 2.2.4. Focus sur la question de l’échantillonnage LA TAILLE DE L’ÉCHANTILLON MOINS IMPORTANTE QUE LA MÉTHODE SONDAGE 1 a SONDAGE 2 Enquête du Literary Digest a auprès de ses lecteurs Enquête de l’institut Gallup N = 2.400.000 personnes N = 50.000 personnes (sélectionnés (~7% de la population) avec soin) PARMI LES PLUS CHERS DE L'HISTOIRE Landon 44% - 56% Roosevelt Landon 57% - 43% Roosevelt RÉSULTAT FINAL a Landon 36,5% - 60,8% Roosevelt 2.2.4. Focus sur la question de l’échantillonnage LA TAILLE DE L’ÉCHANTILLON MOINS IMPORTANTE QUE LA MÉTHODE SONDAGE 1 a SONDAGE 2 Enquête du Literary Digest a auprès de ses lecteurs Enquête de l’institut Gallup N = 2.400.000 personnes N = 50.000 personnes (sélectionnés (~7% de la population) avec soin) PARMI LES PLUS CHERS DE L'HISTOIRE ❑ Literary Digest = > 20,5 points d’erreur alors que près de 50 fois plus grand ! Echantillon pas représentatif Méthode d’échantillonnage plus importante que la taille 2.2.4. Focus sur la question de l’échantillonnage LES PRINCIPALES MÉTHODES D’ÉCHANTILLONNAGE ❑ Méthode aléatoire (probabiliste) Probabiliste stricte Echantillons les plus précis/représentatifs (i.e., bonne capacité de généralisation) Ici, chaque unité de la population a une probabilité connue et non-nulle d’être tirée au stratifié sort En grappe ou NB: Nécessite la base de sondage la plus exacte possible (pas groupe d’omission/répétition) de la population parente 2.2.4. Focus sur la question de l’échantillonnage LES PRINCIPALES MÉTHODES D’ÉCHANTILLONNAGE ❑ Méthode à choix raisonné Par quotas Type d’échantillon dont la représentativité est plus limitée Choix n’est pas fait selon un tirage aléatoire (pas Echantillon de de base de sondage), on ne connaît pas la convenance probabilité qu’a chaque unité d’appartenir à l’échantillon NB: Méthode par quotas nécessite de connaître la répartition de la population parente selon certaines variables d’intérêt 2.2 – L’enquête Conclusion Enquête comme interface entre l’observation et l’expérimentation Trois grandes étapes Comme toute méthode : de la conception à la communication Attention au choix de la méthode d’échantillonnage ! Plan d’analyse ❑ Deux formes Entretien (méthode qualitative) Questionnaire (méthode quantitative) Partie II Aperçu des méthodes descriptives 3. L’entretien d’enquête 2.3.1. Définition et utilisation L’ENTRETIEN COMME DÉMARCHE QUALITATIVE La méthode la plus adaptée pour recueillir le « sens subjectivement visé (Weber, 1998) ou les « raisons » (Boudon, 2003) des enquêtés « L’enquête par entretien est ainsi particulièrement pertinente lorsqu’on veut analyser le sens que les acteurs donnent à leurs pratiques, aux événements dont ils ont pu être les témoins actifs ; lorsque l’on veut mettre en évidence des systèmes de valeurs et les repères normatifs à partir desquels ils s’orientent et se déterminent. » (Blanchet & Gotman, 2007, p. 24) 2.3.1. Définition et utilisation UNE VARIÉTÉ DE PRATIQUES Utilisé avec des objectifs très divers (diagnostic clinique, recrutement, enquête, etc.) Déclinaison importante de pratiques (Salès-Wuillemn, 2006) Dans le cadre de l’enquête, utilisation : 1. Préalable à la réalisation d’un questionnaire (entretien exploratoire) Se familiariser avec l’image de la population et l’objet d’étude Recueillir des information pour préparer le questionnaire Lorsque pas d’hypothèses a priori (ou incomplètes) Exemple : Gallé-Tessoneau et al., (2018) : Etudes exploratoires refus scolaire anxieux ; nouvelle pathologie ou symptôme? Grande diversité d’entretien exploratoire afin de répondre à la question. 2.3.1. Définition et utilisation UNE VARIÉTÉ DE PRATIQUES Dans le cadre de l’enquête utilisation : 2. Usage principal (entretien d’enquête) Analyser un problème et constituer la source d’information principale Pour « révéler directement » l’image de la population interviewée et de l’objet étudié Dans cet usage, les hypothèses sont formulée sur un mode explicatif Exemple : Samalin et al,. (2014) : entretiens en groupe pour identifier les perceptions des symptômes résiduels, les obstacles et leur gestion/besoins chez des patients bipolaires. 2.3.1. Définition et utilisation UNE VARIÉTÉ DE PRATIQUES Dans le cadre de l’enquête utilisation : 3. Usage complémentaire Compléter une enquête (ou replacer) dans leur contexte des résultats obtenus au préalable par questionnaire (ou autre type de données) L’usage complémentaire peut s’appliquer à toute forme de récolte de données Exemple : Milgram (1963) : Entretiens afin de récolter les explications que les participant·e·s donnaient à leurs comportements (notamment, les individus ne croyaient pas que c’était dangereux) Merci pour votre attention L2 psychologie (2024-2025) Méthodologie J. MILLE ([email protected]) Maître de conférences Partie II – Aperçu des méthodes descriptives 3 – L’entretien d’enquête 1. Définition et utilisation 2. Quelques considérations 3. Les formes d’entretiens 4. Approche épistémologique 5. Démarche d’analyse des données 6. L’entretien en résumé 4 – Le questionnaire d’enquête 1. Définition 2. Les types de questions 3. Créer les questions 4. Créer le questionnaire 5. Les biais dans les questions et le questionnaire 6. Critères psychométriques 7. Le questionnaire en résumé Conclusion générale 2.3.1. Définition et utilisation UN CONTRAT DE COMMUNICATION PARTICULIER Une relation faussement symétrique (Blanchet & Gottman, 1992) Interviewé·e en situation de force informationnelle Intervieweur·euse en situation de force relationnelle Interviewer·euse a des attentes précises, mais souhaite que l’interviewé·e s’exprime librement Risque de biais de complaisance, biais de désirabilité sociale, etc. (Salès-Wuillemin, 2006) 2.3.1. Définition et utilisation QUAND UTILISER UN ENTRETIEN ? Mise en évidence des processus et des « comment » Production d’un discours, reflet d’une expérience concrète ou imaginaire Permettre de traduire ses pensées personnelles sans l’enfermer dans un cadre de référence Porte généralement sur un individu, un groupe restreint « L’enquête par questionnaire discrimine, l’enquête par entretien différencie a posteriori » (Blanchet & Gotman, 2007, p,37) 2.3.2. Quelques considérations LE MODE D’ACCÈS AUX PARTICIPANT·E·S Mode d’accès indirect (i.e., passer par un tiers : institutions, proche en proche, etc.) Peu neutre (influence de la relation avec le tiers) Proche en proche peut permettre un accès à une population spécifique (e.g., tagueur) Mode d’accès direct Suppose des entretiens rapides, peu introspectifs et un grand nombre de refus Question de la rémunération se pose, en particulier lorsque l’étude demande une forte implication (mais attention à la notion de consentement libre) 2.3.2. Quelques considérations ÊTRE PSYCHOLOGUE EN ENTRETIEN Question de l’écoute : ❑ Patience, bienveillance Il faut accepter que les individus puissent mettre du temps à dire ce qu’ils·elles ont à dire Absence de jugement/critique Masquer ce qu’on pense pour ne pas influencer l’individu ❑ Capacité de contenance Partir du principe qu’on ne comprend pas : faire reformuler, préciser 2.3.2. Quelques considérations ÊTRE PSYCHOLOGUE EN ENTRETIEN Question de l’écoute : ❑ Niveau référentiel : Contenu de l’information « Il pleut aujourd’hui » = information qu’il pleut ❑ Niveau modal : Attitudes et émotions exprimées à propos de l’information « Malheureusement, il pleut aujourd’hui » = opinion négative sur la pluie ❑ Niveau illocutoire : Intention communicative du locuteur « Il pleut, peux-tu fermer la fenêtre? » = expression d’une demande 2.3.3. Les formes d’entretiens NON-DIRECTIF Consiste à ne poser aucune question à l’exception de quelques relances et encouragements (Peneff, 1994) Interviewé·e est invité·e et encouragé·e à parler librement de ses opinions/sentiments/expériences sur un sujet donné 1. Commence par une question générale, mais pas de questions prédéfinies ensuite 2. Flexibilité et adaptabilité : les sujets émergent naturellement au cours de la conversation 2.3.3. Les formes d’entretiens NON-DIRECTIF ✓ Permet de pallier à certaines contraintes des questions fermées (pole extrême de la directivité, Breton, 1975) × Chronophage × Reproductibilité très limitée (faible capacité de généralisation) × Sans guide structuré, certains sujets importants peuvent ne pas être abordés 2.3.3. Les formes d’entretiens SEMI-STRUCTURÉ Méthode de collecte de données à mi chemin entre entretien non-directif et directif Flexibilité modérée : permet de guider la conversation à l’aide d’un cadre préétabli en laissant de la place à l’exploration des réponses de manière assez libre « L’entretien semi-directif combine attitude non-directive pour favoriser l’exploration de la pensée dans un climat de confiance et projet directif pour obtenir des informations sur des points définis à l’avance » (Berthier, 2016, p. 78) 2.3.3. Les formes d’entretiens SEMI-STRUCTURÉ ❑ Liste de questions et/ou thèmes préparés à l’avance comme guide pour assurer que tous les sujets importants seront abordés (Desanti & Cardon, 2010) ❑ Questions préétablies assurent une certaine comparabilité entre entretiens ❑ L’ordre des questions peut varier en fonction du déroulement de la conversation (Quivy & Van Campenhoudt, 2017) ❑ Flexibilité permet d’aborder des sujets/ou des perspectives inattendues Adapté pour approfondir un domaine spécifique et circonscrit, explorer des hypothèses non définitives (Sauvayre, 2021) 2.3.3. Les formes d’entretiens DIRECTIF/STRUCTURÉ Méthode de collecte de données avec un guide d’entretien prédéterminé et détaillé Questions standardisées et présentées dans le même ordre Aucune place au digressions/ questions supplémentaires Même si cadre d’échange directif, pour chaque question, permis de répondre librement (Desanti & Cardon, 2010) Proche de la logique du questionnaire Adapté lorsque l’on a des hypothèses à vérifier et des informations à collecter de manière standardisée (Brinkmann, 2013) 2.3.3. Les formes d’entretiens DIRECTIF/STRUCTURÉ ✓ Standardisation permet une cohérence et une comparaison entre individus ✓ Standardisation utile pour des analyses quantitatives et pour identifier des tendances générales × Peut être perçu comme un interrogatoire × N’encourage pas à préciser ses pensées/expériences × « Attentisme » plutôt que « partage » × Sans relance, réponses susceptibles d’être superficielles (Sauvayre, 2021) 2.3.3. Les formes d’entretiens UN EXEMPLE ❑ Non-directif : « je voudrais que vous me parliez de la vie de votre quartier » ❑ Semi-structuré : « je voudrais que vous me parliez de la vie de votre quartier » ✓ Organisation et leur usage ✓ Ce qui s’y passe (manifestations, fêtes, etc.) ✓ Les lieux les plus investis ✓ Etc. ❑ Directif : « L’entretien va porter sur la vie de votre quartier » 1. Quelles sont les organisations ? 2. Quels sont les usages ? 3. Etc. 2.3.3. Les formes d’entretiens QUE CHOISIR ? Plus la forme est dirigée, plus il y a un risque d’écart entre la signification par le·la chercheur·e et la signification par les répondant·e·s Plus la forme est libre, plus l’information est profonde Relation entre le degré de liberté pour le·la répondant·e et le niveau de profondeur de l’information fournie (Breton, 1975) Moins la forme est dirigée, plus il est difficile de comparer les réponses et donc de généraliser les conclusions 2.3.4. Approche épistémologique GROUNDED THEORY (Glaser & Anselm, 1967) Démarche abductive (Joannidès & Berland, 2008) plutôt qu’inductive (généralisation de cas spécifiques), déductive (prémisses générales permettant de déterminer des conclusions spécifiques) ou hypothético-déductive (formuler des hypothèses basées sur des observations, puis déduire des prédictions testables) Proposer des hypothèses plausibles pour expliquer les phénomènes observés Utile pour générer des idées nouvelles/formuler des hypothèses à tester ✓ Permet une grande flexibilité dans le recherche × Peut demeurer une part importante de subjectivité 2.3.5. Démarche de l’analyse des données OBJECTIF GÉNÉRAL Analyse sur contenu verbal qui vise à « révéler » : Le contenu recueilli (mots, thèmes, etc.) L’organisation (réseau thématique, organisation logique, etc.) Analyse phénoménologique : Vise à faire ressortir les liens entre propos et état mental de l’individu (représentations, attitudes, etc.) Analyse discursive : comprendre comment les participants formulent leurs réponses et les implications de ces formulations dans des contextes sociaux plus larges Deux phases : (1) Préanalyse : choix et transcription des documents analysés (2) Analyse : découpage du texte en unités et catégorisation des unités Choix parmi plusieurs méthodes de découpages (Salès-Wuillemin, 2006) 2.3.5. Démarche de l’analyse des données 1 – L’ANALYSE LEXICALE Identification et analyse des mots/expressions Unité de découpage = mot (ou groupe de mots) Vise à explorer : ❑ La fréquence d’utilisation (présentation par ordre décroissant) ❑ Leur co-occurrence (analyse co-occurrence de mots dans un paragraphe/segment) ❑ Associations sémantiques (réseaux lexicaux pour cartographier les relations) Vise à mettre en évidence les différences entre groupes d’individus (Salès-Wuillemin, 2006) 2.3.5. Démarche de l’analyse des données 1 – L’ANALYSE LEXICALE AVANTAGE ET LIMITES ✓ Analyse plutôt rapide adaptée à des textes longs (logiciels) ✓ Facilite la comparaison ✓ Bonne reproductibilité : technique quantitative d’information qualitative × Unité du mot limite la signification précise de l’information (perte de contexte, superficialité) × Interprétation limitée × Peu adaptée aux ensembles de données petites Analyse thématique 2.3.5. Démarche de l’analyse des données 2 – L’ANALYSE THÉMATIQUE Porte sur l’identification/ l’analyse des thèmes récurrents/significatifs Phrase non réductible à la somme de ses parties : le thème a une valeur davantage subjective que les mots isolés Méthode la plus utilisée dans l’enquête Vise à explorer les idées, concepts, significations émergentes Qu’y a-t-il de fondamental dans ce propos, dans ce texte, de quoi y traite-t- on (Paillé & Mucchielli, 2016) ? Codage de thèmes puis regroupement par thème (Salès-Wuillemin, 2006) 2.3.5. Démarche de l’analyse des données 2 – L’ANALYSE THÉMATIQUE : UN EXEMPLE (Paillé & Mucchielli, 2016) Témoignage d’un changement pénible Thème sur le même axe (codage) mais en opposition avec le changement sans souffrance d’un autre témoignage Création d’un axe de la douleur D’autres niveaux d’expérience pourront s’ajouter (e.g., expérience douloureuse sans pénibilité) D’autres aspects pourront également s’ajouter (nature du changement, ampleur, degré de prévisibilité, etc.) 2.3.5. Démarche de l’analyse des données 2 – L’ANALYSE THEMATIQUE AVANTAGE ET LIMITES ✓ Fournit une compréhension fine des perceptions/attitudes/expériences/etc. ✓ L’utilisation d’extraits de données facilite l’interprétation × Peut manquer de subtilité si utilisée sans base théorique/expertise de la technique (Paillé & Mucchielli, 2016) 2.3.6. L’entretien en résumé AVANTAGES ET LIMITES ✓ Technique flexible : directif, semi-directif, non-directif ✓ Permet une analyse précise et en profondeur : des opinions ou des besoins des individus par ex. ✓ L’interaction entre les individus permet le recueil des ressentis × Nécessité de disposer d’experts dans la conduite d’entretien × Enquêteur·trice jamais neutre × Difficile de comparer les entretiens entre eux (surtout non directif) × Analyse coûteuse en temps 2.3.6. L’entretien en résumé PRINCIPAUX BIAIS Comme dans l’observation ❑ Effets d’attentes du sujet (désirabilité sociale, etc.) ❑ Effets d'attentes du·de la chercheur·euse/Biais observateur·trice (biais de confirmation, etc.) ❑ Inconstance des instruments de mesure (humain) Filmer/enregistrer mais souvent refus (ou attention à l’influence de la caméra) 2.3 – L’entretien d’enquête Conclusion Au plus près de la subjectivité (défauts de ses avantages : attention à la généralisation) Peu de travail en amont mais travail lourd après le recueil des données… Analyse lexicale (unités linguistiques : mots/expressions) vs. analyse thématique (unité de sens : idées/concepts) , mais aussi analyse de contenu, etc. Autres facteurs impliqués : cognitifs (e.g., mémoire), âge (enfant et forte suggestibilité), etc. Autres formes d’entretien : étude de cas, entretien cognitif, etc. Merci pour votre attention

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