Histoire Chapitre 3: 1815-1873 - L'Essor du Capitalisme Industriel PDF

Summary

Ce chapitre d'histoire se concentre sur l'essor du capitalisme industriel entre 1815 et 1873. Il explore les révolutions des transports, en particulier les progrès des navires à vapeur et l'impact de cette innovation sur l'économie européenne.

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Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne CHAPITRE 3 : 1815-1873 - L’ESSOR DU CAPITALISME INDUSTRIEL LA REVOLUTION DES TRANSPORTS En 1815, à la fin des guerres napoléoniennes, l’Europe n’a pas du tout le même visage. Il n’y a eu qu’un...

Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne CHAPITRE 3 : 1815-1873 - L’ESSOR DU CAPITALISME INDUSTRIEL LA REVOLUTION DES TRANSPORTS En 1815, à la fin des guerres napoléoniennes, l’Europe n’a pas du tout le même visage. Il n’y a eu qu’une succession de guerres et de révoltes auparavant. Les dirigeants des états se retrouve pour retrouver la stabilité Européenne. Ils visent de passer par une restauration de l’ordre et de la monarchie en redessinant les frontières. à Prusse, Russie, Angleterre, France Le changement économique a continué à bouleverser l’Europe. Les idées de la Révolution française rend impossible le retour en arrière. Le changement va s’accélérer des 1830, la mobilité ne sera plus la même qu’auparavant. L’évolution des transports participe à l’évolution économique de l’Europe. Elle profite aussi à la bourgeoisie qui partout occupe une place de plus en plus dominante. L’évolution des transports est symbolisée dans ce tableau de William Turner11. Il est peint au moment où celle-ci prend une tournure frénétique. C’est un navire de guerre qui a combattu pendant la bataille de Trafalgar. Il est traine par un navire beaucoup plus petit vers la casse. Il y a deux générations de navires. L’un se fait entrainer par l’autre jusqu’à sa destruction. Ce qui est également captivant, ce sont les jeux de couleur froide et chaudes. Les couleurs froides se trouve dans le bleu de l’eau et dans le ciel (les éléments naturels). Les couleurs chaudes se trouve dans l’energie thermique (le nouveau navire et le soleil). On voit d’un côté le passé qui va disparaitre, et l’avenir qui arrive pour changer les modes de production et les modes de propulsions. LES NAVIRES A VAPEUR Tout commence en 1800, quand la machine de Watt tombe dans le domaine public. Légalement tout le monde peut en construire donc leur nombre va augmenter, leur diffusion géographique aussi et elles seront davantage améliorés. 11 Peintre anglais du 19e, très célèbre dans la veine romantique et impressionniste. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne Parmi les améliorations, Robert Fulton tente de faire fonctionner un navire avec de la vapeur, mais c’est un véritable flop, ça n’intéresse personne. Il retourne aux Etats-Unis et en 1807 il met en avant un navire à vapeur à utilisation commerciale. Il naviguera sur le fleuve Hudson. Ça particularité est qu’il peut remonter le fleuve par ses propres forces (avant il devait être tiré par des bœufs). C’est à ce moment que la navigation se libère des caprices des vents, même si les navires à vapeur prendront du temps à se propulser. Les machines à vapeur permettent une transition beaucoup plus régulière car il est possible de prédire plus facilement le temps que prendront les trajets car le vent n’est plus un facteur déterminent. Les temps de trajets sont plus courts mais aussi nettement moins aléatoire. 1. Les pratiques commerciale et l’organisation de la gestion des stocks se fait nettement mieux. La machine à vapeur permet la création de lignes régulières. 2. On garantit la constance des approvisionnements. On peut amener plus, plus vite de façon plus constante ce qui permet de baisser les prix.12 La taille des machines grandit, les navires sont de plus en plus puissants. Il y a une véritable course entre les grandes compagnies maritime pour traverser l’atlantique le plus rapidement et avec le plus de marchandise. Le Titanic est un produit de cette course par exemple. La majorité des navires restent à voile à cette époque. Le 19e siècle est l’apogée du navire à voile malgré l’évolution des navires à vapeur. Ils sont aussi construits majoritairement en bois, surement car les métaux coutent cher. Cependant, les avances dans la sidérurgie permettent la diffusion des coques en métal et les hélices qui sont bien plus efficaces que les technologies précédentes. En 1860, on voit là première traversé du Great Eastern. Il fait son voyage en 10 jours (Atlantic). L’échelle est complétement différente. Ce navire symbolise la progression technologique. Il a une hélice, mais toujours des mas et des voiles au cas où la machine à vapeur tomberait en panne. Il représente le progrès technique et la maitrise de la mer. La catastrophe du Titanic est donc une piqure de rappel à un moment où l’homme pensait avoir dompter la nature. Jules Verne consacre un livre « La ville flottante » au Great Eastern. Il écrit également Le tour du monde en 80 jours. Il s’inspire évidemment des expériences précédentes. En 1522 le premier tout du monde est réalisé par Magellan. Ils ont pris 3 ans et demi pour le faire et quasi tout le monde est mort, y compris Magellan. On peut se dire, 300 ans plus tard, qu’on peut le faire en 80 jours, de façon relativement confortable en étant presque sur de revenir en vie. L’évolution est marquante. 12 Entre 1800 et 1860, la quantité de coton est multiplié par 38. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne LES AVENTURIERS DU RAIL La première locomotive à vapeur se fait en 1814 par Stephenson. Elle n’a pas d’utilisation directe car il faudra un certain temps pour crée des lignes de fer. La première ligne commerciale apparait en 1825. Des 1830, une ligne destinée au transport de passager ouvre entre Manchester et Liverpool (deux grands centre industriels). Dans les années 1830, d’autres lignes s’ouvrent dans les autres pays industrialisés. La Belgique est un des premiers pays à avoir une ligne de chemin de fer. En 1835, elle dispose d’une ligne opérationnelle entre Bruxelles et Malines. En 1836, elle est prolonge vers Anvers. En 1844, la plupart des villes belges sont connectés. Au départ elles sont finance par l’état. On assite a une privatisation des chemins de fer la même année. L’état fait des concessions avec des investisseurs privés. En 1850, la locomotive à vapeur à étend la maturité. C’est un véhicule entièrement métallique qui peut atteindre 100 km/h13. Cette invention révolutionne le transport. La locomotive devient un symbole de progrès et de modernité. Il y aura un enthousiasme pour les chemins de fer, les états vont s’y investir. Les travaux d’infrastructures sont menés. Il faut construire des gares, des rails, des wagon ce qui stimulé l’industrialisation dans le secteur de la sidérurgie et de l’extraction des métaux ferreux. Le secteur charbonnier sera également appelé pour faire rouler les locomotives. Dans un premier temps, la contribution du chemin de fer à l’économie est minime. Avant qu’elle soit opérationnel, il faut qu’elle soit entièrement terminée. Il faut tout construire et mettre au point, ce qui demande un investissement énorme (horaires, personnels, constructions). C’est de l’argent qui n’est pas investi ailleurs. Tous ces investissements mènent au phénomène appelé : la Railway Mania. Les investisseurs vont créer des bulles spéculatives qui causeront des krachs boursiers (voir plus loin dans le cours). Les réseaux nationaux commencent à s’interconnecté à partir des années 1840s14. En Allemagne, l’unification économique est favorisée par l’union douanière et ferroviaire ce qui va d’un autre coté favorisé l’unification politique plus tard. En Europe occidentale, l’essentiel des grandes lignes de chemins de fers sont clôturées en 1870. Ailleurs, les lignes transcontinentale se développent petit à petit : 1. En 1869, la côte Est est reliée à la côte Ouest des Etats-Unis par les chemins de fer. 2. En 1904, le continent Eurasiatique est relié grace au Transsibérien15 13 De nos Jours, les trains ne vont pas beaucoup plus vites… 14 En 1846, Bruxelles – Paris est réalisable en quelques heures. 15 Dorénavant, on peut monter à Ostende et descendre à Pékin Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne Une région avec des chemins de fer est une région désenclavée. Elles peuvent être reliés à l’ensemble d’une économie monde ce qui conduit à une spécialisation croissante. Les villes vont pouvoir être approvisionner bien plus facilement ce qui permet leur expansion. Dans le monde industriel, les matières premières pourront se concentrer dans les usines et participé à la prolongation de l’industrialisation. L’ANGLETERRE, ATELIER DU MONDE CONCURRENCE INTERNATIONALE ET CRISE ECONOMIQUE Dans un climat de concurrence internationale bien plus fort qu’avant, l’industrialisation se place dans un contexte géopolitique bien plus pacifié. Il a comme objectif après le blocus continental de rétablir le lien commercial avec l’Angleterre. 1. L’Angleterre assoupli sont interdiction d’exporter des technologies ainsi que l’interdiction aux ouvriers britanniques de s’expatrier. C’est alors que beaucoup d’anglais infusent leurs connaissances dans le continent européen (surtout en France, en Belgique et en Allemagne) 2. En 1843, l’industrie britannique crée de plus en plus de machines de Watt, et avec l’assouplissement, celle-ci commencent à inonder le marché. 3. Le commerce britannique reprend pied sur le continent et entre en concurrence avec les nouveaux commerces des pays récemment établie par le Congrès de Vienne. Les Anglais ont donc bien plus d’expérience et plusieurs pays vont s’effondrer à cause de la concurrence insoutenable. Le développement industriel ne sera pas sans complexification. Les prix de ventes baissent au 19e pour combattre cette concurrence britannique. Avec cette déflation, le danger est de voir le bénéfice diminuer, donc les entrepreneurs auront tendance à comprimer les salaires. Les faillites seront retentissantes. Après quelques années d’effort, il y a des crises économiques à répétition (particulièrement grave en 1848). Elles touchent l’économie à un niveau mondial et se distinguent en deux types : 1. La crise traditionnelle : sous-production alimentaire souvent causer par des conditions météorologiques qui affecte les rendements des paysans. Ce type de crise se rarifie au 19e 2. La crise moderne : crise capitaliste avec des causes discutées… Il existe deux modèles qui sont mis en avant par les économes : a. Pour les partisans de l’économie, les causes sont extérieures aux marches. C’est un évènement extérieur qui vient perturber l’économie (ex : la crise du COVID, la guerre en Ukraine, décision gouvernementale) Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne b. Pour les autres, le capitalisme génère c’est propres crises (ex : excès de production, adaptation aux innovations, investissement pour s’adapter à une nouvelle technologie (chemin de fer), la spéculation) L’instabilité déclenche souvent la crise. D’après Kindleberg, un économiste, le fait que toutes les crises économiques modernes déclenchent de la même manière. Il distingue 5 phases : 1. Essor = L’économie va bien, elle est en croissance et ceci engendre l’expansion du crédit16. La vision est optimiste, on a tendance à vouloir acheter des actions, ce qui fait monter le cours des actions simultanément. 2. Euphorie = Entre les marchés financier et l’économie réelle, un écart se creuse. On est trop optimiste, on se mets a accordé du crédit à des acteurs trop fragiles. Les actions sont tellement grandes que l’on ne se rend même plus compte de ce qu’on achète. Les bulles spéculatives ne représentent pas la réalité. Les gens sont tellement optimistes que l’on baigne dans l’illusion. 3. Paroxysme et retournement = C’est la chute des bulles spéculatives. La crise se fait évidente et les gens commencent à se rendre compte que leurs actions ne valent plus autant qu’ils espéraient gagner. 4. Reflux et pessimise = on revend les actions, personne ne veut en acheter donc leur prix baisse. 5. Déflation de la dette et restructuration du bilan = les actions sont vendues pour se débarrasser des dettes. Les prix baissent car on produit trop par rapport à un public qui ne peut plus consommer. Les banques n’arrivent pas à récupérer leurs créances, les prêts effectuer pour acheter des actions auparavant ne savent pas être rembourser puisque celles-ci ont beaucoup moins de valeur que leur prix d’achat initial. On accorde encore moins de prêts, c’est l’assèchement du crédit, le développement ralenti. Les dépenses se contractent, les entreprises mettent au chômage des employés. On finit par toucher le fond et l’économie reprendra petit à petit. En 1862, Juglar avait déjà remarqué ce cycle bien avant Kindleberg. Il dit que tous les 7 à 11 ans il y a un cycle de crise. En remontant, on se rend compte que ses cycles ne sont pas nouveaux. Une des premières à lieux en 1637 à Amsterdam dans le secteur des tulipes. L’achat de tulipe a grand succès, des gens en achètent plein, puis il y a un déclin dans l’intérêt envers les tulipes et les acheteurs ne parviennent pas à revendre leurs stocks. Þ Le krach de 1929 est la plus grande crise du système capitaliste Þ En 2007-2008, il y a une crise immobilière très importante Þ Vers l’année 2000, le début de l’internet amène une transformation des secteurs traditionnels, de nouvelles opportunités commerciales et une mondialisation. Þ Le plus gros effondrement économique reste celui de 1847. 16 On prète plus facilement de l’argents aux particulier et aux entreprises. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne ETAT, INDUSTRIALISATION ET COMMERCE INTERNATIONAL Une question qui se pose alors fréquemment à l’époque : Quel doit être le rôle de l’état dans le développement économique ? Cette question se pose notamment pour le commerce international. Le gouvernement se demande comment s’industrialiser le plus efficacement. L’état anglais avait investi très peu dans l’industrialisation, elle s’est faite d’elle-même. Dans les autres pays en revanche, l’état a dû investir beaucoup pour rattraper les efforts des Anglais. Avant l’indépendance de Belgique des Pays-Bas, l’État était intervenu en créant des administrations telles que la Banque de Belgique ou la Société Générale. L’état intervient également en finançant les chemins de fers au début, même si le financement sera privatisé plus tard. Le coup de l’impulsion initiale, c’est l’État qui le donne. Cette question se pose aussi pour le commerce international. Il y a deux camps : 1. Partisans du protectionnisme Le protectionnisme est une politique économique visant à protéger les industries nationales en imposant des barrières commerciales, telles que les tarifs douaniers et les quotas, pour restreindre l'importation de biens étrangers. L'objectif est de favoriser la production intérieure et de réduire la dépendance vis-à-vis des produits étrangers. 2. Partisans du libre échange David Ricardo17 a développé une théorie de l’avantage comparatif qui dit que le libre échange est avantageux pour les deux partis si chacun vend ce en quoi il est spécialisé et achetant ce qu’ils ne savent pas produire. Pour lui le libre échange doit favoriser l’économie mondiale. Tout le monde à tout à gagner s’il se concentre ce qu’il produit le mieux. (Ex : Portugal exporte du porto et importe le coton. Angleterre exporte coton et importe Porto.) Pendant la première moitié du 19e siècle, cette théorie n’est pas très populaire. Le protectionnisme reine. Pour trouver un nouveau marché, les européens cherchent ailleurs (autre continents). Un cas particulier est l’Allemagne18. Ils vont signer une union douanière appelée Zollverein, regroupant de nombreux États allemands sous une politique douanière commune, éliminant les droits de douane intérieurs et favorisant le commerce interne. Cela a contribué à l'unification économique de l'Allemagne, un prélude à son unification politique. C’est une Union Européenne à petit échelle 17 Il est un autodidacte, il est vu comme le deuxième Adam Smith. 18 Divisé en une multitude d’états à l’époque. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne Le protectionnisme aux Etats-Unis est pire que celui en Europe. La Grande Bretagne reste protectionniste pendant longtemps mais sera la première à abandonner ce modèle. En effet le protectionnisme s’appliquait dans le secteur agricole. Il existait des lois sur les céréales (Corn Laws) qui imposaient des tarifs douaniers élevés sur les importations de céréales, notamment le blé, l'avoine et le maïs. Ces lois avaient pour objectif de protéger les agriculteurs britanniques en maintenant les prix intérieurs des céréales à un niveau élevé. En 1846, ces lois sont abolies, marquant un tournant majeur vers le libre-échange en Grande- Bretagne. Cette décision a été prise en grande partie en réponse à la Grande Famine en Irlande et aux pressions croissantes en faveur du libre-échange. Elle a également eu un impact significatif sur l'orientation économique de la Grande-Bretagne vers le libre-échange. L’Angleterre abandonne donc sont autosuffisance alimentaire. En Europe a la moitié 19e, c’est le protectionnisme qui règne. Dans le reste du monde, c’est le libre-échange : 1. Amérique latine Elle est composée d’états qui viennent d’obtenir l’indépendance de l’Espagne. Ce sont des états fort endettes à cause des guerres d’indépendance et n’ont donc pas les moyens de s’industrialiser. Ils vont développer les secteurs agricoles pour pouvoir importer des produits manufacturés. Ils dépendant alors encore économiquement de l’Angleterre, mais estime être gagnant. Exemple : il est possible de pousser du coton en Brésil. Au final ils mettent en place des grandes importations serviles de café, de sucre et de coton à destination de l’Europe. C’est un désastre humanitaire et écologique. Les consommateurs européens vendent alors à des prix de plus en plus bas. Les sociétés autochtones disparaissent au fur et à mesure que le foret recule. 2. Inde Les Britanniques imposent aux indiens le libre-échange. Ils ont une domination politique sur l’Inde, ce sont les Britanniques qui vont prendre les décisions. Ce ne sont pas les Indiens qui veulent instaurer la plantation a très bon marché de thé, de coton et de pavot19. L’inde est bien située pour produire du coton. Il part vers l’Angleterre pour être transformé, puis renvoyer en Inde pour être vendu aux indiens. Le prix est tellement concurrentiel que les producteurs locaux ne savent plus faire face à la concurrence Anglaise20 et font faillite. 19 Utilisé pour faire de l’Opium, vendu particulièrement en Chine (voir plus loin). 20 En 1815, les Britanniques exportent 1 million de mètres carrés de coton. En 1870, c’est un milliard. Entre 1794 et 1860, les exportations se multiplient par 500. Les cotonnades représentent la moitié des exportations britanniques. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne 3. Chine Le marché chinois est très protectionniste. C’est la première économie mondiale. Les Britanniques vont tires sur les Chinois pour adopter le libre-échange de force pour les marchandises britanniques. La population est demanderesse de l’opium, mais l’empereur n’est pas content car les drogues dures fragilisent. Les cartels de drogue britanniques qui sont installer à Londres sont très proches du pouvoir. Quand l’empereur chinois interdit l’importation d’opium, les chefs de cartels se réunissent auprès du parlement et disent que c’est injuste, « ils mettent en péril libre échange ». Ils débarquent en Chine, c’est la guerre et doit ouvrir son marché aux importations britanniques (pas encore opium par contre). Siècle de malheur en chine pendant que les occidentaux s’acapèrent les terres. La Chine s’enfonce dans le déclin. C’est l’inauguration de la politique de la canonnière. Le début du 19e siècle, c’est le théâtre d’une inversion des rapport commerciaux dans le monde. A partir de ce moment, c’est l’Europe qui exporte vers l’Asie alors qu’avant c’était l’inverse. L’ANGLETERRE AU CENTRE DE L’ECONOMIE MONDIALE L’Angleterre prend une place prépondérante dans l’économie mondiale. Les biens d’équipement sont les biens qui permettent aux pays de s’industrialiser. La Grande Bretagne joue un rôle puissant dans l’approvisionnement des biens d’équipement. Par exemple, les autres pays cherchent à se doter de réseaux ferroviaires. Ce sont les seul à avoir un tissu industriel assez développer. La Grande Bretagne tire bénéfice de l’industrialisation des autres pays 21. Les émissions de CO2 vont constamment augmenter pendant cette période22. Le livre sterling est une espèce de relique de leur puissance passée. Au 19e siècle, la devise far c’est le livre sterling. Ils adoptent le système de l’étalon or pour le livre sterling : il faut toujours à tout instant que les autorités puissent échanger les livres pour une même quantité d’or23. On peut augmenter les livres en circulation, mais alors il faut acquérir plus d’or. Cela donne à la monnaie une grande stabilité. Elle a à peu près la même position que le dollar actuellement. Le centre battant de tout ce système est la ville de Londres24. Ce n’est pas que la capitale du pays le plus industrialiser du monde, c’est le capital d’un empire mondial. Il y a également la City, qui est la première place financière. Les secteurs bancaires, commerciale et d’assurance brassent des sommes de plus en plus énormes, ce qui fait converger une masse énorme d’information vers Londres. 21 Entre 1830 et 1850, la production de charbon et de fer triple. C’est le moment ou les autres pays s’industrialise. 22 En 1825, la Grande Bretagne émet 82% du CO2 de la planète. 23 L’avantage de l’or c’est que ça valeur est universellement reconnue. 24 Elle devient vers 1851 la plus grande ville du monde, elle dépasse Pékin. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne C’est un pays de plus en plus libéral. La politique britannique et le monde des affaires sont cependant distincts (ex : Guerre de l’opium). Il y a une espèce de symbiose entre les deux, l’un ne dicte pas l’autre. C’est une alliance mutuellement favorable. LA TRANSFORMATION DES SOCIETES EUROPEENNES L’AMORCE DE LA REVOLUTION DEMOGRAPHIQUE La démographie est affectée par le mouvement. Dans le 19e on constate une augmentation de la population dans laquelle les rapports changent. Certains historiens pensent que l’augmentation de la population au 19e en Angleterre est l’évènement le plus bouleversant de l’histoire. Au 18e siècle, la population anglaise augmente petit à petit. Le pays connait une révolution démographique. Les autres sociétés sont encore dans l’ancien régime démographique, pendant que l’Angleterre rentre dans la transition économique Dans l’Ancien Régime taux de natalité de mortalité sont très élevés. L’indice de fécondité est très élevé (nombres d’enfants par femme en age de procrée25). La mortalité infantile est très élevée 26 (enfants morts avant l’âge de 1 an). L’espérance de vie est peu élevée 27. L’accroissement est donc très faible et très irrégulier. Les guerres, les famines et les épidémies sont des éléments qui rendent la population très vulnérable. Vers le milieu du 18e, l’Angleterre commence sa transition démographique. La mortalité commence à baisser, alors que les le taux de natalité reste le même. La population augmente, pas parce que on fait plus d’enfants, mais parce que l’on meurt moins. La natalité finit par baisser, mais beaucoup plus tard. L’écart de rythme entre les deux est ce qu’on appelle la transition démographique. D’autres pays vont amorcer cette transition démographique par après. Au 19e, il y a des améliorations de l’hygiène et de la médecine, mais il ne touche pas la population directement. C’est plutôt une alimentation de l’habitat et de l’alimentation. On a de meilleurs rendements, et l’importation massive de l’époque permets de nourrir les populations même en cas de famines. 25 Aujourd’hui étant aux alentours de 1,4. A l’époque, c’est dans les alentours de 4 ou 5. 26 300 pour 1000 27 A l’époque, elle est de 25 ans. Maintenant elle est aux alentours de 70-80 ans. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne EXODE RURAL ET URBANISATION Au 19e, l’extension des villes est un phénomène majeur. La population augmente plus dans les villes qu’en campagne. La révolution agricole permet une augmentation des rendements avec moins d’agriculteurs 28. Ceux-ci quittent la campagne et migrent vers les villes. Ce mouvement migratoire continue encore de nos jours. Les grandes villes attirent de plus en plus de population. C’est le cas de Londres et de Paris. En 1890, 4 villes 29 ont plus d’un million d’habitants. Une des conséquences est que la population perd ses rapports à la nature. Aujourd’hui la plupart vivent en ville, avec un mode de vie accessoire a la nature. La plupart des citadins sont des gens qui ont quitté la campagne. C’est très difficile car le mode de vie est entièrement différent. Ils sont déracinés. Ils n’ont aucun point de repère. Ils s’entassent dans des logements insalubres. Ça pose des problèmes d’hygiène, les conditions de vie sont pauvres. La bourgeoisie qui habite en ville depuis longtemps craint ces migrations. On a tendance à vouloir les écarter du centre. A la moitié du 19e, les politiques d’urbanisme régulent l’expansion des villes. On va tenter à travers une gestion rigoureuse d’organiser la vie des villes. L’économie, l’hygiène, la sécurité et le prestige vont se transformer dans les villes. Les centres vont être radicalement réorganisé. On va vouter les rivières, qui était devenu des égouts ouverts. Les maisons et les rues vont s’agrandir, l’éclairage publique se développe, l’eau courante apparait. Une contrainte : la plupart des centres sont entourés de fortifications. Elles sont rasées au 19e 30. Les remparts sont remplacés par des grandes avenues. Lorsque la surface des villes augmente, la circulation devient problématique. Les transports en commun vont apparaitre : - En 1828, l’omnibus est inventé à Paris (hippomobile) - En 1832, le tramway apparait à New-York (hippomobile) - En 1890, le premier métro arrive à Londres (à vapeur) INDIVIDUALISME ET MARCHANDISATION La population s’individualise. De plus en plus on considère les citoyens comme des individus ayant des droits. La hiérarchisation juridique disparait, le droit s’applique pour tout le monde. Les corporations disparaissent aussi. On voit disparaitre certaines discriminations envers les minorités. 28 On peut compter qu’il y a plus ou moins 1 personne sur 10 qui habitent en ville en Europe. Vers 1800, en Angleterre il y a 2,5 personnes sur 10, alors qu’en Europe ça ne change pas. Vers 1850, 20% des européens habitent en ville, en 1880, c’est 30%. Avant la guerre, on atteint la moitié de la population. 29 Londres Paris, Berlin, Vienne 30 A Bruxelles, ça correspond à la petite ceinture. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne Observons quelques articles de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789 : Ø Art. 1 « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ». Dorénavant tous les hommes sont égaux. La question se pose de s’avoir si cette règle se traduirait vers les femmes. La société du 19e est patriarchale, les femmes sont égales entre elles mais inégales aux hommes. Le père de famille a tous les droits sur les membres de la famille. L’église ou l’état ne peux pas intervenir, c’est le père de famille qui choisit. Au début du 19e, cette vision ne s’appliquent pas aux esclaves, ils sont inégaux. Les ouvriers, quant a eu sont égaux en droit mais défavorisé dans la législation. L’égalité profite donc à la bourgeoisie masculine. Ø Art. 2 « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. » Hierchisation se fait par la fortune et non par le prestige. Chaque personne à le droit d’être libre, sur, et de s’opposer à l’oppression. Ø Art. 3 : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation » Le pouvoir n’émane plus de Dieu, ni du roi. Le roi ne plus faire ce qu’il veut au nom de Dieu, c’est la nation qui doit exercer le pouvoir. Dans les faits, la plupart des monarchies restent très autoritaires. Ø Art. 10 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. » L’état s’affranchit de l’église. La pratique religieuse ne peut plus être forcé. La place d’une personne dans la société n’est plus dictée par son rôle dans la société (boulanger, boucher, marchand, etc…). Les rapports sociaux prennent une forme de liens marchands. L’ASCENSION DE LA BOURGEOISIE Les contemporains ont de plus en plus l’impression que l’argent occupe une place préoccupante dans la société. Un groupe social qui connait cependant une acensions sociales, c’est la bourgeoisie capitaliste. Tout est détruit au profit de logique marchande. Dans les villes, leur fortune s’accroit. C’est une classe avec plusieurs étages. - Haute bourgeoisie = ils forment les couches supérieures de la société avec l’aristocratie. Elle essaye d’adopter les modes de vie de l’aristocratie pour s’en rapprocher au plus possible. - Moyenne bourgeoisie = groupes surtout urbains. Avocats, notaires, entrepreneurs, etc. …. Ils ont un train de vie soutenu Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne - Petite bourgeoisie = correspond à la classe moyenne actuelle. Elle est beaucoup plus économe mais essaye de se distinguer des classes populaires. La bourgeoisie est en plein triomphe, mais n’a pas encore son mot à dire politiquement. Le droit de vote n’est pas réservé à l’entièreté de cette classe. Ils sont favorables au libéralisme, ils veulent une constitution qui organise un parlement et qui limite le pouvoir royale. Ce courant politique trouve l’idée de l’individu dans son fondement. Ils veulent un état qui garantit la liberté individuelle. - Doctrinaires = pour eux le peuple est dangereux et il faut pouvoir s’en protéger. Le pouvoir doit rester le monopole des élites. L’accès au bonheur est une prérogative individuelle. - Les libéraux radicaux = pour eux le pouvoir doit être exercé par la majorité de la population. Ils sont favorables que l’état aide les masses à améliorer leurs conditions. LE DECLIN DES GROUPES SOCIAUX TRADITIONNELS Les traditionalistes voient leur mode de vie entré dans un déclin. Ils rejettent la modernité car ils ont l’impression d’être mit en danger car ils perdent leur place au sein de la société. Les paysans vont soutenir les traditionalistes qui voient leur mode de vie chambouler. Pour des raisons financière, l’aristocratie se mélange à la bourgeoisie. Ils ont du mal à comprendre la modernité. C’est un conflit d’idées. Notamment les idées de la révolution françaises masquent la vérité. Pour les traditionalistes, ces idées éloignent de Dieu. Ils aspirent du retour à l’Ancien Régime. Joseph de Maistre mets en avant le fait qu’il faut se soumettre aux souverains et qu’il est dégoutant que l’individu ai un choix. Le peuple ne peut pas faire de décisions, le roi doit le faire en se basant sur la religion. Ils ne comprennent pas les problèmes de leurs temps. Ils cherchent des solutions anciennes pour des problèmes modernes. Ils ont énormément recours à la charité. L’ascension de la bourgeoisie LA DOULOUREUSE EMERGENCE DU PROLETARIAT OUVRIER C’est le groupe qui subit le plus le changement. Les ouvriers ont réellement de la peine à assurer leurs survis. Jusque-là révolution industrielle, les ouvriers sont très peu nombreux. Les nouveaux ouvriers sont souvent d’anciens paysans ayant perdu leur mode de vie traditionnel. C’est souvent une contrainte plutôt qu’un choix. Ils quittent les campagnes et les villages pour vendre leur force de travail dans les villes. Pour les ouvriers, le marché n’est pas une opportunité mais une dépendance. L’offre y dépasse la demande. Il y a beaucoup plus d’ouvrier que ce qui est requis. Le développement des machines demande moins de mains d’œuvre. C’est la baisse de salaires et prolongations des heures de travail. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne Les ouvriers n’ont plus le choix car il n’y a aucun protection sociale (chômage, charité, etc. …). Ils sont complètement livrés à eux même dans une société très misérable. Même en travaillant, ils ont à peine de quoi se nourrir (alors qu’ils travaillent tous)31. Le début du 19e est donc la pire période pour les ouvriers. Ils travaillent 6 jours/semaines et travaillent au moins 10h/jour. Ils gagnent à peine assez. En Europe, les ouvriers travaillent environ 68 h/semaines. Leurs conditions ne sont pas nécessairement meilleures que celles des exclaves qui ramassent le coton ailleurs. L’idée qu’on ne peut pas améliorer son sort mènera à la révolte. En 1811 à Nottingham, des artisans qui perdent leurs travaux attaquent des machines. Ce mouvement grandit sous le nom du « luddisme » 32. L’armée britannique écrase les émeutier l’année d’après. Ce mouvement peut paraitre inutile de nos jours car ce n’est pas en cassant les machines que leurs conditions vont s’améliorer. Les luddistes sont les symptômes d’une société changeante. De nouvelles façon de lutter apparaissent, notamment la grève. Le mouvement syndical ne se bat pas contre le progrès, mais pour une meilleure répartition de celui-ci. Contrairement aux traditionalistes, les premiers penseurs socialistes regardent vers le futur. Ils essayent d’imaginer le progrès d’une société qui ne soit pas capitaliste mais ou l’exploitation de l’homme par l’homme n’existe pas33. Il n’y a pas encore d’identité politique socialiste distincts, au début c’est des socialistes pré marxistes. 1850-1873 : LE TRIOMPHE DU LIBERALISME 1848 : LE « PRINTEMPS DES PEUPLES » A la première moitié du XIXe, la population est insatisfaite. Durant la première moitié du XIXe siècle, beaucoup de personnes sont insatisfaites. En Europe, beaucoup de régions sont animées par des aspirations nationales : certains souhaitent l’indépendance de leur territoire, d’autre son unification ; en plus de cela, la misère omniprésente rajoute un facteur d’instabilité. En 1830, une vague d’épisodes révolutionnaires touchent plusieurs pays européens, notamment la Belgique et la France (qui change alors de régime politique). Dans les deux cas, l’indépendance du pays va être remportée, et comme toujours, c’est la bourgeoisie qui en ressort grande vainqueure. 31 Aujourd’hui, un ménage européen moyen dépensent environ 15% du revenu à l’alimentation (avec ration et variété suffisante). Une famille ouvrière de la première moitié du 19e, dépense 65% en alimentation (avec ration déficitaire et peu de variété). 32 D’après le leader, Ned Ludd. 33 Par exemple, Charles Fourrier propose le Phalanstère ou chacun travail quand il veut à ce qu’il veulent afin de contribuer à l’harmonie collective. Il veut mettre en place une société utopique avec une egalité homme-femme et une liberté sexuelle complète. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne Cette première vague de révolutions en entraîne une seconde, plus importante, en 1848. La crise qui lui donne naissance est d’une ampleur très importante puisqu’elle est en fait double : deux crises économiques apparaissent et s’aggravent mutuellement. La crise « traditionnelle » (de 1845-1848) C’est la dernière crise que l’on peut qualifier de la sorte. Pendant plusieurs mois successifs entre 1845 et 1848, les récoltes sont très mauvaises dans une grande partie de l’Europe. Le mildiou 34 fait des ravages dans les productions de pommes de terre, ce qui a pour effet d’écrouler la production alimentaire du continent menant inexorablement à une famine de très grande ampleur. Le pays le plus touché est l’Irlande, ce qui pousse ses habitants à fuir vers l’Angleterre ou les États-Unis via New York. En Belgique, les flamands viennent en Wallonie pour y trouver du travail. D’une manière générale, le prix des aliments et des denrées agricoles montent en flèche. Les classes populaires sont évidemment les plus touchées, car elles disposent d’un moindre revenu et ne bénéficient pas d’augmentations de salaires tandis que les prix continuent de grimper. La crise « moderne » (krach de 1847) Cette autre crise est en grande partie provoquée par la « Rail Mania ». Les chemins de fer pendant les années 1840 attirent des capitaux de plus en plus importants, dont la somme maximale va être atteinte en 1847. Les actions des compagnies de chemins de fer deviennent alors surévaluées à cause du surinvestissement, or certains projets ne sont pas réalistes et malgré les sommes colossales amassées, il manque toujours de l’argent. Tout le monde veut acheter des actions de chemin de fer, ce qui provoque une montée des prix des rails car la demande est bien supérieure à l’offre. Ce manque d’offre finit par faire éclater la bulle spéculative du secteur ferroviaire et entraîne un krach boursier de très grande ampleur en 1847. De nombreux investisseurs, tout comme les sociétés ferroviaires, industrielles et financières qui leur avaient avancé de l’argent se retrouvent ruinés et en faillite, provoquant des licenciements massifs. Beaucoup d’ouvriers, déjà en situation précaire, se retrouvent en plus sans emploi, pile au moment où les prix de l’alimentaire sont au plus haut à cause de l’autre crise simultanée. La situation globale est catastrophique. L’épicentre de la révolution se déplace alors vers Paris. Cette situation finit par y exploser le 24 février 1848, à cause des tensions sociales très importantes. La monarchie mise en place lors de la Restauration est renversée et remplacée par la Deuxième République. 34 Maladie causée par des champignons minuscules, et qui attaque diverses plantes Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne Tout a commencé quand Paris est devenue la capitale de l’imaginaire révolutionnaire en Europe, la capitale de la Révolution. Son influence est telle qu’elle inspire de nombreuses révolutions ailleurs, qui éclatent aux quatre coins du continent, en commençant à Vienne, puis partout dans l’empire autrichien avant de se propager dans les différents États allemands et italiens. Les causes de cette vague révolutionnaires sont nombreuses, donc les revendications sont forcément assez diverses car tout le monde ne fait pas la révolution dans le même but : Les ouvriers = militent simplement pour pouvoir manger à leur faim et mieux gagner leur vie Les libéraux = souhaitent une constitution Les autres = veulent l’indépendance ou l’unification de leur pays Ces révolutionnaires sont victorieux dans un premier temps mais, manquant de cohérence idéologique, d’organisation et d’objectifs clairs, l’ordre conservateur est rétabli par différents acteurs : 1. Les libéraux veulent fuir à tout prit le chaos et la désorganisation sociale. 2. Les gouvernements font des concessions limitées, ce qui divise les révolutionnaires car certains obtiennent ce qu’ils veulent tandis que d’autres non. 3. La répression sanglante des révolutionnaires : l’armée autrichienne demande de l’aide à l’armée russe, tuant plusieurs milliers de manifestants. Suite à ces événements, les gouvernements vont tenir compte de plus en plus de l’avis de la population pour établir leurs politiques. Les révolutionnaires dissimulés ressentent un besoin fort de s’unifier. Karl Marx, étant mêlé à la révolution, réfléchit et tente de refonder le socialisme en lui donnant une certaine cohérence manquante. NOUVEL ESSOR DE L’INDUSTRIALISATION Pendant une vingtaine d’années, l’Europe connaît un essor économique et industriel. Les secteurs de pointe qui avaient émergé pendant la RI restent les moteurs de cet essor et continuent de se développer à toute vitesse35. La condition ouvrière s’améliore légèrement grâce à l’apparition de beaucoup d’emplois, ce qui augmente les salaires. L’État se désintéresse cependant toujours d’eux. Le pays qui connaît le développement le plus accentué de ces industries reste encore le Royaume-Uni. Sa prépondérance économique et géopolitique dans le monde atteint son 35 En 20 ans, la production d’acier, de charbon et du nombre de machines à vapeur a quadruplé. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne sommet entre 1850 et 1873. Cependant, d’autres pays s’industrialisant à toute vitesse (comme la Belgique, la France, l’Allemagne et les États-Unis) sont en train de rattraper le retard technologique qu’elles accusaient et commencent à concurrencer l’empire britannique sur les marchés extérieurs. À partir de là, les capitaux ne doivent donc pas forcément venir des Anglais mais peuvent venir des Belges, français, allemands et américains. L’Allemagne monte fort en puissance durant la seconde moitié du 19e siècle et prend la tête de ce nouvel essor alors qu’au début du siècle, ce pays était encore très rural et divisé. L’unification économique par le rail et le Zollverein en 1834 change la donne. Avant cela, l’Allemagne n’existait pas politiquement et n’était qu’un « nain » économiquement. Dans les années 1850, la partie occidentale du royaume de Prusse (la Ruhr et la Rhénanie) observe un développement industriel très important. Cela est un grand avantage pour le royaume de Prusse car elle possède alors la plus grande importance politique du pays et c’est elle qui initie l’unification politique de l’Allemagne en 1871, année où l’empire allemand est officiellement créé. LIBERALISATION DE L’ECONOMIE Toujours au même moment, le libéralisme économique triomphe ailleurs en Europe. Ses deux piliers sont fortement reconnaissables : 1/ La déréglementation Les États européens optent de plus en plus pour le laisser-faire en supprimant toute une série d’entraves et de contraintes d’ordre légale. La liberté commerciale et professionnelle apparait et les lois qui protèges les anciens modèles de production sont abolies. L’économie est donc beaucoup moins règlementée et repose désormais sur des contrats, en principe librement consentis. La dérèglementation se fait surtout ressentir dans le domaine de la finance ou on observe une évolution importante dans la manière dont les sociétés industrielles gagnent. A partir d’ici, il faut recourir à des modes de capitalisation beaucoup plus modernes si l’on souhaite être concurrentiel puisque l’industrialisation est maintenant très avancée36. Les sociétés familiales existent toujours, mais celles qui sont financées par des actions se multiplient puisque les règles concernant leur création sont assouplies. L’économie se dynamise, la bourse est renforcée et le volume d’échanges est bien plus important. 36 cela fait déjà 100 ans que la machine de Watt a été inventée ! Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne Londres, toujours au centre de l’économie, voit sa bourse prendre la place la plus importantes de toutes. D’autres se développent aussi dans les autres grandes villes comme à Paris, Francfort, Milan ou New York. 2/ Le libre-échange Les États européens abandonnent leurs politiques protectionnistes et vont procéder à ce qu’on a plus tard qualifié de « désarmement tarifaire 37». Le premier traité de libre-échange établi est le traité de Cobden-Chevalier dans les années 1860, permettant ce type de commerce entre la France et le Royaume-Uni. Dans ce traité, la « clause de la nation la plus favorisée 38» apparaît. La Russie est l’un des seuls pays qui n’adopte pas le libre-échange, tout comme les États-Unis. Si ces deux pays n’adoptent pas ce système, c’est parce que leur marché intérieur est très étendu (et ne cesse de s’étendre). Il ne bénéficierait donc pas d’une telle politique. Mais aux États-Unis, les États du Sud sont assez favorables au libre-échange tandis que leurs homologues du Nord souhaitent garder le protectionnisme en place, car les États-Unis pratiquent des tarifs douaniers autour de 40 à 50% du prix de la marchandise et les ports dans lesquels elles sont importées se situent au Nord de l’Amérique. Totalement à l’opposé, le Royaume-Uni adopte des tarifs à 0%. Au final, c’est la politique américaine qui paye puisque leur croissance n’en est pas affectée, contrairement à celle des Anglais. NOUVELLE VAGUE DE MONDIALISATION En 1848, d’importantes mines d’or sont découvertes en Californie, permettant au pays d’augmenter son stock d’or et, par extension, le stock d’or international, ce qui favorise les échanges internationaux. Cet afflux d’or va alors favoriser la mise en place d’un système monétaire international, le Gold Standard (ou « étalon-or »). Ce métal devient l’étalon monétaire unique pour de nombreux pays à partir de 1867, ce qui signifie que la valeur des monnaies de ces pays vont se calculer en or. Les réserves d’or de chaque pays assurent leur couverture de production monétaire, c’est-à-dire qu’une monnaie doit toujours pouvoir être échangée contre de l’or (c’est le même système qu’avait adopté le Royaume-Uni plus tôt). Cela va provoquer une stabilisation des taux de change et une facilitation du commerce mondial, mais malgré cela, la livre sterling garde sa place centrale dans l’économie mondiale. L’utilisation de l’or présente différents avantages : 1. Cela évite la dévaluation de monnaies, les rendant stables 2. La convertibilité des monnaies est facilitée 3. Cela crée un climat propice aux échanges internationaux. 37 une baisse importante des tarifs d’importation 38 Cela signifie que si un des deux partis donne un avantage à un troisième parti, l’autre puissance reçoit automatiquement ce même avantage de la troisième partie Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne Peu de temps avant, le télégraphe électrique est inventé (1838) et révolutionne le monde de la communication. Dans les années 1840, les premières lignes se développent aux États- Unis et au Royaume-Uni ; dix ans plus tard, il est présent un peu partout en Europe. En 1851, la première ligne qui traverse la Manche est inaugurée, et c’est en 1865 qu’une ligne est déposée sur le plancher océanique de l’Atlantique, reliant les États-Unis à l’Europe. En 1870, toutes les villes importantes des pays industrialisés sont équipées du câble télégraphique, puis c’est au tour de l’Asie. Grâce à cette invention, les contraintes de l’espace et du temps sont abolies, le monde devient interconnecté. Les sociétés multinationales se développent aussi grâce au télégraphe car auparavant, devoir gérer des affaires sur plusieurs pays était vraiment compliqué. Le télégraphe a une influence considérable dans différents domaines : 1. Les journaux et autres organes de presse prennent connaissance presque immédiatement d’événements survenus à plusieurs milliers de kilomètres. 2. Les différentes places boursières qui ne cessent de se développer deviennent de plus en plus importantes et commencent à être interconnectées, à s’influencer les unes les autres. 3. Comme dit avant, les multinationales peuvent se développer bien plus facilement. La globalisation est l’intensification des interconnexions du globe. Elle est centrée sur l’occident et capitalise. C’est un phénomène international39. à Grâce à la révolution des transports, des communications et du libre-échange, le commerce international s’intensifie. Les échanges de biens, de personnes, d’informations et de capitaux se multiplient, le monde semble se rétrécir et ne devenir qu’une économie- monde planétaire ; la société fait face à une globalisation de cette économie-monde. LA FIN DU SERVAGE ET DE L’ESCLAVAGE Au début du 19e siècle, l’esclavage et le servage existent encore mais plutôt en périphérie. Beaucoup d’institution ont disparu dans le monde occidental. 2. Esclave = être humain qui est juridiquement assimilé à un objet (acheter, vendre, etc.) 3. Serf = personne attaché juridiquement à une terre. Il ne peut quitter cette terre. Il est lié à son seigneur. 39 Exemple, on associe les Britanniques aux thés. Or, il n’y a que l’eau qui est locale. Le thé à du parcourir des milliers de kilomètres, le sucre aussi. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne Le servage En Europe occidentale, le servage a été majoritairement abolie depuis quelques siècles. En 1807, la Prusse est battue par la France et le servage sera aboli aussi. En 1848, en Autriche, suite au printemps des peuple, ce phénomène apparait aussi. La Russie sera le dernier pays à l’abolir, en 1861. La majorité de la population est servile, et même en étant libre, leurs conditions de vie ne vont pas fondamentalement changer puisqu’ils sont tellement pauvres. Esclavage L’esclavage en Europe est très rare à quelques exceptions près. Par contre, les européens sont des experts dans la traite négrière, le commerce international des esclaves40. Leur travail alimente les marchés européens (sucre, coton, café, etc.). Cependant, la plupart des européens ne sont pas vraiment conscient des conditions de l’esclavage. Ils ne perçoivent pas comment leurs marchandises sont produites. Il n’empêche qu’à la fin du 18e siècle, les mouvements abolitionnistes apparaissent. Ce sont des européens qui sont conscients des conditions atroces de l’esclavage. Pour la première fois dans l’Histoire, des personnes cherchent à l’abolir. Ils sont très actifs, c’est un courant qui agit surtout en Angleterre. Deux axes d’idées se forment parmi les libéraux : 4. Idées philosophique et humanitaire = au nom de la liberté individuelle, il faut supprimer l’esclavage qui est la négation même du concept de liberté 5. Idées économiques = l’esclavage est un mode de production archaïque dans un monde qui s’industrialise. Dans une logique capitaliste et libérale, il faudra émanciper les esclaves pour stimuler le marché du travail La Grande Bretagne est le premier pays à modifier juridiquement les lois vis-à-vis du commerce des esclaves. Celui-ci est interdit en 1807 en Angleterre. Ce pays m’est donc en avant la question de l’abolition de l’esclavage lors du Congrès de Vienne, où les différentes puissances se mettent en accord de lutter ensemble contre la traite négrière. La Royal Navy va veiller à cette interdiction dans les colonies et autres parties du globe, ayant une flotte plutôt développée. Malgré cette surveillance, le commerce des esclaves se fait quand même vers des pays tels que le Brésil. 40 Entre le 16e et le 19e siècles, 10 millions d’africains ont été vendu en Amérique. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne La Grande Bretagne est la première à l’abolir l’esclavage en 1833. La France suit en 1848 (dans le sillage du Printemps du Peuple). Dans la majorité des pays d’Amérique latine, l’abolition se fait quelques années après leur indépendance. L’esclavage s’estompe au 19e mais reste au cœur économique de quelques grands pays : 1. Aux Etats-Unis Il y a des états, surtout ceux du Sud, où il y a énormément d’esclaves. La question de l’abolition est donc un grand débat lors de l’indépendance du pays. Dans le Nord, ils se battent pour l’abolition mais l’économie du Sud reposant sur l’esclavage, ceux-ci y sont fortement opposés. Ce désaccord crée une grande tension entre le Nord et le Sud, qui engendre une guerre civile, la guerre de Sécession, qui dure quatre ans et qui est extrêmement meurtrière41. Finalement les Nordistes gagnent en 1865 et le gouvernement fédéral aboli l’esclavage. 2. Au Brésil L’importation des esclaves est interdite en 1850 (les Anglais ont fait pression). Cette interdiction a des conséquences sur l’économie. Le « stock » d’esclave au Brésil prend de la valeur quand l’importation est interdite puisqu’il faut acheter sur le continent, et l’esclavage deviens alors moins rentable. De plus, les femmes sont de plus en plus nombreuses parmi les esclaves, là où ce sont majoritairement des hommes étaient importés auparavant. Il deviendra alors plus rentable de faire de « l’élevage d’esclave ». Pendant la durée de la gestation, elles perdent en force de travail. Le Brésil continue à créer de nouvelles plantations puisque la demande continue à augmenter en Europe, mais celle-ci utilisent plutôt des colons que des esclaves, sur une base de salariat. Ils remarquent que cette façon de faire est au moins aussi rentable que l’esclavage et donc celui-ci perd son intérêt. Il sera alors aboli en 1884. L’abolition de l’esclavage peut parfois être négatif pour les esclaves. Quand ils sont affranchis, ils sont lâchés dans le monde, ils meurent très souvent de faim le long des routes car ils ne trouvent pas d’emplois. Les plantations ne disparaissent pas pour autant. La main d’œuvre se fera grace à l’engagisme. C’est l’engagement forcé de personne pour une période définie, sans pouvoir résilié. Cette technique sera essentiellement destinée aux indiens et aux chinois, qui n’auront pas d’autres choix que de signer. Même quand l’esclavage est aboli, l’Homme trouve d’autre manière d’exploiter les être humains. L’esclavage disparait dans les zones sous contrôle européens, mais pas de toute les facettes de la planète. Les pays arabo musulmans, par exemple, pratiquent encore l’esclavage pendant le siècle qui suit. 41 En additionnant les morts des soldats américains pendant la Première Guerre Mondiale, la Deuxième guerre mondiale, la guerre du Vietnam et toute autre grande guerre pratiqué par les USA, on n’arrive toujours pas au nombre de soldat américains tués lors de la guerre de Sécession. Isabella Burnett LECGE1121 E. Debruyne LA MARCHE DU PROGRES Le progrès a de multiples visages. Sur le plan technologique, on observe une multiplication des innovations (machine à vapeur, train, télégraphe) constante avec de nouvelles technologies qui apparaissent chaque année et qui améliorent le quotidien de nombreuses personnes. Sur le plan économique, la croissance est quasiment continue, la production et le commerce international augmente et la croissance est devenue la norme. Dans le domaine des sciences, les connaissances ne cessent de s’accumuler, de s’échanger. L’être humain connaît avec rigueur. Sur le plan de l’éducation, la société est de plus en plus disciplinée (pudeur, ponctualité, sobriété…). Sur le point social, on observe l’émancipation d’un nombre croissant de groupes grâce à l’amélioration de la condition ouvrière, à l’affranchissement des esclaves… Désormais, on croit en l’avenir. On pense que la condition humaine est vouée à une amélioration continue, et ce dans tous les domaines. Ce progrès est conçu comme une guerre contre la nature, chaque innovation est vue comme une victoire sur cette entité qui serait l’ennemi de l’Humain42. Mais la foi a ses limites dans le progrès. Les découvertes scientifiques remettent en question les modèles religieux et l’Église se sent alors attaquée, elle qui a toujours possédé le monopole de la vérité. En 1864, le pape Pie IX condamne les idées modernes (libéralisme, socialisme, industrialisme, darwinisme…). Un fossé se creuse alors entre l’Église catholique et la modernité. En parallèle, l’innovation technologique apeurait une partie de la population, ce qui mène à des controverses dans la presse. Les craintes n’ont été surmontées qu’aux moyens de justifications d’ordre économiques et scientifiques donnés par une nouvelle profession, celle « d’expert ». L’innovation comporte des risques mais il faut plutôt penser aux avantages qu’elle apporte. Les mentalités changent petit à petit, et mènent à l’acceptation consciente de la destruction environnementale irrémédiable CONCLUSION : L’INDUSTRIALISATION DE L’EUROPE La croissance économique est devenue la norme en Europe occidentale, qui prend une avance considérable sur le reste du monde. Les marchés se sont globalisés, créant une économie- monde centrée à Londres mais qui touche les quatre coins de la planète. Cette planète est dominée par l’Europe industrielle, capitaliste et bourgeoise, qui représente 20% du PIB mondial en 1800,33% en 1848 et 45% en 1870 (en rouge et vert). 42 John Stuart Mill a dit : « la liberté des individus se mesure à un degré élevé de succès dans leur lutte contre la nature ».

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