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Université de Rennes 1
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This document provides a historical context of the ancient Greek city-states and discusses the role of reason and philosophy in shaping their political systems. It focuses on important topics like the concept of the polis, democracy, and the emergence of philosophical thought.
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Contexte historique et naissance de la cité grecque ( 8 et 4 siècle avant JC) -> invention de la POLIS : la cité comme communauté politique fondé sur la loi = Athènes est emblématique pour avoir placé le citoyen au centre de la politique -> la Démocratie Athénienne...
Contexte historique et naissance de la cité grecque ( 8 et 4 siècle avant JC) -> invention de la POLIS : la cité comme communauté politique fondé sur la loi = Athènes est emblématique pour avoir placé le citoyen au centre de la politique -> la Démocratie Athénienne : Réformes de SOLON et CLISTHÉNE = Politique repose sur la participation des citoyens égaux devant la loi ( ISONOMIE ) dans des institutions comme l’ECCLESIA ( assemblée ) et l’HÉLIÉE ( Tribunal populaire ) =+-> Séparation OIKOS / POLIS = OIKOS : A aires privées , basés sur les inégalités ( genre , statut , esclavage ) = POLIS : A aires publiques , repose sur le principe de légalité politique devant la loi Avènement de la Philosophie et de la Raison -> Rôle du LOGOS : La RAISON (logos ) se libère des mythes et croyances, pour établir lois stables et rationnelles garantissant la stabilité de la cité = raison s’émancipe du monde sacré / traditionnel / préjugés / religion = raison philosophique est une activité critique : on soumet à l’examen de la raison = elle trace la voie vers la connaissance / science / savoir + dé nit les règles de vie sociale = elle justi e la loi par la raison : garantir la stabilité de la cité -> interaction entre philosophe et politique : = > philosophie explore les meilleures formes de gouvernement , la justice et les critères d’égalité / inégalité = > l’objectif est de garantir le bien vivre , cad une vie guidé par la vertu et la moralité Démocratie Athénienne Rhétorique : -> La politique repose sur débats contradictoires , ou l’argumentation raisonné joue un rôle central ( inspiré de la déesse de la persuasion : PEITHO ) -> Les sophistes, maitres de la rhétorique , in uencent fortement le processus démocratique = art rhétorique essentiel au sein de la démocratie athénienne Dimension morale et collective de la politique Grecque -> la politique est intrinsèquement liée aux valeurs ( Bien , juste , Vérité ) qu’il faut intégrer pour être vertueux -> contrairement à la pensée moderne , ou le bonheur est une a aire privée , les Grecs considèrent que le gouvernement doit guider les citoyens vers le bonheur Héritages des Grecs dans la pensée moderne -> Modèle de démocratie directe : => la démocratie athénienne reste un modele pour ré échir sur la légitimité de la démocratie représentative actuelle -> critique de la modernité ( Benjamin Constant ) = opposition entre liberté des anciens ( centrés sur la politique collectif ) et celle des modernes ( axées sur les jouissances privées et l’indivisibilité ) = question centrale : comment la politique peut il encore jouer un rôle dans des sociétés modernes ou le bonheur est perçu comme individuel ? Questions fondamentales soulevées par les Grecs : - Comment dé nir une bonne constitution ? ` - Quelles sont les conditions d’une société juste et du bonheur collectif ? - Quelle place pour l’éducation dans la construction morale et politique des citoyens ? CHAP 1 : PLATON : POUVOIR ET VÉRITÉ PLATON : -427 À -347 AV JC ( 80 ANS ) Hannah Arendt : Platon est le « père de la philosophie politique » Théorie des formes ou Idées - Métaphysique fi ff ff fi fl fl fi ff -> Monde sensibles trompeur / instable : connaissance repose sur idées immuables : BEAU / JUSTE / VRAI = philosophie transcende le sensible ( Métaphysique ) pour atteindre la vérité -> Dualisme = séparation entre l’AME ( RAISON , MONDES des IDÉES ) et le corps ( SENS , MONDE SENSIBLE ) -> Méthode : Débat et examen critique pour dépasser croyances , superpositions et discours d’autorité -> Finalité : ré échir au-delà de la nature pour construire un discours universel et vrai SOCRATE : INSPIRATEUR DE PLATON = pensée marque une rupture avec les préSocratiques , focaliser sur mystères de l’univers => « il faut envoyer promener le corps le plus possible pour que l’âme raisonne le plus parfaitement » Objectif politique de Platon : recherche de la Vérité absolue et non relative , grâce à la Raison = découvrir une cité parfaite ou règnent justice et Bonheur PARAGRAPHE 1 : LE PROCES DE L’ATHÈNES DÉMOCRATIQUE A. DESORDRE POLITIQUE ET CRISES MORALES Contexte Gouvernement athénien tyrannique avec ses alliés => THUCYDIDE dénoncent brutalité d’Athènes pour régler la Question politique = une loi de la nature fait que toujours => si on est plus fort on commande A aiblie après la guerre du Peloponnèse ( 431 - 404 av JC ) = crise morale et politique , à l'intérieur et à l'extérieur = équilibre des pouvoirs et entre classe sociale vole en éclat Défaite face à Sparte => chute de la démocratie => tyrannie des TRENTE Renversée 1. LA MORT DE SOCRATE – 399 : ACCUSATIONS CONTRE SOCRATE : - corruptions des jeunes - Rejet des dieux traditionnels d’Athènes - Interdiction de nouvelles croyances JUGEMENT - Condamné par l’Héliée ( Jury tiré au sort ) - Provoque juges en demandant des honneurs comptables a ceux des champion olympiques - Refuse l’exil et accepte sa peine : boire la ciguë POSITION DE PLATON - La mort de Socrate symbolise l’obscurantisme de la démocratie athénienne - Athènes refuse la critique et rejette la philosophie , vue comme une menace pour les lois - Socrate incarne la supériorité de la justice et de la veillé sur les lois humaines 2. CRITIQUES DE LA DEMOCRATIE ATHENIENNE : Faiblesses institutionnelles = ISÉGORIE ( liberté de parole ) et ISONOMIE ( ( égalité devant la loi ) - insu santes = tirages au sort , rotation rapide des charges ( mandats court durée ) perçues comme ine caces Platon «faiblesse Démocratie athéniennes est de con er le pouvoir a une foule citoyens interchangeables » CRITIQUE FONDAMENTALE : -> Démocratie vicié : pouvoir con é a des ignorants ou démagogues = Socrate : réfute la compétence politique universelle / il existe un art du gouvernement ff fl fi fi ffi ffi -> Égalité arithmétique : chacun à le même poids en démocratie -> Égalité géométrique = portée par Platon : basée sur le mérite et les inégalités naturelles => Conséquences : Démo nourrit l’anarchie + relativisme valeurs + perversion citoyen par le désir B. LA RESPONSABILITE DES SOPHISTES 1. ART RHETORIQUE ET ROLE DES SOPHISTES : SOPHISTES Enseignants rhétoriques / politique + savoir pratique et utile / maitres de persuasion CRITIQUE DE PLATON -> oppose = Sophistes : imposteur qui imite le savant , motivé par pro t , promeut le « dire bien » = Philosophes : amoureux sagesse et vérité , désintéressé , promet le « dire vrai « -> Sophistes imposteurs : attent les passions et enseignent à défendre des thèses immorales = change de discours au grès du contexte => EXEMPLE : - Protagoras : « rendre le plus faible des deux arguments le plus fort » - Gorgias : « ma profession est le savoir » - Thrasyumique : « La justice sert les plus forts , société crée lois avantageuses » Platon : Sophistes sont « négociants en science » corrompent la jeunesse et détruisent morale 2. OPPOSITION CLE : NATURE (PHYSIS) VS NOMOS (LOI HUMAINE) : PHYSIS : C’EST LA NATURE - LE PROCESSUS DYNAMIQUE DE CROISSANCE - CE QUI EST CONFORME AUX LOIS NATURELLE = l’essence profonde d’une chose , la substance par delà les variations = intangible : pas accessible NOMOS : LES LOIS , LES COUTUMES ET USAGES DANS UNE SOCIÉTÉ = D’OEUVRE HUMAINE = accord au sein des sociétés / communauté qui va reposer sur l’intérêt public Pour les sophistes , la justice et la religion sont des créations humaines , des artefacts instables 3. CONTRIBUTIONS ET CONTRADICTIONS DES SOPHISTES : -> Relativismes = Tout ce qui est communément admis doit être remis en question -> Humanismes : l’Homme fonde la société ; la vérité est relative à l’intérêt humain => Paradoxe : malgré les critiques , sophistes introduisent des bases pour ré exion politique et éducative S2 : L’IDÉAL DE LA KALLIPOLIS DANS LA RÉPUBLIQUE CONTEXTE : Platon hostile à la démocratie Athénienne : viciée + guidée par imposteurs + sans justice Solution radicale : con er le pouvoir philosophes, seuls capables gouverner selon vérité et justice = philosophe roi A. LA CITE PARFAITE : LA KALLIPOLIS La république - Platon : justice au cour de l’ouvrage -> justice ne doit nuire à personne Socrate / Platon : analogie entre cité et âme -> tripartition = justice pour eux 1. GENESE DE LA CITE : ORIGINE -> l Homme - animal social : il a besoin d’autrui pour satisfaire besoins fondamentaux fi fl fi fl = vivre en société permet l’apport matériel dont l’humain a besoin -> cité nait pour répondre a ces besoins : divisons travail , spécialisation , PT = aboutissement à une cité saine , prospère , paci que et e cace LIMITES Cité saine = utopie : nature humaine nit par introduire désirs / jalousies / con its / violence 2. LA SOPHOCRATIE ET LE PHILOSOPHE-ROI : -> SOPHOCRATIE : UNIONS DE LA PHILOSOPHIE ET DU POUVOIR POLITIQUE -> POURQUOI CONFIER LE POUVOIR AUX PHILOSOPHES ? - caractéristiques idéales : mémoire , aptitude à apprendre , graduer de vue , amour vérité / justice - philosophes contemplent la vérité : peuvent déterminer ce qui est juste et bon pour la cité ALLÉGORIE CAVERNE ( LIVRE VII) : MÉTAPHORE DE LA CONDITION HUMAINE - Homme sont comme prisonniers dans caverne , percevant ombres qu’ils prennent pour réalité - Sortie de la caverne symbolise l’ascension vers le savoir et la vérité - Philosophe ayant accédé à la vérité , redescend pour guider les autres , malgré le réplique d’être rejeté, voire tué ( allusion à Socrate ) PLATON -> justice : consiste à vivre et mourir en pratiquant le bien -> gouvernement est établi par ceux qui ne veulent pas gouverner : gouvernant désintéressé = le bon politique est celui qui ne veut pas gouverner , mais qu’on contraint à le faire SOCRATE : SE POSE EN SEUL MAITRE DE L’ART POLITIQUE DU « DIRE VRAI » OBJECTIF : faire de nous des citoyens aussi parfaits que possible = Athènes a besoin de vertu = grandeur de la cité au détriment de la justice ( PERICLES ) GORGIAS : « LA POLITIQUE EST L’ART QUI S’OCCUPE DE L’ÂME » 3. UNE CITE UNE ET JUSTE : STRUCTURE TRIPARTITE ( ANALOGIE AVEC L’ÂME ) -> Nous ( rationnel ) exemple Philosophie , gouverne avec sagesse -> Thumos ( agressif ) : exemple Guerrier , agit avec courage -> Epithumia ( désirant ) exemple Producteur , satisfait les besoins matériels avec tempérance Ame tiraillé entres ces trois parties : seul le philosophe est capable de détacher Thumos et Epithumia = donc il doit gouverner RÈGLE FONDAMENTALE : pas de mobilité sociale , chaque classe reste à sa place ( Socrate ) = « Chacune doit faire son o ce sans empiéter sur celui des autres » JUSTICE Donner à chacun ce qu’il lui convient = L’harmonie réside dans l’équilibre entre les classes et dans leur unité « Il n y a cité que si elle est une » => unité est majeure pour la symbiose / sinon guerre B. UN IDEAL IRRÉALISABLE ? 1. UNE SOCIETE CLOSE : -> KARL POPPER ( LA SOCIÉTÉ OUVERTE ET SES ENNEMIS , 1945 ) Critique Kallipolis comme modele totalitaire - Concentration pouvoir entre mains d’une élite - Abolition propriété privée pour philosophes et guerriers ffi fi fi ffi fl - Communauté femmes et eugénismes ( mariages sélectionnés ,infanticide enfants di ormes ) - Suppression intimité et des familles ( nurseries collectives ) CONTRADICTIONS INTERNES : -> Platon prône vérité , mais cité idéale repose sur « mensonges nécessaires » ( manipul, tiraq truq ) 2. UNE CITE CONTRE-NATURE : contre la nature humaine DIFFICULTÉ PRATIQUES : -> Citoyens : éduqués dans autre régime résisteraient à un tel modèle -> Philosophes peu enclins à gouverner : rejetés par la cité athénienne -> Mesure concrète proposée : expulser tous citoyens de plus de 10 ans et construire cité avec jeune , sous la direction des philosophes LIMITES INTRINSÈQUES -> cité idéale = modele théorique : irréalisable dans un monde rempli d’injustice et maux humains « Le mal fatalement , fait sa ronde parmi la nature mortelle » ( Le THÉÉTÉTE) SYNTHÈSE IDÉES DE PLATON LA KALLIPOLIS : PREMIÈRE UTOPIE DE L’HISTOIRE -> Un idéal de justice , d’unité et d’harmonisation sociale fondé sur une organisation hiérarchique rigide -> La vérité et la justice sont les piliers de cette cité , mais leur mise en ouvre implique des sacri ces contraires à la nature humaine et aux valeurs démocratiques S3 : L’ÉVOLUTION « RÉALISTE » DU POLITIQUE AUX LOIS A. LA LETTRE VII : LA PHILOSOPHIE A L’EPREUVE DE LA REALITE POLITIQUE 1. LES ECHECS EN SICILE : UNE DESILLUSION POLITIQUE CONTEXTE : Platon voyage en Sicile pour convaincre DENYS d’appliquer ses thèses philosophiques au gouvernement DÉTAILS DES VOYAGES - 388 av JC : Platon expose ses idées au tyran Denys , qui les rejette violemment et faits vendre Platon comme esclave => Libéré Platon fonde l’ACADEMIE - 367 av JC : Platon revient pour éduquer DENYSII le jeune ls de DENYS , mais ce dernier rejette ses enseignement et exile Platon - 361 av JC : Platon retourne à Syracuse sous contrainte , mais se heurte à nouveau à l’échec et est emprisonné avant de fuir dé nitivement LEÇON TIRÉE Platon comprend que changer un homme ( le tyran ) ne su t pas à transformer une cité => Ses échecs marquent l’opposition entre philosophie et politique 2. LE DESENCHANTEMENT DE PLATON ERREUR DE PLATON Croire qu’un tyran éclairé su rait à instaurer la justice PRISE DE CONSCIENCE -> politique repose pas que sur un individu , mais sur équilibre complexe d’idées et relations -> importance nouvelle de la loi , jusque-la marginalisé dans son idéal de cité parfaite PHILOSOPHIE ET POLITIQUE Ces deux sphères ne peuvent être parfaitement fusionnées =Platon renvoie son projet au « hasard à la divine chance » REFUS DE LA VIOLENCE Platon jette l’idée d’utiliser la force pour imposer ses idées Ex : refus de soutenir le coup d’État de Dion en Sicile B. LE POLITIQUE : L’ACCEPTATION D’UN REGIME MIXTE fi fi ffi ffi fi ff 1. LE TISSERAND ROYAL : UN NOUVEAU MODELE DE DIRIGEANT Métamorphose du tisserand : -> roi idéal est comparé à tisserand qui unit éléments disparates pour crée un tissu social Rôle du philosophe : -> conseiller et éducateur du roi , non plus dirigeant direct Gouvernance réaliste : - Roi doit s’adapter aux spéci cités de chaque individu - Lois devient un instrument nécessaire pour pallier l’imperfection humaine 2. REHABILITATION DE LA LOI CHANGEMENTS DE PERSPECTIVE -> Platon accepte que les lois , biens qu’imparfaites soient indispensables pour structurer la société LIMITES DE LA LOI : « N’EST PAS FONDEMENT DE MA MÉRITÉ MAIS RESTE UTILE » -> Les Lois sont générales et abstraites : alors que la réalité est singulière et changeante -> Juges : doivent interpréter et adapter les lois aux cas particuliers = la loi est « présomptueuse » : ne connait pas la réalité TYPOLOGIE DES RÉGIMES -> Régimes sans loi : Tyrannie ( pire ) , oligarchie , démocratie anarchique -> Régimes avec lois : Monarchie , aristocratie , démocratie encadrée par des lois CRITIQUE MESURÉE DÉMOCRATIE -> c’est toujours un « mauvais régime » mais le moins mauvais C. LES LOIS : UNE CITE DE SECOND RANG 1. UNE CITE PRAGMATIQUE ET IMPARFAITE CONTEXTE -> Dernier ouvrage de Platon , écrit autour 347 AV JC , après 20 ans de ré exion depuis la République CHANGEMENT DE TON -> Platon s’adresse désormais aux Hommes et non aux Philosophes , admettant que son idéal de cité est irréalisable RÉALITÉ HUMAINE -> nature humaine est égoïste , cherchant le plaisir et fuyant la douleur = cité idéale doit s’adapter à ces contraintes 2. LA LOI COMME MOINDRE MAL RÔLE DE LA LOI -> Garantir la stabilité dans une cité , cherchant ou la philosophie ne peut gouverner ORIGINE DES LOIS -> Elles émergent de la nécessité pour éviter l’anarchie et les con its HIÉRARCHIE POLITIQUE -> La loi est au-dessus des gouvernants -> Préambules éducatifs pour expliquer les lois aux citoyens 3. CONSTITUTION MÉDIANE : ENTRE MONARCHIE ET DÉMOCRATIE MÉLANGE Monarchie ( autorité ) et démocratie (liberté) INSTITUTIONS ENVISAGÉS -> Gardien des lois : 37 membres élus -> Conseil : 360 membres tirés au sort selon un classement censitaire -> Assemblée : 5040 citoyens propriétaires ASSOCIATION ENTRE L’EGALITÉ GÉOMÉTRIQUE ET L’EGALITÉ ARITHMÉTIQUE É.G : Calculé selon la valeur du citoyen ( rang social , ressources , éducation ) É.A : chaque citoyen vaut un autre =Platon « donnez à chacun son dû » Synthèse - ÉVOLUTION PLATON : -> La république visite un idéal utopique centré sur la justice et le Philosophe roi -> Les lois adoptent une approche réaliste : reconnaissant imperfection humaine + nécessité cadre légal fi fl fl - CRITIQUE MODERNE : -> La cité de « Les lois est accusé de totalitaire ( contrôle social , absence de pluralisme ) -> Platon privilégie la stabilité et la vérité sur les libertés individuelles - APPORT PHILOSOPHIQUE : -> Platon souligne l’importance du lien entre morale et politique ( HÉTÉRONOMIE ) -> Son héritage inspire ré exion sur compromis entre idéalisme et pragmatisme en politique CONCLUSION : La pensée politique de Platon = une conception ancienne où morale et politique sont indissociables. => Pour lui, la politique ne peut se légitimer par elle-même (hétéronomie) : sa nalité se trouve à l'extérieur, dans la recherche de la vérité, du bien commun et de la justice. Platon n'envisage pas la toute-puissance de l'État mais la réalisation d’une cité orientée vers la vertu et le bonheur collectif. => Cependant, les moyens qu’il propose pour atteindre ces ns – tels que la puri cation sociale – suscitent des réserves. Notamment Aristote, critique le caractère rigide et potentiellement injuste de la cité platonicienne. => Si Platon rejette la démocratie, ce n’est pas par volonté de domination mais parce qu’il considère que - le peuple, par manque de sagesse et de raison, ne peut gouverner correctement. - Il privilégie une politique fondée sur l'éducation et la transformation morale => visant à améliorer les citoyens sans recours à la violence. Pour Platon, la démocratie, incarne une instabilité structurelle et une incertitude politique : un « manteau bariolé » où aucune autorité stable ne peut émerger. -> Il critique l’individualisme démocratique, source de division du lien social, -> Cherche un régime idéal capable de mettre n à la corruption politique en réformant la nature humaine Les Grecs, à l’image de Platon, pensent un temps cyclique où le politique doit tendre vers une harmonie immuable, loin des aspirations au changement continu propres aux Modernes. CHAPITRE 2 : ARISTOTE - ÉTHIQUE ET POLITIQUE Origine : de 384 à 322 , meteque et non citoyen , éleve de Platon à l’académie =ne succède pas à Platon , part en voyage avant de venir à Athènes Di usion : Héritage transmis par pensée chrétienne ( ST THOMAS D’AQUIN ) et arabe ( AVEROES ) = redécouverte au XII è siècle Spéci cité : conception réaliste , critique des idéaux utopique de Platon -> s’attache aux réalistes terrestres , aux régimes politiques existants et leurs réformes possibles -> met en avant l’importance de l’imparfait et de l’inachevé comme cadre de l’amélioration KOINONIA POLITIKA :communauté politique qui fédère toutes autres associations = s’intéresse à l’intérêt général LOI : décide de tout , fonction suprême Justice : donner à chacune ce qui lui revient Unité : repose sur un ensemble de di érences qui doivent s’équilibrer PHILIA : l’amitié qu’il faut chercher Homme : animal politique par nature , fait pour vivre en société =Platon : « Homme est un animal social , qui se regroupe pour survivre » Finalité politique : science suprême visant l’action ( PRAXIS ) pas seulement la connaissance ( GNOSIS ) S1 : LA NATURALITE ET LA PRIMAUTE DE LA POLIS ff fi fl ff fi fi fi fi A. LE ZOON POLITIKON : L’HOMME, ANIMAL POLITIQUE PAR NATURE LA CITE COMME SEULE ET AUTHENTIQUE COMMUNAUTE POLITIQUE LA CITÉ EST NATURELLE : -> issue d’un processus de création de plusieurs formes de communautés = couple -> famille -> village -> Cité -> seule la cité est politique : vise à accomplir le bonheur collectif -> Métaphores du corps : les parties (Familles , villages) n’ont de sens qu’au sein du tout ( la cité) 2. LA CITE DU LOGOS : L’HOMME POLITIQUE : -> il est rationnel et possède le LOGOS ( raison et discours) = di érence avec les animaux : l’homme discerne le bien / le mal , le juste / injuste = pour la justice : logos permet de déterminer le vrai du faux = ARISTOTE : « il n’y a pas d’universalité de la politique uniforme TOUS LES HOMMES NE VIVENT PAS DANS UNE CITÉ => ceux qui vivent en dehors ( tribus , barbares ) sont considérés comme ‘inachevés » INFLUENCE DU CLIMAT -> EST = Chaud : Peuple intelligent mais paresseux -> Ouest = Droid : peuple sauvage , courageux , bête -> Grèce : climat tempéré , favorisant équilibre et développement politique KALLIPOLIS - Platon : construction magni que mais les citoyens sont malheureux B. LA FINALITE MORALE DU POLITIQUE : LE BIEN VIVRE (EU ZEN) 1. VERTU, JUSTE MESURE ET PRUDENCE Finalité de la cité : non pas seulement « vivre » mais « bien vivre » LA VERTU ( ARETE ) -> Aristote - vertu : « habitudes enracinées à perfectionner pour accomplir les fonctions » = elle n’est pas innée : s’acquiert par pratique et apprentissage -> consiste à l’idée de juste mesure / juste milieu entre deux excès = exemple : courage entre témérité et lâcheté -> Indispensables pour atteindre le bonheur PRUDENCE - PHRONESIS : -> vertu guidant la raison dans l’action , trouvant réponses adaptées OBSTACLES : -> les désirs humains , illimités et insatiables , empêchant souvent d’atteindre la vertu 2. LA QUETE DU BONHEUR (EUDAIMONIA) ET DU BIEN COMMUN BONHEUR -> Relève de la politique , car aucune vertu morale ne peut s’accomplir hors de cité CONCEPTION COLLECTIVE -> La vie individuelle et la vie civile sont intrinsèquement liées HIÉRARCHIE VERTUS -> La + élevée est la contemplation , mais doit s’accompagner d’action vertueuses = aucune action bonne sans valeur nu prudence ÉDUCATION ET LOIS -> Il faut de bonnes lois pour former des citoyens vertueux =il faut des législateurs / magistrats vertueux CITÉ -> Communauté politique lorsqu’elle devient communauté morale = il faut morale vertueuse DIFFÉRENCES AVEC PLATON CRITIQUE DE L’UNITÉ PLATONICIENNE - Rejette l’uniformité rigide de la KALLIPOLIS ff fi - Défend la diversité harmonieuse ( SUMPHONIA ) ou chaque partie joue un rôle spéci que - In uence sur le principe de subsidiarité ( « uni dans la diversité ») IMPORTANCE DE L’AMITIÉ ( PHILIA ) - Lien unissant les citoyens , plus importants que la justice - Contraste avec le « communisme » platonicien , qui dilue les relations humaines APPROCHE RÉALISTE - Recherche constitution excellente , adapté circonstances ( mélange de normatif et de relatif ) - S’oppose au modèle utopique absolu de Platon SYNTHÈSE ET PORTÉE MODERNE VISON POLITIQUE : - Aristote ne se limite pas à un modele idéal : considéré contraintes réelles des désirs humains - La cité est un projet collectif , visant le bien commun par l’éducation HÉRITAGE - L’importance du bonheur collectif et des institutions dans la pensée politique - Re ète conception grecque de communauté morale où l’individu est indissociable de la cité CRITIQUES MODERNES - idée de lois truismes , contrôle social strict - Perception des peuples non grecs comme «Inachevés » S2- LA POLITEIA COMME MEILLEURE FORME DE GOUVERNEMENT LA POLITEIA : -> idée d’introduire les responsables politiques sur les moyens d’atteindre la justice CITOYENNETÉ : -> c’est être actif dans les décisions collectives + processus législatifs et judiciaires TYPOLOGIE DES RÉGIMES POLITIQUES -> basée sur deux critères : 1. Nombre de ceux qui gouvernent : un, plusieurs , tous 2. Orientation vers l’avantage commun ou des interêts particuliers -> Double Pathologie : Tyrannie, Anarchie A. UN REGIME POLITIQUE MIXTE 1. CLASSIFICATION DES CONSTITUTIONS + PATHOLOGIES DU POLITIQUE + AVANTAGE COMMUN CONSTRUCTION DES DROITS ( JUSTES ) -> Gouvernements visant l’avantage commun CYCLE DES RÉGIMES -> Inspirés des cycles biologiques , où régime évolue vers sa forme pathologique PATHOLOGIES POLITIQUES -> Démocratie : Risque d’Égalitarisme excessif , conduisant à l’anarchie -> Oligarchie : Favorise la révolte des plus pauvres => Changement politiques : doivent être progressifs pour éviter des instabilités majeurs/violence = idée de juste mesure , de prudence , de sagesse et de savoir pratique 2. LA COMBINAISON DE DEMOCRATIE ET OLIGARCHIE : THÉORIE DU JUSTE MILIEU -> Monarchie vertueuse idéale : irréaliste -> Régime mixte = alternative pragmatique : opposition excès va amener à équilibre , ils vont se neutraliser AVANTAGES DE LA DÉMOCRATIE - Stabilité : Di culté à corrompre la multitude fl fl ffi fi - Équilibre social : repose sur la rotation des charges et l’alternance - Modération : moins aventureuse et plus stable RISQUE DÉMOCRATIE Déviance vers la tyrannie de la majorité 3. IMPORTANCE DES CLASSES MOYENNES RÔLE STABILISATEUR -> classe intermédiaire , entre riches et pauvres , favorise la cohésion sociale -> Incarne la raison en politique ( juste milieu ) -> Neutralise les con its extrêmes qui détruisent les régimes PROFIL -> commerçants , artisans , cultivateurs , propriétaires modestes -> Éduqués à la mesure et à la raison , moteurs de l’équilibre B. UNE CONCEPTION ELITAIRE DE LA SOCIETE 1. JUSTICE ET EQUITE ARISTOCRATIE VERTUEUSE POUR L’IG : MOINS PIRE DES RÉGIMES Régime où les meilleurs gouvernent : di cile à obtenir Démocratie est contre nature : prend pas en compte inégalités naturelles DEUX TYPES D’ÉGALITÉ -> Arithmétique : une voix par citoyen - conduit à la justice commutative -> Géométrique / proportionnelle : Répartition selon les métiers , de sa nature , de sa vertu Aristote : « il n’est pas juste de donner la même quantité de nourriture à un enfant et à un adulte => il préfère l’égalité géométrique RÔLE DU JUGE -> LOI : exible , adaptée aux circonstances -> Juge intervient comme correctif de la loi , pour l’adapter et l’appliquer : une justice véritable 2. ESCLAVAGE ET INEGALITES NATURELLES ESCLAVAGES COMME RÉALITÉ ADMISE : -> esclaves « par nature »: instruments qui produit des biens , richesses et réponds à des besoins = bien précieux : justi cations par les besoins économiques et domestiques RÔLE ÉCONOMIQUE -> Libère les citoyens pour qu’ils se consacrent à la politique CONTRADICTIONS -> Esclavage repose sur inégalités naturelles mais est intégré comme moyen pratique dans société antiques 3. ÉCONOMIE ET DEPOLITISATION RÔLE ÉCONOMIE -Au services du politique car elle menace la cité = la satisfaction des intérêts privés , la partie désirante CRITIQUE DE L’ÉCONOMIE : IL FAUT GARDER LA JUSTE MESURE -> Risque de dérives dues à la spéculation monétaire ( Chrémastique ) -> Inégalités excessives déstabilisent les régimes et favorisent l’oligarchie RÉGIME MIXTE Démocratie : pour encadrer les pauvres Oligarchie pour limiter l’excès des riches SYNTHÈSE / PRINCIPES UNIVERSELS DE LA PESNSÉE D’ARISTOTE - PRIMAUTÉ DE LA LOI : -> Régime doivent être fondés sur des lois stables et respectées : elle doit gouverner et on doit y obéir fl fl fi ffi -> Anticipe le légicentrisme des Lumières - JUSTE MILIEU -> Éviter le excès des régimes extrêmes ( tyrannie , anarchie ) = équilibre des pouvoirs - Vertu Politique et morale -> Gouverner , c’est viser l’interêt général avant tout + science PO doit être enseigné aux dirigeants - Rôle de l’éducation -> Clé pour maintenir la stabilité des régimes -> Relève d’un enjeu public , centré sur le bien commun VOCATION DE LA POLITIQUE ARISTOTÉLICIENNE -> Pragmatique : trouver des solutions applicables aux réalités sociales -> Pédagogique : Éduquer citoyens et dirigeants à la vertu -> Héritage : in uence durable sur la pensée politique occidentale Base républicains / Démocratiques , malgré tensions avec valeurs modernes ( esclavages , inégalités naturelles ) CHAPITRE 1 : LE RÉPUBLICANISME CICÉRONIEN HÉRITAGE GREC -> Pensée Romaine : in uencée par philosophie grecque : point de rencontre entre deux cultures -> Philosophes romains marquants : CICÉRON / VARRON / LUCRÈS / MARC - AURÈLE CICÉRON -106 À 43 AV JC - Philosophe , homme d’ État , transmetteur de la philosophie grecque en latin - Oeuvres majeures : DE LA RÉPUBLIQUE ET DES LOIS : in uencée par le dialogue grec - Objectif : comprendre causes du déclin RÉPUBLIQUE ( 509 av JC ) et proposer rénovation durable - Idées : catastrophe triomphe des ambitions personnelles + défense liberté + a aiblissement vertu = appelle à réorganiser l’État ( rénovation revient souvent dans ses écrits ) S1 : VITA ACTIVA, VERTU CIVIQUE ET RESPONSABILITÉ DE L’HOMME D’ÉTAT A. UN PENSEUR ENGAGE DANS UNE REPUBLIQUE EN CRISE 1. LE BRILLANT CURSUS HONORUM D’UN HOMO NOVUS PARCOURS POLITIQUE - Origine modeste : appartient à l’ordre équestre ( entre PLÈBE ET NOBLESSE ) - Carrière exceptionnelle : Sénateur, Édile, préteur, consul ( 63 av JC ) RÔLE DE CONSUL - Déjoue le cour d’État de CATILINA ( 63 AV JC ) - Discours célèbres : Les Catilinaires - Acte controversé : Exécution de conjurés sans procès ( contre l’avis de César ) déclenchant critiques et exil en 58 av JC INSISTE SUR LES QUALITÉS -> connaissances approfondie antiquité , étude des lois et du droit civique 2. LA TENTATIVE AVORTEE DE SAUVER LA REPUBLIQUE CONFLIT ENTRE CÉSAR ET POMPÉE ( 49 - 45 AV JC ) - Cicéron rejoint Pompée , mais César l’emporte - Après la victoire de César , Cicéron est gracié ASSASINAT DE CÉSAR ( 44 AV JC ) - Cicéron célèbre l’évènement mais ne participe pas au complot - Opposé à Marc Antoine , Cicéron rédige les PHILIPPIQUES : entraîne sa condamnation FIN TRAGIQUE : ECHEC DE CICÉRON DE SAUVER LA RÉPUBLIQUE ROMAINE - Exécuté en 43 AV JC sur ordre de Marc Antoine fl fl fl ff - Sa tête et sens mains sont exposées au forum comme représailles => DÉMANTÈLEMENT DE LA RÉPUBLIQUE A ÉTÉ FAUT PAR L’IMMORTALITÉ LA PRÉVALENCE DES BIENS PUBLICS B. VERTU POLITIQUE ET AMOUR DE LA PATRIE LA NATURALITE DU POLITIQUE HÉRITAGE D’ARISTOTE - L’Homme : animal politique porté vers la collectivité - Société : est naturelle , fondée sur le droit et les intérêts communs - Vertu : importance essentielle VISION DU PEUPLE -> Communauté d’interêt unie par loi commune et objectifs partagés POLITIQUE -> exercice du pouvoir en vue du bien commun ou interêt général => une nécessité inscrite dans la nature humaine => engagement politique : naturel , noble , désintéressé CICÉRON => « La réalité de la République est depuis longtemps perdue » 2. L’ESPRIT CIVIQUE COMME DEVOIR MORAL SUPREME ENGAGEMENT DÉSINTÉRESSÉ -> Politique : devoir moral , noble mais exigeant CICÉRON = critique les épicuriens pour leur quête de plaisir au détriment de l’engagement public MODÈLE DE VERTU -> Caton : symbole de dévouement républicain , opposé aux plaisirs personnels Rome a su tirer leçons de son histoire à un génie collectif forgé au l des générations 3. L’ELOGE DU PATRIOTISME REPUBLICAIN DÉFENSE DE LA PATRIE -> Vertu civique liée à la PIETAS : amour inconditionnel pour la République = Patrie prime sur tout lien privé DÉCADENCE MORALE -> Chute République attribué à l’outil des traditions ( MOS ) et à l’immortalité des citoyens « Ce n’est pas par malheur , mais par immoralité que nous ,’avons plus que le nom de la République CONCLUSION : LA PENSÉE REPUBLICAINE DE CICERON VALEURS CLÉS - La vertu civique , l’amour de la patrie , et le respect des traditions - Importance de réformer la République tout en préservant ses fondements historiques HÉRITAGE - Cicéron symbolise une tentative de concilier philosophie grecque et pragmatisme romain - Malgré échec politique , sa pensée inspire ré exions sur républicanismes et la vertu civique S2 UNE RÉPUBLIQUE ARISTOCRATIQUE FONDÉE SUR LA LOI A. LA LOI NATURELLE AU FONDEMENT DE LA JUSTICE 1. LA PUISSANCE DU DROIT : UN DROIT MORALISE ET RATIONALISE RÉNOVATION DU DROIT ROMAIN OBJECTIF -> instruire les législateurs pour structurer un droit rationnel et moral fl fi DEUX CARACTÉRISTIQUES DU DROIT CHEZ CICÉRON -> Moralisé : Basé sur principes philosophiques et justice transcendante ( droit naturel ) -> Rationnalisé : Codi é , systématisé , conçu comme une science claire et accessible CONCEPTION DU DROIT Le droit dépasse les cas concrets et vise des normes générales universelles => associé à disciplines comme la musique ou géométrie , il devint un « art d’édi er le droit civil » JUSTICE ET LIBERTAS -> Le droit doit servir ces deux piliers => liberté : englobe libertés individuelles + civiques EXIGENCE MORALE DU JURISTE -> défendre la vérité et le juste , sans manipulations ni arti ces 2. LA SUPERIORITE DE LA SUMMA LEX : UNE LOI UNIVERSELLE, ETERNELLE ET IMMUABLE EQUITÉ -> Expression de la loi naturelle DROIT -> Indissociable des principes de justice et de liberté , doit respecter le droit naturel NATURE DE LA LOI NATURELLE -> Dé nition : « droite raison tirée de volonté divine » ordonnant le bien / interdisant le mal = antérieure à toute loi écrite , universelle , applicable à toutes les nations et a tous les temps = Raison humaine permet d’accorder a cette loi divine , qui distingue le juste de l’injuste -> Permet de distinguer une bonne loi d’une mauvaise -> L’homme peut atteindre cette loi naturelle SUMA LEX - DROITE RAISON : Conforme à la nature répandue dans tous les êtres , précèdes toutes lois écrites COSMOPOLITISME -> tous les hommes appartiennent a une partie commune : Le monde - Contrairement à Aristote : Cicéron estime que tous peuvent accéder à vertu , indépendamment de leur nation ou culture - Consensus naturel : accord implicite entre Hommes sur les valeurs fondamentales - Universalité : Rassemble tout le monde quelque soit les origines sociales , qui s’accorde sur les memes principes => tous les citoyens vont participer aux charges publiques VERTU -> commune selon Cicéron = « il n’y a pas d’homme quelle que soit sa nation qui ne puisse pas parvenir à la vertu » 3. AEQUITAS ET CONCORDIA JUSTICE ET EQUITÉ -> La loi naturelle est le socle de la justice : sa nalité Débat dans de la République - PHILUS : Défend vision cynique ( pessimiste ) selon laquelle la justice est une invention humaine pour soumettre les faibles - LELIUS : Réfute cette idée , a rmant que justice est conforme à nature humaine et nécessaire pour vivre en société Équité : permet de corriger les excès de la loi générale en s’alignât sur l’esprit de la justice =Domine tous les secteurs fi fi ffi fi fi fi JUSTICE COMME PARTAGE JUSTE -> Consite à attribuer à chacun ce qui lui revient = au meilleur le meilleur - Cicéron rejette une redistribution excessive des richesses , qui serait contraire au bine commun - Le juge doit appliquer la loi avec discernement en s’inspirant de la loi naturelle B. LA QUETE DU MEILLEUR REGIME POSSIBLE Il faut garantir l’équité et les libertés individuelles + prendre en considération les distinctions sociales - Chute Rep ROME : résulte d’un con it entre ces deux classes = OPTIMATES et POPULARES ` Les distinctions ne doivent pas être poussées à l’excès Cicéron : il faut une collaboration harmonieuse des classes = la justice le permet 1. OPTIMUS STATUS CIVITATIS : LA CONSTITUTION MIXTE CRITIQUE DES RÉGIMES D’APPROBATION - Monarchie : Gouvernement e cace et uni é - mais instable et susceptibles dériver vers tyrannie - Aristocratie : repose sur les élites mais risques de creuser les inégalités et d’exclure le peuple - Démocratie : basé sur l’Égalité , mais dérive souvent vers désordre et l’égalitarisme excessif PRÉFÉRENCE POUR UN RÉGIME MIXTE : PAS DE RÉGIME IDÉAL SELON CICÉRON -> Combine les atouts des trois régimes précédents : toujours avec juste mesure = équilibre - Consuls : pouvoir monarchique ( unité et e cacité ) - Sénat : pouvoir aristocratique ( conseil et expertise ) - Populus : pouvoir démocratique ( assemblée populaire et contrôle ) => Exemple : La république romaine , avec des institutions équilibrés et complémentaires TRIBUNS DE LA PLÈBE -> Contre- pouvoir essentiel pour modérer les excès de consuls et du sénat PRINCIPE D’ÉGALITÉ DES DROITS ENTRE LES CITOYENS = Cité : comme une société de citoyen ayant les meme droits JUSTE MILIEU -> il faut rester à sa place dans une fonction dé nie 2. OPTIMUS CIVIS : LE PREMIER CITOYEN RÔLE DU PRINCEPS : HOMME MEILLEUR DONT L’ACTION EST DE GUIDÉ PAR L’ IG -> Guide moral et politique , incarnant la vertu et servant les intérêts du peuple -> Doit maîtriser le droit naturel et positif , et inspirer la con ance ( FIDES ) du peuple DISTINCTION AVEC LE DICTATEUR -> Le princeps se distingue par ses obligations morales et sa capacité à apaiser les con its -> Il agit comme un modèle pour les citoyens , représentant l’excellence politique 3. LA RELIGION CIVIQUE Importance de la religion : -> soutien essentiel de la stabilité de l’État, ancrée dans le culte des ancêtres et des traditions -> Cicéron rejette les superpositions et prône une religion civique controlé par l’état -> cette religion n’est pas dogmatique mais ritualisée , et renforce les liens sociaux et politiques Cicéron ajoute qu’on en peut concevoir de vie heureuse pour l’homme en dehors d’une activité heureuse CONCLUSION : UNE VISION CLASSIQUE ET HUMANISTE DU POLITIQUE OBJECTIF -> Une société ou citoyens et cité atteignent une vie heureuse et belle , grâce à des institutions équilibrés et une justice basée sur la loi naturelle ffi fl fi ffi fi fi fl HÉRITAGE -> In uence durable sur le droit naturel ( renaissance italienne ) et la notion anglo-saxonne de rule of law -> Éloge de la compétence et de la vertu « La meilleure république est celle où dominent les meilleurs » LIMITES -> Cicéron échoue à sauver la République romaine face à la montée de personni cation du pouvoir -> Sa pensée demeure néanmoins un modèle de ré exion sur le rôle de la morale et de la loi dans la politique CHAP 2 : SÉNÈQUE ET LE STOÏCISME IMPÉRIAL SÉNÈQUE ( 4 AV JC - 65 APRES JC ) : Une gure complexe , oscillant entre éthique stoïcienne et complicité avec le pouvoir tyrannique de NÉRON CONTROVERSES -> Défenseurs : Modèle de vertu stoïcienne , inspirant philosophes comme Montaigne et Diderot -> Détracteurs : Accusé d’hypocrisie pour ses richesses et sa collaboration avec Néron PHILOSOPHES PRATIQUE : SÉNÈQUE se distingue par son pragmatisme = prône une ré exion personnelle et une action concrète plutôt qu’un dogmatisme stoïcien strict I) LE PHILOSOPHE STOÏCIEN DANS LA CITE A. L’ETHIQUE STOÏCIENNE 1. L’INFLUENCE DES PENSEES DE ZENON ET DE CHRYSIPPE Sénèque , bien qu’inspiré par Zénon et Chrysippe, n’est pas un stoïcien orthodoxe Il prône une ré exion personnelle et refuse d’être esclave des idées de ses prédécesseurs « Je peux tomber d’accord avec eux , mais je ne suis jamais leur esclave » Sénèque IDÉES FONDAMENTALES DU STOÏCISME -> SEQUERE NATURAM : Vivre selon la nature , guidée par la raison -> La maitrise des passions , sans les nier : un rapport dialectique où la douleur et les passions servent de tremplin pour atteindre la sagesse -> La Vertu : résultat d’un apprentissage rigoureux => Sénèque met en avant l’idée d’ataraxie ( sérénité de l’âme ) + invite sur nécessité d’un équilibre entre ré exion et pratique Il critique les sophistes , les accusants de discussions stériles 2. UN RAPPORT AMBIGU A ÉPICURE SÉNÈQUE S’OPPOSE À CERTAINS ASPECTS DE L’ÉPICURISME -> L’épicurisme vise maximiser les plaisirs stables et à minimiser les douleurs , en dé nissant la justice comme une convention utilitaire -> Sénèque , au contraire ,voit la justice comme principe universel inscrit dans la nature humaine POINTS DE DIVERGENCE -> Épicure juge que le sage doit éviter la politique sauf exception => Sénèque défend un engagement actif du sage dans la cité -> Sénèque valorise la vision cosmopolite : chaque individu a responsabilité envers de l’humanité = dépassant les conventions locales ou culturelles fl fl fl fl fi fl fi fi B. LA NATURE POLITIQUE DU STOÏCISME 1. COSMOPOLITISME ET UNITE DU GENRE HUMAIN SÉNÈQUE HÉRITE ZÉNON :IDÉE QUE TOUS HOMMES APPARTIENNENT À MÊME COMMUNAUTÉ UNIVERSELLE « Je suis Homme et rien d’humain ne m’’est étranger » Sénèque IL VA PLUS LOIN ET AFFIRME QUE CHAQUE ÊTRE HUMAIN MÉRITE BIENVEILLANCE ET JUSTICE = Indépendamment de sa position ou condition ( esclave , étranger ) EX : Maitres doivent traiter leurs esclaves avec bonté et compassion VISION D’UN EMPIRE UNIVERSEL -> Sénèque imagine une cité mondiale où règne l’unité du genre humain -> Homme sont liés par une parenté commune et une dignité universelle 2. LE DEVOIR ENVERS LA CHOSE PUBLIQUE SÉNÈQUE PROMEUT L’ENGAGEMENT POLITIQUE COMME DEVOIR NATUREL = indispensable pour l’Homme en tant qu’être social POLITIQUE CONSIDÉRÉ COMME CHOSE INDIFFÉRENTE : NI BONNE NI MAUVAISE EN SOI = doit être orienté vers le bien = Stoïcien doit être conseiller prince : éclairant pouvoir sur responsabilité envers l’ordre universel CETTE VISION S’OPPOSE ÉPICURISME Encourage à éviter tumultes de vie publique , privilégiant plaisirs individuels stables OBJECTIF STOÏCISME Instaurer un régime mixte , où la philosophie éclaire le politique = s’adapter aux circonstances sans renier principes fondamentaux : JUSTICE et VERTU CONCLUSION DE LA PARTIE : Sénèque défend une philosophie stoïcienne engagée et pragmatique, où l’homme , par sa raison et sa vertu contribue à une société harmonieuse et cosmopolite => Sa vision politique allie responsabilité individuelle et action collective , a rmant que le sage e peut se désintéresser de la chose publique II) LA THEORIE DU BONUS PRINCEPS A. SENEQUE, CONSEILLER DES PRINCES 1. L'ASCENSION ET LE ROLE POLITIQUE DE SENEQUE SÉNÈQUE CONNAIT UNE PROGRESSION RAPIDE DANS LA VIE POLITIQUE -> préteur , édile , tribun il entre au Sénat sous CALIGULA avant d’être exile en 41 par Claude pour adultère avec la soeur de l’Empereur -> Agrippe , épouse de Claude , le fait revenir en 49 et le nomme précepteur de Néron EN 54 NÉRON DEVIENT EMPEREUR À 17 ANS ; SÉNÈQUE ACCÈDE ALORS AUX POSET DE CONSULT SUFFECT = tente d’in uencer les débats du jeune empereur par des écrits comme DE LA CLÉMENCE =Détaillant base d’un gouvernement idéal reposant sur la justice , la clémence et la modération 2. LA CHUTE ET LES CONTRADICTIONS DE SENEQUE RELATIONS AVEC NÉRON SE DÉTÉRIORENT À PARTIR DE 59 APRÈS L’ASSASSINAT D’AGRIPPINE , QUE SÉNÈQUE SE JUSTIFIE DEVANT LE SÉNAT DES LORS , SÉNÈQUE SE RETIRE PROGRESSIVEMENT DE LA POLITIQUE -> il continue symboliquement d’être AMICUS PRINCEPS ( ami du prince ) -> en 62 il demande à être relevé de ses fonctions, ce que Néron refuse EN 65 , SÉNÈQUE EST ACCUSÉ D’AVOIR PARTICIPÉ À CONSPRIRATION DE PISON = contraint au suicide sur ordre de Néron fl ffi B. UN MONARCHISME TEMPERE 1. LES VERTUS DU ROI JUSTE SÉNÈQUE : CONTRAIREMENT A CICÉRON - PRIVILÉGIE LA MONARCHIE JUSTE PLUTÔT QU’UNE RÉPUBLIQUE = Restauration de République nécessite une réforme morale collective , ce qu’il juge impossible DE LA CLÉMENCE ET DES BIENFAITS : THÉORIE MONARCHIE TEMPÉRÉE REPOSANT SUR LE ROI VERTUEUX, GARANT JUSTICE ET PAIX -> Clémence et mansuétude : vertus essentielles au bon dirigeant -> Sénèque cherche à encadrer Néron pour en faire un bonus princeps 2. LA FIGURE DU TYRAN -> SÉNÈQUE OPPOSE LE TYRAN , DÉFINI PAR LA DÉMESURE , AU ROI JUSTE « Qu’ils me haïssent, pourvu qu’ils me craignent » l’antithèses de son idéal = dénonce excès de Sylla , qu’il décrit comme un dictateur sanguinaire CALIGULA qui souhaitait trancher « une seule nuque pour décapiter tout peuple romain » SÉNÈQUE ADMET CEPENDANT QUE LES DIRIGEANTS PEUVENT ÉVOLUER -> Il loue la modération d’auguste ; qui devient clément après un débat de règne sanglant -> Toutefois , il est critiqué pour avoir encensé Claude de son vivant , avant de le décrier après sa mort pour favoriser Néron 3. L’AMBIVALENCE DE SENEQUE FACE AU POUVOIR SÉNÈQUE JUSTIFIE PARFOIS DES ACTES VIOLENTS OU IMMORAUX AU. OM INTERÊT SUPÉRIEURS DE L’ÉTAT = bien qu’il condamne moralement certains comportements de Néron DANS DE L’OISIVITÉ, IL RÉHABILITE LE DROIT AU RETRAIT DE LA POLITIQUE Il estime que les stoïciens même éloignés du pouvoir , peuvent avoir un impact durable sur le monde en cultivant la vertu et en in uançant la pensée collective CONCLUSION -> Sénèque incarne une tentative de concilier philosophie et pouvoir dans un contexte d’extrême tension politique. -> Son échec à convertir Néron symbolise les limites du stoïcisme face à la réalité du despotisme. => Cependant, il jette les bases du concept de bonus princeps, qui in uencera des penseurs postérieurs comme Marc Aurèle. -> Ce modèle de roi juste, clément et vertueux, reste un idéal politique intemporel. PARTIE 3 – La Théologie-Politique Médiévale A. LE CONTEXTE HISTORIQUE ET IDEOLOGIQUE 1 - UN EMPIRE EN TRANSITION LE DÉCLIN DE L’EMPIRE ROMAIN COÏNCIDE AVEC L’ESSOR DU CHRISTIANISME -> en 313 , l’EDIT de milan de Constantin instaure la liberté de Culte dans l’Empire = le christianisme devant une religion toléré -> en 380 , l’EDIT de Thessalonique de Théodose fait du christianisme la religion o cielle = en 391 , les autres cultes sont interdits 2 – LA DUALITE DU POLITIQUE ET DU SPIRITUEL CHRISTIANISME PROPOSE NOUVEAU RAPPORT LE POUVOIR TEMPOREL ( ETAT ) ET LE POUVOIR SPIRITUEL ( ÉGLISE ) fl fl ffi -> cette vision s’inspire d’épisodes évangéliques comme celui où Jesus déclare « Rendez à césar ce qui est à César , et à Dieu ce qui est Dieu » = pose bases du dualisme entre spirituel et temporel 3 – L’INFLUENCE DES COURANTS ANTIQUES LE CHRISTIANISME NE NAIT PAS EX-NIHILO, MAIS HÉRITE DE LA PENSÉE STOÏCIENNE ET ANTIQUE -> Stoïciens prenaient l’unité du genre humain =christianismes prône l’unité en Christ -> Kant souligne la convergence entre stoïcisme et christianisme autour des droits de l’homme = le stoïcisme les fonde sur la raison , le christianisme sur Dieu 4 – UN SYSTEME DUALISTE BENEFIQUE AUX DEUX POUVOIRS POUR L’EMPIRE -> le christianisme uni e les populations sous une religion cohérente avec son autorité POUR L’ÉGLISE -> L’appui de l’État permet de résoudre les divisions internes B. LES RELATIONS ENTRE POUVOIR SPIRITUEL ET TEMPOREL : TROIS MODELES 1 – LE CESARO-PAPISME L’AUTORITÉ TEMPORELLE DOMINE L’ÉGLISE ET INTERVIENT DANS SES AFFAIRES Exemple : Constantin et Théodose appliquent ce modèle en encadrant le christianisme tout en s’en servant pour renforcer l’Empire = > Theorise plus tard par Hobbes dans Léviathan, où l’État exerce un contrôle total sur la société 2 – LA THEOCRATIE PRIMAUTÉ ABSOLUE DU POUVOIR SPIRITUEL SUR LE TEMPOREL L’église s’a rme comme autorité suprême , régulant les a aires terrestre Exemple : certaines sociétés islamistes contemporains fonctionnent sur ce modele 3 – LE MILLENARISME VISION RADICALE PRÔNANT L’INSTAURATION DU ROYAUME DE DIEU SUR TERRE Ce courant critique à la fois l’ordre établi et l’Église pour insu er une révolution CONCLUSION Théologie-politique médiévale marque une étape cruciale dans l’articulation entre spirituel et temporel. En distinguant ces deux sphères, le christianisme crée une dynamique unique entre État et Église. Ce dualisme inspire des relations complémentaires ou con ictuelles entre les pouvoirs, aboutissant à des modèles variés qui in uenceront durablement la pensée politique. CHAPITRE 1 : SAINT AUGUSTIN ET LA RES PUBLICA ORIGINES ET PARCOURS INTELLECTUEL -> né a Thagaste en 354 d’une mère chrétienne et d’un père païen -> se détourne des études théologiques pour se consacrer à la rhétorique , in uencé par Cicéron -> Vie personnelle marquées par des passions ( liaisons de 16 ans , un ls ) et une quête spirituelle CHEMINEMENT SPIRITUEL -> 372 adhéré au Manichéisme : doctrine selon laquelle Bien et Mal sont en principes antagonistes => il rejette cette visons après 9 ans : Le mal est une perversion de volonté humaine , non une création divine ffi fl fi fl ffl ff fi fl -> 387 : convention in uencé par Saint Ambroise => il retourne à Thagaste comme prêtre et fonde un monastère SYNTHÈSE DES HÉRITAGES PHILOSOPHIQUES ET RELIGIEUX -> Intègre des éléments antiques : Platon ( dualisme AME - CORPS / Monde sensible / intelligible ) , tout en les subordonnant à la grâce divine ->Rejet de l’autonomie philosophiques des platoniciens qu’il accuse d’orgueil « Si les platoniciens ont entrevus la patrie , ils ont ignoré la VOIX » => Distingue 2 formes de conversions : - Intérieure : Retour de l’AME vers Dieu par la grâce - Collective : Transformation sociale uni ant les Hommes vers le statut I. LA THEOLOGIE DE L’HISTOIRE : CITE DE DIEU ET CITE TERRESTRE (CIVITAS DEI/CIVITAS TERRENA) A. DEFENSE ET APOLOGIE DE LA RELIGION CHRETIENNE 1. UNE THEOLOGIE ENRACINEE DANS L’HISTOIRE CONCRETE OEUVRE MAJEURE -> La cité de Dieu : entre 413 et 426 = Réaction aux critiques visant le christianisme après le sacre de Rome OPPOSITION AUX UTOPIES PHILOSOPHIQUES COMME LA KALLIPOLIS DE PLATON La cité de dieu s’inscrit dans l’histoire humaine avec , une portée spirituelle concrète DÉFINITION DES DEUX CITÉS - Cité terrestre : Fondée sur les désirs matériels et les péchés humains - Cité de Dieu : Représente la communauté des élus , orientés vers le salut éternel LE TEMPS TERRESTRE PRÉSENTÉ COMME UN TEMPS D’ÉPREUVE , OU CHAQUE INDIVIDU DOIT CHOISIR ENTRE : -> Les valeurs éphémères de la cité terrestre -> Les aspirations transcendantes de la Cité de Dieu 2. LE SAC DE ROME DE 410 : LE CHRISTIANISME EN ACCUSATION CONTEXTE HISTORIQUE -> sacre de Rome par WISIGOTHS d’Alaric marque symboliquement la chute de l’Empire Romain = suscite accusations contre le Christianisme , considéré comme responsable de perte de protection des dieux Antiques RÉPONSE DE ST AUGUSTIN -> Rome tombe à cause de sa décadence morale et de l’éloignement des valeurs spirituelles -> Sacre de Rome n’est pas un châtiment divin : une épreuve visant à recenser chrétiens sur Cité de Dieu Exemple : Destruction Temple de Jérusalem est mise en parallèle pour montrer que Dieu garantit pas préservation des institutions terrestre LES MARTYRS ET LES JUSTES DOIVENT VOIR DANS CETTE ÉPREUVE UNE OPPORTUNITÉ DE RENOUVELER LEUR FOI B. LA COMPLEXITE DES RAPPORTS ENTRE LES DEUX CITES 1. DEUX CITES ANTAGONISTES CARACTÉRISATION DES DEUX CITÉS -> Cité terrestre : - Motivation : libido dominandi ( désir de domination ) , matérialisme , attache au pouvoir - Symbolise valeur égoïstes et ambitions humaines fl fi -> Cité de Dieu : - Fondée sur l’amour divin et le mépris des aspirations matérielles - O rant une nalité transcendante et un chemin vers la salut éternel CITATION CLÉ « Deux amours ont bâti ces cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu / Et l’amour de Dieu jusqu‘au mépris de soi COEXISTENCE TEMPORAIRE -> sur terre , les deux cités coexistent enchevêtrées -> elles sont pleinement séparées qu’au jugement dernier , où les élus accéderont à cité de Dieu 2. DEUX CITES « ENTREMELEES » ENTRELACEMENT TERRESTRE L’ÉGLISE N’EST PAS LA CITÉ DE DIEU MAIS UNE INSTITUTION TERRESTRE Elle regroupe des justes et des pêcheurs , et ne garantit pas automatiquement le salut RÔLE DE LA CITÉ TERRESTRE -> Elle répond à un besoin d’organisation sociale , atténuant les e ets du péché originel -> Reliée à une conception platonicienne du mal : privation du bien et déviation des valeurs VERTU POLITIQUE LIMITÉE -> Malgré la possibilité d’actes vertueux la Cité terrestre ne peut jamais atteindre perfection céleste Elle demeure un lieu d’épreuve et de préparation pour la vie éternelle = où les valeurs chrétiennes peuvent tempérer les ambitions humaines S2. LA PLACE DU CHRETIEN DANS LA CITE TERRESTRE A. LES FINALITES D’UN ORDRE POLITIQUE LEGITIME PAIX, CONCORDE ET JUSTICE NATURE DU POUVOIR POLITIQUE -> inscrit dans la condition humaine déchue par le péché général -> nécessaire pour contenir les e ets destructeurs du péché , notamment la libido dominandi -> Inspiré de la tradition paulienne ( Non est potestas nisi a deo ) le pouvoir est institué par dieu mais reste imparfait FINALITÉ POUVOIR POLITIQUE Encourager la vertu ,punir les vices et instaurer paix intérieure et extérieure => Paix dé nie « la concorde bien ordonnée des citoyens dans commandement et l’obéissance » DIFFÉRENCE AVEC LES ANTIQUES St Augustin remplie l’égalité par l’AMOUR comme lien fondamental entre individus -> 2 types d’amour : - Cité de Dieu : amour pour dieu et les autres - Cité terrestre : amour égoïste centré sur le pouvoir et la domination -> Sans amour désir intéressé , la justice devient illusoire : « Sans justice , royaume ne sont que des bandes de brigades » 2. LES CONDITIONS D’UN BON GOUVERNEMENT LOI NATURELLE -> justice véritable basé sur la lex naturalis ( raison souveraine divine ) supérieur aux lois humaines -> les dirigeants doivent s’y conformer pour instaurer un ordre juste et durable TYPOLOGIE DES DIRIGEANTS Mauvais dirigeants : agissent sous l’in uence de la libido dominandi ( Néeron , Diocletien ) Bons dirigeants : suivent la loi divine , guidée par la foi chrétienne ( Constantin , Théodose ) ff fi fi ff fl ff VERTU DU BON DIRIGEANT -> Humulité , clémence , charité et capacité à se maitriser avant de gouverner « Pour bien commander , il faut d’abord se commander soi-même » EMPIRE ROMAIN Reconnu pour sa stabilité ( PAX Romana ) vue comme oeuvre de la providence divine , bien que son adhésion aux dieux païens le rende important JUSTICE ET ADHÉSION Cité est juste lorsqu’elle suit la loi divine ,indépendamment de la qualités individuelles de ses dirigeants 3. RELATIONS ÉGLISE/ÉTAT : INTERDEPENDANCE ET COLLABORATION AUTONOMIE MUTUELLE -> le pouvoir temporel ( ETAT ) vise la paix terrestre -> le pouvoir spirituel ( ÉGLISE ) s’occupe du salut des âmes COMPLÉMENTARITÉ -> L’État soutient l’Église contre le paganisme et les schismes -> L’Église o re un cadre moral et guide les gouvernants REJET THÉOCRATIQUE L’Église doit pas gouverner directement mais in uencent le pouvoir temporel pour q’il respecte la loi divine FORCE MODÉRÉE -> Usage limité et justi é de la force pour défendre les valeurs chrétiennes EX : Jésus chassent les marchands du temple B. UNE SOUMISSION CONDITIONNELLE A L’AUTORITE POLITIQUE NECESSITE DE L’OBEISSANCE AU POUVOIR INSTITUE ORIGINE DIVINE DU POUVOIR Inspiré de ST Paul , toute autorité vient de Dieu , même les tyrans Exemple : Néron persécuteur chrétiens , considérés comme un instrument de la providence divine « La puissance souveraine n’est donnée à des tels hommes que par la providence de Dieu » ACCEPTER L’IMPERFECTION -> Chrétiens doivent supporter la République terrestre et obéir , quelles que soient ses carences -> La soumission politique est une épreuve terrestre pour mériter un rôle dans la cité céleste 2. UNE SOUMISSION CONDITIONNELLE LIBERTÉ RELIGIEUSE COMME LIMITE -> Désobéissance justi é si l’autorité politique exige des actes contraires à la foi chrétienne Exemple : Les Martyrs qui préfèrent mourir plutôt que trahir leur foi RÉSISTANCE PASSIVE -> désobéissance doit être non violente , acceptant la persécution pour souligner l’injustice et provoquer une prise de conscience « L’Église voyage parmi les persécutions du monde et les consolations de Dieu » 3. LA GUERRE JUSTE CONDAMNATION GÉNÉRALE DE LA VIOLENCE La guerre est un mal , mais peut être nécessaires pour préserver la paix et la justice CRITÈRES DE LA GUERRE JUSTE -> JUS ad bellum ( conditions de déclenchement ) : inévitable , ordonnée par une autorité légitime, défensive, et visant une paix durable -> JUS in Bello ( conduite de guerre ) : les dirigeants doivent maîtriser leur violence et agir sans haine , en respectant des contraintes morales ff fi fi fl CHRISTIANISME DE GUERRE -> La violence n’est légitime que lorsqu’elle sert un idéal de justice sous la supervisons morale de l’ ÉGLISE CONCLUSION Synthèse politique et spirituelle : o St Augustin articule une vision politique où le chrétien est loyal envers l’autorité temporelle mais reste soumis avant tout à Dieu. o La foi, l’amour pour Dieu et la charité constituent les fondements d’un ordre politique légitime. Loyalisme et critique :s o Tout régime terrestre reste imparfait mais nécessaire à l’ordre humain. o La cité terrestre doit tendre vers les valeurs divines sans jamais prétendre égaler la cité céleste. Le Con it Sacerdotium-Imperium : Église vs. État Fondements doctrinaux : ◦ Inspiré de Saint-Augustin (théologie chrétienne) mais interprété dans l’augustinisme politique (AP). ◦ Concept clé : subordination du pouvoir politique au pouvoir religieux pour moraliser la société. ◦ Théocratie : Légitimité des pouvoirs conditionnée à l'approbation du pape. Contexte sociopolitique : ◦ Éclatement de l'Empire romain d'Occident. ◦ Évolution au Moyen Âge : déséquilibre entre Église et État avec une alternance de domination. I. L’augustinisme politique et la théocratie ponti cale 1. PRIMAUTÉ DU POUVOIR SACERDOTAL THÉORIE DUALISTE DE GÉLASE I (492-496) : ◦ Séparation entre deux pouvoirs voulus par Dieu : ▪ Auctoritas (spirituel) : pouvoir du pape, supérieur car orienté vers le salut des âmes. ▪ Potestas (temporel) : pouvoir des rois, exécutant pour l’administration terrestre. ◦ Deux interprétations : ▪ Dualiste : collaboration entre deux pouvoirs complémentaires. ▪ Moniste : suprématie spirituelle du pape justi ée par sa mission divine. ◦ Appui sur les Évangiles et l’Apocalypse : Christ comme "Seigneur des seigneurs" et "Roi des rois." DOCTRINE DES DEUX GLAIVES (BERNARD DE CLAIRVAUX, XIIE S.) : ◦ Spirituel : appartient au pape. ◦ Temporel : utilisé pour l’Église par les souverains. ◦ Appui sur l’Évangile de Luc (22:38) : symbolisme des glaives, légitimant l'intervention religieuse dans les a aires temporelles. VICAIRE DU CHRIST : ◦ Le pape comme représentant direct de Dieu sur Terre (Innocent III). ◦ Pouvoir de "lier et délier" universellement (Matthieu 16). ◦ Théorie de la plenitudo potestatis : plénitude des pouvoirs spirituels et indirectement temporels. 2. Intervention ponti cale dans le temporel Universalismes en con it : ◦ Église : revendique un rôle moral et spirituel, au-dessus du temporel. ◦ Empire : refuse cette domination, se voulant garant de l’ordre terrestre. ◦ Le pape intervient souvent pour corriger les "abus" du pouvoir temporel. fl ff fi fl fi fi RÔLES ET ACTIONS NOTABLES DES PAPES : ◦ Grégoire VII (XIe s.) : ▪ Réformes majeures : interdiction de la simonie, imposition du célibat des prêtres. ▪ Déposition d'Henri IV, excommunication pour "indignité morale." ▪ Diktatus Papae (1075) : 27 propositions a rmant la suprématie ponti cale. ◦ Innocent III (XIIIe s.) : ▪ L’Église comme arbitre politique (Jean Sans Terre, Philippe-Auguste). ▪ Déclare que l’empereur est institué par Dieu via le pape (sacre impérial). ▪ Réfute tout pouvoir autonome au temporel si contraire à la morale chrétienne. ◦ Boniface VIII (XIVe s.) : ▪ Con it avec Philippe le Bel sur la taxation du clergé. ▪ Bulle Unam Sanctam (1302) : subordination totale du temporel au spirituel. II. A rmation progressive du pouvoir civil 1. Résistance des souverains HENRI IV ET FRÉDÉRIC II : ◦ Henri IV : oppose la théorie des deux glaives à Grégoire VII. ◦ Frédéric II (1220-1250) : ▪ Centralisation impériale (Constitutions de Mel , 1231). ▪ Con its avec les papes, déposé par Innocent IV. ▪ Vision d’un imperium sacrum : pouvoir impérial émanant directement de Dieu. PHILIPPE LE BEL (FRANCE) : ◦ Défend la souveraineté nationale contre Boniface VIII. ◦ Principe : "Le roi est empereur en son royaume." ◦ Points clés : ▪ Souveraineté sur les biens et les personnes. ▪ Contrôle exclusif de la législation et de la justice. ▪ Refus d’ingérence spirituelle dans les a aires nationales. 2. Ré exions doctrinales JEAN DE PARIS : ◦ Collaboration entre pouvoirs, chacun dans son domaine. ◦ Le spirituel ne doit pas interférer directement dans le temporel. DANTE ALIGHIERI : ◦ Défend une monarchie universelle indépendante du pape. ◦ Le pouvoir temporel doit gérer la paix terrestre sans soumission au spirituel. MARSILE DE PADOUE : ◦ La souveraineté populaire prime sur le pouvoir religieux. ◦ Vision d’un État laïque dans lequel la religion est subordonnée. 3. Synthèse thomiste (Thomas d’Aquin) Vision équilibrée et pragmatique : ◦ L’homme comme animal social, la cité comme institution naturelle. ◦ Pouvoir temporel et spirituel : rôles distincts mais complémentaires. ◦ Objectif commun : le Bien commun. Conclusion ÉVOLUTION DES RAPPORTS ÉGLISE-ÉTAT : ◦ Initialement, complémentarité des deux sphères avec une primauté spirituelle. ◦ Progressivement, montée des souverainetés nationales face à la domination théocratique. ◦ Émergence des États modernes : séparation croissante entre le politique et le religieux. IMPACT HISTORIQUE : ◦ Transition d’un modèle théocratique vers des monarchies centralisées. ◦ Fondation de la ré exion moderne sur la séparation des pouvoirs. fl fl ffi fl fl ff ffi fi fi