Analyse Economique 1 PDF
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Aix-Marseille Université (AMU)
Yasmine Boubakri
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This document discusses the history of economic thought from the ancient Greek philosopher Aristotle to the 18th-century French Physiocrats. Key figures and theories are examined, including mercantilism.
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Analyse économique 1 Yasmine Boubakri Chapitre introductif : Une courte histoire de la pensée économique I - Les prémices de la pensée économique d’Aristote aux physiocrates I.1. La pensée économique d’Aristote Pour Aristote, la condition premi...
Analyse économique 1 Yasmine Boubakri Chapitre introductif : Une courte histoire de la pensée économique I - Les prémices de la pensée économique d’Aristote aux physiocrates I.1. La pensée économique d’Aristote Pour Aristote, la condition première du bonheur est la sagesse. Pour le Moyen-Âge, ce sera la foi. L’idée clé est que : plus je suis sage, moins j’ai besoin de matériel. Aristote considère tout de même qu’il faut un peu de matériel pour assurer le bonheur, qui nécessite donc d’acquérir des biens. Ainsi, l’économie est la science de la vie domestique, la bonne administration de la maison. Cette activité économique est légitime. Moyens d’acquérir ce bien-être matériel : la culture, l’élevage, l’artisanat. Ce qui est condamnable, et l’accumulation de l’argent, notamment le prêt à intérêt. Le M-A va y ajouter une dimension religieuse. I.2. Les mercantilistes Tous les économistes européens qui ont écrit entre le début du XVIème et jusqu’en 1750 sont considérés comme des mercantilistes. L’idée clé est que la puissance de l’Etat et l’enrichissement de l’Etat vont ensemble et sont complémentaires : ils se soutiennent. Comparaison avec l’empire Romain : les routes romaines et les villes étaient sûres, le commerce y était donc développé (on parle parfois de mondialisation à cette époque) Le mercantilisme a plusieurs caractéristiques : ○ Valorisation de l’autonomie et de la puissance de l’Etat. La conception de l’Etat au M-A était celle d’un État subordonné à l'Église. Il n’y a pas de différence de nature entre un pouvoir prince-sujet et parents-enfants. De plus, au M-A, un bon roi est un bon chrétien. A la fin du M-A jusqu’à la fin de la Renaissance, apparaît une conception du pouvoir différente : l'État commence à avoir sa logique propre, la pérennité de celui-ci devient un objectif en lui-même. Un bon roi va être chrétien, et augmenter la pérennité de son État. On va commencer à parler de la raison d’Etat. C’est à cette même époque que Jean Bodin développe le concept de souveraineté, capacité à imposer et changer la loi. C’est également avec Machiavel que la raison d’Etat se développe, avec ses 2 conceptions : la guerre et l’économie. ○ L’Etat développe sa force en favorisant l’enrichissement de certains citoyens. Un Etat puissant permet d’augmenter les débouchés des marchands (ex : possession de colonies, frontières…), et qui va assurer la sécurité intérieure du territoire (au M-A les routes étaient dangereuses, la société était violente). Il est donc important que l’Etat puisse unifier son territoire (même monnaie, éviter les péages constants). Le marché a besoin d’un État puissant pour se développer, et la richesse des marchands va favoriser l'État. Le commerce qui se fait en monnaie permet à l'État de développer un embryon de fiscalité. ○ Le bonheur des hommes consiste principalement en la richesse (Montchrestien). La priorité de l’Etat devient de favoriser l’enrichissement des citoyens. Un bon prince limite la pauvreté des gens. Traité d’économie politique de Montchrestien : c’est la 1ère fois qu’on parle d’économie politique, car l’économiste devient le conseiller principal du prince. Une rupture s’opère avec la pensée d’Aristote. Les mercantilistes font cependant plusieurs erreurs : ○ Ils assimilent la richesse à la rétention de monnaie. Ex : L’Espagne connaît un afflux d’or considérable lors de la découverte de l’Amérique, mais se retrouve en inflation. La valeur de la monnaie baisse. ○ Montchrestien : “Nul ne gagne ce qu’un autre ne perd”. Si un individu s’enrichit, un autre s’appauvrit, les riches n’existent pas sans pauvres. Il faut des excédents commerciaux (exporter + qu’importer). Les mercantilistes sont donc protectionnistes, ils veulent protéger les frontières et favoriser, s’il le faut par la force, l’exportation. Attention : un excédent commercial n’est pas forcément un bon signe. Un état est riche quand il est efficace dans sa production. I.3 Les physiocrates C’est à la fin du XVIIIème siècle qu’on parle de physiocrates, le chef de file est François Quesnay. Ce sont les ennemis de la vision mercantiliste, les opposés. ○ Pour eux, la richesse n’est pas de la monnaie mais de la production. Quesnay est dans une société pré-industrielle, donc pour lui la seule production est agricole. Paul Ricoeur : “Le présent est toujours opaque à lui-même” : c’est toujours difficile pour les chercheurs de prendre du recul sur leur époque et leurs paradigmes. ○ Ensuite, les physiocrates sont des libéraux, c’est la première fois que le libéralisme se développe. Ils vont contester l’intervention de l’Etat au nom de l’efficacité, davantage que pour une quelconque liberté ou morale. Foucault insiste sur cette controverse : en situation de crise (notamment climatique, sécheresse etc), les agriculteurs ne produisaient pas assez, donc les gens mourraient de faim etc. Pour eux, l’économie fonctionne selon des lois qui lui sont propres, l’économie est comme un organisme. Il faut que le roi connaisse ces règles, car sinon il va les perturber (en contrôlant les prix par ex), et donc par extension, mal gouverner, appauvrir sa population. Les physiocrates sont contre le système des corporations, le contrôle des prix etc. La Rév.FR va légitimer cette école avec la loi Chapelier en 1771, qui va abolir les corporations. Seule la production agricole crée de la richesse, et Quesnay ne voit pas la production industrielle imminente. Pour Quesnay, les lois économiques sont des lois morales, car la vie agricole est morale, qui s’oppose par ex aux vices de la cour. Les lois économiques sont encore des lois d’ordre divin. C’est après que l’on va complètement couper l’économie de la morale. On va garder la séparation de l’Etat et l’économie, mais on va commencer à remettre en question l’assimilation entre l’économie et la morale. II - Les fondements de l’économie : l’école classique (de 1776 au milieu du XIXème siècle) II.1 Adam Smith La richesse des Nations (1776) Il s’inspire des physiocrates, et retient que richesse = production. Il s’inspire également de Bernard de Mandeville, qui a écrit un ouvrage “la Fable des abeilles” (1714), avec une ruche où les abeilles seraient vertueuses, elles ne seraient plus orgueilleuses et égoïstes : tout le monde mourrait de faim car personne ne travaillerait. Causes de la croissance économique : ○ L’accumulation du capital : outils de production qui s’accumulent, et qui font augmenter leur capital. C’est l’investissement. ○ La division du travail : + on produit, + on va diviser le travail, + on va produire efficacement. La capacité d’un ouvrier à produire est la productivité. → Elles sont provoquées par la volonté des capitalistes de s’enrichir. Le libéralisme de Smith : ○ Smith invente le principe de la main invisible. L’égoïsme des individus va leur permettre d’aller dans le sens de l’intérêt général. "Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du boulanger ni du brasseur que nous attendons notre dîner, mais de leur considération pour leur propre intérêt. " C'est ainsi que l'économiste Adam Smith résumait sa théorie de la Main Invisible. ○ Il apporte également les bienfaits du libre-échange et du libéralisme international. Tout produit a intérêt à se spécialiser dans les productions où les coûts sont inférieurs au prix donné. Cela va servir à produire plus, donc il y aura plus de division, donc la productivité va augmenter, c’est ce que l’on appelle en économie des rendements d’échelle croissants. Cela permet également de favoriser le pouvoir d’achat des consommateurs. N.B : Smith valorise parfois le rôle de l’Etat notamment pour les biens et les services des entreprises qui ne sont pas assez rentables. On parle de biens publics : infrastructures, routes, éducation… Ils doivent être pris en charge par l’Etat. II.2 Thomas Malthus La loi de Malthus, symbole de la “science lugubre” La pensée darwinienne s’inspire notamment de Malthus. Idées de Malthus : ○ Il n’y a pas de place pour tout le monde au grand banquet de la nature. La population augmente de manière exponentielle, beaucoup plus vite que la production agricole, car on est obligés de mettre en culture des terres de moins en moins fertiles. C’est la loi des rendements décroissants. On parle avec Malthus de malédiction des rendements décroissants. Alors selon lui il faut limiter les naissances, préconiser l’abandon de la loi sur les pauvres (avec un complément de revenu notamment en Angleterre). La loi de Malthus : l’humanité est condamnée à la pauvreté pour la majorité de la population, seule une minorité peut s’enrichir. Elle explique la relative stabilité du pouvoir d’achat depuis l’Antiquité jusqu’à Malthus. Ce qui a rompu avec la loi de Malthus, c’est que Malthus ne voit pas la transition démographique, il analyse seulement la baisse de la mortalité. Il ne voit pas non plus la révolution industrielle, alors qu’elle va permettre de rompre avec la loi des rendements décroissants. En effet on passe de la malédiction de Malthus à des rendements croissants qui vont permettre un enrichissement global de la population. Smith est le seul classique qui reste plus ou moins optimiste. On parle d’un retour de Malthus aujourd’hui avec la crise climatique. Malthus, précurseur de Keynes ○ Loi de Say : quand une entreprise produit, elle va distribuer des revenus sous forme de profit ou salaires, qui vont eux-même être consommés, il ne peut donc pas y avoir de problème de demande (puisque l’offre crée elle-même sa propre demande). Les classiques croient en la neutralité de la monnaie (théorie quantitative de la monnaie). Malthus n’est pas d’accord : selon lui l’épargne peut créer une crise de surproduction. II.3 David Ricardo, Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817) Quelques points saillants ○ Théorie des avantages comparatifs : Il existe des pays qui n’ont aucun avantage à produire, car tous les coûts de production sont trop élevés. Ricardo conteste en disant que tous les pays ont intérêt à produire. [Métaphore de l’avocate et de la secrétaire. Avocate meilleure en droit, secrétaire moins bonne, mais avocate un petit peu meilleure en dactylographie. Les 2 ont intérêt à se spécialiser en fonction de leur avantage comparatif. L’avocate a intérêt à se spécialiser en droit, et la secrétaire en dactylographie. Elles vont pouvoir coopérer.]. Ricardo prend l'exemple du Portugal et l’Angleterre qui ne produiraient que du textile et du vin. Il raisonne à partir d’un modèle simplifié de la réalité. Cette modélisation va être la spécificité de l’économie en tant que science sociale. Bilan : le triomphe politique de Ricardo et de la pensée libérale En 1834 (pas important) on abolit les lois sur les pauvres en Angleterre, on abolit aussi “corn laws”, lois protectionnistes sur le blé qui taxaient les importations. En 1844, la banque centrale ne peut pas créer + de monnaie. L’Angleterre rentre donc dans un siècle extrêmement libéral, c’est le XIXème, dont Ricardo contribue. III - La critique marxiste : une version radicale de la pensée classique III.1 Les contradictions du capitalisme Pour Karl Marx, ce qui caractérise le capitalisme est l’accumulation du capital. Le capitaliste peut le faire parce que ce que lui rapportent ses salariés est plus important que les salaires qu’il verse, c’est un rapport d’exploitation. Pour lui, ce système est condamné à disparaître car il est fragile : sa principale fragilité est que la production est antérieure à la vente. Le capitaliste produit, mais il n’est pas sûr de vendre. Ainsi Marx renie la loi de Say. Contradictions selon Marx : Les capitalistes, individuellement, ont intérêt à mal payer leurs salariés, mais collectivement, ils posent un problème. Le pouvoir d’achat devient insuffisant et les capitalistes vont avoir plus de mal à vendre les productions. Le capitalisme va être victime de surproduction, qui aurait alors besoin d’un système où la planification. II.2 Le matérialisme historique L’idée de Marx est que le mode de production va déterminer des valeurs : la religion, les lois d’un pays. Tout est économique. Par ex, sous l’empire romain l’esclavage est le mode de production : la loi va donc être très dure pour les esclaves. La conception de la sexualité sous l’empire romain serait même liée à l’économie. A partir du capitalisme, il n’y a plus besoin d’avoir une inégalité de droits entre ouvriers et capitalistes : ce qui compte est de préserver le droit en propriété. Le fonctionnement de l’Etat ne serait alors que l'expression d’un monde de production. C’est ce qui empêche Marx de voir que le capitalisme peut dépasser ces contradictions, avec notamment le concept de l’Etat Providence, à ce moment inimaginable pour lui. Marx sera pertinent dans ses critiques, mais il ne voit pas la capacité du capitalisme à s’adapter. IV - La constitution de l’orthodoxie néoclassique Ce nouveau courant est d’inspiration libérale. C’est un raisonnement purement microéconomique. Marx raisonne en classes sociales, mais là on va raisonner de manière individuelle avant d’élargir l’analyse. Le comportement individuel des acteurs est considéré comme rationnel : il va pouvoir être prévisible et mathématisé. La loi de Say et la théorie de la main invisible vont être développées sur des fondements beaucoup plus mathématisés. Les néo-marxistes vont s’imaginer un monde parfait, une concurrence parfaite, où les prix sont parfaitement flexibles : cette flexibilité va permettre, sur tous les marchés, d’avoir un équilibre. Le marché permet de limiter les déséquilibres. Ex : sur le marché du travail : Le chômage est une situation où la demande est supérieure à l’offre. Si on laisse faire le marché, le salaire va baisser jusqu’à son niveau d’équilibre. Il peut y avoir des déséquilibres sur un marché, mais s’il y a une flexibilité du prix, ces déséquilibres ne sont pas durables. Il ne faut pas que l’Etat contrarie cette flexibilité. Sur tous les marchés, la flexibilité du prix ramène à l’équilibre. C’est une forme d’optimisme pour les libéraux. V - La révolution Keynésienne V.1 Keynes contre les classiques (il considère les néo-classiques comme faisant partie de l’école classique) Keynes écrit dans le contexte des années 1930, une période où la crise persiste et où le laisser faire libéral du XIXème siècle ne semble plus fonctionner. La pensée keynésienne va permettre de penser cette nouveauté. 1ère rupture : Le rôle de la monnaie. Pour les néoclassiques, la monnaie n’est qu’un voile, elle ne cherche qu’à échanger. Pour Keynes, au contraire, la monnaie est désirée pour elle-même. Les individus sont confrontés à l’incertitude radicale. Face à cette incertitude, nous sommes contrôlés par nos pulsions, nos névroses : nous avons besoin d’être rassurés, par la monnaie dans ce cas-ci. Elle permet de satisfaire aussi notre volonté de puissance. 2ème rupture : Le rôle essentiel de la demande. Ce qui est important pour la croissance éco, c’est la production des entreprises. Keynes change de perspective : pour lui, le niveau d’emploi et de production des entreprises dépend de la demande que celles-ci anticipent. Cela dépend de la demande des ménages, mais aussi de l'investissement des entreprises. Keynes agrège les consommations de tout le monde : c’est la macroéconomie, l’étude de ces agrégats et des relations. Alors que les classiques raisonnent sur le long terme, Keynes raisonne sur le court terme : “A long terme, nous serons tous morts”. 3ème rupture : La possibilité d’une crise qui s'auto entretient Quand on a une crise de la demande, suite à une crise financière (ex: subprimes), les prix évoluent en baisse : c’est de la déflation. Dans la logique néoclassique, s’il y a baisse des prix, le pouvoir d’achat doit augmenter, donc il faut que la demande remonte, et les prix avec. Keynes va être en complet désaccord : quand la déflation est forte, alors il va y avoir plusieurs mécanismes qui vont au contraire entretenir la déflation. Tout d’abord, l’anticipation : les ménages vont épargner s’ils savent que leur pouvoir d’achat va diminuer. Ensuite, s’il y a déflation, le taux d’intérêt réel passe à 4% (je comprends r). Conséquence de cette crise qui s'auto entretient : elle ne va pas s’arrêter toute seule. L’acteur qui doit intervenir est l’Etat. L'Etat doit jouer un rôle contracyclique. Pour relancer la demande, l’Etat utilise 2 instruments au travers de la politique conjoncturelle : politique budgétaire, politique monétaire (BCE qui va chercher à baisser les taux d’intérêt). V.2 Les courants keynésiens Le keynésianisme de la synthèse : En 1937, John X écrit Monsieur Keynes et les classiques, il avance le modèle ISLM. C’est Keynésien parce qu’aucun mécanisme automatique ne permet de correspondre au plein emploi. Pour cela, l’Etat doit mener des politiques conjoncturelles afin de baisser le chômage. Ce modèle sera complété par Phillips qui remarque que quand le chômage diminue, les salaires tendent à augmenter. Les entreprises répercutent cette augmentation des salaires sur l’augmentation des prix → Inflation. Lors de l’après-guerre, tout le monde est keynésien. La macroéconomie est archi dominante. Lors du premier choc pétrolier sous VGE, Chirac (PM) fait une politique keynésienne, qui ne fonctionne pas. Dans les années 70 nous sommes donc encore dans une époque où le courant keynésien est encore présent. Le courant post-keynésien : Il critique la pensée keynésienne, en disant que ce n’est pas synonyme d’équilibre, car l’incertitude rendrait l’économie instable. Auteur post-keynésien : Minsky (an. 80) qui parle d’aveuglement au désastre, les institutions financières vont prêter à des débiteurs de moins en moins fiables et solvables, ce qui va entraîner des faillites. Pour Minsky, une économie financiarisée est toujours une économie instable. Le courant néo keynésien : Yellen était une ancienne directrice de la Banque Centrale Américaine, aujourd’hui équivalente de la ministre de l’éco. aux E-U. Initialement, les auteurs de ce courant vont avoir un raisonnement micro-économique. Ce raisonnement va leur permettre de montrer que les marchés sont naturellement défaillants. VI- La contre révolution libérale des années 70-80 a) La critique libérale de hayek “La curieuse tâche de la science économique est de démontrer aux hommes à quel point ils en savent peu en réalité sur ce qu'ils s'imaginent être capables de concevoir”, Hayek, La route de la servitude, 1944. L’esprit humain n’est pas capable de concevoir la société dans son ensemble, la pensée de hayek est une pensée de la limite de la pensée. Il y des sentiers dépendants ⇒ une société fonctionne selon des habitudes qu’il est très dur de changer. Il conteste la notion de justice sociale car il est impossible de savoir si une situation est + juste qu'une autre. Si on ne peut pas organiser une société en fonction d’un plan, si les effets d’une loi sont imprévisibles, le marché va permettre de coordonner grâce au système des prix, permettant de donner l’information nécessaire aux agents économiques ⇒ tout peut être régulé par les prix. C’est évidemment une utopie. Milton Friedman, chef de file du monétarisme, réactualise la théorie quantitative de la monnaie, et estime que si l’on crée trop de monnaie pour baisser les taux d’intérêt, cela va entraîner à moyen terme de l’inflation. Friedman va donc critiquer la courbe de Phillips ⇒ il écrit un article à la fin des années 60 où il prédit que le chômage et l’inflation vont continuer d’augmenter. Il anticipe aussi une remontée du chômage et triomphe car c’est ce qui va se passer dans les années 70 ⇒ c’est la stagflation: inflation + chômage. Bachelard: “toute lumière apporte toujours une part d’ombre” ⇒ aucune grille de lecture n’est capable d’épuiser toute la réalité, la réalité nous échappe toujours La crise de 70 est liée au choc pétrolier, aux Accords de Grenelle de mai 68 (syndicats obtiennent une augmentation des salaires) et au gain de productivité qui ne suit pas, au manque d'offres. La grille de lecture de Friedman s’applique très bien aux années 70, mais n’est plus adaptée aujourd’hui. Ainsi, dans les années 80, ce n’est plus une lutte contre le chômage mais une lutte contre l’inflation. b) la nouvelle économie classique Elle part du postulat que tous les acteurs éco sont rationnels, expliquant que si nous mettons en place une politique budgétaire contracyclique face à une crise, le ménage va savoir que l’état va être obligé d’augmenter les impôts car il est endetté, donc il va épargner. c) la critique radicale de l’école du Public Choice Cette école applique la grille de lecture néo-classique à l'État. Jusqu'à présent, il était présenté comme préoccupé par l'intérêt général, hors cette école montre que l’état est composé de fonctionnaires, hommes politiques … qui s’intéressent donc à leurs intérêts personnels ! Ils disent que le processus démocratique lui-même entraîne forcément des dépenses publiques. On rentre dans l'ère du soupçon théorisé par Reagan avec “l’état n’est pas la solution, c’est le problème”. d) L’impérialisme économique de Gary Becker Dans les années 80, Becker explique des comportements analysés en sociologie via une analyse économique basée sur le fait que les hommes sont rationnels [ex: la délinquance; la natalité]. Michel Foucault est en accord avec Becker, car Foucault conteste la volonté de normalisation des délinquants dans le système judiciaire. e) Les économistes de l’offre : vers un radicalisme de plus en plus normatif Ils vont avoir une influence politique déterminante : on va les appeler les reaganomics [Reagan + economics]. Les économistes de l’offre vont insister sur la fiscalité avec la courbe de LAFFER, [“trop d’impôt tue l’impôt”] ⇒ La fiscalité désincite à certains comportements économiques, mais c’est insuffisant pour préconiser une baisse des prélèvements obligatoires. C’est grâce à lui que les EU connaissent une baisse des impôts spectaculaires sous Reagan. VII- Les évolutions contemporaines de la science économique : des oppositions idéologiques moins tranchées a) La théorie des jeux et la remise en cause de la main invisible La théorie des jeux étudie des choix d’individus rationnels en interaction (perspective néo-classique, mais dans cadre d’un marché, et encore moins dans cadre de la concurrence pure et parfaite) Il y a beaucoup de jeux, mais le résultat le plus célèbre provient d’un jeu non coopératif, le dilemme du prisonnier. Ainsi, ici, la compétition, c’est-à-dire l’absence de coopération, amène à une situation sous-optimale par rapport à la coopération Autre jeu, le modèle d'Hotelling : Deux marchands de glace doivent choisir un emplacement sur une plage de longueur donnée. Les prix et les produits étant les mêmes, chaque client ira vers le marchand le plus proche de lui. Il est facile de se rendre compte que le seul équilibre de Nash pour ces deux marchands sera celui où ils sont tous deux côte à côte au centre de la plage, bien que ce soit la position la moins adéquate pour la satisfaction de leur clientèle. Il y a des applications dans beaucoup de domaines (sciences politiques, stratégies industrielles, relations au travail, coordination des politiques économiques…) Dans ce jeu, l’équilibre de Nash (lorsqu’aucun agent n’ a intérêt à changer de stratégie) est différent de la situation optimale b) Pour les théoriciens de la croissance endogène, la croissance est un phénomène largement auto-entretenu, nécessitant l’intervention de l’Etat La croissance endogène se développe dans les années 80. Les théoriciens considèrent que la croissance s’auto-entretient car un certain nombre de facteurs de croissance procurent des externalités positives (avantage sans en avoir à en payer le prix). “le communisme s’est effondré parce qu’il n’a pas laissé les prix dire la vérité économique, le capitalisme va peut-être s’effondrer car il ne dit pas la vérité écologique”. Quand une entreprise investit, innove, cela va profiter à d’autres entreprises (sous-traitants, salariés formés), expliquant par exemple l’existence de clusters comme la Silicon Valley. Il y a donc la nécessité de l’intervention de l’état pour accompagner ces externalités positives: inciter à investir etc c) La théorie des appariements : le chômage est un phénomène multidimensionnel Une entreprise a toujours un poste spécifique, et les demandeurs ont aussi un profil spécifique ⇒ l’entreprise doit trouver la bonne personne pour le bon poste. Il faut avoir une vision multidimensionnelle du chômage : logement, formation … cette théorie est d’accord avec le fait que les allocs chômages peuvent augmenter la durée du chô mais ce n’est pas tjrs négatif, car + de temps pour trouver un travail qui lui correspond réellement. On entre dans des grilles de lecture partielles avec un éclairage - idéologique. Chapitre 1 : Agrégats et équilibre macroéconomique I - Les principaux agrégats → Agrégats = valeurs qui vont agréger toute une série d’autres variables. L’agrégat le plus important en macroéconomie est le PIB, car il mesure la production d’un pays, de tous les agents économiques sur le territoire. Le PIB est un flux, et non pas un stock : il mesure la richesse produite sur 1 an, or la production génère des revenus. Donc le PIB mesure approximativement le revenu d’un pays sur 1 an, mais pas son patrimoine/capital. Le PIB nominal est exprimé en euro/dollar, tandis que le PIB réel est le PIB nominal compte tenu de l’inflation. Si la partie de la production non marchande n’est pas évaluée, la partie de l’administration publique de l’Etat doit être évaluée : c’est ce que l’on appelle le PIB non-marchand (coût de production des administrations publiques). Le PIB marchand, quant à lui, est calculé avec la somme des valeurs ajoutées. VA = prix de vente X quantité - consommations intermédiaires. Derrière tout outil comptable, il y a toujours un arbitraire. Qu’est ce que l’on entend par consommations intermédiaires ? La recherche et le développement sont passés par exemple de CI à investissement. PIB = PIB marchand + PIB non-marchand. Malgré ses limites, il reste l’indicateur clé pour évaluer l’activité économique d’un Etat. Le PIB/habitant est l’indicateur clé pour évaluer le niveau de vie. Autres principaux agrégats : La consommation finale (C) = consommation des ménages L’épargne (S) = Part du revenu d’un ménage qui n’est pas consommée. C’est aussi la part du profit d’une entreprise qui n’est pas investie ou distribuée aux propriétaires de l’entreprise. L’épargne peut être sous forme de monnaie (tésorisation), ou sous forme de titre financier (ex : achat d’une action). L’investissement (I) = Achat de capital durable par des entreprises, qui dure + de 1 an. Pour la comptabilité nationale, les ménages n’investissent que quand ils achètent un bien immobilier. Les dépenses publiques (G) = Ensemble des biens et des services produits par l’Etat, administrations décentralisées, etc. Exportations (X) et importations (M) = Exportation, biens et services exportés. Importation, biens et services importés. II - Quelques faits stylisés sur les grandeurs macroéconomiques 1er mystère : La “stagnation séculaire”. Normalement, quand on a de l’innovation aussi brutale qu’aujourd’hui, on doit avoir de la croissance, notamment grâce au gain de productivité. Cependant, la productivité augmente trop peu par rapport à l’innovation. 2ème mystère : La faiblesse de l’inflation. Aux E-U, on était à 3,4% d’inflation, aujourd’hui on est proches de 0. Après 2008, nous sommes rentrés dans un modèle Keynésien. C’est paradoxal parce que les politiques monétaires sont inflationnistes. 3ème mystère : L’évolution du taux de chômage. Sur l’ensemble des pays développés, sauf dans la zone Euro, on avait avant 2008 des taux de chômage à des niveaux très faibles (voir graphique). Après 2008, le chômage augmente mais se résorbe assez rapidement pour les pays développés, or zone euro : à partir de 2010/2011, le chômage ré augmente en zone europe. Il y a eu une erreur économique majeure. Les écarts avant 2008 sont plus surprenants, et s’expliquent avec une approche microéconomique. III - L’équilibre macroéconomique En économie fermée : Y (production nationale, PIB, égal à la demande globale à l’équilibre) = C + I + G (= demande) R (qui correspond au revenu national) = C + S + T (T = les prélèvements obligatoires - les prestations sociales). Comme la production génère les revenus distribués, Y = R On a donc C + I + G = C + S + T I = S + (T-G) I = épargne privée + épargne publique = épargne nationale Il y a une différence entre l’interprétation keynésienne et l’interprétation classique. Le marché de l’épargne fonctionne comme les autres, donc grâce à la variation d’un prix. C’est une situation où l’offre de fonds prêtable, l’épargne, est une fonction croissante du taux d’intérêt. Dans l’interprétation néoclassique, plus le taux d’intérêt est élevé, plus les individus sont incités à épargner. Aujourd’hui les taux d’intérêts sont extrêmement faibles. L’épargne est donc une fonction croissante du taux d’intérêt. La demande de fond prêtable est de l’investissement: on emprunte pour investir, c’est l’inverse : c’est une fonction décroissante du taux d’intérêt. Plus il est élevé, moins les individus sont incités à investir. → C’est grâce à la flexibilité du taux d’intérêt que l’épargne va se réaligner avec le taux d’intérêt et qu’on va atteindre un équilibre. Pour Keynes, l’épargne ne dépend pas du taux d’intérêt. L’épargne est juste la part du revenu qui n’est pas consommée, et elle dépend de la richesse de l’individu et de la psychologie du moment. Pour Keynes, c’est l’investissement qui va déterminer le niveau d’épargne. L’investissement va augmenter la demande et donc la production par un effet multiplicateur. + le PIB augmente, + le revenu général augmente, + les individus vont épargner. L’effet multiplicateur s’arrête quand on retourne à l’égalité I = S. En économie ouverte Y = C + I + G + (X - M) Y=C+S+T C + I + G + (X - M) = C + S + T → D’où (X - M) = (S - I) + (T - G) Ex de l’Allemagne : Ils exportent bcp, ce qui leur rapporte des revenus importants. Cependant, ils épargnent beaucoup (car population agée). Ils ont un Etat qui dépense peu. G est très faible, S est élevée, donc la Demande est peu dynamique, et ils importent peu par rapport à leur niveau de production. La zone euro depuis 2008 multiplie les excédents commerciaux, car on investit moins. → Un déficit commercial peut être un danger, et signe d’une économie dynamique qui investit. De la même manière pour les excédents commerciaux, cela peut signifier une économie dynamique, ou un pays qui investit peu. Chapitre 2 : Monnaie et politique monétaire I - Qu’est-ce que la monnaie ? II - L’offre de la monnaie III - La politique monétaire IV - Monnaie et inflation I - Qu’est ce que la monnaie ? Le concept clé de : liquidité. La monnaie est un actif, quelque chose que l’on possède. Elle est désirée par tous, donc acceptée par tous. Elle va être un outil essentiel pour les échanges. On a résolu le problème du troc. En pratique, la monnaie a connu un mouvement de dématérialisation. Parallèlement aux anciens types de monnaie (bétail, cigarettes....) puisque notamment à partir de la fin du XVIIème siècle, on va inventer les billets, qui ont en eux-même une valeur légale. C’est une invention qui va induire de la monnaie fiduciaire, qui repose donc sur de la confiance. Depuis le développement du système bancaire, l’essentiel de la monnaie qui circule est de la monnaie scripturale. Les moyens de paiements ne sont que des soucis de transfert de cette monnaie. Il est possible d’imaginer que plus tard, on ait seulement une monnaie scripturale. On peut faire une observation : ces caractéristiques de la monnaie sont une force incroyable pour la politique économique. Il n’y a plus de contrainte à la création monétaire. Après la crise de 29, les entreprises sont encore coincées dans le carcan de l’or : il disparaît progressivement dans les économies développées et aujourd’hui il n'y a donc plus de contrainte. Il y a quand même une fragilité : le risque de créer trop de monnaie et de rompre la confiance en cette monnaie. Monnaie et titres financiers : Il y a des actifs qui sont très illiquides (un logement immobilier etc). Il y a cependant une série de titres entre la monnaie et l’actif illiquide. L’épargne peut être détenue sous forme monétaire, ou sous forme de titres : les actions (titres de propriété) et obligations (titres de créances). En général, les obligations sont détenues par l’intermédiaire du système bancaire. En pratique, il est parfois difficile de différencier ce qui est liquide de ce qui ne l’est pas. C’est pour cela que l’on a imaginé les “agrégats monétaires” pour mesurer la masse monétaire qui circule dans une économie. - M0 = monnaie banque centrale - M1 = monnaie fiduciaire, à laquelle on ajoute des effets bancaires - M2 = monnaie scripturale : comptes courants, livrets bancaires - M3 = autres actifs monétaires, comme l’immobilier → Il y a des degrés de liquidité divers. Il y a des périodes où certains titres deviennent plus ou moins liquides, voire illiquides. Exemple des années 2000 aux E-U : des créances + ou - qualitatives vont être coupées en morceaux. Des banques d’affaires américaines vont aussi les mélanger à d’autres créances. Ça a facilité l’émergence de la bulle immobilière aux E-U, qui explose en 2007. A ce moment-là, ces titres perdent une grande partie de leur valeur, et ils se retrouvent illiquides. Une crise d’illiquidité apparaît, chez les Lehman Brothers notamment. La monnaie devient un actif refuge. Les fonctions de la monnaie : conception orthodoxe et hétérodoxe Dans la conception orthodoxe, Jean Baptiste Say dit “La monnaie n’est qu’un voile” : ce qui compte, c’est la production, puis l’échange, la monnaie ne sert qu’à faciliter les échanges. Dans la conception hétérodoxe, la monnaie est désirée pour elle-même. Citation de Keynes : “la possibilité de gagner de l’argent et de constituer une fortune peut canaliser certains penchants dangereux de la nature humaine, il vaut mieux que l’homme exerce son despotisme sur son compte en banque plutôt que sur ses semblables”. La monnaie sert donc à satisfaire la volonté de puissance. Le taux d’intérêt ne se fixe pas non plus de la même manière que dans la conception orthodoxe. En voulant acquérir de la monnaie, on utilise un autre moyen que la violence physique pour satisfaire mon plaisir, pour Aglietta et Orléan. Une société monétaire doit être capable de supporter une violence latente. “Il n’y a pas plus sûr moyen de détruire une société que de détruire sa monnaie”. II - L’offre de la monnaie Le rôle des banques commerciales Elles jouent un rôle majeur parce que quand une banque prête de l’argent, elle crée de la monnaie. “Les crédits font les dépôts” et pas l’inverse. La banque a besoin de la monnaie banque centrale, ou de base monétaire. Le rôle de la banque centrale Chaque banque commerciale a un compte à la banque centrale. A chaque fois qu’elle veut fournir des billets, elle a besoin de retirer de l’argent à la banque centrale. Plus une banque prête de l’argent, plus elle accorde des crédits, plus elle va avoir besoin de monnaie banque centrale. C’est en créant plus ou moins de monnaie banque centrale que la banque centrale va contrôler indirectement la création monétaire des banques. Voir graphique diapo : Analyse graphique : L’explosion de la base monétaire depuis 2008 : “inondation monétaire” des banques centrales, se calme à partir de 2018 et remonte par la suite avec la crise covid. La masse monétaire M2 a augmenté aussi mais moins : les banques commerciales n’ont pas utilisé toute la monnaie de la banque centrale créée pour prêter : le pouvoir de la banque centrale sur la création monétaire est indirect. L’inflation est restée faible même après la période d’inondation monétaire, donnant une marge de manœuvre à la banque centrale. L’inflation peut-elle remonter ? Les politiques monétaires expansionnistes seraient plus difficiles à mettre en œuvre. Si cela ne se traduit pas par l’inflation, il y a d’autres déséquilibres comme l’augmentation du prix de certains actifs comme les actions et l’immobilier. III - La politique monétaire Avant 2008, on parle de politique monétaire conventionnelle avec un instrument clé : le taux d’intérêt directeur. C’est lui qui va déterminer le coût de financement pour les banques. La politique monétaire fait partie de la politique conjoncturelle, gros élément de relance de la demande → en situation keynésienne où on veut relancer la consommation, on baisse le taux directeur par exemple. Graphique : 2008 : la demande s’effondre à cause de la crise financière + grosses menaces de déflations → toutes les banques centrales opèrent une baisse rapide des taux directeurs vers le niveau plancher. A partir de 2013, le chômage américain revient à son niveau initial mais les taux directeurs ne renoncent pas. Remontée puis rebaisse avant le covid. La politique monétaire non-conventionnelle, comme les quantitative easing. Les banques centrales vont directement acheter aux banques et aux assurances, à l’ensemble des institutions financières, elles vont acheter des titres financiers : essentiellement des obligations, parfois d’entreprises, mais surtout d’Etat. Quand on achète une obligation, on devient créancier. Subtilité : quand bcp de personnes veulent acheter des obligations d’Etat, les taux d’intérêt baissent. Cette politique va comprimer l’ensemble des taux d’intérêts. 1er inconvénient en cas d’inflation : les banques centrales vont devoir la limiter, faire attention 2ème élément : des déséquilibres au sein de l’économie → L’épargne ne rapporte plus rien, à part celle des actions et celles servant à acheter des biens immobiliers, or augmentation des prix de l’immobilité (crée des situations très inégalitaires), et cours Bourse qui explosent → la création monétaire ne crée pas d’inflation mais augmente le prix de certains actifs = + augmentation rapide du patrimoine des plus aisés => inégalités patrimoniales → le niveau de revenu adulte bénéficiera de plus en plus de l’héritage, énorme problème pour les sociétés méritocratie 3ème élément (contestable) : le fondement de la monnaie, c’est la confiance. Pour le moment, il n’y a aucun signe de perte de confiance en la monnaie, mais une poignée d’économistes minoritaires font cette hypothèse. La politique monétaire non conventionnelle, via des achats d'obligations, va permettre de baisser les taux d’intérêts à long terme et va donc augmenter l’emprise de la banque centrale sur l’économie. Bilan : Politique monétaire et courbe des taux d’intérêt Avec une politique monétaire non conventionnelle, il y a aplatissement de la courbe d’intérêt. Mécanisme pour requantifier la courbe des taux : il faut que les banques centrales limitent leurs politiques de Quantitative Easing. Si l’inflation remonte, si les institutions financières estiment qu’elle sera durable, un créancier perd de l’argent. La demande d’obligations va alors baisser, et les banques vont exiger des taux d’intérêt plus élevés. Mais les Etats sont tellement endettés que la transition serait très dangereuse, même si l’inflation serait positive en soi. Le risque de l’inflation, surtout dans une économie financiarisée et mondialisée, et qu’on finisse par ne plus arriver à convaincre les créanciers d’acheter des ?? si peu élevés. → Situation actuelle illogique, et la suite est imprévisible. N.B : Un État aussi endetté que l’Italie par exemple ne peut pas supporter plus de 2 ans des taux d'intérêt de 6 ou 7%. Or, il aurait été logique vu son endettement mais pendant la période covid, les banques centrales acceptent de garder les taux d’intérêts bas. La BCE a tardé à réagir parce qu’aucun intérêt des banques du coup, mais au final les banques centrales ne peuvent pas se permettre de monter les taux d’intérêts en période de crise (“financial X”??). → La BCE sauve l’Euro par cette politique. La dette publique = accumulation des déficits publics + les intérêts → le volume de la dette ne peut pas ne pas monter (parce que le déficit public augmente chaque année) IV - Monnaie et inflation La théorie quantitative de la monnaie : Théorie quantitative de la monnaie = fil conducteur de la pensée hétérodoxe. Bodin ⇒ L’Espagne connaît un afflux d’or mais s’appauvrit, il explique cela par l’inflation. Cette dichotomie sera formalisée par les néo classiques au XXe par M (quantité monnaie en circulation) V (vitesse de circulation de la monnaie) = P(niveau de prix) Y (Niveau de production). Postulat derrière cette équation : quand M augmente, pas d’effet sur Y, seulement sur P. MV = PY Contradiction avec la théorie keynésienne ou le modèle IS/LM. La courbe de Phillips : Après la 2nde GM, la macroeco de Keynes est dominante, elle repose sur deux grilles de lecture : le modèle IS LM et la courbe de Phillips ⇒ cas qu’il y a une corrélation négative entre le chômage et l’inflation, entraînant la mise en place de pol conjoncturelles pour relancer le niveau de production, l’activité en relançant la demande, mais cette baisse du chômage entraîne inflation, nécessitant la baisse des pol conjoncturelles. Pompidou “entre l’inflation et le chômage, je préfèrerai toujours l’inflation” ⇒ 30 Glorieuses, en plein Keynésianisme. Comment expliquer cette corrélation négative entre chômage et inflation ? Cela est lié à la question de salaires : quand il y a peu de chômage, le rapport de force au sein des entreprises se transforme au profit des salariés, quand on sait qu'on peut trouver du travail ailleurs facilement, il y a plus de facilité à demander des augmentations, quand le chômage est faible les salaires tendent donc à augmenter, et les E répercutent cette augmentation des salaires sur les prix, menant à l’inflation. A la fin des années 60, un courant d'économistes : les monétaristes dont le chef de fil est Milton Friedman, qui vont être les derniers libéraux dans un monde keynésien : ils vont donc critiquer la courbe de Phillips. Dans un article, Friedman montre que la courbe de Phillips ne peut être vérifiée qu'à court terme. Le monétarisme = concep° inflation assez réductrice : "l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire” = la cause de l’inflation est la création monétaire. Le monétarisme va chercher à réactualiser la théorie quantitative de la monnaie. C’est réducteur car il y a d’autres causes de l’inflation : l'augmentation de la demande (on retrouve la pensée keynésienne) : si une demande augmente plus vite que l’offre, il y a augmentation des prix. l’inflation est celle par les coûts : les salaires et les matières premières La critique monétariste de la courbe de Phillips : Il reconnaît qu'à court terme, l’inflation va baisser les salaires réels. Si les ménages sont habitués à une inflation à 2%, et de même pour les salaires, mais si ils augmentent moins que l’inflation, leurs salaires réels vont baisser. Mais le coût du travail baisse donc, et les entreprises embauchent. Le chômage baisse donc et l’inflation augmente. Mais au bout d’un certain temps, les salariés réalisent que leurs salaires ont baissé, et vont demander et obtenir une augmentation pour compléter la baisse de salaire réel. A long terme, les pol keynésienne se traduisent par un retour du chômage à un niveau initial, additionné à l’inflation, donc on a tout perdu. Freidman triomphe car son article date de la fin des années 60 : Dans les années 70, il y a la stagflation : le chômage est élevé et en même temps le chômage est fort : il n’y a pas corrélation négative, mais corrélation positive. La pensée keynésienne est donc mise à mal. Dans les années 70, trois choses se passent et menacent : le choc pétrolier : augmentation du prix des matières 1ere les syndicats sont très puissants, en plein ère industrielle, on sort de mai 68 avec les Accords de Grenelle permettant l'augmentation considérable des salaires ⇒ les salariés sont en position de force : ils obtiennent l’indexation des salaires : une loi qui oblige à augmenter les salaires en fonction de l’inflation + ralentissement des gains de productivité (efficacité de chaque travailleur) accélération de la mondialisation qui nuit à l’application des pratiques keynésienne La crise des années 70 n'est pas Keynésienne cad liée à la demande, mais est liée à l’offre (coûts de P° augmentent). Les politiques keynésiennes ne peuvent donc pas marcher, mais Giscard D’estaing et Chirac, ministre de l’éco ⇒ mettent en place des pol keynésienne, tout comme Mitterrand. Ces politiques vont mener une forte hausse du l'inflation (à deux chiffres): la grille de lecture de Friedman est donc plus pertinente pour comprendre les annés 70, obtient nobel en 76 ⇒ la priorité éco n’est plus la relance keynésienne mais la lutte contre l’inflation, on va mener des politiques plus rigoureuses. On va augmenter les taux directeurs pour casser l’inflation et mettre en place des politiques de flexibilité microéconomique (diminution allocation chômage, facilité de licenciement etc). La théorie de Friedman n’est plus adaptée à notre époque mais reste éclairante pour les années 70. Aujourd’hui, la courbe de Phillips n’est plus vérifiée, mais pas à cause de Friedman. Le paradoxe de notre époque est qu’il n’y a plus de corrélation entre chômage et inflation. Même quand il y a peu de chômage, il n’y a plus beaucoup d’inflation. Les causes : Les salaires n'augmentent plus avec la baisse du chômage grâce à l’évolution du marché du travail dans une société tertiarisée, faiblement syndicalisée, avec beaucoup de sous-traitants et des emplois atypiques et précaires ⇒ pas de revendication. La mondialisation : concurrence forte donc les E ne peuvent pas se permettre d'augmenter les prix aussi facilement. Les conséquence de cette faible inflation : ⇒ les pol monétaires peuvent rester expansionnistes, permettant de continuer le quantitative easing, les taux directeurs étant à 0%. Mais cette situation va-t-elle durer ? Aux EU, les salaires commencent à augmenter, (politique monétaire EU = très expansionniste, économie en surchauffe, les entreprises ont du mal à recruter). Cela pourrait se traduire par un rebond de l’inflation. Si cette dernière surgit, les taux nominaux augmentent, mais dans un contexte où les Etats sont endettés, cela pourrait mener à une crise de la dette. Chapitre 3 : Le modèle ISLM I - L’équilibre sur le marché des biens et des services : la courbe IS Retour sur l’équilibre macroéconomique en économie fermée → Y = C (Y-T, I) + I (Y, G) = G → Y = C (Y-T, I) + S (Y-T, I) + T → I (i, Y) = S (Y-T, i) + (T-G) (je comprends r depuis quand y’a des virgules…) La courbe IS correspond à tous les points où I = S. La courbe IS est décroissante parce que plus le taux d’intérêt est faible, plus ça va correspondre à un niveau d’investissement élevé avec un niveau de production élevé. Si le taux d’intérêt est faible, plus le taux de production sera fort, et inversement. II - L’équilibre sur le marché monétaire : la courbe LM Les déterminants de la demande et de l’offre de la monnaie : Le marché monétaire, pour Keynes, c’est là où l’on échange de la monnaie. Dans le modèle ISLM, l’offre de monnaie est considérée comme exogène : elle est contrôlée par la banque centrale, et ne dépend pas du comportement des banques, ou d’autres agents économiques. La demande de monnaie varie selon le revenu global : plus les agents économiques sont riches, plus ils vont avoir besoin de monnaie. Plus le taux d’intérêt est élevé, moins j’ai intérêt à détenir de la monnaie : j’ai plus d’intérêt à acheter des titres financiers, notamment des obligations. Mon épargne, qui peut être constituée à la fois de monnaie, et à la fois de titres financiers : plus le taux d'intérêt est faible, plus elle va avoir tendance à être constituée de monnaie, et vice et versa. La demande de la monnaie est une fonction décroissante : plus le taux d’intérêt est faible, plus la demande est élevée, et plus le taux est élevé, moins la demande est élevée. Si le revenu global augmente, le niveau de production est plus élevé et la demande de monnaie augmente. → Voir les graphiques du PP. III - L’équilibre sur les deux marchés Comme les deux marchés doivent être équilibrés, on a donc, grâce au modèle ISLM, le niveau d’équilibre qui correspond aux 2 marchés. Le niveau de Y peut être jugé insuffisant par les autorités (???) ces dernières réagissent pour décaler le niveau d’équilibre vers le niveau de plein emploi. Politique budgétaire et effet multiplicateur : les effets sur la courbe IS Rappel : Y = C+I+G Si G augmente, alors la demande globale qui correspond à C+I+G augmente, et Y aussi. Mais l’impact des dépenses publiques est plus que proportionnel à la hausse initiale. (compléter avec son diapo) Démonstration de l’effet multiplicateur : On part de l’égalité (sans dépenses gouvernementales pour simplifier) Y = C+I Soit ΔY = hausse du revenu national : ΔC = hausse de la consommation et ΔI = hausse de l’investissement : c la propension marginal à consommer. ΔY = ΔC + ΔI Or : ΔY = cΔY + ΔI ΔY (1-c) = ΔI ΔY = ΔI (1/1-c) Attention : on raisonne ici en économie fermée et avec l’hypothèse de la rigidité des prix, donc sans risque d’inflation. Plus la propension épargnée et la propension à importer est élevée, plus l’effet multiplicateur est faible. IV - Politique budgétaire et politique monétaire Effet d’une augmentation du déficit public sur la courbe IS et sur l’équilibre. La courbe IS se décale vers la droite, vers un niveau de production plus important, en fonction de l’effet multiplicateur. Mais comme le revenu Y a augmenté, la demande aussi. Nous ne sommes donc plus à l’équilibre sur le marché monétaire. Il faut que le taux d’intérêt augmente aussi pour retrouver un équilibre. La politique monétaire consiste pour la banque centrale à augmenter son offre de monnaie. Le policy-mix : Par définition, c’est un mélange de politiques monétaires et budgétaires. La banque centrale ne laisse pas les taux d’intérêt monter. Elle va permettre de faire déplacer la courbe IS vers la droite, donc on a un niveau de production supérieur que si la banque centrale n’était pas intervenue. L’Etat distribue le pouvoir d’achat via l’effet multiplicateur. Problème : pour atteindre l’équilibre sur le marché monétaire, on va se retrouver avec un niveau d’équilibre qui ne correspond pas à l'équilibre du marché monétaire. Il faudrait que le taux d’intérêt augmente. La politique budgétaire en situation de trappe à liquidité La courbe LM devient horizontale : la Banque Centrale n’a plus les moyens de … de l’argent. Ici, il y a 2 implications : la politique monétaire devient moins efficace ; V - Une illustration : l’analyse de la crise de la covid-19 avec le modèle ISLM Le PIB a baissé d’environ 10%, ce qui est inédit en temps de paix. Les secteurs directement impactés par la crise sont ceux dont la crise de la covid empê*che de produire (logique?). … PIB potentiel = ce qu’une économie peut produire au maximum sans créer de déséquilibre, et notamment d’inflation. Celui-ci dépend de la quantité de capital disponible, de la quantité de salariés employables et de l’efficacité de ses acteurs de production, ce que l’on appelle la productivité. PIB observé < PIB potentiel : problème de demande Si PIB observé > PIB potentiel : pas de problème de demande, il faut mener des politiques structurelles. Les entreprises ne peuvent parfois plus produire avec la crise : problèmes d’approvisionnement, etc. C’est un choc d’offre massif, et donc un effondrement du PIB potentiel. Ca pose cependant aussi un problème de demande : les gens ne peuvent plus consommer, et le risque est qu’il y’ait des licenciements massifs qui se traduisent par une diminution de la demande. Double choc : choc d’offre et choc de demande. Blanchard essaye de formaliser les choses en adaptant le modèle ISLM. Premièrement, il fait une courbe IS classique et il fait le lien entre la courbe IS qui dépend de la demande. Blanchard estime qu’avant la crise, on a un équilibre entre l’équilibre général et le niveau du PIB potentiel. La courbe LM est un peu particulière : elle est complètement horizontale, car c’est la Banque Centrale qui détermine les taux d’intérêt. C’est une vision réaliste des politiques monétaires. Pour le secteur directement impacté par le confinement, la droite verticale se décale vers la gauche : elles doivent produire moins à cause des contraintes sanitaires. Le niveau de P° potentiel chute et on se retrouve avec une situation où l’équilibre change : le nouvel équilibre est l’équilibre B ⇒ on n’est plus sur la courbe IS car les entreprises pourraient produire plus, mais elles sont limitées et produisent seulement ce dont elles ont besoin. Pour le secteur non affecté par la crise sanitaire, il n’y a pas de problème d’offre, mais de demande. Les gens consomment moins, certains perdent leur travail, et la courbe IS se décale vers la gauche, se traduisant par une baisse du PIB. Les politiques de relance de la demande vont donc être très fortes : la courbe IS va donc revenir vers la droite grâce à l’action de l'Etat et la politique monétaire qui devient encore plus expansionniste avec des taux d'intérêts qui diminuent. Chapitre 4 : Introduction à la macroéconomie en économie ouverte I - Interprétations de l'équilibre macroéconomique en économie ouverte Déséquilibre commercial et déséquilibre d’épargne Rappel : → en économie fermée : I = S + (T - G) = épargne privée + épargne publique = épargne nationale → en économie ouverte : (X-M) = (S-I) + (T-G) = (X- M) est le solde commercial ; (S-I) est l’écart entre l’épargne privée et l’investissement ; (T-G) est le déficit public. Un excédent commercial correspond à un excédent d’épargne nationale par rapport à l’investissement. L’excédent d’épargne va servir à prêter à des agents économiques dans d’autres pays. Un déficit commercial correspond à un déficit d’épargne nationale par rapport à l’investissement. Ce qui rentre dans le pays, c’est les capitaux étrangers. Exemple: L'Allemagne a beaucoup d’excédents commerciaux donc excédents d'épargne, mais comment expliquer cette situation ? ⇒ exportent plus qu’ils n’importent, PIB stimulé par leurs excédents commerciaux donc plus d’épargne qu’ils vont prêter au reste du monde : sarkozy : “critiquer les allemands c’est critiquer les 1er de la classe”. ⇒ excès d’épargne privé et état qui a des finances publiques particulièrement équilibrées : l’état n’a pas de déficit public. ⇒ investit peu, consomme peu et donc importe peu par rapport à son niveau de richesse. Il y a donc peu d’importations et des excédents commerciaux. Mais l’allemagne a des pb d’infrastructure, de main d'œuvre qualifiée, ils fonctionnent encore beaucoup avec des énergies fossiles comme le charbon… 1ere illustration : la crise de la zone euro (2010-2013) Au début des années 2000, l’UE vient de naître et possède désormais une monnaie unique. Un de ses avantages est que cette monnaie est particulièrement crédible : un étranger qui détient cette monnaie sait qu’elle ne perdra pas trop de sa valeur ; elle peut perdre de sa valeur avec l’inflation ou une dégradation du taux de change par rapport aux autres devises. La banque centrale européenne est indépendante du pouvoir politique, sa présidente Christine Lagarde. LA lutte première de l’UE est la lutte contre l’inflation, donc la stabilité ⇒ elle inspire confiance. Les agents éco de la zone euro qui inspiraient une faible confiance avant, qui devaient payer une prime de risque (taux d’intérêts plus élevés), retrouvent une crédibilité, et ce pour tous les membres de la zone euro. La balance courante (balance commerciale + balance des revenus) montre qu’à partir des débuts de la zone euro, certains pays d'Europe du sud vont connaître des déficits commerciaux croissants, alors que l’Allemagne, les Pays Bas et l’Autriche connaissent des soldes commerciaux croissants. Le cas de l’Allemagne : Pour l’Allemagne, cela s’explique par une politique de compétitivité menée par l’Etat, menant à la glaciation des salaires allemands. L’euro, en facilitant les échanges commerciaux, va faciliter ses exportations. Le résultat est une croissance tirée par leurs exportations, 8% du PIB, c’est une exception mondiale. En Europe du sud, ces déséquilibres commerciaux deviennent inquiétants, mais l’épargne excédentaire allemande va permettre de financer le déficit commercial de l’Europe du Sud. Le cas de la Grèce : En Grèce, le déséquilibre commercial croissant s’explique par le déficit public, une augmentation des dépenses publiques. L'Etat grec est clientéliste, très inefficace,avec beaucoup de dépenses publiques inutiles. L’Etat grec continue à s’endetter sans crainte après l’euro car les taux d’intérêt sont plus faibles. L’état épargne très peu et dépense beaucoup, ce qui contribue au déficit commercial de la Grèce. ⇒ Déficit commercial = importations > exportation des agents économiques grecs Le cas de l’Espagne : L'Espagne, à partir des années 2000, a un excédent budgétaire : l’Etat espagnol a des finances publiques particulièrement équilibrées, il y a plus de prélèvements que de dépenses. Cette croissance éco ne repose pas sur une augmentation de la productivité, sur le déficit public, mais sur une dette privée très importante. Cela va servir à des investissements immobiliers : en 10 ans, le prix de l’immobilier a été multiplié par 3, cad 200% : il y a une bulle spéculative ! Les investissements immobiliers ne participent pas au PIB, ils le menacent car ce n’est pas stable. L’augmentation de I provoque le déficit commercial espagnol. Cet investissement fort dans l’immobilier va augmenter le pouvoir d’achat et baisser le taux de chômage espagnol, ils vont donc consommer plus, mais surtout des produits allemands. Le déficit commercial correspond bien à un déficit d’épargne par rapport à l’investissement. Il y a une augmentation de la demande globale avec l’effet multiplicateur : le déficit commercial augmente car ils ne consomment pas des produits espagnols En 2008, il y a des flux d’épargne considérables qui vont du cœur de l'Europe vers les périphéries. L’euro n’a même pas 10 ans qu’il se prend déjà une crise financière majeure : la crise des subprimes. Il y a donc un arrêt brutal de ces flux. Sudden-stop ⇒ un arrêt brutal des flux d’épargne, les taux d’intérêts vont donc s’envoler. Pour des TD à 6-7%, la dette devient rapidement insoutenable pour les Etats, qui en souffrent beaucoup car il est impossible pour eux de s’en acquitter. Pour certains, cette période représente la fin de l’ère euro. En 2008, les banques espagnoles sont en situation de quasi faillite et dépensent beaucoup pour sauver leurs banques. La politique de déficit publique menée après va être importante, on parle de politique d’austérité. Ces politiques vont marcher et on va retourner à l’équilibre. On aurait pu mener des politiques budgétaires expansionnistes, cad de relance de la demande dans le reste de l’Europe. Quand un groupe de pays réduit son déficit commercial en baissant sa demande intérieure, la demande dans toute la zone euro va être faible. Mais si les allemands avait augmenté sa propre demande intérieure, cela aurait limité la crise en périphérie en intensifiant leurs exportations vers l’Allemagne etc. Les allemands vont durcir les règles avec une politique d’austérité budgétaire en baissant leurs dépenses publiques, avec la FR et les Pays Bas : si les allemands etc importaient plus, leurs excédents commerciaux auraient baissé, hors ce n’est pas le cas et les excédents commerciaux vont aider à la crise américaine. L’échec de Trump à diminuer le déficit commercial américain Volonté de privilégier les travailleurs américains : le déficit commercial est selon lui un symptôme de la concurrence déloyale de la Chine. La balance commerciale américaine diminue dans les années 2000 (déficit commercial à cause de l’investissement immobilier). Cet investissement des entreprises dans les NTIC ne pose pas problème. L'épargne mondiale va financer l’investissement américain, mais va être utile dans les années 90. Mais dans les années 2000, le déficit commercial se creuse à cause de l’investissement immobilier, beaucoup moins créateur de croissance. Il y a alors la crise des subprimes:. Quand Trump arrive en 2016, le déficit commercial est encore relativement important : il met en place une pol protectionniste en augmentant les tarifs douaniers des produits chinois et européens ; mais la balance commerciale continue de se creuser. Cet échec est prévisible car Trump considère que le déficit commercial vient d’un pb de compétitivité, de concurrence déloyale, mais cette analyse est fausse. Elle peut y correspondre, mais elle a souvent pour cause une épargne insuffisante par rapport à l’investissement, et c’est le cas pour les EU. Quand on compare épargne publique et privée (épargne nationale) avec le taux d’investissement, ce dernier a toujours été supérieur à l’épargne nationale. Le paradoxe de la politique de Trump est qu’il va mener une politique budgétaire très expansionniste, T va fortement baisser. Mais cette politique tend forcément à diminuer l’épargne nationale, alimentant le déficit commercial. En baissant les impôts, les américains gagnent du pouvoir d’achat, consomment plus, importent plus et creusent le déficit commercial. Mais la politique de déficit public de Trump a mieux marché que prévu, bien qu’elle ait entretenu le déficit commercial. Cela ne devait pas même marcher sur le PIB, car si on augmente la demande en poussant le PIB au-delà de son niveau potentiel, cela devrait créer des déséquilibres. Les entreprises se retrouvent pénuries de main d’oeuvre et avaient freiné l’émigration ⇒ les salaires auraient dû augmenter et cela aurait été répercuté sur les prix. OR, le taux de chômage a continué à chuter et la P° a été forte. Cette surchauffe de Trump a eu des effets bénéfiques : Les entreprises se sont retrouvées en pénurie de main d'œuvre, alors elles ont employées des individus qui n’étaient pas forcément bien formés et exclus du marché du travail (ainsi inclus en étant employés). En augmentant le taux de participation et la productivité des entreprises, le PIB potentiel a augmenté : c’est la théorie de la surchauffe, une forme de keynésianisme encore plus radical. La demande est tellement stimulée, que l’offre n’est pas capable de répondre. Olivier Blanchard pense qu’il y a un consensus sur la nécessité d’une politique de relance budgétaire, car le covid a provoqué une chute de la demande. Il conteste cependant l’ampleur du temps de relance. Plan d’augmentation de Joe Biden : 2000 Milliards de dollars. Selon Blanchard, c’est excessif : il estime que l’Output Gap correspond à environ 700 milliards de dollars. Il faut augmenter la demande de 700 milliards de dollars pour se rapprocher du PIB potentiel. La demande globale va du coup être bien supérieure au PIB potentiel. L’effet de la demande globale dépend de l’effet multiplicateur. Il est difficile à anticiper car il dépend de la propension à consommer. Il est possible que l’effet multiplicateur soit élevé si les américains dépensent beaucoup. Il est possible que la demande augmente de plus de 2 ou 3 milliards. → Si il y a bcp de consommation alors démultiplication de l’effet de la politique de relance sur la demande globale. Est-ce que ça va entraîner l’inflation ? ⇒ Courbe de Phillips qui rentre en compte (corrélat° négative entre chômage et inflation). A partir des années 2000, la courbe de Phillips tend à disparaître (même quand le chômage est faible et que l’inflation n’augmente pas). Surchauffe économique américaine ⇒ pénurie d’emplois donc salaires qui augmentent et inflation qui va tendre à revenir (retour de la courbe de Phillips sous Biden). Conclusion de Blanchard : 1er enjeu : la FED (banque centrale américaine) accepte l’augmentation de l’inflation. 2ème enjeu : la FED ne l’accepte pas, elle va durcir sa politique monétaire. Ainsi, elle augmente le taux directeur et elle arrête le quantitative easing. Ainsi elle limite le crédit bancaire et l’augmentation de la demande. Selon Blanchard, aucun des scénarios n’est idéal. Dans le 1er, le risque est que les anticipations d’inflation risquent de devenir désancrées. Aujourd’hui, les anticipations sont ancrées à un niveau faible. L’inflation, une fois anticipée, est un phénomène qui s'auto entretient. Les salariés vont s’attendre à ce que leurs salaires réels vont baisser. C’est dangereux quand on commence à anticiper l’inflation. Dans le 2ème scénario, un durcissement de la politique monétaire américaine : il va y avoir une augmentation des taux d’intérêt, qui pourrait être très importante. Risques : crise financière importante si la remontée est trop brutale. Si l’augmentation des salaires et le retour à la courbe Phillips peut sembler positif, ce serait aussi source de dangers. → Blanchard craint et critique donc l’ampleur du plan Biden. II - Politique monétaire, taux d’intérêt et taux de change : le triangle des incompatibilités → Le taux de change d’une devise (appellation d’une monnaie qui est acceptée à l’étranger) est le cours, c'est-à-dire le prix, de cette devise par rapport à une autre devise. Pour évaluer les effets du taux de change sur l’économie, il faut raisonner en termes réels, c'est-à-dire en tenant compte de l’inflation. - Taux de change nominal : e = prix relatif des monnaies de deux pays : 1euro = 1,20$. e = 1,20 - Taux de change réel : ε = prix relatif des biens entre 2 pays : : ε = e (prix intérieur / prix étranger) = e (P/P*) Une appréciation du taux de change nominal e signifie que les nationaux peuvent acquérir plus de monnaie étrangère : e = 1,20 donnerait 1 euro = 1,20$ Une appréciation du taux de change réel ε accroît le prix des biens produits à l’intérieur du pays, tend à diminuer le volume des exportations et à augmenter celui des importations. Il faut donc tenir compte des écarts d’inflation : si le taux de change nominal reste stable, mais que l’inflation dans un pays est plus forte que l’inflation dans les pays étrangers : les exportations perdent en compétitivité. Inversement si le taux de change nominal ne bouge pas, il peut y avoir une dépréciation du taux. Le triangle des incompatibilités indique que l’on ne peut pas avoir à la fois une banque centrale qui mène sa politique de manière autonome et en même temps une stabilité du taux de change, et ajouté à cela une liberté de circulation des capitaux, qui entrent et sortent librement. Il n’est pas possible d’avoir les 3, il faut forcément en sacrifier un. Exemple : Aux E-U, en situation de surchauffe, les taux d'intérêts américains risquent d’être plus importants que les européens. En revanche, dans une situation de liberté des capitaux, on va avoir tendance à acheter des obligations américaines. Seulement, pour ça, il faut des $ contre des €. Si de nombreux acheteurs échangent, l’€ va se déprécier, remettant en cause la stabilité du taux de change. La flexibilité des taux de change est sacrifiée.