Summary

This document discusses the grammatical structure of French propositions, focusing on single-term propositions and their various types. It analyzes nominal, verbal, and adverbial propositions, along with demonstrative and vocative monorèmes. The text further delves into the characteristics of monorèmes in terms of their function and structure.

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Le classement des propositions à un terme est basé le plus souvent sur la nature morphologique du terme essentiel. D'après ce critère, les propositions monorèmes sont divisées en trois groupes: nominales, verbales, adverbiales. Les propositions nominales dont le terme essentiel est un substantif son...

Le classement des propositions à un terme est basé le plus souvent sur la nature morphologique du terme essentiel. D'après ce critère, les propositions monorèmes sont divisées en trois groupes: nominales, verbales, adverbiales. Les propositions nominales dont le terme essentiel est un substantif sont les plus variées quant à leur valeur sémantique et modale. Les plus nombreuses sont les propositions existentielles qui sont utilisées pour décrire, les personnes et les faits, les objets, les actions, les sentiments, les paysages, les événements ayant lieu à un moment donné. Assez souvent, cette espèce de propositions nominales désigne des phénomènes atmosphériques, les saisons, les dates et les heures ou bien présente une simple constatation d'un fait: Allées et venues d'inspecteurs, portes qui claquent, coups de téléphone. (Simenon); Journées courtes longues nuits. (Bazin); Premier vendredi de décembre. Premier gel. (Bazin); Deux lettres au courrier: une de Pierre, l'autre de Jérôme. (Troyat) Инспекторы приходят и уходят, хлопают дверями, звонят по телефону. (Сименон); Короткие дни, длинные ночи. (Базен); Первая пятница декабря. Первые морозы. (Базен); На почте два письма: одно от Пьера, другое от Жерома. (Троят) Les monorèmes descriptifs sont utilisés surtout dans la langue littéraire pour créer un décor: Autour d'elle, le froid, la brume, des buissons noirs, des feuilles pourrissantes. (Troyat) Вокруг нее холод, туман, черные кусты, гниющие листья. (Троят) Dans les monorèmes négatifs l'existence d'un objet est niée dans telle ou telle situation: Mercredi, plus rien. (Bazin); Pas de salle de bains, pas de cabinet de toilette. (Simenon) Среда, не более того. (Базен); Ни ванной, ни туалета. (Сименон) Une autre espèce de propositions nominales est représentée par les monorèmes démonstratifs dans lesquels le terme essentiel est accompagné de mots démonstratifs: voilà l'hiver. On relève aussi les monorèmes vocatifs (Mon cher ami!), et d'autres. Un type particulier des monorèmes nominaux est celui qu'on appelle en russe «назывные» et qui apparaît en titres, dans les enseignes, les étiquettes, etc.: «Introduction», «Pharmacie», «Fruits et légumes». Certains linguistes ne les considèrent pas comme des propositions. Les monorèmes verbaux sont généralement subdivisés en deux groupes, selon que leur terme essentiel est l'infinitif ou le verbe à la forme personnelle. Les propositions monorèmes à l'infinitif expriment l'ordre et la défense: Ne pas entrer; Aller droit; elles peuvent marquer aussi différentes valeurs affectives: Lire ses poèmes à haute voix, devant quelqu'un. Quel rêve! (Mauriac); Vendre? M'en aller? Mais je ne pourrais pas vivre ailleurs. (Troyat) Прочтите его стихи вслух, перед кем-нибудь. Какая мечта! (Мориак); Продавать? Уходите? Но я не мог жить где-то еще. (Троят) Les monorèmes à la forme personnelle de l'indicatif ne sont pas typiques du français, mais ils sont très répandus dans la langue russe: светает, морозит, не спится, стучат. En français, les propositions de cette espèce sont représentées par les constructions impersonnelles avec le pronom il: Il gèle. Cette différence entre les deux langues s'explique par le fait que la forme personnelle du verbe en français est accompagnée l par un pronom sujet dont la présence confère à la proposition les qualités d'un dirème. Les monorèmes verbaux du français sont représentés essentiellement par les propositions impératives, dans lesquelles l'absence du sujet constitue leur marque formelle: apportez les livres. De l'avis de plusieurs grammairiens français, l'impératif est un monorème (Approchez!), mais la présence du vocatif (Approchez, mes enfants!) change le monorème en dirème Les monorèmes adverbiaux ont pour terme essentiel l'adverbe: En haut et en bas. Tant pis. Vite! Parfois on relève aussi les monorèmes adjectivaux: Parfait. Impossible. Inutile de continuer. Adorable un jour, insupportable le lendemain. Вверх и вниз. Очень жаль. Быстро! Иногда мы отмечаем также прилагательные моноремы: Perfect. Невозможный. Нет необходимости продолжать. Очаровательный один день, невыносимый завтра. («Elle»). D'autres les rapportent aux monorèmes adverbiaux. La particularité des propositions monorèmes est qu'elles servent souvent à marquer une appréciation: Merveilleux enfants tahitiens! Jamais un cri! Jamais une larme! (Merle) Замечательные таитянские дети! Никогда не плачь! Никогда не слеза! (Черный дрозд) Les monorèmes exprimant différentes valeurs affectives se caractérisent dans la langue orale par une intonation exclamative: La belle affaire! Canaille! Incroyable! Sale menteur! Quel bonheur! Отличная сделка! Подлец! Удивительный! Ты грязный лжец! Какое счастье! Tous les types de propositions monorèmes peuvent être dévelop-pés, c'est-à-dire contenir les termes secondaires qui servent à déterminer ou compléter le terme essentiel: Affaire inattendue. Matinée gagnée. (Bazin) Неожиданное дело. Утро победило. (Базен) Du point de vue de leur fonction communicative, les monorèmes peuvent être ramenés à un des trois types communicatifs: 1 énonciatives: L'affaire. Le français. (Simenon); 2 interrogatives: Et Denis? Et le café?... (Troyat); 3 impératives: Une petite place, s'il vous plaît! (Troyat). Il importe de distinguer les propositions à un terme et les propositions à termes réduits. Les propositions réduites sont des propositions ellyptiques, c'est-à-dire celles où manquent un ou plusieurs termes: Quand partez-vous? - Demain. Quel genre d'homme est-ce? — Un artiste. Les propositions réduites correspondent aux propositions complètes dirèmes, et non pas monorèmes: Je pars demain. Cet homme est un artiste. Dans les propositions monorèmes aucun terme ne manque, étant donné que ces propositions sont pleines, c'est-à-dire grammaticalement indépendantes. La dépendance sémantique et structurelle des propositions réduites s'exprime en ce qu'elles trouvent après la proposition complète: Du bistrot, on passa dans les chambres. Celle de Denis sedusit Jerome par sa simplicite, celle d'Amelie par son ameublement et son confort. (Troyat) Из бистро мы прошли в номера. Denis's соблазняет Джерома своей простотой, Amelie's - своей обстановкой и комфортом. (Троят) Par contre, la proposition à un terme, étant syntaxiquement indépendante, peut aussi bien précéder la proposition avec laquelle elle se trouve en rapport sémantique: Théâtre, cinéma? Les distractions ne manquaient pas à Paris. (Troyat) Donc, les propositions à termes réduits portent un caractère occasionnel et peuvent être ramenées à une proposition complète (dirème) dont elles sont des variantes réduites; par contre, les propositions à un terme représentent des structures grammaticales particulières, elles forment un type de proposition à part. L'emploi des propositions réduites est le plus fréquent dans les dialogues où elles forment des répliques à des questions. 2. La proposition à deux termes La proposition à deux termes (dirème) contient, à la différence des monorèmes, deux termes essentiels: sujet et prédicat. Tous les deux sont nécessaires pour former la base prédicative de la proposition. Les propositions dirèmes, aussi bien que les monorèmes, sont divisées assez souvent en deux types: verbales et nominales. Mais ici ces deux types de proposition coïncident généralement avec le type du prédicat (nominal/verbal). La proposition à deux termes peut comporter un ou plusieurs termes secondaires; de là, la division des propositions dirèmes en propositions non-développées: la vitre était ouverte, et développées: La vitre était ouverte entre lui et le chauffeur. (Simenon). Du point de vue syntaxique le sujet et le prédicat constituent la base prédicative à eux seuls, sans termes secondaires. Les propositions à deux termes peuvent contenir un grand nombre de termes secondaires, y compris des termes détachés. Ce type de propositions à deux termes est typique de la langue littéraire: Dans la cuisine basse, il n'y avait pas d'autre bruit que le tic-tac de la pendule et, de temps en temps, le craquement sec d'un meuble aux jointures fati-guées. (Troyat) В низкой кухне не было слышно ничего, кроме тиканья часов и время от времени сухого скрипа предмета мебели с усталыми суставами. (Троят) La notion de terme de proposition La proposition simple, même la proposition à un terme, se compose le plus souvent de plusieurs éléments qui sont définis comme «termes de proposition». On appelle «termes de proposition» les éléments constitutifs de la proposition exprimés par les mots indépendants et qui sont en rapport syntaxique et sémantique les uns avec les autres. Les termes de proposition peuvent être représentés par les formes grammaticales flectives et analytiques des mots pleins: les journaux, nous partons, nous sommes partis, le plus beau; par les locutions toutes faites: avoir sommeil; par la réunion des mots-outils avec les mots indépendants: il est professeur, je dois partir. La même forme d'un mot peut représenter des termes différents, selon son rapport à d'autres mots: on construit la maison → la maison est construite. Ceci est propre surtout aux langues analytiques, dans lesquelles la modification positionnelle du mot, sans aucune modification formelle, peut changer sa fonction syntaxique: L'enfant joue. → La mère aime l'enfant. Les termes de proposition sont divisés en deux catégories: 1 Les termes essentiels (sujet, prédicat, terme essentiel de la proposition monorème); 2 Les termes secondaires (toutes sortes de compléments). Selon certains savants russes, les composants de la proposition à deux termes seraient le groupe du sujet et le groupe du prédicat, les termes secondaires faisant partie de ces deux groupes. Les grammairiens français préfèrent les termes « groupe nominal» (syntagme nominal) et «groupe verbal» (syntagme verbal): le complément déterminatif fait partie du syntagme nominal (sujet, objet), les compléments d'objet et circonstanciel font partie du syntagme verbal (Dubois). Il y a une différence très nette entre les termes essentiels et les termes secondaires: les termes essentiels sont indépendants syntaxiquement et susceptibles de former la proposition par eux-mêmes ,les termes secondaires (non-noyaux) ne peuvent pas former la proposition, ils ne servent qu'à compléter ou déterminer les termes essentiels. L'opposition termes essentiels/termes secondaires est considérée en tant qu'opposition fondamentale par les linguistes russes. Dans les propositions telles que Elle va à la gare. Il choisit un livre on serait tenté de parler d'un noyau à trois termes. En fait, selon l'opinion de certains linguistes, la base structurelle de la proposition est constituée dans ce genre de cas par le sujet, le prédicat et le complément. Cependant, le fait que certaines espèces de compléments sont obligatoires pour le prédicat, intéresse la sémantique et non la syntaxe: la base structurelle peut être sémantiquement incomplète, puisqu'elle se définit non en vertu du sens mais en vertu de son indépendance syntaxique. Donc, seuls un sujet et un prédicat sont nécessaires pour former une proposition à deux termes en tant qu'unité syntaxique: ils constituent la base prédicative (предикативная основа) de la proposition.Les termes secondaires, quelle que soit leur nature, ne font pas partie de la base prédicative et sont subordonnés au sujet ou au prédicat. Il ne faut pas perdre de vue que l'indépendance des termes essentiels et la subordination des termes secondaires se réalisent uniquement sur le plan des rapports syntaxiques: du point de vue sémantique, les compléments peuvent représenter l'élément principal, si l'information qu'ils apportent est plus importante que celle du noyau: Il n'arrivera que la nuit; il est venu sans ses outils (l'exemple de C. Bureau). Он придет только ночью; он пришел без своих инструментов (пример К.Бюро). Pourtant les termes secondaires ne sont pas tous sur le même plan: ils se distinguent les uns des autres par leur nature et par leur rôle dans la formation de la proposition. Le statut de certains éléments de la proposition simple est litigieux. Il s'agit des mots intercalés, des mots en apostrophe et des interjections, qu'on ne considérait pas jusqu'alors comme termes de proposition (A.M. Пешковский). La notion de liens syntaxiques Les éléments constitutifs de la proposition sont liés les uns aux autres par des rapports syntaxiques et sémantiques. L'étude des liens syntaxiques occupe une place très importante dans la théorie de la syntaxe. Les liens syntaxiques sont divisés généralement en deux types de base: la coordination et la subordination, qui, selon l'opinion générale, constituent l'opposition principale dans le système syntaxique. La coordination est considérée comme le lien entre des éléments grammaticalement égaux, la subordination - comme «la domination grammaticale», c'est-à-dire le lien entre deux éléments dépendant l'un de l'autre. En d'autres termes le lien subordinatif a un caractère unilatéral, et le lien coordinatif, un caractère bilatéral. On estime que c'est la subordination qui joue le rôle principal dans l'organisation syntaxique de la proposition. Il est vrai que le rôle du lien subordinatif est plus important que celui de la coordination. Aussi est-il plus varié et plus différencié du point de vue syntaxique et sémantique. Dans la grammaire russe on distingue, à l'intérieur de la subordination, l'accord (согласование), la rection (управление) et l'adjonction (примыкание) mais ce classement du lien subordinatif est vulnérable sur bien des points. Tout d'abord, les limites entre eux ne sont pas toujours très nettes (ce fait est signalé par plusieurs lin-guistes). Ensuite, les termes «rection», «accord» et «adjonction» réunissent des faits syntaxiques de nature très différente. En outre, ce type de lien est traité parfois comme un lien purement lexical et non syntaxique. En somme, le lien subordinatif, en tant que phénomène syntaxique, ne peut pas être ramené à la rection, l'accord et l'adjonction. Ces trois termes désignent plutôt les moyens morphologiques que les relations de subordination elles-mêmes: ils ont un caractère formel et s'opposent aux liens syntaxiques qui se rapportent au plan du contenu. Il y a lieu de distinguer, au niveau de la proposition simple, les liens syntaxiques suivants: 1) le lien prédicatif, 2) le lien subordinatif, 3) le lien coordinatif. 1) Le lien prédicatif est le plus important, puisqu'il réunit le sujet et le prédicat dans la proposition à deux termes. Ce lien, qui est souvent considéré comme la coordination ou comme la subordination ,s'oppose en réalité à l'une comme à l'autre. Il se distingue du lien coordinatif par le fait que le prédicat et le sujet n'ont pas la même fonction syntaxiqueMais le trait distinctif le plus important du lien prédicatif consiste en ce que ce lien est susceptible de former par lui-même la proposition, alors que la coordination et la subordination n'ont pas cette faculté. Donc, le lien prédicatif ne peut être ramené ni à la coordination ni à la subordination. 2) Le lien subordinatif étant très général par sa nature grammaticale, se réalise en trois liens syntaxiques: attributif (déterminatif), complétif, circonstanciel. Le rapport attributif est celui qui réunit le complément attributif au mot qu'il détermine: le rapport complétif s'établit entre le prédicat et le complément d'objet (dans toutes ses variétés); le lien circonstanciel se réalise entre le prédicat et le complément circonstanciel. Les liens attributif, complétif et circonstanciel sont des liens subordinatifs primaires. A côté d'eux il y a des liens secondaires, qui se manifestent dans des conditions déterminées, c'est-à-dire dans telle ou telle construction syntaxique. Les limites entre des liens subordinatifs différents ne sont pas toujours très nettes. En conséquence l'identification de tel ou tel lien présente parfois des difficultés. Dans les constructions du type la réparation de l'ascenseur le lien subordinatif est interprété tantôt comme un lien attributif, tantôt comme un lien complétif (= on répare l'ascenseur). Dans les constructions marcher lentement, chanter joyeusement certains voient le lien attributif, tout comme dans une chanson joyeuse, tandis que d'autres y voient un rapport circonstanciel. 3) Le lien coordinatif se distingue d'une façon très nette du lien subordinatif aussi bien que du lien prédicatif. A la différence du lien subordinatif, il porte un caractère bilatéral; à la différence du lien prédicatif, il ne peut pas former la proposition. Le lien coordinatif se réalise, selon l'opinion générale, entre les segments ayant une même fonction syntaxique: c'est pourquoi on le définit d'habitude comme un rapport unissant les termes homogènes de la proposition. Malgré la différence objective entre la subordination et la coordination il y a des cas où leur opposition n'est pas tellement nette. Il y a beaucoup de discussions en ce qui concerne la nature du lien entre nation, dantre la cordille de exist les si veract la entre di- liens subordinatif et prédicatif. On parle notamment du double lien «attributivo-prédicatif» par rapport au lien entre l'adjectif et le sujet dans la construction déjà citée il partit heureux. D'autre part, les liens syntaxiques au niveau de la proposition se distinguent des liens syntaxiques au niveau des groupes de mots, et on ne saurait les identifier (comme le font plusieurs grammairiens): 1) le lien prédicatif est impossible à l'intérieur des groupes de mots; 2) certains liens syntaxiques sont spécifiques pour la proposition, notamment ceux qui caractérisent les termes détachés et les mots intercalés; 3) certains liens subordinatifs ont des traits particuliers au niveau de la propo-sition; 4) la coordination, de l'avis de la majorité des linguistes, se réalise seulement dans la proposition. Les liens syntaxiques ne peuvent pas être confondus avec les liens sémantiques. Les liens syntaxiques, en vertu de leur caractère abstrait et purement grammatical, se manifestent indépendamment du sens lexical des mots ;les rapports sémantiques dépendent d'une manière ou d'une autre de la valeur lexicale des termes. Il est évident que les rapports sémantiques sont plus concrets et, par conséquent, plus variés, ce qui caractérise en premier lieu la subordination. Ainsi, dans le cadre du rapport attributif on relève un grand nombre de rapports sémantiques, tels que l'appartenance, la possession, le lieu et l'origine, la matière dont l'objet est fait, la qualité, le rapport d'objet et de sujet à l'action, etc. La marque essentielle de tous ces rapports sémantiques, celle qui les distingue des liens syntaxiques, c'est qu'ils dépendent dans la plupart des cas de la valeur lexicale du substantif déterminé, ainsi que du déterminant. Le lien circonstanciel réalise d'autres espèces des rapports sémantiques: temporel (il partit à cing heures). local (il partit à la gare); causal (il ne partit pas à cause de l'orage). La nature des rapports sémantiques à l'intérieur du lien complétif est différente: on distingue les rapports d'agent, d'instrument, de coparticipant et d'autres. Le problème du rapport entre les liens syntaxiques et sémantiques dans le cadre de la subordination n'est pas résolu définitivement. Certains types de relations sont interprétés tantôt comme des liens syntaxiques, tantôt comme des rapports sémantiques, tantôt comme des rapports «sémantico-syntaxiques». Ainsi, le lien attributif (déterminatif), quoique la majorité des savants le considèrent comme un rapport syntaxique, est défini parfois comme une relation sémantique. Le rapport du complément d'objet direct au prédicat est traité par certains linguistes comme un lien purement lexical s'opposant nettement au lien syntaxique, et ainsi de suite. Le lien coordinatif se réalise aussi dans quelques variétés séman-tiques, dont les principales sont les rapports d'addition, de disjonction et d'oppositon. On y ajoute parfois les rapports de conséquence, d'explication, de limitation et d'autres. Certains d'entre eux sont traités différemment, par exemple, le rapport explicatif (пояснительное отношение) est défini tantôt comme coordination, tantôt comme subordination, tantôt comme lien «intermédiaire». Il resulte de cet exposé que plusieurs questions relatives aux liens syntaxiques restent en suspens. La diversité d'opinions sur le nombre et la valeur des liens syntaxiques s'explique par les raisons suivantes: a) on identifie souvent les liens syntaxiques au niveau de la proposition et au niveau du groupe de mots; b) on confond fréquemment les liens syntaxiques et les rapports sémantiques, qui, malgré leur interaction fréquente, sont de nature différente; c) on ne fait pas de distinction entre les liens syntaxiques qui se rapportent au domaine du contenu et les liens formels, relevés à la base du critère morpho-logique. On peut en conclure que le lien prédicatif est obligatoire pour la proposition à deux termes, alors que les liens subordinatif et coordi-natif y sont facultatifs. Tout ceci se rapporte au français aussi bien qu'à d'autres langues, étant donné que les types de liens syntaxiques et les catégories de termes de proposition représentent des notions grammaticales plus ou moins universelles. Par contre, les moyens d'exprimer les liens syntaxiques, aussi bien que les marques grammaticales des termes de proposition, sont spécifiques pour une langue concrète. La différence en ce sens concerne avant tout le lien subordinatif et ses variétés syntaxiques et sémantiques. En français notamment le rôle des moyens flectifs est beaucoup moins important dans l'expression de la subordination qu'en russe. En termes généraux, le français a une prédilection marquée pour les moyens analytiques, tels que les prépositions et la place respective des termes. Les modifications formelles du mot peuvent être utilisées en français pour exprimer le lien attributif (une grande fenêtre), mais à la différence du russe, elles ne forment pas un systeme. L'accord morphologique caractérise aussi le lien prédicatif (l'étoile a brillé, les étoiles ont brillé), mais il n'est pas du tout régulier (l'étoile brillait — les étoiles brillaient). Quant au lien coordinatif, la différence entre le français et le russe est plutôt neutralisée, puisqu'en français, aussi bien que dans d'autres langues, le moyen principal utilisé pour l'exprimer est le même: les conjonctions de coordination.

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