Géographie des Populations: Cours sur la Population Mondiale PDF
Document Details

Uploaded by AdorableHeliotrope2375
Tags
Related
- Chapitre 1 : La Croissance Démographique et Ses Effets - 5e - PDF
- G1-1 La métropolisation, un processus mondial différent PDF
- Géographie Premières: La Metropolisation - PDF
- Séquence 1 : Les Villes à L'Échelle Mondiale (PDF)
- Les métropoles inégales et en mutation PDF
- La France de la 2nde Guerre Mondiale (1940s)
Summary
This document is a geography course about the world population. It discusses dynamic spaces, migrations, human ecology, and various demographic indicators. The course covers topics such as population distribution, mortality rates, fertility, and the demographic transition.
Full Transcript
POPULATION DU MONDE, ESPACES DYNAMIQUES ET MIGRATIONS Une écologie humaine : La répartition des humains, leur diversité, le nombre, Les enjeux liés à la population : enjeux alimentaires (inégalités à l’échelle mondiale) questions sanitaires, environnementales, économiques et sociales, migratoires P...
POPULATION DU MONDE, ESPACES DYNAMIQUES ET MIGRATIONS Une écologie humaine : La répartition des humains, leur diversité, le nombre, Les enjeux liés à la population : enjeux alimentaires (inégalités à l’échelle mondiale) questions sanitaires, environnementales, économiques et sociales, migratoires Prise en compte la variable démographique La question du nombre d’humains sur Terre, en faut-il plus ou moins ? La question peut dépendre des courants (écologistes par ex), question sous forme de débats, question abstraites subjectives portant sur le choix (avoir ou pas des enfants par ex) Enjeux de puissance : poids démographique et représentation politique au niveau mondial ? (ex : Qatar, Brésil, pays d’Europe) En résumé, le cours du premier semestre portera sur les grands enjeux liés à la population mondiale, de manière géographique. Il s’agira d’étudier la répartition de la diversité COURS N°1 : LA REPARTITION DE LA POPULATION MONDIALE A DIFFERENTES ECHELLES A l’heure d’aujourd’hui nous sommes près de 7,8 Mrd (ce chiffre est imprécis car il n’y a pas de décompte mondial) environ sur Terre, le décompte est spatial. Chaque pays remonte leur recensement à l’ONU. Le décompte français ou indien sur le recensement est globalement fiable. Au contraire les Etats-Unis, leur recensement est moins fiable. L recensement peut être fait ou non selon la situation du pays (situation politique, conflits par ex au Nigéria ou interne au Liban). La densité brute dans le monde est d’environ 60hab/km2. Les sdf et les clandestins ne sont pas recensés. I- La population est très inégalement répartie A- Où se trouvent les individus sur Terre ? L’œkoumène (espace habité de façon permanente par les êtres humains, zone habitable en permanance, il est variable dans le temps et il dépend des conditions climatiques, historiques, politiques etc.) Etude de cas de l’Arctique : plateformes pétrolières, conquête spatiale ? L’œkoumène qui pourrait de développer dans certaines zones comme l’Arctique L’œkoumène en 2022 se développent dans les plateformes pétrolières, la station spatiale par ex. Avancés et reculs de l’œkoumène : espaces devenues inhabitables (submersions avec l’atoll par ex, désertification avec le Sahara, mouvements tectoniques, catastrophes avec Fukushima ou abandonnés certains espaces montagneux en France => changement de mode vie) Cet œkoumène est discontinu car il y a des zones non habitables et il varie dans le temps selon les conditions climatiques, économiques. La population mondiale est en mouvement continuel, il y a des conquêtes de territoires ou des abandons. Ce sont des dynamiques spatiales que l’on étudie. La géographie est une discipline évolutive. 2- Des densités très variables - La densité, une notion à relativiser : notion de densité nette (ou relative : par rapport à l’espace réellement occupé, en soustrayant les espaces vides), plus utile Les grands contrastes de densité à différentes échelles : - exemple dans une ville B- Les grandes dissymétries dans la répartition mondiale de la population - Par hémisphères : 90 % de la population mondiale vit dans l’hémisphère Nord (car l’essentiel des terres émergées s’y trouve). - Par zone bioclimatique :. Zone froide : < 0,5 % de la population. Zone intertropicale : > 33 %. Zones tempérées : > 66 % - Par continents : Asie : > 60 % Amériques : 14 % Afrique : 14 % (part en hausse) Europe : 11 % (part en baisse) Océanie : 0,5 % Retenir que la grande majorité de la population mondiale aujourd’hui vit en Asie : vu d'Europe, pas de perception nette de cette réalité (peur de la démographie d’Afrique). Cette population mondiale est très concentrée dans l’espace : 80 % des habitants de la Terre vi- vent sur 20 % des terres émergées. Il y a donc beaucoup d’espace disponible dans le monde, contrairement aux idées reçues, mais pas habitable de la même manière. Même carte mais avec choix d’autres seuils dans la légende Représentation un peu différente. C- Les « foyers de peuplement » (= vastes espaces densément peuplés depuis très longtemps) 1 – Les trois principaux foyers de peuplement, anciens données chiffrées : retenir les ordres de gran- deur, ne pas les apprendre par coeur ) - Asie orientale : Chine (1,4 milliard, soit 1 400 millions), Japon (126 millions), Corées (75 millions) - Asie du Sud : Inde (1,4 milliard quasiment), Pakistan (225 millions), Bangladesh (170 millions) - Le continent européen : > 750 millions ; dont 500 millions dans l'Union européenne. Points communs de ces 3 grands foyers : - Leur ancienneté : plusieurs millénaires d'occupation humaine, en continu. A l’époque antique par exemple, ils étaient déjà en place. - Ils se sont construits sur l'agriculture : tous ont été des civilisations agraires. - NB : intéressant de remarquer que la Mésopotamie, pourtant foyer de naissance de l’urbanisation et lieu précoce attesté de sédentarisation de la population humaine, n’est plus de nos jours un foyer important à l’échelle mondiale, ni même régionale. On observe la permanence des trois grands foyers de peuplement depuis au moins 2 000 ans. Notion d’«ancien monde » avec continuité géographique pour l’humanité et contacts millénaires (Afrique- Europe-Asie au sens large) et de « nouveaux mondes », les Amériques pour l’essentiel : quasiment pas de contact jusqu’au XVe siècle 3- Approche géographique : les types d’espaces privilégiés de l’implantation humaine - Les littoraux : corrélation, pas forcément cause du peuplement dense. Ex : Europe, Chine, Afrique - Les vallées des grands fleuves : Nil, Gange, Yang Tse, Huang He, Mékong… mais pas tous (Amazone, Congo) - Les grandes plaines (ex : Europe du Nord) ou montagnes et piémonts tropicaux fertiles (espaces ruraux). Ex : Java, Andes - Les villes : plus d’1 être humain sur 2 vit en ville dans le monde aujourd’hui. = Basculement de l’ha- bitat humain ; une révolution : jamais l'humanité n'avait été urbain D- Les espaces dits « vides » : - Faible densité < 10 hab./km² - Milieux froids des hautes latitudes : Groenland, Grand Nord canadien, Sibérie… - Déserts chauds : Sahara, Namib, Arabie… - Grandes forêts équatoriales : Congo, Amazonie, Bornéo… - Régions de haute montagne : Himalaya… II- LES PRINCIPAUX FACTEURS DE L’INEGALE, REPARTITION DE LA POPULA- TION MONDIALE A) Le rôle ambigu des facteurs naturels Le rôle limitant du climat ? - Les contraintes des milieux froids (latitude et continentalité) : agriculture impossible => densités faibles - Les contraintes des déserts chauds : l’aridité empêche l’agriculture sédentaire. Surmontable avec maîtrise technologique ? cf. péninsule arabique. - Pourquoi les grandes forêts équatoriales ne sont-elles pas peuplées ? Très variable en fait. B) Le rôle prépondérant des facteurs historiques pour expliquer le fort peu- plement des espaces Peuplement à l’échelle continentale Peuplement à l’échelle insulaire Diffusion migratoires/migrations coercitives=population qui sont forcés de se déplacer (les migrations qui ont subi l’esclavage ont structurés ses territoires par ex îles de l’océan indien) Grands changements à certaines périodes de l’histoire qui ont duré plusieurs décennies voir plusieurs siècles et changent les phases de l’humanité dans le temps : - Sédentarité massive => concentration de la population Révolution néolithique (de -9000 à -3000 environ) manière de produire => révolutions agraires (+agriculture donc +nourriture) donc plus de peuplement - Transition démographique - Révolution industrielle et urbanisation qui est accentué grâce à la production, toujours en cours en Chine par ex La question centrale dans notre milieu de vie : Où et comment se nourrir ? Ces mutations dans l’histoire de l’humanité permettent la hausse des densités et de la population C’est un effet cumulatif des densités élevées au cours du temps Conclusion : On parle d’inertie spatiale pour une grande stabilité pendant plusieurs siècles voire plusieurs millénaires de la répartition mondiale. Il y a des éléments de modifications dont les flux migratoires à différentes échelles (dont urbanisation, littoralisation) COURS N°2 : MESURER, DECRIRE ET SPATIALISER LA POPULATION MONDIALE : INDICATEURS ET STRUCTURES DEMOGRAPHIQUES Démographie = étude des faits relatifs au nombre La démographie permet de comprendre le passé, les faits historiques et de ce qui se passe actuellement et de prévoir leurs évolutions futures En géographie, on cartographie les données démographiques et on les spatialise, on les rapporte à des espaces à différentes échelles. Elle permet de comprendre les comportements démographiques. Intro : L’ONU collecte et diffuse les statistiques démographiques. I- LES PRINCIPAUX INDICATEURS DEMOGRAPHIQUES UTILISES EN GEOGRAPHIQUE DE LA POPULATION Intro : Rôle de l’ONU (Division de la population) dans la collecte et la diffusion des statistiques démo- graphiques. - Les Etats sont au cœur de cette collecte => manque de fiabilité. La marge d’erreur au niveau mondial est d’au moins 1 % (soit 75 millions de personnes !). - Réflexions sur le recueil de ces données démographiques : des statistiques sujettes à caution. Ex : le Nigeria, 201 à 219 millions d’habitants selon les sources (2019). Idem au Liban => le recensement est un enjeu politique ou une réalisation trop coûteuse : Madagascar, pas de recensement entre 1993 et 2018 => seulement des projections. A) La mesure de la mortalité et sa géographie Le taux de mortalité en ‰ = nombre de décès d’enfants entre 0 et 1 an, en un an, pour 1 000 naissances vivantes. Une population jeune aura tendance à avoir un taux de mortalité plus faible même si les conditions de vie sont mauvaise qu’une population qui vieillit. Le décès de gens jeunes est anormal dans les pays développés et elle tente à augmenter car le vieillissement provoque ceci. La mortalité infantile est un bon indicateur du niveau de développement. Nb de décès d’enfant entre 0 et 1an pour 1000 naissances vivantes. A Retenir (données arrondies) : Islande = 0,7 ‰ (minimum) Somalie = 132 ‰ (maximum) France = 3,6 ‰ (faible par rapport à d’autres pays en Europe mais pourrait être mieux) Moyenne des pays non-riches < 50 ‰ Moyenne des pays riches = 3 ‰ Etats-Unis = 6 ‰ (taux le plus élevé des pays riches) La tendance de l’effondrement de la mortalité infantile a progressé depuis les années 50. Quand on cartographie : Grandes variations, indicateurs (prise en charge de la santé de la population, mortalité infantiles, prise en charge de la santé de la femme) Source : DUMONT GF, Géographie des populations, Armand Colin, 2018, p. 220. Source : ZAN INETTI J.M., 2011, Géographie des peuplements…, PUF La mortalité en général ne signifie rien. *La mortalité infantile ou juvéno-infantile est un indicateur très utile et elle évolue. + le taux de mortalité est élevé + l’espérance de vie est faible. 3- L’espérance de vie à la naissance, un indicateur souvent mal compris Indicateur construit à partir des taux de mortalité par classe d’âge ; décrit le présent et non l’avenir. Plus M est élevée, plus l’espérance de vie est faible, et réciproquement. Il dépend donc des condi- tions actuelles et ne décrit pas la durée de vie moyenne d’un individu. Ex : quand l’espérance de vie est de 55 ans, ça ne veut pas dire qu’on meurt en moyenne à 55 ans, cela indique que la mortalité aux âges inférieurs est très forte. « L’espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d’une génération fictive, représentation fictive = définition (INSEE) » Les pays les plus riches ont un taux de mortalité plus fort car vieillissement de la population et vice- versa globalement. *Fort contraste A retenir Minimum : 55 ans (Tchad, Centrafrique) Maximum : 85 ans (Japon) Moyenne pays en développement : 62 ans Moyenne pays développés : 75 ans Exemple de l’Afrique du Sud : l’espérance de vie diminue à cause de la maladie du sida surmortalité en 60ans Mort ciblée dans une partie de la population, variation du taux de mortalité. *L’espérance de vie en bonne santé est un indicateur limité (64ans en France) et il est plus faible que l’espérance de vie en général Pour la France, épidémie de grippe peut causer une surmortalité Si on cartographie un indicateur, il montre une diversité de données. Echelle différente pour calculer le taux de mortalité / Il existe des inégalités de mortalité au sein même du pays : - A l’échelle intra-urbaine, fortes différences selon les quartiers. - Différences d’espérance de vie selon le métier ou le milieu social *Un exemple spectaculaire : les différences de mortalité le long du RER B (Emmanuel Vigneron, géo- graphie de la santé) B) La natalité et la fécondité Le taux de natalité en ‰ = Nb de naissances en 1an dans une population donnée pour 1000hab Indicateur qui permet de connaître Mêmes limites de cet indicateur que pour la mortalité : il est influencé par la structure par âge. Ex : si beaucoup de femmes en âge d’avoir des enfants, beaucoup de naissances, même si chacune n’a que peu d’enfants. Eventail : de 8 ‰ (Allemagne) à 50 ‰ (Niger, Mali) La fécondité = indicateur plus précis qui permet de comparer les pays et apprécier leur dynamisme démographique, ISF (indice synthétique de fécondité en nb d’enfants/femme) - Le débat : ISF (= indicateur transversal) ou descendance finale (= indicateur longitudinal) ? L’ISF donne une photographie de la fécondité durant une année dans une société. Mais par exemple les jeunes femmes n’ont en général pas d’enfants en Europe, mais elles en auront plus tard : l’ISF ac- tuel peut être faible, et il serait alors plus pertinent d’utiliser la « descendance finale », soit le nombre d’enfants qu’une femme aura mis au monde à la fin de sa période de fertilité La géographie de la fécondité dans le monde : un fort éventail (de 1,2 à 7) Retenir : Corée du Sud : 1,2 enfants/femme (minimum) Niger : 7 (maximum) Chine : 1,5 France : 1,9 Moyenne mondiale : 2,4 Pour la fécondité, l’opposition pays développés/ pays en développement n’est pas (plus) valable L’évolution de la fécondité dans le temps : une baisse spectaculaire à l’échelle mondiale La fécondité a été divisée par 2 et une diminution de moitié depuis 50 ans : Aujourd’hui, F = 2,4 enfants/femme (moyenne mondiale) Les facteurs de variation de la fécondité - Facteurs économiques : hausse niveau de vie => baisse de F. - Facteurs culturels : peu de célibat, valorisation de l’enfant, volonté d'avoir des garçons => hausse de femmes - Facteurs politiques : « revanche des berceaux » (Québec jusqu’aux années 1960 réaction démo- graphique) => hausse de f ; politiques de limitation des naissances - L’éducation des femmes => baisse de F. La baisse de la fécondité est due à une combinaison complexe de facteurs. C’est souvent un choix des sociétés. Cependant, la contraception moderne ne contribue que très marginalement à sa baisse : dans chaque société qui a voulu réduire sa fécondité, cela s’est fait sans elle. Ex : en France, dès le 18e siècle, la fécondité commence à baisser fortement et ne remontera plus jamais, ce sont les débuts (encore largement inexpliqués) de la transition démographique. II. ETUDES GEOGRAPHIQUES DES STRUCTURES DEMOGRAPHIQUES DES POPULATIONS « structure » signifie composition, en %. Il existe une structure par âge, par sexe et par d’autres variables, non étudiées ici. La structure par sexe : différences marquées géographiquement Indicateur = sex-ratio (nb d’hommes/100 femmes) En quoi c’est un problème statistique ? Problème de la sous-déclaration des naissances de filles ? Du fait qu’il naisse partout dans le monde de manière « naturelle » 105 garçons pour 100 filles ? *cas d’exception : Chine = explications partielles mais non satisfaisantes. 2- Description et explication des différences observées Facteurs culturels, défavorables aux filles dans certains pays par ex : Inde, 91 femmes/100 hommes (causes différentes : infanticides, soin pour les bébés garçons, avortements sélectifs ici les fœtus féminin) Facteurs migratoires : sur masculinité souvent (ex : pays du Golfe) Dans les pays développés, sur féminité (car vieillissement meilleur pour les femmes par ex le cas de la Russie) B) La structure par âge : également de grands contrastes géographiques à toutes les échelles La pyramide des âges, un outil pratique de visualisation des structures par âge L’âge médian : « âge qui divise la population d’un pays en 2 groupes numériquement égaux, la moitié étant plus jeune, l’autre plus âgée » - âge médian du monde : 29 ans (il augmente continûment) - des pays du Sud : 24 ans (minimum : 15 ans, Niger) - des pays riches : 39 ans (maximum : 44 ans au Japon ; France = 41 ans) B- La structure par âge des populations (suite) 3- La part des jeunes (< 15 ans) et des plus âgés (> 65 ans) Dans les pays en développement, les jeunes représentent en général presque la moitié de la popula- tion (40 à 50 %). Inde, Asie du sud ou en Afrique société jeune Dans les pays riches, ils ne représentent que moins de 20 % de la population. Augmentation du vieillissement dépend de la fécondité. Fécondité baisse quand le vieillissement aug- mente car une population vieille ne peut pas faire d’enfants COURS N°3 : LA TRANSITION DEMOGRAPHIQUE ET LA SITUA- TION GEOGRAPHIQUE DES PAYS DU MONDE : UNE TRES GRANDE DIVERSITE A- Le schéma général et l’exemple de la Suède à partir du 18e siècle Accroissement naturel annuel : A = n – m N = taux de natalité M = taux de mortalité B- explication du modèle : études par étapes Une des causes indirectes de la révolution 1- Le régime pré-transitionnel 2- La victoire contre la mort : l’entrée dans la première phase de la transition - Forte mortalité car épidémies, famines et faibles rendements agricoles => ≪ crises démographiques ≫ très fréquentes. Ex : France du XVIIIe siècle. - Pour ≪ compenser ≫, la natalité est élevée : il faut faire beaucoup d’enfants pour que la popula- tion se maintienne, à cause de la très forte mortalité infantile. 2-La victoire contre la mort : l’entrée dans la première phase de la transition - Progrès de l’agriculture => populations mieux nourries => baisse de la mortalité Cela se produit pour la 1ère fois dans l’histoire de l’humanité en Europe au XVIIIe siècle. Donc la population commence a augmenter fortement. - Avec un décalage temporel, la fécondité baisse a son tour ; explication : les familles réaliseraient qu’il n’est plus nécessaire de faire autant d’enfants pour que certains survivent. - Mais en fait, aucune explication satisfaisante. - Durant cette période, l’accroissement naturel est à son maximum, la population augmente très vite et c’est une charge pour les pays concernés (les pays les moins développés actuellement). - Il est atteint par les pays d’Europe entre les 2 guerres au XXe siècle, pour la première fois dans le monde. N et M sont faibles et l’accroissement naturel également. - Pour ces pays, la transition démographique fut très longue, entre 1 et 2 siècles. Une bonne partie de l’humanité est en post-transition II- LA DIFFUSION DE LA TRANSITION DEMOGRAPHIQUE DANS LE RESTE DU MONDE : UN MODELE QUI S’EST GENERALISE, MAIS AVEC QUELQUES CAS ATYPIQUES VOIRE DES CONTRE-EXEMPLES A- Un modèle aujourd’hui diffusé à l’ensemble des sociétés humaines 1- Une baisse rapide et exogène de la mortalité Vaccinations, lutte contre le paludisme, systèmes de santé… Dans les pays colonisés qui vont déséquilibrer cette transition 2- Une baisse plus tardive et inégale de la natalité => Tous les pays du monde sans exception sont aujourd’hui entrés dans la transition démogra- phique. B- Explosion démographique au XXe et XXIe siècle Augmentation de la population qui est considérable La croissance actuelle est inédite 1- Un taux d’accroissement naturel beaucoup plus élevé et durant une période bien plus longue qu’en Europe Ex : Haïti, + 3 % / an durant 30 ans 2- D’où une croissance inédite de la population mondiale = + 1 % par an, soit + 78 millions d’habitants en plus chaque année sur Terre, a 90 % dans les PED (de nos jours). Soit + 213 000 /jour (population du 18e arrondissement de Paris ou nous sommes). Doublement de la population mondiale depuis 40 ans (début années 1970) C- Cependant, l’avancée de la population mondiale dans la transition con- duit à un ralentissement du rythme de l’accroissement naturel Le rythme de l’accroissement naturel a été divisé par 2 Le maximum d’accroissement naturel de la popu- lation mondiale a eu lieu dans les années 1960 (+ 2,5 %/ an). Plus jamais depuis ce taux n’a été at- teint. Pourtant, même si le rythme de l’accroissement naturel diminue, la population continue d’aug- menter en nombre, avec davantage de per- sonnes par an en plus que dans les années 1960 car il y a plus de personnes sur lesquelles s’ap- plique ce taux de croissance. Voir aussi sur l’exemple de la population in- dienne (elle continue de croitre fortement alors que l’accroissement naturel diminue fortement). Source : ZANINETTI J.M., 2011, Géographie des peuplements…, PUF, p. 60 Paradoxe apparent : l’accroissement naturel ralentit alors que la population mondiale continue d’augmenter fortement. Au XXIe siècle, la population mondiale va augmenter beaucoup moins vite tout en continuant de croitre fortement par effet d’inertie, jusqu’à un nombre inconnu (presque 10 milliards en 2050 pré- vus). Donc la catastrophe démographique annoncée (= une explosion incontrôlable de la population mon- diale) n'aura peut-être pas lieu. https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/jeux/la-population-mondiale/ Jeter un œil aussi sur https://www.worldometers.info/ D- Quelques anomalies par rapport au modèle de la transition démogra- phique 1- Un contexte économique et culturel particulier - Cas des Etats pétroliers rentiers de la péninsule arabique des années 1960 à 1990. - Cas des pays pauvres d’Afrique subsaharienne : un maintien en phase 2 durant des décennies (jusqu’à 50 ans) très atypique (voir dia suivante) 2- Des cas très particuliers liés à un contexte géopolitique - Cas du Québec jusqu’aux années 1960 et des territoires palestiniens jusqu’à nos jours : maintien d’une très forte fécondité alors que niveau d’éducation des femmes élevé. - Ces cas atypiques n’invalident pas le modèle de la transition démographique et le fait qu’elle se soit diffusée à l’ensemble du monde - Néanmoins, certains démographes parlent de ≪ contre transition démographique ≫ pour dire que dans certains pays, la fécondité, après avoir baisse, remonte : Egypte, Algérie. A confirmer. Ex : pour l’Egypte, la fécondité est remontée de 3 enfants/femme en 2006 à 3,5 en 2014, soit + 17 %. Source : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/la-mediterra- nee-une-geographie-paradoxale/articles-scientifiques/transitions-demographiques, Yoann Doignon, 2020. III- LA SITUATION ACTUELLE DES PAYS DU MONDE DANS LA TRANSITION DE- MOGRAPHIQUE : TYPOLOGIE Rappel : il n’y a plus aucun pays du monde qui ne soit pas encore entre dans la transition démogra- phique. On distingue 3 groupes de pays en fonction de l’avancée dans la transition. Données de 2017. Source : Dumont, Géographie des populations, Armand Colin A- Les pays ayant achevé leur transition démographique = type 1 (plus de 2,5 milliards de personnes, soit plus de 1 être humain sur 3) 1- Les pays riches 2- De plus en plus de pays en développement ayant commencé leur transition nettement plus tard : Chine, Thaïlande, Cuba, Tunisie, Brésil, Argentine, ile Maurice, Turquie... 3- Cependant, des évolutions différentes au sein de ce groupe - pays ou delta < 0 : Europe orientale, RFA, Russie, Italie, Japon… - pays ou delta est faible : Europe occidentale, Chine, Cuba… - pays ou delta est relativement fort : USA, Brésil B- Les pays entre le milieu et la fin de la 2ème phase = type 2 Nb : types 2 et 3 = 2 êtres humains sur 3, encore la majorité de la population mondiale qui est en cours de transition démographique. Delta est compris entre 1 et 2 % /an. La transition démographique se poursuit et sera achevée dans quelques décennies, dans le courant du XXIe siècle Principaux pays, tous en développement : - Mexique - Inde, Pakistan, Bangladesh - Indonésie, Philippines - Asie centrale - Pays andins (Pérou, Bolivie…) et d’Amérique centrale C- Pays entrant tout juste dans la deuxième phase = type 3 Delta > 2 %/an , voire > 3 % an. Très élevé, mais ces pays représentent moins de 500 millions de per- sonnes en tout, soit environ 6 % de la population mondiale seulement. Afrique subsaharienne (sans l’Afrique australe): Mali, Ethiopie, Nigeria… Quelques pays peu peuples et disperses géographiquement (exemples): - Yémen, Irak, Syrie - Territoires palestiniens - Afghanistan - Laos, Cambodge Nous ne pouv ons pas afficher l’image. Conclusion La transition démographique est un processus d’importance capitale pour comprendre le monde des XXe et XXIe siècles, c’est bien une « révolution ». Elle a des impacts dans de très nombreux domaines (économie, environnement, politique, émigra- tion…) et ses effets se feront sentir jusqu’au moins la fin du siècle en cours. Quelles évolutions pour les populations du monde après ? Les démographes sont sans réponse. Trouvera-t-on un nouveau modèle expliquant la démographie mondiale ? COURS N°4 : MIGRATIONS INTERNATIONALES I. Une planète migratoire entre permanence et renouvellement A. Migrations et mobilités : de quoi parle-t-on ? Permanence et renouvellement = nouveaux processus Migration internationale, transfert définitif ou durable (> 1 an) de résidence d’un pays à un autre Un changement de regard : abandon d’une lecture simpliste comme déplacement définitif depuis un point A (« lieu d’origine ») vers un point B (« lieu de destination ») = ubiquité, multi résidence, espace de vie complexes, circulations. Migrant international = individu qui effectue une migration internationale, c’est-à-dire qui change de pays de résidence habituelle pour une durée d’au moins un an. On parlera de migration « interne » lorsque ce changement de résidence s’effectue au sein du même état. Étranger = individu qui ne possède pas la nationalité du pays dans lequel il réside à titre principal. Immigré = individu né dans un autre pays que celui dans lequel il réside à titre principal. Un immigré peut être étranger (être ressortissant de son pays de naissance) ou avoir acquis la nationalité du pays dans lequel il réside. Champ/espace migratoire = désignent les espaces parcourus et structurés par l’ensemble des flux re- lativement stables et réguliers de migrants, quelle que soit leur origine ou leur destination. En géographie, on peut définir le système migratoire comme l’ensemble des flux et de relation in- cluant pays de départ, de transit et de fixation, ou plus précisément, l’articulation et l’architecture =globale des champs migratoires fonctionnant à une vaste échelle géographique Nous ne pouv ons pas afficher l’image. Ah oui ????????* *Le cas français, immigrés et étrangers en France (Insee, 2020) Ces deux cercles ne coïncident pas car il y a des immigrés qui ne sont pas étrangers et vice-versa. Les migrations dans le débat public : flou des mots et guerre de chiffres Une simplification idéologique d’une réalité complexe B. *Une longue histoire Nous ne pouv ons pas afficher l’image. Nous ne pouv ons pas afficher l’image. L’immigration nationale est un reflet de l’Histoire et des tensions politiques. C. Un accroissement relatif des flux migratoires Le taux d’accroissement de la migration internationale augmente plus vite que le taux de croissance de la population mondiale. Légèrement supérieure à la croissance démographique, l’augmentation du nombre de migrants internationaux est d’environ 2% par an de manière stable. Le pourcentage du taux de croissance de la migration est faible (espèce majoritairement sédentaire) 280 millions de personnes (3,5% de la population mondiale) résident aujourd’hui hors de leur pays de naissance. Proportion nettement légèrement plus élevée qu’en 1990 (155 millions de migrants) mais nettement plus faible qu’en 1900 (5% de la population mondiale). L’être humain est majoritairement sédentaire. II. Une recomposition spatiale relative des migrations internationales A. Une géographie qui se complexifie Nous ne pouv ons pas afficher l’image. Phénomène globale Migrations de proximité = s’installer dans un pays voisin Types de pays à fort pourcentage d’immigrés Gilles Pison, Où sur Terre y a-t-il le plus d’immigrés ?, The Conversation, 2019 https://theconversation.com/ou-sur-terre-y-a-t-il-le-plus-dimmigres-112556 B. Trois catégories d’espaces de la « planète migratoire » (Simon & Berthomière, 2006) 1/ Les espaces de départ Inde détient aujourd’hui le record du nombre d’émigrés (16 millions) mais c’est la Bosnie Herzégovine qui détient celui du pourcentage d’émigrés : 45 % des personnes nées en Bosnie vivent à l’étranger. Ils sont surtout situés dans les pays du Sud (Asie, Afrique et Caraïbe principalement) et le fort volume de l’émigration (plus de 12 millions d’émigrés mexicains, 20 millions de Bangladais se seraient installés en Inde depuis les années 70, 4 millions d’Afghans, près de 6 millions de Philippins, pour les principaux pays d’émigration) se recompose d’année en année en fonction d’une conjonction de facteurs : le marché local de l’emploi, les différentiels socio-économiques avec les espaces historiques d’immigration, les politiques incitant plus ou moins au départ, le niveau d’insécurité, * etc. Nous ne pouv ons pas afficher l’image. 2/ Les espaces de transit Exemple : Ceuta et Melilla Cristallisation de ces espaces. Espaces importants pour étudier les flux migratoires Ils ont été longtemps méconnus par les travaux sur les migrations internationales et apparaissent peu sur les cartes, qui tendent à présenter les destinations « finales » des flux migratoires. Or ces espaces revêtent une importance considérable comme étape souvent contrainte, et d’une durée indéterminée, dans les parcours migratoires individuels. Ils traduisent surtout l’existence de lignes de contact entre grandes aires régionales (Amérique du Nord - Amérique latine ; Europe – Afrique) et sont directement le produit du renforcement des contrôles frontaliers et des restrictions croissantes à l’entrée sur le territoire des régions d’immigration. Le Maroc est un exemple emblématique d’un pays de transit qui doit gérer un flux de migrants sub-sahariens bloqués dans leur parcours vers l’Europe. 3/ Les espaces d’accueil, d’immigration, d’installation / de séjour / d’arrivée Ils se répartissent entre l’Amérique du Nord, l’Union européenne et les états du Golfe arabo- persique. Au sein de ces espaces ce sont les très grandes villes qui polarisent les flux car elles concentrent les emplois et les réseaux facilitant l’insertion des migrants nouvellement arrivés. Les pays d’accueil se différencient par un poids très inégal de la population immigrée au sein de la population totale. Ainsi les États-Unis sont au premier rang mondial pour le nombre d’immigrés (48 millions), mais ces derniers représentent 13 % de la population ce qui est loin des chiffres que connaissent des pays de petite taille (Suisse : 23 % d’immigrés ; Luxembourg : 35 %) et plus encore des cas extrêmes que constituent les petites monarchies pétrolières du Golfe (Koweït : 75% ; Dubaï : 95%). *Voir les valeurs absolues et les pourcentages 5 types de pays à fort pourcentage d’immigrés (G. Pison, 2019) 1/ pays, peu peuplés mais richement dotés en ressources pétrolières, où les immigrés sont parfois majoritaires, pétro-monarchies : Émirats arabes unis (87 %), Koweït (73 %), Qatar (68 %), Arabie saoudite, Bahreïn et Oman avec des taux compris entre 34 % et 51 %. 2/ très petits territoires, des micro-États souvent dotés d’un statut particulier (paradis fiscaux), notamment sur le plan fiscal : Macao (57 %), Monaco (55 %), Singapour (46 %). 3/ pays qualifiés autrefois de « pays neufs », dotés d’immenses espaces mais encore faiblement peuplés : Australie (28 %) et Canada (21 %). 4/ démocraties industrielles occidentales où la proportion d’immigrés est généralement comprise entre 9 % et 17 % : Autriche (17 %), Suède (16 %), États-Unis (15 %), Royaume-Uni (13 %), Espagne (13 %), Allemagne (12 %), France (12 %), Pays- Bas (12 %), Belgique (11 %), Italie (10 %). 5/ pays dits de « premier asile » qui reçoivent des flux massifs de réfugiés du fait de conflits dans un pays voisin. Le Liban hébergeait ainsi plus d’un million de réfugiés syriens ou irakiens fin 2015, soit l’équivalent de 20 % de sa population, et le Tchad, 400 000 réfugiés (3 % de sa population) originaires du Soudan. https://theconversation.com/ou-sur-terre-y-a-t-il-le-plus-dimmigres-112556 Conclusion : Nécessaire remise en question de l’idée d’un monde « en mouvement » et d’une « mobilité généralisée » ? Après une première période de « migrations de masse » (1880-1920), la période contemporaine depuis les années 1980 est marquée par une mondialisation des flux Un très puissant révélateur des dynamiques et des inégalités dans la géographie des populations aux échelles mondiale comme locale Un phénomène complexe, décliné en une multitude de formes spatio-temporelles et relevant d’une grande variété de facteurs, les mobilités spatiales constituent désormais un enjeu économique et politique incontournable. Le thème de l’immigration est très présent dans le débat public : il est le plus souvent traitée de manière simplificatrice et idéologique. Les migrants aux profils de plus en plus variés : Féminisation des migrants internationales : Depuis les années 1990 féminisation de la population migrante, notamment d’origine asiatique (70 % des migrants philippins et sri- lankais et 80 % des migrants indonésiens). Environ 52% des migrants sont des femmes. Le regroupement familial reste le premier motif en Europe et aux USA, mais part croissante de migrations féminines de travail (besoin de main d’œuvre dans les métiers du care dans les pays vieillissants). Levier d’« autonomisation » des femmes dans les sociétés de départ (empowerment) et de développement économique local dans les pays de départ, mais aussi question des migrations féminines forcées *autonomisation Migrations de retraite Migrations de proximité Nous ne pouv ons pas afficher l’image. Migrations étudiantes (internationalisation des formations, politique internationale) Ex : Création d’erasmus Ces migrations étudiantes sont globalement polarisés En 2018 = 5,5 millions d’étudiants en mobilité internationale (contre moins de 2 millions en 2000) Politiques internationales = accords de coopération académique et d’échanges d’étudiants Internationalisation des formations académiques Mondialisation du marché du travail « L’essor de l’économie du savoir et la compétition mondiale pour les compétences ont donné un nouvel élan à l’internationalisation des systèmes d’éducation (…), le recrutement d’étudiants en mobilité s’inscrivant désormais dans une stratégie plus globale de recrutement d’immigrants hautement qualifiés » (OCDE, 2007) - Mineurs non accompagnés (viennent de l’arc des crises, guerre) Migrants « très qualifiés » (possédant un diplôme supérieur ou universitaire) correspond à une circulation mondiale des compétences « braindrain » : Sélectionner les migrants selon leur niveau de qualification professionnelle : une course mondiale aux « compétences » et aux « talents », au risque d’une « fuite des cerveaux » (brain drain) pour les pays d’origine (USA avec le système des visas et la France avec les titres de séjour) II) Une combinaison complexe de facteurs A. Contre toute causalité simple (push-pull factors) Une diversité de facteurs qui se combinent pour expliquer les décisions individuelles de migrer comme la géographie des systèmes migratoires et leur recomposition histoire migratoire entre pays, souvent liée à d’anciens liens de nature coloniale imaginaire migratoire porté à la fois par les récits des migrants et par les médias réseaux sociaux et familiaux qui interviennent dans la définition du projet migratoire et l’insertion résidentielle et professionnelle du migrant dans le lieu de séjour composante essentielle pour comprendre les migrations internationales politiques migratoires des régions d’accueil et de départ marché de l’emploi et les opportunités professionnelles crises et conflits et contextes d’insécurité pour des minorités culturelles, linguistiques ou religieuses S’ajoute chez les géographes le « capital de mobilité » « La notion de capital de mobilité ne se résume pas à la capacité pour les individus à être mobiles, à savoir se déplacer et voyager depuis des échelles locales jusqu’aux échelles internationales. Il s’agit plus précisément des acquis accumulés, grâce à des pratiques de mobilités de différents types et combinant différentes échelles spatiales. B. Les politiques migratoires entre « migration choisie » et fermeture Etude de cas : l’Union européenne face au défi migratoire Exemple emblématique de la « fortress Europe » et ses politiques d’accueil restrictives. 34 millions d’étrangers, dont 20 millions d’Européens communautaires, pour 510 millions d’habitants mais affichage d’une politique d’« immigration zéro » depuis 1973. Dispositifs très intégrés de contrôle et de gestion des flux: système d’information Schengen (SIS), agence Frontex, base Eurodac, SIVE (Système intégré de vigilance extérieure) Aux USA, visa « talents » Source : Blanchard, Dubucs, Gastaut, Atlas des immigrations en France, Une difficile européanisation des politiques migratoires Nous ne pouv ons pas afficher l’image. Mais absence de politique migratoire commune, rendue évidente par la « crise de l’asile » de la fin des années 2000 : 330 000 demandes en 2012, 1.3 millions en 2015 Militarisation des frontières et conséquences humanitaires : près de 30 000 décès en mer et sur les routes migratoires depuis 2014 Un renforcement des frontières extérieures Une stratégie à trois piliers ◦ Renforcement des moyens et mandat de Frontex (2004) ◦ Interopérabilité des systèmes d’information ◦ Enregistrement des demandes de visas des migrants et demandeurs d’asile avant leur entrée en Europe Le grand défi migratoire Le bilan de l’agent Frontex est critiquable selon les ONG Une crise migratoire européenne ?- Cette crise migratoire a transformé la géographie des lieux *route des Balkans Mise en perspective historique https://www.migrationdataportal.org/fr/regional-data-overview/europe N o u s n e p o u v o n s p a s a f fi c h e r l’ i m a g e. Dimension économique et pragmatique dans ces migrations 3% de l’union européenne résident hors UE L’égal traitement = garantie de la non-installation Droit de libre circulation C) Asile et les déplacements forcés Nombre croissant de déplacements forcés (85M), certains réfugiés ont un statut « protecteur » au nb de 21M (HCR= Haut-Commissariat aux réfugiés) 1990 : 40M et maintenant 85M le nb a doublé C’est un objet de mobilisation et de tensions politiques D) Les migrations climatiques Nous ne pouv ons pas afficher l’image. Les « réfugiés environnementaux » sont selon le programme des Nations Unies pour l’environnement « les personnes forcées à quitter leurs habitations d’une manière temporaire ou permanente, à cause d’une dégradation nette de leur environnement (d’origine humaine ou naturelle) qui bouleverse gravement leur cadre de vie et/ou qui déséquilibre sérieusement leur qualité de vie » Emergence du concept dès la fin des années 1980 Estimés à 50 millions aujourd’hui, et 150 à 200 Nous ne pouv ons pas afficher l’image. III. Les États au défi des migrations A. Diasporas et transnationalismes Au-delà des processus migratoires les diasporas (juive, arménienne, indienne, chinoise,) sont un exemple fascinant d’une communauté spatialement éclatée mais politiquement et culturellement dotée d’une incontestable cohérence, indépendamment du cadre classique des États-nations Transnationalisme = ensemble des circulations humaines et des échanges immatériels ou symboliques qui témoignent des appartenances territoriales multiples qu’entretiennent les membres des diasporas, « à la fois ici et là-bas » Emergence de formes de citoyenneté et d’investissements politiques et économiques ne reposant pas sur la présence physique d’un individu sur le territoire d’un État http://ceriscope.sciences- po.fr/content/part4/phenomene-diasporique- transnationalisme-lieux-et-territoires?page=show1 Extension récente (années 1970) à d'autres cas que celui des Juifs Toute diaspora résulte d'une migration, volontaire ou non, mais toute minorité ethnique n'appartient pas nécessairement à une diaspora *Exemple de diaspora en Haïti, en Inde aux Etats-Unis etc. B. Entre multiculturalisme et assimilation Comment « vivre ensemble » et valoriser la diversité culturelle permise par l’immigration? Question très sensible politiquement Opposition classique mais de moins en moins opérante entre droit du sol (jus soli) : acquisition de la nationalité par naissance ou résidence longue sur un territoire national droit du sang (jus sanguinis) : acquisition de la nationalité par filiation Une valorisation, voire marchandisation de la diversité culturelle, non sans ambiguïté : - A échelle locale : slogan de candidature olympique de Londres : See the world, visit London - À échelle nationale : le Canada comme « eldorado » d’ouverture et d’accueil dans un monde qui se ferme En France, l’acquisition de la nationalité est un exemple d’assimilation *Paris est cosmopolite *Exemple du Canada Mesurer et nommer la « diversité » : la question des « statistiques ethniques » (voir cas en France) C. Enjeux financiers : les remises Les « remises » sont les transferts financiers opérés par les migrants depuis leur lieu de résidence à l’étranger à destination de leur famille ou de leur localité d’origine Un des leviers majeurs du développement : fonds directement mobilisables dans la consommation courante (alimentation, santé) ou dans les biens d’équipement, sans passage par des filtres administratifs parfois inefficaces Voir Exemple de Kerala Conclusion : Diversification des profils nationaux, sociaux et professionnels : les migrations internationales s’écrivent nécessairement au pluriel Du point de vue des politiques migratoires comme de la nature / intensité des flux entrants et sortants, les régions et les états sont très différents Pour les Etats-Nations, les migrations sont à la fois une ressource et un défi : le cadre étatique semble de moins en moins pertinent pour penser et gérer les migrations Sujet très sensible politiquement, les migrations mettent en jeu aussi bien les stratégies économiques, démographiques, sociales que politiques des Etats – jusqu’aux définitions fondamentales de ce qui constituent les nations et les sociétés