Séquence 1 : Les Villes à L'Échelle Mondiale (PDF)
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This document is part of a sequence on the topic of global cities. It introduces "urbanisation" as a key concept and discusses the growing importance of cities in various parts of the world. It covers the growth and diversity of urban populations and the different factors contributing to urban phenomena.
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SÉQUENCE 1 : LES VILLES À L’ÉCHELLE MONDIALE PARTIE 1 Le poids croissant des métropoles et des mégalopoles dans le monde Introduction En 2007, la moitié de la population mondiale résidait en ville. Une ville est un lieu où s’agglomèrent, se regroupent les populations pour y vivre. En France...
SÉQUENCE 1 : LES VILLES À L’ÉCHELLE MONDIALE PARTIE 1 Le poids croissant des métropoles et des mégalopoles dans le monde Introduction En 2007, la moitié de la population mondiale résidait en ville. Une ville est un lieu où s’agglomèrent, se regroupent les populations pour y vivre. En France Vocabulaire on parle de ville à partir de 2.000 habitants. Mais en Chine, le seuil est fixé à Métropole : grande ville 50.000 personnes ! Cette urbanisation mondiale qui se poursuit encore a possédant un pouvoir permis à des villes de devenir des métropoles. Elles se sont agrandies de commandement du jusqu’à couvrir un territoire gigantesque et ont accueilli des activités leur fait de la concentration conférant un rôle de commandement sur un territoire. d’activités économiques, politiques et décisionnelles. Problématique Métropolisation : phénomène visant à Comment expliquer l’importance prise par les villes dans le monde ? renforcer l’influence des métropoles sur le Dans ce chapitre sur les villes dans le monde, nous verrons que la croissance territoire. urbaine est considérable dans le monde bien qu’elle ne touche pas tous les territoires de la même façon. Ces villes deviennent de plus en plus des métropoles concentrant population et fonctions urbaines centrées sur la production de richesses et de services. A. La population urbaine croissante La population urbaine n’a jamais été aussi nombreuse, entrainant un fort développement urbain. 1. Croissance et diversité La population urbaine est toujours plus nombreuse. La croissance démographique de la population mondiale a connu une très forte hausse (+2%) dans la première moitié des années 1960 avant de ralentir régulièrement pour atteindre 1,2% depuis 2017. Durant cette même période, la part de la population urbaine augmente de manière régulière. En 1960, un tiers de la population mondiale réside en ville contre plus de 54% en 2017. Le passage symbolique de la moitié de la population mondiale résidant en ville se fait en 2007. Cned– PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 1 Document 1. Métropoles et taux d’urbanisation dans le monde. Tous les pays ne sont pas concernés de la même manière. En effet, ce qui se remarque à l’échelle mondiale ne se retrouve pas partout de la même manière. Les écarts sont importants entre les pays où la population urbaine est majoritaire et ceux où elle est une exception. Singapour est une cité-État : toute la population du pays réside dans la ville de Singapour. Donc le pays compte 100% de population urbaine ! Inversement la part de population urbaine au Burundi et en Papouasie Nouvelle Guinée ne dépasse pas les 15%. Document 2. Vue de Rio de Janeiro. Cette photographie illustre bien le site de Rio de Janeiro : tournée vers la mer, la ville butte sur les reliefs littoraux. Rafael Defavari CC-BY- 4.0 2 Cned – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Cette croissance urbaine importante a plusieurs origines. Elle est liée à la démographie interne aux villes. Les populations habitant dans les villes ont des enfants, ce qui contribue à faire augmenter l’ensemble de la population des espaces urbains. Viennent s’ajouter les populations qui migrent en direction des villes et s’y installent de manière définitive. La croissance démographique entraine parfois une pression démographique importante sur les terres agricoles de l’espace rural qui ne suffit plus à faire vivre ses habitants. Certains font alors le choix de quitter la campagne pour s’installer en ville. D’autres populations viennent dans les villes de manière provisoire car elles veulent profiter des moyens de transports pour accéder à d’autres territoires. Ainsi les grandes villes du Maroc attirent des populations qui ne font que passer pour utiliser les moyens de transports à destination de l’étranger. Des villes gigantesques La croissance urbaine engendre des villes gigantesques. Tokyo, qui est la plus grande ville du monde compte plus de 40 millions d’habitants en 2021 ! Mexico, 20 millions. Les mégapoles sont les villes qui comptent plus de 10 millions d’habitants selon l’ONU. Les mégalopoles regroupent plusieurs mégapoles dans un espace urbanisé de manière quasi-continue. Trois mégalopoles existent dans le monde : Dans le nord-est des Etats-Unis entre les villes de Boston et de Washington. Elle concentre environ 50 millions d’habitants. On y trouve la capitale économique qu’est New York et la capitale politique Washington. En Europe, entre Londres et Milan. Un arc urbain s’étire entre le nord et le sud de l’Europe. Par contre cet espace urbanisé est coupé par un espace maritime (Manche-mer du Nord) et les Alpes. La continuité n’est donc pas assurée. Par contre les transports relient les deux parties européennes en passant le port mondial de Rotterdam. Au Japon. De Tokyo à Fukuoka sont installés environ 80% de la population japonaise. L’espace urbain est continue, coincé entre la montagne et la mer. L’extension des villes se fait d’abord vers la périphérie. Les constructions gagnent sur les campagnes où les terrains sont libres et bon marchés. Des logements, des infrastructures de transports, des centres commerciaux et des activités industrielles viennent remplacer les activités agricoles traditionnelles. L’étalement urbain intègre donc des espaces qui sont ruraux à l’origine, qui deviennent ensuite périurbains puis urbains une fois la ville étendue. En Asie, les desakota sont des territoires imbriquant ville et espace rural, le second contribuant à alimenter le premier dans une complémentarité d’usage à l’échelle locale. Document 3. Étalement des l’espace urbain sur les campagnes en France. « Le desserrement de l’habitat et des activités, souvent le long des principaux axes de communication conduit à un processus « d’urbanisation des campagnes ». La croissance urbaine fait progresser la ville au-delà de ses limites traditionnelles, sur les espaces ruraux environnants, qui sont ainsi réinvestis par des urbains. […] La périurbanisation qualifie l’extension de la ville lorsqu’elle s’opère de façon discontinue. La couronne périurbaine est située au-delà de la banlieue et c’est la discontinuité du bâti qui marque la limite entre les deux espaces. La périurbanisation découle conjointement du rejet de la ville et de la redécouverte des « vertus » du rural. La population urbaine voit dans la campagne environnante la possibilité de disposer d’une maison individuelle et de jouir d’un cadre de vie agréable, d’autant que le coût du foncier y est souvent moindre. Pour autant, le périurbain n’est pas que résidentiel. Les territoires périurbains mêlent habitat dispersé, petits immeubles collectifs, noyaux villageois traditionnels, champs, forêts, activités de loisirs, de commerce ou d’industrie, etc. […] Les modes de vie et les comportements adoptés sont proches de ceux de la ville, sans pour autant être totalement urbains. Les paysages restent marqués par la domination du végétal qui caractérise la campagne, mais avec une mixité de plus en plus grande des activités, propre à la ville. » M. Reghezza-Zitt, La France dans ses territoires, Sedes 2011, page 122 Cned– PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 3 Les espaces maritimes sont aussi aménagés et la ville gagne sur la mer. L’exemple le plus connu est celui de la ville de Venise, construite sur une lagune et reliée au littoral par une mince bande de terre. Les quartiers ont été construits sur des forêts de pilotis permettant la construction et l’aménagement de la ville. La ville de Tokyo a également aménagé des terre-pleins dans la baie. Ils permettent d’accueillir des populations, des activités industrielles et de transports. Ces terre-pleins sont pour l’instant localisés le long du littoral, mais il existe un projet de fermeture de la baie pour pouvoir l’occuper sur toute sa surface ! Document 4. Port de Los Angeles (États-Unis) sur la façade Pacifique. Les infrastructures portuaires débordent sur la partie maritime du territoire de la ville. Hyfen / CC 3.0 Les métropoles se caractérisent par la verticalité de leurs quartiers des affaires. Des quartiers résidentiels d’immeubles se multiplient également, en particulier dans les banlieues des villes européennes, ou dans les villes d’Amérique latine. Les immeubles permettent de loger un grand nombre de personnes tout en occupant de petites surfaces au sol. 4 Cned – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Document 5. Sao Paulo et sa forêt d’immeubles. L’aéroport enclavé dans l’espace urbain est un moyen de transport à l’échelle mondiale, permettant de relier Sao Paulo aux autres métropoles du monde. Mariordo / CC-BY-3.0 La transition urbaine L’inégale croissance s’explique par la transition urbaine. C’est le passage d’un stade où la population d’un pays est majoritairement Vocabulaire rurale à un stade où elle est majoritairement citadine, le tout se Transition urbaine : passage d’une faisant en plusieurs phases. période où la part de la population urbaine est faible à une période où la part de la population urbaine est importante. Document 6. Le schéma de la transition urbaine Cned– PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 5 Pour aller plus loin : comprendre les phases de la transition urbaine. L’évolution d’une ville peut être décrite en différentes phases : Phase A : le taux d’urbanisation et sa croissance restent faibles, elle est essentiellement due aux naissances parmi les urbains. C’est le cas d’un petit nombre de pays : Bhutan, Laos. Phase B : accélération rapide. La ville est très attractive du fait des activités proposées, mais aussi du fait d’un trop plein démographique de l’espace rural qui se vide dans la ville. C’est le cas de la Chine. Phase C : l’accélération décroît pour n’augmenter que lentement. Phase D : la croissance devient quasi nulle car l’essentiel de la population réside en ville. On assiste même à un retour des populations dans l’espace rural depuis la ville : c’est la rurbanisation. Le passage de la phase A à la phase C s’appelle la transition urbaine. Celle-ci vide donc l’espace rural de ses populations et de son trop plein démographique au profit des espaces urbains. La part de la population urbaine est le reflet du développement économique. Dans les pays développés et industrialisés, la croissance urbaine évolue peu parce qu’ils sont déjà très urbanisés, l’exode rural ayant débuté dès le XIXème siècle. De manière générale, la population urbaine n’augmente pas et reste stable, à l’image de la croissance démographique qui est faible. Le nombre d’habitants n’augmente pas et décline même en certains endroits. Dans les pays en développement, la croissance urbaine est forte, voire très forte, car l’accroissement naturel y est souvent élevé, de même que l’exode rural (puisqu’une part encore importante de la population vit à la campagne, qu’elle quitte pour rejoindre les villes). Pour aller plus loin : la croissance urbaine en Afrique L’Afrique bat tous les records. L’Afrique comptait 294 millions d’urbains en 2000, on en comptera 742 millions en 2030, soit entre 40 et 50% de la population du continent. Certes les différences sont notables d’un pays à l’autre, mais les dynamiques urbaines sont dans l’ensemble importantes. La transition urbaine n’en étant qu’à ses début, c’est dans les villes que la croissance démographique est la plus importante. En effet, les populations qui s’installent en ville proviennent des campagnes environnantes. Mais de plus en plus de personnes se déplacent d’une ville à l’autre. Ces deux mouvements migratoires expliquent le développement de grandes mégapoles sur le continent africain. En 2025, Lagos (Nigéria) e e et Kinshasa (RDC) deviendront, selon ONU-Habitat, les 11 et 12 plus importantes villes du monde. Soit mieux que Pékin (Chine) ou Los Angeles (États-Unis). Kinshasa, surtout, devrait connaitre une progression de 4 millions d’habitants (soit une hausse de 46%), de 8,7 à 12,7 millions entre 2010 et 2020. Accra est passée de 400.000 habitants en 1960 à 1,5 million en 2000 et environ 2,3 millions de nos jours. Sur la même période, Nairobi est passée de 250.000 à 4 millions d’habitants… 2. Des défis considérables La ville doit répondre à de nombreux défis pour assurer le fonctionnement quotidien des différentes sources de richesses mais aussi de sa population. Premier défi : la protection de l’environnement La ville a besoins de place. Avec l’agrandissement des villes, les terrains proches sont directement impactés et servent à accueillir des logements, des usines et des moyens de transport. Le béton vient recouvrir les terres et la végétation disparaît. L’extension urbaine nécessite des besoins en énergie, ciment, fer… considérables pour la construction des bâtiments, des infrastructures de transport. 6 Cned – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Deuxième défi : la gestion des flux ( l’exemple français) Le développement urbain sur des territoires de plus en grands entraîne une augmentation des flux de population dans la ville. Les populations se déplacent quotidiennement pour aller au travail, pour accéder aux commerces ou pour les loisirs. Document 7. Mobilités quotidiennes des habitants de l’aire urbaine de Lyon. Source : Hachette Ce document permet de comprendre le phénomène de périurbanisation grâce aux déplacements quotidiens domicile-travail entre Lyon et les communes voisines. Questions En vous appuyant sur le document et sa légende, répondez aux questions suivantes : 1. Décrivez les flux vers l’agglomération de Lyon. 2. Comment expliquer l’importance de ces flux ? Les espaces périurbains ont d’abord été des territoires à vocation uniquement résidentielle. Au sein de cet habitat pavillonnaire, les activités économiques ont d’abord été réduites, les habitants continuant de travailler dans les agglomérations. Les espaces périurbains restaient également sous une forte dépendance de la ville-centre pour les activités culturelles, de loisirs, de consommation. Les déplacements quotidiens domicile-travail se sont donc multipliés selon un axe périphérie-centre, créant des flux quotidiens, dits pendulaires, massifs. Cned– PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 7 Mais les territoires périurbains sont désormais le cadre de développement de zones d’activités qui occupent de vastes espaces jusqu’alors laissés libres et souvent à proximité des grands axes routiers ou autoroutiers. Les zones commerciales structurées par des hypermarchés sont ainsi devenues de nouveaux pôles pour les habitants de toute l’aire urbaine qui se rendent dans les magasins spécialisés (bricolage, sports, électroménager, jardinerie, etc.), dans des boutiques qui concurrencent celles du centre-ville (vêtements, chaussures, parfumeries, etc.), et dans des espaces récréatifs (golfs, parcs d’attraction, complexes sportifs, cinémas, bowlings, etc.). Des zones d’activités économiques et logistiques regroupent des entrepôts, des industries, des bureaux, des campus universitaires, des laboratoires ou des parcs scientifiques. Moins d’un tiers des actifs périurbains vont désormais travailler dans le centre alors que 50 % des actifs exercent leur emploi dans le périurbain ou en zone rurale plus éloignée. Ces mobilités ont été facilitées par l’amélioration des réseaux de transport. Ces déplacements se font de plus en plus par un réseau d’autoroute et de voies rapides, dont les réseaux se sont densifiés. Dès lors que les distances sont supérieures à un kilomètre, 80 % des déplacements des périurbains se font par voiture. Notons cependant que lorsque les distances parcourues sont plus courtes, les habitants se déplacent pour les trois-quarts en transport en commun, à vélo ou à pied. Les flux quotidiens dépendent des modes de transport. Les populations qui effectuent leurs migrations pendulaires utilisent les moyens de transports à leur disposition. Les transports en commun (métro, chemin de fer) permettent de transporter rapidement de grandes quantités de personnes. En France, la ligne C du RER à Paris, longue de 187 kilomètres, montre des chiffres impressionnants. Tous les jours, ce sont 540.000 voyageurs qui empruntent les rames de ce train, que ce soit pour aller travailler ou visiter la capitale. Plus les villes s’agrandissent, plus les temps de transport s’allongent. Alors que les habitants des grandes villes empruntent le métro pour se déplacer dans l’agglomération, la population japonaise emprunte un train à grande vitesse (le Shinkansen) pour se déplacer dans la mégalopole ! Troisième défi : la pollution urbaine Les transports en commun sont parfois absents ou insuffisants et ne répondent pas aux besoins des populations. Dans ce cas, une partie de la population utilise son véhicule personnel. À Accra (capitale du Ghana, Afrique), le parc automobile a ainsi augmenté de 30% durant les années 2000. Les embouteillages sont nombreux et s’accompagnent d’une pollution notable. Les aménagements réalisés comme le pont sur la lagune à Abidjan sont souvent payants ce qui dissuade les automobilistes de les emprunter, renforçant ainsi la saturation des axes de transports et donc la pollution urbaine. Le cas de Mumbai est emblématique d’une ville tentaculaire qui ne dispose que de peu de moyens de transports en commun. Quotidiennement, les principaux axes sont saturés provoquant une « perte » de temps et un gaspillage d’énergie. Les moteurs des véhicules tournent au ralenti dans des embouteillages à n’en plus finir, rejetant dans l’air quantité de polluants. Finalement, les aménagements qui sont censés faciliter les déplacements de populations, sont sources de pollution de l’air. 8 Cned – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Document 8. Les villes les plus polluées au monde statista, 2018 Les transports engendrent une pollution de l’air. Dans le classement des villes les plus polluées au monde, Delhi arrive largement en tête avec un taux de concentration de particules fines PM10 de 292 microgrammes par mètre cube. Viennent ensuite Dakar (146) et Mumbai (104). Paris (35) se classe au 17e rang et New York (16) est la ville où l’air est le moins pollué parmi les 20 premières villes du monde. Ajoutée à celles des usines, cette pollution entraine la mort de plusieurs millions de personnes tous les ans. Le développement de la ville ne peut faire l’impasse du défi de l’environnement et donc de la santé des populations. Cned– PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 9 3. Villes et développement Le développement des villes et les enjeux auxquels elles doivent répondre ne sont pas les mêmes selon leur niveau de développement. De manière schématique on peut distinguer les villes des pays développés (Nord), des villes des pays en développement (Sud). Les spécificités des villes des pays développés Dans les pays du Nord, l’organisation urbaine est concentrique et s’étend. La ville s’est agrandie par la périphérie, au contact direct du noyau historique avec les faubourgs. Un second cercle concentrique accueille les banlieues après la Seconde Guerre mondiale. Au-delà, l’espace périurbain accueille des activités agricoles, industrielles, commerciales et de logement. Les flux de population en lien avec la partie centrale de la ville sont quotidiens. La périphérie de la ville sert de lieu de résidence et la partie centrale, de lieu de travail. Document 9. Le modèle urbain d’une grande ville française. Espace Questions rural En vous appuyant sur le schéma de la ville d’un pays développé, répondez aux questions suivantes : 1. Où trouve-t-on les activités industrielles ? U H 2. O ù passent les axes de transport (autoroute H et chemin de fer) ? 3. Q uels types de population résident dans la périphérie ? U À l’inverse du modèle concentrique, la ville de Detroit rétrécit. Ville du nord-est des États- Unis, Detroit a subi de plein fouet la crise liée au choc pétrolier des années 1970. Les quartiers se sont vidés, les entreprises ayant fermé les unes après les autres du fait du déclin automobile. 1. Les infrastructures Depuis cette date, la ville a perdu environ 3 Rocade, autoroute et échangeur Zones industrielles millions d’habitants. Les bâtiments inhabités et Zones commerciales inutilisés sont progressivement tombés en ruine. Ligne de chemin de fer U Universités Cette situation a entraîné un développement TCSP: Métro ou tramway H Hôpitaux, cliniques touristique fondé sur l’image d’une ville en 2. Les différentes couronnes perdition. La crise de 2008 a renforcé la situation et poussé les autorités à agir. Elles ont donc Centre-ville (immeubles 4-5-6 étages). Classes aisées + étudiants décidé de réduire la taille de la ville en la Première couronne: pavillonnaire ancien (maisons mitoyennes), gentrification (arrivée des classes aisées) recentrant. Les quartiers les plus lointains et Rénovation urbaine (immeubles en centre-ville), classes aisées inhabités sont détruits, ce qui réduit d’autant les Deuxième couronne (barres, tours, petits immeubles, HLM..), déplacements pour les populations, et facilite classes plutôt populaires. l’organisation des services municipaux comme le Quartier enclavé, isolé, classes défavorisées ramassage des ordures, les adductions d’eau ou Troisième couronne: périurbain d’électricité. Classes aisées proches de la ville centre Classes populaires plus éloignées de la ville centre 10 Cned – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Les spécificités des villes des pays en voie de développement Dans les pays du sud, l’organisation urbaine est moins structurée. Ces pays sont en développement et connaissent une croissance démographique importante qui se répercute directement sur les espaces urbains. La partie centrale et ancienne de la ville s’est doublée de quartiers plus aisés lors de la colonisation. Avec la croissance démographique du XXe siècle, l’extension de la ville se fait sans organisation particulière. La ville s’agrandit par la périphérie avec le développement de quartiers aisés mais aussi l’apparition de bidonvilles. Document 10. Le modèle urbain d’une grande ville française. Cned– PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 11 Questions En vous appuyant sur le schéma de la ville d’un pays développé, répondez aux questions suivantes : 1. Où trouve-t-on les activités industrielles ? 2. Où passent les axes de transport (autoroute et chemin de fer) ? 3. Où résident les populations aisées et les populations pauvres ? En Afrique, le développement urbain est anarchique. 63% de la population en est réduite à vivre dans des bidonvilles sans accès à l’eau ni à l’électricité. Même quand elles existent, les infrastructures électriques sont insuffisantes. La compagnie de production d’énergie électrique sud-africaine Eskom peine à fournir de l’électricité à l’ensemble des entreprises et des habitants du pays. Des délestages de courants ont ainsi déclenché en mai 2015 des manifestations à Soweto. Les territoires sont fragmentés ce qui pose problème pour les aménager. À Accra, ce sont les chefs traditionnels qui gèrent la terre. Les municipalités doivent donc négocier avec eux, ce qui peut s’avérer long… D’autre part, de nombreux acteurs interviennent dans l’aménagement urbain. Ce sont d’abord les populations des quartiers, les dirigeants des municipalités puis les institutions internationales finançant certains projets. Les attentes, les organisations, les objectifs et les moyens sont donc très variables et ne permettent pas une coordination et un aménagement concertés. Les aménagements ultra localisés mis en place par des ONG ont accentué la fragmentation de l’espace urbain qui devient un champ d’expérimentation de projets pas toujours coordonnés et de courtes durées. La métropole de Mumbai connaît un développement urbain très important, ce qui pose des problèmes notamment dans le domaine de l’aménagement de la ville et de l’organisation des transports. L’agglomération de Mumbai est une des plus grandes villes de l’Inde avec Delhi et Kolkata. La région métropolitaine de Mumbai compte aujourd’hui plus de 21.3 millions d’habitants en 2023 alors que la ville passe le cap du premier million d’habitants en 1911. Document 11. Croissance urbaine de Mumbai.. 12 Cned – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Mumbai est représentative des villes des pays du Sud qui ont connu une croissance et un étalement urbain extraordinaire en 100 ans. Cette agglomération fait partie des mégapoles, c’est-à-dire des villes de plus de 10 millions d’habitants. Mumbai est une des 33 mégapoles que compte notre planète en 2021 (avec les villes asiatiques de Tokyo, Séoul, Delhi, Jakarta, Osaka, Shanghai, Manille, Kolkata, Karachi et Dhaka). Mumbai se retrouve en neuvième position parmi ces villes très peuplées. La population de la ville a augmenté notamment sous l’effet des migrations. La majorité de ces migrants est d’origine rurale ou vient de petits centres urbains. Ces migrations sont souvent liées à des situations de sécheresse ou de détresse financière dans la région d’origine. La ville s’est aussi développée grâce à de nouvelles activités économiques : finance, logiciels, cinéma…. Document 12. Destruction du bidonville de Krantinagar. Questions En vous appuyant sur la photographie (document 9), répondez aux questions suivantes : 1. Décrivez la photographie, plan par plan. 2. Qu’est-ce qui permet de dire qu’il s’agit d’un bidonville ? Cned– PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 13 B. De la ville à la métropole Les villes s’agrandissent de manière différente selon le développement du pays dans lequel elles se trouvent. Mais de manière générale, la croissance urbaine renforce le pouvoir d’attraction des villes sur les populations et les activités, jusqu’à devenir des métropoles. 1. Regrouper les populations et les activités Les populations étant de plus en plus urbaines, des villes ont été créées de toute pièce afin de répondre à un besoin de logement, mais aussi d’aménagement du territoire. La ville produit des richesses nombreuses et variées. Elle propose également une grande diversité de moyens de transports. L’exemple de Brasilia, ville nouvelle du Brésil La ville de Brasilia a été construite pour accueillir population et activités. La capitale politique du Brésil est une ville symbolique dans la volonté d’aménagement du pays et de la construction d’un espace urbain de toutes pièces. La ville compte 4.8 millions d’habitants en 2022. La construction et l’aménagement de Brasilia ont permis un rééquilibrage de la ville à l’intérieur du pays car la population brésilienne est concentrée sur les littoraux. Mais la ville a aussi attiré une population pauvre venue s’installer dans des quartiers insalubres, ce que les autorités n’acceptent pas. Ces populations ont alors été déménagées en direction de villes satellites implantées autour de la capitale. Ces dernières accueillent finalement le même nombre d’habitants que la capitale elle-même ! Une production de richesse via les services. Les activités industrielles sont absentes de Brasilia de manière volontaire. Les usines sont considérées comme trop polluantes pour ce type de ville. La richesse produite est donc liée à la présence du gouvernement et de l’administration du pays. Le budget nécessaire est pris sur celui de l’État, ce qui entraîne un fonctionnement quelque peu artificiel. La richesse produite par Brasilia place la ville au troisième rang du pays après Sao Paulo, véritable capitale économique du Brésil et Rio de Janeiro. Les routes et liaisons aériennes permettent à la ville et ses habitants de rayonner sur une bonne partie du pays, renforçant ainsi son rôle de capitale politique. La ville, un lieu de production de richesses La ville génère des richesses qui peuvent être considérables. Les villes génèrent plus de 70% du PIB mondial, notamment par la présence des industries. La richesse produite par les villes se mesure avec le Produit Urbain Brut (PUB). Le PUB est à la ville ce que le PIB est à l’État. Le PUB de la ville de Tokyo est de 1600 milliards de dollars (en 2020, ce qui est, par exemple, supérieur au PBI de l’Espagne), ce qui ferait de e Tokyo la 14 puissance économique mondiale ! De son côté, avec 1,5% de la population chinoise, Shanghai contribue à 13,6% du PIB chinois. En Afrique, les richesses urbaines n’entraînent pas systématiquement le développement. Les villes africaines produisent 55% de la richesse du continent. Mais, bien que les villes produisent des richesses, elles n’offrent pas toujours d’emploi aux jeunes. Ainsi, en Ouganda, moins de 5% des diplômés trouvent un emploi salarié dans les espaces urbains. La ville et son espace périphérique Populations et activités se répartissent sur un territoire qui dépasse largement celui de la ville. Les réseaux de transports permettent aux populations et activités de s’installer bien au-delà des limites de la ville, mais restant toujours sous la dépendance de la ville centre. Celle-ci organise donc un territoire, une aire urbaine, dans lequel elle exerce un phénomène d’attraction et de redistribution des activités. La ville polarise son territoire. Cette aire d’attraction est d’autant plus importante que la ville dispose de fonctions particulières qui la distinguent des autres agglomérations. 14 Cned – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Vocabulaire Transition urbaine : passage d’une période où la part de la population urbaine est faible à une période où la part de la population urbaine est importante. Document 13 Schéma du territoire d’une aire urbaine française Les différents Les différents espacesespaces de l’aire u de l’aire urbaine Ville centre Ville centre Centre-ville de la ville centre Centre-ville Communes de la de la banlieue ville centre Couronne périurbaine Communes de la banlieue Communes périurbaines Couronne Zones périurbaine commerciales et d’activités Les espaces autour de l’aire Communes urbaine périurbaines Espace rural (campagne) Zones commerciales Villages et d’activ Dynamiques et flux Les Extension espaces autour de l’aire urb de l’urbanisation Flux quotidiens des habitants Espace rural (campagne) Villages Dynamiques et flux Extension de l’urbanisation Flux quotidiens des habitants L’exemple de la ville de Chicago aux États-Unis Aux États-Unis, Chicago regroupe divers moyens de transports. Troisième plus grande ville des États- Unis (2,8 millions d’habitants et 9,4 millions avec l’aire métropolitaine), Chicago est située sur les bords du lac Michigan. Ville champignon au XIXe siècle, elle se développe avec l’industrialisation au XXe siècle et aspire à devenir une métropole mondiale au XXIe siècle. La ville bénéficie d’une situation exceptionnelle en direction des Grandes Plaines. Chicago a développé la fonction de carrefour. La ville concentre plusieurs modes de transports qui rayonnent à l’échelle du pays tout entier. L’aéroport O’Hare est le second du monde avec 80 millions de passagers par an. Les réseaux ferroviaires et routiers font de la ville un point de passage obligé. Chicago est aussi un lieu de rupture de charge. Le transport « maritime » via le lac Michigan permet un accès à l’océan Atlantique, et se complète avec les transports terrestres. Cette situation de carrefour permet à Chicago d’accueillir des activités. Les sièges sociaux de grandes entreprises, de compagnies aériennes, de grande distribution, de logistique. Au début des années 2000, la firme Boeing a quitté son siège social historique implanté à Seattle pour venir s’installer à Chicago et bénéficier d’un réseau de transport national et international. Second centre d’édition des États-Unis, la ville a développé un tourisme d’affaire et de congrès. La convergence et la diversité des modes de transport permettent un rayonnement de la ville à l’échelle du pays. La proximité des grandes plaines agricoles a entraîné le développement de laboratoires de recherches de grands groupes agroindustriels américains ainsi que celui d’une bourse des matières premières. Cned– PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 15 2. Des métropoles Les villes concentrent de plus en plus d’activités, de populations, de lieux de productions de richesse et de prises de décisions. Polarisant un territoire plus vaste que l’espace urbanisé, les villes deviennent alors des métropoles. La métropolisation est le processus, la dynamique par laquelle les agglomérations passent de la ville à la métropole. La mise en place de hiérarchies urbaines Dans le cadre de la mondialisation, l’accélération des échanges et des transports renforce le rôle des villes les mieux équipées. Elles deviennent des pôles qui concentrent des fonctions de production et de commandement dont le rayonnement peut couvrir l’ensemble de la planète. Ce processus de renforcement de l’importance de l’espace urbain se double de dynamiques urbaines qui font de la ville une métropole mondiale. Les expositions universelles, les jeux olympiques, les journées mondiales de la jeunesse, le Forum économique (Davos), la coupe du monde de football… sont autant d’événements donnant aux villes qui les accueillent et les organisent une place importante à l’échelle nationale et mondiale. La métropolisation est la concentration des activités et des pouvoirs. On peut mesurer cette métropolisation grâce aux emplois. En effet les emplois sont de nature différente en ville et notamment dans les grandes villes. On parle des métiers de cadres de la fonction métropolitaine supérieure (CFM) qui travaillent dans les secteurs de la gestion, de la conception de la recherche, dans les prestations intellectuelles, dans le commerce interentreprises ou encore dans la culture et les loisirs. En France, en 2015, on compte 2,8 millions d’emplois de ce type. Ces emplois sont en augmentation, ils n’étaient que de 1,1 million en 1982. Les caractéristiques d’une métropole sont de disposer de fonctions urbaines tournées vers les services en plus de l’industrie. La présence d’un quartier des affaires permet d’accueillir les sièges sociaux des entreprises. Celles-ci bénéficient des infrastructures de transports permettant de se déplacer facilement dans la ville, son espace régional, national et d’avoir aisément accès à l’espace international. De plus, les télécommunications sont regroupées au sein d’un téléport (carrefour majeur de communication) permettant d’assurer aux entreprises des débits de communications importants avec l’ensemble de la planète. Activité : l’exemple d’Istanbul Questions A l’aide d’une recherche internet, répondez aux questions suivantes : 1. Décrivez l’évolution au cours du XXe siècle de la population d’Istanbul. 2. Pourquoi Istanbul est-elle la capitale économique de la Turquie ? 3. Quelles sont les spécificités d’Istanbul en termes de transports ? 4. Pourquoi peut-on dire qu’Istanbul est une métropole mondiale ? Mondialisation et territoires La mondialisation a pour effet de relier les territoires entre eux ce qui aboutit à les mettre en concurrence les uns avec les autres. Cette situation résulte d’un accroissement des échanges, favorisé par la suppression des barrières douanières ou l’abaissement des taxes d’importation. L’ouverture des frontières permet aux économies de s’approvisionner à moindre coût (par exemple en énergie importée meilleur marché) et d’exporter plus facilement. Mais la mondialisation fait également peser une concurrence internationale accrue. Ainsi, en France celle-ci est très nettement ressentie par les entreprises, notamment dans les industries de main-d’oeuvre employant un personnel nombreux et donc souvent peu qualifié. Cette main-d’oeuvre se révèle plus coûteuse que celle des pays émergents compte tenu du haut niveau de vie de la population française, qui conduit à verser des salaires élevés par rapport à ceux des pays en développement. 16 Cned – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Pour faire face à cette concurrence, les firmes doivent produire des biens à plus forte valeur ajoutée, c’est-à-dire permettant de dégager un bénéfice plus important. Pour cela, il faut concevoir des produits innovants, que les économies émergentes ne sont pas encore capables d’élaborer. Un produit innovant est vendu et exporté plus facilement, car il a moins de concurrents. C’est pourquoi la mondialisation oblige les entreprises à constamment innover pour être compétitives, c’est-à-dire pour être en mesure de résister à la concurrence, notamment internationale, et par là-même de tirer profit des opportunités commerciales et économiques ouvertes par la mondialisation. Document 1. Les territoires de l’innovation en France. Les territoires de l’innovation sont essentiellement localisés dans les villes ou à leur périphérie. Ils permettent au pays d’affronter la concurrence internationale liée à la mondialisation. L’innovation est donc devenue un enjeu majeur pour les espaces productifs urbains. La conception de nouveaux produits exige des compétences élevées et donc un haut niveau de formation. Il s’agit souvent de produits à fort contenu technologique mais l’innovation est devenue une obligation pour toutes les branches de production, y compris les plus traditionnelles comme le textile ou la chaussure. Cette innovation peut se faire en interne dans les entreprises qui cherchent à améliorer leurs produits. Mais cela est de plus en plus difficile car les opérations industrielles de base sont faites à l’étranger et la compétition internationale porte sur les productions à forte valeur ajoutée demandant une recherche scientifique parfois très importantes. Cela se fait alors dans ce que l’on appelle les technopôles. Cned– PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 17 3. Des activités de pointe Les activités de pointe font appel à un savoir et des connaissances récentes liées aux recherches scientifiques. Elles ont entraîné des mutations industrielles à l’origine de changements dans les dynamiques des localisations industrielles. L’industrie évolue en même temps que les technologies changent et s’adaptent à un espace mondialisé mettant en concurrence les pays, les populations pour attirer à soi les sources de production de richesses. Des zones d’activité de pointe. Document 15. L’accumulation technopolitaine. Laboratoires de recherche publics et privés Formations, Partenariats financiers, partenariats technologiques, humains Polarisation structurante par l'innovation technologique Universités, écoles, Activités de haute formation du supérieur technologie Compétences exceptionnelles Les technopôles sont des territoires urbains dans lesquels sont regroupés des entreprises de production, des laboratoires de recherche et des centres de formation. Cette concentration résulte d’une action volontariste de l’État qui investit et supervise ce développement à l’aide d’organismes d’aménagement du territoire. L’objectif est de faire coopérer les entreprises, les chercheurs et les établissements de formation et de recherche pour concevoir de nouveaux produits ou de nouveaux processus de production et de fabrication. On donne le terme de fertilisation croisée à ce processus. Il en résulte une « accumulation technopolitaine » car ces territoires de l’innovation attirent les entreprises à la recherche de solutions nouvelles. Les territoires de l’innovation sont très localisés et se concentrent dans des technopôles regroupant entreprises de haute technologie, laboratoires et universités scientifiques. Mais ils s’insèrent eux-mêmes dans des espaces plus larges d’échelle locale ou régionale tels que des pôles de compétitivité qui incluent les entreprises produisant les biens innovants inventés dans les technopôles. Leurs performances permettent à leurs régions de se classer parmi les territoires français de l’innovation. On a constaté aussi que ces technopôles s’inscrivent dans la mondialisation puisqu’ils accueillent des firmes étrangères et que certains pôles de compétitivité le sont au niveau mondial, c’est-à-dire qu’ils développent une recherche de très haut niveau rivalisant avec les centres d’innovation les plus prestigieux de la planète. Enfin, on a observé le succès économique de ces territoires qui n’ont cessé de créer des emplois, le plus souvent qualifiés. En somme, les territoires de l’innovation servent de modèles car ils montrent comment l’espace productif français tire parti de la mondialisation tout en s’efforçant de contribuer à un développement durable. 18 Cned – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Conclusion du chapitre Dans le monde, les métropoles comptent aujourd’hui de plus en plus d’habitants, d’activités et de centres de décisions. Elles sont devenues incontournables. Une hiérarchie distingue les métropoles mondiales telles que Paris et les autres, d’un rang inférieur ayant un rayonnement régional. Au-delà de ces disparités urbaines, on peut noter que les liens entre les villes sont considérables et reposent une grande diversité de moyens de transports organisés en réseaux. Document 16. Les trois mégalopoles dans le monde. Cned– PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 19 Document 17 : l’archipel mégalopolitain mondial En 1997, le géographe français Olivier Dolfuss montre que les mégalopoles mondiales fonctionnent en système, communiquant prioritairement entre elles. Ces villes qu’il compare à des « îles », échangent massivement entre elles et concentrent l’essentiel des activités boursières, des échanges aériens et des flux de télécommunication. Il parle alors « d’archipel métropolitain mondial ». L’archipel mégalopolitain mondial (AMM) ainsi constitué concentre l’essentiel des trafics maritime et aérien du monde et plus de 90 % des flux financiers. L’Archipel Métropolitain Mondial (AMM) est composé des mégapoles et métropoles mondiales. On retrouve à la tête de ce réseau, les trois mégalopoles qui sont en Amérique du Nord, en Europe Occidentale et au Japon. Au cœur de celles-ci se trouvent les villes « Mondes » (New York, Londres, Paris et Tokyo). Les villes « Mondes » sont le cœur de la mondialisation. Les autres agglomérations sont des villes mondiales : elles sont intégrées au réseau mais ne le commandent pas. Les moyens de transports et de télécommunications relient les grandes villes entre elles. Il en est ainsi des places boursières reliées les unes aux autres 24 heures sur 24. Ces moyens de transports permettent aux villes de rayonner sur des distances variables. L’aire d’influence d’une ville peut se constater à l’échelle de la planète, ce qui est le cas des villes « Monde », notamment New York. Le phénomène de métropolisation nous fait donc vivre dans un monde-ville. Les métropoles organisent le monde et la France, mais la métropolisation se fait également à l’échelle des régions, comme on l’a constaté avec l’exemple de la ville de Lyon. 20 Cned – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE