Fondements historiques et philosophiques de la psychologie Q2 PDF

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This document provides historical and philosophical foundations of psychology, focusing on the 18th century and key figures like Kant and Hume. It discusses concepts like the Enlightenment and the role of reason and experience in shaping our understanding of the human mind.

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Fondements historiques et philosophiques de la psychologie Q2 CHAPITRE 6 Le 18e siècle : Le siècle des lumières Un mouvement général : philosophique, culturel, éthique, politique Qu’est ce que les lumières?...

Fondements historiques et philosophiques de la psychologie Q2 CHAPITRE 6 Le 18e siècle : Le siècle des lumières Un mouvement général : philosophique, culturel, éthique, politique Qu’est ce que les lumières? Un mouvement Européen : Enlightenment, Aufklärung, Ilustración, ou Illuminismo Les Lumières c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable. L’état de tutelle est l’incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d’un autre. On est soi-même responsable de cet état de tutelle quand la cause tient non pas à une insuffisance de l’entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s’en servir sans la conduite d’un autre. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières. E. Kant, 1784 Diffusion du savoir : l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, 17 vol. 1751-1772 Le lieu de la diffusion du savoir : le salon, Exemple : le salon Helvétius : Fontenelle, Grimm, Buffon, Diderot, Turgot, les loges Condorcet, Hume, Condillac, Beccaria, Smith, Rousseau, d’Holbach, etc maçonniques. 1 David Hume (1711 – 1776) penseur publie « Traité de la nature humaine » = 3 ans de travail mais pas bcp de succès Son travail philosophique s’attache à détruire la métaphysique avec l’empirisme qui est son outil pour développer un nouveau scepticisme. L’ancien mettait en doute nos capacités à accéder à la vérité => Il part d’un constat : que l’intérêt est le principal moteur des actions morales , y compris les plus altruistes, il constate également qu’il y a des actions désintéressées et de la solidarité chez les êtres humains 1. l’origine de nos connaissances provient des sensations et de l’expérience du Il s’y prend de monde. Table rase à la naissance et pas d’idées innées. Parmi les sensations : il y a 5 manières des impressions et des idées. différentes pour attaquer 2. Il questionne la causalité, essentielle dans la métaphysique. Nous nous la représentons la causalité comme une nécessité entre la cause et l’effet. métaphysique Il pense la causalité par la juxtaposition d’évènements et par le fait qu’on a l’habitude d’attendre l’effet après la cause, mais que si l’on regarde en détail il n’y a rien qui nous montre de manière claire et distincte qu’il y aurait une nécessité entre : l’évènement 1 (nommé la cause) l’évènement 2 (nommé l’effet). 3. critique de l’induction. Nous pouvons avoir connaissance que de ce que nous pouvons expérimenter. Or nous ne pouvons avoir l’expérience de tous les cas passés et surtout pas ceux de l’avenir. Ce qui pose question quand à la validité de la science en tant qu’elle prétendrait énoncer des connaissances valides sur l’avenir. Cela dit, Hume est un philosophe qui souligne la valeur des sciences expérimentales et dans une progression des connaissances. 4. Il ne peut pas exister de justification rationnelle pour définir une éthique et une morale. Ce que l’on nomme bien, mal est une affaire relative, de conventions sociales, voir d’utilités mais pas de raison. 5. Critique aussi le fait que nous possédons un « moi ». Il y a bien des souvenirs , des sensations, de la conscience, mais pas de moi pur. Le moi est toujours affecté d’une sensation, on ne peut pas penser un moi qui soit indépendant d’une sensation. Il affirme donc qu’il y a une prédominance des sensations qui sont en fait affecté d’un sentiment de subjectivité 2 1. l’origine de nos connaissances provient des sensations et de l’expérience du monde. - Les impressions sont les plus fortes et les plus claires. Elles dérivent des sensations et des impressions psychologiques (sensations internes, comme la joie ou la haine). - Les idées sont des espèces de généralisations, de synthèse inductive des impressions. Elles sont des impressions affadies. - On ne peut donc pas avoir de connaissances sur ce dont on ne peut faire l’expérience sensible , comme Dieu ou les normes morales. Il y a comme un « test » épistémologique à réaliser pour savoir si une idée fait partie du domaine de la connaissance ou pas. Il faut se demander si l’on peut descendre de l’idée aux sensations qui l’ont permise, si cela n’est pas le cas, alors l’idée ne peut pas se prévaloir d’être une connaissance énoncés qui ont les concepts mathématiques et logique sont analytiques dans le sens du sens pour qu’ils ne disent rien de la réalité. Ils ne sont pas dénué de sens pour David Hume autant, mais relèvent de la tautologie, puisqu’ils n’on pas de portée en dehors de leur propre champ de signification. Les énoncés scientifiques disent quelque chose de la réalité, ils sont construit à partir des sensations et donc sont synthétiques. Ils ont donc du sens Mais les énoncés de la métaphysique sur la substance, sur l’âme, sur les propriétés de l’être et ces autres considérations n’ont pas de sens, car ni analytiques ni synthétiques. Hume va loin dans sa prudence par rapport au monde, car il questionne (avec Berkeley) le fait que nous puissions conclure qu’il y a un monde derrière les sensations que nous éprouvons. En réalité, nous n’avons l’expérience que des sensations mais pas de la « chose » qui serait à l’origine de ces sensations. Nous n’avons pas, pense David Hume à ajouter l’existence d’un monde qui serait cause de nos sensations. Exemple : dire qu’il y a une chaise là ou voir une chaise est en fait une proposition dénuée de sens qui fait donc partie de la métaphysique. 3 2. Il questionne la causalité, essentielle dans la métaphysique. Nous nous représentons la causalité comme une nécessité entre la cause et l’effet. EXEMPLE Lorsque l’on regarde deux boules de billard se choquer, nous interprétons cette séquence comme une causalité: la première boule cause par le choc le mouvement de la seconde. Pour David Hume, la causalité est la conjonction d’une succession, d’un contact et d’une nécessité. - Peut on faire l’expérience sensible de la succession ? Oui. - Peut on faire l’expérience sensible du contact ? Oui. - Peut on faire l’expérience sensible de la répétition de l’observation du phénomène entre les deux boules? Oui. - Peut on faire l’expérience de la nécessité qui relie l’évènement 1 et l’évènement 2 ? En aucune façons ! Or, une des preuves métaphysique de l’existence de Dieu est précisément de remonter de l’effet à la cause ( de la création au créateur ). Cette critique de la causalité est un des points que Kant va critiquer 3. critique de l’induction Cela signifie qu’au cœur de notre raison, nous acceptons l’existence de croyances. Il existe des certitudes liées à la logique et aux mathématiques, mais pour les lois de la nature, pour le domaine empirique, nous ne pouvons rien affirmer de catégorique. Si la raison est parasitée par des croyances sur le monde elle n’est plus cette part divine en nous, elle n’est plus l’instrument pur de la connaissance, mais juste un ensemble d’habitudes commodes pour la vie quotidienne. Il y a des connaissances pratiques courantes, ou des sortes de croyances naturelles 4. Il ne peut pas exister de justification rationnelle pour définir une éthique et une morale. Si l’on considère une action condamnable moralement, par exemple un meurtre, on peut épistémologiquement en avoir une connaissance par les sensations que nous avons perçue de l’action : le coup porté, la victime qui tombe, etc,.... Mais le fait que l’action soit moralement condamnable n’est pas quelque chose dont on puisse faire l’expérience sensorielle. Si je dit: « David Hume a un chapeau en velours rose », on peut vérifier en consultant nos sens visuels pour découvrir si cela est le cas ou non. Mais si je dis « David Hume exagère avec son empirisme radical », quel sens dois-je consulter pour découvrir si tel est le cas ? Se dessine une opposition entre : - les énoncés descriptifs sur ce qui est - les énoncés normatifs sur ce qui doit être. 4 Les derniers ne peuvent être ni vrai ni faux ; ils expriment simplement des sentiments. Cette distinction lui permet d’écrire dans le traité de la nature humaine: «Il n’est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde entier à un égratignure de mon doigt » Malgré cette position radicale, il n’est cependant pas un penseur du relativisme moral (« tout se vaut puisque tout est relatif »). Il pense même que l’on peut baser sur l’impartialité (affective) pour créer une communauté de sentiments, fondement d’une base commune pour une morale collective. Ce qui fonde aussi la morale collective, c’est l’éducation et la socialisation. La justice, ou l’honnêteté sont des conventions que nous avons acquises par la socialisation. Et elle comporte une part d’utilité ( car elle assure le plus grand bien être au plus grand nombre) Bien plus que la résultante d’un contrat, ( donc, en opposition à Hobbes) => la morale collective, permet un « vivre ensemble normé », c’est l’expérience affective immédiate, guidée par l’utilité, des sentiments affectifs communs. En politique, Hume donne aux sentiments, aux habitudes, ou au conventions la place qu’il enlève à la raison et prennent le pas sur elle Quelques figures du siècle des lumières Etienne Bonnot de « Essai sur l’origine des connaissances humaines » (1746). Condillac « Traité des sensations » (1754) (1715 - 1780) FR Expérience virtuelle pour illustrer sa thèse sensualiste. => Il imagine pour cela une statue à laquelle on ouvrirait successivement les canaux sensoriels, en commençant par l’odorat, puis acquérant progressivement l'ouïe et le goût. Vient ensuite le toucher qui lui apprend qu’il y a quelque chose en dehors de lui. Le toucher est premier sur la vue pour apprendre aux autres sens à juger des objets extérieurs Il montre que de proche en proche, à partir des sensations simples, se forment toutes les fonctions mentales que sont la réflexion, les passions, l’attention, la mémoire, le désir, le jugement; « dans l'ordre naturel tout vient des sensations » (quatrième et dernière partie). Claude-Adrien « De l'Esprit » (1758) H e l v é t i u s « De l’Homme » (1773) (1715-1771) FR - La nature humaine est ainsi faite qu’elle nous pousse à rechercher « le désir de plaisir » - L’amour de soi est le vecteur cardinal de l’action - Nous sommes motivés par l’intérêt : ce qui signifie que l’on souhaite avoir du plaisir, et ne pas souffrir. => Ce qui implique que pour construire une morale humaine, il faut montrer que l’on a intérêt à être vertueux. (il faut repenser à Mandeville et sa fable) Que doit rechercher l’homme ? : « Le plus grand avantage public, c'est-à- dire le plus grand plaisir et le plus grand bonheur du plus grand nombre de citoyens ». 5 Franz Anton - Thèse sur l’influence des planètes sur les maladies humaines Mesmer (1734 - 1815) - L’affaire Maria-Theresia Paradies - Thérapies individuelles, et collectives autour d’un « baquet ». - Commission d’enquête royale pour vérifier l’existence du fluide. - Existence d’un rapport secret dénonçant une influence érotique entre le magnétiseur et le magnétisé. - Fin du magnétisme en France - Quatre principes fondamentaux : -> Il existe un fluide physique ; le magnétisme animal qui remplit l’univers et le corps. -> La maladie résulte d’une mauvaise répartition de ce fluide dans le corps humain, -> La guérison revient à restaurer l’équilibre et l’écoulement du fluide. -> On peut «manipuler » l’écoulement du fluide. Le Marquis de - Sommeil magnétique Puységur (1751 – 1825) - Capacité de pré-sensation - « Croyez et Veuillez, voilà toute ma science et mes moyens » Dr. John Elliotson (1791-1863) « Surgical Operations in the Mesmeric State without Pain » (1843) James Braid (1795- « Neurhypnologie, Traité du sommeil nerveux ou hypnotisme », 1843 1869) (traduit en français en 1883). Dr James Esdaile, - médecin écossais qui a pratiqué le magnétisme animal, notamment (1808 - 1859) en anesthésiologie chirurgicale - « Mesmerism in India, and its Practical Application in Surgery and Medicine », 1846. 6 Leibniz => Wolff => Kant On assiste à la naissance de la tradition de l’idéalisme allemand. Il C h r i s t i a n Wo l ff compose un ensemble philosphique presque complet : Logique, (1676-1754) ontologie, cosmologie, psychologie, théologie, le droit naturel, GER éthique, politique, économique, droit humain, mathématiques, sciences physiques. Pour lui les connaissances se forment : Par l’expérience, empirique, a posteriori Par la raison, rationnelle, a priori, et c’est la seule qui ait une valeur, la connaissance à postériori, issue de l’expérience n’a qu’une fonction de confirmation. Il y a donc une psychologie a postériori, empirique, et c’est l’histoire. Les sensations ont des intensités variables dont dépend la présence de ces sensations à l’esprit. Il revendique que ces intensités sont mesurables et qu’elles pourraient introduire la psychologie dans les sciences par le calcul sur ces intensités. => DVLP une psychométrie des degrés de plaisir et de déplaisir. Il y a également une psychologie a priori, c’est l’étude des parties de l’âme et de ses facultés. 7 De la métaphysique chez Emmanuel Kant Emmanuel Il a vécu toute sa vie à Köningsberg (Kaliningrad). Issus d’un milieu simple, il commence par travailler comme répétiteur puis comme professeur a l’université. Il mène une vie réglée comme une horloge. K a n t Cela témoigne d’un soucis de cohérence, d’un désir d’organisation, voir de rigidité psychique. (1724-1804) Son œuvre est à la fois une critique radicale de la métaphysique et paradoxalement une sorte de réhabilitation de celle-ci. Il est l’auteur de trois grandes critiques « Critique de la raison pure » ( 1781) «Critique de la raison pratique» (1788) => (p 80) «Critique de la faculté de juger»(1790) et écrit «Fondements de la métaphysique des mœurs » (1785) Sur quel fondement repose le rapport de la représentation à l’objet ? => cette question est au cœur de la métaphysique selon Kant dans la lettre à Marcus Herz du 21 février 1772 En réaction au scepticisme des empiristes (Hume en particulier), Kant veut montrer, tout aussi bien dans le domaine de l’éthique que dans le domaine des sciences, qu’il est possible de trouver des fondements absolument nécessaires et universellement valides. Et que ces fondements sont atteignables par la raison. Bien qu’il se situe dans une voie rationaliste, il ne le fait pas à la manière de Descartes mais d’une autre manière, sorte de troisième voie Il est très admiratif de la physique de Newton. C’est pour lui l’exemple d’une théorie qui aborde des concepts premiers ( espace, temps, causalité) qui est fondée sur l’expérience et les mathématiques. Il a le vœux de placer la philosophie dans la même voie scientifique que cette physique. ( référence à son écrit : « Histoire générale de la nature et théorie du ciel » ) 8 Comment en effet expliquer la conformité de nos représentations aux objets quand on sait que : « Notre entendement n’est pas par ses représentations , la cause de l’objet ( à l’exception des fins bonnes en morale) pas plus que l’objet n’est cause des représentations de l’entendement » Kant, critique de la raison pure, X,130. faculté de créer des concepts. « Critique de la raison pure » (1781) l'entendement se contente d’analyser les données de l’expérience l'entendement ≠ la raison la raison S'élève au dessus des données empiriques et forger des concepts « métaphysiques » comme Dieu, la liberté, l’immortalité, etc. « Pure » Un système métaphysique est en effet un ensemble de jugements a priori (ou « purs ») puisqu’ils ne peuvent se fonder que sur = renvoie à l’expérience. l’idée d’ a priori La « raison pure », nous induit en erreur en nous faisant croire qu’elle élabore des connaissances. Or nous n’avons que des pensées métaphysiques montre que cette faculté de l’esprit et cette tendance à la « critique » métaphysique ne peut pas constituer de vraie connaissance. La raison raison indépendante de l’expérience, ce sont donc les jugements a « pure » priori. c’est ce qui est en rapport avec les conditions des jugements a « Transcendantal » priori. 9 Une révolution copernicienne en philosophie Le beurre et l’argent du beurre... Les connaissances s’organisent selon qu’elles sont a priori ou a posteriori ou encore selon qu’elles sont synthétiques ou analytiques A priori indépendant de l’expérience : « Pur » (p 79) A posteriori dépendant de l’expérience : « empirique » Analytique proposition dans laquelle le prédicat est logiquement déductible du sujet. Si l’on nie une proposition analytique on provoque une contradiction logique Synthétique proposition dans laquelle le prédicat ne se déduit pas logiquement du sujet. Donc, si on nie une proposition synthétique, cela ne provoque pas une contradiction logique jugements sont certains, mais n’apprennent rien ( ce sont des = a priori => analytiques tautologies). jugements = a postériori => ne sont pas certains, mais nous apprennent bien synthétiques quelque chose du monde Kant se demande s’il n’y a pas moyen d’avoir la certitude de l’apriori avec l’apprentissage du jugement synthétique. « Existe-t-il quelque chose comme un jugement synthétique a On pourrait la formuler autrement priori ? » encore : « comment est-il possible que certains de nos jugements étendent nos connaissances sans pourtant se fonder sur l’expérience ? » 10 Kant va donner un critère essentiel qui permet d’identifier à coup sûr une connaissance a priori. Un jugement a priori se distingue par son caractère nécessaire et universel. Mais existe-t-il vraiment de telles lois universelles et nécessaires ? Kant en donne deux exemples : - les jugements mathématiques comme « deux droites parallèles ne se coupent jamais » - Une loi comme « tout changement doit avoir une cause » Le changement, qui est un effet, est relié nécessairement à la notion de cause, or la relation de causalité (cause à effet), est l’une de nos catégories, ou concept pur de l’entendement. « Contingent » est le contraire de « nécessaire ». Les jugements empiriques ou a posteriori sont contingents (le contraire est possible), les jugements a priori ou purs sont nécessaires. Les intuitions de l’αἴσθησις transcendantale => Une révolution copernicienne en philosophie – esthétique transcendantale Kant attire l’attention non pas sur l’observation mais sur les conditions subjectives de cette observation. Par exemple : il y a un ordre nécessaire dans l’expérience que nous faisons du monde et c’est la nécessité qu’une expérience soit inscrite dans le temps et dans l’espace. Le temps, l’espace sont les conditions de la possibilité d’une connaissance. Le temps et l’espace ne sont pas des prédicats des choses, mais des a priori de notre sensibilité. Si l’on a bien saisit : il y a des idées innées l’esthétique transcendantale (= le temps et l’espace, au niveau de la sensation et les catégories qui est contraire de ce qu’a pu dire a priori de l’entendement) Hume qui nous permettent de dire que nous connaissons qui est ≠ de ce qu’a pu dire Descartes quelque chose de certain à propos de l’avenir Exemple pour faire comprendre par l’absurde que nos connaissances sont bien prises dans le cadre « subjectif » du temps et de l’espace. Que ces deux éléments sont bien des catégories qui appartiennent au fonctionnement psychique et non au monde des phénomènes, et que l’on ne peut appréhender les phénomènes qu’au travers ces catégories 11 Ding an sich, phénomène et noumène = c’est la chose en soi distincte du phénomène (selon Kant) noumène Nous n’avons pas d’accès au noumène, seulement à ce que ce noumène provoque dans notre sensorialité, c-à-d à la manière dont ce noumène nous apparait. = Cette apparition s’appelle le phénomène. nous apparait comme phénomène, où la chose est comme mise en forme par : - les catégories de l’esthétique transcendantale - les catégories de l’analytique transcendantale. => Ces catégories sont universelles, valides et nécessaires. Elles sont présente chez tous les sujets humains mais elles ne sont pas subjectives (au sens ou ce mot serait l’opposé d’objectif) Les catégories sont la réponse à la question sur l’existence de jugements synthétiques a priori. => ces jugements existent car ils sont fondées sur les catégories de l’esthétique et de l’analytique transcendantale qui sont universelles, valides et nécessaires. cause les sensations que j’éprouve, mais ces sensations ne me m o n d e livrent pas la chose en soi, elle ne me livre pas le monde nouménal nouménal lui-même. Exemple phénomène – noumène : la couleur des choses. On a tendance à voir la couleur des choses comme une propriété qui appartient aux choses, mais on oublie, bien que nous l’ayons appris, qu’en réalité la couleur que nous voyons est liée aux limites de notre appareil perceptif, et que si nous pouvions voir les longueurs d’onde infra rouge, nous percevrions le monde autrement. l'environnement sensoriel propre à une espèce ou un individu en fonction des performances de sa sensorialité. On traduit umwelt en français par l'expression « le monde propre ». Umwelt - les tiques de Jacob von Uexküll ( une excursion éthologique ) Les interactions qu’un organisme va avoir avec son entourage vont former un monde propre, lié aux canaux sensoriels, et créer une théorie de l’esprit qu’il ne sera plus possible de dissocier du monde réel. Le monde tel qu’il est et l’image que l’organisme se fait du monde seront indissociables l’un de l’autre EXEMPLE : Le cycle de vie de la tique ne répond qu'à trois stimuli externes : - La perception de l’acide butyrique - La capacité à déterminer tactilement une zone dépourvue de poils - La température du sang. 12 1. La femelle fécondée grimpe sur une branche, et attend le passage d'un animal ; lorsqu’elle perçoit l’acide butyrique dégagé par les glandes sudoripares des mammifères, elle se laisse tomber ; si elle ne tombe pas sur un animal, elle remonte sur une branche 2. Un stimulant tactile lui permet d'aller vers un emplacement de la peau dénué de poils ; 3. La température: elle s'enfonce jusqu'à la tête dans la peau de l'animal, se remplit de sang. Ensuite, elle se laisse tomber pour pondre ses œufs et mourir. Notice préliminaire à la notion de catégorie l’origine grecque et aristotélicienne de la catégorie : κατηγορ́ια vient du verbe κατηγορει ̂ ν Katégorein = juger, mais aussi « katégorema » = prédiquer, ou kategoroumenon = être prédiqué Katégoria = vocabulaire juridique qui veut dire « imputation » ou « accusation » Chez Aristote, les catégories sont des classes où l’on a coutume de ranger tous les êtres, selon leur genre et leur espèce. Ces rangements se font sous dix chapitres principaux, ou genres suprêmes, irréductibles entre eux, appelés catégories par Aristote Ce qui se dit sans combinaison signifie : soit : la substance (ex : homme, cheval) , soit le quantifié (ex : long de 3 mètres) , soit qualifié (ex : blanc) , soit le relatif (ex : le double, la moitié) soit le où (ex : au lycée, au Forum) , soit le quand (ex : hier) , soit le se trouver dans une posture (ex : assis, couché) , soit l’avoir = possession (ex : chaussé, armé), soit l’agir (ex : il coupe, il brûle), soit le pâtir (ex : il est coupé, il est brulé) (Catégories 4, 1b 25-28) Catégorie appelée prédicament par les Scolastiques, parce qu’ils sont censés représenter la totalité des prédicats que l’on peut affirmer d’un sujet Les 12 formes a priori, ou concepts de l’entendement Kant trouvait que la liste des catégories d’Aristote et de la scolastique manquent de justifications et d’ordre. Il se propose de les déduire en partant d’une liste qu’il souhaite exhaustive des jugements. ≠ de Aristote => Les catégories de Kant sont des concepts fondamentaux de la pensée car on peut dire qu’elle impriment des lois aux phénomènes. Ces catégories servent à élaborer des jugements que l’on peut qualifier en fonction de la catégorie qui a présidé à sa fabrication. Mais pour découvrir les catégories, il faut partir des jugements Percevoir et penser le monde ne consiste pas à recueillir passivement les informations, il faut concevoir cela comme une activité : -> les catégories sont des fonctions de synthèses, ce sont des concepts qui permettent de réunir des représentations sensibles et intellectuelles entre elles : Les triades conceptuelles sont articulées entre elles par la logique: « thèse - antithèse – synthèse » 13 -> Les catégories sont des concepts purs de l’entendement : « Penser, c’est juger ! ». C’est pour ces deux raisons que Kant part de la table des jugements : c’est-à-dire le tableau systématique de toutes les formes de jugement possibles pour l’esprit humain. Les jugements sont les manières de relier les concepts entre eux. Tableau de jugements Table de jugements Table de catégories Quantité de jugements : Quantité : I Quantité : - les jugements universels tous les hommes sont mortels => unité, pluralité, totalité «Tous les S sont P» - les jugements particuliers certains hommes sont français «Certains S sont P» - les jugements singuliers Socrate est mortel = synthèse de «Ce/Le S est P» l'universel et du particulier Qualité de jugements : Qualité : II Qualité : - les jugements affirmatifs L’homme est mortel => la réalité, la négation, la «il est vrai que S sont P» limitation - les jugements négatifs Pas de dieux sont mortels «pas de S sont P» - les jugements infinis Les dieux sont immortels. «S sont non-P». Relation de jugements : Relation : III Relation : - les jugements catégoriques Le ciel est bleu => substance-accident, cause- répètent la forme simple de effet, réciprocité prédicat-sujet «S sont P» - les jugements hypothétiques Si le ciel est bleu , la pluie est peu «Si S sont P, alors H sont I» probable - les jugements disjonctifs : Soit le ciel est bleu, soit le ciel est «Soit S sont P, soit H sont I» nuageux Modalité de jugements : Modalité : IV Modalité : - les jugements problématiques il est possible que la table soit = > p o s s i b l e - i m p o s s i b l e , «Possiblement, S sont P» verte » (possible) ; existence- non existence, nécessité et contingence - les jugements assertoriques Cette table est verte (réel) ; «En fait, S sont P» - les jugements apodictiques Le cercle est rond (nécessaire) «Nécessairement, S sont P» 14 Critique de la raison pratique La loi est nécessaire car elle est une condition de notre exercice de la liberté La morale repose sur un seul principe qui est un impératif catégorique : « Agis toujours de telle manière que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle de la nature. » Cela peut sembler compliqué mais en réalité ce principe, sous d’autres formes est connu depuis longtemps. Il revient, par exemple, à tester un comportement en universalisant le propos : « Et si tout le monde en faisait autant ? » ou encore on peut tester la réversibilité de l’action pour voir si elle est morale : « Est-ce que je peux vouloir qu’un autre fasse avec moi ce que je me propose de faire avec lui ? » Fondation de la métaphysique des mœurs (1785) Le projet de la réflexion chez Kant en matière de morale (de mœurs), c’est de définir les conditions de l’action moralement bonne. Ce n’est donc pas le contenu de la morale, ce n’est pas la casuistique qui l’intéresse, mais la forme qui permet de déduire si l’action est bonne ou non. Il n’est clairement pas hédoniste : « Nous observons même que plus une raison cultivée se consacre au projet de jouir de la vie et du bonheur, plus l’être humain s’écarte du vrai contentement. » Les mains pures de Kant Il ne suffit pas que l’action soit conforme au devoir pour être morale, il faut qu’elle soit accomplie par devoir. Cette morale n’est pas une morale du plaisir ou du bonheur. Kant pense que l’on doit y risquer sa vie si nécessaire. On lui reproche une morale « pure » mais irréaliste et déconnectée de la réalité. dit : « Moralement, Kant à les mains pures , mais il n’a pas de mains Critique » Exemple du mensonge : On ne peut pas vouloir ériger le mensonge en loi universelle, car il détruit la confiance nécessaire à la vie en société. de Ch. Péguy => Que penser de la casuistique ? Le cas de la désobéissance civile 15 de B. Constant Critique ce point de vue avec le principe moral dans « les réactions politiques » Exemple : dire la vérité est un devoir, s'il était pris d'une manière absolue et isolée, rendrait toute société impossible. (ex : on ment pour ne pas dénoncé un ami juif caché car c’est plus morale) Ce principe isolé est inapplicable. Il détruirait la société. Mais, si vous le rejetez, la société n'en sera pas moins détruite, car toutes les bases de la morale seront renversées. Il faut donc chercher le moyen d'application, et pour cet effet, il faut, comme nous venons de le dire, définir le principe. Dire la vérité est un devoir. Qu'est-ce qu'un devoir? L’idée de devoir est inséparable de celle de droits : un devoir est ce qui, dans un être, correspond aux droits d'un autre. Là où il n'y a pas de droits, il n'y a pas de devoirs. Dire la vérité n'est donc un devoir qu'envers ceux qui ont droit à la vérité. Or nul homme n'a droit a la vérité qui nuit a autrui = principe devient applicable. En le définissant, nous avons découvert le lien qui l'unissait a un autre principe, et la réunion de ces deux principes nous a fourni la solution de la difficulté qui nous arrêtait. Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem (application de la définition du devoir « morale » de Kant lors de la 2e GM) ≪. (...). Eichmann soupçonnait bien que dans toute cette affaire son cas n’était pas simplement celui du soldat qui exécute des ordres criminels dans leur nature comme dans leur intention, que c’était plus complique que cela. Il le sentait confusément. L’on s’en était aperçut pour la première fois lorsque au cours de l’interrogatoire de la police, Eichmann déclara soudain, en appuyant sur les mots, qu’il avait vécu toute sa vie selon les préceptes moraux de Kant, et autant qu’il put en juger, Eichmann agissait, dans tout ce qu’il faisait, en citoyen qui respecte la loi. Il faisait son devoir, répéta-t-il mille fois a la police et au tribunal. Il obéissait aux ordres, mais aussi a la loi particulièrement selon la définition que donne Kant du devoir. A première vue, c’était faire outrage a Kant. C’était aussi incompréhensible: la philosophie morale de Kant est, en effet, étroitement liée a la faculté de jugement que possède l’homme, et qui exclut l’obéissance aveugle. (...) C’est alors qu’a la stupéfaction générale, Eichmann produisit une définition approximative, mais correcte, de l’impératif catégorique: ≪ Je voulais dire, a propos de Kant, que le principe de ma volonté doit toujours être tel qu’il puisse devenir le principe des lois générales ≫. (...) La déformation qu’Eichmann avait fait subir a la pensée de Kant correspondait, sinon a Kant, du moins a une adaptation de Kant ≪ a l’usage domestique du petit homme ≫, comme disait l’accusé. Cette adaptation faite, restait-il quelque chose de Kant? Oui: l’idée que l’homme doit (...) identifier sa volonté propre au principe de la loi, la source de toute loi. => Cette source, dans la philosophie de Kant, est la raison pratique; dans l’usage domestique qu’en faisait Eichmann, c’était la volonté du Führer ≫. 16 L’utilitarisme et le traitement des passions. Les lois économiques sont naturelles, il ne faut pas les perturber par l’interventionnisme d’état. « la main invisible » de Adam Smith Sécularisation 16e siecle de la société, Les guerres de importance de Les grandes religion ont l’esprit des découvertes font discrédité la lumières , Dieu affluer l’or en religion n’est plus Europe, premières perçu comme théories 1572 massacre de le seul principe économiques. Saint-Barthélemy régulateur. À la fin du Moyen- La réforme Le DVLP du Lois naturelles âge, on voit protestante déisme permet de (Philosophiæ apparaître une ouvre la voie penser une Naturalis Principia Découverte classe moyenne : la au religion naturelle. Mathematica, du principe bourgeoisie, avec le capitalisme En droit, on pense Newton, 1687. d’utilité. développement du (thèse de également un Importance de commerce Max Weber) droit naturel [Cf. l’empirisme de contrat social voir Bacon, des aussi Grotius principes Le commerce Hugo rationnels et apparaît comme un (1583-1645)] scientifiques) bon paradigme de passion compensatrice Il s’agit de mettre en correspondance une sensation avec un jugement moral Le fonctionnement psychique est également réglé par des lois naturelles économiques. Elles trouvent leur fondement dans l’équation qui met en rapport les sensations et la morale. L’utilitarisme découle de cela : Agréable / Désagréable => Bien / Mal Le plus grand bonheur pour le plus grand nombre Ce qui est bon/bien est ce qui est utile L’utile est le critère moral de l’action. Et une action se juge à ses conséquences => Morale conséquentialiste. Utilité = ((intensité * durée)*1/certitude*1/Proximité ) + fécondité - peines Les différentes figures de l’utilitarisme 17 A. Smith Rencontre optimale sur le marché de l’offre et de la demande. (1723-1790) Main invisible. Beccaria Auteur d’un traité « des délits et des peines » application d’une logique (1738-1794) utilitariste à l’emprisonnement J. Bentham ̈Penseur du Panoptique (1748-1832) ̈Quantification du calcul des plaisirs (des utilités). J. S. Mill 1863 : « L’utilitarisme » (1806-1873) Introduit une dimension qualitative dans le calcul des utilités de Bentham L’utile est le critère moral de l’action. Et une action se juge à ses conséquences => Morale conséquentialiste. 18 CHAPITRE 7 1) Suite figures du siècle des lumières (page 5-7) Franz Anton => Thèse sur l’influence des planètes sur les maladies humaines Mesmer (1734 - 1815) => L’affaire Maria-Theresia Paradies (Paris,1778) Quatre principes fondamentaux : - Il existe un fluide physique ; le magnétisme animal qui remplit l’univers et le corps. - La maladie résulte d’une mauvaise répartition de ce fluide dans le corps humain, - La guérison revient à restaurer l’équilibre et l’écoulement du fluide. - On peut «manipuler » l’écoulement du fluide. => Thérapies individuelles, et collectives autour d’un « baquet ». => Commission d’enquête royale pour vérifier l’existence du fluide. => Existence d’un rapport secret dénonçant une influence érotique entre le magnétiseur et le magnétisé. PROVOQUE : fin du magnétisme en France. Le Marquis de => Sommeil magnétique Puységur Capacité de pré-sensation (1751 – 1825) « Croyez et Veuillez, voilà toute ma science et mes moyens » James Braid « Neurhypnologie, Traité du sommeil nerveux ou hypnotisme », 1843 (1795-1869) Dr. John Elliotson « Surgical Operations in the Mesmeric State without Pain », 1843 (1791-1863) Dr James Esdaile, médecin écossais qui a pratiqué le magnétisme animal, notamment (1808 - 1859) en anesthésiologie chirurgicale “Mesmerism in India, and its Practical Application in Surgery and Medicine”, 1846 19 Au 19ème siècle => constitution de la psychologie comme discipline universitaire autonome qui s’inscrit dans un projet de connaissance qui est celui de la science. Ce qui nous renvoie à Bacon et le début de la méthode scientifique PETIT RAPPEL : Francis Bacon père de l’empirisme (1560 –1626) Ecrit le « Novum Organum » Ouvrage en deux parties dont la première est une critique des méthodes de la science ancienne. La seconde propose de fonder la science sur l’expérience. Selon lui la recherche est inductive. Elle part des faits observés, classés, ordonnés et elle généralise progressivement. Intuitivement cette conception est celle de l’homme de la rue concernant le processus scientifique. Cette conception, dans sa version naïve, présuppose que la nature est un livre qu’il suffit d’ouvrir et de lire. Que les faits précèdent les théories qui s’en rendent compte. Et donc que l’observation est un simple recueil de donnés « brutes ». La méthode inductive nécessite que l’on recueille un grand nombre d’observations et cela dans des conditions diverses et variées. Si une régularité de phénomènes co-occurrents s’observe, on peut en faire une loi par généralisation. IDEE que la science procède par une collection d’observation et que de cette L’induction collection, une généralisation va permettre de formuler une loi universelle, qui donne une prévision, que l’on peut du coup vérifier. conditions à respecter : Que les observations soient nombreuses car on ne peut rien conclure de quelques cas. Que les observations soient répétées en variant les conditions d’observation Que les énoncés d’observation n’entrent pas en conflit avec la loi universelle Nous avons vu que les présocratiques étaient des penseurs de la nature, et qu’il y a donc une proximité entre une réflexion que l’on nommerai scientifique et philosophique. MAIS, d’un certain point de vue; ils cherchent quelque chose de l’ordre de l’immuable, du constant derrière la matérialité et la diversité des apparences. C’est une partie de l’attitude scientifique. 20 Mais il y a aussi des historiens qui cherchent à comprendre les faits singuliers et changeants. (On trouve la même préoccupation chez Hippocrate) Cela illustre bien la tension qui est présente dés le début de notre civilisation entre la recherche de l’universel (immuable) et le singulier (changeant). La psychologie est prise également dans cette tension Rappelons également le travail des Pythagoriciens, et en particulier les démonstrations. CAD ce qui concerne la question de fonder des propositions comme vraie et comme certaines. Démontrer une proposition mathématique c’est déduire de manière logiquement correcte une conclusion en partant d’axiomes tenus pour évidents en soi. De ce point de vue Euclide est remarquable de ce point de vue : il construit toute la géométrie dite « euclidienne » à partir de seulement 5 évidences non démontrables : Postulat 1 : Par deux points distincts, il passe une droite et une seule. Postulat 2 : Tout segment est prolongeable en une droite. Postulat 3 : Deux points distincts étant donnés, il passe un cercle et un seul de centre le premier point et passant par le second. Postulat 4 : Tous les angles droits sont égaux entre eux. Postulat 5 :Par un point extérieur à une droite, il passe une droite et une seule // à la droite donnée. La géométrie euclidienne est un monument qui n’est pas mis en cause et qui est encore utilisée par Newton et Descartes. Mais pourtant, comme les postulats sont ce qu’ils sont, il est possible de les nier. Démarche menée par 3 mathématiciens : - Nicolaï Ivanovitch Lobatchevski (1793-1856, russe) - János Bolyai (1802-1860, hongrois) - Carl Friedrich Gauss (1777-1855, allemand). Ils vont donc nier le 5ème postulat et énoncer : « Il existe une infinité de parallèles passant par un point extérieur à une droite donnée. » Cela peut paraître absurde mais cela fonde la première des géométries non euclidiennes. Une autre géométrie non euclidienne est celle créées par l'Allemand Bernhard Riemann (1826-1866) : c’est la géométrie sphérique EX sur la sphère : « Deux droites quelconques sont sécantes en deux points. » Elle est particulièrement utile dans le cadre de la physique relativiste puisque celle-ci décrit un monde ou l’espace se courbe sous l’effet de la gravité. L’existence de ces géométries non euclidiennes sont particulièrement intéressantes d’un point de vue du développement de la science : La question de la « vérité » 21 Ce qui nous renvoie également aux sciences de la nature à la renaissance et à l'âge classique La renaissance : Moment de l’histoire ou l’intérêt spéculatif (logique, mathématique, théorique) et l’intérêt pour l’exploitation de la nature (technologie) se trouvent combinées pour donner naissance à la pratique de la science sous ses deux aspects combinés : théorie et pratique. L’intérêt pour l’exploitation de la nature = recherche A la fin du 17ème siècle : => la science de la nature est devenue aussi digne que la philosophie et la théologie à dire quelque chose de « la vérité ». => La méthode scientifique, expériementale devient inductive, créant ainsi une rupture et une contre proposition méthodologique avec le schéma déductionniste de la logique et des mathématiques. (grâce au travail de Francis BACON) Ce débat peut être formulé dans les termes kantiens : => La méthode déductive produit des jugement analytiques a priori ( ils sont vrais mais ce sont des tautologies) => La méthode inductive produit des jugements syntétiques a postériori : ( dont on ne peut affirmer l’universalité ) La question est : « peut ont formuler des jugements synthétiques a priori ? » C’est-à-dire avoir la « certitude » de la tautologie et en même temps le fait que le jugement porte sur le monde et la nature et nous apprenne vraiment quelque chose du monde ? (C’est-à-dire avoir le beurre et l’argent du beurre ?) => La réponse est la méthode hypothético-déductive elle permet de tester des hypothèses empiriques et de découvrir quels sont les paramètres de la situation qui concourent à sa manifestation. 1. Une question surgit à propos d’un phénomène 2. Il faut imaginer des réponses possibles qui identifient un paramètre causal possible 3. Il faut ensuite imaginer comment faire varier ce paramètre dans une situation concrète et comparer les résultats entre la situation avec variation et sans variation (il faut un groupe contrôle) 4. Il faut discuter des nouvelles observations et conclure 5. Soit un lien causal, explicatif, est trouvé, soit il faut revoir de nouvelles hypothèses (2) ou revoir parfois même l’énoncé du problème (1) 22 ATTENTION c’est tout de même plus complexe que le schéma ci-dessus ! => parfois on a affaire à des phénomènes mal connus ou seulement des hypothèses => PAS d’instruments pour tester les phénomènes hypothétiques : c’est le phénomène de la régression de l’expérimentateur En Psychologie : comment savoir qu’un test est un bon test, qu’il teste bien ce qu’il est sensé tester et pas autre chose : Comment savoir si le QI teste bien l’intelligence et pas les aptitudes scolaires ? ( Binet : l’intelligence est ce que mesure mon test) => L’apprentissage de la science n’est pas seulement l’apprentissage de faits , mais aussi de la manière dont ces faits ont été découverts. C’est la science comme méthode. La révolution copernicienne ( galiléenne et newtonienne ) 1. L’hypothèse héliocentriste déjà formulée par un astronome et mathématicien grec, Aristarque de Samos 2. La représentation du ciel ne parvint pas à s’imposer = dominance du modèle géocentrique de Ptolémée 3. Kepler ajoute que le soleil n’est pas au centre mais que l’orbite de la terre a la forme d’une ellipse dont le soleil occupe un des foyer (+ copernic) Ce n’est pas qu’un changement astronomique : il concerne la manière pour l’homme de se représenter dans l’univers. C’est une mise en question du témoignage des sens. Révolution copernicienne => créer une sorte de décentrement de l’homme = blessure narcissique (> < au récit biblique) => Ce thème sera repris par Sigmund Freud pour parler de la difficulté à accepter les hypothèses de la psychanalyse et les hypothèses de la sélection naturelle de Darwin Aujourd’hui, il est évident que Copernic – Kepler – Galilée avaient raison. Il est important de noter pourtant que la « vérité » ne s’impose pas avec évidence. Il n’a pas suffit d’énoncer la « vérité » pour que tout le monde la reconnaisse comme tel. Il y avait de nombreux obstacles à l’acceptation de la nouvelle conception du monde. Et pas seulement des obstacles idéologiques ou affectifs mais aussi scientifique (EX : gravité pas encore découverte) C’est un constat très important, car cela nous met en garde contre une facilité de l’esprit, un biais cognitif, qui est celui du bon sens ou de l’évidence. Ce qui s’accorde avec le bon sens ou l’évidence n’est pas un gage de « vérité ». On peut repenser à Descartes qui base une partie de son discours de la méthode sur la recherche des idées « claires et distinctes ». 23 ARRIVEE d’Isaac Newton => Le principe d’inertie : Tout corps persévère dans l’état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite dans lequel il se trouve, à moins que quelque force n’agisse sur lui et ne le contraigne à changer d’état. - Les changements qui arrivent dans le mouvement sont proportionnels à la force motrice, le sont dans la ligne droite dans laquelle cette force a été imprimée : F = ma - L’action est toujours égale et opposée à la réaction ; c’est-à-dire, que les actions de deux corps l’un sur l’autre sont toujours égales, et dans des directions contraires. - Les corps s’attirent avec une force proportionnelle au produit de leur masse et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare « Hypotheses non fingo » => Les lois du mouvement et la gravitation universelle illustrent la démarche hypothético- déductive MAIS les cartésiens l’interrogent sur la nature d’une action a distance comme la gravitation. C’est en effet étrange qu’une action puisse se produire à distance et dans le vide spatial (postulé par Newton). => C’est à ce propos qu’il répond qu’il ne fait pas d’hypothèses : « Je n'ai pas encore pu découvrir la raison de ces propriétés de la gravité à partir des phénomènes, et je ne feins pas d'hypothèses. Car tout ce qui n’est pas déduit des phénomènes doit être appelé hypothèse ; et les hypothèses, qu'elles soient métaphysiques ou physiques, ou fondées sur des qualités occultes, ou mécaniques, n'ont pas leur place dans la philosophie expérimentale. Dans cette philosophie, des propositions particulières sont déduites des phénomènes, et ensuite rendues générales par induction » Il semble donc se méfier des hypothèses et pourtant, la production d’hypothèses est bien au cœur de sa démarche et de toutes démarches scientifique. L’idée d’un rapport entre les masses et les distances n’est pas directement observable, et à première vue, rien ne relie la chute d’une pomme, le mouvement des marées, et le fait que la lune ne tombe pas sur la terre. Il en passe par une formalisation qui parle de force, de masse, d’accélération, … toutes choses qui sont des abstractions qui ne se trouvent pas simplement dans l’observation. 24 Le 19e siècle : Histoire, dialectique et structure - Il étudie la théologie Georg Wilhelm Friedrich Hegel - Travaille comme précepteur, puis directeur d’école puis à l’université de Berlin - C’est un philosophe des lumières. Il est très impressionné par son temps et par la révolution française et ses répercussions. => sentiment de vivre entre un vieux monde qui meurt et un nouveau qui naît et ce contexte historique provoque des préoccupations philosophiques. On peut dire que Hegel est le philosophe qui veut comprendre l’histoire comme processus de formation de l’homme. L’idée du processus de formation de l’homme est important et peut se nommer : « dialectique » Réflexion sur le concept du phénomène = Φαινεσθαι, φαινόμενον, se manifester, apparaître Aristote : Platon : Phénoménisme de Kant : = mot que l’on = mot qui renvoi à la = idée que la réalité utilise pour désigner manière dont les n’existe pas en soi , mais ce que se manifeste idéaux apparaissent seulement comme un aux sens, les de manière « phénomène » situé données dégradés et dans le temps et dans empiriques, et dans déformés aux l’espace un sens figuré: les prisonniers au fond (esthétique opinions communes de la caverne. transcendantale) Kant est intéressé par ce qui ne bouge pas, ce qui est immuable, ce que l’on peut affirmer ou nier en tout lieu et en tout temps. (l’espace, le temps, la causalité, les catégories, …) => La définition de Hegel est différente : = la « science de l’expérience de la conscience », c’est-à-dire la description dialectique du « chemin de la conscience naturelle, qui court vers le savoir ». Elle montre le « devenir de la science en général ou du savoir tel un chemin de l’âme qui parcourt la série de ses formations (ou figures de la conscience ) comme des stations prescrites par sa nature afin qu’elle devienne limpide à son esprit et qu’elle atteigne au moyen de la pleine expérience de soi, la connaissance de ce qu’elle est en soi et pour soi (= savoir absolu) » > < à KANT => Hegel va essayer de penser qu’il y a des cadres de la pensée qui sont également des « présuppositions trancendantales » mais relative à un certain groupe, dans une certaine région à un moment donné = culturellement relatives. => va être intéressé par l’histoire et par le mouvement 25 Pour Hegel : L’histoire n’est pas simplement un récit plus ou moins cohérent d’évènements qui s’enchainent plus ou moins logiquement, c’est plus profond que cela. Dans la phénoménologie de l’esprit, il y a une sorte de parallèle entre le développement de la conscience de soi chez l’humain et le développement de l’histoire de l’esprit l’humain depuis la philosophie en Grèce jusqu’à Hegel lui-même. L’histoire de la philosophie, c’est l’histoire nécessaire d’un cheminement vers la conscience de soi, vers l’accomplissement de soi. Et l’homme doit aussi, dans son développement individuel faire ce travail d’accomplissement de soi, il doit accéder à la conscience de soi. ( qui n’est pas simplement : être conscient de soi) Le chemin se parcours de la naïveté sensorielle, en passant par la morale, l’art, la religion, la science, la philosophie jusqu’à l’esprit absolu. => Le cheminement est dialectique … Le cheminement de l’histoire n’est pas juste une progression mais un chemin qui est fait de reprise, de négation de ce qui a été fait, bref, elle est travaillée par des crises et par de la négativité. Mais cette négativité, le pouvoir du négatif, c’est de nous faire accéder à quelque chose de plus juste, de plus vrai. Ce chemin a une forme particulière d’après Hegel : c’est cela que l’on nomme « dialectique ». On peut définir la dialectique par son étymologie qui est « dialego », je dialogue, je discute. Au sens du dialogue « socratique » où l’on s’approche de la vérité pas à pas et dans la contradiction. On peut la définir comme ce qui transforme une thèse en antithèse et comment cette dernière se transforme ensuite en synthèse d’un ordre supérieur pour devenir l’objet d’une nouvelle antithèse et ainsi de suite. la singularité de Hegel est d’avoir tenté de concevoir la totalité de la réalité à la fois dans sa diversité et dans son unité. Pourquoi est-ce tellement original. Parce que dans « la » réalité se trouvent une infinité de « sous réalité » incompatibles – éléments qui s’excluent mutuellement , discours qui se contredisent. Habituellement, pour élaborer une vérité, on ne retient qu’un des éléments, et on disqualifie ceux qui s’y opposent. => Voilà pourquoi Hegel accorde une place centrale à la contradictio 26 Dialectique du maître et de l’esclave chez Hegel quel est l’intérêt de cette fable pour notre propos ? => Il y a des bénéfices secondaires à cette fable : 1. Permet de comprendre le programme chez Lacan concernant le désir. 2. Permet d’avoir une préfiguration du matérialisme dialectique de Marx (conception de l’histoire, de la position du prolétariat, lutte des classes,…) 3. Permet d’avoir une conception complexe pour critiquer la société de consommation. ( séparation du consommateur et du producteur) 4. Permet une lecture de Franz Fanon sur la colonisation => Plus fondamentalement le bénéfice est sur le mouvement de pensée dialectique, dans le processus de renversement du pouvoir entre le maître et l’esclave. Le schéma général qui se dégage est le suivant : mais impasse et Négation de la création de la échec de cette nature maîtrise voie. C’est en reniant cette voie par la maîtrise de la nature que l’esclave accomplit le saut anthropologique. Le processus dialectique n’est pas une simple succession de négation : l’aufhebung est la négation de la négation Non pas « thèse » négation « antithèse » négation « synthèse » -> Mais bien « thèse » négation « antithèse » négation « synthèse » CE QUI COMPTE ce ne sont pas les termes mais les relations entre les termes De sorte que la synthèse soit en quelque sorte une tentative de retrouver le moment premier sans pour autant ignorer le premier moment de négation. Le moment dialectique de l’émergence de l’humanité pourrait donc se formuler de cette manière. « l’homme émerge à son humanité en niant la nature puis en reniant cette négation et en tentant de la rejoindre à nouveau, mais, sans plus jamais y parvenir du fait de la première négation qui continue à produire ses effets » 27 Potentiel du négatif A questionner la positivité, l’on ne tarde pas à en percevoir les limitations, alors qu’à l’inverse, la négation se révèle, même après un examen sommaire, riche de potentialités…. On peut dresser une liste non exhaustive des domaines où règne la négation : -> La physique des plus anciennes au plus modernes de ses théories s’affronte à la question du négatif; le vide, l’antimatière, pour ne citer que les plus parlantes -> La règle mathématique du - par - donne + est évocatrice de la puissance de la négation de laquelle peut sortir autre chose qu’elle-même. On pourrait évoquer aussi la puissance de calcul permise par l’invention indienne du zéro. -> La philosophie existentielle s’affronte en permanence avec la question du non-être, de la mort, de la négativité dans le monde. -> Logique des prédicats l’opérateur logique de la disjonction permet à lui seul de produire les autres opérateurs. -> Psychologie génétique la question du « non » est également centrale en ce qu’il signe dans la bouche des enfants l’accession à une heureuse individuation. (cfr. Travaux de Spitz) -> Psychologie clinique on pourrait évoquer le manque comme condition du désir, … 28 1) Quelques figures du 19e siècle La psychologie de Herbart = une déclaration d’intention. J. F. Herbart => Il n’a pas de résultats expérimentaux, mais il donne une impulsion (1776 - 1841) décisive dans ce sens. => Précurseur de la psychologie des peuples (= psychologie sociale) La psychologie travaille sur les lois des représentations. Les représentations ont des qualités déterminées et invariables. Mais elles possèdent cependant une valeur quantitative qui est variable à savoir leurs degré d’intensité, de force, ou plus simplement de clarté. Cet éléments des représentations peut faire l’objet d’une mesure et donc également d’une mathématisation. Gustav Theodor Ne termine pas médecine et reprend des études de sciences et Fechner philosophie (1801-1887) => Il s’intéresse beaucoup à la philosophie de la nature. Dans la thèse qu’il défend, il fait l’hypothèse d’un parallélisme entre le corps et l’âme. => Il expérimente sur l’électricité et publie des travaux en chimie + étudie les problèmes de vision car DVLP maladie des yeux => Il mène de front une œuvre scientifique et une œuvre philosophique où il développe un animisme universel qui le rattache au courant romantique. La psychophysique est la science de la mesure des sensations. => L’équation de Fechner met en rapport un phénomène mental ( la sensation) avec un phénomène physique mesurable (intensité du stimulus) La sensation varie comme le logarithme de l’excitation ( de l’intensité du stimulus) + selon une progression arithmétique (+10) L’intensité du stimulus nécessaire varie selon une progression logarithmique: (x10) 29 Wilhelm => Il s’intéresse à l’expérimentation, à la physiologie, à la question du Maximilian Wundt sens du toucher chez les hystériques. (1832-1920) => Il rencontre des positivistes : du Bois-Reymond et von Helmholtz à Heidelberg, dont il devient l’assistant. 1863 Proposition d’utiliser l’histoire et l’ethnologie (lois de l’évolution des langues, des mœurs, des mythes,….) pour compléter les données issues de l’expérimentation. 1874 Zurich, Philosophie inductive 1875 Leipzig, Philosophie, rencontre avec Weber et Fechner 1879 Fondation du premier laboratoire de psychologie expérimentale 1881 publie « Philosophische Studien », première revue de psychologie expérimentale 1912 On vient du monde entier pour assister à ses cours 30 CHAPITRE 8 : Le 19ème siècle : Le courant romantique (la réaction à l’esprit des lumières) Apogée en Allemagne entre 1800 et 1830 il va s’étendre à l’Europe + imprégnera tout le 19ème siècle Importance de la nature. => Recherche les plus question de liens profonds qui progrès, mais Le romantisme Il y a une parenté entre unissent l’homme et d’accomplissement insiste sur « l’âme du monde » et la nature. de soi. l’individualité, sur le l’âme de l’homme. caractère unique de sa perception et de éléments qui traduisent son inscription dans cette parenté, et par le monde. exemple : les rêves, le génie, la maladie mentale, la Il se déduit de cela une parapsychologie, le conception particulière de destin, le folklore, les l’amour ; l’amour mythes, le magnétisme. romantique qui promeut l’idée d’une rencontre sentimentale et spirituelle entre deux êtres sur le modèle de la rencontre de l’homme avec la nature et qui cherche la perfection et l’accomplissement de chacun. => L’expression du romantisme est picturale, musicale, mais aussi philosophique 8.1) Figures importantes du romantisme Arthur « Le monde comme volonté et comme représentation » Schopenhauer (1788-1860) => Phénomènes = représentations => Noumènes = volonté ou forces qui agitent le monde et l’homme de l’intérieur Carl Gustav Carus Il écrit « Psyché » qui est une tentative de faire une théorie de la vie (1789-1869) psychologique inconsciente. 31 Eduard von Il publie « Philosophie de l’inconscient » 1869 Hartmann (1842 - 1906) => Un inconscient absolu => Un inconscient physiologique => Un inconscient psychologique Charles Darwin Le darwinisme = appuis puissant du courant matérialiste (1809-1882) => il ne postule qu’une différence de degré et non une différence de nature entre l’homme et l’animal Darwin a exposé ses vues sur la La théorie de la sélection naturelle est une théorie biologique qui explique psychologie dans 2 ouvrages : l’apparition et la variation des espèces. « La descendance de MAIS, c’est aussi une théorie de la motivation et une illustration l’homme et la sélection du fait qu’il y a une sorte de règle automatique. sexuelle» (1871) « L’expression des émotions chez l’homme et les Les comportements aussi sont modelés par l’évolution. animaux » (1872) => adéquation au milieu, se maintenir, auto-conservation => accès à la reproduction sexuelle. défenseur d’un effet réversif de l’évolution pour ce qui concerne les humains : « Par la voie des instincts sociaux, la sélection naturelle sélectionne la civilisation qui s’oppose à la sélection naturelle. L’avantage obtenu n’est plus alors biologique : il est devenu social. » Herbert Spencer => contribue au darwinisme social = interprétation de Darwin qui (1820-1903) inverse le processus : Le monde social humain serait réglé selon « la sélection des plus aptes ». => parle de la loi biogénétique fondamentale Le développement ontogénétique récapitule le développement phylogénétique de l’espèce. Important car Freud va transposer cette loi biologique au psychique. -> Cela lui permet de penser la naissance de la culpabilité, de la morale. -> Cela donne une importance à l’étude de l’enfance comme préhistoire de l’espèce 32 2) Psychologie évolutionniste (évopsy) Le terme « psychologie évolutionniste » s’est constitué en paradigme (= ensemble de termes) dans les années 1990, surtout dans le monde anglo-saxon => John Tooby et Leda Cosmides publient en 1992 un article intitulé « The psychological foundations of culture » , considéré comme l’article pionnier de la psychologie évolutionniste On peut considérer que c’est un ensemble de 4 postulats : Le cerveau = le mental avec ses différentes facultés EST un produit de l’évolution au même titre que les autres organes. La logique évolutionniste = une logique fonctionnaliste qui dit qu’une variation peut se transmettre si elle donne un avantage pour la survie ou pour l’accès à la transmission des gènes (reproduction) On considère l’esprit comme composé d’une multitude de « modules » fonctionnels spécialisés qui se sont créés par variations et sélection de ces variations => On peut les comprendre si on les replace dans le contexte , DONC en comprenant les facteurs évolutifs qui ont contribué à leur maintien Le processus de sélection naturelle nécessite une longue suite de générations. Les psychologues évolutionnistes pensent que les modules fonctionnels de notre esprit ont été sélectionnés pour fonctionner dans un environnement de chasseurs – cueilleurs nomades. Il y n’a pas eu le temps de s’adapter aux problèmes spécifiques de la sédentarisation et du développement moderne Exemples du stress, du sucre, de la graisse. => Les psychologues évolutionnistes appellent cela le « mismatch ». 3) La naissance d’une neurologie scientifique. 1897 1904 1940 1865 1890 Sherrington Elliot évoque l’existence existence des Deiters décrit W a l d e y e r appellera « fente d’agents chimiques neurotransmetteurs correctement le invente le mot synaptique » permettant à l’influx = réalité pour la neurone. « neurone » l’espace entre électrique de franchir la majorité des deux neurones. fente synaptique. scientifiques 33 DEBUT de la phrénologie = crânioscopie Étude des bosses du crâne, tentative de localiser, de dresser une cartographie des facultés mentales. Les personnes qui présentent un don particulier doivent avoir une bosse qui témoigne par déformation du crâne d’un développement particulier de cet endroit du cerveau. Découverte de 27 facultés mentales (= considérer comme un lieu cérébral) Personne importante dans la naissance de la neurologie P. Broca 1861 présente un patient devenu aphasique et qui ne (1824-1888) s’exprimait plus que par gestes. L’examen de son cerveau post mortem révéla une lésion de la partie inférieure frontale de l'hémisphère G => mis en relation l’aphasie et la lésion C. Wernicke 1874, met en évidence un trouble qui est présente pendant l’aphasie (1848 - 1905) de Broca, c’est-à-dire une aphasie de la perte de la compréhension du langage et dont la lésion se trouve dans la première circonvolution temporale gauche. Jean-Martin 1862 = directeur à la Salpêtrière où il s'occupe d’incurables et C h a r c o t d’infirmes. (1825-1893) 1868 décrit la sclérose en plaques + la sclérose latérale amyotrophique = « maladie de Charcot » 1882, Charcot fait une communication en faveur de l’hypnose à l’académie de médecine de Paris. 1882 => fonde une école de neurologie à la Salpêtrière. Il donne des leçons publiques avec présentation de malades : « les leçons du mardi » Lors de ces leçons : - Il décrit les différentes phases de la crise d’hystérie. - Il utilise l’hypnose pour induire « expérimentalement » les manifestations de l’hystérie => Les manifestations de l’hystérie sont le résultat d’une dissociation psychique du type de ce qui peut se passer dans les suite d’un traumatisme, ou dans une séance d’hypnose. Les hystériques présentent des états hypnoïdes de manière « spontanées ». Elles « s’auto hypnosent » en quelque sorte. FREUD => assiste aux leçons du mardi et obtient de traduire en allemand les « Leçons sur les maladies du système nerveux faites à la Salpêtrière » (1885-1887) 34 Auguste Liébeault 1866 Met en évidence l’importance de la suggestion (1823-1904) Il travaille à Nancy comme guérisseur en utilisant de l'eau magnétisée et par l'imposition des mains. pas reconnu 1882 Bernheim reconnaît ses pratiques + le sort de l’ombre. H i p p o l y t e Titulaire de la chaire de médecine de la faculté de Nancy. Bernheim (1840 - 1919) « De la Suggestion et de ses applications à la thérapeutique » => Traduit par FREUD 35 CHAPITRE 9 : Le 19ème siècle : Marx , la naissance du matérialisme historique Karl Marx - Rédige sa thèse de doctorat en philosophie sur Démocrite et Epicure. (1818-1883) ( matérialistes antiques ) - Disciple de Hegel, mais disciple critique ! => Hegel croit que le monde est gouverné par des idées MAIS pour Marx ce sont les conditions matérielles qui sont fondamentales - 1848 publie avec Engels le “Manifeste Communiste” - Il s’implique en politique => il ne faut pas seulement penser le monde, il faut le changer. Le matérialisme dialectique : La question de l’aliénation Ludwig Feuerbach (lecteur de Hegel) (1804-1872) 1841 écrit « L’essence du christianisme » => développe une théorie de la croyance religieuse comme une forme d’aliénation. => traite l’idée d’une religion comme une production humaine qui présente donc l’intérêt de dévoiler un savoir anthropologique. => «En étudiant les religions, on étudie la psychologie de l’homme. On peut retenir cette idée générale : l’homme à fait dieu à son image. Il projette sur une entité qu’il nomme « dieu » les caractéristiques qu’il observe chez lui et chez ses semblables en les absolutisant. -> La conscience de Dieu est la conscience de soi de l’homme -> la connaissance de Dieu est la connaissance de soi de l’homme. À partir de son Dieu tu connais l’homme, et inversement à partir de l’homme, son Dieu : les deux ne font qu’un = essence de la religion en général Le moment d’aliénation intervient lorsque l’humain se trouve confronté à une entité de jugement et de contrôle qu’il conçoit comme externe à lui. 36 Caïn se rend compte que l’œil qui le regarde n’est pas celui d’une entité externe mais bien sa propre conscience. S’il fait ce pas, alors le psychisme de Caïn se réunifie et quitte le stade de l’aliénation paranoïaque. ( Victor Hugo, la légende des siècles, « L’œil était dans la tombe et regardait Caïn ».) L’aliénation commence lorsque l’humain nie un état d’innocence originel et d’harmonie avec soi. => On pourrait parler de non division de soi-même. Comme les humains ont créé cet extérieur en absolutisant leurs qualités, ils se trouvent privés (= aliénés) d’une partie d’eux même. POUR Feuerbach cet état doit être dépassé dialectiquement => par la critique de la religion => par la reconnaissance de ce processus d’aliénation PAR contre comme dans la dialectique hégélienne avec un niveau de conscience supérieur, puis qu’il intègre une dimension absolue. sa réflexion indique un double mouvement : 1. religieux dans lequel l’homme projette ses caractéristiques en les absolutisant sur une entité externe à lui : « Dieu » 2. Plus la conscience humaine s'éveille plus l'homme va chercher à récupérer les valeurs qu'il a données à « Dieu ». => L'homme se réapproprie son essence en comprenant que le rapport entre lui et « Dieu » n'est rien d'autre qu'une projection. Chacun comprend qu'il doit réaliser à son niveau les buts et les valeurs qu’il avait d’abord projeté puis reçu comme des commandements extérieurs. la sortie de l’aliénation possible à partir de la critique de la religion MAIS POUR MARX cette aliénation religieuse ne peut pas être levée par l’argumentation logique, surtout parce qu’elle n’est qu’une manifestation d’une aliénation plus profonde => l’aliénation politique, sociale, et plus fondamentalement encore, l’aliénation économique. D’où la réflexion qu’il va mener sur le capital, sur les rapports entre infrastructure et superstructure 37 Ces 2 fait entrainent une relation dialectique entre Quelle est l’aliénation la plus importante pour Marx ? l’homme et la nature => Le mode de production capitaliste. Les hommes doivent travailler pour vivre MAIS Le travail crée une plus-value les humains sont aussi transformé par le La nature est transformée par produit de leur travail le travail humain L’homme n’est plus le départ de sa détermination mais il est déterminé et donc aliéné aux mode de production CAR les objets créent des besoins chez les humains qui les asservissent. => Il y a une séparation de plus en plus profonde entre la nature et l’homme mais aussi entre les hommes : capitalistes et prolétaires => Il y a aussi une division entre les hommes et leurs productions Les êtres humains ne sont plus libres, ils sont aliénés à un mode de production capitaliste. Les capitalistes sont soumis à la loi de la concurrence, et les prolétaires sont soumis aux capital mais aussi aux lois du marché. Toutes ces divisions sont autant d’aliénations et donc des formes d’existence qui sont dégradées, qui ont perdu leur noblesse qui tient dans sa conscience, sa liberté, sa créativité La sortie de l’aliénation pour Marx : la révolution Dialectique : Le communisme primitif = la thèse VS aliénation capitaliste = l’antithèse SYNTHESE = une révolution POUR déboucher sur un état social qui ressemblerait au communisme primitif, mais qui serait néanmoins industriel sans la dimension d’aliénation. Cette synthèse, elle va s’accomplir politiquement dans une action révolutionnaire = révolution prolétarienne ATTENTION ne va pas mettre simplement le prolétariat au pouvoir MAIS va abolir la lutte des classes par la réappropriation des moyens de production. En devenant à nouveau maître de leur outil de production les prolétaires retrouvent leur humanité perdue, ils brisent l’aliénation par le travail salarié. Ils redeviennent libre, conscient et créateur. 38 « L'Idéologie allemande » par Marx & Engels (1846) => développent le matérialisme historique ou « conception matérialiste de l'histoire » opposé à la conception « idéaliste » de l’histoire d’Hegel Les événements historiques sont déterminés non pas par des idées mais par des rapports sociaux = liens entre classes sociale et par l'impact de l'évolution des moyens de production sur les mentalités. Cette conception de l’histoire est matérialiste au sens qu’elle dépend des conditions matérielles et qu’elle implique le quotidien de l’homme dans sa matérialité L'évolution des moyens de production change les conditions économiques et amène au pouvoir de nouvelles classes sociales qui, à leur tour, modifient les modes de production… Marx et Engels prennent la question du travail comme marqueur de cette anthropogénèse. VOIR dialectique du maître et de l’esclave => c’est par la maîtrise de la nature par le travail et par l’outil que l’esclave accède à une reconnaissance anthropogène. On pourrait faire une lecture de l’histoire à partir de la question de la propriété. => pour le chasseur-cueilleur, il n’y a pas de nécessité à définir une propriété. => agriculture + sédentarisation redent la propriété nécessaire (ex : mon champs, mes cultures,…) Ils identifient au cours de l'histoire trois modes de production : PREHISTOIRE => mode de vie des chasseurs-cueilleurs, le travail se fait en commun, ce qui conduit à la propriété commune des moyens de production et des fruits de la production. => Il n'y a donc pas de classes sociales. Et s’il n’y a pas de classes sociales SI pas de conflit de classes ALORS pas d’histoire à proprement parler pour un marxiste. C’est le communisme primitif => pas de mode de production ANTIQUITE opposition de classe repose sur la question de la propriété des esclaves. => on possède des êtres humains. Le régime de production est basé sur l’esclavagisme sédentarisation + appropriation de la terre et ses ressources + le commerce + la division du travail p permet l'accumulation de richesse de certains donc apparition d'une classe sociale de propriétaires possédant la principale force de production (= les hommes/eclaves) => se forme une classe de maîtres. 39 MOYEN-AGE opposition de classe repose sur la propriété de la terre. Les seigneurs possèdent la terre que les serfs travaillent. Le régime de production de la féodalité est le servage progrès technique exige plus d'intelligence et de motivation de la part du travailleur, ce qui conduit le seigneur féodal, à lui accorder plus d’autonomie (le serf + autonomie que l’esclave) => se forme une classe aristocratique propriétaire des terres exploités par une masse de producteurs isolés et attachés au sol. monde opposition de classe repose sur la propriété des moyens de production. capitaliste Le capitaliste possède l’outil et le prolétaire travaille contre un salaire. Le régime de production du capitalisme est le salariat Ces progrès techniques vont créer une révolution industrielle => va bouleverser les rapports de pouvoir entre les classes. Les révolutions bourgeoises libérales (telle la Révolution française de 1789) vont accomplir cette libération juridique (formelle). Les propriétaires vont abandonner la propriété sur les hommes pour conserver celle sur les forces productives : les machines. CCL = le lien de subordination économique des travailleurs exigent des travailleurs à la fois cultivés et libres pour comprendre et piloter efficacement les machines. => « régime capitaliste ». Pour Marx, les contradictions du capitalisme sont : - La concentration des richesses sur une classe de la société et misère pour l'autre (phénomène de paupérisation) - L’accroissement continu de la rentabilité par le progrès technique - La surpopulation de travailleurs, engendrant le chômage ; - L’augmentation de la production sans augmentation de la consommation provoquant des crises cycliques de surproduction. La lutte des classes est le moteur de l’histoire, et l’avènement du « grand soir » est l’accession du prolétariat à la propriété des moyens de production = abolition de la propriété + abolition de l’histoire par le fait même de l’abolition des classes et du coup de la lutte des classes Le capital et la plus-value : définitions La valeur d’usage = valeur des biens produits par l’ouvrier La valeur d’échange = le salaire de l’ouvrier La plus-value = la différence entre ce que la classe laborieuse produit et ce qui est utilisé pour entretenir la classe laborieuse (OU différence entre la valeur d’usage et la valeur d’échange) 40 Le travailleur obtient un salaire et le capitaliste obtient la chose qu’il a fabriqué pendant son temps de travail. => Si la valeur totale de ce que le travailleur a fabriqué excède la valeur de son salaire, le but du capitalisme a été atteint. => Le capitaliste récupère le coût du salaire DONC la plus-value. Si cela se produit, c’est que le salaire est déterminé non par la valeur de ce que les travailleurs ont fabriqué, mais par la valeur de ce qui est nécessaire pour qu’ils ou elles puissent continuer pour se reproduire eux-mêmes au jour le jour et pour reproduire l’ensemble de la force de travail d’une génération à l’autre. Le salarié vend sa force de travail au propriétaire. L'ouvrier emploie une partie de la journée de travail à couvrir les frais de son entretien et de celui de sa famille (le salaire) ; l'autre partie, à travailler gratuitement, en créant pour le capitaliste la « plus-value », source de profit, source de richesse pour la classe capitaliste. Tout ce qui est nécessaire à la reproduction ( de la force de travail ou de génération) nécessite du travail => Il y a donc deux formes de travail. Le travail domestique est donc un élément clef dans le processus de reproduction du travailleur, sur lequel est prise la plus-value. => condition sine qua non du capitalisme Les forces productives = les travailleurs associés aux moyens de production qui sont les premiers acteurs de la production. Dans une société donnée, les forces productives tendent à croître sur le long terme. Ces forces productives se déploient au sein de rapports de production donnés (esclavagisme, servage…). Un mode de production = ensemble de rapports de production parce que travailler ensemble génère non seulement des produits mais aussi des rapports sociaux. Il faut y adjoindre une superstructure correspondante = ensemble de représentations et d’institutions. Ces rapports sociaux et ces superstructures vont se reproduire de manière stable. DONC une transformation possible n’est pensable qu’en terme de révolution La stabilité des modes de production s’attestent dans la pérennité des mode de production du communisme primitif, de esclavagisme, du féodalisme et du capitalisme. 41 CHAPITRE 10 : Le 20ème siècle : Freud , la naissance de la psychanalyse DÉFINITION de la psychanalyse par FREUD (1923) Psychanalyse est le nom : - D’un procédé pour l'investigation de proc

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