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Summary
Ce document résume un module sur les inégalités et les discriminations. Il couvre des sujets tels que les mécanismes de production et de reproduction des inégalités, les différentes formes de discrimination, les rapports sociaux et de genre, et l'impact des milieux sociaux sur les individus. Le module vise à comprendre les différents enjeux et perspectives interdisciplinaires de ces concepts.
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Table des matières Objectifs du module Axe 1 Compréhension des mécanismes de production et de reproduction des inégalités Ré exion sur les postures professionnelles d’accompagnement Axe 2...
Table des matières Objectifs du module Axe 1 Compréhension des mécanismes de production et de reproduction des inégalités Ré exion sur les postures professionnelles d’accompagnement Axe 2 Identi cation des moments clés et des fragilités dans les parcours de vie Compréhension de l’impact des milieux sociaux sur les individus Introduction Qu’est-ce qu’une inégalité? Qu’est-ce qu’une discrimination? Quelles différences entre les 2? Les rapports sociaux et les rapport de sexe Les normes structurant l’action et le travail social Vulnérabilités comme source de situation d’handicap Éthique et travail social Ethique ou morale Déontologie Quelques principes éthiques Trois courants de philosophie morale Rapports sociaux et inégalités Pensée critique Apports de la sociologie Synthèse Objectifs de développement durable et inégalités Historique introduction Droit de l’enfant Handicap et famille Mariage pour tous Protection de l’union conjugale Protection extrajudiciaire et conciliation Protection judiciaire lors de la vie commune 1 sur 92  fl  fi Table des matières Handicap et travail Droit des personnes - représentation et protection des personnes Classes sociales, rapports de classe et inégalités sociales Enfance et vulnérabilités Processus adolescent Facteurs sociaux dans le développement genré de l’enfant et de l’adolescent Parentalité Adulte (familles plurielles) Vieillesse et générations Développement, transitions, cycle de vie Etapes de vie et vulnérabilités Conclusion du module 2 sur 92   Introduction Axe 1 - Genre - Orientation sexuelle - Migration/racisme - Handicap - Classe - Intersectionnalité Objectif de l’axe 1 - Comprendre les mécanismes de production et de reproduction des inégalités, a n de ré échir sur les postures professionnelles d’accompagnement, ainsi que de comprendre son propre rapport au monde et sa position sociale. Axe 2 Enfance - Adolescence - Facteurs sociaux - Age adulte - Vieillesse - Étapes de la vie Objectif de l’axe 2 - Identi er dans les parcours de vie et le développement de la personne tout au long de la vie, les moments clés et les fragilités dans une perspective interdisciplinaire et comprendre l’impact des milieux sociaux sur les individus, a n de percevoir les différents enjeux en termes d’inégalités et de rapports sociaux. 3 sur 92   fi fi fi fl Rapports sociaux et inégalités Qu’est-ce qu’une inégalité? 1. C’est la différence entre individus ou groupes sociaux qui se traduisent en termes d’avantages ou de désavantages et qui fondent une hiérarchie entre ces individus ou groupes; position sociale. (répartition inégale des ressources) 2. Positions sociales différentes, résultant d’une répartition inégale des ressources entre individus ou groupes sociaux, impliquant une hiérarchie et une strati cation sociale selon les valeurs dominantes dans la société. Strati cation sociale Hiérarchie entre groupe dans une société, basée sur des inégalités de richesse, de pouvoir ou de prestige. Qu’est-ce qu’une discrimination? Traiter de manière différente des individus placés dans des situations comparables, en refusant à des individus des droits ou avantages reconnus à d’autres (critère légal ou social), notamment dans un processus de sélection. Une discrimination peut entraîner ou aggraver des inégalités Différentes formes de discrimination Directe (explicite) Refus d’engager une personne en raison de sa nationalité Indirecte (cachée) Entreprise prévoyant dans son règlement un taux d’occupation de 100% comme critère de promotion. Structurelle Inégalité de traitement d’un groupe d’individus en raison de l’organisation de la société, de ses rapports sociaux. Institutionnelle Règles d’une institution imposant régulièrement un traitement moins favorable aux membres d’une minorité ( école: désavantage des élèves issus de l’immigration si les critères d’évaluation sont sur la langue). Intersectionnelle Conjugaison de différentes caractéristiques entrainant une discrimination. Ex: Une personne de couleur, jeune et de sexe masculin davantage susceptible d’être soupçonnée de vendre de la drogue dans certains quartiers. 4 sur 92  fi  fi Différences entre inégalités et discriminations Les inégalités et les discriminations, peuvent être liées sont des concepts différents. Les inégalités se mesurent objectivement, tandis que les discriminations se constatent et sont vécues subjectivement. En résumé, les inégalités mesurent des écarts objectifs dans l’accès aux ressources tendis que les discriminations sont des comportements ou des pratiques qui aggravent ces écarts. Pourquoi parler de « différence »? Si on ne peut pas faire de hiérarchie, insinuer que certains éléments sont supérieurs ou inférieurs à d'autres alors on parle de « différence ». Par exemple, avoir un chat ou un chien, on ne peut pas établir un ordre ou un classement entre un chien ou un chien, mais une différence entre des éléments sans hiérarchisation. Mobilité sociale La mobilité sociale est les changements dans la position sociale d'une personne ou d'un groupe, que ce soit en montant dans l'échelle sociale (ascension sociale), en descendant (déclassement). Ces changements résultent de différents processus comme : Pratiques de sélection Les écoles, qui décident de la progression ou du redoublement des élèves, ou les entreprises, qui embauchent, promeuvent ou licencient. Mécanismes de reproduction sociale La tendance à hériter de la position sociale des parents, qu'elle soit élevée, moyenne ou basse. Discrimination Des préjugés ou des biais qui affectent les opportunités d'une personne en fonction de critères tels que l'origine, le genre, ou d'autres facteurs. Rapports sociaux et de genre Objectifs - Comprendre ce qui est étudié dans le champs des rapports sociaux. - Connaître et différencier les différents processus oppressifs. - Connaître les différents rapports sociaux et les groupes sociaux concernés. - Comprendre ce qui est étudié dans le champs des rapports sociaux de sexe. - Connaître les principaux enjeux des rapports sociaux de sexe. - Comprendre l’importance des rapports sociaux dans le travail social. 5 sur 92   Dé nition de la sociologie Analyser et comprendre l’impact social sur les comportements, les actions et les relations. Une science sociale, qui essaie de comprendre le fonctionnement de la société. Qu’est-ce que l’égalité ? L’égalité se réfère à une situation où chaque membre d’un groupe reçoit une part d’égale importance d’un bien ou d’un service donné et dispose des mêmes droits et des mêmes obligations. Trois formes d’égalité en sociologie 1. Egalité des droits (même droits et obligations) par exemple: droit de vote, assurances … 2. Egalité des situations (mêmes conditions de vie et mêmes ressources) par exemple: avoir des ordinateurs portables dans une classe… 3. Egalité des chances (mêmes chances d’accès) par exemple: accès à la santé, accès à la formation Comprendre ce qui est étudié dans le champ des rapports sociaux Les rapports sociaux sont un principe de division des groupes humains autour d'enjeux sociaux (par exemple, la santé, le travail, ou les droits). Ils se manifestent dans les interactions entre deux groupes sociaux distincts : les dominants et les dominés. Ces groupes sociaux sont « différenciés par les attributs sociaux (ressources, rôles et statuts, positions et dispositions, etc.) de leurs membres respectifs, mais encore hiérarchisés entre eux. Ces rapports sont étudiés pour comprendre Les tensions sociales Ces tensions façonnent les relations sociales et in uencent les normes, les pratiques, et les rôles dans la société. Les mécanismes de hiérarchisation Comment certains groupes sont privilégiés et d'autres marginalisés. L'impact des systèmes de domination Ces systèmes façonnent les inégalités dans l'accès aux ressources comme la santé, l'éducation, ou le logement. 6 sur 92  fi  fl Connaître et différencier les différents processus oppressifs Les rapports sociaux sont souvent marqués par des mécanismes oppressifs, qui maintiennent ou ampli ent les inégalités: La stigmatisation Processus de dévaluation d’un individu basé sur des caractéristiques perçues comme négatives ou positives. Par exemple: Cette femme a 40 ans, reprendre des études c’est compliqué(stigmatisation négative) Les asiatiques sont forts en maths( stigmatisation positive). La Discrimination Différence de traitement fondée sur un critère illégitime. Par exemple: Le refus d’embauche basé sur l’origine ethnique. L’exploitation Appropriation des ressources ou le travail d’un autre sans contrepartie équivalente. Par exemple: Travail domestique non rémunéré souvent fait par les femmes. La domination Pouvoir exercé par un groupe sur un autre pour maintenir une hiérarchie sociale. Par exemple : Le contrôle des femmes sur leur sexualité et leur rôle reproductif. Connaître les différents rapports sociaux et les groupes concernés Les rapports sociaux sont multiples et hiérarchisent les groupes sociaux autour d’enjeux spéci ques. Types de rapports sociaux - De genre Liés à la division sociale entre hommes et femmes. Par exemple: La division sexuelle du travail, les femmes accomplissent plus de tâches domestiques que les hommes. - De classe Basés sur les inégalités de revenus, de richesse et d’accès aux ressources. Par exemple: l’accès différencié à l’éducation ou à la santé selon les revenus. - De race et d’origine Basés sur des critères ethniques ou raciaux. Par exemple: L’accès aux soins de la santé pour les personne issues de la migration est plus dif cile. - D'orientation sexuelle Basées sur les préférences sexuelles. Par exemple: Une personne homosexuelle peut subir des discriminations en milieu professionnel 7 sur 92   fi fi fi - De génération Inégalités entre jeunes et personnes âgées. Par exemple: les jeunes peuvent être considérés moins bon que les personnes plus âgées. Groupes concernés - Les dominants Ceux qui béné cient des structures sociales. - Les dominés Ceux qui subissent des inégalités (femmes, personnes issues de la migration, personnes handicapées, etc.). Rapports sociaux de sexe Les rapports sociaux de sexe désignent les relations entre les groupes sociaux des hommes et des femmes, structurées par des inégalités issues de constructions sociales, économiques et culturelles. Ils reposent sur une division sociale du travail et des rôles attribués à chaque sexe. Différenciation sexe/genre - Sexe : Désigne les différences biologiques entre hommes et femmes. - Genre : Désigne les différences socialement construites, basées sur les attentes culturelles et les normes sociales. Hiérarchisation sociale Les rapports sociaux de sexe sont marqués par une hiérarchie qui place souvent les hommes dans une position dominante et les femmes dans une position dominée. Exemples : Écarts de salaire, responsabilité disproportionnée dans le travail domestique. Division sexuelle du travail Les femmes sont majoritairement assignées aux tâches domestiques et au care (soin aux enfants, personnes âgées, etc.), souvent non rémunérées ou peu reconnues. Les hommes occupent davantage de postes rémunérés et valorisés socialement. Construction sociale du genre Les rôles de genre sont façonnés par la société, et ces rôles in uencent les opportunités et les contraintes auxquelles chaque sexe est confronté. Enjeux des rapports sociaux de sexe Division du travail - Travail domestique et non rémunéré : Les femmes accomplissent la majorité des tâches ménagères et des soins aux enfants. 8 sur 92   fi fl - Inégalités salariales : Les femmes gagnent en moyenne moins que les hommes pour un travail équivalent. Reproduction sociale - Les femmes sont souvent responsables du contrôle de la sexualité et de la fonction reproductive (contraception, grossesse). - Ce qui implique une charge mentale et des responsabilités disproportionnées. Violences de genre - Les violences sexuelles, conjugales ou systémiques affectent plus les femmes. Accessibilité et représentation - Les femmes sont sous-représentées dans les postes de pouvoir et de décision. - Les stéréotypes de genre limitent leurs opportunités dans certains domaines (science, politique, sport, etc.). Intersectionnalité Les femmes peuvent subir des oppressions multiples, par exemple en fonction de leur race, orientation sexuelle ou situation économique. Exemple : Une femme migrante subit des discriminations liées à son genre, son origine et son statut économique. Synthèse pour le travail social Dans le travail social, il est essentiel de comprendre les rapports sociaux pour : - Lutter contre les inégalités : Identi er les discriminations et stigmatisations subies par les groupes vulnérables. - Promouvoir l’égalité : à travers des lois, des campagnes de sensibilisation etc… - Travailler avec une approche intersectionnelle pour répondre aux besoins spéci ques des groupes marginalisés. 9 sur 92   fi fi Rapports sociaux de sexe et d’âge Dé nition de la vieillesse Résultat d’un parcours de vie, une construction sociale, bien plus qu’un état pathologique dé citaire, voire une maladie, selon un paradigme biomédical souvent réducteur. Vieillesse : un fait social ou un problème de société ? - Une vision partiale et partielle : les activités de la vie quotidienne servent à déterminer le degré de vieillesse - Des problèmes qui relèvent de la division sexuelle du travail : peu de politique de vieillesse fédérale : à part l’AVS : une large part de subsidiarité - Des institutions d’aide éclatées : privées, publiques mixtes - Des dif cultés au quotidien : des discriminations et des stéréotypes Âgisme « Ces dif cultés, dont la probabilité d’apparition croît avec l’âge, tiennent à la fois à la possible fragilisation physique des personnes, à l’effritement de leurs ressources sociales et à l’attitude de dépréciation et d’inattention de notre société à l’égard des plus âgés (ce que l’on appelle l’âgisme). Constitutives de l’épreuve du grand âge, ces dif cultés conduisent à des changements progressifs dans le rapport à soi et au monde, qui s’opèrent dans plusieurs registres, chacun de ces registres ouvrant sur un enjeu du vieillissement au grand âge. » L’âgisme est un mécanisme de mise à l’écart. Lorsqu’on est victime d'âgisme, plus on en est victime, plus il a des conséquences dans notre vie. Les politiques sociales aimerait augmenter l’âge de la retraite mais les personnes peinent à trouver un emploi en vieillissant… Changer le regard implique la prise en compte de nouvelles catégories - De nouveaux paradigmes : ce n’est pas forcément l’âge qui détermine la vieillesse - Des différences entre les pays : l’espérance de vie est nettement moindre dans les pays moins développés - Des différences entre les classes : les classes populaires, ouvrières vieillissent beaucoup « plus mal » que les classes dirigeantes - Des différences entre les sexes : des femmes qui deviennent plus âgées mais l’écart diminue - Des différences entre les trajectoires : différents facteurs doivent être pris en compte : le lieu d’habitation, l’entourage, la présence des enfants, les conditions économiques, la vie antérieure 10 sur 92  fi  fi fi fi fi Lieux de la vieillesse : regard sociologique et anthropologique - Dans certains pays, la vieillesse n’a pas le même sens - 85% des personnes vieillissent chez elles jusqu’au dernier moment - La conception des EMS a changé depuis une vingtaine d’année => institution plus vivante - Des projets pour contrer à la solitude => colocation Espaces du vieillir en citoyen - Citoyenneté : implique l’autodétermination, l’égalité de traitement, la participation à la société civile et aux débats de société - Participation : elle peut être évaluée au travers d’activités quotidiennes ou épisodiques, comme aller aux repas des aînés, assurer des services, participer à des sociétés, béné cier de prestations nancières, etc… - Activités : Elles servent souvent de référence pour évaluer le niveau de vieillissement. Des inégalités qui désenchantent la vieillesse - 7,7% des rentiers AVS touchent des prestations complémentaires, mais une bonne part n’en demandent pas - Plus d’étrangers touchent des PC en comparaison aux suisses - Les femmes touchent une rente de prévoyance professionnelle plus faible que les hommes - 25% des personnes âgées sont pauvres ou à risques de pauvreté Des personnes âgées isolées et mal vues discriminées? - Les personnes âgées font quasiment le même taux de travail bénévole que les plus jeunes - ¼ de la garde des jeunes enfants est assurée par les grands-parents => aide massive mais peur reconnue et peu valorisée Une vraie valeur économique - Aides nancières aux générations suivantes - Elles font partie d’associations diverses et participent à la vie de la société - Elles font du sport et de l’activité physique, diminuent leur consommation d’alcool et de médicament, globalement elles prennent soin de leur santé Être vieille… - La représentation des vieilles est moins tolérante : facilement vues comme pénibles, plus exigeantes, etc… - Plus vieilles, plus malades mais moins aidées - Reçoivent moins d’aide matérielles et morale - Elles sont encore largement pénalisées nancièrement et matériellement par la division sexuelle du travail antérieure 11 sur 92  fi  fi fi fi Être vieux… - Les vieux sont mieux considérés, ils peuvent être beaux, sympathiques mais aussi, vicieux - Reçoivent plus facilement de l’aide, pour les repas, les papiers, les rendez-vous - Béné cient de plus d’argent et de plus de patrimoine qui s'explique par le la division sexuelle du travail - Conduisent plus longtemps que les femmes car elles s'arrêtent de conduire avant parce que souvent c'est l'homme qui a "cette charge" Les lieux du vieillir : à domicile ou en EMS À domicile: Rester chez soi est une option très privilégiée par les personnes âgées et soutenue politiquement, mais cela accentue souvent les inégalités de genre (par exemple, les femmes assumant davantage de soins). En EMS : Les admissions reposent parfois sur des raisons discutables ou fortement in uencées par des considérations économiques. En ville ou en milieu rural : Les choix varient selon les contextes, avec des pratiques d’habitat riches et diversi ées. Dans tous les cas : L’organisation actuelle des soins (care) re ète et renforce les inégalités liées au sexe, à la race, à la classe sociale et aux contextes internationaux. Autres lieux : Il reste à imaginer ou rendre visibles d’autres alternatives pour bien vieillir. Maintien à domicile au quotidien avec les moyens du bord, coûte que coûte ? Aides principales : Les conjoints sont les premiers à aider, mais lorsque les besoins augmentent, les lles et belles- lles prennent en charge des tâches comme le ménage et la toilette, tandis que les ls et beaux- ls s'occupent des tâches administratives ou extérieures. Conséquences pour les aidants - Santé : 12 % des aidants renoncent à des soins nécessaires pour eux-mêmes. - Économie : Beaucoup réduisent leur activité professionnelle, et 2 % quittent leur emploi. - Injustice persistante : L’aide des proches est souvent considérée comme "normale", banalisée et invisible. - Peu de soutien : Les aidants reçoivent très peu d’aide extérieure pour les épauler. Qui va en EMS en Suisse ? Pro l des résidents : Principalement des personnes avec de faibles revenus et un faible niveau d'éducation. Statistiques - Seulement 6 % de la population générale y réside. - Parmi les 65-74 ans, c'est 1 %, mais cela grimpe à 28 % chez les 85 ans et plus, et 46 % chez les 95 ans et plus. 12 sur 92  fi fi fi  fi fl fl fi fi fi - Majorité féminine : 75 % des résidents sont des femmes. - Âge d'entrée moyen : 81,6 ans (82,2 ans pour les femmes et 79,8 ans pour les hommes). - Durée moyenne de séjour : Environ 2,7 ans. Entre EMS et domicile quelle qualité de vie ? La participation, le soutien social et la santé sont des éléments déterminants pour la qualité de vie - En institution : se disent plus souvent en mauvaise santé et se trouvent plus limitées dans les activités de la vie quotidienne - Niveau de satisfaction à domicile : 8,2 sur 10, en institution : 6,5 sur 10, la mauvaise santé est associée à une moindre qualité de vie Ce qui est intéressant c’est que ce n’est pas aussi agrant que ce que l’on aurait pu imaginer, le soutien social et émotionnel offert par l’institution compense en quelque sorte l’institutionnalisation. De nouveaux enjeux - L'allongement de la vie offre de nouvelles opportunités pour vivre sa vieillesse, mais pose aussi des dé s comme la gestion de la fragilité et la réorganisation des activités. - L'augmentation du nombre de personnes âgées pousse à repenser les perceptions liées à l'âge et à lutter contre l'âgisme. - Plus de couples âgés interagissent avec des professionnels, et cette tendance va continuer à croître. Cela oblige les professionnels à intégrer la notion de couple dans leur approche Des discours stéréotypés sur les patients, des hommes libérés et des femmes chargées - Les femmes savent soigner - Les hommes n’aiment pas être malade - Un âgisme latent - Les médecins ont des avis stéréotypés, ils s’alertent beaucoup trop tard malgré que les vieux soient une grosse partie de leur clientèle Un médicament qui envahit la maison - Omniprésence du médicament de chimiothérapie. - Sous les yeux des usagères et usagers toute la journée. Ils sont posés dans des coupelles, des récipients ou des boîtes sorties à cet effet, sur les buffets, les tables de cuisine ou de salon. - Il arrive que les usagers et usagères les déplacent en fonction d’où ils se trouvent. Ils les mettent sur la table de nuit le soir et les reprennent à la cuisine quand ils se lèvent. 13 sur 92  fi  fl Des patients qui portent la charge mentale - Pour une partie des hommes, c’est l’épouse qui assure la préparation du médicament, le contrôle de la prise, le rangement - Des femmes qui sont présentes durant l’entretien, qui datent, précisent, recti ent - Les femmes sont en charge du care et du cure Des patients pris dans un double système de domination - Âge : Les idées reçues sur la vieillesse et ses faiblesses limitent l'accès aux soins. - Maladie : Le cancer est encore perçu comme une maladie forcément mortelle, ce qui rend dif cile pour les patients âgés de considérer qu’il peut devenir une maladie chronique. Redé nition des espaces - Prise du médicament à domicile et « assignation » des femmes au care et au cure - Le cancer devient une question individuelle plutôt qu'un enjeu collectif. - Le soutien de la société civile, comme les associations de bénévoles, diminue. - La maladie est minimisée, tout comme les coûts pour les patients et leurs proches. Résultats du projet : vieillir en montagne - Enjeux territoriaux : des ressources inégalement disponibles et mobilisées, un territoire qui se mérite, des intégrations différenciées - Des solidarités familiales : : Elles restent importantes, mais sont souvent survalorisées par les acteurs locaux. - Des améliorations limitées : en matière d’accessibilité et d’intégration - Une citoyenneté incomplète: Les personnes concernées subissent des vulnérabilités multiples, des discriminations croisées, et des inégalités de genre qui persistent. Habiter l’espace public aussi - Créer des lieux pour se réunir et pour s’exprimer - Apparaitre dans l’espace public (par exemple les publicités, les médias), exister comme catégorie et comme individu· - Participer aux décisions concernant la façon et les modes d’habiter - Avoir le choix et une certaine liberté - Privilégier certaines pistes en faveur d’habitats (facilitation des transports, marchabilité, installation de bancs), donner une vraie voix aux personnes âgées - Faire du vieillir un projet politique qui vise le gouvernement de la cité et de la société que l’on souhaite avoir. 14 sur 92  fi  fi fi Aménagement urbain : un enjeu d’accessibilité matérielle ou sociale ? - Améliorer l’éclairage, élargir les trottoirs, proposer des passages piétons, développer les zones urbaines - Certains obstacles peuvent devenir une vraie contrainte et créer un sentiment d’insécurité dans la conquête par les vieux et vieilles des espaces urbains - Pour le confort : installer du mobilier urbain accueillant, garantir une certaine esthétique Se sentir du coin, une ressource - Un rapport à la nature différent entre les femmes et les hommes - Une nature qui est une ressource pour la plupart des personnes interviewées et qui marque l’attachement au territoire - Maintenir la tradition paysanne et l’ancrage dans des formes de matrimoines Pour dépasser le dilemme : se confronter ou être avec - Se confronter voire affronter les autres identi é·e·s comme différent·e·s et effrayant·e·s pour faire encore partie du monde- - Rester dans l’entre-soi rassurant et fuir la confrontation - « …importance du réseau social dans les pratiques des personnes âgées en ville. » : conjoint·e·s, enfants, voisin·e·s, services socio-sanitaires - Dynamiser les relations intergénérationnelles 15 sur 92   fi Rapports sociaux de sexe et d’âge - Homophobie, hétérosexisme et hétéronormativité Dé nition du genre Le genre, tel que nous l’entendons ici, constitue une classi cation sociale assurant la hiérarchisation des catégories de sexe : aux individus classés dans la catégorie hommes est assigné le genre masculin, aux individus classés dans la catégorie femmes est assigné le genre féminin. Apport du genre : dénaturaliser les catégories - Comment les croyances dominantes (doxa) servent à légitimer certaines normes sociales en les présentant comme naturelles et incontestables, même si elles ne le sont pas. - Le genre à la fois objet d’interprétation: Le genre est analysé, étudié et compris de différentes manières selon les contextes sociaux, culturels, ou scienti ques. - et interprétation lui-même: Le genre est aussi une manière d’interpréter le monde et les comportements humains. Les sociétés attribuent des signi cations spéci ques à ce qu'elles considèrent comme "féminin" ou "masculin", ce qui crée des normes et des attentes basées sur ces interprétations Sexisme Le sexisme est une classi cation qui découle de l'esprit et façonne la réalité. Il est discriminatoire car il enferme les individus en leur attribuant des traits, comportements et capacités spéci ques, créant ainsi des différences stigmatisées. Dé nition de la masculinité hégémonique La masculinité hégémonique est un modèle dominant de masculinité valorisant des traits comme la force et la domination, qui marginalise d'autres formes de masculinité et renforce les inégalités de genre. Masculinité hégémonique un concept qui aide à penser les marges Concept théorisé par Connell, repris et développé par la suite « Af rmation de sa force, performance, goût pour la compétition, négation du sentiment censure de ses émotions et autres manifestations affectives, mépris de la douleur physique ou d’autres signes de faiblesse corporelle, etc. » 16 sur 92  fi fi fi  fi fi fi fi fi fi - Elle fonctionne comme un modèle, même si tout le monde ne fonctionne pas sur ce modèle. Elle permet de voir les différents étages dans les rapports sociaux de sexes dans la société. Ce modèle touche principalement les hommes. Fonction du concept de masculinité hégémonique La fonction du concept de masculinité hégémonique est de montrer qu'il existe une norme dominante de ce que devrait être un homme, même si tous les hommes ne se conforment pas à cette norme(masculinité créatrice). Cette norme impose des comportements et des valeurs (comme la force ou la domination) qui sont considérés comme l'idéal, et elle in uence tous les hommes, même ceux qui ne l'adoptent pas pleinement(virilité défensive). Exemple d’une incarnation plurielle: Un homme qui montre trop ses émotions est souvent vu comme faible. Concepts de virilités Le concept de virilité peut être compris de différentes manières, selon le contexte (spatial, temporel ou social). La virilité est vue comme quelque chose qu'on possède, et certains hommes la manifestent plus ou moins. Elle est souvent associée à des gures comme le sportif, le criminel, le militaire ou l'ouvrier, où la virilité est visible et mise en avant à travers des comportements et des caractéristiques physiques très marqués. Identités plurielles Admettre que le masculin est pluriel conduit à questionner le modèle général de l’homme viril, hétérosexuel, fort et dominant. L’identité plurielle permet d’agir contre le sexisme à divers endroits de ces identités. L’identité se construit au fur et à mesure de la vie, c’est un processus. Quel que soit le genre et l’orientation sexuelle on est marqué par la catégorisation de genre qui sépare la société en deux (masculin et féminin). On ne réduit pas les hommes à la masculinité hégémonique comme on ne réduit pas les femmes à la maternité. Hétérosexualité comme norme L’hétérosexualité, devient une norme identitaire et répond à une mutation historique des rapports de pouvoir entre les sexes. Identité sexuelle ne signi e pas orientation sexuelle. L’identité sexuelle est ce à quoi on s’identi e, je m’identi e en tant que femme. L’orientation sexuelle est question de désir, avec qui on couche. L’hétérosexualité est considérée comme la norme ce qui stigmatise et dévalorise les autres sexualités. Mécanismes oppresseurs Les chercheurs ils ont identi és un pouvoir spéci que et particulier l’hétéropatriarcat. L’hétéropatriaract est le fait d’oppresser davantage les femmes que les hommes et plus les personnes homosexuelles que les personnes hétérosexuelles. L’androcentrisme est une attitude qui valorise les hommes et les trais masculins tout en dévalorisant les femmes et les traits féminins. La survalorisation sexuelle est par exemple:les pubs ou les femmes sont dénudées, ou encore la représentation de la femme dans la pornographie et la survalorisation affective est la mise en avant du care, de la douceur de la femme. 17 sur 92   fi fi fi fi fl fi fi Homosexualité vue comme pathologie ou problème Les personnes homosexuelles ont été réprimées et empêchées de vivre leur sexualité. Des théories stigmatisantes ont été développées et ont participé à leur répression en ces forçant à suivre des thérapies de reconversion pour « réparer » leur orientation sexuelle, on leur faisait penser que c’était une maladie psy et les envoyait dans des centre psy entouré de fous et se sentait encore plus discriminé Pathologisation: faire croire que c’est une maladie Hétérosexisme: discrimination envers les homosexuels Homophobie L’homophobie « peut être dé nie comme l’hostilité générale, psychologique et sociale, à l’égard de celles et ceux supposés désirer des individus de leur propre sexe ou avoir des pratiques sexuelles avec eux. Forme spéci que du sexisme, l’homophobie rejette également tous ceux qui ne se conforment pas au rôle prédéterminé par leur sexe biologique. Un concept largement utilisé mais qui ne représentent pas complètement la réalité. Le terme est critiquable par son acception psychologique et la relative absence de ré exion sur les rapports sociaux de sexe et leurs imbrications avec le concept. Critique de l’homophobie comme concept réducteur Individualisation et dépolitisation, renvoyer l’homophobie à un pathologie psychique personnelle, androcentrisme De plus, situer le problème dans la peur nourrit l’idée déterministe selon laquelle des mécanismes psychiques homophobes sommeilleraient au coeur de toute personne avant même qu’elle ne soit socialisée. Caractériser les gestes qui peuvent être quali és d’homophobes est une façon de montrer les aspects sociaux. L’homophobie peut se manifester de différentes manières, allant de violences physiques graves (comme les agressions ou les meurtres) à des comportements plus quotidiens comme des insultes, des moqueries, des discriminations ou des exclusions. Ces actes de rejet peuvent se produire dans tous les aspects de la vie quotidienne : dans la famille, entre amis, au travail, à l'école, ou dans les lieux publics. 5 raisons qui penchent en faveur d’un changement de terminologie 1. « La phobie est caractérisée par la peur, alors que l’homophobie est caractérisée par la haine. 2. Les phobies sont reconnues par leurs possesseurs comme excessives et irrationnelles, alors que l’homophobie peut être considérée comme raisonnable et justi ée. 3. Les phobies incitent à l’évitement, alors que l’homophobie incite au châtiment. 4. La phobie n’a pas de dimension politique, alors que l’homophobie en présente une ;éradiquer l’homosexualité. 5. Les gens qui possèdent une phobie reconnaissent qu’elle leur est une source de tort et se montrent plus motivés au changement que les personnes qui se révèlent homophobes. » 18 sur 92   fi fi fi fi fl Hétérosexisme complément de dé nitions L’homophobie est renforcée par des idées qui attribuent les problèmes sociaux à des causes individuelles, comme la psychologie ou des facteurs personnels. Cela empêche de remettre en question les systèmes qui légitiment l'infériorisation des personnes homosexuelles Ces explications peuvent aussi justi er les agressions envers ces personnes. Hétérosexisme et l’ordre naturel L’hétérosexisme crée un "ordre naturel" où l'hétérosexualité domine, avec des préjugés et un pouvoir qui se manifestent dans des domaines comme l'État (lois discriminatoires), les sciences et l'éducation (représentations stéréotypées, traitements médicaux oppressifs). Ce phénomène est lié au patriarcat, car ce sont les structures sociales qui encouragent et perpétuent ces attitudes discriminatoires. Processus et gestes qui rendent l’hétéronormativité et hétérosexisme opérants - Le privilège hétérosexuel (invisibilité) on n’a pas besoin de se justi er dûs aux mécanismes sociaux. - La présomption d’hétérosexualité (hétérosexualité expérience universelle) considère que tout le monde a une relation hétérosexuelle. - La division entre public et privé (ne pas s’af cher en public, considérer que les gestes d’amour en public sont super us). - L’injonction au silence (ne pas être obligé de parler de son homosexualité). - L’appel à l’assimilation (homosexualité apparait comme un dé cit, c’est parce que tu es jeune…). - La prétention à la discrimination inverse (les dominant-e-s qui seraient dominé-e-s ; dans les séries, on parle et voit des homosexuels donc il y a a moins de place pour les hétérosexuels). - Le langage infériorisant (normalité vs anormalité, ami-e-s à la place de compagne ou compagnon). - Le backlash moral. Des biais que peuvent rencontrer les intervenant∙e∙s sociales et sanitaires Ce texte explique que l'hétérosexisme libéral, bien qu'il ne soit pas ouvertement hostile, se manifeste par une absence de prise en compte du privilège hétérosexuel et une forme de neutralité qui invisibilise ce problème. Ce qui se traduit par une absence de formation sur l'hétérosexisme, ce qui maintient les théories qui considèrent l’homosexualité comme un problème. Dans l'intervention individuelle, trois suppositions sont courantes : penser que tout le monde est hétérosexuel, supposer que les besoins des personnes sont les mêmes, et minimiser les effets de l’hétérosexisme et des oppressions multiples vécues par les personnes homosexuelles. Sexisme, homophobie et hétérosexisme et hétéronormativité Ce texte explique que le sexisme, l'homophobie, l'hétérosexisme et l'hétéronormativité sont profondément liés. L'homophobie est presque universelle, soutenue par les grandes religions monothéistes, et peut aussi être héritée de la colonisation. Ces idées, issues de la pensée humaine, ont de lourdes conséquences sociales, affectant la santé, l'isolement et le soutien des individus. Elles in uencent la façon dont les gens se perçoivent et se comportent. L'hétéronormativité est un modèle qui impose une vision binaire des genres (homme/femme) et des sexualités hétérosexuelles présentées comme naturelles et normales. Ce système se reproduit constamment à travers des mécanismes sociaux comme les lois, les normes culturelles et l’éducation en renforçant cette binarité. 19 sur 92   fl fi fi fi fi fl fi Conséquences de l’hétérosexisme et de l’hétéronormativité - Les jeunes homosexuels ou en questionnement ont de 5 à 10 fois plus de risques de tenter de se suicider que les jeunes hétérosexuels. - Parmi les jeunes accueillis au Refuge, 80 % sont des hommes et 20 % des femmes, et tous ont été victimes de maltraitance (physique, psychologique et parfois sexuelle). - L'exclusion par leur famille et leur entourage est très violente et entraîne une grande souffrance, ce qui peut les pousser à prendre des risques, à manquer de respect envers eux-mêmes ou à se mettre en danger. - La religion et le clan jouent un rôle important dans ce rejet. Quelques résultats de l’enquête de Chollet - Les jeunes découvrent leur homosexualité plus tôt (vers 15 ans au lieu de 17), mais font leur coming out plus tard (vers 20-22 ans contre 18-19 ans en 1984). - Ils s'attendent souvent à des réactions violentes ou sont surpris par des réactions négative de leur entourage. - Dans une enquête, 30 % des personnes interrogées ont tenté de se suicider. - Beaucoup ont consulté un thérapeute, mais certains ont été traités par des thérapeutes homophobes. Les principaux problèmes sont le manque d’estime de soi, la honte, la culpabilité, l’isolement, et la peur du rejet ou de l’agression. De l’ordre hétérosexuel par coeur L'hétéronormativité in uence la manière dont les lles et les garçons perçoivent la sexualité et construit leurs identités sexuelles tout au long de leur vie. L'ordre hétérosexuel, qui inclut l'hétéronormativité, sépare et hiérarchise les groupes masculin et féminin. Il organise la vie des garçons et des lles, peu importe leur orientation sexuelle, et in uence leurs relations. Cet ordre se manifeste par deux gures : la "pute", qui est vue comme ayant une sexualité libre, et le "pédé", qui est perçu comme non viril. Ces deux gures sont des stigmates et servent à punir ceux qui ne suivent pas les normes, par des sanctions comme l’ostracisme(l’exclusion), les insultes, le harcèlement ou la violence physique. Des garçons qui sont contraints à la virilité par coeur Une vision sur comment les garçons, dans leur vie quotidienne, utilisent certains mots ou comportements pour se conformer aux attentes de leur groupe et montrer qu'ils sont "respectables". Ces interactions servent de moments d'apprentissage social où ils apprennent à gérer leur identité de genre. Les garçons accumulent des souvenirs d'expériences humiliantes ou de victoires sociales, qui les aident à façonner leur manière de se présenter et d'agir en fonction des normes masculines. Cela détermine également leur place dans le groupe masculin, où l'exclusion (même symbolique) est toujours une menace potentielle si l'on ne respecte pas ces normes. 20 sur 92   fl fl fi fi fi fi Sexualité sous pression pour les lles et les garçons par coeur Ce texte explique que, dans la société, la sexualité des lles est constamment surveillée et jugée de manière négative. Les garçons, eux, sont sous pression de la part de tous (autres garçons et lles) pour exercer ce regard critique sur la sexualité des lles. Pour les garçons, cela devient un moyen de prouver leur virilité : leur force sociale est en partie construite sur la "vertu" des lles, c'est-à-dire leur réputation de " lle sage" ou "respectable". En retour, la virilité des garçons sert de garantie pour la bonne image des lles : les lles peuvent être vues comme ayant une sexualité "correcte" si elles sont associées à des garçons perçus comme virils, que ce soit par leurs frères ou leurs partenaires. Il y a une relation de dépendance ou la sexualité des lles con e la virilité des garçons et inversement. Racisme et discriminations Petit rappel - La sociologie est une discipline des sciences sociales. Son but est d’analyser et de comprendre l’impact social sur les comportements, les actions, les relations. - Les rapports sociaux permettent d’identi er les groupes sociaux et les logiques s’oppressions, d’analyser l’impact de la catégorie d’appartenance (sexe, race, classe, capabilité, orientation sexuelle, etc) - Développement du racisme biologique Fin 17ème et 18ème siècles => siècle des Lumières - Développement de la science et de l’étude de l’environnement naturel et social - Développement des sciences de la nature et de la biologie, comprendre l’origine du vivant ce qui pousse à vouloir les classer Volonté de comprendre l’origine du vivant et le lien entre les espèces Racisme: une construction historique A l’époque, les chercheurs, essayaient de classer tout ce qu'ils voyaient dans la nature, comme les plantes et les animaux, en suivant une idée d'ordre continu et hiérarchique. Ils voulaient créer une "échelle de la vie" où tout était rangé sans interruption, des plantes aux animaux. Ce besoin de classer a in uencé la façon dont les humains ont aussi été catégorisés, contribuant à des idées racistes en plaçant certains groupes au-dessus des autres dans une hiérarchie imaginaire. 21 sur 92 fi   fi fi fi fi fi fi fi fi fi fl fi Classer et hiérarchiser - Hiérarchiser le monde du vivant va amener la notion d’évolution des corps simples aux corps complexes - Par la notion d’évolution, les êtres humains vont être également classés et hiérarchisés sur une échelle verticale évolutive Induit l’explication d’une sélection naturelle des organismes les plus forts donc il y aurait ainsi une régulation du vivant Conquête de nouveaux territoires et élaboration du concept de race - La découverte de nouveaux peuples dans les nouveaux territoires amène les scienti ques de l’époque à ré échir sur la « race » humaine - Les premiers explorateurs seront accompagnés par des scienti ques qui vont étudier les populations, répertorier leurs propriétés physiques, leurs connaissances et le « développement » de leurs modes de vie Les naturalistes et biologistes vont commencer à caractériser la race humaine - Carl Von Linné va identi er l’ensemble du genre humain sous l’appellation Homo sapiens et en distinguer 6 sortes : l’Américain, l’Européen, l’Asiatique, l’Africain, le sauvage et le monstre. - Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon sera le premier à donner une classi cation des races fondée sur les peuples européens comme référence supérieure. Conséquences - Construction « scienti que » de la perfection de l’Européen par rapport aux autres peuples considérés comme étant des êtres «inachevés», non entièrement humains. - Plusieurs auteurs vont démontrer, en se référant à des critères scienti ques, que les européens blancs sont dotés d’une supériorité mentale et physique. - La non-humanité des autres peuples autorise nalement leur exploitation, leur esclavage. Dérives de la théorie de l’évolution : construction de la pensée raciste - La croyance en la nécessité de protéger la race humaine en la protégeant des races inférieures. - Ceci va légitimer les massacres des populations indigènes en Tasmanie, Australie, Amériques et d’Afrique - Va engendrer des politiques « eugénistes » et de «puri cation raciale»(notamment aux Etats-Unis avec les politiques de contrôle sur les Afro-Américains. 22 sur 92  fl  fi fi fi fi fi fi fi fi Critique de la notion de race, mais… La biologie a montré qu’il n’existe pas de « races » humaines qui pourrait être distinguées les unes des autres, biologiquement nous sommes similaires. Mais, les siècles de déshumanisation ont laissé des traces sociales marquées : des groupes d’individus continuent à être considérés comme différents, autres, en raison de la couleur de leur peau, d’attributs physiques ou même culturels. 3 caractéristiques du racisme comme rapport social 1. L’af rmation d’une différence essentielle (qu’elle soit investie dans le biologique, le culturel ou le cultuel) et intrinsèque. 2. L’af rmation d’une différence à la fois permanente et irréductible. 3. Le recours à l’ordre de la nature pour justi er la discrimination, la domination, la contrainte et la violence – de la ségrégation au génocide ou encore l’exploitation et l’asservissement(l’esclavage) (racisme d’exploitation ou racisme d’inclusion). Rapport de domination qui s’est traduit par La colonisation L’antisémitisme (le régime nazi) Apartheid (ségrégation raciale au Etats-Unis et Afrique du Sud) Rapports racistes qui construisent l’autre « Noir » Selon Frantz Fanon Être « Noir » est une expérience vécue et donc le Noir est dé ni par des discours qui le précèdent et qui le dépassent. Construction sociale du statut de « Noir », des rapports sociaux de pouvoir qui maintiennent les personnes, racisées, dans une position sociale dominée. Selon Colette Guillaumin L’idéologie raciste est la face mentale d’une forme réelle et concrète d’appropriation de la force de travail des personnes et de leur exploitation. En d’autres mots, les rapports sociaux précèdent la marque physique et engendrent le racisme. Processus de racisation Des rapports de pouvoir et de domination reproduisent la catégorisation raciale ou racisation des personnes, la religion, l’origine, la culture deviennent des facteurs de racisation. C’est toujours l’autre, considéré comme subordonné qui est racisé, le dominant se pense plutôt comme le référent universel et par rapport auquel s’ordonne la hiérarchie des autres. Les catégories "raciales" ne sont pas naturelles ni xes. Elles ne re ètent pas une réalité biologique, mais sont des constructions sociales qui changent selon le contexte ou l'endroit. Par exemple, une personne considérée comme "Métis" aux Antilles pourrait être perçue comme "Noir" en France métropolitaine. 23 sur 92  fi fi  fl fi fi fi Dé nition du racisme - Le racisme au sens strict du terme désigne une idéologie qui classe et hiérarchise les personnes en fonction de leur physionomie et / ou de leur appartenance ethnique, nationale ou religieuse, réelle ou supposée. - Les êtres humains ne sont pas traités comme des individus, mais comme des membres de groupes pseudo-naturels (les « races »). À ce titre, on leur attribue des caractéristiques morales, culturelles ou intellectuelles inférieures, jugées collectives et immuables. Le racisme est imbriqué à d’autres rapports sociaux, ce qu’on appelle l’intersectionnalité L’intersectionnalité - Un concept introduit par la juriste américaine Kimberlé Crenshaw qui a démontré que les travailleuses américaines noires étaient doublement désavantagées en tant que femmes et en tant que noires. - Les mouvements féministes noirs ont repris et développé cette théorie pour montrer l’imbrication des rapports de pouvoir de classes, de sexe et de race Les féministes matérialistes telles que Christine Delphy ou Colette Guillaumin ont fait le lien entre l’exploitation économique et sociales des femmes comme un système qui a maintenu la subordination des femmes Colette Guillaumin La domination de genre suit les mêmes mécanismes que la domination raciste : Un rapport de pouvoir (l’appropriation de la classe des femmes, appropriation matérielle, économique) et l’idéologie qui mobilise l’idée de « nature». En Suisse La discrimination et incitation à la haine est punissable d’une peine de 3 ans et plus ou une peine pécuniaire. Ce n’est souvent pas sur la nationalité ou le statut de séjour en Suisse, mais bien sur l’origine étrangère – ou supposée telle – que se fonde la discrimination Discriminations visant les étrangers Ce sont des traitements (et non simplement des intentions) différentiels (entendus le plus souvent au sens de défavorables) et illégitimes. Elles se fondent sur l’origine, soit la perception d’une différence d’origine chez une personne et qui est utiliser pour appliquer un traitement différent, surtout moindre. Cette perception s’appuie plutôt sur des éléments « socialement visibles » tels qu’une couleur de peau, un accent, un vêtement ou un patronyme. 24 sur 92  fi  La discrimination prend plusieurs formes - Discrimination dans le champ du travail : non reconnaissance des diplômes, non reconnaissance de l’expérience de travail, discrimination lors du recrutement, disquali cation, salaires plus faibles, précarité de contrat - Discrimination sociale : refus de louer des logements - Discrimination dans l’accès à la formation : orientation des jeunes d’origines étrangère plus systématiquement dans les apprentissages, refus des places de stage - Discrimination selon l’apparence, la couleur de la peau : les délits de facies, harcèlement policier systématique, refus d’accès à certains espaces de loisir, etc. - Discrimination dans l’accès aux soins : Traitements différentiels, non prise en compte des besoins spéci ques - Discrimination dans l’accès aux produits nanciers - Discrimination dans le regroupement familial, accès aux visas et à la mobilité familiale - Discrimination politique : peu d’élu-e-s venant des communautés étrangères, refus du droit de vote au niveau communal, etc. Être confronté-e à la discrimination ou racisme en tant que travailleur ou travailleuse sociale - Recevoir des témoignages de personnes ayant été victimes de discrimination. Dans ce sens, les travailleurs et travailleuses sociales ont un rôle important d’écoute et d’orientation - Le travailleur ou travailleuse sociale peut être elle-même être victime d’actes raciste, faire l’objet de réaction de rejet en raison de leur couleur ou religion de la part des béné ciaires - Le travailleur ou travailleuse sociale pourrait avoir des préjugés à l’égard de personnes qu’elle ou il reçoit. Comment agir en tant qu’intervenant témoin ou sollicité dans un cas de discrimination ou racisme - Importance de créer des lieux propices à l’échange et à l’écoute - Agir en mobilisant le cadre légal disponible - Interpeler les structures cantonales de protection des personnes - Discuter de ces cas et de la question des discriminations en colloque d’équipe - Demander à mettre en place une politique au niveau de l’institution - Avoir une attitude de ré exivité et de remise en question de nos propre préjugés potentiels 25 sur 92  fi  fl fi fi fi Vulnérabilités comme source d’handicap Vulnérabilité - La vulnérabilité sociale est une forme de vulnérabilité qui représente une fragilité matérielle ou morale à laquelle est exposé un individu, une organisation ou une société. - Le concept de vulnérabilité sociale est intrinsèquement lié au risque de fragilisation auquel est exposé l'individu ou le collectif et dont la concrétisation potentielle serait l'exclusion sociale. - L’humain en général, dans toutes ces variations, est déstabilisé face à la confrontation de ce qui n’est pas dans ces fonctionnements communs. On a très souvent peur des gens qui viennent d’ailleurs, car il y a des différences qui sont naturelles mais qu’on ne connaît pas et on ne comprend pas forcément. Nos repères sont remis en cause, on perd sa propre sécurité donc on rejette.La différence est source d’exclusion donc source de vulnérabilité Les représentations sociales du handicap Intégration et participation sociale Question de l’intégration ou participation sociale sous-tendue par deux mouvements opposés : - Une volonté af rmée de faciliter l’intégration par un changement des mentalités et des attitudes - Des freins et des résistances sociales qui ralentissent ou empêchent le processus d’intégration. L’intégration L'intégration porte en elle une tension entre deux mouvements contraires : l'acceptation de la différence et la volonté d’effacer cette différence. Étymologiquement, le mot intégration renvoie à l'idée d'associer, de faire entrer dans un ensemble, de rendre entier, mais aussi de réparer ce qui crée une ambiguïté. Accepter les singularités tout en cherchant à les effacer. Intégrer, non pas pour valoriser les particularités, mais pour que les personnes en situation de handicap « fassent comme tout le monde Exemple Un bus adapté et équipé pour accueillir les personnes en situation de handicap, mais le chauffeur n’est pas autorisé à embarquer ces personnes car une navette spéciale a été prévue. Cette solution, malgré qu’elle soit accessible, crée une forme d’exclusion, car elle empêche les personnes concernées de prendre le bus comme tout le monde. 26 sur 92   fi Les représentations sociales Les représentations sociales sont des images mentales et collectives que nous construisons pour interpréter et donner un sens à notre environnement. Elles in uencent profondément nos actions et déterminent la manière dont les individus et la société répondent aux situations, y compris au handicap. Ces représentations prennent des formes variées, souvent contradictoires : 1. Modèles compassionnels : Par exemple, le Téléthon qui provoque des émotions, où des personnes âgées pleurent en donnant des dons. 2. Modèles héroïques : Les performances des athlètes paralympiques, qui impressionnent par leur résilience et leurs exploits. Ces représentations sont façonnées par des normes culturelles et sociales qui rassurent les individus sur leur identité et leur place dans la société. Elles servent : À catégoriser : Classer les situations ou les individus. À interpréter : Donner un sens aux circonstances inattendues. À élaborer des théories : Décider comment interagir avec ces situations ou ces personnes. Une Double Composante : Cognitive et Sociale Les représentations sociales du handicap se construisent autour de deux dimensions : 1. Composante cognitive : Elles regroupent diverses signi cations et servent de points de repère pour comprendre et interpréter la réalité. 2. Composante sociale : Ces représentations sont élaborées collectivement, variant d’un groupe à l’autre. Par exemple, en Suisse, les perceptions du handicap diffèrent de celles des peuples lapons, qui valorisaient les personnes en situation de handicap dans le cadre de leurs croyances chamaniques. Une Dimension Morale et Contradictoire Les représentations sociales du handicap sont parfois marquées par des contradictions et une certaine ambivalence morale : Contradictions : Elles oscillent entre admiration pour les capacités exceptionnelles des personnes handicapées et rejet basé sur un malaise ou une peur de l’altérité. Rejet implicite : Certaines attitudes traduisent une réticence à être associées à des personnes handicapées, illustrant une exclusion morale sous-jacente. 27 sur 92   fi fl Handicap: source d’admiration ou de rejet Une Transgression des Normes Sociales Selon une approche sociologique, le handicap est souvent perçu comme une transgression des normes établies. Il n'est pas nécessaire que des traits physiques stigmatisants soient présents pour que la différence s’impose. Cette notion d’« intrus » s’appuie sur la manière dont la société moderne établit des frontières entre ce qui est perçu comme normal et ce qui ne l’est pas. Les personnes en situation de handicap, quali ées d’« outsiders », sont perçues comme menaçant les images idéalisées que nous avons de nous-mêmes. Par comparaison, elles remettent en question nos certitudes, nos capacités, et la place que nous occupons dans la société. La Tension Entre Rejet et Admiration Dans ce contexte, les groupes dominants ou « insiders » se comparent aux outsiders et s’interrogent sur leurs propres positions dans la société. Cette comparaison accentue un sentiment d’ambivalence, oscillant entre admiration pour la résilience des personnes en situation de handicap et rejet de ce qui semble dérangeant ou menaçant pour l’identité collective. La norme sociale, qui détermine ce qui est attendu ou accepté, est in uencée par des facteurs culturels, géographiques et temporels. Par exemple : Au XVIIIᵉ siècle, les femmes étaient valorisées pour leur pâleur et leur rondeur. En revanche, les canons de beauté des années 2000 valorisaient la minceur et la santé visible. Ces normes varient également selon le milieu et la culture. Handicap : Un Miroir de Nos Projections Le handicap agit comme un miroir révélateur de nos propres vulnérabilités. L’« inquiétante étrangeté » évoque ce sentiment de malaise face à ce qui est à la fois familier et profondément étranger. Ce miroir brisé, re ète nos imperfections et des aspects de nous-mêmes que nous préférerions ignorer. Handicap physique : Il inspire des images positives telles que la volonté de vivre, la capacité d’adaptation et l’autonomie. Dé cience mentale : Elle est souvent associée à des perceptions négatives, évoquant l’inadaptation, la solitude, la crainte et la tristesse. En résumé 28 sur 92  fl fi  fi fl In uence sur les discours et valeurs La Révolution industrielle a marqué un tournant décisif dans les représentations sociales et les valeurs, notamment en introduisant la notion de travailleur comme catégorie centrale de la société. La réussite sociale est alors devenue étroitement liée à la performance, à l’ef cacité, et à la rentabilité. Dans ce contexte, le travail s’est imposé comme un vecteur essentiel pour garantir un statut social et des revenus assurant la survie. Impact sur les personnes en situation d’handicap - Les maladies professionnelles et les accidents du travail, fréquents durant cette période, ont conduit de nombreuses personnes à perdre leur capacité de gain. - Ces pertes ont entraîné une diminution du statut social des individus concernés, accentuant leur dépendance économique et leur marginalisation. - Une solution a été imaginée : la rééducation au travail, vue comme un moyen de redonner aux individus un rôle dans la société et de restaurer leur dignité sociale. La Division entre « Productifs » et « Non-productifs » Un discours politique et social s’est progressivement construit pour justi er une distinction entre : 1. Les citoyens productifs : Ceux qui participent activement à l’économie et obtiennent leur statut social par leur contribution. 2. Les citoyens dépendants : Ceux qui, en raison de leur handicap, ne peuvent atteindre une pleine capacité de gain et dépendent d’une rente de l’État. L’idée est donc que le travail n’est pas seulement un moyen de subsistance, mais aussi une condition nécessaire à l’intégration sociale et à la reconnaissance individuelle. Une Hiérarchie de Valeurs Les valeurs dominantes de performance et de rentabilité façonnées par la Révolution industrielle ont laissé une empreinte. La notion de succès social par le travail a renforcé l’idée que ceux qui ne travaillent pas sont, donc, exclus et perçus comme dépendants ou marginaux. L’évolution de la notion de handicap – le modèle moral ou religieux Approche charitable 29 sur 92  fl  fi fi Modèle moral ou religieux Ce modèle interprète le handicap comme une punition divine ou une conséquence d’une faute morale, attribuée à l’individu, sa famille, sa communauté ou ses ancêtres. Dans certaines croyances, il peut aussi être lié à des actes commis lors d’une vie antérieure. Face à une incapacité à expliquer le handicap par des causes rationnelles, ce modèle repose sur un besoin d’identi er une cause morale, ce qui entraîne : Exclusion sociale : exclusion, dérision, ridiculisation. Oppression morale : culpabilité et pitié. Stigmatisation : le handicap est perçu comme un symbole de transgression ou d’impuissance face à la destinée. Ces pensées historiques, persistent dans certaines traditions et montrent l’importance de passer à des visions basées sur l’inclusion, l’égalité et les droits humains. Approche médicale L’approche médicale trouve ses racines dans les idéaux des Lumières, qui valorisaient la science comme solution à tous les problèmes humains. Ce modèle considère le handicap à travers un prisme biomédical, axé sur la santé, le diagnosticet la rééducation. Principes de l’approche médicale Distorsion de la norme : Le handicap est perçu comme un écart par rapport à un fonctionnement humain jugé « optimal ». Capacitisme : Ce courant valorise les capacités physiques et mentales « normales » en réduisant l'individu à son incapacité. Soins et adaptation : L’objectif est de soigner, rééduquer et réadapter la personne handicapée, en plaçant une responsabilité importante sur elle dans ses efforts d’adaptation. Légitimation de l’incapacité : Les normes de santé établissent des constats et des diagnostics qui légitiment l’état d’incapacité. 30 sur 92   fi Avancées institutionnelles Année internationale des personnes handicapées: Souligne la nécessité d’aider ces personnes à s’ajuster physiquement et psychologiquement à la société. CIM-10: Codi cation des diagnostics reposant sur un modèle biomédical. Cette classi cation relie les maladies et blessures à des dé ciences fonctionnelles, qui entraînent des incapacités dans les activités et des désavantages sociaux. Avantages Propose une dé nition plus globale du handicap, prenant en compte les conséquences sociales. Établit des bases objectives pour des interventions médicales et sociales. Points faibles Réductionnisme : limite le handicap à des dé ciences et ignorer les dimensions sociales ou culturelles. Terminologie souvent négative, accentuant la stigmatisation des personnes concernées. L’évolution de la notion de handicap – le modèle social ou politique Approche sociale Le modèle social du handicap considère que le handicap n'est pas une dé cience individuelle, mais une construction sociale résultant des barrières imposées par la société. Ces barrières, qu'elles soient physiques, sociales ou psychologiques, excluent les personnes avec des dé ciences et les contraignent à l'isolement, empêchant leur pleine participation à la société. Le handicap est une forme d’oppression sociale, renforcée par des stéréotypes et des discriminations. La distinction entre dé cience (différence fonctionnelle) et handicap (interaction avec les obstacles sociaux) souligne que l'inclusion ne dépend pas de la personne, mais d'une transformation des structures sociales et politiques. La critique du modèle social reconnaît son importance pour déplacer l'attention des dé ciences individuelles vers les barrières sociales. Cependant, elle souligne qu'il néglige les aspects corporels et les expériences individuelles des personnes handicapées. Il est essentiel d'intégrer les facteurs sociaux et biologiques pour une compréhension complète du handicap. Une approche plus équilibrée est nécessaire, combinant les éléments des modèles médical et social, où le handicap est vu comme une interaction entre limitations corporelles et obstacles sociaux. De plus, les politiques doivent promouvoir l'égalité des chances et garantir les droits des personnes handicapées pour qu'elles puissent vivre de manière autonome et digne. 31 sur 92   fi fi fi fi fi fi fi fi fi Intérêt pour l’environnement Révolution de paradigme - Rejet du caractère linéaire de cause à effet inspiré du modèle biomédical et de rééducation mis en place depuis le début du 20ème siècle - Introduction d’une conception éco systémique prenant en compte les interactions avec l’environnement - Modèle écologique du développement humain de U. Bronfenbrenner Le modèle écologique de développement humain Le développement humain est le résultat des interactions continues et réciproques entre l’organisme et son environnement. Ces deux éléments s’in uencent mutuellement et de manière constante, chacun s’adaptant en réponse aux changements de l’autre. Cette adaptation repose sur un équilibre complexe entre les forces et les faiblesses de l’individu, ainsi que les risques et opportunités que l’environnement lui présente. Urie Bronfenbrenner, psychologue, a proposé un modèle du développement humain qui souligne l’importance de l'interaction entre l'individu et son environnement. Selon lui, l'environnement n'est pas un simple cadre extérieur, mais un ensemble de structures imbriquées qui interagissent à différents niveaux. Ces structures sont classées en cinq niveaux systémiques : 1. l’ontosystème (l'individu lui-même) 2. l'exosystème (les in uences indirectes sur l’individu) 3. le microsystème (l'environnement immédiat de l’individu) 4. le mésosystème (les interactions entre différents microsystèmes) 5. le macrosystème (les contextes culturels et sociaux plus larges) En 1986, Bronfenbrenner a ajouté le concept de chronosystème à son modèle. Il prend en compte l'évolution du développement et l'impact des environnements au l du temps, en tenant compte des événements passés et des changements dans l'environnement tout au long de la vie.Ce modèle écologique offre une vision globale et dynamique du développement humain. Il montre l'importance des interactions entre l'individu et son environnement à travers le temps et les différentes couches sociales, culturelles et personnelles. Cette approche permet de comprendre la complexité du développement et l'in uence mutuelle entre l'individu et son contexte à chaque étape de sa vie. La singularité : une ouverture vers un modèle fondé sur les droits de l’homme Le concept de singularité, en philosophie, explore l'unicité et la spéci cité des êtres et des événements, abordant des questions sur l'identité, l'existence et les limites de la connaissance humaine. Il met en avant l'importance de l'individualité et invite à ré échir sur la manière dont nous comprenons et interagissons avec le monde.Du point de vue de l'existence, la singularité fait référence à l'existence unique de chaque être ou objet, qui se distingue par ses caractéristiques spéci ques. Selon Alexandre Jolien La singularité célèbre l'unicité de chaque individu et est liée à l'acceptation de soi, indépendamment des normes sociales. Elle est aussi liée à la vulnérabilité humaine, qui devient une force pour mieux se connecter aux autres et se comprendre soi-même. En n, chaque personne a le droit et le pouvoir de dé nir sa propre existence, ce qui re ète l'autonomie et l'authenticité de la singularité personnelle. 32 sur 92   fl fl fl fl fi fi fi fi fl fi Emploi et handicap Exercices dans onenotes Rappel - Inégalités : Différences de traitement entre individus ou groupes sociaux qui se traduisent en termes d'avantages ou de désavantages et qui fondent notamment sur une hiérarchie entre ces individus ou groupes. - Discrimination : Traitement inégal de personnes placées dans une même situation, en raison d’un critère interdit par la loi ou illégitime. Origine des discriminations : stéréotypes, préjugés, etc. Inégalités et discriminations renvoyées dans le domaine de l’emploi Réduire une personne à son handicap génère des préjugés de la part des employeurs, qui estiment souvent qu’elle n'est pas capable de travailler en raison de ce handicap. Ces stéréotypes ne se limitent pas seulement à l'accès à l'emploi, mais touchent aussi les conditions de travail au sein de l'entreprise, y compris lors du processus de recrutement. De plus, les femmes en situation de handicap sont souvent invisibilisées, comme si elles n'avaient pas la possibilité d’accéder à l’emploi. Cela soulève la question de l'intersectionnalité : être à la fois une femme et une personne handicapée. Représentation sociale véhiculée pour le sport professionnel Des progrès importants ont été réalisés dans la technologie d'assistance pour les personnes en situation d’handicap. Un débat s'est notamment posé concernant les