Technique de Traite - ER Zootechnie - PDF
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Bourgoin
D. Ledoux
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This document "La technique de traite" details the different components and functions associated with dairy farming, covering topics like installations, types of milking rooms, milking machine operation, and post-milking procedures within a dairy farm. An essential document for agricultural studies.
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ER_Zootechnie_CM04_La technique de traite_LEDOUX_SIF Lucas GRANDVAUX S5 ER Justin THOMAS 25/10/2024 Zoot La technique de traite Valentine GEORGEL Clémence POPELIN CM 04 D. Ledoux SIF Introduction (définitions)................................................................................................................................................ 2 I. Installations de traite et machine à traire..................................................................................................................... 2 1. Installations de traite....................................................................................................................................................2 a. L’aire d’attente................................................................................................................................................2 b. La laiterie........................................................................................................................................................2 2. Les différents types de salle de traite...........................................................................................................................2 2. Composants et fonctionnement de la machine à traire...............................................................................................4 a. Composants....................................................................................................................................................4 b. Fonctionnement de la machine à traire [Texte donné par Mme Ledoux]......................................................5 c. L’entretien du matériel...................................................................................................................................6 II. La technique de traite.................................................................................................................................................. 6 1. Avant la traite...............................................................................................................................................................6 2. Pendant la traite [5 étapes]..........................................................................................................................................6 a. Lavage/désinfection/essuyage des trayons....................................................................................................6 b. Examen des premiers jets..............................................................................................................................7 c. Ordre des animaux lors de la traite (idéalement)...........................................................................................7 d. Pose de la griffe..............................................................................................................................................7 e. Dépose de la griffe.........................................................................................................................................8 f. Le post-trempage............................................................................................................................................8 3. Après la traite...............................................................................................................................................................8 Objectifs d’apprentissage : Connaître les définitions et les points de repères donnés dans le cours. Connaître les recommandations de la technique avant, pendant et après la traite susceptibles d’influencer la santé de la mamelle, la qualité et la quantité de la production laitière. Connaître et savoir décrire le fonctionnement de la machine à traire. Page 1 sur 8 ER_Zootechnie_CM04_La technique de traite_LEDOUX_SIF Introduction (définitions) Traite : Action de traire, récolter le lait de la mamelle d’une femelle domestique pour obtenir un lait de qualité, sans répercussion sur la santé de l’animal, sur la santé publique et sur l’environnement. La traite doit être rapide, complète, sans douleur et HYGIÉNIQUE. I. Installations de traite et machine à traire 1. Installations de traite a. L’aire d’attente Elle permet de regrouper les animaux dans le même espace avant la traite. Il faut s’assurer que les conditions d’hébergement y sont bonnes ; que les vaches ne s’y blessent pas et donc éviter les chutes et les glissades. On utilise préférentiellement un sol rainuré. L’espace doit être clos, sécurisé et de taille restreinte pour éviter que l’animal ne se couche. Le fait de faire entrer les vaches dans l’aire d’attente est un stimulus précoce à la fois auditif et visuel pour l’éjection du lait. L’aire d’alimentation se situe en sortie de traite. Les vaches iront manger à la fin de la traite, donc resteront debout, permettant la fermeture des sphincters des trayons sans contamination. b. La laiterie Elle a une superficie de 15 à 20 m2 et contient le tank. La laiterie contient un point d’eau pour se laver les mains et nettoyer ses bottes. De plus, on y retrouve souvent l’armoire à pharmacie. Retenir les aspects sanitaires 2. Les différents types de salle de traite Salle de traite en épi (+) Cadence importante (environ 60 VL traites en 1h pour 1 trayeur dans une salle à 2*5 postes). L’éleveur a peu de distance à parcourir (les vaches arrivent toutes en même temps). Elle permet une bonne visibilité sur les animaux. De plus, le coût est avantageux. (-) La sortie des vaches se fait de manière groupée sur un quai. Ainsi, les vaches longues à traire ont tendance à retarder la sortie des vaches déjà traites. Salle de traite arrière (+) Cadence correcte. L’éleveur a peu de distance à parcourir également. Intéressant d’un point de vue sécurité (le déplacement des vaches est complètement bloqué) et sanitaire. (-) Visibilité réduite sur la mamelle et sur les vaches. Les vaches sortent toutes en même temps : les vaches longues à traire retardent la sortie des autres. Page 2 sur 8 ER_Zootechnie_CM04_La technique de traite_LEDOUX_SIF Salle de traite en tandem (+) Aucune vache n’en ralentit une autre, cadence accélérée ++. Bonne visibilité latérale de la mamelle. L’encombrement dans le bâtiment est relativement limité : la salle de traite est longue mais étroite. (-) L’éleveur doit parcourir une grande distance. Coûteux (60 000 € environ). Carrousel ou traite en système rotatif (+) La cadence est très soutenue. Très efficace pour les grands troupeaux (plus de 200 vaches). Un seul trayeur peut tout faire. (-) Attention, l’hygiène post-traite (= protection des trayons encore ouverts) est souvent négligée dans ce type de système car l’éleveur ne peut pas être partout. Coûts d’investissement et d’entretien importants. Robot de traite En France, on observe une croissance importante du nombre d’élevages possédant un robot de traite. En 2015, 5 % des exploitations étaient équipées d’un robot de traite (0 avant 2000) et le nombre de robots a été multiplié par 10 entre 2005 et 2015. On trouve des robots dans tous les départements, mais principalement dans les départements du Grand-Ouest et du Grand-Est (grandes régions de production). De plus, on compte plus d’élevages qui ne sont pas inscrits au Contrôle Laitier. En effet, le robot permet d’apporter les informations individuelles de l’animal et de qualité du lait. Il permet notamment la détection des chaleurs (en mesurant le taux de progestérone dans le lait), la détection des mammites (détection de l’augmentation du taux de lactase déshydrogénase) et des cétoses (β-hydroxybutyrate). Rq : En 2021, 14 % des élevages sont équipés d’un robot de traite et 50 % des nouvelles installations s’équipent d’un robot de traite. (+) Libération de temps pour l’éleveur. La fréquence de traite est en partie choisie par la vache. Il s’agit d’un outil de mesure plus ou moins fiable (chaleurs, santé). (-) Rentable pour 60 vaches. Le coût est particulièrement élevé (150 000 €). Il faut également une conception spécifique du bâtiment car il réduit l’aire d’exercice et de couchage. /!\ Avec ce type d’équipement, l’éleveur doit être beaucoup plus observateur de son troupeau. Il ne s’agit pas d’une solution pour libérer du temps pour les travaux des champs. L’éleveur passe autant de temps dans son troupeau qu’avec un équipement plus « classique ». Page 3 sur 8 ER_Zootechnie_CM04_La technique de traite_LEDOUX_SIF Salle de traite mobile (au cours de l’estive ou de l’alpage) On la trouve surtout dans les estives/alpages en haute-montagne. Il s’agit d’un type de salle de traite typiquement français. C’est une traite au pot que l’on peut emmener partout avec les vaches. Tableau récapitulatif Pour info ! Retenir seulement la partie sanitaire. 2. Composants et fonctionnement de la machine à traire a. Composants La griffe ou faisceau trayeur Le faisceau trayeur ou griffe désigne le matériel accroché à la mamelle de la vache pour récupérer le lait. Le faisceau trayeur est formé de : ❖ 4 gobelets trayeurs (pour les 4 quartiers) ❖ 2 tuyaux courts par gobelets (pulsation + lait) ❖ La griffe qui réceptionne le lait issu des 4 gobelets ❖ 2 tuyaux longs (pulsation + lait) reliant la griffe au lactoduc Les gobelets trayeurs Ils sont composés : ❖ D’un manchon ❖ D’un étui ❖ D’une chambre de pulsation reliée à un tuyau court de pulsation ❖ D’un tuyau court à lait Canalisations : lactoduc et tuyau à vide Le lactoduc va acheminer le lait de la griffe à la chambre de réception puis jusqu’au tank. Tank à lait Page 4 sur 8 ER_Zootechnie_CM04_La technique de traite_LEDOUX_SIF Le tank peut contenir un volume de lait de 4 à 6 traites, soit l’équivalent de 3 jours de traite puisque le lait est collecté au maximum tous les 3 jours. Le lait y est maintenu entre 2 et 4°C. Pompe à vide Elle sert à faire le vide afin de mettre l’air en dépression ce qui entraîne l’aspiration du lait. b. Fonctionnement de la machine à traire [Texte donné par Mme Ledoux] La machine à traire est un énorme aspirateur qui a pour rôle d’aspirer le lait provenant de la mamelle vers le tank à lait situé dans la laiterie. Suivons le parcours du lait : Le lait s’écoule des 4 quartiers dans les 4 chambres des 4 gobelets trayeurs. Il se mélange dans la griffe via les tuyaux courts à lait, poursuit sa route par le tuyau long à lait jusqu’à la chambre de réception via le lactoduc de traite. Le lait de la chambre de réception est alors entraîné par la pompe à lait dans le tank à lait via le lactoduc d’évacuation. L’aspiration du lait est permise par la pompe à vide. Elle installe et maintient le vide ou la dépression sous le trayon. Suivons la circulation de l’air en dépression : Le vide ou dépression est présent dans les chambres du manchon puis circule par le même trajet que le lait jusqu’à la chambre de réception. Au niveau de cette chambre de réception, l’air en dépression continue son chemin dans les canalisations d’air jusqu’à la pompe à vide. Le vide ou dépression est maintenu tout le long de la traite dans les tuyaux à vide et sous le trayon. Un indicateur de vide ou manomètre inversé permet de vérifier le bon fonctionnement de la pompe à vide en mesurant la pression dans le circuit à vide. Un régulateur de vide, placé en aval de l’indicateur de vide, permet d’introduire de l’air à la pression atmosphérique ou de fermer le circuit d’air quand la pression de l’air se modifie dans le circuit à vide. Le flux de lait est permis grâce à la circulation simultanée dans les tuyaux des deux fluides : l’air en dépression et le lait. Pour éviter la congestion des trayons, un système de massage du trayon est possible grâce à une alternance d’air en dépression et d’air à la pression atmosphérique autour du trayon. C’est le pulsateur via les tuyaux courts de pulsation qui permet cette alternance d’air dans la chambre de pulsation entre le manchon et son étui. Schéma bilan du fonctionnement de la machine à traite Page 5 sur 8 ER_Zootechnie_CM04_La technique de traite_LEDOUX_SIF c. L’entretien du matériel Une machine à traire doit être révisée une fois par an par un technicien. Attention, lorsque le technicien vient s’occuper de la machine, il ne la voit pas fonctionner et ne détecte donc pas forcément tous les problèmes. En cas de visite de traite, le vétérinaire doit vérifier le dernier rapport d’entretien de la machine. Il faut également faire attention qu’il n’y ait pas de fissures dans les manchons, qui sont des nids à bactéries (attention aux mammites. Il faut changer régulièrement les manchons : Toutes les 2 500 traites pour ceux en caoutchouc. Toutes les 5 000 traites pour ceux en silicone. /!\ Ce chiffre peut paraître énorme mais cela revient à une à deux fois par an. Un bon entretien de la machine à traire permet d’éviter les lésions des trayons et la contamination par des agents pathogènes. II. La technique de traite Important ! Technique : ensemble ordonné d’opérations ayant une finalité de production. Rôle du véto : observer si la technique de traite est à risque de détériorer la santé des animaux ou détériorer la qualité du lait en termes de germes. 1. Avant la traite La salle de traite doit être propre. La machine à traire doit être nettoyée, désinfectée, et révisée. Le trayeur doit avoir une tenue propre et facilement lavable (tablier en plastique). Les mains doivent être lavées (avant, mais aussi pendant la traite, notamment après le traitement de vaches infectées) pour diminuer le risque de mammites. Si l’élevage est sujet aux mammites à Staphylocoques, il est fort probable que cela soit dû à la mauvaise hygiène des mains de l’éleveur. 2. Pendant la traite [5 étapes] a. Lavage/désinfection/essuyage des trayons On dispose de 3 techniques pour nettoyer le trayon (et non pas la mamelle ! Attention à la sémantique lors de l’examen), cela permet de limiter les contaminations entre vaches et limiter le nombre de germes dans le lait : Lavettes individuelles : on utilise une lavette par vache, trempée dans une eau à 30-40°C, parfaitement propre, avec un savon spécifique décontaminant et assouplissant. L’idéal est d’essuyer ensuite le trayon avec du papier jetable avant de brancher la vache. La douchette + papier jetable : on ne mouille que les trayons (et non pas toute la mamelle pour éviter le ruissellement d’eau souillée sur le trayon...), qu’il faut sécher avec un papier jetable. Le pré-trempage : deuxième méthode la plus fréquente après la lavette individuelle, il nécessite un nettoyage manuel préalable si les trayons sont sales. Il faut utiliser un produit spécifique, et plonger tout le trayon pendant une seconde dans le gobelet. Il faut ensuite laisser agir trente secondes minimum, puis sécher chaque trayon au papier jetable. Cette attente induit le réflexe d’éjection du lait et constitue la durée minimale d’action du désinfectant. Le coût est plus élevé (15 €/VL/an). Page 6 sur 8 ER_Zootechnie_CM04_La technique de traite_LEDOUX_SIF Le lavage et l’essuyage des trayons permet un réflexe d’éjection du lait par un stimuli mécanique. Avec une préparation à la traite de ce type, on divise par dix le nombre de germes totaux par mL de lait récolté, on diminue également fortement la CCM (Concentration Cellulaire Moyenne). De plus, le temps de traite est réduit et le débit moyen est plus élevé. Influence de la non-préparation de la mamelle sur la traite et la qualité du lait b. Examen des premiers jets Après le nettoyage des trayons, il faut examiner les premiers jets avant de brancher la griffe. Ceux-ci doivent dans l’idéal être recueillis dans un bol à fond noir. Cet examen permet de détecter des mammites cliniques : le lait contiendra des grumeaux et il faudra traire la vache concernée à part (au « pot »). Cet examen ne doit surtout pas se faire dans la main car après l’éleveur va nettoyer les trayons des autres vaches avec sa main contaminée et donc les contaminer elles aussi. Il faut aussi veiller à ce que les manches des opérateurs ne soient pas pendantes et n’entrent pas en contact de façon accidentelle avec toutes les mamelles... Tirer le 1er jet permet également de vidanger les trayons qui contenaient des germes au niveau de leur orifice. c. Ordre des animaux lors de la traite (idéalement) Idéalement, il faudrait traire (à bien retenir) : 1 - Les vaches saines en lactation. 2 - Les vaches fraîches vêlées, traites au pot (délai de 7 jours post-vêlage pour mettre le lait au tank). 3 – Les vaches à mammites, traites au pot (pour ne pas contaminer le troupeau). En pratique c’est vraiment trop compliqué de faire rentrer les vaches dans un ordre précis. Il faut donc que l’éleveur dispose d’un faisceau trayeur supplémentaire dédié aux vaches avec des problèmes d’infections. Cette griffe doit être désinfectée et rincée à chaque traite de vache à mammite. Quand il n’y a pas de faisceau supplémentaire dans l’élevage, il faut au moins nettoyer la griffe et désinfecter à chaque traite de vache à mammite avec de l’acide peracétique et du peroxyde d’hydrogène. d. Pose de la griffe Elle se fait immédiatement après l’essuyage des trayons et le premier jet. Le but est de minimiser les entrées d'air en faisant une double courbure du tuyau court : au- dessus de la griffe et sous le manchon, ceci permet d’éviter le décrochement intempestif. Une entrée d'air (liée à une mauvaise pose ou un mauvais état de la griffe) peut entraîner des phénomènes d'impact du lait est poussé vers les autres manchons et donc mise sous pression des sphincters, ce qui les abîme. Un quartier infecté pourrait contaminer les quartiers sains du fait du reflux. Page 7 sur 8 ER_Zootechnie_CM04_La technique de traite_LEDOUX_SIF e. Dépose de la griffe La dépose de la griffe est soit manuelle soit automatique (majoritaire). On ne trait jamais entièrement la mamelle (on laisse environ 300 à 500 mL) pour ne pas générer un phénomène de surtraite. Le décrochement manuel se fait en coupant le vide puis en retirant les manchons un à un (limite la surtraite). Un temps de traite dure environ 5 à 7 minutes par vache selon la production laitière. Au delà de 20 kg, on rajoute environ 1 min pour 5 kg de lait supplémentaire. Temps de traite (sans sur-traite) en fonction de la production (Race PH) f. Le post-trempage Il s’agit d’une étape à réaliser systématiquement. Il permet un effet protecteur du trayon (éviter les plaies liées aux variations de pression), un effet antiseptique (lutte contre les germes), ainsi qu’un effet barrière mécanique (limite la contamination par voie ascendante de l’environnement vers le quartier). En effet, le trayon est encore ouvert et donc sensible à de nombreuses infections juste après le détachement de la griffe. On limite alors la pénétration des premiers germes de l’environnement dans la mamelle : le post-trempage réduit de 64 à 94 % le nombre de nouvelles infections. On dit que le trempage est bien fait lorsque les trayons restent colorés (la solution contient généralement de l’iode). La solution doit avoir un bon pouvoir couvrant, antimicrobien et une action de 30 minutes minimum. Il faut nettoyer régulièrement le gobelet qui sert au post-trempage et changer la solution tous les jours. Pour permettre la bonne fermeture des sphincters des trayons (barrière mécanique), les vaches doivent rester debout pendant 30 min à 1h. Il faut prévoir la distribution de nourriture parallèlement au démarrage de la traite ainsi que le blocage des cornadis. Après une heure, on peut libérer les animaux après avoir vérifié que le couchage est propre et sain. L’aire d’attente, la salle de traite, les éventuelles lavettes doivent être dûment nettoyées. On lance le cycle de nettoyage de la machine de traite également. 3. Après la traite Après la traite, on vérifie les trayons qui viennent d’être fortement sollicités. On vérifie qu’ils sont bien secs et ne présentent pas de lésions. On recherche les éversions et les hyperkératoses (kératinisation excessive à cause d’une sollicitation trop importante). Une hyperkératose est caractérisée par la présence d’un anneau blanc autour du canal et se met en place au bout de 3 mois de surtraite. Si plus de 20 % des vaches sont touchées, il y a très probablement un problème de surtraite : la machine est peut-être mal réglée (trop forte). De manière générale, un trayon normal ne doit pas présenter d’anneau blanc en sortie de traite. Merci Valentine et Clémence pour la relecture